Cymoril
La soirée avançait doucement, avec la lenteur des soirées nivernaises, et la nuit avait recouvert les faubourgs de son ombre pailletée. Quelques nuages effilochés renvoyaient les reflets blancs de la lune, éclairant un peu plus le lac et ses rives jusquau confluent de la Loire et de l'Allier en amont, là où ils se mariaient pour ne plus former quune seule et même onde grondante.
Elle a passé les barques laissées par les pêcheurs pour la nuit, les filets étendus déjà parés pour le lendemain ; longeant dun pas lent la berge Petite silhouette disparaissant parfois derrière les retombées des saules, alors quelle cherche lendroit propice au sacrifice
Le minois blanc se relève lorsquune légère trouée dans la végétation lui offre enfin un lieu. Quelques grands rochers plats pour se poser à lorée du sous bois où bouleaux blancs et peupliers noirs sentremêlent au dessus dun parterre fleuri. Un sourire esquissé alors quelle imagine sans peine en fermant les yeux lexplosion de couleurs que lensemble doit donner à la lumière du jour ; le violet des crocus rivalisant avec le jaune des narcisses, surplombés par les bleus et les blancs diris hautains répandant leur délicat parfum alors que la petite anémone se cache en rougissant
Elle fait craquer doucement sa nuque, alors quune main trainante va caresser une des silhouettes élancées à lécorce légèrement rosée, pour le simple plaisir du toucher, posant doucement le front contre le tronc rugueux en inspirant longuement Le contact de larbre sur la cicatrice comme un pardon à laffront, lui rappelant Alençon et ses vicissitudes malheureuses, faisant accélérer son pouls jusquà ce quelle sen détache en inspirant longuement.
La jeune femme sursaute quand un clapotis sonore se fait entendre, et le sourire sétire doucement en voyant quelques grues cendrées se poser, retardataires sans doute des premiers retours africains Et de soupirer.. Il est lheure. Ou presque.
Le bord de leau est rejoint. Et elle sassied sur un rocher, profitant de la pose pour ôter ses bottes et jouer des pieds dans leau fraîche, avant de sortir sa pipe et le dernier petit morceau de pâte de pavot Une longue inspiration alors quelle regarde le tout, bourrant le fourneau en fronçant les sourcils Ce foutu médecin avait refusé de lui renouveler son stock dherbes, et elle devait maintenant veiller à ne pas en mésuser. Dernière pipe avant un moment, sacrifiée sur lautel dune violente migraine
Le cours de grec sans doute. Et le vent du sud porteur de chants annonciateurs Le vieux fou était mort. Le briquet est frotté et une mèche de bois incandescente vient embraser une seconde le foyer, le temps dune profonde inspiration Et la voilà qui exhale lentement un long trait de fumée reprenant ses clapotis dans leau pour déranger la poiscaille qui doit pioncer au fond, avant de relever le nez pour scruter le ciel, finissant par sétendre le dos sur la roche en continuant de fumer doucement. Les noisettes sautant dun point brillant à un autre, alors quelle samuse à énoncer dans sa tête les constellations, réminiscence des cours dastronomie déjà lointains, pour mieux sattarder sur lessentiel, la trame du monde, au-delà du visible, là où elle sait quils sont La voix dans la tête prend le pas, lautre ne suivrait pas. "Tu prendras soin de lui petite Sur" Parce que la Tisseuse est là bas avec lui. Avec tous les autres. Ni sur la Lune, ni dans le brasier solaire.. Il ny a pas denfer.. pas plus que de paradis... Ils sont ici, avec eux, chaque jour, dans les gestes et les paroles de chacun.. Aucune raison de les chercher ailleurs. De petits ronds de fumée senvolent une nouvelle fois avant quelle ne se relève, inspirant une grande bouffée dair frais cette fois
La pipe à demi fumée est délicatement déposée au sol, et cest un sourire en coin qui se dessine sur son visage mutin à présent. Cest lheure de faire rougir la faune locale "Foutu vieux grec" Déjà la main se lève pour défaire le lacet de la cape, alors quelle balaie lalentour dun regard scrutateur Quun hérisson croque un escargot égaré ou quune loutre batifole en amont, quimporte Ces yeux là ne dérangent pas. Un a un les vêtements rejoignent le sol, révélant la dernière couche.. - mais pouvait on appeler ça une couche ? vestimentaire Assemblage de voiles vaporeux retenus les uns aux autres par des bijoux dor, vestale dans la version tissu la plus minimaliste. Pousser lironie jusquà prendre la dernière pièce du trousseau de capitaine des porte-masses du primat
Tes content.. tas vu.. jlai mis ton foutu costume
Cest susurré ou à peine plus en forçant la voix alors que ses doigts se resserrent sur le manche incrusté de perles de la masse. Elle continue son manège, tournant un instant sur elle-même, avant de se laisser mollement retomber sur le rocher, frissonnant déjà en ronchonnant. Les nuits sont encore fraiches dans la région Alors quelle renfile lentement sa bure en souriant. Autre présent du Primat Pipe au bec, bottes en main, masse darme à la ceinture, elle amorce le chemin inverse
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Elle a passé les barques laissées par les pêcheurs pour la nuit, les filets étendus déjà parés pour le lendemain ; longeant dun pas lent la berge Petite silhouette disparaissant parfois derrière les retombées des saules, alors quelle cherche lendroit propice au sacrifice
Le minois blanc se relève lorsquune légère trouée dans la végétation lui offre enfin un lieu. Quelques grands rochers plats pour se poser à lorée du sous bois où bouleaux blancs et peupliers noirs sentremêlent au dessus dun parterre fleuri. Un sourire esquissé alors quelle imagine sans peine en fermant les yeux lexplosion de couleurs que lensemble doit donner à la lumière du jour ; le violet des crocus rivalisant avec le jaune des narcisses, surplombés par les bleus et les blancs diris hautains répandant leur délicat parfum alors que la petite anémone se cache en rougissant
Elle fait craquer doucement sa nuque, alors quune main trainante va caresser une des silhouettes élancées à lécorce légèrement rosée, pour le simple plaisir du toucher, posant doucement le front contre le tronc rugueux en inspirant longuement Le contact de larbre sur la cicatrice comme un pardon à laffront, lui rappelant Alençon et ses vicissitudes malheureuses, faisant accélérer son pouls jusquà ce quelle sen détache en inspirant longuement.
La jeune femme sursaute quand un clapotis sonore se fait entendre, et le sourire sétire doucement en voyant quelques grues cendrées se poser, retardataires sans doute des premiers retours africains Et de soupirer.. Il est lheure. Ou presque.
Le bord de leau est rejoint. Et elle sassied sur un rocher, profitant de la pose pour ôter ses bottes et jouer des pieds dans leau fraîche, avant de sortir sa pipe et le dernier petit morceau de pâte de pavot Une longue inspiration alors quelle regarde le tout, bourrant le fourneau en fronçant les sourcils Ce foutu médecin avait refusé de lui renouveler son stock dherbes, et elle devait maintenant veiller à ne pas en mésuser. Dernière pipe avant un moment, sacrifiée sur lautel dune violente migraine
Le cours de grec sans doute. Et le vent du sud porteur de chants annonciateurs Le vieux fou était mort. Le briquet est frotté et une mèche de bois incandescente vient embraser une seconde le foyer, le temps dune profonde inspiration Et la voilà qui exhale lentement un long trait de fumée reprenant ses clapotis dans leau pour déranger la poiscaille qui doit pioncer au fond, avant de relever le nez pour scruter le ciel, finissant par sétendre le dos sur la roche en continuant de fumer doucement. Les noisettes sautant dun point brillant à un autre, alors quelle samuse à énoncer dans sa tête les constellations, réminiscence des cours dastronomie déjà lointains, pour mieux sattarder sur lessentiel, la trame du monde, au-delà du visible, là où elle sait quils sont La voix dans la tête prend le pas, lautre ne suivrait pas. "Tu prendras soin de lui petite Sur" Parce que la Tisseuse est là bas avec lui. Avec tous les autres. Ni sur la Lune, ni dans le brasier solaire.. Il ny a pas denfer.. pas plus que de paradis... Ils sont ici, avec eux, chaque jour, dans les gestes et les paroles de chacun.. Aucune raison de les chercher ailleurs. De petits ronds de fumée senvolent une nouvelle fois avant quelle ne se relève, inspirant une grande bouffée dair frais cette fois
La pipe à demi fumée est délicatement déposée au sol, et cest un sourire en coin qui se dessine sur son visage mutin à présent. Cest lheure de faire rougir la faune locale "Foutu vieux grec" Déjà la main se lève pour défaire le lacet de la cape, alors quelle balaie lalentour dun regard scrutateur Quun hérisson croque un escargot égaré ou quune loutre batifole en amont, quimporte Ces yeux là ne dérangent pas. Un a un les vêtements rejoignent le sol, révélant la dernière couche.. - mais pouvait on appeler ça une couche ? vestimentaire Assemblage de voiles vaporeux retenus les uns aux autres par des bijoux dor, vestale dans la version tissu la plus minimaliste. Pousser lironie jusquà prendre la dernière pièce du trousseau de capitaine des porte-masses du primat
Tes content.. tas vu.. jlai mis ton foutu costume
Cest susurré ou à peine plus en forçant la voix alors que ses doigts se resserrent sur le manche incrusté de perles de la masse. Elle continue son manège, tournant un instant sur elle-même, avant de se laisser mollement retomber sur le rocher, frissonnant déjà en ronchonnant. Les nuits sont encore fraiches dans la région Alors quelle renfile lentement sa bure en souriant. Autre présent du Primat Pipe au bec, bottes en main, masse darme à la ceinture, elle amorce le chemin inverse
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