Andrea_
* : Ce titre est éphémère, nous allons trouver. Un jour. Normalement. On espère.
Colombe racée, engoncée dans une robe rouge sang descend du coche. Un sourire à son époux, le bien nommé Adam, Baron de Mouillerac. Adam est bon, Adam est blond, Adam, dans une autre vie était bûcheron.
Le sourire est large alors qu'elle lui prend la main pour fouler, enfin le sol du Duc du coin. L'acier percute la Prusse sans faire de dommage, tout est maîtrisé. L'inclinaison de la tête alors que Jean referme la porte, le signe de main à Mercotte qui remet un peu d'ordre dans le taffetas. Tout est sous contrôle, depuis des heures déjà, et aussi bizarre que cela puisse paraître, aucun poil n'a l'air de vouloir se poser sur le potage, même les cheveux semblent obéir : ça sera chignon, de ceux que l'on porte bas pour cacher un peu cette nuque que le col évasé de la robe dévoile. Un chignon bas, comme une marque de pudeur supplémentaire à celle dont Charlotte s'est enrobée sitôt le château du Duc visible.
Le port de tête est altier, et met en valeur la gorge imposante de la nouvelle Baronne, elle s'avance pour poser deux paumes sur les épaules du Blond, arrange son col et esquisse un sourire alors qu'elle délace un peu son pourpoint. Et si d'un point de vue extérieur elle semble poser un baiser sous son oreille, la réalité est ailleurs, dans les quelques mots qu'elle déverse à proximité.
- " Déos que tu as l'air con..."
Ce n'était pas tout à fait vrai, mais il fallait bien me venger de ce corset bien trop serré.
J'aimerais bien vous enrober l'histoire d'une bonne couche de caramel, histoire d'adoucir un peu l'amertume de tout ce qu'il y a en dessous, mais ça serait mentir que de dire qu'avant d'être amants, nous avions été amis.
J'avais eu envie de Lui à la seconde même où je l'avais vu. Je me souviens parfaitement de cette soirée au bord de la Vienne, à Limoges. Il y avait plusieurs personnes qui causaient d'un fameux Hecthor qui tardait à arriver, c'est qu'ils se bagarraient pour savoir qui lui ferait passer un message. Car si l'humain lambda se fiche totalement d'un message de cet ordre, ceux qui m'accompagnaient ce soir y voyaient une importance capitale. Et je me souviens n'avoir pas dit grand chose, mais avoir pensé très fort que "Putain quelle vie de merde", nan mais c'est vrai mettre autant d'énergie pour annoncer une nouvelle aussi merdique c'était... Passons.
Et un blond est arrivé, il semblait un peu paumé et pourtant sûr de Lui, avant même de savoir ce qu'il venait foutre là j'avais explosé "Oui, ON sait, c'est Machin qui a la mandoline d'Hecthor". Silence. Ils me regardaient tous avec des yeux de merlan frit : le blond était Hecthor et j'avais mis fin à l'insoutenable suspens : qui allait lui dire en premier? Comme dirait l'autre, j'avais tué l'game en moins de deux, mais moi, j'en avais strictement rien à faire parce que : premièrement je ne jouais pas avec eux, deuxièmement je me demandais comment j'allais pouvoir continuer ma vie comme s'il ne se passait rien lorsqu'on se regardait.
On s'est aimé -sous une toile et même sans oreiller, sur un muret et dans un vieux grenier**-. On s'est séparé. On s'est retrouvé. On s'est sauvé la vie. Et puis on s'est éloigné.
Mais faut croire que dans l'adversité on était voué à toujours se retrouver, quand l'un flanchait l'autre était là, toujours prêt à lui sortir les doigts du cul pour le voir rebondir -façon de parler, on peut aussi rebondir avec des doigts dans le cul hein, essayez et dites moi!-.
J'avais ouvert la porte un soir de tempête, mon mariage s'était envolé et j'étais paumée -ceci est un résumé, je vous jure que c'est bien plus compliqué que ça-, Hecthor avait dit qu'il serait toujours là, alors il était temps de vérifier. Il se trouve que cette fois ci, on était deux à flancher, et qu'à force de tenter de relever l'un, c'est l'autre qui s'élevait. Je ne sais pas, à dire vrai, lequel de nous a tiré le plus fort, toujours est-il qu'au bout de quelques jours, le goût de vivre effaçait celui de la mort.
Après quelques jours à vivoter, il y avait eu cet avis de recherche posé devant Hec'. J'vais pas vous mentir, mon premier reflexe a été de faire glisser le papier sur mon côté de la table, comprenez bien, c'est pas parce que je suis en pleine déprime que j'ai perdu toute ma curiosité : déception. - C'est que j'avais imaginé que peut être le Blond m'avait peint pendant mon sommeil, ou qu'il avait reçu une lettre d'admiratrice secrète et que j'aurais pu me moquer de lui, faut savoir que se moquer des gens aide à aller mieux dans mon cas-, mais queue d'Nini, c'était juste un avis de recherche. Mon second réflexe donc a été de regarder Hecthor, de lui sourire en repoussant doucement l'avis vers Lui en sortant un "Même pas en rêve", que l'on peut traduire par un "no way" pour les d'jeuns ou par un "va te faire foutre" en robe de soirée pour les plus coincés.
J'avais juste oublié un détail : ma bière. Je sais, je vous entends "oh mon Dieu mais que vient faire sa bière ici, on en a rien à foutre de sa bière, on veut savoir si elle va y aller, chercher la nana", alors déjà : on se calme hein, vous allez le savoir, c'est pas la peine de me mettre la pression. Et ensuite MA bière a une importance : pendant que je repoussais l'avis de recherche vers le blond, la conn*** de serveuse a posé MA bière PILE sur le front de la nana dessinée sur le papier. Comme si ma bière clouait le machin, bim.
Et j'y ai vu un signe.
Bon peut être qu'au même moment Hecthor m'avait indiqué que la récompense était énorme, mais j'ai décidé que ma bière avait son importance.
Taverne : Est-ce que tu veux? By Hecthor
Réponse : Oui, mais non, enfin je sais pas, je suis pas sûre, mais tu peux y aller tout seul si t'écoutes mes conseils parce que je suis toujours de bons conseils quand même tu sais c'est mon domaine attends bouge pas je vais venir mais je fais rien comment ça je suis pas cap bien sûr que je suis cap d'accord je viens. *reprise de respiration* By Andréa, une femme, on l'aura compris.
Chambre 5, étage de la dite taverne : Bouge pas, je m'occupe de ta barbe ? By Andréa
Réponse : Heu t'es sûr? Je te préviens tu rases pas à blanc ! Par Hecthor.
Réponse féminine : "Si t'entretiens tes poils intimes aussi bien que ta barbe je plains la femme de chambre", autant être honnête, il avait laissé sa barbe à l'abandon depuis un bon moment, on ne saura pas ce qu'il en est de l'intimité -ça ne nous regarde pas.
Le plan était lancé, nous serons Charlotte et Adam, Barons de Mouillerac, d'un domaine perdu à Saint Jean pied de port -oui, Mouille et port dans le même titre, il a osé-.
Chambre 6 : il nous faut des fringues + discrétion + audition
En résumé et sans image, nous avons :
- Piqué les fringues d'un couple que nous ne connaissons pas,
- Assommé, attaché, fait rouler sous le lit l'homme qui dormait dans cette piaule,
- Hurlé -discrètement- par la fenêtre qu'on filerait cent écus à qui voudrait bosser pour nous -oui, nous avons besoin de petit personnel pour nous faire passer pour des barons-,
- Hurlé à nouveau pour dire que je doublerai la mise s'ils étaient au moins deux -parce qu'Hecthor a dit que si j'en trouvais deux en plus d'un bain qu'il me ferait couler il m'offrirait un massage-
- fait quelque chose dans un domaine où nous excellons : moi une sieste, pendant qu'Hecthor nous faisait de faux papiers qui ressemblaient à des vrais.
Et je me désolidarise de la suite : Hecthor a voulu faire passer des auditions -oui oui, des auditions- pour le petit personnel qui voulait bosser pour nous, faut dire que deux cents écus c'est super bien payé dans cette bourgade où tout le monde ressemble à des bouseux. Ils ont donc fait des claquettes et poussé la chansonnette.
Non je déconne, ils ont ciré mes bottes et nous ont servi à boire. J'ai viré une blonde à forte poitrine bien trop jeune et bien trop belle pour être efficace -on ne peut pas tout avoir, c'est mathématique, et pas du tout de la jalousie!-, et l'autre qui avait un coup dans le râtelier, Hecthor a viré ce qui sentait mauvais, qui était mal habillé et la blonde fil de fer qui se sentait l'âme d'une rebelle.
Nos nouveaux valets : Jean et Mercotte savaient ce qu'ils devaient faire.
Nous étions prêts à devenir riche ,- encore plus riche quoi-, mais plus que tout nous étions prêts à vivre.
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*Phrase de "Larme fatale" J. Doré, E. De Pretto, Merci pour la bannière, vraiment.
- [ Rouergue, mi Février 1470. ]
Colombe racée, engoncée dans une robe rouge sang descend du coche. Un sourire à son époux, le bien nommé Adam, Baron de Mouillerac. Adam est bon, Adam est blond, Adam, dans une autre vie était bûcheron.
Le sourire est large alors qu'elle lui prend la main pour fouler, enfin le sol du Duc du coin. L'acier percute la Prusse sans faire de dommage, tout est maîtrisé. L'inclinaison de la tête alors que Jean referme la porte, le signe de main à Mercotte qui remet un peu d'ordre dans le taffetas. Tout est sous contrôle, depuis des heures déjà, et aussi bizarre que cela puisse paraître, aucun poil n'a l'air de vouloir se poser sur le potage, même les cheveux semblent obéir : ça sera chignon, de ceux que l'on porte bas pour cacher un peu cette nuque que le col évasé de la robe dévoile. Un chignon bas, comme une marque de pudeur supplémentaire à celle dont Charlotte s'est enrobée sitôt le château du Duc visible.
Le port de tête est altier, et met en valeur la gorge imposante de la nouvelle Baronne, elle s'avance pour poser deux paumes sur les épaules du Blond, arrange son col et esquisse un sourire alors qu'elle délace un peu son pourpoint. Et si d'un point de vue extérieur elle semble poser un baiser sous son oreille, la réalité est ailleurs, dans les quelques mots qu'elle déverse à proximité.
- " Déos que tu as l'air con..."
Ce n'était pas tout à fait vrai, mais il fallait bien me venger de ce corset bien trop serré.
- [ Pré- préface ]
J'aimerais bien vous enrober l'histoire d'une bonne couche de caramel, histoire d'adoucir un peu l'amertume de tout ce qu'il y a en dessous, mais ça serait mentir que de dire qu'avant d'être amants, nous avions été amis.
J'avais eu envie de Lui à la seconde même où je l'avais vu. Je me souviens parfaitement de cette soirée au bord de la Vienne, à Limoges. Il y avait plusieurs personnes qui causaient d'un fameux Hecthor qui tardait à arriver, c'est qu'ils se bagarraient pour savoir qui lui ferait passer un message. Car si l'humain lambda se fiche totalement d'un message de cet ordre, ceux qui m'accompagnaient ce soir y voyaient une importance capitale. Et je me souviens n'avoir pas dit grand chose, mais avoir pensé très fort que "Putain quelle vie de merde", nan mais c'est vrai mettre autant d'énergie pour annoncer une nouvelle aussi merdique c'était... Passons.
Et un blond est arrivé, il semblait un peu paumé et pourtant sûr de Lui, avant même de savoir ce qu'il venait foutre là j'avais explosé "Oui, ON sait, c'est Machin qui a la mandoline d'Hecthor". Silence. Ils me regardaient tous avec des yeux de merlan frit : le blond était Hecthor et j'avais mis fin à l'insoutenable suspens : qui allait lui dire en premier? Comme dirait l'autre, j'avais tué l'game en moins de deux, mais moi, j'en avais strictement rien à faire parce que : premièrement je ne jouais pas avec eux, deuxièmement je me demandais comment j'allais pouvoir continuer ma vie comme s'il ne se passait rien lorsqu'on se regardait.
- [ Préface ]
On s'est aimé -sous une toile et même sans oreiller, sur un muret et dans un vieux grenier**-. On s'est séparé. On s'est retrouvé. On s'est sauvé la vie. Et puis on s'est éloigné.
Mais faut croire que dans l'adversité on était voué à toujours se retrouver, quand l'un flanchait l'autre était là, toujours prêt à lui sortir les doigts du cul pour le voir rebondir -façon de parler, on peut aussi rebondir avec des doigts dans le cul hein, essayez et dites moi!-.
J'avais ouvert la porte un soir de tempête, mon mariage s'était envolé et j'étais paumée -ceci est un résumé, je vous jure que c'est bien plus compliqué que ça-, Hecthor avait dit qu'il serait toujours là, alors il était temps de vérifier. Il se trouve que cette fois ci, on était deux à flancher, et qu'à force de tenter de relever l'un, c'est l'autre qui s'élevait. Je ne sais pas, à dire vrai, lequel de nous a tiré le plus fort, toujours est-il qu'au bout de quelques jours, le goût de vivre effaçait celui de la mort.
Après quelques jours à vivoter, il y avait eu cet avis de recherche posé devant Hec'. J'vais pas vous mentir, mon premier reflexe a été de faire glisser le papier sur mon côté de la table, comprenez bien, c'est pas parce que je suis en pleine déprime que j'ai perdu toute ma curiosité : déception. - C'est que j'avais imaginé que peut être le Blond m'avait peint pendant mon sommeil, ou qu'il avait reçu une lettre d'admiratrice secrète et que j'aurais pu me moquer de lui, faut savoir que se moquer des gens aide à aller mieux dans mon cas-, mais queue d'Nini, c'était juste un avis de recherche. Mon second réflexe donc a été de regarder Hecthor, de lui sourire en repoussant doucement l'avis vers Lui en sortant un "Même pas en rêve", que l'on peut traduire par un "no way" pour les d'jeuns ou par un "va te faire foutre" en robe de soirée pour les plus coincés.
J'avais juste oublié un détail : ma bière. Je sais, je vous entends "oh mon Dieu mais que vient faire sa bière ici, on en a rien à foutre de sa bière, on veut savoir si elle va y aller, chercher la nana", alors déjà : on se calme hein, vous allez le savoir, c'est pas la peine de me mettre la pression. Et ensuite MA bière a une importance : pendant que je repoussais l'avis de recherche vers le blond, la conn*** de serveuse a posé MA bière PILE sur le front de la nana dessinée sur le papier. Comme si ma bière clouait le machin, bim.
Et j'y ai vu un signe.
Bon peut être qu'au même moment Hecthor m'avait indiqué que la récompense était énorme, mais j'ai décidé que ma bière avait son importance.
- [ Post -face ]
Taverne : Est-ce que tu veux? By Hecthor
Réponse : Oui, mais non, enfin je sais pas, je suis pas sûre, mais tu peux y aller tout seul si t'écoutes mes conseils parce que je suis toujours de bons conseils quand même tu sais c'est mon domaine attends bouge pas je vais venir mais je fais rien comment ça je suis pas cap bien sûr que je suis cap d'accord je viens. *reprise de respiration* By Andréa, une femme, on l'aura compris.
Chambre 5, étage de la dite taverne : Bouge pas, je m'occupe de ta barbe ? By Andréa
Réponse : Heu t'es sûr? Je te préviens tu rases pas à blanc ! Par Hecthor.
Réponse féminine : "Si t'entretiens tes poils intimes aussi bien que ta barbe je plains la femme de chambre", autant être honnête, il avait laissé sa barbe à l'abandon depuis un bon moment, on ne saura pas ce qu'il en est de l'intimité -ça ne nous regarde pas.
Le plan était lancé, nous serons Charlotte et Adam, Barons de Mouillerac, d'un domaine perdu à Saint Jean pied de port -oui, Mouille et port dans le même titre, il a osé-.
Chambre 6 : il nous faut des fringues + discrétion + audition
En résumé et sans image, nous avons :
- Piqué les fringues d'un couple que nous ne connaissons pas,
- Assommé, attaché, fait rouler sous le lit l'homme qui dormait dans cette piaule,
- Hurlé -discrètement- par la fenêtre qu'on filerait cent écus à qui voudrait bosser pour nous -oui, nous avons besoin de petit personnel pour nous faire passer pour des barons-,
- Hurlé à nouveau pour dire que je doublerai la mise s'ils étaient au moins deux -parce qu'Hecthor a dit que si j'en trouvais deux en plus d'un bain qu'il me ferait couler il m'offrirait un massage-
- fait quelque chose dans un domaine où nous excellons : moi une sieste, pendant qu'Hecthor nous faisait de faux papiers qui ressemblaient à des vrais.
Et je me désolidarise de la suite : Hecthor a voulu faire passer des auditions -oui oui, des auditions- pour le petit personnel qui voulait bosser pour nous, faut dire que deux cents écus c'est super bien payé dans cette bourgade où tout le monde ressemble à des bouseux. Ils ont donc fait des claquettes et poussé la chansonnette.
Non je déconne, ils ont ciré mes bottes et nous ont servi à boire. J'ai viré une blonde à forte poitrine bien trop jeune et bien trop belle pour être efficace -on ne peut pas tout avoir, c'est mathématique, et pas du tout de la jalousie!-, et l'autre qui avait un coup dans le râtelier, Hecthor a viré ce qui sentait mauvais, qui était mal habillé et la blonde fil de fer qui se sentait l'âme d'une rebelle.
Nos nouveaux valets : Jean et Mercotte savaient ce qu'ils devaient faire.
Nous étions prêts à devenir riche ,- encore plus riche quoi-, mais plus que tout nous étions prêts à vivre.
** "On va s'aimer", de Gilbert Montagné, reformulation honteuse mais si vous pouviez vous aussi l'avoir dans la tête la prochaine heure alors j'aurais tout gagné.
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*Phrase de "Larme fatale" J. Doré, E. De Pretto, Merci pour la bannière, vraiment.