Andrea_
" J'vais pas passer ma vie à t'prendre par la main pour aller pisser, j'te préviens". Je ne sais pas combien de fois j'ai pu entendre ce refrain.
L'expression favorite de mon père, avec " c'pas quand on a chié dans son froc qu'i faut aller aux gogues!".
Ces deux expressions me reviennent sans cesse dans la tête quand j'regarde Nathan.
Personne pour m'prendre par la main, à part peut être Maurice et plus le temps passe plus j'vois bien que je chie dans la colle. Et pas de gogues à l'horizon.
Nathan, y a rien à faire, j'ai jamais pu faire le premier pas. Si vous pensez que partager son lit avec un homme suffit à le faire tomber, j'vous l'dis les amis, vous vous gourez.
Du coup, une fois que le premier soir est passé, c'est impossible, bloqué.
On est devenu une sorte de vieux couple qui ne se touche plus, le lit coupé en deux par un put*ain de traversin. Il me reproche d'avoir trop de fringues et moi de ne pas ranger les siens. J'ai bien envie de personnaliser la chambre, mais dès que j'ai le malheur de mettre un peu trop de parfum il râle. Y a qu'à voir le scandale quand j'ai émis l'idée d'accrocher un dessin au dessus du lit!
Zéro communication. Le néant. Chacun se couche à l'heure qu'il veut, de son côté, sans dépasser, en prenant soin de n'pas trop tirer sur la couverture pour n'pas déclencher la cent-dix-septième guerre de France.
J'en suis rendue à m'dire qu'il a peur de m'mettre enceinte si nos orteils se frôlent.
Nan mais j'vous assure dormir avec Nathan, c'est vraiment pas drôle.
C'est comme si t'étais au régime et que tu dormais avec un baba au rhum. C'comme si tu crevais d'soif et qu'il était un fût de bière, tu vois l'angoisse?
Du coup, ce soir, c'est décidé, je me rebelle. J'envoie valser les principes d'ordres et de lumières qui m'imposent de fermer ma gueule. Ce soir, j'abats les montagnes qui se dressent entre nous -je cause bien heiiiiin-, je détruis ce mur de silence qui nous brise à petit feu -je sens que ça vient-, je... Bref, ce soir, je tente le tout pour le tout. Parce que ce soir, c'est MON soir.
Le calme règne dans la roulotte. On ne dira pas qu'il ne s'y passe rien dans les autres chambres, on dira seulement que les autres sont suffisamment discrets, ou les murs assez épais pour qu'ici, dans la Chambre Nathanesque, on n'entende rien.
Ce soir encore, elle s'était couchée nue, mais ça Nathan ne pouvait pas le voir puisque lui s'était surtout couché bourré et loin d'Elle. Deux bonnes heures déjà qu'il roupillait et ronflait en mode "tracteur avec un problème d'allumage", deux bonnes heures qu'Elle rongeait ses freins pour n'pas le tuer, deux bonnes heures qu'il rêvait probablement de ses conquêtes et qu'Elle échafaudait des scénarios pour qu'il meurt en silence.
J'vais vous dire moi, deux heures, c'est long. J'avais déjà abordé l'éventuelle mort par strangulation, écartèlement avec coussin dans la bouche, fracture du sternum, vidage de sang par coupage aortique et/ou crural, j'en étais à me demander si l'étouffement par avalage de cornichon pourrait être crédible aux yeux des autres quand j'ai brisé le silence -enfin quand je dis silence...-
Remerciez le Bon Dieu qu'il fasse nuit, car c'est tous Roberts dehors que la belle écrase le traversin pour laisser sa tête passer la frontière interdite afin de susurrer à l'oreille de Nathounet
Pitié Nathan, j'te demande pas d'm'épouser, juste de me faire grimper au plafond histoire que j'oublie trois minutes combien ma vie est pourrie....
Si ça c'est pas d'l'appel à l'aide...
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L'expression favorite de mon père, avec " c'pas quand on a chié dans son froc qu'i faut aller aux gogues!".
Ces deux expressions me reviennent sans cesse dans la tête quand j'regarde Nathan.
Personne pour m'prendre par la main, à part peut être Maurice et plus le temps passe plus j'vois bien que je chie dans la colle. Et pas de gogues à l'horizon.
Nathan, y a rien à faire, j'ai jamais pu faire le premier pas. Si vous pensez que partager son lit avec un homme suffit à le faire tomber, j'vous l'dis les amis, vous vous gourez.
Du coup, une fois que le premier soir est passé, c'est impossible, bloqué.
On est devenu une sorte de vieux couple qui ne se touche plus, le lit coupé en deux par un put*ain de traversin. Il me reproche d'avoir trop de fringues et moi de ne pas ranger les siens. J'ai bien envie de personnaliser la chambre, mais dès que j'ai le malheur de mettre un peu trop de parfum il râle. Y a qu'à voir le scandale quand j'ai émis l'idée d'accrocher un dessin au dessus du lit!
Zéro communication. Le néant. Chacun se couche à l'heure qu'il veut, de son côté, sans dépasser, en prenant soin de n'pas trop tirer sur la couverture pour n'pas déclencher la cent-dix-septième guerre de France.
J'en suis rendue à m'dire qu'il a peur de m'mettre enceinte si nos orteils se frôlent.
Nan mais j'vous assure dormir avec Nathan, c'est vraiment pas drôle.
C'est comme si t'étais au régime et que tu dormais avec un baba au rhum. C'comme si tu crevais d'soif et qu'il était un fût de bière, tu vois l'angoisse?
Du coup, ce soir, c'est décidé, je me rebelle. J'envoie valser les principes d'ordres et de lumières qui m'imposent de fermer ma gueule. Ce soir, j'abats les montagnes qui se dressent entre nous -je cause bien heiiiiin-, je détruis ce mur de silence qui nous brise à petit feu -je sens que ça vient-, je... Bref, ce soir, je tente le tout pour le tout. Parce que ce soir, c'est MON soir.
Le calme règne dans la roulotte. On ne dira pas qu'il ne s'y passe rien dans les autres chambres, on dira seulement que les autres sont suffisamment discrets, ou les murs assez épais pour qu'ici, dans la Chambre Nathanesque, on n'entende rien.
Ce soir encore, elle s'était couchée nue, mais ça Nathan ne pouvait pas le voir puisque lui s'était surtout couché bourré et loin d'Elle. Deux bonnes heures déjà qu'il roupillait et ronflait en mode "tracteur avec un problème d'allumage", deux bonnes heures qu'Elle rongeait ses freins pour n'pas le tuer, deux bonnes heures qu'il rêvait probablement de ses conquêtes et qu'Elle échafaudait des scénarios pour qu'il meurt en silence.
J'vais vous dire moi, deux heures, c'est long. J'avais déjà abordé l'éventuelle mort par strangulation, écartèlement avec coussin dans la bouche, fracture du sternum, vidage de sang par coupage aortique et/ou crural, j'en étais à me demander si l'étouffement par avalage de cornichon pourrait être crédible aux yeux des autres quand j'ai brisé le silence -enfin quand je dis silence...-
Remerciez le Bon Dieu qu'il fasse nuit, car c'est tous Roberts dehors que la belle écrase le traversin pour laisser sa tête passer la frontière interdite afin de susurrer à l'oreille de Nathounet
Pitié Nathan, j'te demande pas d'm'épouser, juste de me faire grimper au plafond histoire que j'oublie trois minutes combien ma vie est pourrie....
Si ça c'est pas d'l'appel à l'aide...
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