Lucile_kera


Ophélie poussa la porte de la taverne et eut du mal à louvrir. La supposant coincée, elle sacharna une seconde avant dobserver avec stupeur la scène qui se jouait juste sous son nez. Montparnasse, Aelaia, indécemment proches. A moitié blonde mais pas la moitié dune idiote, elle comprit immédiatement. A partir de ce moment-là, une colère sourde naquit et ne cessa de grandir dans le cur de la jeune femme, dans son corps, jusque dans ses os. Si elle en avait eu le pouvoir, elle aurait abattu le poing tout puissant de Dieu lui-même pour les écraser sous son poids divin. Et ils auraient brûlé en enfer dans les secondes suivantes. Un brasier alimenté par toute la haine de Saint-Valéry.
Aelaia : Putain, mais quelle conne !
Ophélie : J'aurais choisi le terme de "salope" pour une fois. Il est bien malvenu de céder aux avances d'un homme marié, mademoiselle. Mais vous êtes moins fautive que lui. Partez, si c'est ce que vous souhaitez. Nous réglerons nos comptes plus tard.
Ophélie s'écarta de l'entrée, la désigna d'un geste nonchalant de la main.
Sensuivit une plus ou moins longue conversation avec lépoux. Elle sétait contenue. Plus que la jeune bretonne en tout cas, qui avait écrasé son poing fermé sur le nez du brun. Ophélie sétait surprise à la retenir après coup, lui interdisant de recommencer. Plus tard, elle sinterposerait de nouveau à leur bagarre, protégeant la jeune femme cette fois-ci. Altruisme ? Instinct de protection ? Ou plus vraisemblablement, elle considérait que la douleur physique altérait la vengeance dont elle voulait se délecter.
La femme en colère se tait toujours, d'abord ... On a le temps de passer par tous les états de la terreur ... On ne sait par où, ni comment ça va éclater, si ce sera en mots, si ce sera en cris, si ce sera en coups. *
Plus tard, Ophélie passa devant la taverne où Aelaia était attablée seule. Elle avait pris le temps de réfléchir à ce quil sétait passé. Elle était dépassée par lampleur de sa propre hargne, cétait évident. Mais la quasi-totalité de celle-ci était dirigé vers son époux. Après tout, il était le seul à avoir des comptes à lui rendre. La jeune femme seize ans tout juste savait à peine ce quelle faisait ; pouvait-on vraiment la blâmer ? Bien sûr, elle ne manquerait pas, dans les heures qui viendraient, de lui rappeler avec force où était sa place : en enfer, avec toutes les femmes de petite vertu. Cela ne lempêchait pas de ressentir une certaine empathie, de lindulgence (dautres appelleraient peut-être cela de la pitié, il nen était rien ; ou alors juste un peu) à légard de sa coéquipière de cheveu.
Elle entra alors avec la ferme intention de transformer cette petite catin décadente en alliée de gré, ou de force. Elle se positionna en épouse bienveillante, aînée compréhensive, magnanime, même, selon ses propres mots. Elle neut même pas besoin duser de malice ou de menace pour arriver à ses fins. Elle offrit son pardon. En échange ? QuAelaia ne lui refuse jamais rien.
« Marché conclus ? »
Hochement de tête.
Ophélie nétait pas un monstre. Elle ne lui demanderait jamais de sauter dune falaise ou de devenir son esclave. Cependant, il était doux de penser que cette trahison lui apportait un soutien quelle attendait indéfectible. Elle trouverait facilement le moyen den tirer avantage.
En quittant cette même taverne, plusieurs heures plus tard, elle accompagna même la jeune bretonne. Chaperon inutile mais soutien déquilibre, elle tenait de son bras le corps chancelant de la cadette. Elle laccompagnait de bonne grâce. Ce serait même loccasion de discuter un peu. Sobres ni lune, ni lautre, elles auraient loccasion de casser du sucre sur le pauvre mécréant quincarnait Montparnasse.
Aelaia : Putain, mais quelle conne !
Ophélie : J'aurais choisi le terme de "salope" pour une fois. Il est bien malvenu de céder aux avances d'un homme marié, mademoiselle. Mais vous êtes moins fautive que lui. Partez, si c'est ce que vous souhaitez. Nous réglerons nos comptes plus tard.
Ophélie s'écarta de l'entrée, la désigna d'un geste nonchalant de la main.
Sensuivit une plus ou moins longue conversation avec lépoux. Elle sétait contenue. Plus que la jeune bretonne en tout cas, qui avait écrasé son poing fermé sur le nez du brun. Ophélie sétait surprise à la retenir après coup, lui interdisant de recommencer. Plus tard, elle sinterposerait de nouveau à leur bagarre, protégeant la jeune femme cette fois-ci. Altruisme ? Instinct de protection ? Ou plus vraisemblablement, elle considérait que la douleur physique altérait la vengeance dont elle voulait se délecter.
La femme en colère se tait toujours, d'abord ... On a le temps de passer par tous les états de la terreur ... On ne sait par où, ni comment ça va éclater, si ce sera en mots, si ce sera en cris, si ce sera en coups. *
Plus tard, Ophélie passa devant la taverne où Aelaia était attablée seule. Elle avait pris le temps de réfléchir à ce quil sétait passé. Elle était dépassée par lampleur de sa propre hargne, cétait évident. Mais la quasi-totalité de celle-ci était dirigé vers son époux. Après tout, il était le seul à avoir des comptes à lui rendre. La jeune femme seize ans tout juste savait à peine ce quelle faisait ; pouvait-on vraiment la blâmer ? Bien sûr, elle ne manquerait pas, dans les heures qui viendraient, de lui rappeler avec force où était sa place : en enfer, avec toutes les femmes de petite vertu. Cela ne lempêchait pas de ressentir une certaine empathie, de lindulgence (dautres appelleraient peut-être cela de la pitié, il nen était rien ; ou alors juste un peu) à légard de sa coéquipière de cheveu.
Elle entra alors avec la ferme intention de transformer cette petite catin décadente en alliée de gré, ou de force. Elle se positionna en épouse bienveillante, aînée compréhensive, magnanime, même, selon ses propres mots. Elle neut même pas besoin duser de malice ou de menace pour arriver à ses fins. Elle offrit son pardon. En échange ? QuAelaia ne lui refuse jamais rien.
« Marché conclus ? »
Hochement de tête.
Ophélie nétait pas un monstre. Elle ne lui demanderait jamais de sauter dune falaise ou de devenir son esclave. Cependant, il était doux de penser que cette trahison lui apportait un soutien quelle attendait indéfectible. Elle trouverait facilement le moyen den tirer avantage.
En quittant cette même taverne, plusieurs heures plus tard, elle accompagna même la jeune bretonne. Chaperon inutile mais soutien déquilibre, elle tenait de son bras le corps chancelant de la cadette. Elle laccompagnait de bonne grâce. Ce serait même loccasion de discuter un peu. Sobres ni lune, ni lautre, elles auraient loccasion de casser du sucre sur le pauvre mécréant quincarnait Montparnasse.
*Raphaële Billetdoux