Kathryn.brehnian


Citation:
18 juillet, Rouen
Ad,
Que pouvais-je répondre à la première lettre ? "Merci", cela faisait un peu court vu le contenu de la lettre. Dire que je ne pense pas mériter autant de critiques positives, même si c'est sincère, m'aurait attiré ton courroux. Donc, même si la lettre m'a beaucoup touché, je comptais plus ou moins l'occulter provisoirement. Mais elle a déjà rejoint la liste des mots gentils, ceux qui font du bien au moral quand je doute.
Quant à répondre que moi aussi je suis fière de toi, cela semble un peu convenu, non ? Tu le sais, ou du moins je l'espère depuis le temps.
Rassures-toi, j'aurai plus à dire sur la seconde.
Tu n'es pas vieille, tu es lasse. C'est complètement différent.
On le serait à moins. Deux mois seulement se sont écoulés et j'ai déjà l'impression d'avoir plus vieilli que les dix ans précédents. Puis je réalise que ce n'est pas la vieillesse, mais la lassitude, la perte des illusions. Bonne nouvelle, cela se soigne, il suffit de s'éloigner pour un temps du murmure des intérêts, du souffle des ambitions, bref, du conseil tel qu'il a été ses derniers mois. Tu n'as que quelques années de plus que moi, donc il n'est pas question que je te concède une prétendue vieillerie prématurée. Souffle un peu, si tu en es capable. Les bords de mer sont une destination prisées en cette période de l'année.
Voilà ma prescription, libre à toi de la suivre ou pas. Sinon, il reste la Seine. Elle sera moins fraiche qu'en avril. Dans les deux cas, si nos fonctions le permettent, ma présence t'es acquise, pour peu qu'elle t'agrée.
Voilà, c'était la partie simple de cet échange. Maintenant tout se gâte.
J'aimerai comprendre pourquoi je suis en colère. Pour rétablir une moyenne quand manifestement tu as décidé de ne pas l'être ? Crois-tu vraiment que je ne vois pas exactement ce que tu es en train de faire ? Te servir de mes confidences à venir pour t'éclipser sur la pointe des pieds, sans déranger personne. Prétendre qu'il est juste un ami. Que tu n'es pas prête. Que tu n'es pas dévorée par la jalousie.
Une bonne chose que nous ayons cette discussion par écrit, sinon généralement à ce stade l'une d'entre nous se met à pleurer et cela coupe forcément court.
Tu souhaites donc la vérité, tu l'auras. Je suis lasse de trop des mensonges ou de demi-vérité pour pouvoir me permettre de me mentir encore, ou de te mentir. Mais ne prend pas cela comme une excuse pour justifier tes actes.
Je l'aime.
Je m'en suis défendue, j'ai refusé de l'accepter, tenté de minimiser mes sentiments, culpabilisé, comparé...et finalement échoué à nier l'évidence.
Les dernières années m'ont changé, il m'e sera impossible d'aimer encore avec la même innocence, la même simplicité et le même absolutisme que par le passé et pourtant je l'aime.
Pour autant, ce n'est pas une fatalité. Donne moi quelques mois, quelques années tout au plus et cela passera. Je ne suis pas en quête d'un époux, encore moins d'une couronne princière. Renoncer à l'affection de l'homme sera plus difficile, je me suis trop reposée sur lui pour alléger mon humeur ces dernières semaines. Mais cela ne pouvait être que temporaire, je le savais pertinemment.
Ne prends pas la décision à sa place. Il est tout de même le principal intéressé et surtout, il le mérite, non ?
Il n'y a aucune raison que tu finisses seule dans tes châteaux.
A très vite,
Kat'
Ad,
Que pouvais-je répondre à la première lettre ? "Merci", cela faisait un peu court vu le contenu de la lettre. Dire que je ne pense pas mériter autant de critiques positives, même si c'est sincère, m'aurait attiré ton courroux. Donc, même si la lettre m'a beaucoup touché, je comptais plus ou moins l'occulter provisoirement. Mais elle a déjà rejoint la liste des mots gentils, ceux qui font du bien au moral quand je doute.
Quant à répondre que moi aussi je suis fière de toi, cela semble un peu convenu, non ? Tu le sais, ou du moins je l'espère depuis le temps.
Rassures-toi, j'aurai plus à dire sur la seconde.
Tu n'es pas vieille, tu es lasse. C'est complètement différent.
On le serait à moins. Deux mois seulement se sont écoulés et j'ai déjà l'impression d'avoir plus vieilli que les dix ans précédents. Puis je réalise que ce n'est pas la vieillesse, mais la lassitude, la perte des illusions. Bonne nouvelle, cela se soigne, il suffit de s'éloigner pour un temps du murmure des intérêts, du souffle des ambitions, bref, du conseil tel qu'il a été ses derniers mois. Tu n'as que quelques années de plus que moi, donc il n'est pas question que je te concède une prétendue vieillerie prématurée. Souffle un peu, si tu en es capable. Les bords de mer sont une destination prisées en cette période de l'année.
Voilà ma prescription, libre à toi de la suivre ou pas. Sinon, il reste la Seine. Elle sera moins fraiche qu'en avril. Dans les deux cas, si nos fonctions le permettent, ma présence t'es acquise, pour peu qu'elle t'agrée.
Voilà, c'était la partie simple de cet échange. Maintenant tout se gâte.
J'aimerai comprendre pourquoi je suis en colère. Pour rétablir une moyenne quand manifestement tu as décidé de ne pas l'être ? Crois-tu vraiment que je ne vois pas exactement ce que tu es en train de faire ? Te servir de mes confidences à venir pour t'éclipser sur la pointe des pieds, sans déranger personne. Prétendre qu'il est juste un ami. Que tu n'es pas prête. Que tu n'es pas dévorée par la jalousie.
Une bonne chose que nous ayons cette discussion par écrit, sinon généralement à ce stade l'une d'entre nous se met à pleurer et cela coupe forcément court.
Tu souhaites donc la vérité, tu l'auras. Je suis lasse de trop des mensonges ou de demi-vérité pour pouvoir me permettre de me mentir encore, ou de te mentir. Mais ne prend pas cela comme une excuse pour justifier tes actes.
Je l'aime.
Je m'en suis défendue, j'ai refusé de l'accepter, tenté de minimiser mes sentiments, culpabilisé, comparé...et finalement échoué à nier l'évidence.
Les dernières années m'ont changé, il m'e sera impossible d'aimer encore avec la même innocence, la même simplicité et le même absolutisme que par le passé et pourtant je l'aime.
Pour autant, ce n'est pas une fatalité. Donne moi quelques mois, quelques années tout au plus et cela passera. Je ne suis pas en quête d'un époux, encore moins d'une couronne princière. Renoncer à l'affection de l'homme sera plus difficile, je me suis trop reposée sur lui pour alléger mon humeur ces dernières semaines. Mais cela ne pouvait être que temporaire, je le savais pertinemment.
Ne prends pas la décision à sa place. Il est tout de même le principal intéressé et surtout, il le mérite, non ?
Il n'y a aucune raison que tu finisses seule dans tes châteaux.
A très vite,
Kat'