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[RP] Le port de Lampaul - Ile d'Ouessant .

Tuatha
"Il n'y a pas d'eau tranquille autour d'Ouessant."



Ouessant la lointaine, « finis terrae » du vieux continent et début du nouveau monde est précédée par sa réputation. Dans le bateau qui y mène, l’imaginaire et la réalité jouent à cache-cache : paysages majestueux, spectaculaires tempêtes hivernales. Certes, les hautes falaises ciselées par l’océan disent la puissance des éléments. Mais elles cachent et protègent une nature unique et multiple qui se découvre à tous nos sens dans une symphonie tonique : vertes prairies entourées de murs de pierres sèches, bêlements des moutons, festivals et concerts permanent des oiseaux, parfums de bruyère et ballets des abeilles noires qui concoctent un miel exquis. De ce monde paisible et coloré émerge « l’esprit ouessantin ». C’est choc de l’isolement et de la rencontre, de l’enracinement et de l’ouverture au monde, de la soumission aux éléments et de l’indomptable esprit de liberté qui a forgé cette île de marins, mais surtout « île aux femmes ». Alors peu importent les mythes et la réalité, laissez-vous envoûter comme l’ont fait de nombreux peintres, musiciens et écrivains qui respirent encore Ouessant pour mieux s’en inspirer !



Le port de Lampaul



Le port de Lampaul est difficile d'accès par mauvais temps.
L'anse de Lampaul est située à l'ouest de Ouessant. Son port, qui n'est pas en eau profonde, se découvre à marée basse.




Le port du stiff et son anse



Situé à l'est de l'île, la baie du Stiff a été choisie pour installer un port de mouillage qui permettait un accès plus rapide au continent.


- La description faite de ces deux ports , qui permettent aux visiteurs et amis de la Mesnie d'Ouessant , de venir amarrer leurs navires afin de découvrir ce lieu de vie magnifique et sauvage .
_________________
Floriantis
    - Le ponton d'un Captain - Juin 1468 -


    Enlevez-moi même tout le reste
    Mais pas la douceur de ses gestes
    *



    Elle lui a dit qu'il pouvait amarrer l'Intrépide autant qu'il le voulait à l'un des deux pontons d'Ouessant, Stiff tout au NE de l'île, bien pratique lorsqu'on arrive de la Manche, et où il aime bien amarrer l'Intrépide avant de rejoindre le Domaine après une bonne marche, ou Lampaul, anse protégée des vents, avec peu de tirant d'eau, et la coque qui apparait lorsque la marée se recule, mais donnant immédiatement accès tout près du Domaine.
    Il a choisi Stiff.

    Depuis mi avril qu'il est en mer la fatigue a quelque peu marqué son visage hâlé par des semaines à la barre, entrecoupées de rares moment de repos, toujours à l'affût du moindre bruit, de la moindre voile.
    L'imprudence en mer vous fait gouter le fond , il en sait quelque chose le Corsaire, comme cette fois là au sud de la Sicile à longer imprudemment les côtes et à tomber dans le piège de ces deux caraques turques qui ne lui avaient laissé aucune chance malgré sa tentative de fuite.
    Un sourire au souvenir de la vengeance tombée le lendemain par la main de celle qui deviendrait quelques mois plus tard sa Patronne, et plus si affinités.
    Depuis il est prudent, la moindre voile à l'horizon est observée et notée, ce qui ne l'empêche pas de s'approcher quand même car il ne manque pas de courage.

    Afin de profiter de la vue sur les côtes bretonnes qu'il aperçoit, il est monté à la vigie et bien sûr il pense à sa jeune soeur, Vik, cette superbe jeune femme dont les points communs qui les lient le laissent souvent désorienté.
    Comment peut on être autant en accord avec une personne, se ressembler autant dans les attitudes et les réactions, le caractère franc et entier, dans la façon de penser et de parler.
    Alors il tergiverse, il laisse sa flopée de questions mettre un sacré bordel dans sa tête.
    Il cherche dans ses souvenirs, lisant certains parchemins parmi la montagne qu'il garde au fil des ans dans ses coffres, cherchant à comprendre ce lien étrange qui les a de suite réunis comme deux complices. Ils se sont déclarés soeur et frère parce que c'est une évidence, comme ça l'avait fait avec Lali cet été là à Joinville.

    Il a accepté de la conduire à son futur époux pendant la cérémonie, et il en a été sacrément ému et fier. Il a été secoué par ces deux cérémonies, buvant les paroles de la druide, se laissant imprégner de cette sérénité qu'il recherche depuis tant de mois et qu'il a trouvé en partie, grâce à elles.
    Elles, parce qu'il y a la Flamboyante, une sacrée jolie femme avec une tête bien remplie et un regard qui ressemble à ces étendues d'eau qu'il côtoie et qu'il aime vert ou bleu il ne sait pas trop car il évite d'y plonger trop profond.
    Une femme qui attire bien des regards, il le sait, il n'est pas sot au point de ne pas savoir qu'une telle femme ne peut qu'attirer les convoitises.
    Il est Corsaire et par définition une espèce prudente qui connait la mer, imprévisible, houleuse et changeante, dotée d'un caractère bien trempé. Bon ça c'était facile.
    Et pour le blond Captain, les femmes sont comme la mer, belles et imprévisibles.
    Et comme il a encore en tête son dernier naufrage, il se contente de naviguer en suivant le vent l'oeil rivé sur sa boussole et ses cartes.
    Comme lui disait Evanice, une femme qui en avait bien plus que certains mâles arrogants et méprisants qu'il a pu côtoyer ici ou ailleurs, "avec une carte et une boussole un bon Capitaine ne se perd jamais".
    Il a écouté son conseil.

    Ses prunelles bleutées parcourent les alentours du navire alors qu'il redescend sur le pont.
    C'est agréable un quai le matin, il a toujours aimé ça. Cette odeur d'iode qui vous emplit les narines, le bruit de l'eau contre les coques, des cordages qui murmurent en attendant d'être libérés avec les voiles et malmenés par l'équipage, cette légère brise qui vous fait vous sentir vivant.

    Le pavillon hissé est un pavillon corsaire, il ne s'en est jamais caché, surtout côté noblesse normande, cette si belle noblesse qui a laissé son courrier de renonciation sans réponse.
    Ce pavillon qu'il sert depuis maintenant cinq années et avec toujours autant de fierté.
    Ce pavillon qui lui a valu la reconnaissance de la Reine Alvira pour ses nombreuses années à servir en mer. Pas un duché comme ceux qui occupent un trône pendant six petits mois, ni une baronnie comme celle de la taupe de Dieppe gagnée sans rien faire, mais une seigneurie.
    Harfleur. Située à l'embouchure de la Seine, en rive droite, face à Honfleur, il y avait fait prospérer les fabriques de calva, jus de pomme et lait.

    Il repense à la canonnade dans le port d’Angers en cette fin 66 pour couler deux navires sur ordres de la reine de France, sous la régence de Karyaan. Deux bois flottés de plus dans sa collection.
    L'évènement avait attiré les badauds et certains gosses étaient montés à bord pour voir des Corsaires de près. Cette fois là sa brune et lui avaient fourni armes et nourriture à ses suzerains hospitaliers pour leurs compagnons.
    Les récompenses avaient ensuite coulé à flot, comme toujours pour les fidèles amis et serviteurs de la couronne.
    Eux n'avaient rien eu.
    Depuis cette couronne, les Corsaires étaient tombés dans l'indifférence totale.

    Enfin si, Tani s'était encore fait remarquée avec sa rétrogradation de deux rangs.

    Aujourd'hui, les mêmes qui encensaient les Corsaires à chaque coulage de vilains ou ennemis du royaume, leur crachaient à la face, les comparant à des brigands, l'esprit bien trop étriqué pour se rappeler que c'est la guerre, et que tous les coups sont permis.
    Il a honte.
    Honte pour eux.
    Il se demande si le roi fol a dédommagé l'Anjou des dégâts occasionnés au port et aux navires et s'il a également dédommagé tous ces capitaines dont les épaves garnissent aujourd'hui le fond des mers dont la dernière proie, en septembre après trois jours de chasse, a servi avec quelques trois mille écus à l'agrandissement d'Avranches.
    Ironie du sort. Avranches, délaissée et abandonnée par la Normandie.

    Un léger sourire étire ses lèvres, il pense à cette famille de marins depuis l'été 63, du moins une partie.
    Ils en ont vécu des aventures, affronté des dangers, gagné des batailles et ça n'était sans doute pas fini.
    Il sait qu'un jour il disparaitra en mer, comme Evanice, et la boucle sera bouclée.

    Un regret pourtant, ne pas avoir connu sa mère.
    Elle devait être magnifique. Il sent son ventre se nouer lorsqu'il pense à elle.
    Elle lui manque cruellement et il ne saura jamais la couleur de ses yeux et la douceur de ses gestes.

    C'est important une mère.

    Alors il l'imagine.

_________________

- un post sans réponse, ok. 2 post ... faut arrêter le foutage de tronche -
Tuatha
Port de Lampaul le 13 août 1468


La nave de combat s'était faufilée jusqu'au quai principal réservé aux Dé Danann .
En accostant le plus délicatement possible , afin de ne pas érafler le Bélial , son petit bijou personnel , dont elle prenait le plus grand soin , elle avait sourit , heureuse de prendre ses quartiers d'été sur cette île , qui faisait partie intégrale de sa vie et ce depuis des années maintenant .

La mobilisation terminée , ils avaient quitté Rennes et étaient rentrés sur Brest afin de prendre un repos bien mérité .
Pour certains le retour sur leurs terres était vital et indispensable , c'était le cas de Vik , qui n'allait pas tarder à accoucher et c'était aussi le cas d'Edo et Celeste qui retrouveront leurs fiefs respectifs .
Bien entendu elle avait passé quelques jours à Kergroadez , revoir Mathilde , Erwann et sa petite Juliette ,qui devenait une jolie jeune fille du haut de ses 9 ans .
Et puis elle avait rendu visite au gisant de celui , qui , si le chagrin était moins présent , ne quittait pas ses pensées , ni son coeur ..Feu son époux .

Bien sur que la vie se faisait sans lui désormais et bien sur qu'elle n'allait pas vivre en solitaire le reste de sa vie . La roue tourne , une page se tourne également et il faut aller de l'avant , mais oublier les deux hommes qu'elle a aimé , çà par contre , jamais elle ne le pourra .

D'ailleurs elle n'avait jamais oublié le père de Juliette , tout comme elle n'oubliera pas le père d'Alexander Gabriel , mais elle était jeune encore et elle pouvait encore avoir droit au bonheur , le tout était de trouver un jour celui qui lui fera à nouveau battre le coeur .


Un sourire en apercevant Jean , le chef de port de Lampaul , enfin plutôt le gardien , car en réalité il n'accoste pas grand monde sur Ouessant , mis à part les pécheurs , les habitués et les invités .
Parfois on aperçoit des navires s'approcher , mais les récifs ont tôt fait de les dissuader de tenter l'amarrage et ils filent souvent vers le continent après avoir rodé autour d'Ouessant , île magnifique , mais imprenable , même pour tout bon marin .


Hé ! M'dame la Duchesse , quel bon vent vous amène ?
Ca fait plaisir de vous r'voir depuis le temps et vous nous am'nez l' beau temps en plus , si c'est pas du pain béni çà .
On s'inquiétait pour vous et v'ote famille vous savez avec c'te fichue guerre .

J'tez moi les cordes , j'va vous aider pour l'amarrage .


Demat mon bon Jean ! Toujours fidèle au poste à ce que je vois . Votre femme va bien ?
Un hochement de tête avant de lui lancer les cordages

Oui çà fait quelques mois maintenant , j'étais venue juste avant la levée de ban comme vous vous en souvenez surement .
Mais je suis là pour un petit moment , j'ai besoin de repos , de prendre l'air et de profiter de la vie , tout simplement .


Oh bah du r'pos et d'l'air vous allez en avoir ici pas d'problème V'ote Grâce .
Passez donc dire un p'tit bonjour à Jeanne , elle sera ravie d'vous voir .


Ca sera fait , dès que je serais installée " aux Embruns "
Cela me fera plaisir de discuter un petit moment avec elle , en attendant priez lui bien le bonjour et à bientôt Jean .


Une fois les pieds sur le quai , elle respira un grand coup cet air si pur et iodé et elle sourit à nouveau ,les yeux brillants de plaisir .
C'était ici qu'elle se sentait vraiment chez elle , même si les terres d'Ouessant étaient siennes , c'est bien sur Ouessant même qu'elle retrouvait ce lien si fort avec l'Iroise .

Un regard par dessus son épaule pour vérifier que le déchargement des cales était en cours et elle se dirigea vers la petite maison qui les abritait , elle et ses enfants , lorsqu'ils prenaient leurs quartiers sur l ' île , deux ou trois fois par an .


Tout en marchant sur le sentier menant au petit village , elle profita de la vue , de cet air iodé qui vous pénètre et le nez et les poumons et qui vous régénère le corps et l'esprit , voir vous ferait ressusciter un mort .
L'âme et le coeur en paix , elle avait l'impression d'avoir 10 ans de moins et cela la fit rire .
Saluant et parlant parfois aux habitants rencontrés en chemin , elle prit un peu de retard , mais c'était çà aussi sur Ouessant , savoir profiter de la vie , en toute simplicité .
Ne plus avoir d'astreinte ou d'obligations , ne pas devoir se casser la tête pour trouver des solutions ou pour satisfaire l'un ou l'autre et ne plus avoir de réflexion lorsque justement la décision ne convient pas .
Elle était libre désormais !
Libre d'aller où elle veut , quand elle veut et avec qui elle veut .
L'indépendance et la liberté n'ont pas de prix .

Après un dernier petit virage à droite , juste après le muret de pierres , elle se dressa face à elle .





Fière demeure , caressée par les vents et les embruns , malmenée par les tempêtes et intempéries , mais toujours debout !
" Plier mais ne pas rompre " , cela représentait bien et résumait bien sa vie et son état d'esprit finalement .

_________________
Tuatha
Quelques mois plus tard - Ce 15 février de l'an 1469 - Ile d'Ouessant .


Le navire avait accosté la veille , dans le port du Stiff , une anse un peu plus à l'abri des tempêtes de l'hiver , située à l'est de l'île d'Ouessant .

Elle était heureuse de retrouver son havre de paix . " Les Embruns " n'avait rien à voir avec le luxe de Kergroadez , mais elle appréciait ce retour à la simplicité , c'était même , elle devait l'avouer , le seul endroit où elle se sentait elle même et à sa place .

Ici , pas de représentation , pas de courbettes - elle n'était d'ailleurs pas partisane de cette façon de faire - pas de médisance , pas de ragots , pas d'insultes , pas de coups bas et j'en passe .
Elle avait été fortement occupée par la " récupération " de son fils adoré , enlevé par des brigands de grands chemins et n'avait pas été au courant de ce qui se passait en Bretagne depuis 1 mois .
Finalement c'était un mal pour un bien , car elle en aurait été meurtrie de voir que son Duché partait à vaux l'eau et que le bonheur de vivre en ces terres magnifiques et magiques était devenu une terre de règlements de compte , digne des terres Françaises .

Oh bien sur elle fut mise au courant à son retour du Poitou , il ne pouvait en être autrement , après tout une grosse partie de la Mesnie était restée sur Brest et les informations circulent , même au bout du monde . Mais elle avait été moins impactée , car ayant vécu çà de façon un peu plus détaché finalement , même si la tristesse , voir le dégoût était de mise en ces temps troublés .

Elle aspirait à être loin de toute cette agitation , ces crêpages de chignons , ces acharnements frisant parfois le ridicule . Pour une fois elle détestait tout ce qu'elle voyait et entendait , elle se sentait " spectatrice " d'un mauvais film qui finirait dramatiquement et qui signera surement la fin d'un Duché ..
Le plus beau Duché du monde qui sombre dans la noirceur et le sang .

Qui aura le courage et l'envie de redonner à ce Duché une fin heureuse ?
Elle rêve surement , comme souvent d'ailleurs ... Elle est dans son monde et veut encore croire et avoir espoir , mais surement la réalité la rattrapera à un moment ou un autre .


Malgré toute cette noirceur , il est quand même une lueur de bonheur , en ce lieu , devant la beauté de l'endroit et la force des éléments .
Que sont les hommes face à cette beauté ?
Rien surement , juste quelques grains de sable qui un jour n'existeront plus .
La nature gagne toujours , tout comme l'Amour , non ?

Comment sauter du pire au meilleur !
Car le meilleur elle sait à nouveau ce que c'est .
En laissant son coeur s'ouvrir à nouveau , elle avait également ouvert la porte à l'Amour.
Celui d'un beau capitaine corsaire qui actuellement était en mer .
Certes ils vont être séparés de longs mois , mais les retrouvailles seront à la hauteur de leurs sentiments l'un pour l'autre .

Il lui en avait donné la preuve hier , jour de la St Valentin ... Lorsqu'elle avait découvert un petit coffret et un parchemin sur la cheminée .
Qui une fois ouvert avait révélé son secret et de tendres mots couchés sur le vélin .
Des mots qui l'avaient touché et ému . Des mots qui avait fait pleurer la femme forte qu'elle aimait montrer au monde entier . Mais en réalité sous cette carapace vibrait une âme romantique et un coeur qui ne demandait qu'à fondre d'amour .

Un doux sourire naquit sur les lèvres carmines , alors que son regard se posait sur la ligne d'horizon .
Assise sur un vieux tronc d'arbre , elle observait le paysage féérique qui l'entourait et sa main droite vint recouvrir la gauche , dont l'annulaire était ornée d'une magnifique bague au coeur de saphir .


Spoiler:

Sur le rebord de la cheminée, le blond avait laissé un coffret de bois travaillé et un parchemin roulé à côté.
Une fois ouvert, le coffret révélait une bague en argent sertie d'un saphir bleu avec de petits saphirs blancs décorant les feuilles.
http://img.xooimage.com/files113/8/7/b/2---bague_tuatha-581aa96.png

Quelques lignes avaient été écrites sur le parchemin.

***********
Mon Amour,

J'embarque tout à l'heure sur l'Idéfix et je ne veux pas attendre trois mois pour t'offrir ce cadeau.
Ca fait plus de quatre mois que nous vivons notre amour, après une longue année à nous croiser et à apprendre à nous connaitre et nous apprivoiser et lorsque tu liras cette lettre les cinq mois seront presque là. Ca ne fait peut être pas une éternité mais pour moi c'est le début de l'éternité, et cette éternité je veux la passer avec toi.

Je tiens à t'offrir cette bague en argent sur laquelle repose un coeur de saphir bleu comme la mer et les vagues, et qui scintille lorsqu'un rayon de soleil vient se poser sur lui, comme preuve de mon engagement et de mon amour pour toi.
L'artisan qui a fabriqué cette bague m'a dit que le saphir signifiait en grec "la plus belle chose", et il est aussi une promesse de confiance et symbolise la fidélité, la vérité, la sagesse, le bonheur et la paix.

Alors je t'offre ce coeur et le mien, en prenant l'engagement de t'aimer passionnément et éternellement, et de tout faire pour que tu sois heureuse et sereine malgré l'époque où nous vivons.
Rien n'est plus précieux que toi à mes yeux et je fais la promesse aussi de veiller sur Juju et Alex du mieux que je le pourrai, sans vouloir remplacer leurs pères respectifs, mais en leur donnant tout l'amour et toute l'attention dont ils auront besoin.

Depuis toi, mon coeur a recommencé à battre et à me faire vivre, sourire et regarder devant, lui que je croyais endormi à jamais.
Aujourd'hui, mon vœux le plus cher est de partager ta vie jusqu'à mon dernier souffle et de vivre auprès de toi pour partager bonheur et peine, espoir et déception, et quelles que soient les épreuves que nous réserve la vie, d'en ressortir plus forts encore, ensemble.

Mon amour tu as quelques dizaines de semaines pour réfléchir à cette demande que je te referai en tête à tête lorsque enfin mon regard pourra à nouveau croiser le tien.

Par delà l'horizon qui nous sépare mais nous réunit toujours, je t'envoie tout mon amour et mille baisers passionnés.


Je t'aime ma Flamboyante.


Ton Captain ***********


Elle se sentait bien et enfin en paix avec elle même et c'était ici , à cet endroit même ,
qu'elle allait attendre le retour de son marin et capitaine ...

_________________
Floriantis
- Fin janvier 1469 -

    La décision avait été dure à prendre, plus qu’à l’ordinaire.
    Il avait hésité pour la première fois de sa vie de marin à poser ses bottes sur le pont d’un navire pour de longues semaines. D’habitude il était plutôt dans les premiers embarqués et volontaires.
    Mais depuis des mois, une magnifique jeune femme à la chevelure flamboyante occupait ses pensées et son cœur, et le solitaire qu’il était et avait juré de rester après sa déception de l’été 67, se surprenait à rêver, à vivre, à faire des projets, et il était heureux.
    Tout bêtement heureux.

    Ils avaient discuté longuement de ce départ et le couple s’était fait la promesse d’échanger tout au long de ces semaines, pour mieux se retrouver après leur séparation, se promettant que le prochain voyage ne se ferait pas l’un sans l’autre.

    Son barda avait été entassé dans deux malles, barda qui comprenait quelques rechanges, son journal de bord, sa boussole, son astrolabe, une bonne réserve de parchemins et de plumes, de la nourriture et quelques tonneaux déjà entreposés dans la cale.
    Un regard vers la cheminée sur laquelle il avait posé un petit coffret gravé de ses mains, et il referma la porte et se dirigea vers le quai non sans avoir jeté un rapide coup d’oeil vers la bâtisse de son aimée.
    Son jeune matelot était à bord, elle devait avoir une quinzaine d’année, et habillée plutôt léger. Il avait donc pris bottes et vêtements chauds et tout un tas de choses qu’il lui donnerait, car c’était une habitude prise sur l’Obélix, de toujours faire attention à son équipage et ça lui arrivait fréquemment de jouer le bon samaritain.

    Un dernier regard vers le quai avant de donner l’ordre de remonter l’ancre tout en veillant à la manœuvre. Libéré délivrééé de son attache qui le maintenait à quai, le navire était prêt à s’en éloigner, lorsque le Captain ferait la manœuvre pour sortir du port de Brest.
    Il s’était attardé quelques instants au bastingage voulant laisser son regard posé sur la silhouette qu’il connaissait si bien et à laquelle il adressa un signe de la main.
    Et puis le navire avait quitté le port pour se diriger vers le large, se jouant des vagues, sa voile claquant fièrement au vent froid de cette fin de journée d’hiver.




- Mi février -

    Fasseyant va le foc de ton discours fumeux
    Quand sur la mer des mots, Voile au vent je me meus
    (de cape et de crocs)


    Un sourire éclairait le visage fatigué du Capitaine alors que son regard parcourait les mots couchés sur le vélin.
    Des mots qu’il lisait et relisait sans cesse, voulant s’en imprégner. Il l’imaginait alors qu’elle avait découvert la bague, il imaginait son étonnement sans nul doute, et il imaginait son sourire.
    Au fil des mois elle était devenue son trésor le plus précieux et il était décidé à le lui prouver souvent. Son départ l’avait empêché de le faire en tête à tête mais ça n’était que partie remise.
    Et puis il pensait aux enfants dont il se souciait bien qu'il n'ai aucune envie de remplacer leurs pères respectifs. Mais il s'était attaché à eux et il avait promis à Tua de veiller sur eux également et du mieux qu'il le pourrait.
    Il recevrait plus tard un petit mot en retour de Juju, mot qui le toucherait en plein coeur. Sacrés gosses.

    Ses prunelles se posèrent à nouveau sur le début de la lettre.
    « Mon Capitaine adoré ... Mon Amour ...
    Tu es loin de mes yeux , mais tu emplis mon coeur d'amour … » avant qu’il ne la plie soigneusement pour la glisser dans la poche de son pantalon.
    Elle rejoindrait les autres dans le coffret mais il avait pris l’habitude de toujours garder sur lui la dernière lettre reçue.

    Son regard balaya les alentours tandis qu’il collait sa longue vue sur son œil pour scruter l’horizon. La mer était plutôt calme, et le navire filait doucement, profitant de sa liberté.
    Si le Capitaine redoublait de prudence en mer, il en profitait aussi pour informer son moussaillon. Lire une carte, reconnaître les vents, les courants, expliquer les mouvements du navire et les nautiques.
    Pas de grandes leçons, mais de quoi connaître les bases pour pouvoir naviguer et qui sait, révéler une envie d’en apprendre un peu plus dans les livres.

    Et puis pendant qu’il barrait, s’occupait du navire et de l’équipage, ça lui évitait de trop penser.
    Lorsque le soleil serait couché il prendrait plume et parchemin pour tenir son journal et donner des nouvelles à sa belle.




_________________

- un post sans réponse, ok. 2 post ... faut arrêter le foutage de tronche -
Tuatha
Que le temps semble long quand le manque se fait sentir ...




Bien des semaines plus tard ...



La maison dans la colline, je la bâtirais pour toi.
La fougère et l'aubépine, la menthe et le réséda.
Et comme dans la maison dans l'île, les plafonds y seront bas,
Tu verras tout sera facile, loin de tous ces combats.
La, la, la, la...**



Les aventures avaient été nombreuses depuis son dernier passage sur cette plage qu'elle affectionnait tant .
Bonnes ou mauvaises , elle avait du faire avec et les accepter , voir les vivre pleinement et faire le gros dos parfois .
Se mordre la langue , observer , rire penser , aimer , réfléchir , plaisanter , grimacer , puis détourner le regard et retourner dans sa bulle afin de ne souffrir de tout çà .

Le couvent fut son refuge un long moment , le besoin de se poser , se reposer , faire le point , Songer à ceux qui partent , à ceux qui viennent , à ceux qui vous tournent le dos ou ne vous estime plus digne de confiance et puis un jour ... Se foutre des avis des uns et des autres et assumer ses choix , ses amours et ses passions .


Vivre tout simplement .
Refaire des projets , avoir de nouveaux des rêves et des espoirs .
Regarder vers le large et laisser son esprit vagabonder sur les vertes prairies par delà l' Iroise et l'océan .
Le son des cornemuses dans les oreilles et la tête , l'odeur du whiskey distillé , celle de l'iode qui vous prend au nez et vous transporte dans un autre monde .



La cuisine en pavé bleu, et puis la table en beau bois,
Ils aimeront tous tes yeux, tout sera comme chez toi,
Les fenêtres s'ouvriront, sur la mer en contre-bas,
Et s'il n'y a pas de moutons, il n'y aura pas non plus de soldats.
La maison d'Irlande, elle resussitera **



Le séant bien installé sur le vieux tronc d'arbre faisant face au port et la plage du Stiff , elle esquisse un sourire , regardant par delà l'horizon .
Le coeur un peu triste vu l'absence de son Cap'tain , mais tellement heureuse de l'imaginer savourant cette nouvelle aventure qu'il vit actuellement .

Les distances ne sont rien lorsque l'on s'aime vraiment parait il . Elle teste cet état de fait , peu habituée à vivre loin de l'homme aimé .
Que ce fut Whis ou Gabe , elle les avait toujours entrainé dans son sillage et dans ses voyages . Ce fut peut être une erreur finalement .

Vivre avec un corsaire était différent et puis c'était leur accord ... Attachés par l'amour
et non par un anneau , rester libre de ses choix , de ses déplacements et de ses idées .
Oui c'était bien un test pour elle , le temps dira si elle était armée pour ce genre de situation et de vie .
Une chose était certaine , elle avait confiance en l'avenir et en Flo .
Mais il lui manquait , même s'il était discret et peu démonstratif , du moins en public .
En privé ??
Non vous ne saurez rien , bande de curieux !


Des rêves ils en avaient tous deux et ils les concrétiseront un jour c'était sur .
Seuls ou à la tête d'une Mesnie , peu importe , ils vivront pleinement les futurs aventures , tant maritimes que terrestres .
Ils feront des pieds de nez à la mort et un jour ils s'installeront dans un endroit fait rien que pour eux .
Ils en ont parlé déjà plusieurs fois de tous ces projets , pas tous réalistes , certes , mais çà fait tant de bien de se bercer d'illusions .
Et puis ils bâtiront leur histoire petit à petit ... Tout là bas ... Et feront la nique à ceux qui n'y croient pas à cette façon de vivre .
Leur façon de vivre .



Sur une forte pente, on la reconstruira.
La maison d'Irlande, on la rebatira.
Quelque part dans les Landes, ou près de Carpentras.
La, la, la, la, ...**




**La Maison d'Irlande
Claude Barzotti

_________________
Floriantis
- En mer, fin mars 1469 -


    Au creux d’un coquillage
    Que vienne l’heure claire
    Je cueillerai la mer
    Et je te l’offrirai *


    Les jours passaient et se ressemblaient et aucun ne filaient devant ses prunelles bleutées sans qu’il ne pense à celle qu’il avait laissé sur le quai ce jour de fin janvier, cette jeune femme qui emplissait son cœur et ses rêves, et le faisait enfin à nouveau parler de l’avenir. Elle lui manquait mais pour cette fois ils avaient décidé de ce fait. Elle ne voulait pas lui briser ses ailes, il avait promis à ses compagnons corsaires, et il aimait trop la mer pour les voir s’éloigner sans lui. Mais c’était sans nul doute son dernier grand voyage seul.
    Il s’était surpris à la regarder autrement, avait hésité après avoir juré de ne plus jamais se laisser prendre dans aucun filet.
    Mais il avait dû se rendre à l’évidence, elle était "son" évidence, au milieu des tempêtes comme sur la mer la plus calme.


    Y dansera le ciel
    Que vienne l’heure belle.
    Y dansera le ciel
    Et un vol d’hirondelle *


    Le décor tout en étant le même était changeant à chaque heure de la journée.
    Selon la lumière la mer se parait de reflets d’argent, d’ombres mystérieuses, de légers moutons promenés par les vagues et quelle que soit son apparence, elle ne cessait de chanter aux oreilles du Capitaine.
    Il connaissait le moindre craquement de son navire, du bruit des bottes sur le pont au grincement des bois et des cordages parfois malmenés par la houle et la mer. Il savait lorsque le navire se plaignait alors il en prenait soin, donnait ses ordres pour soulager la coque et la laisser filer toutes voiles dehors libre comme l’air.
    Libre. Il n’y avait qu’en mer que l’on pouvait ressentir cette liberté.
    Une liberté totale où chaque décision avait pourtant ses conséquences qui pouvaient parfois mener au drame.
    La mer ne pardonnait pas.


    Et un bout de nuage
    Confondant les images
    En l’aurore nouvelle
    Dans un reflet moiré
    Dans un peu de marée*


    Il revoyait le détroit des deux îles, et cette épave qui gisait impuissante pas très loin de la côte, parmi les rochers disséminés qui guettaient les navires. Le capitaine s’était sans nul doute laissé prendre par des courants ou peut être par sa propre vigilance.
    Par deux fois, lui même s’était retrouvé à regarder impuissant depuis le rivage un rêve qui s’en était allé en bois flotté.

    Aujourd’hui tout était calme, l’horizon se mélangeait à l’immensité de cette mer qui n’en finissait pas.
    Les cheveux en bataille, le blond rangea soigneusement sa longue vue non sans avoir donné quelques consignes au matelot qui veillerait sur la barre pendant qu’il écrirait à cette petite famille restée là bas sur Brest.

    Un sourire avant de se diriger vers la cabine, de légèrement pousser sur le côté les cartes qui parsemaient le bureau et de s’installer, plume à la main pour donner des nouvelles parfumées d’air marin.


    Dans un rien de mirage
    Au fond d’un coquillage.

    Et te les offrirai.*



* V. Hugo - Les rayons et les ombres -
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- un post sans réponse, ok. 2 post ... faut arrêter le foutage de tronche -
Tuatha
“Le soleil n’est jamais si beau qu’un jour où l’on se met en route”
(Jean Giono )





Se mettre en route ..

C'est ce qu'elle fait .. Laissant vélin inachevé et plume sur un coin de son petit bureau , avant de sortir , attrapant au passage un châle épais , avant de prendre le chemin du petit port du Stiff .

Après dix bonnes minutes de marche , elle arrive sur le quai et s'assoie sur le bois grisâtre du vieux ponton , les jambes pendant dans le vide .
La nave et quelques bateaux de pêcheurs se balancent doucement au grès de la légère houle qui vient heurter les coques .
Le soleil timide essaye de percer les nuages grisâtres , la température est encore fraîche en cette fin de matinée .
Une main resserre un pan de châle sur ses épaules , avant que son regard ne se porte vers l'horizon pour une énième fois .

Dans quelques jours ce sera elle qui voguera tout là bas sur cette ligne d'horizon et qui affrontera les élèments , elle a déjà hâte !
Hâte , non pas de quitter cet endroit magique entre tous . Eusa c'est son île , son petit coin de paradis , sa Terre lointaine , l'endroit où elle se ressource et où elle vient lorsqu'elle a besoin de faire le point sur sa vie , ou panser ses blessures .
Un endroit où elle se sent protégée , appréciée , utile aussi , c'est ici qu'elle peut simplement vivre en paix , laissant les soucis sur le continent , sur Brest .



Les mois ont passé depuis le départ de Flo , 4 mois déjà ...
Elle espère que tout va bien pour lui et son matelot , ou plutôt Sa matelot .
Le regard , qui glisse sur les côtes escarpées de rochers de l'île , s'assombrit un peu , avant de plonger sur l'eau miroitant à ses pieds .
La confiance doit être de mise pour une compagne de marin , mais tout marin à ses faiblesses , surtout loin des siens et dans un environnement tel qu'un navire , où l'on se trouve à l'étroit et sans cesse en promiscuité .
La confiance elle l'a , sans aucun doute , même si parfois une vision vient s'interférer entre elle et ses beaux principes .

Cela fait maintenant 2 mois qui sont passés depuis la dernière missive du Cap'tain , deux longs mois qui ont laissé le sentiment de solitude grandir en elle .
Deux mois en mer ce n'est rien , elle sait les occupations qui affairent au capitaine , elle connait les dangers dont il faut se prémunir en surveillant sans cesse l'horizon .
Mais deux mois sur la terre , c'est bien autre chose , çà parait déjà bien plus long .
Ceux qui n'ont jamais vécu telle situation ne peuvent évidemment pas comprendre .

Les tavernes de Brest ont été écumées , de belles soirées ont comblées le vide , des projets ont germé , des invitations furent acceptées , des mariages furent visités et des jeux auxquels elle a participé furent appréciés .
Tout cela pour échapper au sentiment de solitude et aux pensées négatives .
Objectif atteint si l'on peut dire .
Les pensées sont désormais concentré sur un prochain voyage en mer et alors qu'elle est ici à se ressourcer un peu , le navire se refait faire une beauté et les matelots et officiers oeuvrent à charger les cales et vérifier mâts , ancres , voiles et cordes .
Pour une fois elle délègue , égoïstement elle laisse la charge aux autres .

Ce voyage sera le premier d'une longue série , oeuvrant pour l'avenir d'Ouessant , mais pas que ....

Le bois craque sous le martellement de pas et elle se retourne , pour sourire à Erwann .


Demat mon bon Erwann , c'est magnifique ici tu ne trouves pas ?

Le vieux regarde l'horizon et opine de la tête avant de lui répondre

Ya ! Mais il est l'heure ma p'tite , tout est prêt pour le retour sur Brest et la caraque d'après Gael est prête pour la mission .

Soupir de la rouquine qui va devoir abandonner son petit refuge pour de longues semaines .

D'accord Erwann et bien allons y , puisqu'il le faut , mais on reviendra vite ...

Se lève , avant d'attraper le bras de son fidèle Erwann et de sourire

Et puis il est temps de retrouver Mathilde et les enfants , même si je suis certaine qu'ils ne doivent pas trop s'ennuyer de moi .

Petit rire , avant qu'ils ne s'éloignent en direction de la nave , bavassant tel un père et sa fille .
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Tuatha
« Le temps va te faire comprendre que rien n’est éternel et que beaucoup de personnes que tu aimes aujourd’hui s’en iront un jour.
Le temps va te faire changer, il va tout faire pour que tu perdes, pour que tu ne saches plus exactement qui tu es.
Il va te faire grandir, il va peut-être faire de toi quelqu’un de diffèrent. Le temps va bouleverser ta façon de penser, d’aimer, de rire.

Le temps te laissera des traces…
Le temps va te laisser des cicatrices qui ne partiront jamais ; il va te faire pleurer ; il va te faire verser des larmes de colère ; il laissera un paquet d’amertume, de souvenirs et de déceptions…
Mais le temps te fera aussi mûrir et il t’apprendra à profiter du moment présent pour que jamais tu ne regrettes de ne pas l’avoir fait à temps.
Ce qui compte, ce n’est pas la force des coups que tu donnes, c’est le nombre de coups que tu encaisses tout en continuant d’avancer… »
(inconnu)










Les voyages sont parfois plein de surprises et invariablement quand les choses se gâtent c'est toujours lorsqu'elle va en Guyenne .
Ce Duché est devenu un peu sa bête noire , non pas que les gens y soient désagréables , non c'est juste que l'endroit est maudit pour elle .
Il y a quatre ans son époux n'en était jamais revenu , disparu corps et âme à Agen , la laissant vide et meurtrie pour de nombreuses années .
Cette fois çi , c'est sa fille qu'elle avait du laisser dans un couvent de Bordeaux , afin de la soigner d'une fièvre qui l'avait laissé dans l'impossibilité d'entreprendre le voyage retour .
Heureusement , une fois guérie , Julliette était rentrée à Brest , il y a quelques jours grâce à Nena qui la lui avait ramené sur son navire .
Elle avait des amis et amies en or , sur qui elle pouvait compter et qui ne la laissait jamais tomber . Elle avait cette chance et le savait pertinemment .
Alors pourquoi cette nouvelle retraite sur Ouessant ?

L'île du bout du monde ...

Elle s'était décidée sur un coup de tête et avait embarqué avec elle ses enfants , Alexander et Julliette .
Bien sur Erwann avait suivi , ainsi que Gaël et Mathilde .
Lorsque la nave s'était amarrée au quai du Stiff , elle avait ressenti un réel soulagement . Comme si la chappe , qui était posée sur ses épaules depuis des mois , s'était envolée lorsque son pied s'était posé sur le quai de bois .
Une sorte de sérénité , de bien être total et même si le temps était maussade , elle avait l'impression d'être arrivée au Paradis terrestre .
Cette île c'était son refuge , son havre de paix où plus rien ne pouvait l'atteindre .
Lorsqu'elle était ici , plus rien n'avait d'importance . Elle laissait la vie reprendre son souffle et se régénérer .

Les enfants étaient toujours ravis de venir sur cette île "déserte " comme ils aimaient à le dire . C'était un peu leur royaume , celui des explorateurs en culottes courtes .
Ils aimaient jouer aux pirates en grimpant dans les barques posées sur le sable en attente de marée haute . Brandissant leurs épées en bois en criant " A l'abordage " et en prenant le pauvre Gaël comme prisonnier .
Ils revenaient après des heures de jeux , rejoindre la petite cuisine de la maison aux volets rouge et s'attablaient , après une toilette sommaire , devant des monceaux de galettes , de crêpes , de flans et un bon lait chaud , que leur avait préparé Mathilde .

Parfois elle participait aux jeux des enfants , mais parfois aussi elle partait pour de longues balades dans la lande , longeant le chemin côtier .
Elle restait parfois des heures assise sur un rocher surplombant l'Iroise et observait le vol des goélands , de mouettes , de cormorans et fulmars . Parfois elle pouvait également apercevoir un couple de faucons crécerelle et admirative elle les observait longuement .
Et puis il y avait les moutons d'Ouessant ... La plus petite race d'ovins au monde .
Elle aimait passer des heures à parler avec les deux bergers de l'île et les accompagner dans les vertes prairies où paissent les animaux .



Sa vie était faite de simplicité , de calme , de solitude aussi , mais parfois la solitude fait du bien à l'âme et permet de se ressourcer et de réajuster les priorités .
Réfléchir à la suite de sa vie , à l'avenir , aux projets futurs , aux décisions aussi , qui surement ne plairont pas à tous et qui risque de faire voler en éclat la Mesnie .
Mais comme le dit souvent un ami cher à son coeur , resteront les plus fidèles et les plus sincères et ce quelque soit le chemin à venir et à parcourir .

Bien entendu ses pensées volent aussi , souvent , bien loin de Bretagne , sur des mers bien plus éloignées et baignées de lumière . Elle imagine combien le paysage doit être magnifique dans ces endroits ou tout ne doit être que découvertes . Où la nourriture , les épices doivent regorger de saveur , où les vêtements doivent être de couleurs claires , légers et aériens afin de ne pas retenir la chaleur et où le soleil brûle les peaux jusqu'à leur donner une couleur de cuir tanné .
Elle imagine bien sur , l'imagination c'est du rêve ...

Puis ses pensées volent vers l'absent qui reste dans son coeur malgré le temps qui passe ... Bientôt six mois ...

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Boobsie
25 Avril 1469 - Ouessant


    En sortant des cuisines où elle avait dérobé - avec l'accord de Mathilde - quelques petits gâteaux et sucreries, Juju monta le grand escalier, parcourut le long couloir tout en s'arrêtant devant chaque portrait, la bouche pleine pour dévisager comme toujours ses ancêtres. Elle trouvait les "vieux" mystérieux. Parfois même elle les entendait chuchoter derrière son passage, même qu'ils lui parlaient parfois quand elle était attentive et pleine de questions. Cette fois ils restèrent silencieux et Juju en fit de même. Elle aurait bien aimé avoir un papi qui lui raconterait des histoires anciennes de famille. Juju n'osait pas questionner sa mère à propos de ça, par peur sans doute de remuer des souvenirs douloureux, alors la gamine s'inventait ces histoires, et pour tout avouer, la plupart du temps, ces histoires là finissaient très bien.

    Alors qu'elle fourrait la dernière bouchée dans sa bouche et qu'elle allait entrer dans sa chambre, on l'appela. Des bruits de pas quelque peu étouffés par le tapis du couloir et un minois reconnaissable, joues rouge et front moite d'avoir grimpé les escalier quatre à quatre, puis une main qui s'évente à l'aide d'un courrier bientôt tendu à la gamine.

    - D'habitude tu passes voir si tu as du courrier avant de monter.. ce serait gentil de ne pas perdre cette habitude.. ce n'est plus de mon âge de cavaler après toi..

    Juju sourit, saisit la lettre et remercia d'un baiser sur la joue l'homme qui s'était penché sur elle. Elle jeta un oeil sur l'écriture et écarquilla les yeux. Puis enserra les jambes adultes de ses bras tout fins et murmura un merci entre deux sanglots.

    - Mais pourquoi pleures-tu petite ?

    - Parce que je suis trop contente..

    Petit bout de femme, digne fille de sa mère, et sensible comme pas deux. Elle referma la porte de sa chambre, déposa le reste de sucreries sur le guéridon et sauta de tout son long sur le lit. Le courrier était épais alors impatiente elle l'ouvrit et découvrit des images qu'elle trouva magnifiques et qu'elle étala devant elle pour les admirer.



    En mer, le 23 avril 1469

    Ma mini Corsaire préférée

    Tu as raison si tu râles, j’avais promis de t’écrire rapidement et puis je me suis laissé débordé par les jours. Le temps passe lentement tant j’ai hâte de vous revoir toi, Alex et maman, et vite lorsque je barre et que les journées se finissent sans que je n’ai trouvé le courage ou le temps d’écrire.

    Je te joins des images que j’ai trouvées sur les marchés lors de nos escales. Pour la carte je te la ferai passer dans quelques jours, je fais attention des fois que mon pigeon se parte et que des vilains ne trouvent notre flotte.

    Tu peux voir tout le chemin que nous avons fais depuis notre départ de Brest jusqu’à aujourd’hui, où nous sommes à l’Ouest de la Sicile. Nous ne passons pas par le Détroit de Messine où sont les sirènes qui entrainent par le fond les Capitaines imprudents, car les pirates se cachent souvent le long de la côte pour tendre des embuscades aux autres navires.
    Il y a un autre détroit que j’appelle le détroit des 2 îles entre la Corse et la Sardaigne qui est dangereux également, non par ses pirates mais par les nombreux rochers que parfois l’on voit à peine sous l’eau. De nombreux navires s’échouent et ça fait mal au cœur de voir des restes de coques tout le long des côtes. Alors j’ai été très prudent et le serai encore si nous repassons par là pour rentrer.

    Parfois je dois m’approcher un peu près des navires que j’aperçois afin de lire leur nom et je ne le dis pas toujours à maman pour ne pas qu’elle s’inquiète. J’approche doucement lorsqu’ils sont très gros et puis je repars le plus vite possible. C’est un peu comme ça que j’ai coulé cet été mais il faut avoir du courage en mer, et une certaine dose d’inconscience parfois.

    Nous avons fait escale au sanctuaire taurin.
    Je te joins un tableau acheté à un homme. C’est un endroit sauvage très loin au bout de la mer, après Alexandrie, et il n’y a qu’un marchand qui vend des filets, des dates et du bois pour faire des feux de camp. J’ai fait le mien la première fois que je suis venu, avec des troncs d’arbres et des branchages et il est toujours là, avec des tonneaux cachés, et j’ai bien sûr vérifié que le rhum était toujours bon.
    Nous avons ensuite été à Alexandrie, je t’envoie aussi quelques dessins fait par des artisans, où j’ai acheté du poisson. De gros poissons qu’ils appellent barracudaaaaaa. Si si. Maman le préparera je suis sûr qu’elle va être contente.

    Maintenant nous sommes sur le chemin du retour et j’espère être là d'ici la fin du mois de mai. Vous me manquez terriblement et je vous imagine à Ouessant, et j’ai hâte d’etre avec vous.

    Ta mère m’a dit que tu as été fatiguée en bateau et que tu es revenue avec Nena. Si j’avais été là je serais aussi revenu avec toi et ta mère en aurait été heureuse. Lorsque nous voyagerons en mer, nous resterons tous ensemble.

    Je vais te laisser pour cette fois et j’essaie de t’écrire bientôt à nouveau.
    Je t’embrasse très fort et je ne t’oublie pas. Jamais.

    Ton papa Flo


    La mini rousse se retourna et fixa le plafond de son baldaquin. Elle soupira et s'essuya les yeux avant de serrer la si précieuse lettre contre elle. Tipiac profita de cet instant pour s'élever sur la poignée de porte, de la pousser pour entrer chez sa maîtresse et venir s'installer près du lit. Il posa le museau sur la courtepointe, cherchant une caresse qu'il reçut aussitôt.

    - Papa Flo ne m'a pas oublié. Je n'ai pas été très gentille.. je ne lui ai pas écrit depuis sa dernière lettre et tu sais quoi.. c'est lui qui s'excuse parce qu'il m'aime. Moi aussi je l'aime fort. C'est un grand aventurier tu sais ! Le plus grand du monde !

    Le chien dressa une oreille, ne comprenant strictement rien, il pencha même la tête de côté avec cet air idiot qui faisait rire la gamine. Ce qu'elle fit. Elle sauta du lit et se rua littéralement sur son petit bureau. La lettre de papa Flo méritait une réponse, alors elle s'y attela.




Cher papa Flo,

merci beaucoup pour les jolies images. J'aimerais beaucoup y être avec toi et Maman, pi Alex aussi s'il devient gentil. Il parait qu'il y a des bêtes gigantesques avec des bosses remplies d'eau sur le dos. J'aimerais grimper dessus et voyager loin loin.. C'est très joli là bas, c'est vrai qu'il y fait aussi chaud que dans un four ?

Tu fais bien attention sur les mers, j'ai pas dit à M'man encore ce que tu m'avais écrit pour pas qu'elle s'inquiète même si je sais qu'elle sait, et qu'elle s'inquiète quand même. Parce que les Mamans ça sait toujours tout, dès fois même avant leurs enfants.

A Bordeaux, M'man n'aime pas Bordeaux et moi non plus !, j'ai du rester quelques jours au couvent car j'avais de la fièvre bordelaise. Nena m'a ramené à la maison., ça va mieux maintenant et puis je suis costaude, forte comme une bretonne !

Je suis contente d'être à Ouessant même si tu nous manques beaucoup. Tipiac fait pleins de bêtises mais pas autant qu'Alex et Mathilde nous fait pleins de gâteaux. Je vais compter les jours jusqu'à fin mai, ça parait très loin mais si je me couche tôt ça passera plus vite.

Je t'envoie pleins de bisous,
Juju qui t'aime.

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Tuatha
Loin de se douter que sa mini rousse avait reçu une missive de l'absent , elle monta les escaliers de la petite maison aux volets rouges , afin de passer un moment avec sa fille .
Elle avait aperçu Alex en train de s'amuser à l'épée avec Gael , un entrainement pour le moins hétéroclite , le mini pirate avec son épée de bois et Gael un vulgaire bâton .
Ne doutant pas du résultat de l'affrontement , vu que le garde laissait toujours gagner le garnement face à lui , elle avait décidé d'aller parler un peu avec Juju .


Arrivée devant la porte , elle frappa avant d'ouvrir et de sourire envoyant sa fille ranger son écritoire .


Alors ma chérie , tu est encore en train de travailler ton écriture ?
Tu sais qu'il faut aussi sortir de temps en temps et profiter de notre belle île ?


Prenant place sur le lit de sa mini rousse , après avoir déposé un bisou sur son front elle lui sourit , tapotant du plat de la main , la place à ses côtés .

Allons , viens un peu à côté de moi ... Ca serait bien que l'on papote un peu toutes deux , on ne le fais pas assez souvent , tu ne penses pas ?
Tu as le droit de me poser des questions si tu veux et j'y répondrais et moi aussi je t'en poserais ensuite .
Ou alors on peut parler de tout ... et de rien ...
C'est comme tu veux ma crevette .


Un sourire tendre de la maman à sa mini rouquine qu'elle aime profondément .
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Boobsie
    Aussitôt, la gamine rejoint sa mère sur le lit. Elle montrera la lettre reçue à sa mère tout à l'heure. Elle s'assied là où la main maternelle tapotait la courtepointe quelques secondes auparavant. Juju sourit, sautille du postérieur et embrasse Tuatha, d'un baiser léger et doux qui néanmoins produit un petit bruit.

    Allons , viens un peu à côté de moi ... Ca serait bien que l'on papote un peu toutes deux , on ne le fais pas assez souvent , tu ne penses pas ?
    Tu as le droit de me poser des questions si tu veux et j'y répondrais et moi aussi je t'en poserais ensuite .
    Ou alors on peut parler de tout ... et de rien ...
    C'est comme tu veux ma crevette .


    Juju hausse un sourcil. Sa mère a des yeux et des oreilles à l'intérieur de la tête de Juju, c'est pas possible autrement. D'ailleurs elle l'a écrit à papa Flo, les mères ça sait tout, tout le temps. La mini rousse réfléchit tout en s'affalant dans le lit, étalant sa lourde chevelure autour d'elle.

    - Papa Flo m'a écrit.. il me manque M'man..

    Petits doigts encore enfantins viennent jouer avec une mèche de cheveu maternel.

    - Est-ce que c'est mal d'oublier Papa et d'aimer Papa Flo ?.. parce que je veux pas que Papa m'en veuille de là où il est.. et je ne peux pas m'empêcher d'aimer beaucoup beaucoup papa Flo..

    Les yeux dans ceux de sa mère..

    - Des fois t'es triste toi aussi alors que y a pas de raison ? Parce que des fois, j'ai pas envie que tu sois triste.. tout le temps j'ai pas envie que tu sois triste ! Alors des fois je dis pas que papa Flo m'écrit parce que déjà à moi ça fait des trucs dans mes yeux et dans mon ventre alors toi.. ce sera pire..

    Et ça s'enchaîne. La gamine se redresse et passe les bras autour du cou de sa mère et vient nicher le nez dans la rousseur.

    - Dis m'man.. tu peux raconter quand j'étais petite ..?

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Tuatha
Sourire de la maman suite au bisou de la mini rousse .
Les moments de tendresse sont toujours un pur bonheur et sans doute trop rares , du moins avec son fils . Mais bon c'est normal , les garçons sont souvent plus proches de leur père que de leur mère .
D'où le fait que qu'Alex se sente bien avec son oncle Tybalt et les autres hommes de l'entourage familial .
Le sourire s'élargit en voyant sa petite corsaire s'étaler sur le lit , auréolée de roux .


Oh ! Flo t'a écrit ? Mais c'est bien ma chérie .
Et oui je sais qu'il te manque , il me manque aussi et il manque à beaucoup de monde tu sais .
Mais il va revenir bientôt , j'en suis sure .


Un petit tiraillement de cheveux alors que sa fille joue avec une mèche de cheveux .
Et un regard qui devient plus sérieux en écoutant sa Juju .
Les émeraudes plongent dans leurs jumelles et une main caresse tendrement la joue de son double .


Ma chérie .. Mais non ce n'est pas mal d'aimer Flo et tu sais tu n'oublieras jamais ton papa malgré çà . Ton papa t'aimais et t'aime et je suis sure qu'il est content pour toi de là où il est . Il est heureux que tu ai trouvé un autre papa qui t'aimera et te guidera dans la vie .
Tu sais , l'amour çà se multiplie à l'infini ... Tu aimes ton papa , tu aimais aussi Gabriel et tu aimes Flo et tous les trois seront toujours dans ton coeur , quoi qu'il arrive .


L'émotion la prend en constatant que sa fille est bien observatrice pour une enfant de 10 ans . Son regard se voile un peu alors que ses bras attrape sa mini rousse pour la câliner .

Ma puce .. Tu sais parfois çà arrive que l'on soit triste , pour plein de raisons .
Mais être triste çà ne veut pas dire être malheureuse .
Et puis tu peux me dire quand Flo t'écris , je sais qu'il t'aime énormément et je sais aussi qu'il écrit quand il le peut , donc quand il t'écris , c'est un peu à moi qu'il écrit aussi.


Les petits bras enserrent son cou et un nez vient s'y nicher , la question à laquelle elle s'attendait depuis des années vient d'être posée .

- Dis m'man.. tu peux raconter quand j'étais petite ..?

Un instant de silence , alors que les pensées de la Flamboyante retournent 10 ans en arrière .

Tu étais un bébé adorable ma chérie , sage , souriante et déjà si jolie .
Quand tu est née ce fut le plus beau jour de ma vie et de celle de ton papa .
Il était heureux de voir enfin sa " crevette " , il t'a appelé comme çà dès le premier jour où il a su que tu étais dans mon ventre .
Il adorait y poser la main quand tu bougeais et il te parlait beaucoup .

Tu sais que c'est la grand mère d'Aviva qui t'a fait naitre , c'était une grande Dame et un excellent médecin , elle s'appelait Eve . Elle était aussi gentille que sa petite fille .

Je t'emmenais partout avec moi lorsque tu étais bébé , je n'ai pas voulu de nourrice pour toi , ni pour ton frère d'ailleurs .
Je t'ai même emmené en Lorraine lorsque j'y étais ambassadrice , puis consul .
Ton parrain t'a souvent eu sur les genoux , il était Chancelier à l'époque et il adorait ta frimousse de rousse .
Je t'ai aussi emmené en mer , tu avais à peine quelques mois , Mathilde venait avec nous et elle veillait sur toi pendant que j'étais sur le pont à barrer le navire .


Regarde la jolie frimousse de sa mini rousse qui écoute attentivement et lui sourit , s'attendant à quelques questions supplémentaires .
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Floriantis
    - Quelques jours avant, et quelque part en mer -


    "Toi, tu me déclenches encore une panique, et je t'ampute du crâne !” (A. Ayroles - de cape et de crocs)



    caraque à tribord préparez vous à l’abordage !
    abaissez les voiles et préparez les cordages !
    protégez les tonneaux !
    pas de quartier !
    nous ne ferons pas de prisonniers ! que des prisonnières !


    Il n’a fallu que quelques secondes pour que son jeune matelot délaisse ses tâches, et déboule sur le pont totalement affolé, telle une girouette qui cherche le sens du vent, sous le regard amusé d'Albator ravi de sa bonne blague, avant qu’elle ne le traite de quelques noms d’oiseaux.
    C’est incroyable le vocabulaire que peut sortir un jeune matelot par moment.


    Captain z’abusez là ! j’ai failli m’étouffer avec la gnole que j’goutais

    Longue vue rivée à son oeil, il tend le bras vers le navire qu’ils aperçoivent, silhouette d'un navire de guerre.

    Tu goutais la gnole ? bien fait !
    T’as vu son pavillon ? j’ai vu ces couleurs à Toulouse.


    Et d’orienter sa longue vue vers le haut du mat de son propre navire où flotte fièrement le pavillon Corsaire, qui ressemble étrangement à celui d'un pirate.
    Selon de quel côté on se place, un Corsaire est toujours assimilé à un pirate et lui il s'en bat le tricorne, ça lui plait. Et puis peut être qu’un jour lorsqu’ils en auront marre de la connerie des hommes, ils le deviendront vraiment.
    Pour l’instant, la longue vue est rangée dans la poche du veston, avant que le Corsaire ne pose ses mains sur le bastingage sans lâcher du regard l’imposant navire qui semble attendre, planté au sud de la Sicile. Ici les vents sont capricieux et peuvent vous affaler une voile en un rien de temps.


    J’me demande ce qu’elle fout là cette caraque allons voir ça de plus près.
    Captain c’est pas risqué ?
    Il y a toujours un risque face à un navire de guerre mais il a peut être besoin d’aide.


    Sait on jamais. Aucune canonnade n’a retenti lorsqu’il s’est approché et il envoie un pigeon au capitaine.
    La politesse en mer n’est plus ce qu’elle était et il n’aura jamais de réponse, bien après qu’il ai repris sa route avec la vague impression qu’elle les suivait.
    Sûrement un éclaireur qui s’est déja empressé de donner sa position à une flotte qui doit attendre. Un sourire amusé sur les lèvres, les ordres sont donnés, les pigeons envoyés alors que le navire fend les flots bercé par les chants des marins et qu'il écrit à Juju et Alex. Il écrira ensuite à leur mère.

    Vogue la chébèque !


    Quelques jours après, le temps a été orageux. Il pose le navire contre le quai, après avoir veillé à la manoeuvre et rejoint le jeune mousse qui déjà scrutte le quai du regard.
    De désigner la nave voisine de la main d’un air satisfait.


    regarde ça ! posé comme une feuille tombant d’un arbre, virevoltant doucement avant de rejoindre le sol sans même un bruit.
    Je n’ai même pas touché la nave. Pas mal non ?


    Tout à l'heure, avant de descendre à terre il écrira et il donnera ses instructions car chaque escale dans un port est toujours l’occasion de vérifier l’état du navire.

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- un post sans réponse, ok. 2 post ... faut arrêter le foutage de tronche -
Floriantis
    - Fin avril, quelque part en mer -


      Dans les ténèbres qui m'enserrent
      Noires comme un puits où l'on se noie
      Je rends grâce aux dieux, quels qu'ils soient
      Pour mon âme invincible et fière - W.E. Henley -



    D’un geste rapide, la gorgée de rhum fut ingurgitée, et la flasque remise dans la poche de son veston.

    Il lui fallait bien ça.
    Bien ça pour digérer.

    Pour digérer ces mots qu’une main enfantine avait écrits, et qui l'avaient remué encore une fois, comme le ferait la houle lorsqu'elle perd patience et malmène la coque. Les gosses étaient terribles.
    Ils avaient cette faculté de faire du Corsaire endurci qu’il était devenu au fil des ans, un gars en équilibre sur le fil de ses émotions qu’il tentait toujours de cacher.
    Il avait ressenti l’étrange impression que la fillette avait besoin d’être rassurée sur ce père qui était entré dans sa vie librement en s'amarrant au port des sentiments qu'il vouait à sa mère.
    Il avait tout fait pour ne pas s’imposer auprès des enfants de peur d’être pris pour un imposteur, un faux père qui voudrait prendre une place laissée vide. Il en avait parlé à sa Flamboyante tout en lui disant son attachement pour ses deux aventuriers et le fait qu’il ne voulait en aucun cas remplacer les absents, mais simplement être là pour les aider à avancer sur le chemin du mieux qu’il le pourrait s’ils le désiraient.
    Alex semblait davantage attaché à son oncle, et voir Juju lui faire autant confiance le touchait et il espérait être à la hauteur des attentes de la fillette, autant que pour son frère car l’Alcapari ne calculait jamais rien, et offrait son amour, sa tendresse ou son amitié avec sincérité.
    Un sourire étira doucement ses lèvres alors qu’il laissait ses prunelles se poser sur la ligne d’horizon, les imaginant tous les trois.


      “Dans de cruelles circonstances
      Je n'ai ni gémi ni pleuré
      Meurtri par cette existence
      Je suis debout, bien que blessé.”

    Seules la colère et l’incompréhension l’avaient habité les premiers mois de sa séparation mêlé à un sentiment d’injustice dont il avait été la cible par quelque mal intentionné.
    Il en avait voulu à la terre entière et s’était abrité sous une carapace que de rares personnes étaient arrivé à percer.
    Et puis les semaines et les mois avaient fait leur œuvre et malgré qu’il se l’était interdit, il avait recommencé à rêver en croisant ce regard émeraude dont il ne pouvait se passer au fur et à mesure que le temps défilait.

    Sa rencontre en taverne de Brest ce jour de fin août 67 alors qu’ils revenaient de Sulina, défila devant ses yeux. Tani avait rendez vous avec elle, et il se souvenait de son entrée en taverne.
    Elle avait été pour lui sans le savoir une bouffée d’air pur après les semaines qu’il venait de vivre seul avec pour seule compagnie ses pensées qui virevoltaient. La soirée s’était écoulée au fil de leur passion commune, la mer, accompagnée de quelques cerises provenant du camp du grand Khan. Le souvenir des cerises et de ce petit mot griffonné en remerciement, lui soutira un sourire amusé.
    Sans se l’avouer, il l’aimait sans doute déjà, et il n’avait eu qu’une envie, la revoir. Et pourtant, combien de fois avait-il dit qu’elle n’était qu’une amie, comme pour conjurer le sort qui souvent s’acharne lorsque le bonheur auquel on ne croit plus est à portée de main et qu’on le repousse pour ne pas revivre une boucle infinie.
    Et puis elle vivait aussi avec un fantôme que le Corsaire aurait bien latté en lui disant de la laisser libre de vivre. Ils s’étaient ensuite croisés bien des fois, parlant l’un et l’autre d’une solide amitié, au grand dam de certains.
    Et s’il avait tout d’abord refusé de suivre les équipages à Saint Brieuc, l’idée prenait racine au fond de lui de s’installer à côté de Brest, sur St Pol.
    Pourquoi ? parce qu’il était ainsi Albator, à donner quelques indices sans trop se dévoiler et puis bien entendu, se mentir à lui même, car s’il se surprenait à la regarder différemment des autres femmes, il ne l’avouait pas.

    Il était Corsaire, les mots n’étaient pas son fort, les étalages de sentiments encore moins et puis chose qui l’avait fait s’immobiliser d’autant plus, voilà qu’elle avait été nommée Amirale de Bretagne, comme un fait exprès, comme pour lui rappeler la brune italienne qui venait de lâcher son poste d’amiral de France.
    Il s’était dit qu’il avait dû vraiment être un vilain Corsaire ou pirate, c’est selon, pour que le Très Haut lui joue de si vilains tours.
    A coups sûr on allait dire qu'il se mettait avec elle par dépit ou pour la fonction d'Amirale. Les colporteurs de ragôts ne brillaient pas par leur imagination ou leur intelligence c'était un fait reconnu.
    Pourtant qui connaissait vraiment l’Alcapari savait que rien ni personne ne dictait ses choix en dehors de son coeur. Il se fichait éperduement des fonctions et des titres, s’il n’aimait pas on le devinait, et s’il aimait, et bien il fallait le deviner aussi.

    Mais il savait aussi que le bonheur pouvait s’échapper à chaque instant et même s’il s’était un peu dévoilé un soir d’été sans vraiment se déclarer, il dû boire quelques godets de rhum pour enfin avouer à la Flamboyante, lors d’un très rare moment en tête à tête, qu’ils pourraient peut être essayer tous les deux de prendre le risque de naviguer bord à bord afin de voir ce que la mer leur réservait.
    Il s’était surpris, mais il savait parfois se jeter à l'eau en bon marin qu'il était.

    Son naufrage au large du Cotentin fin juillet, n’avait fait que renforcer ce sentiment, cette crainte de la perdre s’il ne le lui disait pas enfin. Il s’était donc décidé, et depuis ce soir de septembre, les deux jeunes gens filaient le parfait amour, de façon discrète, trop sans doute de leur propre avis.
    Son départ en mer avait été difficile autant pour l'un que pour l'autre et si un dicton disait que pour vivre heureux il fallait vivre caché, il leur faudrait sans doute rectifier un tant soit peu ce détail à l’avenir.


      “Aussi étroit soit le chemin
      Nombreux, les châtiments infâmes
      Je suis le maître de mon destin
      Je suis le capitaine de mon âme.” (W.E.Henley - invictus)


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- un post sans réponse, ok. 2 post ... faut arrêter le foutage de tronche -
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