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[RP] Hostel de Gilraen, rue Sainct-Antoyne

Eloin
Elle nota les noms égrenés par la comtesse, se disant qu’il luy faudrait faire une petite recherche des titres de tout ce petit monde afin que de compléter le récit comtal, et sourit en oyant parler du senher Erel.

Un homme agréable de compagnie, pour le si peu que j’ai pu le croiser au seing des couloirs de l’Académie. J’ai eu le plaisir d’estre conviée et d’assister à ses espousailles avec la damoiselle de Sainct-Just, je crois d’ailleurs vous y avoir aperçue de loin.

Elle retint une exclamation de surprise et d’horreur meslées en oyant la dame parler de son agression. Il y eut bien, à un moment donné en Maine, une rumeur affirmant que la comtesse du Béarn estoit souffrante et mesme à l’article de la mort, mais rien ne put estre vérifié, puisqu’elle n’avoit repris les resnes de l’ambassade mainoise de longues semaines après, et le souci de connaistre la vérité luy estoit sorti de l’esprit, toute occupée qu’elle estoit à remettre sur pieds une institution laissée à l’abandon depuys la destitution de son prédécesseur.

Elle comprit donc l’utilité du foulard lorsqu’elle vict la comtesse porter sa main à son cou recouvert du fin voile de tissu, et adressa un regard de compassion à la dame. Paraistre si diminuée auprès du Monde, elle qui estoit auparavant une personne se déplaçant beaucoup et sans compter devoit estre fort dérangeant…

Elle s’apprestoit à s’exprimer, ayant achevé de noter les informations nécessaires à cet évènement, lorsque la porte de la salle s’ouvrit à la volée, laissant le passage à une ravissante demoiselle. Le visage d’icelle éveilla en elle un souvenir, et elle esquissa un léger sourire en reconnaissant la fille de la comtesse, donaisela Rose.
La bordelaise sourit en voyant la joie d’Arielle retrouvant le fruit de ses entrailles, gardant le silence le temps de ces retrouvailles, se disant qu’elle mesme devoit avoir cette expression de fierté sur la face lorsqu’elle posoit les yeux sur son fils, Enzo. Dieu qu’elle avoit mis tant d’espérances en ce jeune enfançon qui marchoit tout juste sur ses deux jambes à son départ pour Paris ! Elle espéroit ne point estre déçue par ses futurs actes, et il luy tardoit de le pouvoir retrouver dès qu’elle pourrait s’en retourner en Guiena.

Eloin revint à la réalité en sentant l’attention des deux femmes se tourner vers elle, et, instinctivement, se leva et s’inclina à demi -gesnée par la table pour exécuter une complète révérence- vers l’arrivante.


Donaisela, je suys heureuse de vous revoir. Vous estes donc toujours ambassadrice du Béarn en Maine ?

C’estoit vray, elle se trouvoit heureuse de revoir la jeune fille, qui luy avoit paru fort sympathique lorsqu’elle discuta avec elle dans le bureau réservé au représentant du Béarn.
Elle avoit remarqué, tout comme Arielle, le visage blesme et les yeux cernés de la damoiselle, mais elle n’en fict nulle remarque, par politesse.
Et de se dire que, si elle avoit besoin de contacter la jeune Rose pour éclaircir les points d’ombres soulignés quelques instants auparavant par la comtesse, elle saurait où la venir trouver !

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Rosedeplantagenest
Les bras reconfortant l’entourent, le cœur s’emballe à ce contact pendant que la joie explose en elle, tout est contradictoire, les larmes la brulent alors que ses poumons se mettent à respirer de nouveau pendant que sa mère se met à la questionner sans cesse.

Rose luy sourit, les mirettes émeraude se mettent à pétiller en suivant sa mère à table. Mays avant tout, elle regarde son hôte, l’ayant jà rencontrer dans une ambassade, mays laquelle…. ? Tant pis cela luy reviendra plus tard, elle s’incline de nouveau et prend place après avoir ôté son manteau, montrant ainsi sa robe flottante sur son corps amaigri
.

« -En effect Ma Dame, je suis toujours ambassadrice pour le Maine, ainsi que Chancelière Béarnaise depuys les dernières elections… Et vous mesme, toujours ambassadrice ?»

Les mirettes se tournent vers sa mère qui ne devait pas savoir ceci quand un plateau arriva vers elle. Il fut ouvert et en voyant l’assiette aussi pleine, elle se manda depuys quand elle n’avait pas réellement mangé, mis à part avoir picoré tel un oisillon…Elle planta sa fourchette dedans et l’approcha de sa bouche, goutant ce met délicat mais luttant contre la non envie de dîner.

« -Je suys confuse de vous déranger en plein souper, je ne savais poinct que vous étiez sorti du couvent Mère, ni que vous seriez accompagné…J’espère ne poinct déranger une entrevue importante entre vous ! »

Elle les regarde toute deux, touchant à peine à son assiette, se remémorant toutes les questions de sa mère alors qu’elle l’étreignait puis fronça les sourcils.

« -Une lettre ? Vous m’avez écris Mère ? Je n’ai rien eu…»


Enfin il faut dire qu’elle avait un nombre incalculable de lettres en son bureau de la Chancellerie alors peut-estre que…Et il allait falloir luy annoncer qu’elle avait prit sur elle de mander à Beeky de devenir sa marraine à la place de Pisan…

Rose sourit, mais le cœur n’était pas vraiment au sourire, entre Pisan et Fitzz …

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Arielle_de_siorac
Un voile d'inquiétude assombrissait à présent les prunelles de la comtesse. Sa fille n'avait jamais été aussi maigre; aussi, il paraissait évident que quelque chose n'allait pas. Toutefois, il serait inapproprié de s'enquérir plus avant des tracas qui trottaient derrière ce beau front alors qu'une invitée, une étrangère à la famille, était à leur table.

Une étrangère à qui Arielle venait de conter sa vie, certes... Mais enfin, une certaine réserve était de mise.

Voyant sa Rose picorer, un léger froncement de sourcils vint souligner sa pensée muette.


Oui, je t'ai écrit, ma chérie. Il y a environ une semaine, je crois. Je suppose que le coursier et toi vous êtes croisés sur la route.

Tu ne nous déranges pas le moins du monde, trésor. Dame Bellecour est céans pour glaner les informations nécessaires à la rédaction de ma biographie afin de la conserver dans les archives de l'Académie royale.


Ce sourire de sa fille était si peu sincère... La comtesse brûlait de presser l'arrivante de questions mais se contenta plutôt de reprendre le fil de son récit.

Justement, j'arrivais presque au terme de ma narration. Je... J'en étais à tenter de reconstituer les événements qui ont brusquement mis fin à mon mandat en Béarn et ce qui a pu se passer par la suite...

Regard en coin vers Rose. Sa fille ne semblait pas assez sereine pour aborder ces questions ce soir. Arielle allait devoir peser ses mots.

Hum... Comme je le disais à notre invitée, je... ma mémoire m'a joué de sales tours pendant longtemps. Un soupir. Toutefois, j'ai fini par reprendre possession de mes facultés. Nous étions alors en voyage en famille à travers le royaume.

J'étais atterrée par... par tout ce qui m'était révélé par bribes au détour des conversations et des notes dans mon cahier. Je vais vous épargner le récit de mon retour au monde. Je vous dirai simplement que j'avais l'ardent besoin de comprendre et de...


Nouveau regard vers Rose.

... et de me repentir. Enfin... Raclement de gorge. Peu après notre arrivée chez ma chère amie Beeky d'Appérault, à Reims, j'ai décidé de me retirer au couvent quelques temps. Il me fallait prier et réfléchir.

Ce que j'ai fait. Une communauté m'a accueillie, près de Saincte-Ménehould. Je m'y suis rapprochée du Très Haut. Mais bientôt, j'ai voulu revoir les miens et le monde. La mère supérieure a eu la bonté de me placer sous la responsabilité d'un homme saint, le Père Grégoire.


Arielle sourit à sa fille. Il y avait des étoiles dans ses yeux.

Tu verras, ma chérie, il est vertueux et sage. Sa société est un baume pour l'âme. Il a dû s'absenter mais sera de retour sous peu. Tu l'aimeras, j'en suis sûre.

Elle ne put s'empêcher de laisser échapper un soupir vaguement rêveur.

Et me voici à présent, vieille femme oisive et inutile.

Un ange passa.

On m'a dite hautaine et froide. Je ne suis pas d'accord. Mes amitiés sont allées se nicher autant chez les gueux que les rois; oncques n'ai-je refusé mon attention à quiconque sous prétexte que nous n'étions point du même monde.

Simplement, je ne suis guère une femme du peuple et n'ai jamais prétendu le contraire. J'ai des manières, des titres, des relations. Mais nul mépris en mon coeur, hormis pour ceux, petits ou grands, qui se montrent méprisables.


Une moue vint ourler la lèvre de la comtesse. Manifestement, quelques noms s'imposaient à son esprit.

Que conclure de tout cela... J'ai largement construit les Ambassades royales et ai connu un bref succès en leur sein; je n'ai pourtant pas réussi à les mener là où elles devraient être à présent. J'ai modestement contribué à fonder cette noble institution qu'est l'Académie royale. Je crains toutefois avoir été une piètre politicienne au vu de la catastrophe de mon passage en Béarn. En témoigne le souvenir qui orne désormais ma gorge.

Ai-je mérité une biographie? Je ne le sais. Ma vie fut mouvementée, certes. Il y a certainement des détails qui peuvent constituer un intérêt pour quelques archives. J'ai accompli quelques petites choses bien en deçà de mes espérances; cependant, d'autres en ce monde se sont montrés bien plus grands que moi.


Elle avait prononcé ce verdict comme on parle de la pluie de l'après-midi. Avec détachement. Il était vrai qu'en fin de compte, elle avait tenté beaucoup et fait assez peu. Trop peu pour s'étouffer d'orgueil, en tout cas. Et puis, elle avait bien retenu ses leçons d'humilité.

Bon... vous me direz... je ne suis pas encore morte! Un rire clair, étonnant par son chuchotis, vint mettre le point final à son épilogue.
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Eloin
La jeune femme reste muette et distante le temps que les deux parentes ne se retrouvent, échangeant les banalités d'usage. Elle se voyoit jà, dans quelques années, serrant ainsi sur son coeur son fils, luy demandant de ses nouvelles...

Elle espéroit d'ailleurs que l'enfant saurait s'assurer un bel avenir, elle qui n'avoit que peu de choses à luy léguer si elle venoit à disparaistre prochainement. Une bourse garnie de quelques centaines d'écus, quelques meubles, et une vassalité qui ne serait reconduite qu'avec l'aval du suzerain...

Eloin releva la teste lorsqu'elle oya la jeune fille luy adresser la parole, et esquissa un léger sourire.


Je suys effectivement restée dans la diplomatie, donaisela, mais en tant que simple ambassadrice. J'ai quitté ma charge de chambellan du Maine pour pouvoir déménager en Guyenne, où je représente désormais le duché auprès de l'ambassade mainoise.

Peut-estre aurons-nous un jour l'occasion de nous croiser en ces murs !


Voyant les femmes prendre place à table, la brune les imita et entama le dessert, observant le manège de la jeune Rose. Icelle n'estoit visiblement point au mieux de sa forme, et sembloit se forcer à manger pour ne point élever les soupçons de sa mère.
En vain visiblement, au vu de l'œillade qu'icelle jeta à sa fille, ce qui promettoit une explication en privée entre les deux dames ! Mais Eloin n'eut point le temps de juger plus avant la situation que la comtesse achevoit son récit.

Elle reprit quelques notes, et releva un regard ahuri à la dernière remarque comtale. Gagnée elle aussi par l'hilarité, elle laissa échapper un petit rire.


Il est vray que vostre vie fut jusque présentement riche en évènements tous plus divers les uns que les aultres, et rares sont ceux qui se peuvent targuer d'une telle existence...

Je vous souhaicte, pour ma part, de longues années à vivre encore en ce monde, et vous remercie de m'avoir accueillie en vostre hostel.

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Rosedeplantagenest
Rapidement les ambassades repassent devant son regard en souriant à la jeune femme et Rose se souvinct au moment mesme ou la Dame énonçait le mot « manoise ».

Un sourire orna son visage.


« -J’ai beaucoup aimé le Maine ! Le paysage est des plus merveilleux ! Et je suis sûre de vous trouver en Guyenne ou je dois me rendre afin de voir quelques amis ! »

Etait-ce un soulagement quelquonque mais Rose termina son assiette en se sentant repu, n’ayant pas autant mangé depuis des lustres.

Sa mère reprit la parole elle aussi et Rose manqua de s’étouffer avec son verre d’eau avant de rire avec les deux femmes.


« -Je suis heureuse de vous entendre parler ainsi Mère… »

Elle ne termina poinct sa phrase, le temps était passé, les blessures étaient encore béante, comme une plaie saignante, mais elle ne devait pas raviver icelles de sa mère.

Elle la regarda alors, les mirettes pétillantes de joie de la voir icelieu, à ses cotés…Elle avait donc dévoilé sa vie à Dame Eloin, tout ce qui luy était arrivé allait estre inscrit sur du vélin…Elle-mesme pourrait enfin en savoir plus sur son père, sujet qu’elle n’a jamais osé aborder avec sa mère, ne se suffisant que de ses propres souvenirs de fillettes mais qui devenait aussi opaque que le brouillard au fil du temps…

Elle repoussa son assiette, refusant le dessert, son petit estomac ne voulant plus rien avaler, et écouta alors la suite de l’entretien…

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Arielle_de_siorac
Aux voeux de longévité prononcés par sa visiteuse, Arielle répondit par un gracieux salut, la tête légèrement inclinée.

C'est moi qui vous remercie, ma Dame, d'avoir ouï si patiemment les interminables chuchotis d'une douairière fanée, ajouta la comtesse, les prunelles pétillantes. Je fus honorée d'être votre sujet d'étude ainsi que votre hôte, ce jour.

Considérez-vous la bienvenue en ma demeure si d'aventure il vous prenait la fantaisie de revenir me payer une visite, courtoisie qui me ferait plaisir.


C'était le signal du congé. Tandis que des ombres venaient nettoyer les vestiges du repas, la Dénéré se leva et fit quelques pas vers la porte, appuyée sur sa canne.

Bien entendu, si quelque question que ce soit émergeait de la relecture de vos notes, n'hésitez pas à me contacter pour en quérir la réponse. Je n'ai certes pas tout dit, cela va de soi; en outre, n'ayant encore aucun pied dans ma tombe, le Très Haut m'en préserve, je me permets l'audace de songer à quelques projets pour me rendre utile.
Nous aurons donc certainement l'occasion de nous reparler.


Alors qu'elle se tournait vers Rose pour lui offrir son bras, Arielle se souvint d'un détail non négligeable.

Ah mais j'y pense! Peut-être pourriez-vous profiter du séjour de ma fille à Paris pour l'interroger à propos des événements qui manquent dans mon récit, au milieu de ce trou béant dans ma mémoire. Qu'en penses-tu, ma chérie?

Un regard sur la petite mine de la damoiselle la poussa à préciser: Pas maintenant, bien sûr, car l'heure se fait tardive. Mais vous pourrez revenir cette semaine, si cela vous sied.
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Eloin
*Fanée, fanée, c'est vite dict ça, j'en connois qui sont bien plus à plaindre que vous !*

Pensée jaillissant soudainement dans son esprit, mais gardée silencieuse, de peur de passer pour la première des paysannes impolies.

Sourire esquissé avant que de répondre, suivant le mouvement de la comtesse qui s'estoit levée. Elle suivit les deux parentes jusqu'au vestibule, remerciant d'un murmure la meschine qui vint luy apporter la cape dont on l'avoit débarrassée à son arrivée.


Je ne manquerais point de revenir vous voir se je venais à me rendre compte d'un oubli ou manque dans mon récit, je vous remercie de l'invitation, comtesse.

J'irais visiter les locaux des Ambassades Royales d'ici à quelques jours, afin que d'encontrer le sieur Val1 et me faire par moy-mesme mon idée de l'estat actuel de ceste institution aultrefois brillante.


Jetant d'un geste élégant l'ample vestement de laine sombre sur ses épaules, elle en ferma l'épingle en jetant un bref regard à la demoiselle, notant elle aussi les cernes sous les yeux d'icelle.

Certes non, pas ce soir, je ressens moy-mesme les prémices de la fatigue, travailler ainsi ne donnerait point bons résultats.
Dictes-moy quand vous serez disponible, donaisela Rose, et je me ferais un plaisir d'entendre vostre part du récit !


Elle resta un moment silencieuse, preste à faire demi-tour et quitter l'hostel, pour finalement se raviser en embrassant du regard le vaste vestibule.

Cet hostel... Le fictes-vous construire, ou avez-vous acheté un bastiment jà existant pour le rénover et le décorer selon vos gousts ?

Y a-t-il longtemps que cette demeure est vostre ?

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Arielle_de_siorac
Les Ambassades royales... Arielle savait son ami Val1 fort dévoué à leur survie malgré l'immense fossé qui les séparaient du pouvoir parisien. Tout de même, elle ne pouvait s'empêcher d'espérer que les choses allaient mieux qu'elles ne le paraissaient loin des murs azur de sa chère institution.

Elle s'abstint de commenter les paroles d'Eloin à leur propos. Quand icelle l'interrogea sur sa demeure, les yeux noisette plongèrent dans les profondeurs des ombres du vestibule, un vague sourire étirant les lèvres.


Vous n'êtes pas sans savoir que la rue Sainct-Antoyne est au moins aussi vieille que notre bon royaume. Cependant, la plupart des résidences du Marais sont plutôt récentes, moins d'un siècle.

En ce qui concerne icelle, je l'ai fait construire lors de mes fiançailles avec le comte mon époux, afin que sa noble maison ait pied à Paris. Nous y avons emménagé peu après notre hyménée. À l'époque, je devais souvent séjourner en la capitale pour assumer mes fonctions de Grande Ambassadrice mais, n'ayant nulle demeure céans, je me contentais d'une logette froide et sombre dans un coin du palais des Ambassades. Ce fut un soulagement de déménager céans!

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Eloin
Elle ressortit une dernière fois son carnet pour noter les indications de la comtesse.

Je vous remercie, comtesse, pour cet agréable moment passé en vostre demeure.

Je m'en retournes à l'hostel Barbette prendre une nuitée de repos, et dès demain je m'atèles à la rédaction de ce sera certainement un long texte !


Et, ceste fois, elle se retourna vers la porte d'entrée qu'un serviteur se hasta d'ouvrir, luy laissant le passage vers la sortie, avant que de refermer derrière elle.

Eloin traversa la cour d'honneur, franchit le portillon d'entrée que les gardes luy ouvrirent en la saluant avec respect, comme tous les hostes que la comtesse venoit à recevoir icelieu, et monta dans son coche qui la ramena vers la rue Barbette...

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Rosedeplantagenest
Le lourd repas s’estoit terminé sur une note joyeuse, ce qui changea grandement Rose qui prenait plutost ses repas dans une longue solitude interminable, se refermant sur icelle alors que les propositions ne manquaient poinct… Mays le faict de retrouver celle qui luy avait offert la vie l’emplissait d’un bonheur immense, impossible à décrire…

Sans chercher à poursuivre la conversation, elle suivict sa mère, sachant qu’un lit douillet l’attendaict un peu plus loin au lieu de ces infames auberges, quand les deux femmes finirent leur conversation.

Elle écouta Eloin et répondict :


« -Lorsque vous le désirerez, je vous répondrais avec plaisir ! Je pense rester icelieu quelques jours, revenez quand bon vous semble ! »

Dernière petite conversation sur la construction de l’Hostel puis l’hôte prend congé. Avant de sortir, Rose tire le bras de sa mère, se mettant face à elle.

« -Mère…….Je dois vous annoncer que….. »

Court instant ou aucun bruits ne se fict entendre avant de poursuivre

« -Que je viens d’estre nommer Ambassadrice Royale pour l’Ecosse… »

Légère appréhension quand à la réaction de sa mère, espérant que cette nouvelle la ravira autant qu’elle mesme…
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Arielle_de_siorac
Le coeur d'Arielle s'était arrêté une fraction de seconde. "Je dois vous annoncer que..." Rien de mieux pour glacer le sang d'une mère! Annoncer que quoi? En un battement de cils, tout un monde de malheurs incohérents avait défilé dans l'esprit fécond de la Dénéré, alimenté en cela par la petite mine de la jouvencelle.

Que Rose s'était mariée en secret à un proxénète.
Qu'elle attendait un enfant illégitime.
Qu'elle s'était convertie à une quelconque hérésie.
Qu'elle avait perdu la fortune familiale au Ramponneau.
Qu'elle partait reprendre Jérusalem aux impies.
Que ses frères étaient morts assassinés.
Que ses frères entretenaient une relation contre nature.
Que ses frères avaient été vendus comme esclaves à quelque marchand vénitien.
Que la tête de Mathieu avait été retrouvée dans une ruelle sombre de Pau.
Que...


Oh! souffla la comtesse, infiniment soulagée d'entendre la réponse, qui de toute façon était bien plus plausible que n'importe quoi d'autre. Mais c'est merveilleux, ma chérie! Toutes mes félicitations! Ah mais il me faut voir si je n'ai pas encore quelques relations là-bas qui pourraient t'être utiles.

Tout sourire, le bras sous celui de sa fille, Arielle mena posément icelle vers ses appartements.

Nous avons tant de choses à nous dire, ma Rose, c'en est étourdissant. J'ai été si loin si longtemps! Toutefois, ce soir, je veux que tu ailles te reposer car il est déjà tard et je n'aime pas la terrible fatigue que je lis dans ton regard.

Bonne nuit, ma chérie,
conclut-elle en embrassant la jeune femme une dernière fois. Nous reparlerons demain. Fais de beaux rêves.
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Rosedeplantagenest
Les traits du visage de sa mère se détendirent pour étinceler de fierté après estre passé par différents stades indéfinissables pour Rose mais elle sentit son cœur se calmer au léger « oh » de soulagement de sa mère. Rose fut reconduite dans ses appartements par cette mesme mère qui souriait et se mettait à rayonner. Après avoir reçu un baiser sur le front, Rose se référença et souhaita à son tour une bonne nuit à sa mère…

Une fois seule dans sa chambre, elle s’adossa à la porte et se trouva elle-même soulagée de sa première réaction quoique finalement pas étonnée, Rose s’en voulu d’avoir douté que sa mère ne serait poinct fière d’elle ! La femme de chambre frappa et fit son entrée afin d’aider Rose à se changer et se parer pour la nuit, après l’avoir coiffé, elle repartit aussi discrètement qu’un chat, laissant Rose avec une bougie allumée et un livre seule dans sa chambre…


[Le Lendemain dans la journée…]

Prise par de multiple courriers qui arrivaient et exigeant des réponses sur le champ, Rose n’avait pas encore eu le temps de voir sa mère, mais la savoir hors de son monastère rassurait Rose et du coup elle travailla beaucoup plus rapidement qu’habituellement, ne voyant pas la journée s’écouler quand elle vit enfin le tas de parchemin arrivé à son terme. Elle prit un chale qu’elle glissa sur ses épaules et sortit de son bureau attenant à sa chambre, cherchant sa mère dans l’hostel…
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Arielle_de_siorac
La jeune fleur de la maison étant occupée à ses affaires, sa mère n'avait point voulu la déranger.

Icelle avait donc repris son oeuvre de dénuement volontaire en s'attaquant aux ors de son cabinet de travail, d'avance plus modeste que le grand salon d'apparat. Malgré cela, elle n'avait pu s'empêcher de ressentir un pincement au coeur en regardant ses valets emporter la fine tapisserie angevine, le coffret incrusté de pierres et les ouvrages superbement enluminés qui avaient jusque là égayé la pièce autrement sobre.

L'encrier d'argent et le crucifix en bois de rose avaient bien sûr été épargnés, pour des raisons évidentes de commodité pour l'un et de piété pour l'autre.

Le même exercice douloureux avait par la suite été répété dans les appartements de la comtesse et de son époux. Même scénario, mêmes déchirements intérieurs. Les domestiques, patients, empilaient consciencieusement à la cave les trésors rejetés en attendant de ramener leur maîtresse à la raison.

Cette tâche, colossale en regard de l'effort demandé à la pauvre comtesse, laissa cette dernière lasse et songeuse. La tombée du jour vint donc cueillir la vieille dame au petit salon, enfouie dans son fauteuil préféré, enrobée de silence.

Son regard perdu dans le ballet des flammes de l'âtre semblait évoquer quelque attente secrète, comme un fil tendu à l'extrême. Arielle n'avait reçu aucune des nouvelles promises par son directeur de conscience.

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Rosedeplantagenest
Souriante et heureuse de savoir sa mère sous le mesme toit, Rose parcourait chaque pièce de l’Hostel avec la hâte de se retrouver en sa compagnie, que sa mère luy prouve qu’elle allait bien maugré tous les tourments qui ont généré leur vie ces dernières années…

Toujours vive, elle ouvrit une autre porte à la volée, ne pensant poinct trouver sa mère icelieu mais plutost dehors, elle fut surprise de voir que son instinct luy fict défaut ce coup ci et sa mère se trouvait ici présente, le regard perdu dans le jeu de danse des flammes face à elle.

Tout à coup la réalité refict surface et le sourire illuminant son visage s’éteignit, comment allait-elle annoncer à sa mère que Pisan était décédée, et qu’elle n’était pas seule à avoir rejoint le Très Haut, mais que Fitzzchevalerie aussi…

Pisan, sa marraine à elle, la grande Dame qu’elle était, le trio qu’elle faisait en compagnie de Beeky et de sa mère….Décidément, la mort poursuivait Rose qui ne sut en cet instant précis comment l’annoncer…

Elle referma la porte derrière elle et toutes ses pensées moroses s’envolèrent au rythme ou ses mirettes émeraude découvraient la nouvelle pièce.


« -Mère…Mais…Mais que s’est –il passé icelieu ? Nous avons été cambriolés ? »

Maintenant qu’elle s’en rendait compte, toutes les pièces avaient été vidées, sauf ses appartements à elle, mais qui avait bien pu faire cela…
Elle se rapprocha d’elle et la regarda, écoutant le moindre mot, le plus petit soupir, et observa les changements subtils qui s’opéraient en elle alors qu’elle lui expliquait…

Tout à coup, sans savoir comment, Rose murmura
: « Pisan est morte Mère… »

Elle essayait de se donner du courage, murmurant entre ses lèvres au début alors qu’à un moment, ces quelques mots furent prononcés un peu plus haut au milieu de la conversation…
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Arielle_de_siorac
Pisan est morte.

Trois petits mots, trois petites morts. Arielle les avait reçus comme des coups de poing assenés avec douceur, presque rien, à peine un murmure. Pisan est morte, juste comme ça, une autre amie disparue, une autre cassure pour la Dénéré, Pisan est morte, eh oui, c'était là des mots presque soyeux, odieux, impensables et pourtant, si naturels dans ce grand carnaval macabre, Pisan est morte, Pisan, mon amie...

Adieu.

La comtesse avait baissé la tête pour accuser le choc. Les yeux fermés, elle tenait simplement la main de sa fille, sans même tenter de dissimuler la tristesse qui traçait des sillons salés sur ses joues. Le monde était immobile, muet; seul le feu dansait un ballet grotesque.

Parfois, le silence est plus éloquent qu'un cri.

Deux ou trois moments s'étaient enfuis comme des voleurs. Arielle releva la tête pour planter un regard sépulcral dans les yeux de sa fille.


Il me faut retourner en Champagne.

S'il n'était pas trop tard, elle pourrait assister aux funérailles de la grande dame disparue. Dans tous les cas, il lui fallait aller se recueillir pour son amie, en ce pays qu'icelle avait tant chéri. Arielle avait de toute façon eu l'intention de s'y rendre, ayant fait l'acquisition d'un petit manoir non loin du couvent de Chaudefontaine où elle avait récemment été accueillie.

Je vais d'abord à Saincte-Ménehould. Viens-tu avec moi, ma chérie?

Le chuchotement de la comtesse avait retrouvé les intonations familières du deuil. Et encore, une funeste missive venant du Béarn était en chemin, apportant une nouvelle des plus déchirantes. La guerre avait frappé, le frère était tombé. Le chagrin serait vite multiplié.
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