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[RP] Péril en la demeure

Alycianne
[Dehors, à peu près devant la demeure des Maussac-Théran]

La mioche se promène, le nez en l'air, profitant de ces effluves que même le froid ne peut défaire. Là-bas, c'est le boulanger qui a sorti ses pains chauds. De cette rue à la dernière, on passe de douces senteurs de boeuf cuit avec les derniers champignons de la saison, à l'enivrante odeur de la miche de blé noir toutefois cuite à point.
La mioche se promène, une chansonnette dans la tête, qui l'entraîne toujours plus loin, sans s'occuper de ses mains glacées, de ses chaussettes qui glissent de ses genoux mordus par le vent du Nord. Ravie de retrouver Sémur, ces murs qui lui ont bien manqué.
La mioche se promène, les joues rougies par le froid, s'écartant sur un beau sourire plein de petites quenottes. C'est un simple sourire de bonheur. Ce sourire qu'on a parfois le matin, sans se l'expliquer. Ce sourire que rien -presque rien- ne peut enlever.


OUIIIIIIIIIIIIIIN !


La fillette fronce les sourcils. C'est juste la souvenance...
Tourne la tête vers la maisonnée d'où provient le cri. Une mèche bouclée s'échappe de derrière son oreille, et, machinalement, les petites lèvres la happent pour la mordiller.
C'est juste la souvenance...
Rageant de ne pouvoir mettre le doigt dessus. Elle observe la demeure, encore. Elle ne lui dit absolument rien.
La souvenance...
Oh, c'est juste là, elle le sait. Sur la bout de sa langue. Juste, Juste...


Kipuuuu !


Tout ressurgit dans sa caboche à la vitesse d'un cheval comme il court plus vite que son ombre.
Marko, la margelle, Kipu, l'homme, la vieille horrible, la robe oubliée.
Et ce cri, ce cri, elle peut en jurer par tous les cailloux du monde entier (enfin, presque), c'est celui de Kipu. Parce qu'elle s'en souvient bien, hein. Puisqu'elle lui a sauvé la vie de la noyade. Et il avait crié, crié... De quoi se rappeler un braillement toute une vie.
Enfin, un seul hic : Marcko n'était plus ici, et ce depuis longtemps. Que pouvait donc faire Kipu ici ?

Alors la gamine s'élance vers la porte, qu'elle se met à tambouriner méchamment.


Ouvreeeez ! Ouvrez, c'est Kipu, je sais, je sais ! C'est pas bien de voler ! Ils ont volé Kipuuu !

Elle s'escrime contre la porte, criant, gesticulant, donnant de rapides coups secs dans le bois. Avant de réaliser quelque chose d'assez-plutôt-vraiment formidable : la porte est n'est pas fermée.
Elle l'ouvre alors d'un grand coup de pied digne d'un Mauvais. Et la future sauveuse de Kipu d'entrer vaillamment. Ça c'est de la mission de chevalier, hein !
Le buste bombé, menton redressé, allure souveraine, elle essuie toutefois ses pieds après la porte -eh oui, on peut être chevalière et polie- avant de partir dans l'exploration de la demeure. Se laissant guider par le cri puissant du bébé, elle trouve rapidement le berceau du dit Kipu, sans croiser quiconque. Elle prend donc l'enfant dans ses bras, bien décidée à l'emmener ailleurs. C'est encombrant, lourd, bruyant. Et ça se prend comment ? Le bébé n'en braille que plus. Finalement, une main sous les fesses du petit, l'autre contre son dos, plaqué contre elle, ça a l'air de tenir plutôt bien. Et même qu'il se calme un peu.

Fière de son larcin de larcin, elle s'imagine déjà le rendant à sa famille véritable, en héros. Elle fait quelques pas, sort de la pièce. Avant d'entendre des... gémissements ? Curieuse comme pas deux, et pas un poil intimidée par le décor inconnu, elle s'en rapproche. Entrouvre une autre porte, du pied.
Sur un lit, une dame.


Elle la regarde, par dessus l'épaule de Kipu.


Bonjour.

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Morgane
Chambre conjugale de Marcko et Morgane.

Dans la vie, tout est relatif.
En ce moment par exemple, j'en suis à me demander pourquoi le temps, pour une même personne, ne passe-t-il pas à la même vitesse.
Quand l'instant vécu est empreint de bonheur, empli de joie, auprès de personnes que l'on apprécie, il passe bien trop vite.
Quand l'instant vécu est au contraire fait de malheur, il apparait bien trop long à notre goût.

Et bien voilà... Mon sablier personnel s'est ralenti. Le temps semble s'être soudainement engourdi, égrainant ses minutes comme des heures.

Que fait-donc Apolline ? Pourquoi est-elle si longue ? Marcko aurait-il lui aussi des problèmes ? A moins que... Margot ?


Argh...

Gémissement retenu. Ne pas crier... Les plaintes ne feront pas disparaitre la douleur... A tout le moins, m'énerverai-je moi-même.

Aaargh...

Oh non, nouvelle vague lancinante... Des contractions ? Par Aristote ! Oui par Aristote, parlons-en d'Aristote... Levant mes yeux fiévreux au plafond :

C'est bien trop tôt ! Je dois en être à cinq mois environ ! Pourquoi ? Pourquoi me faire subir encore pareille épreuve ?? Cela n'a-t-il donc point suffi que de me prendre ma première née ?!

Larmes que je ravale, comme on ravalerait de pudeur en public un sanglot... Mais pour le coup ce n'est guère la pudeur qui m'étouffe, c'est ma rage que je contiens, face à ce qui me parait être d'une injustice criante. Pas encore, pas maintenant, par pitié...

Combien de temps éprouveras-tu ma foi ? Ou bien est-ce là le prix à payer pour mes fautes passées ? Un enfant mort né, cela ne suffisait donc point ? Par Aristote ! Réponds-moi !

OUIIIIIIIIIIIIIIN !


Pas vraiment la réponse que j'attendais... Mais voilà, j'ai tout gagné à divaguer, réveillant Jacob, alors qu'il dormait encore à poings fermés, probablement gavé la veille au soir par Apolline - mon lait n'étant plus très bon du fait de la grossesse en court - pour qu'il se sente rassasié et me laisse dormir un peu plus longuement ce matin.

Des cris de nouveau, provenant du dehors cette fois-ci, des coups sourds dans la porte, puis des pas dans l'escalier. Juste ciel ! Ce grincement, c'est la porte de la chambre des enfants que l'on ouvre ! Et Jacob qui hurle de plus belle ! Qui ? Qui pour enlever mon enfant !!
Alors là Aristote, tu exagères ! D'abord Emma, puis l'enfant à venir et maintenant celui que je considère comme mon fils... Ah non alors !

Silence.

Mon petit garçon s'est tu.
Vite, Déméter, mon épée, sur le manteau de la cheminée, attendant sagement que je la sorte de son fourreau.

Écartant draps et couverture, je serre les dents pour me faire silencieuse. Jambes dégagées de leur carcan de tissu : je pose un pied à terre... Arf, le gauche... Pas de chance, maraud, je serai doublement de mauvaise humeur.
Puis le droit.


Oumpf...

Gémissement non retenu, pas le temps de me lever du lit, on m'a entendue... Et la poignée de porte de tourner sous mes yeux écarquillés, laissant bientôt apparaitre dans l'embrasure de la porte une petite tête blonde derrière mon angelot brun.

Bonjour.

J'arrive à peine à ouvrir la bouche pour articuler un bonjour. C'était folie que de vouloir me lever... Les ténèbres s'emparent de moi, alors que la pièce se met à tanguer. Je me sens tomber, heureusement que je ne m'étais pas levée.
_________________
Alycianne
[Chez les de Maussac-Théran]

La dame ne va pas bien. C'est la première impression qu'elle a d'elle. Non non non, elle est enceinte, et ne va pas bien. Visage crispé, sueur aux tempes, regard de détresse. Elle est malade ?
Et brusquement, elle s'affale dans les draps. Drôle de moment pour dormir. Ou peut-être, c'est le sommeil de maladie, comme qu'elle avait Maman, avant. La fillette resserre un peu plus ses bras sur le bambin qui gigote. Partagée entre mettre à l'abri Kipu, et aider la dame, elle reste immobile quelques instants, juste histoire de s'auto-demander la marche à suivre.


- Que ferait un vrai chevalier ?
- Il ne partirait pas en courant. Il soignerait la dame. Comme les nonnes elles faisaient avec Maman, éponger le front. Et puis allonger bien, retenir la fièvre quand elle prend le corps qui s'agite dans tous les sens. Et donner à manger et boire.
- Il ferait ça, un chevalier ?
- Oui, elle pense.
- Et elle, elle devrait le faire, là ?
- Oui, elle croit.

Alors toujours calmement -il n'y a pas de quoi paniquer, voyons-, elle quitte la chambre, descend lentement l'escalier. Kipu dans ses bras la gêne un peu, mais elle n'est pas prête de le lâcher. Elle se débrouille pour le garder bien contre elle en libérant une de ses mains pour ouvrir les portes. La technique ? Se pencher en arrière, maintenir l'enfant contre elle d'un bras derrière son dos, libérer son derrière, tendre la main vers la poignée, l'actionner, et en se redressant reprendre prise sur le dodu bébé. C'est ainsi qu'elle finit par trouver la cuisine.
Là, un pichet d'eau la nargue. C'est vrai, il est beau, il est rempli, et elle en a besoin. Seulement, c'est pas si facile de remonter un pichet et un bébé en haut des escaliers. Elle s'en approche, lui jette un regard défiant.
Je vais t'avoir, Pichet. J'suis une ch'valière, moua. Namého.

Kipu, je te donne l'eau, tu fais attention.

Et de se pencher en arrière, libérer une de ses mains, saisir le Pichet d'eau, et par une manip' dont elle est plutôt-vraiment fière, elle réussit à le coincer entre elle et l'enfançon en se redressant. Ça, c'est du travail de chevalier, oui môssieur.
Donc, Pichet penche dangereusement entre elle et Kipu durant la remontée des escaliers. C'est que le petit n'y met pas du sien, la venue de l'eau l'énerve, voilà qu'il n'a plus la place exclusive dans les bras de la gamine. Les yeux écarquillés, la langue sortie, celle-ci essaie d'y voir quelque chose, derrière Pichet et Kipu. Enfin, par une chance incroyable, elle ne fait que trébucher sans tomber et arrive saine et sauve -et un peu mouillée par Pichet- en haut.

Fillette qui fait donc réapparition dans la chambrée, sacrément essoufflée.
Et avec une adresse qu'elle trouve plutôt-vraiment typiquement chevalière, elle attrape entre ses dents le bord du Pichet qui trône devant son nez, dépose comme elle peut Kipu sur le bord du lit. Puis saisit le fameux Pichet entre ses menottes, et elle s'approche enfin de la dame.


Dis, dame, c'est le sommeil de la maladie que vous avez ?

La gamine pose le pichet au sol, s'en va allonger correctement la femme. On soulève les jambes pour les remettre dans le lit, et on tourne la tête de la dame vers soi. C'est qu'elle est très malade.
Qu'est ce qu'elle font, les nonnes, ensuite, à Maman ? Elle essuient le front. Et de l'eau pour faire partir la fièvre. Voilà.

Un petit coup d'oeil à Kipu -il ne faut pas qu'il lui échappe, lui-, et elle prend le pichet, verse de l'eau sur le front de la malade.


Oups.

Elle a peut-être mis un peu trop d'eau.
Mais bon, c'est pas grave, ça lave peut-être mieux la fièvre, hein.

_________________
Morgane
[Dans les pommes, la de Maussac-Thézan]

Il fait noir.
Si noir, soudainement.
Où suis-je ?
J'ai chaud.
Si chaud, terriblement.

Les bruits autour de moi me parviennent, comme étouffés.
J'ai beau tendre l'oreille, je n'arrive pas à deviner ce que la petite fille fait en ma maison.
Je n'entends plus Jacob, mon coeur s'étreint.
Est-elle partie ? S'est-elle enfuie ? Mon fils !

Le temps, une fois de plus, a suspendu son vol.
Je me sens en dehors, j'en ai perdu le nord.

Que l'on me rende ma boussole, ma rose des vents.
Besoin d'un guide dans cette immensité obscure.
Que je retrouve la lumière, comme en une renaiss...


Schplouf !

Réveil humide.
Réveil en sursaut.
De l'eau plein les narines.
De l'eau plein la bouche.
Je tousse.
J'éructe.
Je cherche mon souffle.
Par Aristote, je ne m'étais pas attendue à cela !

Mes yeux se posent sur la petite fille, pichet toujours en main.
Je la regarde, qui est-elle ?
Froncement de sourcils. Je l'examine ou du moins je m'y emploie.
Son visage ne m'est pas inconnu...
Est-ce un ange ?
Juste ciel, mon ange ?!


Jacob ! Jacoooob !

Je me redresse, trop rapidement au goût de mes esprits qui, à peine retrouvés, manquent bien se faire la malle à nouveau.
La pièce tangue, douce valse, et du coin de l'oeil, j'avise mon bambin.
Il est là !
Il est là !
Dieu merci, il est là !
Il gazouille, il semble aller bien, il gigote, il... il...

Je tends une main vers lui, il est si proche du bord, l'autre s'agrippe à la capeline de la gamine.


Attention... à... Jacob...
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Mariealice
Bon visiblement cela ne se passait pas bien du tout comme elle l'avait pressenti en voyant les visages de Marko et de la servante. Messes basses de la seconde au premier tandis que Stephandra et le sieur Croxanvic, rencontré voici peu en ville, arrivaient.

Et bien je ne puis vous assurer quoi que ce soit tant qu'ils ne l'ont point visitée mais il n'y a pas de raison.

Difficile équilibre entre ne pas donner trop d'espoir sans savoir de quoi il retournait et réalisme. Une femme enceinte courrait des risques. Pour elle, pour l'enfant, et ce jusqu'à la naissance. Les douleurs ressenties n'étaient clairement pas normales, cela elle en était certaine.

Et bien on va commencer par passer devant la forge de mon époux, c'est le plus proche. Nous verrons s'il se trouve sur place ou pas.

D'autorité et sans attendre elle prit la direction de celle-ci, entrainant dans son sillage le petit groupe.
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Marcko
Rassuré par la proximité annoncée du médicastre, forgeron et époux, le visage de Marcko se décontracte mais reste soucieux.

Allons-y vite oui, nous vous suivons Dame.

Plein d'entrain, avec l'espoir que l'homme de soin saura rapidement intervenir, le vigneron ne cesse de penser à sa mie, laissée seule. Il s'en inquiète, ne faudrait-il pas déjà la rejoindre ? Il voudrait pourtant s'assurer que le médicastre se mette bel et bien en chemin, une fois trouvé. Apolline pourrait ? D'ailleurs la petite est toujours toute contre elle. Machinalement, il tend les bras vers la nourrice, afin que Margot lui soit remise.

Hey là, petite intrépide, maman ira très vite mieux hein ? Le sourire rassurant d'un père, la volonté de la protéger, si petite... Il lui donne tout simplement ce qui est son droit, la chaleur d'un foyer, des parents fiers de ses petits pas, la sécurité d'un cocon...

Et Jacob ?..
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Marcko de Maussac-Thézan
Croxanvic
Dites... Si on a besoin d'un médicastre, c'est qu'il y a quelqu'un qui va mal... Or j'ai comme qu'i'dirait quelques concoction de plantes plutôt efficace. On pourrait toujorus essayer non? Elles sont pas de moi, mais je garantie le résultat!

Il sourit à la compagnie.

Pendant que vous allez chercher le médicastre, quelqu'un m'accomapgne-t-il là où il faut, pour alléger les souffrances?

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L'amour est dangereux, dit-elle.
Très, fit l'ange. Et alors?
--Apolline_petiteau


[Dans les rues de Sémur, à la poursuite de dame Marie Alice]

Hey là, petite intrépide, maman ira très vite mieux hein ?

L'patron a pris s'princesse dans ses bras, histoire de la rassurer... Faut dire, à vire* eus' moue, la p'tiote est perturbée... Doit pô bin comprendre quôqu'ch'est qui s'qui s'passe ichi... Mais sin père, il a l'truc pour la consoler, j'sais pô à quoqu'ch'est dû mais il sait y faire.

Et Jacob ?..

Jacob ? Vous inquiétez pô pour eul' petiot, il dormot comme un braf' quand j'suis partie et vu comment que j'l'ai gavé hier soir... M'est avis qu'cha ira 'core quèqu'temps.

J'essaie mi auchi de rassurer l'patron. S'n épouse, ch'est l'prunelle eud' ses noeuls... Y supporterot pô d'la perd'.

Cha fait un mois environ que j'dois compléter les têtées, pour Margot comme pour l'pouchin. Eul' lait de dame Morgane est pu très nourrissant... J'li ai dit, mais elle voulot continuer quand même...

Not' troupe avance bin, tellement bin, que j'dois accélérer l'pas pour rester à la hauteur du patron... Ch'est là qu' j'entends c'ti qui ch'est pô présenté parler de concoctions.

J'fronce mes sourcils... Cha m'semble pô être c'mot là que j'cherchos un peu plus tôt...


Pendant que vous allez chercher le médicastre, quelqu'un m'accompagne-t-il là où il faut, pour alléger les souffrances?

J'ma rapproche du patron pis j'y dis tout bas :

Faites attention m'ssire Marcko... Y parlot d'enterr'mint t'aleur, c'gars là... Si cha s'trouve, ch'est du poison qui s'trimballe... Vous voulez qu'j'aille au ch'vet de dame vot' épouse ou vous préférez vous y rendr' afin d'surveiller l'messire et d'ramener la princesse auprès de s'mère ?

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Alycianne
Nous disions, Oups. Enfin, plus si Oups que ça. Puisque l'eau marche. L'eau marche ! Eh oui, la dame s'est réveillée. Beaucoup d'eau, ça ne marche que mieux, alors.
Peut-être, peut-être... Qu'elle aurait dû lui donner autant d'eau, à Maman. Elle se serait réveillée plus vite. Et elles auraient pu partir ensemble Loin. Parce que bon, Loin, c'est un peu nul, comme direction. Ben oui, personne il sait vraiment où c'est !


Jacob ! Jacoooob !


Le rauque murmure de la femme la fait revenir à la réalité. Cette dernière s'est redressée, et l'agrippe par la cape. Eh ! Nan mais ! Elle semble tendre la main vers Kipu.

Attention... à... Jacob...

Jacob ? Mais qui est donc ce Jacob ? Pourquoi elle en parle ? Jacob il est méchant ? Jacob il est ici ? Et Jacob il faut faire attention ? Mais, elle connait Kipu ? Pourquoi n'a-t-elle rien dit ? Et le rapport avec Jacob ?
Soudain, tout s'éclaire dans la caboche de la gamine. C'est qu'elle est pas idiote, hein.


Oui oui, j'ai compris, moi. Jacob c'est lui qui a volé Kipu. Mais il faut pas s'inquiéter, Kipu, moi, je le ramène à sa vraie famille.


Petite pause. C'est vraiment horrible de voler un bébé. Et le ramener, par contre, ça c'est de la mission de chevalier, peut-être même légendaire !
Elle jette un regard à l'enfant, s'en rapproche, le prend dans ses bras. Non, elle ne l'a pas fait pour prévenir le risque de chute du bébé, mais plutôt pour faire une grand sourire à la femme.


Regardez comme je tiens bien Kipu !


L'enfant s'agite, tend un bras en gazouillant vers sa mère adoptive. La fillette revient donc au chevet de celle-ci.
Et, une autre pensée vient de se faire place dans son esprit, lui faisant froncer les sourcils.


Jacob il vous a volé aussi ? C'est pour ça vous êtes ici ?

Et d'ajouter aussitôt : Moi je suis forte, mais je peux pas vous porter, hein. Il faut peut-être vous sauver toute seule.
Ou sinon, je peux aller chercher un autre chevalier.

Vous voulez ?

La fillette n'a pas , mais alors pas du tout conscience de l'état de la jeune dame. Ah, oui : pour qu'elle comprenne, il faut que l'on lui dise. Sinon, ses déductions typiquement chevaleriques -et elle le sont toujouuuurs- proviennent plus de son imagination que de la simple logique.

C'est donc parfaitement à l'aise qu'elle se tient là, dans une maison dans laquelle elle n'a jamais mis les pieds, tenant un enfant qu'elle ne connait à peine, et parlant à cette femme, souffrante, comme si rien n'était aussi habituel.

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Mariealice
[A la recherche du Gardon, troupe sur les talons]

Marie marchait d'un bon pas, jetant de temps à autre un regard sur les gens qui la suivaient pour ne pas les perdre. Elle n'osait poser plus de question, d'ailleurs sauraient-ils lui répondre? Elle savait certaines choses sur la médecine, avait été formée mais n'aurait jamais la prétention de se prétendre médicastre et de tout savoir soigner. Ni même de tout savoir diagnostiquer. Ce fut sans doute ce qui lui fit froncer les sourcils et se tourner vers Croxanvic.


Euh.. Avant d'aller donner des potions dont vous ignorez la composition ainsi que la raison des douleurs et donc sans savoir si cela ne risque pas d'aggraver le mal plutôt que de le soigner, il faut qu'un homme de science l'examine et puisse dire ce qu'il en est. J'en ai vu des gens pensant bien faire avec pour résultat au final de jolis dégâts. Enfin c'est à messire Marcko de décider.

La brune ne mâchait pas souvent ses mots, surtout quand danger il y avait et là elle pressentait que c'était le cas. Sa main se posa sur la fibule qui ornait sa cape et un doigt vint tapoter l'argent.

Tours et détours dans le village jusqu'à trouver la forge cherchée, la Vicomtesse s'engouffra dans l'établissement, retrouvant d'un coup la chaleur et l'odeur de feu et métaux propres à cet endroit. L'apprenti de Flaiche était devant le feu qu'il activait.


Bonjour Jean. Aurais-tu vu mon époux?
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Croxanvic
Croxanvic haussa les épaules aux dires de Marie.

Vous vous y connaissez mieux que moi, alors je ne fais rien. Mais bon, je vais rester quand même, voir si je peux donner un coup de main!

Il reprit sa course à la suite du petit monde.

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L'amour est dangereux, dit-elle.
Très, fit l'ange. Et alors?
Morgane
[Sortie de l'inconscience, la compréhension un poil dans les choux]

Oui oui, j'ai compris, moi. Jacob c'est lui qui a volé Kipu. Mais il faut pas s'inquiéter, Kipu, moi, je le ramène à sa vraie famille.

Je ne comprends pas... "Kipu"... Cette petite aurait-elle rencontrée Marko, pour ainsi connaître le surnom dont le garçonnet avait affublé le bébé ?

Sa vraie famille ? Qui ? Comment ? Où ?

Froncement de sourcil, soupir d'incompréhension... J'ai l'esprit en vrac, la gorge sèche, le front chaud.
Par Aristote, je n'avais pas prévu qu'on me reprenne si tôt celui qui est entré en notre maisonnée comme un fils voilà déjà plusieurs mois...


Regardez comme je tiens bien Kipu !

La voix de la fillette me sort de la douce torpeur dans laquelle je sombre à nouveau. J'essaie de garder les yeux grands ouverts... "Kipu"... Jacob... gazouille, déjà ses petits bras se tendent... Oh comme je voudrais te prendre dans les miens, petit être de mon coeur.

Jacob il vous a volé aussi ? C'est pour ça vous êtes ici ?

Jacob ? Volé ? J'ai du mal à suivre cette conversation aux frontières de ma réalité. Les phrases fusent, la petite m'interpelle, me questionne, me raconte des choses...

N... Non... Nous n'avons pas volé Jacob... C'est dame Linon, qui nous l'a confié... Par Aristote, jamais nous ne volerions un enfant. Quelle drôle d'idée !

Nouveau sujet de conversation, on passe du coq à l'âne, nouvelle question...

Moi je suis forte, mais je peux pas vous porter, hein. Il faut peut-être vous sauver toute seule.
Ou sinon, je peux aller chercher un autre chevalier.
Vous voulez ?


Me porter ? Me sauver ? De qui ? Mais qu'est-ce qu'elle raconte ? Argh... Nouvelle contraction. Désormais j'en ai la ferme conviction, ce ne peut être que ça...

Je laisse échapper un gémissement...

Je... Comment t'appelles-tu, petite ? ton visage ne m'est pas inconnu... Dis m'en plus sur la famille de Jac... de "Kipu"... Tu - Argh... - tu connais son père ?

Visage qui se crispe, parler... encore parler... ne pas penser à la douleur, prier... simplement prier qu'Apolline ramène vite mon époux auprès de moi.

Marcko... Où es-tu ? Apolline, que faites-vous donc ?
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Flaiche
[Forge du Gardon]

Bondiou d'fournaise ! L'aiguisage de hache terminé, faut apprendre à les fabriquer d'un bout à l'autre. Allumer le brasier, le faire monter en température pour chauffer le métal, jusqu'à le faire fondre, obtenir une sorte de pâte orangée, lui donner une forme bien précise, et la refroidir d'un coup, faisant jaillir de l'eau de grandes bouffées de vapeur s'élevant dans tou la pièce avant de disparaitre. Réchauffer, et frapper, frapper, et frapper encore. Recommencer sans cesse, jusqu'à obtenir la forme parfaite.
Mais pour tout cela, il fallait avoir l'oeil, connaitre les trucs, les astuces, le savoir faire qui permettait tel l'alchimiste changeant le métal en or, de transformer un abrupt kilo de fer en un outil de bonne facture, solide et efficace. L'expérience ne trompait, et si l'affutage n'avait désormais plus de secret pour l'apprenti, il était clair que le maitre n'avait pas encore livré tout on savoir. Mais pour cela, ce dernier n'était pas avare. Après tout, il valait mieux, c'était leur gagne pain à tous les deux qu'il faisait tourner de ses connaissances. Quoi que, lui avait surement d'autres revenus...parait même qu'il est vicomte, mais ça le Jean, il n'a entendu que les rumeurs. Il ne lancera pas lui même le sujet, acune envie de fâcher le patron, pas qu'il se fâche vite, mais ce n'était pas ses affaires, donc il n'irait pas s'en mêler. Il aimait trop sa place, il aimait trop son métier, et puis, avec ça, il ne ressombrerait pas dans l'alcool et l'argent facile.
Les yeux se lève de la fournaise en préparation, ils s'écarquillent devant le petit groupe qui s'avance. La femme du patron en tête, sacrée bout de bonne femme que celle la, les autres suivant de près. Bref salut du Jean, elle est comme chez elle, si elle veut quelque chose, elle trouvera, ou demandera. Ben tiens, d'ailleurs....


B'jour m'dame Marie. Vot'mari ? Sur que jl'ai vu. L'est derrière, en train de vérifier mes derniers aiguisages. B'gez pas, val faire v'nir.

Et de beuglez comme un sonneur:

M'sieur Flaiche, y a la patronne qui vous d'mande !

n bruit sourd, un mouvement de siège, quelques instants de silence, et le gardon apparait, sourire aux lèvres. Levée de sourcil à voir tout ce petit monde devant sa forge. Au vue des mines inquiètes qui se dessinaient derrière son épouse, il ne fallu que quelques secondes au gardon, habitué à être appelé a n'importe qu'elle moment de la journée pour divers maux à s'occuper, pour deviner ce qui se tramait.

Que se passe t'il amour ? Quelqu'un a besoin de soins urgents on dirait non ?
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Mariealice
Légère grimace en entendant l'apprenti hurler le nom de son époux comme un maquignon sur un champ de foire. Il était gentil, apprenait bien d'après Flaiche mais avait la fâcheuse habitude de pousser sa voix souvent. Elle articula un merci à son attention puis s'approcha du Vicomte lorsqu'il fait son apparition.

Oui, un souci. L'épouse de messire Marcko, Morgane, est enceinte et il semble que cela ne se passe pas bien. Leur servante s'inquiète pour elle. Je l'avais moi-même vu en taverne et elle se plaignait de maux de ventre.

Tout en parlant, Marie montrait de la main de qui elle parlait sans prendre vraiment le temps de faire les présentations. Elle se rendit compte qu'elle avait un peu monopolisé la conversation et rougit quelque peu.

Mais je pense que messire Marcko pourra mieux t'expliquer tout ceci.
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--Le_chat.


[Dans l'aaaantre de la bête, au 7]

Il a l'arrière train planqué sous un meuble, le chat. Une commode en bois à dire vrai.
Museau au vent, il hume l'air, le chat ; tout en prenant garde à rester bien caché.
Une odeur... Du lait... Du lait caillé... Jacob.
Une autre odeur... Hum... Une odeur inconnue !
Un intrus.
Un intrus sur SON territoire. Pff manquait plus que ça.

Que faire ? Rester camouflé au regard du commun des mortels et se laisser envahir ou sortir - 'tention, prudente la sortie... - et fureter de ci de là à la recherche de l'envahisseur. Peut-être même bien le chasser à coup de griffes.

Difficile de se décider, le chat est encore un peu chaton.
Voyez comme il a la moustache qui frise de curiosité !
Mais il sait aussi combien il faut se méfier des plus gros que lui... Suffit de voir comment la boule sans poil qui marche à quatre pattes comme lui est un redoutable adversaire.

Une patte en avant...
Une autre en arrière...
Mouv'ment sur l'côté...
Mouv'ment d'l'autre côté...
La tête sort finalement de dessous le meuble, et le chat se décide à avancer, ventre à terre.
Suivre l'odeur. Suivre encore et toujours l'odeur... Hésiter entre l'escalier et l'autre chambre. Décider que l'odeur n'est pas assez forte dans l'escalier et par la porte entrouverte de la pièce d'à côté jeter une prunelle bleue.

Aïe ! Une tête blonde... Margot ! Panique à bord ! Vite ! A la tanière, et en urgen... !

Minute papillon... L'odeur était in-co-nnue et la tête blonde martyrisatrice de queue en panache ne se tient habituellement pas sur deux pattes.
Moustache qui frise à nouveau, demi-tour de l'animal qui mène la curiosité un peu plus loin, jusqu'à oser pousser la porte du plat de sa tête pour accentuer l'entrebâillement. Oui, c'est qu'elle est costaude, la p'tite bête.

Plus de doute, pas de Margot dans les parages. Mais qui est-elle alors ? Amie ou ennemie ? Telle est la question... Référons-nous alors au tableau des pours et des contres de sire le chat :

1/ Tout ce qui marche à deux pattes = gentil.
Argument étayé par le grand blond comme un ballot d'paille, la naine brune qui r'ssemblera bientôt à une barrique et la vieille chnoque.
2/ Tout ce qui ne marche pas = gentil aussi.
Meilleure illustration : l'avorton.
3/ Tout ce qui marche à quatre pattes = méchant.
Cf. la boulette sans poil.

- Tout ce qui est très grand = gentil.
Cf. 1
- Tout ce qui est p'tit par rapport aux trucs grands mais plus grand quand même que lui qui est vraiment p'tit = gentil.
Cf. 2
- Tout ce qui est entre les deux = méchant
Cf. 3


Zut de flûte... faudrait un troisième critère pour définir si c'est une amie ou une ennemie parce qu'elle a beau marcher à deux pattes, elle est une "entre deux".


Rrrrr Rrrrr Rrrrr...

Ronronnement d'agacement. L'est pas plus avancé, le chat.

Miiiiiiiiiiaou !!! (
1/ tout ce qui est blond = méchant.
Meilleur exemple de cela : Margot
mais...
1bis/ tout ce qui est blond = gentil.
Cf. l'homme de la maison...


Schcrrrrr...

Le chat crache d'énervement. Mieux vaut ne pas prendre de risque. Retour à la tanière, et vite !

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Quand Margot n'est pas là, c'est le chat qui danse.
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