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[RP Ouvert] Nid de Paille & Gueule de Bois

Rouge_gorge
Votre RP a besoin d'un cadre? Votre personnage a fréquenté une des tavernes IG? Racontez vos histoires sur ce topic ouvert!


Dans bien des capitales de comté et de duché du royaume de France se cache un établissement décoré de l'enseigne "Nid de Paille & Gueule de Bois". Si celle-ci manque dans vos terres, ce n'est qu'une question de temps pour qu'elle émerge.

Tous les bouges frappés de ce nom sont de la même veine. Devanture commune voir défraichie dans les quartiers ou faubourgs miséreux de la cité: souvent nichée derrière le taudis de la ville. A l'écart des coupe-gorges et autres bordels déguisés, la bâtisse offre un peu de répit et de distraction aux traines-misère. L'endroit n'est pas spécialement mal fréquenté même si chaque commerce a son lot de clients douteux.

Se balance dans le vent, grinçant de complainte, l'enseigne en bois gravée d'un masque dans un nid d'oiseaux et rien de plus. Pas de nom inscrit. Sous cette dernière, l'huis est fréquemment battue d'allées et venues. La populace entre et sort à toute heure du jour et de la nuit. Car oui, l'établissement est toujours ouvert sauf pour l'heure de la messe le dimanche.

Un service est maintenu en ronde continue mais avant de se pencher sur celui-ci, observons d'abord le décor. Une salle commune assez étroite jonchée de quelques tables pas très droites sur leurs pieds. Leurs assises désirent être rempaillées. Un large comptoir toujours animé fait barrière à la seconde et dernière porte du bâtiment. Celle-ci donne sur l'arrière-salle privée dont vous n'aurez pas l'accès. Les tabourets, perchoir de fortune, branlent et le bois du comptoir est hérissé de clous plus ou moins bien enfoncés. L'ensemble du mobilier est de seconde main, au moins et la plupart des bois sont vermoulus.

Le parquet couine sous vos pas et colle sous vos semelles. Les murs, quant à eux, sont sobres. Aucune décoration ni objet de valeur dans ce lieu. Le plus réconfortant, c'est l'âtre qui flambe jour et nuit en période de froid et lors d'intempéries. La cheminée ainsi nourrie offre chaleur et luminosité à toute la pièce. Aux rares carreaux troubles de crasse qui percent les murs, sont posés des godets pleins. Ils semblent attendre quelqu'un.

Si ce n'est pas la tenancière derrière le comptoir, ce sont ses "filles". Des adolescentes discrètes et volontaires. A voir leur dégaine, elles sortent, sans nul doute, du taudis d'à côté. Elles se chargeront de vous accueillir, alertées par vos pas grinçants, vous serviront divers alcools après avoir empoché vos deniers et vous épieront secrètement en passant le balai près de vos tables.

Inutile de leur demander un gîte ou un couvert, ici, ce n'est qu'un débit de boissons alcoolisées. Si vous tentez de les agresser pour leur corps ou l'argent de la maison, prenez garde aux habitués soudoyés. Si elles semblent démunies, les poivrots du coin ne sont peut-être pas si endormis qu'ils en ont l'air.

A la carte, la spécialité de l'enseigne servie en pinte, une bière pâle, plate et fade. Souvent comparée à la pisse par les fins palais, ce n'est, en réalité, qu'un savant dosage de bière et d'eau. Les autres alcools proposés dépendent de la région où vous vous trouvez, la plupart sont locaux mais tous sont frelatés. Étrangement, toutes les étiquettes des flacons sont arrachées. Mais s'en soucie-t-on vraiment au prix dérisoire du verre?

Les Nid de Paille & Gueule de bois sont aussi le seul moyen de contacter le Maitre-Chanteur s'il n'est pas dans les parages. Posez votre message au comptoir, les filles s'occuperont du reste.

"Bienvenue au Nid de Paille et Gueule de Bois! Attention aux clous, aux échardes et aux rats! La maison ne fait pas crédit et ne se tient pas garante de vos effets personnels. Nous déclinons toute responsabilité en cas de perte de sens ou de mémoire. Maintenant, consommez ou dégagez!"
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Avatar par l'illustrateur Skälv. Oeuvre personnalisée et protégée. Merci de ne pas la réutiliser ou la copier.
Rouge_gorge
[Montpellier - Avril 1468]

Sous couvert de donner un coup de main à un ami, Rouge est revenue au pays de la catintipute et de la prostichienne, comme elle dit. Mais pas de ce genre de professionnelles dans son établissement. Ici, c'est certifié 100% non péri-empapaouette! Car même si cela n'en dérangerait certainement pas quelques uns, se faire râper le corps sur du bois brut n'est pas au programme du bouge. Les hérissons passent donc leur chemin et cela rassure quelques clients.

Entre deux coulées de pinte aux personnes attablées, l'Oiseau griffe un feuillet tout en lorgnant sur ses flacons anonymes. La jeune Cécile observe la tenancière à l'oeuvre sans vraiment savoir de quoi il en retourne. Il faut dire que l'Oisal au Chapal est pleine de mystères! Le temps passe, les écus se troquent contre des alcools frelatés. Commerce prospère en somme.

D'ailleurs, c'est aussi cette activité de façade qui vaut la venue de la patronne dans son bouge. Une énième transaction faite depuis une rencontre dans son autre établissement à Limoges. Un Chat se pointe le minois déterré, causant d'une voix ensuquée d'un breuvage qui peut dissoudre un porc. Forcément, ça intéresse le Maitre-Chanteur! Quelques missives de courtoisie plus tard, rendez-vous est donné et aujourd'hui, c'est jour de rencard.

L'huis grince et les jupons saphirs se froissent en direction du comptoir, Rouge dégaine son éternel sourire.

Vous êtes prête à commercer, le Chat?
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Charline_
Quand il y a du profit à faire, le Chat n'hésite jamais. C'est probablement là son défaut, mais la féline est vénale. Alors lorsqu'on lui a dit vouloir acheter l'immonde alcool qu'elle avait été obligée de boire la veille, la féline n'avait pas hésité un seul instant. Contactant son (pas si) mystérieux fournisseur, Saphir avait récupéré toutes les bouteilles disponibles, soit cinq au total. Elle avait également un petit peu... Exagéré, sur les vertus de cette boisson, prenant l'oiseau comme une simple tenancière de bouge.

Et voilà que peu avant la transaction on lui annonce qu'il lui faudra servir de porc et plonger un doigt dans l'alcool pour voir s'il est assez fort pour attaquer la chair ! Il est vrai que ce liquide étrange mélangeait tout un tas d'alcool forts sans distinctions, pour produire un goût horriblement brûlant. Véritable instrument de torture, Cha pouvait même certifier qu'à défaut de dissoudre, cette boisson brûlait l'estomac et la gorge.

L'échange s'annonce plus ardu que prévu... Mais c'est probablement là aussi une chance dans son malheur, puisque l'Oiselle avait daignée la prévenir à l'avance de l'expérience à mener.

Quelques minutes avant le rendez vous, le Chat faisait les cent pas dans la chaumière qu'on lui avait gentiment offerte, tournant en rond comme un Lion en cage. Un plan, il lui fallait un plan. La féline est fière, orgueilleuse, et déteste la défaite. Certes, l'alcool est fort, mais comment le rendre corrosif sans le rendre dangereux, et comment duper l'Oiselle qui n'est clairement pas une débutante ?

Et si...

Le plan se forma finalement dans son esprit. Cha n'est pas douillette, mais elle ne résiste pas longtemps aux douleurs pour autant. Cela dit, quelques instants de souffrances valent-ils une victoire et de l'argent ? Assurément. La fierté est plus forte que tout.

Quelques préparations plus tard, et voilà la féline, poussant la porte de l'établissement. Le sourire s'élargit sur son visage, tandis qu'elle porte un sac en toile à deux mains, contenant les alcools. Saphir s'avança, déposant le but de la transaction à ses pieds devant le comptoir, avant de s'y accouder.

Dame oiselle, je suis toute à vous. Je vous laisse remplir vous même le verre. Mais je vous préviens, aux premières douleurs, je retire mon doigt.

En réalité, le plan de la féline était plus que bancal, mais elle n'avait pas mieux. Elle se pencha pour farfouiller son sac, afin de déposer l'une des bouteilles sur le comptoir. Le tout de la main droite, puisqu'elle s'évertuait à cacher sa gauche. L'entaille qu'elle s'était faite il y a quelques minutes sur une phalange de l'index devait rester secrète jusqu'à ce que la boisson l'attaque...
Rouge_gorge
A l'avancée gracieuse et féline, les bouteilles sont brassées dans le sac et le bruit des verres s'entre-choquant berce à l'oreille de la tenancière, de douces promesses de négoce. D'une serre de cuir, l'Oiseau tire un verre trouble de son comptoir et, le tenant du bout des doigts gantés, le présente sous tous les angles au Chat. Allant même jusqu'à souffler dans le fond d'une brise sèche, godet est posée entre les deux commerçantes. C'est au tour du flacon d'être examiné avec soin: le verre propre et claire, l'étiquette bien posée, le bouchon bien vissé. Ce dernier qui saute aussitôt pour la suite de l'auscultation. Les narines se dilatent pour humer à plein poumons les vapeurs d'alcool qui s'échappe. Mauvaise idée. Le contenu est versé à la mesure d'un doigt puis la bouteille est délaissée sur le comptoir, goulot béant pour une inspection minutieuse du breuvage trouble. Robe étrange à l'instar de la mélasse. Consistance sirupeuse qui ourle d'un liseré épais et compact le contenant. Inutile d'y foutre le pif une seconde fois, Rouge risquerait de se chloroformer la gueule. Ce serait dommage pour la suite de la transaction. Poussant le godet rempli vers Charline, l'Oiseau sourit grandement.

Bien, je crois que tout est en forme. Vous pouvez tremper la patte, le Chat. N'ayez pas peur de bien vous mouiller la griffe jusqu'au coussinet.

Les paumes à plat sur le comptoir, l'Oisal au Chapal se courbe sur le bois pour que les yeux soient à hauteur de la réaction chimique. Pchhhhhhh. Qu'elle s'imagine déjà les bulles effervescentes et tout le tralala du cachet contre les maux de tête.
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Charline_
Les iris saphir suivent chaque geste de l'oiselle, sans en perdre une miette. Comme un Chat suivant les mouvements d'une lumière, Cha fixe les mains de Rouge, peu rassurée de la suite des événements à venir. Les babines s'étirent cependant dans un rictus amusé lorsqu'elle vit la bouteille portée au bec du piaf, puis bien vite écartée. Elle ne s'est visiblement pas trompée de bouteille. Puis c'est le godet qui est fixé, avec une certaine appréhension, peu encline à subir la morsure de l'alcool sur la plaie.

Quand il faut y aller...

... murmura la brune, tout en plongeant la patte gauche dans le récipient. L'éthanol s'attaqua à la chair à vif, et la féline feula, lâchant un gémissement de douleur. L'avantage, si l'on peut appeler cela ainsi, est que la douleur n'est pas feinte et qu'elle n'est pas obligée de jouer la comédie.

La patte pique, et juste avant de la retirer, c'est le pouce qui vient appuyer sur la phalange de l'index meurtri, pour essayer de le faire saigner et ajouter un peu plus de dramatique à la situation... Il n'y a pas de place pour le hasard... Puis elle récupéra sa main, la secouant frénétiquement au dessus du comptoir dans une grimace de douleur.

Puis la patte est tendue à l'oiselle pour qu'elle constate la blessure rougie, tandis que son visage reste figé dans la douleur. Au moins, elle aura eue le mérite de désinfecter sa patte. Mais ça, le Chat ne le savait pas, le Chat n'a pas les connaissances nécessaire en médecine.

Hmpf... J'espère que cela vous satisfera... Parce que je ne replongerai pas la patte là dedans...
Rouge_gorge
Les prunelles sombres observent avec attention le trempage, faisant fi de la détresse du Chat. Elle-même, comédienne de talent, sait qu'il ne faut pas se fier qu'au jeu d'expressions. Couine donc Chaton... Le liquide se teinte d'une larme de carmin, à peine quoi le troubler de rose, que la griffe est retirée. Bec se plisse de déception. L'Oiseau qui pensait voir la chair fondre jusqu'à l'os comme le sel dans l'eau. Il n'en est rien d'amusant. Le coussinet est tendu et examiné avec soin.

Rouge ne se prive pas pour tourner et retourner le poignet, jaugeant la peau rougie sous toutes les coutures. Le geste n'est pas brutal, juste inquisiteur.

C'est étrange comme le breuvage ronge la peau... On dirait plutôt une lacération...Comme une entaille.

Étalant son diagnostic à haute voix, la serre de cuir relâche finalement la patte pour tirer un feuillet ainsi qu'un pot d'encre. Décochant sa plume d'écriture de Chapal, l'Oisal commence à noter tout en expliquant:

Donc nous avons dit une bouteille d'un litre au prix de 50écus l'une, pour un lot de cinq. D'habitude, les cageots sont par six mais soit. Nous retirons un godet de trois centilitres sur l'une d'elles. Je ne vais pas payé votre trempage puisque je ne pourrais le revendre. A moins que vous souhaitiez le consommer vous même?

L'oeillade charbonneuse coule sur le Chat en défi. Boirait-elle son alcool qui lui a vrillé le crâne une première fois mêlé à son propre sang? Il n'a malheureusement pas de morceaux...

Nous déduisons à ceci la part des anges de chaque flacon...Ce qui nous amène à la somme de...215écus.

Les phalanges cuirassées de l'arnaqueuse glissent le pli barbouillé de calculs foireux devant la négociante.
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