Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >   >>

[RP] Une arrivée discrète ... ou pas

Mahelya
La Petite Rousse n'avait croisé personne durant le trajet qui la séparait du lieu du bal. Sans doute était-ce mieux ainsi. Sa belle robe en velour rouge n'était point lacée dans le dos, son corset pas justement serré et ses cheveux étaient coiffés approximativement. Sans gouverante pour l'aider Mahelya avait fait de son mieux ... ce qui à vue n'était pas assez...
La Roussette était parvenue jusqu'à ce lieu sans commettre d'impair, c'est facilement qu'elle avait trouvé son chemin en suivant la douce mélodie qui hantait les rues desertes de Sancerre.
Si les rues étaient inanimées, il n'en fut rien de la salle de Bal, de l'exterieur, la gamine entendait les rires, les chants, les éclats de voix. Soudainement, elle fut prise par le doute, et l'angoisse l'avait immobilisé. Mahelya se tenait à quelques pas de l'entrée à se demander si finalement il était judicieux qu'elle entre ou pas...


Dois-je ... hum ...

A peine avait-elle eu le temps de se poser la question que deux mains l'empoignèrent fermement et la tirèrent en arrière. La Roussette allait crier au scandale, cherchant à se débattre, qui pouvait bien l'attaquer ainsi en plein milieu de la nuit ? C'est alors qu'elle réalisa qu'elle n'avait pas pris sa petite dague bien cacher dans la paire de braies de son baluchon. Alors qu'elle se croyait à la mercie de quelconque ravisseur, elle reconnut la voix de Poumona qui lui faisait ... devinez quoi ? le remontrance. Par la barbe de Merlin que lui voulait donc cette Berrichonne à la fin... Apparement l'habiller dans un premier temps. La petite Rouqine n'avait pas réalisé à quel point elle était négligée, aussi le rose commença à pigmenter ses petites joues.
Puis la honte fit place à l'agacement. C'est vrai pour qui se prenait cette femme à lui faire toujours des leçons de morale.


Tout d'abors sachez que je sors quand je le désire et vous n'avez rien à y redire. Deuxièment je sais parfaitement me défendre... avec ma dague ... que j'ai laissée bien rangée entre mes vêtements à l'auberge.

Il lui sembla que la Berrichonne ne l'écoutait pas vraiment car elle ajouta quelques paroles qui mettèrent la petite Rousse vraiment en colère.

Nom d'un petit bonhomme en mousse ! Comment avez-vous osé lire une lettre qui ne vous était point destinée ?
Une Penthièvre... Une Penthièvre ... et Madame ne les aime pas ... Fichtre ! Et bien sachez que je ne vous aime pas plus...


Malgrè la violence de ses paroles, ses grands yeux verts commençaient sérieusement à être humides, il était bien évident que la petite ne les pensait pas. Biensur que Poumona avait un sale caractère, bien sur qu'elle n'était pas facile mais le Jeune Maîtresse avait appris à l'apprécier. Et c'est surtout pour traduir sa frustration que la petite haussa les épaules. Parce qu'elle ne portait pas le bon nom de famille, voilà qu'on la rejettait. Mahelya plongea une dernière fois ses émeraudes dans les yeux noirs de la Berrichonne.
Un silence qui sembla une éternité pour la petite, s'installa entre les deux femmes.
C'est finalement Poumona qui le rompit. Le petite Roussette essuya du revers de sa petite main, une larme qui avait perlée le long de sa joue. Aussi vite elle était montée, aussi vite la colère se dissipa, s'installa alors un silence géné. Mahelya sans mot dire suivit Poumona qui la ramenait dans sa chambre, ou le chaos régnait après l'épisode du corset. Une bonne partie du trajet se fit en silence. Chacune lançant des regards à l'autre.


M1ne Seigneur de Saint Pallais... je ne connais pas ... peut-être que mon père si ... Nouveau silence géné. Son père ... Holaf de Penthièvre alias le kilteux ... Nouveau soupire. Son père qu'elle aimait tant, si gentil, si aimant... Poumona ?! ... Peut - être que ... que nous devrions nous mettre en route immédiatement ... vers Bourges... Je ne suis pas vraiment fatiguée ... et que l'ont parte maintenant ou dans quelques heures ne changera rien si je ne dors pas ...

Pas fatiguée ?! si la gamine l'était mais l'état de nerfs dans lequel elle se trouvait, empêcherait à coup sûr qu'elle ne trouve le repos. Mieux valait prendre l'air. Les grands yeux verts se rivèrent sur la Berrichonne. La Roussette espérait vraiment qu'elle accède à sa requête et surtout qu'elle ne la laisse pas tomber.
_________________
Poumona
Elle ne pensais pas qu'entendre de la bouche de la gamine qu'elle ne l'aimais pas plus que elle n'aimais les Penthievres pourrait l'affecter autant.. Après tout ce n'était qu'une enfant qu'elle ne connaissait pas, comment pouvait elle s'y être attachée si rapidement ?

Elles marchèrent dans le silence lorsque d'un coup la discutions repris et l'enfant lui demanda de partir dès à présent pour Bourges, c'est le cœur plus légers qu'elle accepta.

Elles installa donc la petite sur son cheval emmitouflée dans une grosse couverture ainsi que son fils couvert de la même façon il était blottit dans les bras de sa mère qui elle ne portait que sa cape de voyage... Montée sur Funeste, Poum' lui donné un coup de talon dans les flans pour la faire avancer et c'est ainsi que les trois voyageurs nocturne prirent la route pour Bourges..

L'aube commençait à pointer lorsqu'elle pus reconnaitre au loin la grande et magnifique cathédrale de Bourges. Le soleil se levant à peine se cachait derrière le monument laissant juste quelques rayons réchauffer les pavés des rue de la belle Bourges...

Une grand sourire pris place sur son visage le même à chaque fois qu'elle revoyais la ville qui l'avait vu naitre. Si elle n'avais pas eu deux enfants avec elle, Poum aurait sans doute sauté du chevale pour courir en direction de la capitales ! Mais le poids de la tête de son fils contre son ventre la rappela vite à la raison..


Nous y sommes !


Sa voix raisonna en échos dans les rues encore vide de la ville, seule le bruit d'un forgeron ouvrant sa forge animait les rues sans attendre elle se rendit rue du pavé rouge afin de retrouver la chaleur de sa maison et y coucher Guilhem qui n'avais pas revue son lit depuis un moment déjà..

_________________
Mahelya
La Berrichonne avait accepté de partir aussitôt, à peine le temps de refermer son baluchon, d'enfiler tenue plus pratique pour voyager et ranger un peu le désordre dans sa chambre et la petite Rouquine attendait la jeune maman et son fils pour partir en direction de Bourges la Capitale. Le fait que Poumona accepta de repartir avec elle la rassurait grandement, au moins elle n'avait pas décidé de l'abandonner. Peut-être même qu'elle veillerait sur elle jusqu'à l'arrivée de Georges Le Poilu. Cependant l'ambiance serait sans doute tendue à partir de maintenant, maintenant qu'elle avait découvert son identité. Le Nom de son Père déclenchait souvent ce genre de réaction, et bien qu'elle ne comprenait pas vraiment pourquoi, son Père s'ayant toujours montré parfait avec elle, la Roussette évitait de le pronocer... Elle se mit à espérer que Le Duc D'Aigurande n'ait pas la même réaction...

Les chevaux étaient à présent sellés par le tavernier malpolis levé en pleine nuit, et les cavalières montées. Au contact de la douceur velouté de son fier Esildur, Mahelya ne put retenir un petit sourire.
Entièrement recouverte de sa cape de voyage et de la couverture noire que Poumona avait ajouté, la petite et le destrier ne formaient plus qu'une seule et même silhouette sombre sous la lumière de la lune. Mahelya jeta un coup d'oeil à Poumona et à son fils, ils semblaient bien installés, bien que la Rouqine s'inquiètait de voir la Berrichonne si peu couverte. Pas le temps pourtant de demander une couverture supplémentaire, la petite procession nocture se mit en route sous un ciel clair et étoilé.

Le trajet se fit en silence, bien que le Berry était assez protégé concernant le brigandage, mieux valait ne pas se faire trop remarquer, on n'était pas à l'abris de quelques pauvres qui pour survivre s'adonnaient à des activités nocturnes de brigandage.
Mahelya se surprit à une ou deux reprises chancellante sur sa monture. La chaleur qui l'enveloppait la faisait somnoler... Pas fatiguée hein ? Heureusement que Poumona ne la regardait pas. Peu à peu au fil de la distance parcurut, les étoiles dans le ciel disparaissaient et le soleil annonçait son levé à l'horizon par un arc-en-ciel de couleur pastel. Les maisons loingtaines se rapprochaient et se dessinaient plus distinctement, jusqu'à encadrer chaque coté de la route.
Puis la voix de Poumona raisonna dans le dédale de rues desertes de la capitale. Mahelya regarda le dos de la Berrichonne.


Poumona ... euh ... puis-je ... euh ... me reposer ... euh ... chez vous ? ... je suis vraiment fatiguée ... j'irai ... euh ... prendre ... une chambre à l'auberge ... dans la matinée ...

La petite Rouquine se sentait encore honteuse d'avoir dit à cette Berrichonne qu'elle ne l'aimait pas. Bien au contraire au fil des quelques heures passé avec elle, elle s'y était attachée.

Ainsi je ne vous dérangerai pas plus que de raison. Et ... Et vous n'entendrez plus parler de moi ... j'irai sans doute visiter la ville aussi. donc ne vous inquiètez pas si à votre réveil vous ne me voyez pas. Je serai sortie de votre vie aussi vite que j'y suis entrée.

Le petit coeur se serra à l'idée que la Berrichonne accepta la proposition, mais la petite Maîtresse fit en sorte de ne rien laisser paraître. Il n'était pas de bon ton pour une fille de noble naissance de s'épencher en sensiblerie.
Elle se mordit la lèvre inférieure, pour l'heure la petite rousse avait besoin de sommeil. Doucement elle descendit de sa monture, deux envies, mettre Esildur dessellé à l'abris et elle sous une couverture dans un lit.

_________________
Poumona
Un sourire satisfait restait sur le visage de Poum', elle était dans la ville qui l'avait vu naitre la ville qu'elle aimais tant ! Ici la petite ne pouvait pas lui faire le même coup qu'à Sancerre, car elle connaissait les moindre recoin de la capitale par cœur !

Elle se revoyais gamine, courant dans les rues, ou plus grande courant toujours pour des raisons x ou y . Transportée dans ses souvenir elle fut ramenée sur terre par la petite voix de la rouquine qui tout tristounne lui demandait de se reposer chez elle pour ensuite partir à l'auberge et ne plus jamais lui causer de tords ..

Norf de norf ! L'idée de ne plus jamais entendre parler de l'enfant lui retourna l'estomac c'est qu'elle s'y était attachée à la pestouille ! Le visage neutre elle entra la clef dans la porte de sa maison puis une fois à l'intérieure elle regarda la fillette le visage dur.


Bien.. Je pense que c'est mieux ainsi oui !


Puis elle explosa de rire, et pris la petite dans ses bras,


Ça va pas non ? Tu ne me dérange pas ! Et puis ... Je me suis habituée à ta présence moi !! Il est hors de question que tu prenne une chambre à l'auberge je te garde avec moi !

Elle n'était vraiment pas douée pour dire à quelqu'un qu'elle l'aimait ou s'y était outre mesure attachée.. Elle sourit à l'enfant tout en allant couchée son fils dans son lit, en intiment la petite de la suivre..

Tu as un grand lit ici Guilhem dort encore dans son lit de bébé tu va pouvoir te reposer dans celui ci ! Je doit voir le maire pour me procurer un coffre pour mes affaires et ensuite nous pourrons prendre la route pour Saint Aignan !


Quitté définitivement sa ville celle qui avait toujours été sienne était un vrai crève cœur..

_________________
Mahelya
Mahelya suivit Poumona dans la maison, la brune avait un visage lisse, impassible, et bien que l'instant ou elle prononça c'est paroles :"Bien.. Je pense que c'est mieux ainsi oui !" fut très court, cela retourna l'estomac de la Rouquine. Cepandant elle retrouva le sourire lorsque Poumona la prit dans ses bras en lui proposant de rester. Un silence géné s'installa entre la fillette et la jeune femme, toutes deux peu habituées à exprimer de vive voix leurs sentiments, apparement. Puis la Berrichonne esquissa un sourire tout en berçant tendrement son fils qu'elle comptait mettre au lit. Mahelya en profita pour oter la couverture et la cape de voyage, de ses épaules et les posa sur un fauteuil ancien ... pour ne pas dire vieux et usé, mais qui semblait plus que confortable.

La Roussette la suivit en silence comme le lui avait intimé la Brune_au_sale_caractère. Notre Petite Maîtresse, n'ayant pas souvenir de sa défunte mère, observa attentivement la scène du coucher. Poumona n'était sans doute pas la femme la plus douce qu'elle connaissait pourtant, c'était avec délicatesse et tendresse qu'elle déposait un baiser sur le front de son fils Guilhem. Guilhem jeune garçon stupéfiant ... durant leur trajet jusqu'à Bourges, les rares fois où il était éveillé il scandait à tord et à travers des "Vive le FIER" et autres joyeusetés de ce genre. Apparement il avait hériter du tempérament de feu de sa mère. S'il se comportait déjà ainsi à son jeune age qu'en serait-il lorsqu'il serait adulte ? Mahelya n'osait imaginer.

Le petit ferma les yeux bien vite et Poumona proposa le grand lit à la Rouquine. Cette dernière ne se fit pas prier, elle posa son maigre baluchon sur la table de chevet, et posa ses émeuraudes sur la Berrichonne, tandis qu'elle entreprenait de retirer ses chausses.


Merci Poumona de m'accueillir chez vous...
Merci également de me prendre avec vous jusqu'à Saint Aignan. J'espère qu'on y retrouvera mon Oncle, bien vite.
Je vais dormir un peu, le voyage de nuit m'a fatiguée, je pense que j'irai faire un petit tour dans la ville cette après midi. Je vous le dis afin que vous ne vous inquiètez pas si vous ne me trouvez pas à votre réveil. Je serai rentré avant le coucher du soleil...
Un petit coup d'oeil par la fenêtre, les yeux qui se lèvent vers le ciel. Enfin si Soleil se lève ... Bref je serai rentrée avant la tombée de la nuit.

Poumona salua une dernière fois la fillette qui la regarda s'éloigner. Quelque chose semblait chagriner la Berrichonne. Souvant, et Mahelya l'avait bien remarqué, lorsque la brune se perdait dans ses pensées, un regard triste apparaîssait. Que pouvait-elle donc bien cacher à la Petite Maîtresse.
Un baillement à s'en décrocher la machoir parcourut le visage enfantin. Et tandis qu'elle se glissait sous les draps et l'épaisse couverture, Mahelya se rappela qu'elle devait écrire impérativement à son père, pour lui dire qu'elle se trouvait désormais à Bourges ... Non Saint-Aignan ... Bref elle verrait quand elle y serait. Les yeux à peine clos, et la petite tomba dans un sommeil profond.

_________________
--La_vieille_boulangere
[un après midi banal dans les rues de Bourges]

Bâsin à tête de poulpe ! T'ES ENCOUOR ABREUVAGE !!!! Béda !!!! Agad'on d'où que t'fourre tes artignolles ! ...
Brelot ! C'est vide dans t'cabêche ! T'dégarcilles m'n échoppe ! t'méritrais que j'te fourgales avec ma fourcha... j'vais t'apprendre à ch'nasser l'gazoute moi ! EFFOUGALE !!! vire d'ici !!! Et reviens pas !!!! D'hiôrs


La boulangerie était bien animée cette après-midi. La doyenne de la capitale avait encore surpris son soulard de mari à la taverne en bonne et légère compagnie. Le vil maraud avait encore vidé quelques vieilles bouteilles de poires de la cave "spéciale du tavernier", cuvé guerre de la Poire, époque mémorable ou femme de Duc s'était trouvée poitrine dévêtue devant l'adversaire Sancerrois... Ah la belle époque ! cet évènement eut lieu il y a fort longtemps, et la cuvé était donc bien "bonifiée" peut-être même à l'état de vinaigre qui sait ? L'homme avait donc redécoré le sol de la boulangerie, lorsque, par les oreilles, sa femme l'y avait conduit.

La vieille, il ne fallait pas l'asticoter, et toucher à son échoppe la mettait dans une rage noire. C'est donc sans pitié qu'elle le menaçait maintenant d'une fourche et lui intimait de quitter la boulangerie ... au moins pour quelques heures. Tous Berruyers savaient que le mari volage serait vite pardonné, mais mieux valait lui faire peur, du moins c'est ce que ne cessait de se répéter la Doyenne. Mjöle (le nom de notre boulangère) donc Mjöle regardait le fautif s'éloigner tanguant dangereusement de chaque coté. La vieille aux cheveux gris, lèva les yeux aux ciels s'adressant au Très Haut.


Diou ! r'gardes les dégars ! m'pauvr' boulang'rie désavri. Ne crois pas que je maroune! que'ques nâpilles, buie et d'huile d'coude et s'ra comm' neuf.

En dehors de son mari aux moeurs légeres, Mjöle était passinnée par le nettoyage. Briquer, lustrer et récurer son magasin, voilà qui lui mettait du beaume au coeur. Aussi il ne lui fallut pas bien longtemps pour que la Boulangerie brille de mille éclats... enfin autant que pouvait briller une boulangerie à coté d'une échoppe de forgeron, les cendres et la poussière... La doyenne eut fini de laver le sol, elle alla donc puiser quelques sceau d'eau claire afin de le rincer. Alors qu'elle s'appraîtait à franchir le seuil de son magasin, elle fut percutée de plein fouet et le sceau d'eau clair se déversa entièrement sur Mjöle et "le percutant".

BRELOT !!! Agad'on ou t'fous tes artignolles ! j'voulais pu t' revoir avant de... Norf d'Norf ! et r'Norf !...

La vielle fut surprise, elle qui s'attendait à revoir son mari tomba nez à nez avec une gamine rousse qui se trouvait à présent aussi mouillée qu'un poisson dans l'eau de la Loire. La rouquine, qui semblait être une étrangère, un peu comme une aiguille perdue dans une motte de foin, avait pourtant un air farouche qui ne déstabilisa pas pour autant la vieille.

Diou !!! Fambrou !!! Agad'on où t'fous tin pied ! Norf d'norf !!! passe tin ch'min fillette ! [/i]


___________________________________________________________________

Les mots en italiques dans les dialogues sont des mots Berrichons :
Bâsin = lourd d'esprit
abreuvager = être saoul
Béda = gars de la campagne
Agad'on = regarde donc
artignolles = doigts de pieds
brelot = sot
cabêche = tête
dégarciller = abîmer
fourgaler = chasser
fourcha = fourche
ch'nasser = courire les femmes
gazoute = jeunes femmes
Effourgalé = huluberlu
d'hiôrs = dehors
dégars = déguats
désavri = détérioré
marouner = se plaindre
nâpilles = chiffons
buie = lessive
fambrou = enfant terrible
Mahelya
[Un peu plus tôt dans l'après midi]

Un rayon de soleil pâle traversant la petite fenêtre de la chambre et voilà que la Roussette se réveillait doucement mais surement. Elle hésita un instant à se sortir de la couche, pourtant, curieuse comme pas deux elle avait bien envie de visiter cette capitale dont on lui avait si souvent parlé. Les yeux encore endormis et gonflés la petite Rousse se tira du lit, s'étirant dans un baillement sonore. Qu'il était bon de dormir et de se sentir en sécurité. Guilhem n'avait pas fait le moindre bruit, lorsque Mahelya posa les émeraudes sur son berceau, elle comprit pourquoi. Le petit lit était vide de tout occupant. Les oreilles aux aguets ?! Pas le moindre bruit dans la maison. L'Angevine en déduisit que Poumona était sortie pour une quelconque course en compagnie de son fils.

Débarbouillage de circonstance et vêtement d'hivers sur le dos, les tâches de Rousseurs filèrent à l'extérieur. Un peu impressionnée de prime abords, ville inconnu, personnes inconnues, us et coutumes inconnus, elle n'hésita cependant, pas bien longtemps avant de se lancer dans "l'aventure Berrichonne". Ses petits pieds eurent vite fait de l'emmener sur le parvis de la Cathèdrale. Bizarement, bien qu'habituée aux fastes et au luxe, Mahelya préférait le charme des petites églises de villages. Ses déambulation ne tardent pas à la conduire dans une ruelle bien trop commerçante et bruyante à son goût. Mais la gamine était maligne, elle savait que pour trouver "L'accessoire" qui faisait la différence sur sa vesture il fallait parfois en passer par là, c'était toujours dans les petites boutiques que l'on trouvait le bijou unique... Déjà ses prunelles vertes expertes étaient attirées par quelques étoffes dans une échoppe à l'autre bout de la rue.

Evitant les bousculades se faufilant parmis les marchands à la sauvette et les passant, la petite voix cristaline raisonnait.


Pardon ... Excusez-moi ! Faites place ... laissez-moi donc passer ... Pardon ... Par la barbe de Merlin faites attention ! Pardon ... Excusez...

Et SPLATCHHHHHHH !
Un imbécil, sortit de nulle part s'était mis en travers de son chemin et il avait eu la bonne idée d'être accompagné d'un sceau d'eau. La Petite Maîtresse se retrouva trempée jusqu'à la moelle. Elle qui avait eu tant de mal à se réchauffer sous l'épaisse couverture chez Poumona. Le regard noir mais les yeux verts, se posèrent sur la cause de cet arrosage non désiré. La petite Rouquine se retrouvait nez à nez à une femme qui devait avoir passée, depuis longtemps, le cap des cinquante printemps. Haussement de sourcils et grimace de dégout, ornaient désormais le visage juvénil, devant l'apparence répugnante de la berruyere.
Puis le dégout laissa la place à l'étonnement. Non elle ne rêvait pas... pas d'excuses ni rien... était-ce une tradition en Berry de ne point présenter ses excuses pour une gène occasionnée ?

La Roussette déjà bien trop mouillée à son gout n'aima point du tout le langage ... inconnu mais sans doute chatié de la vieille grisonante.


Sacrebleu !... Par la barbe de Merlin et la coiffe de Morgane !... Vous venez de me bousculer ! J'éxige des excuses sur le champs ! Voyez donc dans quel état je suis ! C'est un miracle si je suis indemne ! Estimez-vous heureuse que je ne demande point compensation après l'attentat intenté contre ma personne !! Oh et ne me parlez pas ainsi ! Mes pieds sont ravissants et bien plus malins que vous ! Je les pose et en dispose comme bon me semble !
Vous teniez le sceau c'était à vous de faire attention !
JE VEUX DES EXCUSES !!! Des excuses !!! I-ME-DIA-TE-MENT !

_________________
Poumona
La petite c'était rapidement endormis ainsi que son fils elle resta quelques heures là dans son vieux fauteuil miteux qu'elle aimais tant.. De vieux numéro d'une gazette local trainaient sur la table d'appoint près d'elle..

D'un geste bref elle attrapa le journal et une nouvelle fois posa ses yeux dessus mais elle ne le lisait pas ses pensées vagabondait vers d'autre horizons ....

Les souvenirs de tout son temps passé à Bourges à édité plusieurs gazettes sans grand succès la seule qui ai bien fonctionné fut celle qu'elle avait fait à distance lorsqu'elle était blessée en teutonie"le Berruyer Libre" qui se voulait être un journal indépendantiste .. Sur ses beaux souvenir elle s'endormit dans son fauteuil..

Quelques heures plus tard elle se réveilla les membre engourdit le petit scandait des paroles pro Fier dans son lit, un sourire au lèvre elle se leva et sortit l'enfant de son lit,


Nous allons rendre visite à mamy Huguette ainsi je te laisserais à elle le temps d'aller voir ton parrain j'ai des affaires a régler avec lui ..


Elle habilla son fils chaudement et l'emmena chez sa vieille nourrice . Après avoir déposé son fils chez la dame elle partit en direction de la mairie ou elle devait voir son ami Bubul, A peine une heure plus tard elle sortit du bureau un petit coffre à la main dans le quel elle métrait l'argent de son champs pour le protéger.

Le temps était maussade mais les rues de la ville était animées d'ailleurs cette voix qui braillait elle l'aurait reconnu entre mille ! La petite rouquine c'était donc réveillée et elle était sortit mais qu'es ce qui avait bien ^pus se passer pour que ça braille ainsi ?

Bien entendu de toutes les personnes sur qui la rouquine aurait pus tomber il avait fallut qu'elle tombe sur la vieille boulangère folle les deux avait l'air de se jaspiner très vite Poum' pressa le pas afin d'arriver avant que cela ne s'envenime de trop elle attrapa la main de la petite et fixa la vieille femme..


Ohlà foin de jaspinade les gazoutes !! Enfin Gazoute ... petit regard vers la vieille femme ..

T'braille coum un jeteux en pleine nuit d'hiver ! La malice t'empoigne ! Calme toi ! Ce n'est qu'une enfant tout juste caniot ! Elle riole de ton eau !Cesse donc de marouner et retourne dans ton échope avec tes napilles !!

Ensuite elle regarda l'enfant

Viens Mahelya nous allons rentrer pour que tu te change tu est toute mouillée !
_________________
--La_vieille_boulangere
Bé Dame ! La Fambrou veut d's excuses ! Cha'ptit, Chacrote, r'tournes jouer avec t'poupée et arrêtes donc d'baîller comm'un Agrole affamé ! tu m'détences ! j'nai un'échoppe à rendre propre.

La vieille boulangère n'était pas du tout impressionnée par l'air suffisant que prenait la gamine. A n'en pas douter ce devait être encore une fichue nobliote, qui croyait sans doute que tout lui était du. La petite Rousse était mal tombée. Hors de question pour Mjöle de présenter des excuses à un rejeton qui sent bon ! Les nobles ?! elle les avait en horreur. Plus ils se tenaient loin de son echoppe et mieux elle se sentait. Les yeux bleux légèrement voilés de la vieille femme examinère la gamine de haut en bas. Boarf ... Elle était juste un peu mouillée, et c'était qu'une mioche. pas de quoi en faire tout un mont.

Oyé Bavouillon, c'ne sont que'ques Napilles et Bourasse, pas d'quoi réveiller un mort. t't'en r'mettras. l'eau riole d'ssus c'tout, co c'po grave. Pis ferm'un peu tin clapet et arrêtes donc d'marouner, tu m'bafutes bremment.

La petite ne décolèrait pas du tout. Mjöle en était à ce se demander s'il ne faudrait pas un deuxième sceau d'eau à cette petite piailleuse. A peine, l'idée avait-elle germé dans son petite cerveau qu'une femme arriva pour se mêler de la conversation. Une femme et pas n'importe laquelle... LA Poum, la seule et unique, ancienne mairesse de Bourges, ancienne CAM du Duché. Le yeux de la vieille s'attardèrent sur la gazoute qui parlait berrichon, elle se souvenait qu'oçn lui avait raconter plein d'histoire à son sujet. Leger plissement des paupière ridés.

Oyé Gazoute ! Tu m'cause aut'ment ! Le Caniot qu'tu vois c'est j'té sur moué et d'puis la fambrou arrête pas de baîller de piailler comm'un' Edgeasse affolée ! c'est elle qui m'cherche noise.

Puis Mjöle haussa un sourcil quand elle vit la berrichonne se saisir de la main de la gamine pour l'emmener avec elle. De toutes les histoires qu'on lui avait raconter elle s'en souvenait d'un en particulier, concernant d'ailleurs directement cette poumona.

Bé dame ! files donc avec l'gazoute, Chacrote ! elle t'menras voir l'autre effougalé. Et ke j'te r'vois pas trainer dans l'coin, sinon c'est mi qui t'menas au Cani qui ripaille des fambrou comme toi au dîner. t'd'vrais avoir peur d'Berry. Sans t'y attendr', t'risque bien d'etes menée par l'châgnon au carroi. Démaufies-toi Chacrote. L'Berry est peuplé d'effougalés !

La vieille n'avait plus toute sa tête, fallait-il le préciser ? Entre rumeur et croyances populaires. Elle avait entendu parlé d'un vieux canard qui envoutait les âmes des enfants turbulents et à n'en pas douter Poumona en était un disciple. Elle en avait d'ailleurs déjà touché deux mots à le jeune femme qui l'avait prise pour une folle... allons dont ... Mjöle une folle ?! N'importe quoi, c'était faux ! aussi faux ! que les oiseaux n'ont pas de dent, que l'homme ne sait pas voler et que a terre est ronde même si les aristotéliciens essayaient de le faire croire. Tous le monde savait et Mjöle la première que la terre était carré, bah oui hein ? avez-vous déjà essayer de marcher sur une boule vous ?

_______________________________________________________
Les mots en italiques dans les dialogues sont des mots berrichons
bé dame = bien sûr
fambrou = enfant terrible
cha'ptit = doucement
chacrote = petite
baîller = crier
agrole = corbeau
détencer = faire perdre du temps.
bavouillon = mauvaise langue
Napilles = chiffons
bourasse = vêtement d'enfant
rioler = couler, ruisseler
co = ça
marouner = se plaindre
bafuter = agacer
bremment = vraiment
gazoute = jeune fille
caniot = qui a un caractère jeune
Edgeasse = pie
effougalé = huluberlu
Cani =petit canard
châgnon = arrière du crâne
carroi = carrefour en forêt ou se donnent rendez-vous les sorciers.
démaufier = se méfier
Mahelya
La gamine était devenue écarlate de colère, la vieille femme continuait de lui parler sa langue inconnue, et pour sur elle en profitait pour la nommer par quelques sobriquets. Mahelya qui, même si elle ne les pratiquait pas, les connaissait, n'avait pas retrouvé la moindre trace de grec ou de latin dans les propos de la folle de Bourges. A ça ! son escapade dans cette ville, elle s'en souviendrait pour les semaines, les mois que dis-je les années à venir !
La vieille l'examina attentivement, et se regard ne plut pas à la Roussette. Non mais pour qui se prenait cette gueuse ?! Et le flot de paroles incompréhensible continua inlassablement. La petite bouillonnait de rage, quand soudain elle reconnut une voix.


Gné ?!

Voilà à peu de chose près tout ce qui pouvait sortir de la bouche de la Rouquine aux yeux verts écarquillés. Sa colère avait été brève - oui bon d'accord pas vraiment mais je vous assure elle peut faire prire - et surtout interrompue par Poumona qui, probablement alertée par les beuglement de la gamine fulminante, les avait à présent rejointes, elle et la vieille folle. Une conversation des plus étonnantes se déroulait devant elle. Parfois Mahelya avait l'impression de comprendre ou de deviner le sens de quelques mots comme "L'Oriole" (l'eau riole) qui devait être un breuvage alcooliser à n'en pas douter ou peut-être une quelconque appélation de savon... "Chat ptit" probablement un patoi pour désigner un chaton... "chat crotte" sans doute s'était-il laissé aller d'ou la présence du sceau d'eau... "Gazoute" probablement un gibier, la saison de la chasse avait peut-être commencée... "marouner" Maronnier sans aucun doute... ou alors "Frambouarette" ("Frambou arrêtes") peut être une variété de framboises, même si ce n'était pas la saison et qu'elle ne comprenait pas vraiment ce que ça venait faire dans la conversation, * se sont des Berrichons après tout * pensa-t-elle.

Du point de vue de la Petite Maîtresse, Poumona et cette folle se connaissaient et discourçaient à propos de la faune et la flore du Berry, peut-être même s'échangeaient-elles une recette de cuisine : "le Gazoute aux Marounes et aux Frambouarettes".
Ils avaient le don de passer du coq à l'ane en Berry, la conversation avait débuté sur l'histoire d'un chat - pas très propre et pas très bien apprivoisé selon l'avis de la Petite Maîtresse -, pour se continuer sur une recette mystèrieuse, pour finalement en revenir à la bêtise du chaton.
La Roussette haussa un sourcil d'interrogation, les deux femmes devant elles pouvaient sans doute s'entendre comme larons en foire mais la petite était toujours mouillée des pieds à la tête et cela n'avait pas l'air de les déranger plus que cela. D'impatience la petite commençait à taper du pied, sur le sol humide.


Dites donc Poumona, vous pourriez bien être la meilleure amies de cette folle que je m'en contre-ficherait. Pensez-vous qu'il soit de bon ton d'échanger des recettes de cuisines alors que je suis en train de geler sur place ?
Je meurs de froid, je suis trempée, cette femme m'a arrosée et s'est montrée fort impolie et vous vous lui parlez de recettes de cuisine ? Est-ce une plaisanterie ? Son chaton a fait une bêtise mais sérieusement, que pouvons-nous y faire ? Et j'éxige toujours de sa part des excuses !


Un petit sourire de satisfaction se dessina sur le visage enfantin. Mahelya était fière d'elle, et pour sûr Poumona serait impressionnée. En a peine quelques mots elle avait compris l'essentiel de la conversation. Elle apprenait vite, la Rouquine.
_________________
Poumona
La conversation battait son plein, la vieille folle de la capitale lui répondait avec agressivité, Poum ouvrit la bouche prête à lui répondre lorsque la môme se mit à l'engueuler. Sur le coup elle ne compris pas pourquoi elle lui parlait de chats et de recette culinaire... Puis elle réalisa que l'enfant ne comprenait pas le Berrichon...

Le soucis c'est que la vieille femme ne comprenait que très peu le Français elle.. Comme Poum' ce plaisait à dire "On est pas Français nous ! On est Berrichons !!" Un sourire amusé se dessinai sur son visage quand elle s'adressa à l'enfant.


Voyons Mahelya ! Cette femme n'est pas mon amie ! C'est juste une habitante de Bourges ! Je ne t'ai jamais dit que j'ai été maire de la capitale ? Il est naturelle que je connaisse les habitants !

Elle lui sourit et s'accroupit pour être à son hauteur,

Par contre tu as du mal interpréter notre conversation, la vieille femme ne comprend pas le Français alors je lui parle en Berrichon... Par conséquent nous ne parlons ni de chat ni de recette de cuisine ..Nous nous jaspinions .. heu disputions !

Et de ce tourner vers Mjöll,


Arrête un peu d'Boulayer tout là ! T'crois que tu fait encore Dardeler 'vec tes histoire de Cani mangeur d'enfants ? On est pas des bazins aboifou ! Rentre dont à maison desarvi !

Elle attrapa la main de l'enfant fermement et l'emmena chez elle pour qu'elle se sèche et se change... Le chemin se fit en silence elles arrivèrent cinq minute plus tard devant la porte de la petite maison rue du pavé rouge ..

Rentre vite te sécher ! Nous allons prendre la route ce soir il vaux mieux que tu n'est pas l'air trop riche sur les chemins si tu ne veux pas que nous nous fassions attaquer ! J'espère que tu as de vieux vêtements !

Elle sourit à la rouquine, puis se dirigea vers la cheminer afin de faire chauffer un peu de lait pour l'enfant afin qu'elle ne prenne pas froid..
_________________
--La_vieille_boulangere
Anui l'basins sont d'sortie ou bien ? Arrêtes- dont d'm'bafuteret d'm'détencer Gazoute ! Min Brisac d'mari m'a encouore bien désavri l'boulangerie. L'dernièr'fois il m'avait dégarcillé l'arche. J'n'ai ni temps à perdre entermi napilles et essiaux, j'nai du boulot ! Prends dont l'fambrou qui capte rien catté toi, et fichez mi l'paix ! DEGUERPISSEZ AUMAILLE !!!!

Se retournant vers la gamine.

Et ti arrêtes dont d'chabroter l'eau d'sol, j'vais bouler dans c'chemin pâteux !

Le yeux ridés de la vieille femme se plissèrent légèrement et elle dévisagea de nouveau Poumona.

T'peux dire c'que t'veux, aller écouter l'Campennes dans l'champs ou l'chavoche l'nuit ! mais mi j'sais qu't'es une intrigante ! Mais ç'n'enpêchera pas l'fronque d'pousser ! L'faramine viendra s'cacher dans l'fenot ! et l'Barbotte ...

Ce que ça voulait dire personne ne le savait mais c'était parfaitement logique pour notre folle berruyere. Elle voulait continuer de mettre en garde la petite nobliote envers les gens qu'elle fréquentait, enfin c'est ce qu'elle se pensait en train de faire, mais déjà l'ancienne mairesse de Bourges s'éloignait la rouquine sur les talons. La vieille resta encore un instant à parler à ... bah on sait pas bien qui en fait mais elle lui parlait, c'était certain. Ne sacahnt plus trop si elle avait fini de nettoyer sa boulangerie ou pas elle décida d'aller boire un verre en taverne et pourquoi pas aller ranger la forêt après. Le dos vouté, les épaule tramblante et le pas mal assuré c'est donc vers la taverne municipal qu'elle se dirigea en chantonnant, elle espérait bien voir Poumona la mairesse de la Capital du Berry, il fallait bien qu'elle lui parle de l'incident.

R'contrer sin mari... et l' livrées s'ront offertes par l'jau tilali la la ... l'musettes raisonne'ront pour Nau tilali la la ...

Pauvre doyenne ! Elle se mélangeait sérieusement les pinceaux ! Elle n'avait plus toute sa tête. Que le Trés-Haut puisse avoir pitier de cette pauvre femme. Peu de gens se doutaient de ce par quoi elle était passée.

_________________________________________
Les mots en italiques dans les dialogues sont des mots berrichons.
Anui = Aujourd'hui
basins = lourd d'esprit
bafuter = agacer
détencer = faire perdre du temps
gazoute = jeunne femme
brisac = qui casse tout
désavri = deterrioré
dégarciller =abîmer
arche = huche à pain
entermi = entre
napilles = chiffons
essiau = torchon
fambrou = enfant terrible
catté = avec
Aumaille = bêtes à cornes
chabroter = remuer
bouler = prendre l'eau dans les sabots
chemin pâteux = chemin boueux
campennes = sonnette autour du cou des vaches
chavoche = chouette
fronque = furoncle
faramine = bête légendaire
fenot = grenier à foin
barbotte = cafard
livrées = cadeaux de noces
jau = coq
musette = cornemuse
Nau = Noël
Mahelya
La Rouquine écarquilla les yeux d'étonnement lorsque que Poumona s'adressa à elle.

Ah bon ?! vous n'êtes point en train de parler de la recette du Gazoute aux marounes et aux frambouarettes ? en même temps trouver des frambouarette en cette saison ... C'est pas de ça que vous êtes en train de parler ? Mais qu'est-ce que vous dites alors ? JE VEUX SAVOIR ! JE VEUX COMPRENDRE ! Et puis d'abord pourquoi son chat il n'a pas fait de bêtises et qu'elle n'en parle pas ? qu'est-ce que vous dites ! Je veux qu'on me parle en Français moi !

Passer pour une ignorante aux yeux d'une vieille berrichonne qui venait à pein de l'arroser ne plaisait pas du tout à la Petite Maîtresse. Elle aller demander à Poumona de lui apprendre les rudiments du Berrichons lorsque la vieille folle posa un regard sur son pied qui tapotait l'eau qui giclait en fines gouttes de la petite flaquée apparue à coté d'elle. Le Roussette pinca le nez de mépris et bien qu'elle ne comprit quasiment rien c'est la voix haut perchée qu'elle répondit :

Je chabrote ce que je veux et si vous voulez rouler-bouler dans votre main, du paté ... Haussement de sourcil de la gamine. Et bien ... euh ... Et bien faites comme vous le voulez ! Et n'en faites pas tout un plat !

Elle n'assimila pas non plus pourquoi elle voulait que Poumona cueille dans campanules dans le champs et qu'elle cheuvauche toute la nuit. Alors qu'elle s'aprêtait à demander, la main de La Brune se fit plus ferme sur son poignet et la tira en arrière. Elle semblait agacée, Mahelya jeta un dernier regard sur la vieille folle, elle semblait s'adresser à quelqu'un d'imaginaire. Une grimace se dessina sur le visage enfantin : * décidément ! Ils sont fous ces Berrichons ... *
La gamine préféra ne pas desserer les dents durant le trajet, opinant juste du chef, lorsque que son amie lui intima d'aller se changer parce qu'elle prenait la route ce soir, direction Saint-Aignan.

Mahelya, trempée jusqu'à l'os ne se fit pas prier. Des vêtements de voyages usés?! Oui elle en avait, c'était les seuls dont elle n'avait pas réussi à se débarrasser. Une vieille paire de braies, grises plus que blanches, une chemise doublée aux motif de tapisserie et une cape fourrée trouée devraient faire l'affaire. A la réflexion la cape, ça sera au moment de partir. Elle plia tout le reste et les emballa soigneusement dans son petit baluchon.

La Rouquine revint dans la pièce principale, changée, les vêtements souillés dans la main. Elle regarda Poumona qui lui préparer son habituel verre de lait. Une fois les vêtements humides posés devant la cheminée, La Rouqine prit place dans le vieux fauteuil qu'elle avait repéré en arrivant, elle ne s'était pas trompée, il était vraiment confortable.


Je suis prête, alors, nous partons ce soir ? Saint Aignan c'est bien ça ? j'espère que les gens y seront accueillant et moins fou que la vieille.

Les prunelles vertes se posèrent sur la Berrichonne, et une mimique passablement agacée fleurit sur ses petites lèvres pincées.

A propos... alors ?! quand allez-vous m'apprendre le Berrichon ? Et qu'a-t-elle dit ? Mange-t-elle vraiment des enfants ? T-t-t-t-t-t pas de ça avec moi j'ai bien entendu vous l'avez dit vous même ! Si c'est le cas il faut la mettre en prison ! Tiens d'ailleurs comment on dit prison en Berrichon ? Apprenezz-moi le Berrichon !
_________________
Poumona
La chaleur de la maisonnette était appréciable, l'hiver n'était pas encore arrivé qu'il faisait déjà un froid de canard dans les terres boisées du Berry..
Poum' regarda la petite rouquine revenir sèche et vêtue comme une gueuse, c'est que ça lui allait plutôt bien ! Ses fins cheveux roux ressortait sur la tenue grise...

La jeune berruyère pris une chaise et s'installa près de l'enfant qui c'était appropriée le fauteuil ...


Alors tu veux apprendre le Berrichon, c'est drôle avant de décider de quitter le duché,

légers silence petit mal au ventre à l'idée de ne plus jamais pouvoir sentir l'odeur des bois un matin juste après la rosée, revoir les rues endormies de la ville qui était si chère à son cœur, celle là même qui l'avait vu grandir, ces maisons qui avaient mainte fois répercuté l'écho de ses éclats de voix lorsque la colère de Léviathan prenait place sur la tempérance ..


Heu.. donc avant de décider de quitter le duché j'avais eu l'idée d'ouvrir une école pour apprendre le berrichon aux nouveau venu qui ne connaitraient pas la langue ...

Elle sourit lorsque l'enfant lui parlât de la vieille femme comme une mangeuse d'enfant ..


Non Mjöll ne mange pas d'enfants ... Elle parlait d'une vieille légende d'un canard qui croquerait les fambrous ... Un fambrou est un enfant pas sage ! C'était une histoire que l'on racontait aux enfants pour leurs faire peur, longtemps Huguette me la comptait pour que j'obéisse ce qui soit dit en passant fonctionnait plutôt bien !


Elle sourit à l'enfant se disant qu'elle devrait allez récupérer Guilhem chez la vieille nourrice avant de partir en direction de Saint Aignant,


Le berrichon n'est pas une langue à proprement parler seul certains mots ce différencie du Français .. Comme prison par exemple nous le disons touisme, il y a également Gazoute qui veux dire jeune fille, Cani pour canard, et tant d'autre je t'apprendrais à le parler !

Cela occupera nos heures passée sur les routes ! Mais à présent il faut que je fasse mes bagages je quitte Bourges ce soir je vais devoir rendre ma maison ...


Elle se leva et servit le lait qui était à présent bien chaud, à l'enfant.. Puis non sans peine commençât à plier ses vêtements dans une malle.. Un vieille ourse en peluche qu'elle ajouta dans la malle, avec ses armes quelques livres dont le manuel sur les révoltes par Cheguevanoz et bien entendu son livre des Vertus offert par son parrain qui ne la quittait jamais ainsi que le livre de citations Horvycienne inachevé par une mort prématurée ..

Attachés par une grosse ficelle ou plutôt une cordelette était rangé par datte les différents programmes du FIER, ainsi que des missives envoyé par des amis qu'elle avait toujours gardé..

Elle c'était faite à l'idée de quitter la ville mais de ce voir vider sa maison la réalité la rattrapa vite et quelques larmes vinrent humidifier ses joues, de sa main gauche elle les essuya et fini de ranger soigneusement tout cela..

_________________
Mahelya
Mahelya, dont le feu avait eu don de réchauffer son frêle petit corps, regardait la berrichonne qui lui faisait face. La Petite Rouquine venait de comprendre ce qui rendait le regard de Poumona si triste lorsqu'on parlait du Berry. Ainsi dont la jeune femme avait prévu de quitter son duché, de laisser sa maison, sa famille, ses amis derrière elle. Un pincement au coeur arracha l'espace de quelques fractions de seconde une grimace à l'Angevine. Poumona allait partir, et la laisser seule, enfin pas si seule que cela elle serait avec son Oncle après tout. Mais son Oncle, parlons-en ! elle ne le connaissait que très peu, alors que depuis quelques jours elle partageait tout avec la Brune, colère, tristesse, disputes, rires même si ces derniers étaient peu nombreux... l'important se trouvait ailleurs.
Pour quiconque les avait vu ensemble, tous pensaient qu'il s'agissait d'une mère et sa fille. Pensée égoïste ... Comment se passerait la vie de la Petite Maîtresse sans celle qu'elle pouvait considérer comme son amie... sa seule amie... La voix de la berrichonne la sortit de ses réflections. Si elle avait comprit, Mahelya décida cependant que ce n'était pas le moment de lui parler. Non, elle attendrait Saint Aignan. La brunette devait faire tranquillement 'son deuil' de la vie qu'elle avait mené jusqu'alors. Egoïste la Roussette ?! oui mais pas à ce point là.

Ses inquiètudes mises de cotés, du moins pour le moment, il était temps de prendre une leçon ! Et pas n'importe laquelle ! Une leçon de Berrichon ! La Rouquine préféra ne pas relever le sujet de l'école, dire à Poumona que ça aurait été une superbe idée, ne l'aurait surement pas aidé.


Une légende ... écarquillement volontaire des prunelles vertes. Un canard qui mange des Enfants ? Mais qu'est-ce que vous êtes barbare ! Même si ce sont des euhh... Fambrou ?! ... les enfants ne méritent pas cela !... Enfin papa m'avait prévenu, vous êtes des Berrichon. Petit sourire malin qui se déssine sur les lèvres fines de la Roussette. Donc Cani c'est un Canard et pas une petite canne ? Gazoute est une jeune fille et non un quelconque gibier ?

Mais le mot qui retint le plus l'attention de la Gamine fut le mot prison.

Et donc Prison c'est touisme.

L'esprit encore enfantin de la petite était à présent enclin à l'imagination, et Dieu seul sait à quel point les petites filles de 8 presque 9 ans en regorgent. Mahelya se saisit du verre de lait que lui tendait la Berrichone. Après l'avoir remercier, elle se dirigea dans la petite chambre que lui prêtait Poumona. Ses bagages étaient prêt, elle avait donc le temps de s'amuser un peu. Ce n'était pas une chose qu'elle avait pu faire souvent durant les années passées en compagnie des moines, et après tout même si on lui trouvait un promis elle n'était pas encore marié, elle pouvait donc profiter des quelques instants qui lui étaient offerts.

Elle sortit de son balluchon la belle cape doublée, celle qui n'était pas abîmée. Elle s'en recouvrit et se posta devant le grand mirroir, prit son Lapinou et le posa sur la commode juste à coté, il ferait office de garde ... enfin pour le moment. Levant le nez avec dédain elle s'imaginait en juge respecté et droit faisant la loi en Berry.


Pour haute trahison ! je vous condamne à 5 jours de touisme ...Oh comment c'est beau à dire !Gardes emmenez cette ...euh c'est quoi déjà ?... ah oui ... Gardes emmenez cette gazoute en touisme ! pour trafic de ... euh de ... Canne .... Non c'est pas ça ... de Cani !

La fin d'après midi défila rapidement, aussi après avoir jeté en "touisme" Lapinou pour différents dossiers comme le trafic de "Cani", puis le manque de respect à une "gazoute", d'avoir lancé des plumes de "Cani" sur la vieille Mjöle - même si finalement ça, ça faisait plaisir à la gamine d'ailleurs il ne prit qu'une demi journée de touisme pour ce forfait - ou encore le dégradement des "touisme", la nuit était presque tombée. Poumona vint la quérir, elle avait récupéré Guilhem, les chevaux étaient sellés, il ne restait plus que les bagages à fixer.
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)