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[RP]Vipères & co en vadrouille.

Maleus

[Le vent n'emporte pas les pensées]

Plage de Honfleur, veille du depart.
Eh oui, juste la veille, c'est qu'il aurait préféré partir ce jour-ci mais il avait fallu que sa belle et le fils de cette derniere se trouvent un p'tit boulot journalier sans demander ce qu'il en etait du depart...
Rien que d'y penser, le sang du borgne commence à bouillir dans ses veines...il doit déjà faire avec les absences répétées de sa belle, en plus de ça voila que le depart est retardé par manque de bon sens alors que le risque de proçès pese sur les têtes de certains...

Grand soupir..l'a l'impression que tout va mal le cyclope..l'impression que rien n'a de sens et que surtout rien de va dans le bon sens.
Ca lui pese fortement sur la caboche tout ça...
Pourtant il devrait pas se plaindre, sa vie est assez réussie, faut prendre en compte le fait qu'il dirige une compagnie de mercenaires connue dans le royaume, vieux projet qui a pris forme avec l'aide d'un vieux compagnon d'arme colossal..
Oh oui il est fier, c'est pas ça le probleme, y'a un manque qu'il ne serait expliquer...
Il a une belle aussi, c'est que depuis un moment il ne croyait plus à ça..l'amour, tout ça, vaste connerie qu'il aurait préféré oublier pour de bon.
Mais la vie ça marche pas comme ça et quand le p'tit cupidon lui a tiré une fleche en travers de la gueule l'a fait comme tout le monde le grincheux, l'a succombé.
Et maintenant l'fruit d'un amour partagé va bientot pointer le bout de son nez.
Un gosse, ou une peut etre..boarf le resultat est l'même, ça reste un rejeton..le fils ou la fille du grincheux, quoi qu'un p'tit gars c'est mieux, ça permet de faire durer le nom de famille...nom d'une famille de la petite noblesse bretonne, famille dont le premier du nom portait le très joli surnom de "couard"...d'ailleurs les connaisseurs en héraldique verront sur le blason famillial que le griffon est lui même couard..comme son maitre.

Vent salé qui vient mordre le visage du Mal', qui le fait sortir un instant de ses pensées mais pas totalement bien entendu..le vent n'a pas ce pouvoir..qui l'aurait d'ailleurs.

L'oeil gris du borgne passe en mode observation, dur de le reconnaitre mais cette plage est belle..normande mais belle.
La Normandie bordel..lui qui refusait jusque maintenant de foutre un pied dans ce duché...l'y voila tout entier juste pour faire plaisir à sa belle.
Mais sa belle où est-elle?
C'est que la voir se revele presque aussi compliqué qu'une quête du Graal pour novice...Heureusement quelques nouvelles lui parviennent des autres voir même du fils de cette derniere.
Elle va bien, elle profite de son gosse...tant mieux, c'est le but.
Mais lui dans tout ça..pas grand chose, sa compagne ressemble à un songe et la seule fois où il est parvenu à la voir, sa tristesse a été considérée par Miss comme une agréssion...
Comme dirait Mira "Ah bah là..on la revoit plus avant un moment"

Ah la Mira, insolente et obéissante en même temps, la protégée et protectrice de la Amb', pas très ancienne dans la compagnie mais pourtant bien integrée dans la troupe.
Une bonne recrue pour le borgne même si bien sûr il ne lui dira pas, coeur d'or enfermé dans une coquille aux milles piquants voila ce qu'est Maleus...un presque foutu psycho rigide, de multiples defauts bien mis en avant qui font peut etre d'ailleurs son charme...

Enfin n'oublions pas la p'tite Trella..enfin petite...déjà quinze piges, une ado..c'est là que l'borgne se rend compte qu'il a perdu depuis bien longtemps la course avec le temps...courrez aussi vite que vous l'voulez il vous rattrape tout le temps..il vous nargue..il vous indique qu'au bout du chemin c'est la fin...
Bref la Trella, Trella d'Assay maintenant qu'il l'a adopté...d'ailleurs le Mal' se demande se qu'en penserait l'andalou..aucune idée de la réaction que doit avoir el toro là où il est...mais l'borgne pense que c'est une bonne idée...depuis le temps qu'il veille sûr elle alors que la Natt, pourtant toujours en vie, n'a jamais cherché à s'en occuper.
Non c'est un bon choix...

Le grognon fouille dans sa poche de mantel et en sort la baguouze zokoïste...
Non, pas la sienne qui maintenant ne quitte plus son doigt...mais celle qu'il reserve à son ado'pté.
Elle a grandi la gamine, elle a fait ses preuves depuis qu'elle est toute petite...toute les qualité pour devenir membre de la zoko sont réunies dans ce petit bout de femme.

Il fait tourner l'objet dans sa main...il a laissé un message aux autres pour leur indiquer qu'il s'est refugié sur la plage, peut etre qu'elles viendront troubler sa méditation...et si c'est le cas il en profitera pour passer au doigt de Trella le symbole qui la liera au reste de la troupe jusque la mort...

En attendant, le cyclope se replonge dans ses pensées, dans ses doutes, dans ses peurs...car hélas, le vent n'emporte pas les pensées.
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Miramaz

[La veilleuse veille]

Elle avait vagabondé dans la ville toute la matinée, finissant ses préparatifs pour le départ du soir avant de partir à la recherche de la petiote pour les dernières consignes, c'est ainsi qu'elle s'était retrouvée dans la campagne honfleuraise, observant les paysans au travail, bien contente d'être plus libre qu'eux. D'humeur légèrement mélancolique comme à chaque fois qu'elle s'éloignait de son duché, elle cheminait lentement, laissant son regard balayer distraitement les environs, ses pensées la menant loin d'ici.

Pensées qui revinrent à la réalité quelques instants après que ses pieds aient stoppés toute progression, le regard fixant deux silhouettes au loin, silhouettes plus que familières arrachant une grimace à la Prunette. Sans un mot elle s'éloigna, retournant rapidement vers l'auberge ou ils logeaient tous, n'y trouvant pas celui qu'elle cherchait elle lui laissa un mot, le prévenant de la situation avant de repartir en ville pour passer sa mauvaise humeur.

Plus tard, après s'être calmée en invectivant toute personne qui ne trouvait pas grâce à ses yeux, faute de pouvoir s'en prendre aux véritables responsables de son agacement elle était retournée à leur pénates, trouvant le lieu désert une fois de plus, seul un mot laissé dans un coin attira son attention, le borgne était sur la plage. Devinant l'humeur dans laquelle il devait être, et n'ayant rien de mieux à faire elle alla le rejoindre, autant pour s'assurer qu'il n'allait pas partir sur un coup de tête que pour lui montrer un soutien discret.

Arrivée sur la plage, elle marcha directement vers son chef, n'essayant pas de se faire discrète mais sans vouloir le déranger non plus, elle se laissa choir sur le sable, quelques pas derrière lui, ayant pris soin de se placer du côté de l'œil valide de Mal', qu'il puisse l'apercevoir sans gêne. Les mains plongées dans le sable pour s'amuser avec cette matière si fluide, elle détaillait le profil du penseur, se contentant d'un hochement de tête pour le saluer. Réprimant les questions qu'il y a peu elle aurait posé juste pour l'embêter, juste pour rompre le silence mais depuis son retour parmi eux elle avait appris à se taire, profitant d'un moment auprès de cet homme qu'elle appréciait plus encore depuis qu'il se laisser aller à dévoiler ses sentiments.

Esprit qui s'agite à nouveau pour pallier à l'immobilité de la langue, la jeunette imagine le voyage à venir, les retrouvailles avec la troupe -la famille comme dit Tonton Mal'-, les itinéraires possibles se déroulant sous ses yeux sans qu'elle ait besoin de lire sa carte, Mira rêve et espère sans rien demander se laissant porter par les ordres qu'elle ne conteste même plus. Les mains s'agitent en même temps que les pensées, remuant le sable comme les autres remuent les sentiments, et sans que l'apprentie s'en aperçoive le sable vole autour d'elle, emporté par le vent vif.
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Zoko ad Eternam .. Adieu Fab'

Estrella.iona

Ouilleuhhhh !

Trella avait trouvé un petit coin tranquille sur un muret près de la place du village. Elle avait le genou droit tout endolori ... L'espèce de blond, le Mathias là, avait osé lui balancer un vicieux coup de pied ! Sale mouflet va. Que les gosses de sept ans sont insupportables ! Mais il allait voir celui là. Trella lui aurait bien fichu une torgnole en bonne et dûe forme pour lui apprendre qui c'est la chef - l'a quinze ans quand même, une grande fifille -, mais cette manoeuvre pourrait s'avérer plus que risquée ... Miss lui en voudrait certainement. Et vu le taquet que lui avait collé Mal' quand elle avait souligné le fait que Mathias était joufflu et grassouillet ... Elle n'osait pas se demander ce que ça serait si elle répliquait violemment. Donc la pauv' Trella était condamnée à subir les coups de pieds de la demi-portion ... Triste sort.

Mais il y avait des problèmes de plus ample importance que le moufflet récalcitrant ... La Normandie c'est bien, mais à p'tite dose. Trella qui y avait vécu ses quatre premières années avait oublié combien les normands étaient ... étranges. Soit, lorsqu'elle était petite, elle n'avait connu qu'eux donc n'avait pas soulevé de bizzareries, mais bon ... Quand on grandit, on s'aperçoit de plus de choses ...
C'est comme cet espèce de roux là. C'est bien connu que les roux sont maléfiques. Enfin les roux sauf Jules, parce que Jules c'est pas pareil. C'est un roux bien. La pauvre Trella avait donc dit à ce roux qu'il était maléfique ... Boarf, ça ne lui a absolument pas plus et cette étrange créature s'est mis dans une rage indescriptible ... Sous les yeux ébahis de la gamine-plus-vraiment-gamine. Ca devait être un truc de normands.

Sur son muret, Trella pensait, et ses idées se suivaient et ne se ressemblaient pas ... Qu'est ce qu'on mange ce midi ? Ah, j'vais essayer de choper une miche de pain au marché. Et si je me débrouille bien, je pourrai en choper deux sans que le marchand me voie ... Tiens ça me fait penser que j'ai vu personne aujourd'hui. Ils doivent se promener et visiter. Si j'allais visiter le Poitou un jour ? J'pourrai en brûler deux trois, ni vu ni connu. C'est bien ça, les bûchers ... D'ailleurs, ça manque de bois dans le coin, j'trouve. Fait froid dans les tavernes, les gens ils font pas de feu ... Pis y a trop de tavernes. Les gens ils les construisent et ils s'ent occupent même pas ... Même pas de calva dans leurs tavernes. Non mais c'est trop du n'importe quoi. Aie qu'est ce que j'ai mal au genou ! J'vais le tuer. J'vous jure j'vais le tuer. Enfin, l'étriper. Le pendre ... Le lapider. Le fouetter... Non, le giffler ... Bon je me contenterai de le gronder.

Trella se leva, défroissa ses habits et posa les yeux sur ses nouvelles bottes ... Rouges ... Ah le rouge. La couleur de son père ... Dès qu'elle voyait du rouge, ses pensées se tournaient vers lui. Qu'est ce qu'il lui manquait ... Le temps avait passé, mais il était toujours présent dans sa tête et dans son coeur ... Malgré son absence, elle ne s'était jamais sentie abandonnée grâce à Mal'. Il s'était occupée d'elle comme Fab l'aurait fait. Et Trella lui en était extrêmement reconnaissante. Puis maintenant, c'était Estrella d'Assay ... Une vraie famille pour la p'tite brune devenue blonde, avec un tonton, une Miss, un Mathias, un futur Bébounet, et la Zoko ... Une grande famille à laquelle Trella voulait à tout prix apartenir depuis son plus jeune âge ... Le mercenariat c'était sa passion, de toutes façons ... On ne se refait pas.

Elle se dirigea d'un pas qui se voulait trainant vers l'auberge où ils s'étaient installés. Les ados sont susceptibles, vexants, muets, nonchalants, irritants, mais par dessus tout, ils sont mollassons. Et Trella n'échappait bien sûr pas à la règle. Entrant dans l'auberge, elle vit le petit mot qui signifiait que Mal' était à la plage.

La plage ... La ciel, le sable, l'eau à perte de vue ... Un splendide paysage pour toute personne normalement constituée ... Mais Trella trouvait tout ce qui était paysage, nature, beauté d'un ennui mortel ... Néanmois la mer lui rappelait un souvenir qui était gravé dans sa mémoire. Lorsqu'elle avait quatre ans et que sa mère était venue la chercher pour l'emmener en Anjou ... Elles s'étaient assises sur le sable et avaient regardé la mer, et bébé Trella maintenant devenue grande avait ce bruit, le bruit des vagues déferlant sur les rochers, un bruit sourd qui se répétait, et qui grondait dans ses oreilles à chaque fois qu'elle pensait à son enfance, peu importe où elle se trouvait ...

Chassant ces pensées de son esprit, Trella reposa le mot et sortit de l'auberge, filant vers la plage qu'elle n'avait pas encore vue depuis leur arrivée. Faut dire que Trella ne savait tout bonnement pas si elle savait nager ... Elle pensait que oui, cela avait vraiment l'air d'un jeu d'enfant.
S'approchant de plus en plus, elle distingua deux silhouettes ... Celle de son oncle, et celle de Mira légèrement en retrait. Elle se dirigea vers eux, s'arrêtant à quelque endroits pour ramasser des coquillages, enfonçant bottes dans le sable pour le faire voler, tournicotant sur elle même ... Pas des plus discrètes, la p'tite blonde.

Salut vous deux !

Elle se laissa tomber dans le sable aux côtés de Mira et déposa ses coquillages devant elle ... Un vrai bébé parfois. Elle se mit en devoir de les trier par taille, forme, couleur, quand elle releva la tête pour demander :

Alors, quoi de neuf ici ?
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