Helvalia


Citation:
Sur les routes de Bretagne
Le 28 juillet 1468
Le 28 juillet 1468
- Ael,
J'espère que tu ne m'en voudras pas, d'avoir tant tardé à t'écrire. Je veux croire que tu me connais suffisamment, aujourd'hui, pour savoir que tu n'as jamais quitté mes pensées, et que mon silence n'est jamais synonyme d'indifférence. Ce n'est après tout pas la première fois, que le quotidien nous rattrape et espace ainsi nos correspondances. Je conserve toujours la certitude un peu naïve sans doute que tu m'écrirais, si tu étais en danger ou dans l'embarras.
Aussi ai-je choisi de suivre cet adage bien arrangeant : pas de nouvelles, bonnes nouvelles.
J'en ai, pour ma part, une bonne, dont tu dois te douter, si tu as gardé le compte des semaines. Mon fils est né -je t'avais bien dit que ce serait un garçon- au début du mois de juin, et comme tu peux l'imaginer, les dernières semaines ont été quelque peu épuisantes, à tel point que je n'ai pas eu une minute à moi. Nous sommes tous les deux en bonne santé, j'imagine que c'est le principal. Il s'appelle Aloys, et a je crois les mêmes yeux que moi. J'ai hâte que tu le rencontres.
Les choses se sont, en revanche, détérioré entre son père et moi... Si bien que j'ai pris, hier, la route pour Limoges, en le laissant derrière moi. Il a décidé de s'engager une nouvelle fois en Anjou, et vient d'être élu maire d'Angers. Je crois que nos routes ne sont pas prêtes de se recroiser...
J'espère que tes jours sont plus radieux que les miens.
Donne-moi vite de tes nouvelles.

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Merci à JD Jurgen pour la ban