Jhoannes
Autun.
Planté devant sa baraque, Jhoannes questionne lagencement extérieur de cette nouvelle acquisition. La maison rectangulaire avec son toit jaune ébourrifé, en soi, se fond bien dans le décor. Il y aurait bien quelques travaux à faire pour remettre d'aplomb la clôture qui vient encercler son coin de verdure, mais ce qui le fait tiquer, là, cest cette pierre tombale plantée en plein milieu du tout. Déjà, à première vue, il avait trouvé ça grotesque.
- Et on a enterré qui là ?
- On sait plus. Elle vous dérange ?
- Bah un peu normalement on fout ces trucs-là dans des cimetières quoi.
- Si je men fie au cadastre, on a encore des emplacements juste derrière léglise.
Ah ouais, léglise ? Mais le dimanche je cuve moi, alors les sons de cloches pleine balle, non merci.
- Nan mais jvais my faire.
Non, il sy fait pas. Et puis les gravures sur la stèle sont émoussées, aucun moyen de récupérer des indices sur la nature de cette cohabitation. Est-ce que ça se fait, de rebaptiser un cadavre ? Est-ce que quelquun va réellement sen offusquer ? ça te gêne si je fais les cents pas autour de ta dernière demeure pour te trouver un petit nom ? Cest difficile de faire connaissance sans ça, et, non pas que je tienne vraiment à copiner avec toi, mais on risque de se croiser assez souvent dans les temps qui viennent. Vu que tu crèches devant lentrée. Faudrait pas partir du mauvais pied sous terre. Haha.
Alors quil égrène les potentiels patronymes post-mortem - Roseline ? Richard ? Patoche ?, un pigeon voyageur lâche une lettre qui rebondit sur la tombe, et termine son voyage par un atterrissage bancal sur lherbe. On y lit un nom : Johannes.
LOffice des Postes est dune diablerie sans nom.
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En noir c'est Jhoannes.
En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil.
Planté devant sa baraque, Jhoannes questionne lagencement extérieur de cette nouvelle acquisition. La maison rectangulaire avec son toit jaune ébourrifé, en soi, se fond bien dans le décor. Il y aurait bien quelques travaux à faire pour remettre d'aplomb la clôture qui vient encercler son coin de verdure, mais ce qui le fait tiquer, là, cest cette pierre tombale plantée en plein milieu du tout. Déjà, à première vue, il avait trouvé ça grotesque.
- Et on a enterré qui là ?
- On sait plus. Elle vous dérange ?
- Bah un peu normalement on fout ces trucs-là dans des cimetières quoi.
- Si je men fie au cadastre, on a encore des emplacements juste derrière léglise.
Ah ouais, léglise ? Mais le dimanche je cuve moi, alors les sons de cloches pleine balle, non merci.
- Nan mais jvais my faire.
Non, il sy fait pas. Et puis les gravures sur la stèle sont émoussées, aucun moyen de récupérer des indices sur la nature de cette cohabitation. Est-ce que ça se fait, de rebaptiser un cadavre ? Est-ce que quelquun va réellement sen offusquer ? ça te gêne si je fais les cents pas autour de ta dernière demeure pour te trouver un petit nom ? Cest difficile de faire connaissance sans ça, et, non pas que je tienne vraiment à copiner avec toi, mais on risque de se croiser assez souvent dans les temps qui viennent. Vu que tu crèches devant lentrée. Faudrait pas partir du mauvais pied sous terre. Haha.
Alors quil égrène les potentiels patronymes post-mortem - Roseline ? Richard ? Patoche ?, un pigeon voyageur lâche une lettre qui rebondit sur la tombe, et termine son voyage par un atterrissage bancal sur lherbe. On y lit un nom : Johannes.
LOffice des Postes est dune diablerie sans nom.
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En noir c'est Jhoannes.
En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil.