Karyl
[Sur son chemin vers l'Est, mi novembre 1457]
Le petit blond avait traversé la France sans vraiment faire attention à ce qui lentourait. Un seul arrêt, blois, quelques brèves rencontres, avant de repartir vers cet Est qui lattirait tant. LEst
les montagnes, un rêve à portée de main.
Et les jours, les semaines avaient passé sans quil ne sen rende vraiment compte. Seule la faim et la fatigue, commençant à le tenailler, lui rappelaient le chemin parcourut depuis qu'il avait fuit Saumur. Le petit vagabond en était à présent réduit à létat de miséreux, volant dans les champs de quoi se sustenter, dormant à la belle étoile quand le vent nétait pas trop vif. Les semailles de ses chaussures nétaient plus quun souvenir et au fil des lieux qui senchainaient, son courage diminuait autant que le froid grandissait. Le froid, ennemi sournois qui sinfiltrait sous ses haillons, le faisant trembler comme une feuille et rendant sa progression difficile. Bien des fois Karyl eut envie de renoncer, imaginant sa vie sil ne sétait pas enfuit. Mais chaque fois il dodelinait de la tête se maudissant dêtre si faible. Il devait être un homme et prouver sa valeur, sil voulait quelle laccepte. Il devait aller à lEst et devenir cet homme fort quelle aimerait.
Alors il avait poursuivit son chemin tachant doublier son envie de rentrer, courant à travers les villes pour échapper aux douaniers, se cachant à lorée des villages dans lesquels il nentrait que par nécessité. Chaque jour des pigeons provenant des autorités du domaine royal venaient menacer le petit va-nu-pieds mais lui il senfichait, il voulait atteindre lEst encore et toujours, atteindre son rêve coute que coute.
Et la Bourgogne enfin se dessina devant ses yeux. Sourire tout dabord qui naquit sur les traits fatigué de lenfant au visage émacié avant que la crainte des geôles ne le fasse se cacher de nouveau. Mais aucun pigeon ne vînt. Karyl allait pouvoir souffler enfin. Et il en avait bien besoin le petit manant dont les guenilles trouées et boueuses ne faisaient quaccentuer son allure dépenaillée, soulignant sa frêle carrure et sa mine chétive presque malade davoir passé trop de temps sur les routes.
Sans le sous, trop fatigué pour envisager mieux, le petit blond à la bouille crasseuse entra finalement à Sémur. Il traversa d'un pas lent, l'oeil éteint les quelques ruelles qui le menèrent au centre du village. là, Karyl neut pas le courage de faire le tour du marché à laffut d'une occasion qui lui permettrait de se mettre quelque chose sous la dent.
N'ayant nul part où aller et le ventre criant famine, l'enfant se résigna alors de sassoir près de léglise, sa casquette posée devant lui, quémandant quelques piécettes aux passants qui croisaient son chemin. Par chance, le temps était clément et la froideur de l'hiver qui s'annonçait était encore supportable. Appuyé contre le mur, les genoux repliés contre sa poitrine, le petit garçon attendait simplement d'avoir de quoi aller en taverne le soir venu. Fatigué, il regardait vaguement les sémurois passer devant lui, sans vraiment les voir, son esprit déjà parti très loin de sa galère, vers la mer et la chaleur dun rêve ou une féline viendrait le chercher. Il était alors très loin de se douter quà des dizaines de lieux de là, une féline prenait la plume pour lui écrire ce quil rêvait dentendre. Lui, à bout de force, incapable de faire le moindre geste, espérait simplement une petite pièce.
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[Contre l'église sémuroise, le même jour]
Perdu dans ses pensées, le petit Karyl sentait le sable chaud sinsinuer entre ses orteils, la brise marine caresser son visage sur lequel se peignait un large sourire balayé de ses longs cheveux blond. Il se voyait courir vers locéan bleu turquoise criant dans le vent à son amie dessayer de lattraper. Les rires emplissaient alors son esprit réchauffant son cur et lui donnant le courage nécessaire pour rester assis là contre léglise proche du parvis en quête de quelques écus. Il savait ce rêve devenu poussière et pourtant il y puisait encore lespoir qui lui faisait oublier le froid qui taquinait ses membres et la fatigue qui devenait à chaque minute plus pesante.
Une légère fièvre était apparut deux jours plus tôt dont lenfant navait guère accordé dimportance, commençait cependant à lui tourner la tête, enveloppant sa carcasse alanguit dans un coton imaginaire. Mêlée à la fatigue, elle rendait chaque geste difficile pour le petit garçon qui songea un instant quil serait si simple de ce coucher là, à même le sol glacé, indolent aux gravillons qui marqueraient sa chair de leur empreinte. Juste dormir, laisser Morphée lemporter vers ses rêves mais le petit blond sy refusa. Sil était assez courageux pour rester mendier encore quelques heures, il pourrait le soir venu dormir dans un bon lit. Se raccrochant à cette idée, il se replia davantage sur lui-même, essayant déchapper aux bourrasques de vent, la tête cachée entre ses bras.
Et puis, une silhouette approcha sans que lenfant de ne la voit vraiment, perdu dans les limbes de son inconscient, il entendit seulement le gravier crier sous les pas de celle-ci. Alors que la femme sétait déjà agenouillée près de lui, le petit mendiant relevait à peine la tête, offrant des yeux surpris à la vicomtesse qui lui faisait fasse. Il avait lair si hagard que nul naurait pu dire quil lavait vraiment reconnu à ce moment là. Ce nest que lorsque son nom fut prononcé que lenfant sembla reprendre pied dans la réalité et fit un mouvement de recul.
Il plongea alors ses onyx dans les yeux de Marie-Alice, le cur battant. Il navait pas conscience davoir atteint Sémur, et ne sattendait pas à une telle rencontre. Prit au dépourvu, honteux de son état devenu si miséreux mais bien trop faible pour inventer quelque histoire justifiant sa présence ici-lieu autant que sa condition, le petit karyl prit peur et resserra ses bras autour de ses genoux à la recherche dune échappatoire. Pas un son ne franchir le mur de ses lèvres durant un moment qui sembla durer une éternité au petit garçon qui jaugeait la pair de France. Et puis, la peur seffaçant doucement, le petit mendiant, dune voix a peine audible, demanda :
- Pourquoi tu es là ?
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Le petit garçon regardait la femme, plongeant ses onyx dans ses prunelles comme pour essayer de lire en elle. Peu à peu, il semblait reprendre confiance, se souvenant surement de la douceur maternelle dont Marie-Alice avait fait preuve envers lui à chinon et il se détendit tout en lécoutant. Un peu trop faible pour mieux faire, le petit moulin à paroles se contenta dun faible « Je veux aller à lEst pour être aventurier » murmuré avec difficulté pour expliquer sa présence à Sémur. Il avait beau être un enfant dordinaire loquasse, karyl naimait pas parler de lui et la fatigue aidant il ne sétendit donc pas sur les raisons de sa venue.
Rasséréné, il ne chercha pas à fuir lorsque la vicomtesse posa la main sur son front et dégagea une mèche blonde de ses yeux. Il se contenta simplement de la détailler tout en essayer de calmer les tremblements de son corps transit par le froid. Bien que conscient de son piteux état témoignant autant de sa mal nutrition que de son manque flagrant dhygiène, karyl navait rien perdu de sa fierté. Il foulait prouver quil était un homme et navait nul envie de faire étalage de ses faiblesses devant la licorneuse. Aussi, lorsquelle lui proposa de laccompagner, il hocha la tête en guise daccord, pas mécontent de pouvoir se réchauffer à labri dun bon feu, et entreprit de se lever sappuyant sur le mur de lédifice religieux.
Le petit mendiant serra les dents cependant, se mettre debout était un exercice plus difficile quil ne laurait pensé. Sa tête lui tournait et il vacilla manquant de sécrouler de tout son long. Aidé du mur il parvînt malgré tout à se stabiliser et esquissa un timide sourire pour rassurer sa bienfaitrice. Pas question de se faire aider, il devait y arriver seul, fierté oblige.
Enfin stable sur ses pieds, karyl leva une nouvelle fois les yeux vers la pair de France tout en se collant au mur, tachant de mettre en eux le plus de distance possible, comme sil craigne que la femme ne se mette à le frapper et resta ainsi, la jaugeant de ses grands yeux ébènes.
Il était content de la revoir, autant que de savoir quEusaias et Flaîche étaient eux aussi présents à Sémur. Cependant, il ne savait comment réagir en cet instant, lui qui voulait montrer son courage en restant debout priait pourtant pour que son calvaire cesse bientôt. Ses pieds écorchés par des semailles trop usées lui lançaient affreusement, la fièvre lui donnait limpression de voleter et la fatigue menaçait de lemporter à chaque instant. Malgré tout, il prit une grande inspiration et tendit finalement la main à la femme tout en faisant un pas vers elle. Ignorant la douleur qui irradiait son corps affaiblit, il se força à sourire et réunit lensemble de ses forces pour demander : « Cest où ta maison ? »
Question apriori innocente pour ce petit bambin habitué à en poser par centaine mais qui reflétait ce jour là la crainte profonde dune longue marche à travers la ville. Les jambes tremblantes, il nétait pas capable de faire plus de quelques mètres et aurait bien du mal à donner le change à marie sur son état de santé. Il allait pourtant tenter de la convaincre quil allait bien, et ferrait de son mieux pour ne pas laisser la fatigue lemporter, jusquà ce que, à bout de force, un écran noir ne se dessine devant ses yeux et que son corps entier devienne aussi solide que du coton, jusquà ce que sa faiblesse lemporte sur sa fierté.
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Il navait faiblit quune seconde avant de se ressaisir et tâcher dancrer son esprit dans la réalité. Une seconde mais cela avait, de toute évidence, suffit à inquiéter marie qui lui proposa de monter sur son dos pour jouer au chevalier. Lenfant la regarda un moment, la jaugeant une fois de plus. Il avait du mal bien du mal à limaginer dans une telle posture et ne semblait pas vraiment convaincu par lhistoire, cependant limagination de marie le fit sourire et son visage séclaira dun coup comme doté dune nouvelle énergie. Prit au jeu, le garçonnet en oublia sa fatigue et aussitôt sa voix fluette se fit entendre : « Cest vrai que tu fais avec tes enfants ? »
Il la regarda avec des yeux interrogateurs, visiblement amusé de son idée saugrenue et décida finalement de se laisser tenter. Il était épuisé et pouvoir se reposer tout en lui racontant ses histoires nétait pas pour lui déplaire. Il aurait bien le temps dici quelques jours de lui montrer tous les progrès quil avait fait dans son apprentissage pour être aventurier et avait déjà en tête de lui proposer un petit entrainement au bâton. Lenfant lui tendit alors les bras et se laisse porter, entourant le cou de la vicomtesse doucement. Son voyage improvisé avait beaucoup amaigrit lenfant si bien que celui-ci ne pesait plus grand-chose et neut ainsi aucun mal à trouver une bonne place dans les bras de son amie.
La tête proche de son oreille, lenfant prit dans un sentiment de sécurité se remit à parler comme il ne lavait plus fait depuis des semaines. Il lui compta alors son départ de saumur sans pour autant lui en expliquer les raisons poursuivit par sa rencontre avec le poison et le géant, et finalement sa traversée du domaine royale. Il parlait doucement, tout en donnant vie à son récit, riait par moment, tremblait à dautres. Sa voix changeait dintonation lorsquil voulait exprimer le danger ou sa bravoure (1).
Protégé par Marie et malgré sa faiblesse, lenfant reprenait vie peu à peu sur le chemin qui le conduisait chez le vicomtesse. Il riait presque, observait la ville pour la première fois et se mis à poser des questions pour savoir qui habitait telle maison, qui était le maire et si les enfants de marie étaient tous là. Et puis la fatigue refit son apparition et lenfant se mis à parler de plus ne lui lentement, ses questions se raréfièrent et puis il finit par murmurer « je vais voir ta maison
je pourrais rester avec toi pour avoir une histoire ? » et sans même attendre de réponse, il posa sa tête contre lépaule de la femme et ferma les yeux, un petit sourire au bord des lèvres alors quil resserrait son étreinte. Lépuisement venait de gagner la partie pour le moment, mais Karyl sen fichait, il était en sécurité.
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(1)***Si tu savais marie, je ai été courageux pour venir. Et je ai appris à faire avec le bâton et même que je ai gagné contre milo. Si tu avais vu tu aurais été fière. Jai fait paf et paf et paf là aussi, et si tu veux je te monterai quand je serai dans ta maison. Et après les douaniers ils ont voulu me attraper mais je été trop fort alors je me suis caché et tu sais quoi ? mont pas attapé. Tas vu que je suis malin mont pas eu ? et après je suis venu ici
et je vais rester avec toi et je vais te protéger des méchants. Faut que je te montre que je sais faire
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Le petit garçon prit par le sommeil ne réagit guère lorsque la vicomtesse passa le seuil de sa porte. Profondément endormi, il ne la senti même pas prendre place dans un fauteuil resserrant son étreinte autour de lui. Fiévreux, il tremblait. Quelques goutes de sueurs perlaient de son front, collant ses cheveux crasseux à son visage renforçant dautant son allure chétive. Il remuait légèrement, émettant des sons comme sil souhaitait parler. Et puis, il commença à sagiter davantage, dormant toujours, il sembla senfoncer dans le délire, murmurant des mots, des phrases incompréhensibles, se débattant avec le peu de force qui lui restait contre un ennemi tout droit sorti de son imaginaire. Son visage si calme quelques minutes auparavant se déforma en une grimace désespérée. La peur, une peur panique semblait lui nouer les entrailles alors quil restait endormi. Et seules quelques paroles prononcées plus clairement auraient pu aider Marie-Alice à comprendre ce qui se passait dans la tête de lenfant apeuré. Georges
Félina
partir
courir
fuir
En sursaut lenfant ouvrit finalement les yeux fixant sa protectrice, haletant. Où était-il ? Il nen savait rien. Il lui fallut quelques instants pour remettre de lordre dans ses idées et ce nest qualors quil se calma légèrement, regardant toujours la femme de ses grands yeux noirs. Mais il ne les garda pas longtemps ouvert, déjà lépuisement et la fièvre lentrainaient vers le monde des rêves, un monde dont il émergeait par intermittence. Durant ces quelques moments de lucidité le petit homme laissait alors son regard vagabonder dans la pièce, admirer le plafond, les décorations avant de replonger. Parfois, dune voix effacée il essayait de prononcer quelques mots, il parlait alors dépée et de chevaliers, de chevaux et de batailles. Il semblait vouloir rassurer marie en lui racontant lune de ses histoires comme il en avait prit lhabitude en Touraine. Car bien quil était trop fier pour reconnaitre que ces instants passés dans le camp des licorneux lavaient marqué, et resteraient surement gravé dans sa mémoire comme faisant parti ces plus beaux souvenir denfance.
Lesprit embrumé lenfant devenait incapable de discerner ses rêves de la réalité. Était-il vraiment chez marie ou bien en train de le rêver le corps au fond dun fossé ? Tachant de faire la part du réel et du chimérique, le petit homme se mit à appeler marie tout en gardant les yeux clos, incapable de les ouvrir. Plus en forme, il se serait surement débattu prétextant être un homme pour ne pas laisser la vicomtesse lapprocher et expliquant avec assurance que les hommes navait pas besoin de tendresse, que cela nétait que pour les filles. Plus en forme, il serait resté fier mais ce jour là pourtant, il appela marie comme les enfants appellent leur mère quand ils ont peur. Ce jour là le petit garçon nétait pas le plus fort des aventuriers, il n'irait pas traverser des montagnes à la recherche de grands guerriers invincibles. Il était juste un petit malade cherchant réconfort pour lutter le mal qui sinsinuait en lui.
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Karyl
[Dans l'une des chambres de la demeure des Alterac]
Aux prises avec la fièvre, lenfant comprit à peine que Marie-Alice sétait levée pour lamener au lit. Arrivé dans la chambre, il se laissa dévêtir, ne remuant que légèrement sous le poids du délire qui lenvahissait et ce nest que lorsque son corps frêle fut sous les couvertures que Karyl rouvrit enfin les yeux émergeant de ses limbes. Il regarda alors la vicomtesse de ses grands yeux noirs percevant avec difficulté et malgré ses efforts les paroles de sa protectrice. Mais cela navait pas grande importance pour le garçonnet qui était à présent en sécurité, bien au chaud et entouré. Un sourire au bord des lèvres, il se blottit dans ses couvertures, ramenant ses jambes contre sa poitrine tentant de calmer les frissons qui lui parcouraient léchine et ferma les yeux de nouveau sous le regard bienveillant de Marie.
Quelques minutes plus tard alors quil sétait de nouveau assoupit, un serviteur entra un plateau dans les mains sur lequel se trouvait une tisane encore fumante. Marie le réveilla alors avec douceur avant de se saisir du breuvage. Lenfant avait soif, la fièvre layant fortement déshydraté. Aussi, il se redressa dans le lit sans rechigner malgré la fatigue, adoptant une position assise, dos appuyé contre le rebord de sa couche et but quelques gorgées du liquide parfumé. Il senti ainsi la chaleur de la tisane investir son corps, réchauffant ses entrailles sous son passage ce qui lui arracha un petit sourire quil adressa à son amie avant de murmurer un petit merci. Puis, Karyl se renfonça sous les couvertures gardant son regard posé sur Marie assise à côtés.
- Tu
. veux
. bien rester
.. encore un
. peu, jusquà je
dors ?, murmura-t-il avec difficulté à lintention de la jeune femme. Je
veux bien
une
histoire
, poursuivit-il dune voix devenue quasi inaudible.
Et tout en ce reposant, Karyl écouta la vicomtesse lui parler, serein. La fièvre était toujours là mais ainsi au repos, lenfant semblait retrouver quelques forces et lorsquenfin Flaîche entra dans la pièce, le visage du petit bonhomme séclaira dun large sourire alors que raisonna sa petite voix dans la pièce interpellant le vicomte.
Karyl essaya alors de se redresser du mieux possible ne souhaitant pas être vu par lhomme dans une situation aussi vulnérable. Ben oui vous savez
les hommes cest fort tout ça, tout ça
. Lenfant se redressa donc regardant les adultes alternativement puis posant son regard sur flaîche lui dit : Tas vu
cest moi ! Je
suis un peu
malade mais
cest pas
. grave
.
Le petit Karyl voulait se montrer brave devant Flaîche mais bien vite le
tournis le pris, linsistant malgré toute sa volonté à se recoucher complètement dans le lit. Cependant, le bambin ne détacha pas son regard de lhomme et dès quil sen senti la force ajouta : Tu vas
me soigner ?
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Karyl
Une partie de pêche comme à Chinon, karyl en rêvait. Il se souvenait en effet très bien de ce jour là, des rires, des batailles d'eau, des taquineries et autres blagues qui avaient fait de ce moment un souvenir magique dont le garnement se souvenait à présent avec un sourire heureux au bord des lèvres, sourire qui venait contraster avec son air malade apportant un peu de lumière sur son visage fatigué. Et bien qu'étant trop faible puis l'exprimer, les grand yeux noirs de Karyl fixant le vicomte racontaient à eux seuls tout ce que l'enfant imaginait déjà. Il se voyait déjà sur le bord de la rivière, un panier pleins de poissons, regarder celui du vicomte encore vide et se mettre à rire. Il s'imaginait pêcher le plus gros poisson de la terre ce qui forcément lui ferrait remporter le concours qu'il aurait proposé à Flaîche. Une journée entre hommes, voilà qui était pour plaire au garnement.
Ce n'est qu'une quinte de toux qui vînt mettre fin à la rêverie de l'enfant qui tenta alors distraitement de reprendre le fil de ce que disait le médicastre. Ceci fait, un nouveau sourire vînt éclairer ses traits alors que sa faible voix se mit à raisonner dans la pièce :
J'ai envie venir à ...la pêche avec toi. Et en plus... je ai été fort parce que les méchants ils m'ont pas... attrapé... c'est parce que.. je ai été malin... hein Flaîche ? L'enfant marqua une pause. Bien qu'il adorait cela, parlait lui était difficile et lui demandait beaucoup d'énergie et de concentration, aussi il n'en dit certainement pas autant qu'en temps normal mais pas question pour autant de se taire. Un peu reposé et une nouvelle quinte de toux plus tard, le petit blond reprit alors : Et puis je sais faire.. sur la route... j'ai mangé des pommes et puis des marrons et un peu de pain... mais l'eau l'était froide, c'était pas bon. Mais je suis aventurier alors je m'en fiche. L'enfant regarda alors marie lui adressant un sourire inquiet reprit une dernière fois la parole. Tu es fière de moi parce que j'ai réussi à faire même avec là fièvre?
Sa voix devenant plus rocailleuse, ses mots plus hachés. karyl se fatiguait à parlait autant mal il était pour lui bien trop dure de songer à se taire. Il avait retrouver deux de ses amis et ce n'était pas un petit mal qui allait l'arrêter, il était bien trop courageux et fort, du moins le pensait-il.
Aussi, alors que le médicastre commença son examen, l'enfant se mit à lui demander dans une ribambelle de questions sans en attendre les réponses comment il avait fait pour devenir médecin, quels instruments devaient-ils utiliser et bien entendu si lui aussi il pourrait apprendre et faire à son tour. En effet, bien que malade, le petit bonhomme ne perdait pas de vue son objectif premier. Il voulait être aventurier, il voulait découvrir les choses et le monde, il voulait tout savoir sur tout et peut-être bien que cette escale improvisée à Sémur en compagnie de ses nouveaux amis allaient lui permettre d'apprendre bien plus qu'il ne pourrait l'imaginer.
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