Ilargia
Reprise d'un rp parti au délestage avant sa fin... ^^
Ilargia a écrit:
Castel de Lesparre, chambre baronniale
La blondinette s'était figée net. Pour la première fois depuis des semaines, Boucles d'Or avait cessé de s'agiter et de délirer. Pour la première fois, elle avait lâché des paroles compréhensibles et non les gémissements et hurlements auxquels sa soeur aînée ne parvenait pas à s'habituer. Hélas, trois fois hélas ! Cette maigre amélioration n'avait guère duré, et déjà l'enfant sombrait à nouveau dans la fièvre et le délire, au grand désespoir d'Aélis.
Incapable ne serait-ce que d'envisager que sa petite soeur pût ne jamais se remettre de son mal, la blondinette rageait intérieurement de ne pouvoir rien faire pour la guérir. Mais les bribes de mots lâchées par la malade venaient de lui donner furieusement à penser. Certes, elle n'avait pas recueilli grand chose. Un nom, qui ne lui évoquait absolument rien, et ce mot de "chantier" qui l'intriguait. Elle ne parvenait guère à trouver de rapport entre un éventuel chantier et sa douce et délicate frangine, qu'on imaginait fort mal au milieu des gravats et des manoeuvres. Ceci dit, la blonde enfant n'avait guère fréquenté que Lesparre et Bordeaux au cours de sa jeune vie. Et comme le castel n'était pas en travaux, le chantier en question se trouvait forcément dans la capitale ducale. Peu chalait dès lors à la blondinette de savoir de quel chantier il s'agissait. Tout ce qui lui importait, c'était que celui ou celle dont le nom avait réussi à calmer momentanément le délire de Boucles d'or devait se trouver à Bordeaux.
Ni une ni deux, voilà la blondinette qui se lève, fonce à la porte et attrape au vol une meschine qui passait par là, les bras chargés de linge.
Toi là ! File me chercher Pascual, et en vitesse !
La pauvre fille ne prit pas l'ordre à la légère et partit aussi rapidement qu'elle le pouvait en direction des communs. Il est vrai que le domestique de Lesparre n'avait guère tardé à réaliser que si l'héritière du domaine était un ange de douceur, son aînée et tutrice en revanche n'avait rien à envier, pour l'autorité et le caractère, à feue la duchesse Izarra...
Le zèle de la servante n'empêcha pas l'irritable blonde de se mettre à marteler le sol du pied en signe d'impatience, martèlement qui ne s'interrompit que lorsque le solide basque l'eut rejointe.
Ah, Pascual! J'ai une mission pour toi! Tu vas partir sur l'heure pour Bordeaux. Il te faut mettre la main sur un _ ou une _ dénommé "Narvi". Qui que soit celui qui porte ce nom, tu vas me le trouver et me le ramener ici. Et si tu ne le trouves pas à Bordeaux, retourne la Guyenne pierre par pierre s'il le faut mais déniche-le! Est-ce clair?
- Euh... Oui damoiselle, c'est on ne peut plus clair mais... Mais que dois-je lui dire pour le faire venir? C'est qu'il pourrait refuser si je lui ordonne ça comme ça, sans explication...
- Hum... Pas faux... Ecoute, ce Narvi a du rencontrer ma soeur. Je ne sais ni où, ni quand, ni comment, mais elle s'en souvient visiblement, même dans son état. Dis à cette personne... Ma foi la vérité: qu'Elianor est gravement malade et que _ le Très Haut seul sait pourquoi d'ailleurs! _ elle le réclame.
Un peu interloqué, le soldat n'en fit pas moins un vigoureux signe d'acquiescement. De toute façon il n'était pas envisageable de refuser l'ordre, si saugrenu qu'il paraisse. Résigné donc, il regagna les communs, sella sa robuste monture et prit sans plus tarder ni discuter la route de la capitale.
La blondinette quant à elle reprit sa veille silencieuse au chevet de la malade. .
La blondinette s'était figée net. Pour la première fois depuis des semaines, Boucles d'Or avait cessé de s'agiter et de délirer. Pour la première fois, elle avait lâché des paroles compréhensibles et non les gémissements et hurlements auxquels sa soeur aînée ne parvenait pas à s'habituer. Hélas, trois fois hélas ! Cette maigre amélioration n'avait guère duré, et déjà l'enfant sombrait à nouveau dans la fièvre et le délire, au grand désespoir d'Aélis.
Incapable ne serait-ce que d'envisager que sa petite soeur pût ne jamais se remettre de son mal, la blondinette rageait intérieurement de ne pouvoir rien faire pour la guérir. Mais les bribes de mots lâchées par la malade venaient de lui donner furieusement à penser. Certes, elle n'avait pas recueilli grand chose. Un nom, qui ne lui évoquait absolument rien, et ce mot de "chantier" qui l'intriguait. Elle ne parvenait guère à trouver de rapport entre un éventuel chantier et sa douce et délicate frangine, qu'on imaginait fort mal au milieu des gravats et des manoeuvres. Ceci dit, la blonde enfant n'avait guère fréquenté que Lesparre et Bordeaux au cours de sa jeune vie. Et comme le castel n'était pas en travaux, le chantier en question se trouvait forcément dans la capitale ducale. Peu chalait dès lors à la blondinette de savoir de quel chantier il s'agissait. Tout ce qui lui importait, c'était que celui ou celle dont le nom avait réussi à calmer momentanément le délire de Boucles d'or devait se trouver à Bordeaux.
Ni une ni deux, voilà la blondinette qui se lève, fonce à la porte et attrape au vol une meschine qui passait par là, les bras chargés de linge.
Toi là ! File me chercher Pascual, et en vitesse !
La pauvre fille ne prit pas l'ordre à la légère et partit aussi rapidement qu'elle le pouvait en direction des communs. Il est vrai que le domestique de Lesparre n'avait guère tardé à réaliser que si l'héritière du domaine était un ange de douceur, son aînée et tutrice en revanche n'avait rien à envier, pour l'autorité et le caractère, à feue la duchesse Izarra...
Le zèle de la servante n'empêcha pas l'irritable blonde de se mettre à marteler le sol du pied en signe d'impatience, martèlement qui ne s'interrompit que lorsque le solide basque l'eut rejointe.
Ah, Pascual! J'ai une mission pour toi! Tu vas partir sur l'heure pour Bordeaux. Il te faut mettre la main sur un _ ou une _ dénommé "Narvi". Qui que soit celui qui porte ce nom, tu vas me le trouver et me le ramener ici. Et si tu ne le trouves pas à Bordeaux, retourne la Guyenne pierre par pierre s'il le faut mais déniche-le! Est-ce clair?
- Euh... Oui damoiselle, c'est on ne peut plus clair mais... Mais que dois-je lui dire pour le faire venir? C'est qu'il pourrait refuser si je lui ordonne ça comme ça, sans explication...
- Hum... Pas faux... Ecoute, ce Narvi a du rencontrer ma soeur. Je ne sais ni où, ni quand, ni comment, mais elle s'en souvient visiblement, même dans son état. Dis à cette personne... Ma foi la vérité: qu'Elianor est gravement malade et que _ le Très Haut seul sait pourquoi d'ailleurs! _ elle le réclame.
Un peu interloqué, le soldat n'en fit pas moins un vigoureux signe d'acquiescement. De toute façon il n'était pas envisageable de refuser l'ordre, si saugrenu qu'il paraisse. Résigné donc, il regagna les communs, sella sa robuste monture et prit sans plus tarder ni discuter la route de la capitale.
La blondinette quant à elle reprit sa veille silencieuse au chevet de la malade. .
Pascual a écrit:
Sur les routes, puis à Bordeaux
Foutredieu de sacrebleu de requête à la mord-moi-le-vit ! Et puis requête, requête... Ordre oui ! Injonction, commandement! Ah ça, elle s'y entendait à diriger son monde la damoiselle de Beaulieu! Désormais seul sur la route de la capitale, à l'abri des oreilles, le soldat laissait libre cours à son énervement. Il était homme d'armes, crénom de nom, pas garçon de courses ! Et quelle course en plus, dont il ne savait même pas où trouver l'objet! Ah non mais j'vous jure, des trucs pareils, ça lui donnait envie de foutre le camp et de retourner dans son pays.
Se calmant peu à peu à mesure que les lieues défilaient sous les sabots de sa monture, le Pascual finit par admettre qu'il n'y retournerait pas de sitôt, au pays. Au fond, sa situation _ en général _ lui plaisait. Et même s'il fallait de temps à autre supporter les lubies de ces dames, il y gagnait aussi de solides avantages. Après tout, la feue duchesse lui en avait fait voir de belles aussi de son vivant. Il gardait cuisant souvenir de leur folle chevauchée vers le Maine au moment du remariage de la dame. A côté de cette équipée dépourvue de sens commun imposée par la mère, la mission dont le chargeait aujourd'hui la fille paraissait de tout repos. Et puis, il fallait bien l'avouer, s'il y avait une chance de guérir la petite demoiselle, il aurait bien retourné tout le sud ouest et pas seulement la Guyenne...
Mouais. En attendant, il fallait attaquer par cette fichue cité de Bordeaux, qu'il connaissait mal et n'appréciait guère. Trop de monde pour lui, trop de vauriens, de tire-laines et autres fleurs de gibet à son goût de rustique. Il ne savait pas par quel bout attaquer son enquête, le brave homme. Juché sur son canasson à l'entrée de la ville, il se gratta machinalement la tête, cherchant une idée.
Voyons voir. L'Harlegnan avait dit que celui ou celle qu'il cherchait connaissait la ptiote duchesse. Vu que celle-ci avait pas du beaucoup traîner ses poulaines dans les quartiers populeux de la ville, y avait des chances pour qu'elle ait plutôt rencontré c'Narvi chez elle. 'fin chez son oncle. Or donc, il commencerait ses recherches par là.
Tout content d'avoir trouvé un plan d'action, le soldat remit sa monture en marche et la dirigea vers l'hostel Vergy-Harlegnan qui dressait son opulence non loin de la cathédrale. Arrivé là, il mit pied à terre, toqua à l'huis et décocha une oeillade conquérante à la servante venue lui ouvrir.
Holà ma belle! J'arrive de Lesparre. Le seigneur Phillau peut-il me recevoir?
Foutredieu de sacrebleu de requête à la mord-moi-le-vit ! Et puis requête, requête... Ordre oui ! Injonction, commandement! Ah ça, elle s'y entendait à diriger son monde la damoiselle de Beaulieu! Désormais seul sur la route de la capitale, à l'abri des oreilles, le soldat laissait libre cours à son énervement. Il était homme d'armes, crénom de nom, pas garçon de courses ! Et quelle course en plus, dont il ne savait même pas où trouver l'objet! Ah non mais j'vous jure, des trucs pareils, ça lui donnait envie de foutre le camp et de retourner dans son pays.
Se calmant peu à peu à mesure que les lieues défilaient sous les sabots de sa monture, le Pascual finit par admettre qu'il n'y retournerait pas de sitôt, au pays. Au fond, sa situation _ en général _ lui plaisait. Et même s'il fallait de temps à autre supporter les lubies de ces dames, il y gagnait aussi de solides avantages. Après tout, la feue duchesse lui en avait fait voir de belles aussi de son vivant. Il gardait cuisant souvenir de leur folle chevauchée vers le Maine au moment du remariage de la dame. A côté de cette équipée dépourvue de sens commun imposée par la mère, la mission dont le chargeait aujourd'hui la fille paraissait de tout repos. Et puis, il fallait bien l'avouer, s'il y avait une chance de guérir la petite demoiselle, il aurait bien retourné tout le sud ouest et pas seulement la Guyenne...
Mouais. En attendant, il fallait attaquer par cette fichue cité de Bordeaux, qu'il connaissait mal et n'appréciait guère. Trop de monde pour lui, trop de vauriens, de tire-laines et autres fleurs de gibet à son goût de rustique. Il ne savait pas par quel bout attaquer son enquête, le brave homme. Juché sur son canasson à l'entrée de la ville, il se gratta machinalement la tête, cherchant une idée.
Voyons voir. L'Harlegnan avait dit que celui ou celle qu'il cherchait connaissait la ptiote duchesse. Vu que celle-ci avait pas du beaucoup traîner ses poulaines dans les quartiers populeux de la ville, y avait des chances pour qu'elle ait plutôt rencontré c'Narvi chez elle. 'fin chez son oncle. Or donc, il commencerait ses recherches par là.
Tout content d'avoir trouvé un plan d'action, le soldat remit sa monture en marche et la dirigea vers l'hostel Vergy-Harlegnan qui dressait son opulence non loin de la cathédrale. Arrivé là, il mit pied à terre, toqua à l'huis et décocha une oeillade conquérante à la servante venue lui ouvrir.
Holà ma belle! J'arrive de Lesparre. Le seigneur Phillau peut-il me recevoir?
Phillau a écrit:
A Bordeaux
Le jeune seigneur avait péniblement regagné sa demeure, lui qui avait redécouvert de vieux démons et rouvert sa jambe. Même avachi dans une carriole trainée au pas par deux percherons des plus doux, chaque pouce de dénivelé et chaque choc qui venait faire tressaillir l'engin retournait Phillau d'une douleur atroce.
Après quelques jours de souffrance, donc, pour revenir de Bourges, Phillau avait enfin posé le pied dans Bordeaux. Même si il était rentré couché dans son hostel proche de la cathédrale, il était heureux de revenir dans sa ville et de bientôt y marcher gaiement comme un gamin. On n'y était encore pas, les médecins hésitaient entre le rétablissement et l'infection de cette ancienne blessure, ce qui, cette fois, lui couterait sa jambe.
Seul des charlatans peuvent un matin penser à l'ablation et au retour du déjeuner prier Aristote de ce rétablissement fulgurant. Si seulement Izarra était encore de ce monde, elle pourrait prendre soin de Phillau comme elle l'avait déjà fait.
Monseigneur, un homme veut vous voir.
C'était Alactar, lui qui remplaçait feu Nestor dans le rôle d'un chambellan. Encore un homme qui venait quérir la générosité relative du bourgmestre ou qui souhaitait vendre sa pauvre marchandise au marchand.
Dans tout les cas, des balivernes et une perte de temps. Mais Phillau souhaitait voir du monde, quel qu'il soit et qu'importe le sujet. Il fit donc signe à Alactar de l'amener ici.
Le jeune seigneur avait péniblement regagné sa demeure, lui qui avait redécouvert de vieux démons et rouvert sa jambe. Même avachi dans une carriole trainée au pas par deux percherons des plus doux, chaque pouce de dénivelé et chaque choc qui venait faire tressaillir l'engin retournait Phillau d'une douleur atroce.
Après quelques jours de souffrance, donc, pour revenir de Bourges, Phillau avait enfin posé le pied dans Bordeaux. Même si il était rentré couché dans son hostel proche de la cathédrale, il était heureux de revenir dans sa ville et de bientôt y marcher gaiement comme un gamin. On n'y était encore pas, les médecins hésitaient entre le rétablissement et l'infection de cette ancienne blessure, ce qui, cette fois, lui couterait sa jambe.
Seul des charlatans peuvent un matin penser à l'ablation et au retour du déjeuner prier Aristote de ce rétablissement fulgurant. Si seulement Izarra était encore de ce monde, elle pourrait prendre soin de Phillau comme elle l'avait déjà fait.
Monseigneur, un homme veut vous voir.
C'était Alactar, lui qui remplaçait feu Nestor dans le rôle d'un chambellan. Encore un homme qui venait quérir la générosité relative du bourgmestre ou qui souhaitait vendre sa pauvre marchandise au marchand.
Dans tout les cas, des balivernes et une perte de temps. Mais Phillau souhaitait voir du monde, quel qu'il soit et qu'importe le sujet. Il fit donc signe à Alactar de l'amener ici.
Pascual a écrit:
Rapidement introduit près du maître de céans, le soldat le salua respectueusement.
Lo bonjorn messer d'Harlegnan. J'arrive de Lesparra, je suis envoyé par la damoiselle de Beaulieu.
Pascual s'accoissa. c'est qu'il voyait mal, d'un coup, comment en venir à son affaire. Il ne pouvait pas tout de go réquisitionner l'ancien bourgmestre pour l'aider dans ses recherches, ce haut seigneur s'en serait offusqué ! Il convenait tout d'abord de lui donner les dernières nouvelles de la baronnie, avant d'en venir à la mission confiée par l'intraitable tutrice de la duqueseta. Va pour les nouvelles donc, même si celles-ci n'étaient pas bonnes.
La petite damoiselle Elianor ne va pas mieux messer. La fièvre et le délire ne la lâchent pas et ses forces s'amenuisent. Dans son agitation confuse, elle a tout de même eu un moment d'apaisement, pendant lequel elle parlait de "chantier", et d'une personne appelée "Narvi". Damoiselle Aélis m'a aussitôt envoyé vers vous, se demandant si ces paroles vous évoqueraient quelque chose? La petite duchesse paraissait soudain si calme en les prononçant que sa soeur veut tout faire pour retrouver cette personne et la faire venir à Lesparre.
Lo bonjorn messer d'Harlegnan. J'arrive de Lesparra, je suis envoyé par la damoiselle de Beaulieu.
Pascual s'accoissa. c'est qu'il voyait mal, d'un coup, comment en venir à son affaire. Il ne pouvait pas tout de go réquisitionner l'ancien bourgmestre pour l'aider dans ses recherches, ce haut seigneur s'en serait offusqué ! Il convenait tout d'abord de lui donner les dernières nouvelles de la baronnie, avant d'en venir à la mission confiée par l'intraitable tutrice de la duqueseta. Va pour les nouvelles donc, même si celles-ci n'étaient pas bonnes.
La petite damoiselle Elianor ne va pas mieux messer. La fièvre et le délire ne la lâchent pas et ses forces s'amenuisent. Dans son agitation confuse, elle a tout de même eu un moment d'apaisement, pendant lequel elle parlait de "chantier", et d'une personne appelée "Narvi". Damoiselle Aélis m'a aussitôt envoyé vers vous, se demandant si ces paroles vous évoqueraient quelque chose? La petite duchesse paraissait soudain si calme en les prononçant que sa soeur veut tout faire pour retrouver cette personne et la faire venir à Lesparre.
Phillau a écrit:
Les nouvelles allaient vite. Ainsi sa grande nièce, Aélis, était donc arrivée à Lesparre, le fait qu'elle n'ait pas eu de soucis sur les chemins malfamé de Guyenne le rassurait. Son autre nièce, à l'inverse, semblait continuer de sombrer dans la démence même si elle avait des moments de lucidité.
Le chantier. Cela se pouvait-il qu'elle fasse référence aux chantiers des murailles de Bordeaux ? Elle qui avait passé tant de temps à côtoyer le cartel là-bas, se pourrait-il que ça ait une liaison avec sa folie ?
Narvi, vous dites ?
Phillau n'avait jamais entendu ce nom mais même s'il ne connaissait pas tout les membres, il ne lui semblait pas que cela soit un membre du cartel. Quel soulagement que sa petite nièce ne quémande pas la présence d'un brigand durant l'un des pauvres moments de lucidité qui lui restait.
Narvi. S'était-elle éprise de quelqu'un, avait-elle été battue, quel type de personne avait-elle bien pu rencontrer dans ses pérégrinations bordelaises. Tant de question auxquelles Phillau n'avait pas les moindres prémices de réponse.
Lorsqu'elle fait allusion à un chantier, je pense qu'elle parle des remparts. Elle y passait tant de temps
Qui avait-elle bien pu rencontrer ? Phillau se leva, se trainant jusqu'à la large fenêtre, il regarda la cour désespérément vide sans la présence de ses nièces. Qu'il aimerait tant qu'elles reviennent ici, qu'Elianor se rétablisse et qu'il puisse reparler avec Aélis. Sa grande nièce qui l'avait évité et qui ne lui avait guère laisser de mot depuis leur dispute du GFC.
Vous direz à ma nièce... Vous direz à ma nièce que je suis heureux qu'elle ait pensé à moi pour l'aider. Je retrouverais ce Narvi
Phillau prit congé, il était fatigué
Le chantier. Cela se pouvait-il qu'elle fasse référence aux chantiers des murailles de Bordeaux ? Elle qui avait passé tant de temps à côtoyer le cartel là-bas, se pourrait-il que ça ait une liaison avec sa folie ?
Narvi, vous dites ?
Phillau n'avait jamais entendu ce nom mais même s'il ne connaissait pas tout les membres, il ne lui semblait pas que cela soit un membre du cartel. Quel soulagement que sa petite nièce ne quémande pas la présence d'un brigand durant l'un des pauvres moments de lucidité qui lui restait.
Narvi. S'était-elle éprise de quelqu'un, avait-elle été battue, quel type de personne avait-elle bien pu rencontrer dans ses pérégrinations bordelaises. Tant de question auxquelles Phillau n'avait pas les moindres prémices de réponse.
Lorsqu'elle fait allusion à un chantier, je pense qu'elle parle des remparts. Elle y passait tant de temps
Qui avait-elle bien pu rencontrer ? Phillau se leva, se trainant jusqu'à la large fenêtre, il regarda la cour désespérément vide sans la présence de ses nièces. Qu'il aimerait tant qu'elles reviennent ici, qu'Elianor se rétablisse et qu'il puisse reparler avec Aélis. Sa grande nièce qui l'avait évité et qui ne lui avait guère laisser de mot depuis leur dispute du GFC.
Vous direz à ma nièce... Vous direz à ma nièce que je suis heureux qu'elle ait pensé à moi pour l'aider. Je retrouverais ce Narvi
Phillau prit congé, il était fatigué
Pascual a écrit:
Bon, on avançait. Doucement, mais on avançait. Le Pascual n'avait toujours aucune idée de qui pouvait bien être ce Narvi, mais au moins il avait une piste à suivre: le chantier des remparts. Le senher Phillau allait sans doute effectuer ses recherches de son côté, compulser ses papiers, chercher peut-être une liste des ouvriers étant intervenus dans la construction des remparts. Toutes choses dans lesquelles il serait certainement fort compétent, et Pascual totalement inutile.
Non, lui, il était homme de terrain. Inutile de balancer bien longtemps donc pour savoir que faire maintenant: il allait faire un petit tour du côté de ces fameux remparts. Qui sait, il y trouverait peut-être, à défaut de celui qu'il cherchait, d'autres indices.
Non, lui, il était homme de terrain. Inutile de balancer bien longtemps donc pour savoir que faire maintenant: il allait faire un petit tour du côté de ces fameux remparts. Qui sait, il y trouverait peut-être, à défaut de celui qu'il cherchait, d'autres indices.
Narvi a écrit:
[Bordeaux, dans un coin dune cathédrale solitaire]
Les entrechocs sur le dallage résonnent solennellement dans léglise déserte. Accroupi dans un coin, un môme joue tout seul, des cailloux en guise dosselets. Seul comme à laccoutumée, lorphelin sans ami. Il avait dabord cru sen faire un, ainsi quun protecteur, en la personne dun chat errant. Mais on le lui avait repris. Lingrat animal sen était allé rejoindre sa maîtresse sans un dernier regard pour le gamin qui lavait nourri. Pas même un peu de reconnaissance du ventre
La petite bouche laisse échapper un soupir trop grand pour elle, qui emplit la cathédrale dun écho flûté.
Dépité, il sétait consolé en songeant quun chat ne savait ni jouer au ramponneau ni marauder des pommes. Il lui fallait un copain pour ça, un autre gosse de son âge. Malheureusement ceux-ci ne courraient pas les rues. Dans les tavernes les villageoises étaient souvent flanquées de nourrissons, mais Narvi navait que mépris pour cette engeance braillarde et vagissante. Et il semblait que les poupons ne dépassassent jamais ce stade. La faute à la mortalité infantile, sans doute.
À louverture de la cathédrale, emballé à lidée dinaugurer une ville neuve, il avait pensé y rencontrer dautres enfants poussés par la même curiosité. Las, encore une fois il sétait retrouvé le seul de son âge. Jusquà cette bouleversante rencontre.
Si inattendue au milieu dun chantier, la blonde enfant était légèrement plus grande que lui, si belle et imposante, malgré la douceur de son sourire, quil en avait perdu tous ses moyens. Vêtue comme un garçon, mais un gosse de riche, un nobliot aux braies élégantes et à la chemise brodée, elle lavait pourtant traité en égal, lui donnant le bras sans façons pour lui permettre de la raccompagner. Ce qui avait clos cette merveilleuse journée. Jamais plus il ne lavait revue.
Souvent pourtant il était venu rôder devant son hôtel, sans jamais ne serait-ce que lapercevoir à une fenêtre. Lavait-on punie pour son escapade ? Lui avait-on interdit de revoir ce petit pouilleux ? Ou bien était-ce de sa propre volonté quelle lévitait ? Avait-il gaffé, eu un geste déplacé ? Il déplorait ses manières de gueux, quil avait pourtant essayé de masquer en sa présence. Mais chassez le naturel À coup sûr il avait dû se montrer ridicule et elle ne souhaitait pas safficher de nouveau en sa compagnie.
Parmi toutes les suppositions qui lui torturaient lesprit, une surtout lui était douloureuse.
La belle enfant était en âge de se marier.
Refusant de penser plus loin avant, de lui imaginer un riche et noble fiancé, pis, peut-être déjà un mari, quelle aurait suivi dans une lointaine contrée, Narvi lança rageusement les cailloux à travers la nef. Recroquevillé sur lui même, la tête dans les bras, il serra les dents sans pouvoir réprimer un sanglot.
Les entrechocs sur le dallage résonnent solennellement dans léglise déserte. Accroupi dans un coin, un môme joue tout seul, des cailloux en guise dosselets. Seul comme à laccoutumée, lorphelin sans ami. Il avait dabord cru sen faire un, ainsi quun protecteur, en la personne dun chat errant. Mais on le lui avait repris. Lingrat animal sen était allé rejoindre sa maîtresse sans un dernier regard pour le gamin qui lavait nourri. Pas même un peu de reconnaissance du ventre
La petite bouche laisse échapper un soupir trop grand pour elle, qui emplit la cathédrale dun écho flûté.
Dépité, il sétait consolé en songeant quun chat ne savait ni jouer au ramponneau ni marauder des pommes. Il lui fallait un copain pour ça, un autre gosse de son âge. Malheureusement ceux-ci ne courraient pas les rues. Dans les tavernes les villageoises étaient souvent flanquées de nourrissons, mais Narvi navait que mépris pour cette engeance braillarde et vagissante. Et il semblait que les poupons ne dépassassent jamais ce stade. La faute à la mortalité infantile, sans doute.
À louverture de la cathédrale, emballé à lidée dinaugurer une ville neuve, il avait pensé y rencontrer dautres enfants poussés par la même curiosité. Las, encore une fois il sétait retrouvé le seul de son âge. Jusquà cette bouleversante rencontre.
Si inattendue au milieu dun chantier, la blonde enfant était légèrement plus grande que lui, si belle et imposante, malgré la douceur de son sourire, quil en avait perdu tous ses moyens. Vêtue comme un garçon, mais un gosse de riche, un nobliot aux braies élégantes et à la chemise brodée, elle lavait pourtant traité en égal, lui donnant le bras sans façons pour lui permettre de la raccompagner. Ce qui avait clos cette merveilleuse journée. Jamais plus il ne lavait revue.
Souvent pourtant il était venu rôder devant son hôtel, sans jamais ne serait-ce que lapercevoir à une fenêtre. Lavait-on punie pour son escapade ? Lui avait-on interdit de revoir ce petit pouilleux ? Ou bien était-ce de sa propre volonté quelle lévitait ? Avait-il gaffé, eu un geste déplacé ? Il déplorait ses manières de gueux, quil avait pourtant essayé de masquer en sa présence. Mais chassez le naturel À coup sûr il avait dû se montrer ridicule et elle ne souhaitait pas safficher de nouveau en sa compagnie.
Parmi toutes les suppositions qui lui torturaient lesprit, une surtout lui était douloureuse.
La belle enfant était en âge de se marier.
Refusant de penser plus loin avant, de lui imaginer un riche et noble fiancé, pis, peut-être déjà un mari, quelle aurait suivi dans une lointaine contrée, Narvi lança rageusement les cailloux à travers la nef. Recroquevillé sur lui même, la tête dans les bras, il serra les dents sans pouvoir réprimer un sanglot.
Pascual a écrit:
Dépité, découragé, désemparé, et tout autre qualificatif en "é" qui vous viendrait à l'esprit, voilà ce qu'il était, le Pascual. Cela faisait des heures qu'il arpentait la ville, en vain. Du côté des remparts, il avait fait chou blanc: peu de monde et pas le moindre petit renseignement. Le nom de Narvi ne disait rien à personne,en admettant que les deux ou trois paysans hébétés qu'il avait interrogés aient réellement compris ses questions.
Il n'avait guère eu plus de succès dans les tavernes de la capitale. Un soudard aviné l'avait bien expédié dans l'un des lupanars du quartier des docks, lui assurant qu'il trouverait là-bas ce qu'il cherchait. Doutant fort que la personne que réclamait la duqueseta puisse se trouver dans un lieu de débauche, il s'y était quand même rendu, plus par acquis de conscience que par conviction. Et en avait conclu que la matrone vers qui on l'avait expédiée n'était évidemment l'objet de sa quête. A défaut de Narvi, il était tombé sur "la Marvi" _ diminutif de "maravillosa" _ surnom que la vieille ribaude avait du recevoir dans sa très lointaine jeunesse, avant que le temps ne fasse ses ravages coutumiers. Quand celle-ci eut enfin admis qu'il ne comptait vider ni sa bourse de cuir ni celles de chair, elle le ficha à la porte dans un flot de jurons bien digne des portefaix qui formaient sa clientèle habituelle.
Il se retrouva donc sur le pavé, Gros-Jean comme devant, et repris à pas pesants la direction de l'hostel d'Harlegnan, avec la perspective de se prendre une avoinée corsée lorsqu'il rentrerait à Lesparre. C'est donc avec la vision peu réjouissante d'une Aélis en furie l'agonisant d'injures qu'il traversa la place de la cathédrale. Et s'immobilisa, repris d'un soudain espoir. Après tout.... N'est-ce pas au Très Haut qu'il faut s'adresser en dernier recours? Notre Pascual avait gardé la foi simple du paysan de Navarre, et c'est persuadé de la bienveillance de l'intercession divine qu'il pénétra dans le lieu saint. Sans prêter attention aux silhouettes présentes _ quelques grenouilles de bénitier, un mioche, les habituels mendiants et tire-laines _ il vint s'agenouiller lourdement sur un prie-Dieu, joignit ses paluches et se mit à prier. A haute voix, comme il en avait l'habitude. Les gens de Lesparre avaient beau le moquer pour cela, lui demeurait persuadé que le Seigneur entend mieux vos prières quand vous les faites tout haut.
Ô Très Haut, toi qui nous vois tous, daigne abaisser ton regard sur ton serviteur Pascual. Je t'implore car je ne sais plus que faire Seigneur. Je n'arrive pas à mettre la main sur ce Narvi que je cherche. Et pourtant, notre petite damoiselle le réclame dans ses douleurs, pauvrette qu'elle est. Je t'implore et men remets à Toi, Créateur de toute chose. Fais que ma recherche aboutisse, je t'en prie.
Il n'avait guère eu plus de succès dans les tavernes de la capitale. Un soudard aviné l'avait bien expédié dans l'un des lupanars du quartier des docks, lui assurant qu'il trouverait là-bas ce qu'il cherchait. Doutant fort que la personne que réclamait la duqueseta puisse se trouver dans un lieu de débauche, il s'y était quand même rendu, plus par acquis de conscience que par conviction. Et en avait conclu que la matrone vers qui on l'avait expédiée n'était évidemment l'objet de sa quête. A défaut de Narvi, il était tombé sur "la Marvi" _ diminutif de "maravillosa" _ surnom que la vieille ribaude avait du recevoir dans sa très lointaine jeunesse, avant que le temps ne fasse ses ravages coutumiers. Quand celle-ci eut enfin admis qu'il ne comptait vider ni sa bourse de cuir ni celles de chair, elle le ficha à la porte dans un flot de jurons bien digne des portefaix qui formaient sa clientèle habituelle.
Il se retrouva donc sur le pavé, Gros-Jean comme devant, et repris à pas pesants la direction de l'hostel d'Harlegnan, avec la perspective de se prendre une avoinée corsée lorsqu'il rentrerait à Lesparre. C'est donc avec la vision peu réjouissante d'une Aélis en furie l'agonisant d'injures qu'il traversa la place de la cathédrale. Et s'immobilisa, repris d'un soudain espoir. Après tout.... N'est-ce pas au Très Haut qu'il faut s'adresser en dernier recours? Notre Pascual avait gardé la foi simple du paysan de Navarre, et c'est persuadé de la bienveillance de l'intercession divine qu'il pénétra dans le lieu saint. Sans prêter attention aux silhouettes présentes _ quelques grenouilles de bénitier, un mioche, les habituels mendiants et tire-laines _ il vint s'agenouiller lourdement sur un prie-Dieu, joignit ses paluches et se mit à prier. A haute voix, comme il en avait l'habitude. Les gens de Lesparre avaient beau le moquer pour cela, lui demeurait persuadé que le Seigneur entend mieux vos prières quand vous les faites tout haut.
Ô Très Haut, toi qui nous vois tous, daigne abaisser ton regard sur ton serviteur Pascual. Je t'implore car je ne sais plus que faire Seigneur. Je n'arrive pas à mettre la main sur ce Narvi que je cherche. Et pourtant, notre petite damoiselle le réclame dans ses douleurs, pauvrette qu'elle est. Je t'implore et men remets à Toi, Créateur de toute chose. Fais que ma recherche aboutisse, je t'en prie.