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[RP]Le droit de passage

Ledzeppelin
Led avait la tête dans ses mains et n'arrêtait pas de ruminer sur les terribles accidents qui sont arrivés dernièrement. C'est sûr que les Provençaux ont été acculés à faire une guerre pour la première fois. Peuple pacifique qui jamais n'a agressé quiconque, ils commettent des erreurs terribles. La Comtesse s'en veut et pourtant les innocents tués par les provençaux sont bien moindre que tous les voyageurs tués par les faucheurs qui suivent les armées d'invasion.

Yvain le secrétaire d'Hersende fait intrusion dans son bureau :


- Comtesse ! Mille pardon de vous déranger .... Hooo ! Mais le jour est tombé on y voit plus rien. Je vais faire allumer les flambeaux.

Après avoir crié un ordre dans le couloir, Yvain poursuit :

- Il y a içi l'Ambassadeur du Bourbonnais-Auvergne qui demande à être reçu par vous ou la Marquise. Sa Majesté étant absente pour un moment encore, voudriez-vous le recevoir ?

Avec un petit sourire triste elle se dit que au moins un est arrivé entier ...

- L'ambassadeur du Bour ... Lanfeust ? Mais bien sûr ! Quel plaisir ! J'étais prévenue de son arrivée mais pas si vite. Il a brûlé les étapes comme je le connais. Allez ! Vite ! Vite ! Ensuite vous veillerez à son installation au château si il le désire ou ailleurs sinon, mais veille à son confort, c'est un ami.

A son entrée, elle lui sourit gravement. Elle sait qu'il doit y avoir une grosse part d'incompréhension face aux événements. Mais elle était prête à expliquer ce qu'il fallait et assumer aussi.

- Bienvenue en Provence encore une fois cher Duc !
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Hersende
[Aix, taverne de L'Oustalarié provencau]

La porte de la taverne plutôt déserte en cette heure tardive s'ouvrit brusquement. Un garde aux couleurs marquisales entra dans la salle, jetant un regard circulaire, avant de s'effacer pour laisser pénétrer la personne qui le suivait. Hersende repéra immédiatement Sofio attablée dans le fond de la taverne, quoiqu'elle ne l'eût jamais encore rencontrée. La jeune femme s'était installée un peu à l'écart, comme si elle ne souhaitait pas se mêler aux rares Provençaux présents, dont les éclats de voix dus à l'alcool qui coulait des tonneaux s'étaient brusquement tus à l'entrée de la Marquise.

Indiquant d'un geste de la tête à ses hommes de l'attendre à l'extérieur, Hersende s'approcha de la superbe rousse et s'assit à sa table.


Dame Sofio... Je suis venue vous informer d'un terrible accident. Alors qu'ils passaient devant Aix et avaient déjà quasiment franchi sans encombre nos lignes, trois de vos hommes ont été pris pour cibles par une armée qui n'aurait jamais dû croiser leur route. Ils sont gravement blessés et ont été rapatriés à Forcalquier avant que j'en aie été avertie. J'ai aussitôt demandé par pigeon au maire de leur faire prodiguer des soins et de veiller sur eux, mais je vous avais promis devant Aristote leur passage sain et sauf... Je suis atrocement désolée.


Anxieuse, elle guettait les réactions de la jeune femme.
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Hersende de Brotel, Marquise des Alpes Occidentales
--Lanfeust_
Le Duc et consul patientait tranquillement au château d'Aix dans un salon d'attente où circulait beaucoup de monde : des conseillers ducaux, des militaires, des nobles... Tous venaient voir celles qui dirigeaient toujours la Provence.

Le fait d'être ambassadeur lui permettait d'accéder à des lieux que d'autres ne verraient jamais, que d'autres souhaiteraient conquérir.

Le Bourbonnais Auvergne n'était pas intervenu durant cette guerre, pas officiellement en tant que duché mais certains auvergnats avaient choisis de suivre l'appel du Roy, il ne pouvait donc se résoudre de les abandonner quoiqu'il puisse penser d'une telle guerre dont le résultat restait pour le moment bien vague.

On lui fit apporter une missive durant son attente, tiens pas de sceau non plus, peut être Sofio. Il déroula le parchemin et fut surpris là aussi de lire Ninon son ancienne ambassadrice et plus encore en voyant l'affiche qui était jointe, Sofio était dans un beau pétrin.

Voilà qu'on lui demande d'entrer, la Comtesse allait le recevoir, cette comtesse qu'il connaissait depuis longtemps surtout en tant qu'homologue et cela l'attristait de voir son royaume en guerre contre eux, il avait vu cette guerre du Berry lorsqu'il y a lancé le BA et ce à quoi elle avait aboutit...

Elle semblait un peu fatiguée, il s'approcha et s'inclina.


Votre Grâce, je vous remercie de me recevoir malgré les évènements et le temps qui doit vous être précieux.

Je suis ici pour discuter du sort de plusieurs bourbonnais auvergnats engagés dans cette guerre de leur propre volonté et m'assurer que leur départ soit le plus sûr possible tel qu'on m'en a fait la requête.


Un demi sourire, il espérait avoir de bonnes nouvelles.
Sofio
taverne de L'Oustalarié provencau

Depuis combien de temps, combien de godets,le bruit de fond des voix aux alentours apparaissait de plus en plus lointain, que déjà elle était plongé dans ses souvenirs, voir la mer, oui c'est ca qu'elle devait faire, la grande bleue, lui avait dit, rien ce comparable, sentir le vent sur son visage et humer l'iode quand les vagues fouettent le rivage,jeter ce caillou de malheur , dedans qu'il soit emporté par les flots a tous jamais....


Dame Sofio... Je suis venue vous informer d'un terrible accident. Alors qu'ils passaient devant Aix et avaient déjà quasiment franchi sans encombre nos lignes, trois de vos hommes ont été pris pour cibles par une armée qui n'aurait jamais dû croiser leur route. Ils sont gravement blessés et ont été rapatriés à Forcalquier avant que j'en aie été avertie. J'ai aussitôt demandé par pigeon au maire de leur faire prodiguer des soins et de veiller sur eux, mais je vous avais promis devant Aristote leur passage sain et sauf... Je suis atrocement désolée.


Elle n'a entendu personne arriver, ce n'est qu'un flot de paroles qui l'envahit, elle se rend compte avoir déjà vu cette femme lors des combats a la tête de l'armée la marquise...l'alcool a déjà noyé ses sentiments, mais quelques mots la saisissent blessé..cible...trois.

Trois personnes, prises pour cible, elle a encore le gout du message du porteur annonçant nada blessée, elle sait qui sont les autres, trois sur le nombre,15 vivront, le verre est a moitié vide, le verre est a moitié plein.

Elle ravale sa salive, se sent vidée et pourtant si pleine , comme inutile pour eux, la ou elle se trouve, croise le regarde de la marquise un instant,la responsabilités, le poids est sur ses épaules, elle portera chaque mort comme un fardeau, elle le sait, bien souvent la nuit ce sont ses voix la que l'on entend, au plus profond du silence, la voix..du mort, comme elle peut percevoir parfois son autre.

Quoi faire quoi dire, prier..pas ivre a ce point , espérer et croire, en l'erreur, l'erreur brute sans aucune manœuvre derrière, elle la fixe cherchant la faille, essayant de percevoir le rictus de la tromperie en ce visage ennemi, rien......


Rai, rai, rai, elle revoit son visage le jour du départ, sa façon a lui de l'apostropher, ses envie quand a devenir stratège naval, il doit sortir de la, remonter en Auvergne et accomplir sa destinée, c'est en ca qu'elle se raccroche.

Se replonge dans le regard de cette femme, yeux vitreux peut être, nul besoin de larmes, juste de s'enivrer encore un peu.

Je vais attendre, jusqu'au dernier, vous assurez vous que aucun autre accident n'arrive.
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Hersende
Hersende regarda Sofio, impressionnée par sa réaction si détachée. Torpeur? Résignation? Elle ne semblait pourtant pas de celles qui se résignent facilement. Douleur, sans doute... La jeune femme semblait accepter de croire à l'erreur alors qu'Hersende était persuadée qu'elle hurlerait au coup monté. Le regard qu'elles échangèrent lui fit espérer qu'elle ne s'était pas trompée, que Sofio avait su déceler sa bonne foi. Mais elle semblait si triste...

Elle poursuivit donc :

Désormais toutes les mesures sont prises pour que les personnes figurant sur la liste que vous m'avez fait parvenir avec votre missive passent sans encombre. Toutes les armées d'Aix sont averties et personne ne s'interposera.
Il va de soi que les trois personnes attaquées malgré mes ordres seront indemnisées. Je suis consciente que c'est une piètre compensation eu égard aux souffrances qui leur ont été infligées, mais nous leur devons réparation.

Par ailleurs, j'ai reçu un autre courrier... d'Azoura. Il me demande l'autorisation de vous rejoindre pour la période où vous serez contrainte de rester à Aix.


Elle eut un léger sourire involontaire au souvenir du texte.

Il a su se montrer très persuasif... si bien que j'y ai consenti. Il devrait arriver sous peu.


Elle espérait voir un peu de vie animer le visage de Sofio à cette perspective.
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Hersende de Brotel, Marquise des Alpes Occidentales
Ledzeppelin
La comtesse craignait ce face à face. Saurait-elle expliquer l'inexpliquable ? C'était impossible elle le savait bien. Mais Lanfeust est son ami et perdre un ami comme lui, lui ferait sacrément du mal.

Lanfeust arrivait et malgré son air grave et préoccupé, elle décèle dans son regard de l'inquiétude. Elle doit avoir l'air diablement fatiguée et secouée par les événements. Il est vrai que les nuits sans sommeil devenues son lot quotidien doivent laisser des marques visibles. Il répond à sa bienvenue :


--lanfeust_ a écrit:

Votre Grâce, je vous remercie de me recevoir malgré les évènements et le temps qui doit vous être précieux.

Je suis ici pour discuter du sort de plusieurs bourbonnais auvergnats engagés dans cette guerre de leur propre volonté et m'assurer que leur départ soit le plus sûr possible tel qu'on m'en a fait la requête.


- Oui en effet ! Il s'agit de 16 personnes qui ont fait ce choix en toute indépendance. Leur cheffe s'est portée volontaire pour se tenir en respect de la parole donné comme otage dans la plus pure tradition.

Mais ...


elle hésite, rougit, s'embrouille

... comment dire ! Nous avons une mauvaise nouvelle. Certains d'entre eux devaient arriver la nuit dernière à Aix et nous étions prévenues et nos armées aussi. Mais ils ont été tués par un groupe nouvellement arrivé et n'ayant pas reçu l'information encore. C'est horrible !

Sa Majesté vient de sortir pour interroger les officiers responsables. Il faut que toute la lumière soit faite là-dessus. Je suis désolée Votre Grâce de vous accueillir avec ces terribles nouvelles.

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Hersende
[Aix, le 30 mars 1458]

Depuis l'accord conclu avec Sofio, plusieurs groupes de Français avaient quitté sans encombre la capitale, Hersende ayant été très attentive à la transmission des ordres aux différentes composantes de l'armée provençale.
Malgré ses réticences, certains s'étaient rendu en Arles où ils avaient garanti venir chercher des blessés et quitter aussitôt la Provence. Confiante dans la parole donnée, Hersende y avait consenti.

D'autres devaient partir sous peu, enfin rétablis de leurs blessures. D'ailleurs de plus en plus de Français demandaient des laissez-passer pour quitter les terres provençales, certains affirmant avoir été trompés sur les buts réels de cette invasion. On leur avait promis de l'or ou on leur avait dit qu'ils allaient lutter contre des hérétiques, ou encore libérer un peuple asservi sous le joug de la tyrannie. Or depuis deux mois, bloqués en Provence et regardant vivre le peuple provençal, ils avaient compris que tout cela n'était que mensonge : il n'y avait plus d'or nulle part, les Provençaux se révélaient de fervents aristotéliciens et nul hérétique ne combattait dans leurs rangs. Quant à la libération, certains Français avaient enfin compris que les Provençaux se sentaient plus libres quand ils n'étaient pas envahis et qu'ils ne souhaitaient qu'une chose : que les pseudos-libérateurs partent!

On lui apporta les derniers rapports arrivés par pigeon sur les armées que les Français construisaient en Arles et que les Arlésiens espionnaient avec une grande rigueur.

Epluchant ces rapports, elle poussa une exclamation de colère qui fit sursauter les militaires présents dans la pièce :


Et moi qui croyais que les Français avait quelque respect pour la parole donnée! Apparemment il n'en est rien... Ecoutez le rapport que m'a envoyé Sucetteaunutella :
"Hier de nombreux soldats se sont présentés au bureau d'engagement des armées françaises. J'ai clairement reconnu Gav et Pascale. dont vous m'aviez pourtant dit qu'ils devaient quitter la Provence"
C'était pourtant bien les termes de l'accord. Ces Français sont méprisables! Aucune loyauté... On comprend bien des choses sur la manière dont fonctionne la France...
Qu'on aille immédiatement chercher la Dame de Mercurol.

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Hersende de Brotel, Marquise des Alpes Occidentales
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