Etsuko
Comment une dame avait elle su où laisser un mot discret, ça c'est une autre histoire. La notre commence au moment où par une main anonyme est déposée un billet laconique.
Citation:Besoin de vos services. Je vous attendrais toutes les nuits pendant une lune dans mon jardin.
Depuis, patiemment, Etsuko attendait une ombre dans la pénombre amicale de son jardin. L'Hashamachi n'avait pas spécialement apprécié les récents événements.
Elle savait que certaines personnes proches d'elle avaient mal compris son attitude. Plus que une soumission aveugle à l'honneur et à ce code qui ne parle que de la mort, c'était surtout écarter une menace de sa fratrie à tout prix qu'elle avait voulu. Si sa vie avait été le prix à payer, pour éloigner la menace de Seika, sans hésitation aucune, elle l'aurait payé.
Ce qu'elle n'acceptait pas, par contre, c'étaient les motifs qui avaient sous tendus cette histoire. Garder juste la forme en vidant le fond de sa signification lui semblait plus déshonorant que ce qui lui était reproché.
Elle avait réussi à dissimuler sa stupéfaction, quand une bonne âme lui avait demandé pourquoi elle n'avait pas renié Seika et Furuikasai en public, tout en les gardant à la maison. " Seules comptent les apparences". Elle avait beau essayé d'appréhender cette vision avec un esprit ouvert, celà lui semblait une distorsion des règles, un reniement du code qu'ils étaient tous censés suivre. Même si elle ne la comprenait pas, même si elle ne la partageait pas, Etsuko était bonne élève. Puisque l' apparence de l'honneur comptait plus que l'honneur lui-même, il en serait ainsi jusque à ce que les enfants soient adultes. En attendant, elle devait s'assurer de tous les atouts pour que sa maison survive.
Alors, patiemment, nuit après nuit, elle attendait._________________
--Tomoeayumi
Un mot reçu on ne sait comment avec une demande, un ordre donné par le maitre et voilà notre petit être à fureter partout, enfin fureter, comme si on pouvait louper la demeure de son commanditaire...mais fureter pour savoir ce qu'il pouvait bien lui vouloir.
C'est que notre Tomoe c'était presque habituée à sa vie tranquille! Enfin, le devoir est le devoir et le sien est de donner la mort quand des grands ne veulent pas se salir les mains pour des raisons d'apparences.
Les rumeurs sur les guerres de clans étaient bien entendu parvenues aux oreilles de notre espion/assassin, mais elle ne pensait pas que ça tournerait aussi vite au vinaigre, mais bon, ça lui faisait un job alors au lieu de rêvasser, on fait avancer un peu plus vite ses gambettes manière d'arriver à l'heure et à l'ombre de la lune.
Arrivée devant la demeure...il fallait éviter les gardes manières de ne pas faire mauvaise impression dès la première rencontre pour une erreur de débutant.
L'escalade des murs et des toits s'imposa donc, un peu bateau mais tellement pratique.
Observation de ce qui se passait dans le jardin afin de trouver la tête des Hashamachi. Tête rapidement trouvée et la course fut lancée pour arriver avant le prochain tour de garde.
Coin d'ombre trouvé, masque blanc au croissant de lune rouge sang bien en place sur son visage la Tomoe laissa chanter sa voix dans la nuit:
"Il est dangereux de se promener la nuit surtout quand on n'est pas appréciée de ses voisins...mais je suppose que c'est pour régler ce petit mal entendu que vous m'avez fait appeler Hashamachi-dono?"
Certes la voix pouvait paraitre jeune, mais la dureté dans sa voix ne laissait planer aucun doute, la jeune Tomoe d'Otomo était et sera une tueuse implacable...ou un espion aussi discret qu'un insecte nuisible tissant sa toile pour avoir sa proie.
Pas de cérémonie, on lui avait toujours appris que c'était eux les patrons et non les commanditaires.
--Tomoeayumi
La tête de son commanditaire se tourne vers elle...la Tomoe décide donc de sortir de l'ombre, du moins assez pour que la Hashamachi puisse la voir, enfin ce que l'on peut voir d'elle, c'est-à-dire, un petit bout de femme à l'allure tranquille mais dont on peut percevoir la noirceur et la cruauté.
Oh, je ne pense pas qu'il s'agisse d'un malentendu. Ou alors, c'est le dialogue d'un sourd et d'un muet.
Quand au danger, il n'est pas là, pas encore tout du moins.
Et c'est là que vous intervenez.
Je ne pense pas que ces idiots iront jusque à une guerre ouverte, mais j'ai horreur des surprises.
J'espère que cette fois-ci, nous pourrons arriver à un accord.
Sourire derrière le masque blanc au croissant de lune rouge, dédaignant le chant du roussignol pour le moment:
"Sans vouloir vous offensez, la plupart des guerres claniques viennent de dialogues entre sourds et muets.
Bon, la nuit n'étant pas éternelle, je pense qu'il est temps que vous m'expliquiez ce que vous attendez de moi et de mon clan, précisément.
Meurtre? Espionnage?
Au grand jour? A la lueur de notre protectrice la lune?
Je remplirais votre demande puisque mon chef de clan a parlé en ce sens."
Elle inclina légèrement la tête et regarda en direction du rossignol pour lui répondre du même sifflement.
--Tomoeayumi
Une simple mission d'espionnage...il faudrait juste ne pas se faire remarquer mais ça...elle commençait à en avoir l'habitude, et protéger son identité du grand jour aussi...ça sert toujours.
Les sous-vêtements des gardes? La dame croyait qu'elle allait espionner autant les hommes? Enfin ça, ça se sentait à l'odeur et quand on parlait d'odeur:
"Mmmh, en tout cas celui qui garde l'entrée ne l'a pas fait depuis deux semaines, je dis ça, je dis rien hein..C'est pour vous."
Ces paroles anodines cachaient un calcul, combien de temps, comment approcher et remplir sa mission...et surtout répondre à la question de combien il allait falloir la payer.
Cette mission simple en apparence lui donnait du fil à retordre car plus vicieux que ce clan, il n'y avait pas en Otomo et pourtant...nombre de leur membre était d'une bêtise sans nom...
"Je ferais passer le message mais peut être que si vous le faites vous-même il en sera plus heureux."
Légère inclinaison de la tête pour paraitre polie mais qui dénotait toujours sa réflexion.
Elle finie par lâcher:
"Il est vrai que cela fait un moment que j'aimerais ouvrir une échoppe..."
Elle sourit derrière son masque:
"Allons allons, vous ne pensiez tout de même pas que je passe ma vie avec ce masque sur le minois tout de même?"
Puis reprenant son sérieux:
"La chose est que je ne sais ni combien de temps cela va me prendre, ni ce qui me reste à investir pour ouvrir cette échoppe, surtout que vicieux comme ils sont il va falloir que je prenne mes plus fines baguettes pour les approcher."
Sa décision était prise, comment allait réagir la dame?
"Je vous enverrais une missive pour vous dire le prix final...car il va falloir que je me ballade et ça non plus ce n'est pas gratuit malheureusement."
Comment ça z'êtes déçus? Tant pis!
"Autre chose Hashamachi-dono?"
--Tomoeayumi
C'est que la dame ne manque pas d'humour...mais elle manque peut être d'espoir pour sa garde, mais ça, elle n'y pouvait pas grand chose à part peut être bruler les vêtements sales de ses gardes qui se retrouveraient dans leur plus simple appareil et là...il vaut mieux qu'ils gardent leur vêtement sale...
En tout cas, elle n'a pas l'air avare pour ce qui est du paiement...et elle n'a pas l'air d'être une novice en ce genre de demande...peut être le petit être fouillerait-il un peu plus le passé de son commanditaire plus tard quand elle en aurait le temps. Elle aime bien savoir d'où vient tout cet argent et le passé des commanditaires, on apprend parfois de drôle de chose!
Il y avait autre chose mais l'heure de cette chose n'était pas encore venue...soit, il en serait ainsi.
Coup d'oeil sur le soleil qui se lève peu à peu, la discussion avait duré un long moment.
"Bien, prenons donc le temps qu'il faut pour tisser nos liens...nous avons effectivement le temps.
Pour la somme mensuelle, je vous dirais tout ça par missive...il y a toujours des oreilles indiscrètes alors qu'une missive, il suffit de la faire brûler et il n'y a plus de trace...et j'aime quand il n'y a pas de trace."
Elle s'inclina légèrement, attendant de se faire congédier.
La Tomoe avait beau avoir appris que c'était elle le patron et non le commanditaire, elle avait en face d'elle un chef de clan et...elle aimait bien savoir que c'était réellement finie, un peu tête en l'air, elle avait tendance à partir avant la fin d'une conversation perdant de temps à autre un indice qui lui faciliterait la vie.