Un droit de passage en échange de...
Arff, ça, cétait encore une des idées épiques de la rousse.
Ou comment cuisiner les emmerdes, façon Sofio.
Comme disait une de leurs compagnes, ils étaient venus, ils avaient vu et navaient pas vaincu. Ni perdu dailleurs.
fin si. Ils avaient perdu lentrain du début, celui qui les animait durant la période de folie qui avait suivit leur arrivée en Provence. Dans cette armée peuplée de mercenaires venus de tous horizons, arche étrange et loufoque, ils samusaient, coupé de la Provence et de la guerre par le changement de statut de la ville dArles quils avaient pris dès leur arrivée.
Et ils attendaient
Comment ? Quoi ? Quest-ce quils attendaient ? Bin
Menfin ! Le signal tiens ! Lordre de foncer sur Aix, simple formalité, pour ensuite filer sur Italie se remplir les poches. Pourquoi vous riez ? Gné ? Des crétins ? Eux ? Nous ? Heu
Bah voui, javoue, on y a cru avec la So.
On svoyait déjà en haut de laffiche
en dix fois plus gros que n'importe qui nos noms s'étalaient
on s'voyait déjà adulées et riches
congédiant dun signe nos admirateurs qui se bousculaient
Et nous attendions
Mouais, bin lItalie on la pas vue ! On a jamais vu Aix non plus, dailleurs ! Par contre, les chemins de Provence, ça, on connaît bien !
Mais larmée se vidait peu à peu, on en perdait par ci, on en écrasait par là
Et, finalement, par un beau matin ensoleillé, on est arrivé dans le trou du cul du monde. Forcalquier !
Là... Cest tout simple. Si tas faim, tu bouffes du bois, parce que
A rin dautre.
Si, si, comme je vous le dit ! Mais en plus ! On avait passé Aix ! Héhé
coincés quon était ! Pour revenir
Bernique ! On était plus assez ! Et pîs
Jen avais marre, mais marre ! Zavez pas idée ! Et je lai dit, je lai crié
Je veux partiiiiir ! Bientôt quil disait, bientôt
Mouais, bin en attendant, sont toujours là, hein !
Alors
bin me suis cassée
La So, elle ma accompagnée un bout de chemin puis elle ma dit
Heu... je sais plus ce quelle ma dit, mais on sen tape, hein ! Bref, je suis partie, entrée dans Aix, fait un ti tour au marché comme si de rien nétait
et ressortie comme une fleur sans personne pour marrêter !
Et pis tout le monde à voulu faire pareil
Normal, le bois, cest indigeste, pas vrai ? Et puis la So, elle a cogité dans son cerveau, savez quelles sont deux dedans ? Non ? Maintenant, vous savez. Et elle a rien trouvé de mieux que ça ! CA ! Ce fichu droit de passage en échange de !
Bon
Pas tout ça, mais je dois encore lui écrire à ma capi. Allez, tchô la cigale ! A la non revoyure !
Citation:
Ma So,
Ma folle dingue de Soso
Peux-tu mexpliquer comment tu en es arrivée à avoir ta tête mise à prix dans tous les camps présents en Provence ?
Où que je regarde, où que je me trouve, je ne vois et nentends quune chose
Que tu es lennemie publique numéro un.
Comment tas fait pour que chacun croit que tu es dans lautre camp ? Ils veulent tous te tuer !
Ah pour être en haut de laffiche, ty es, ça cest certain ! Ta tête est placardée partout. Pour être célèbre, tu les, aussi ! Sauf que cest pas parce que tas les poches pleines et que les gens taimes pour tes écus.
Et comment tu vas sortir du guêpier dans lequel tu tes fourrée ma belle ? Même si les dirigeants des cigales te laissent sortir comme promis, ils doivent bien se marrer en sachant que tu ne feras pas trois pas sans te ramasser sur le râble tous les crétins quont rien compris. Et ils sen laveront les mains. A moins que tu naies négocié ton escorte jusquà la frontière, lorsque viendra le moment de ta libération ?
Je viendrais bien te chercher, mais à nous deux, je ne suis pas certaine quon leur tiendra tête longtemps. Je crois quil faut essayer de trouver autre chose. Je vais écrire à Lanfeust, jespère quil pourra taider de par son statut diplomatique.
Nous quittons la Provence, Way, moi, tous, puisque nous y sommes contraints, pas que nous ayons envie de rester, certes non, mais quitter sans toi, ma rousse mie, voilà qui nétait pas prévu.
Cest très difficile à accepter.
Fais-en leur voir de toutes les couleurs, crache, pète, rote, mange avec les doigts, en bonne noble que tu es, quau moins ils soient satisfaits dans leur petitesse desprit de taper sur la bête immonde que tu es à leurs yeux.
Je ne tembrasse pas, même si je taime, jai pas envie de te bécoter, des fois que tu serais en manque dAzou.
Je croise les doigts pour ne jamais apprendre que tu bouffes les pissenlits par la racine.
Reste en vie So, tu me manquerais trop sinon.
Ninon
La brune roule le vélin, prépare un nouveau et trempe sa plume dans l'encre, la langue entre les dents en signe d'intense concentration.
Citation:Mon cher Lanfeust
Je suppose que tu dois être au courant qu'un bande d'Auvergnats un peu fous c'est embourbée dans une guerre aux tenants et aux aboutissants quelque peu étranges.
Je n'ai toujours pas tout compris après presque six semaines de présence et je ne cherche plus, je l'avoue.
Si je me permets de t'écrire, c'est parce que notre Sofio, tu la connais, fait jamais rien comme tout le monde, elle, s'est mise dans une situation inextricable.
Ce n'est pas compliqué, tout le monde veut sa mort. Tu trouveras ci joint une des affiches placardées partout en Provence.
Alors, en gros... Il semblerait que Namay veut sa peau pour s'être constituée prisonnière, Gmat, parce qu'elle était avec Namay, les provençaux pour avoir cessé le combat plus quelques amoureux éconduits qui semblent s'être perdus dans la cohue.
Je dois quitter le sol provençal car notre Sofio s'est constituée prisonnière auprès de la marquise en échange de nos vies et de notre départ immédiat.
Pourrais tu me la sortir de là, s'il te plaît ? Vivante, de préférence. Je ne vois que la diplomatie pour y arriver. Et à mes yeux, la diplomatie, c'est toi.
Au plaisir de te revoir un jour
Ninon
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