Sabo
- Il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux. Un peu d'eau fraîche et surtout beaucoup beaucoup de verdure !
[GENÈVE : Je ne sais quand, je ne sais où exactement]
*Kof kof *
Putain elle est forte celle là.
Il dépose sa pipe sur le sol, a mille lieux au dessus des nuages, un planage en règle. Le temps s'écoule lentement autour de lui. Les pensées se taisent et la méditation se fait d'elle même, cette foutue voie qui le harcèle sans cesse se la ferme enfin. Opium, Alcool ces drogues sont bien trop dures pour un cerveau de blondinet. L'herbe par contre, est parfaite. Le visage bronzé qui lui avait vendu n'avait pas mentit. Le bonheur l'enlace comme les bras d'une mère.
La remontée, de vienne, fût lente et particulièrement pénible, si ce n'est l'inverse, pénible et particulièrement lente. Mais ils étaient enfin arrivés. Genève. Ville des montagnes, repère de brigands en tout genre. Enfin c'est ce qu'il se disait. Plusieurs centaines de personnes avaient fait le déplacement. Il y en avait de tout genre : des gros barbus, des géants blonds, des femmes à moitié homme, des fous, des guerrières, des chevaliers et des truands. Il faut dire que l'idée de se jeter dans une immense orgie de mandales et châtaignes en tout genre attirait nombre de personnes.
A croire que l'espèce humaine toute entière est de nature masochiste.
Sabo était passé par plusieurs sentiments à ce sujet. D'abord il n'avait pas voulu participé à ce tournois débile. Puis sa tante l'avait plus ou moins obligé. Mais la donne avait changé. Depuis leur départ de Vienne, sa blonde lui avait avoué ne pas avoir saigné depuis plus de deux mois. Le blondinet serait donc père plus tôt que prévu. Un sacré bouleversement pour un jeune homme pas tout à fait sortit de l'enfance. Plus question de jouer au con. Il est temps d'être un homme.
Il en était là : Participer au tournois et le gagner permettrais de glaner suffisamment d'écus pour garantir le bonheur du futur né. Mais les risques de séquelles à plus ou moins long terme sur le ftus était bien trop grand. Aussi il avait décidé d'y participer seul contre tous. Animé par cette force incroyable. Celle qui pousse un homme à se surpasser, pour sa famille, pour son enfant.
Mais pour le moment il est bel et bien défoncé. Loin de l'image héroïque du père sauveur.
Bah ouais carrément, il fallait être prêt. Prêt à l'annoncer à sa tendre mère.
Elle qui ne se doute absolument pas être une mamie. Une belle mamie en robe bleue.
Une mamie blue. -quoi ?-.
Il se lève plus ou moins facilement. Perché -sens propre du terme- sur le toit d'une taverne décrépie.
Il observe le mouvement de foule. Par où commencer ?
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Cervus, "Notre est la lueur".