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[RP] La loi de la jungle est dure, mais c'est la loi

Brume_sauvage
La lame poursuit son chemin, habile et précise. La brume fait preuve de la même application que lors de ses fabrications de parure. L’eau précieuse ruisselle sur les flancs du mâle. Un sanglot attire son attention.

La pression cesse, la lame d’obsidienne demeurant plantée dans l’épaule. Ozomatli… pleure?! Les prunelles de la chamane se rivent sur le visage du mâle. Des larmes ruissellent sur ses joues tremblantes avant de s’échouer sur le sol. La guerrière contemple ce spectacle d’une expression totalement neutre… D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle n’avait jamais pleurer. Elle est née chamane: elle est née morte et son premier souffle elle le doit à la volonté des dieux. Elle n’a pas pleurer à sa naissance, elle n’a jamais pleurer, gamine, après un cauchemar, elle n’a jamais pleurer dans la douleur… même quand Atlantonnan est mort elle n’a pas pleurer. Les larmes lui sont inconnues et face au mâle qui sanglote elle ne sait pas si c’est de la satisfaction qu’elle ressent, ou bien une certaine pitié. Certainement ni l’un ni l’autre, peut être de l’incompréhension, l’impossibilité d’une compassion.

Le poignard termine sa courbe sur la peau basanée, puis d’un regard satisfait elle contemple son œuvre. Deux lettres ensanglantées, gravées dans la chair de l’épaule: BS.

La brume se penche lentement.

_ Tu m’appartiens maintenant, Ozomatli…


Complainte étouffé du mâle. Crispation soudaine sous elle. Il a succombé.

La femelle laisse échapper un soupire puis elle se redresse. Elle porte la lame vermeil à ses lèvres.
Les gens trouvent au sang un gout métallique, la Brume, elle, l’a toujours trouvé sucré à point. Nouveau frissonnement dans ses membres.

Elle contemple un instant le visage de l’esclavagiste comme si c‘était le première fois qu‘elle le voyait. Il ne doit pas être plus âgé qu’elle. La chamane se lève alors du corps inerte. Elle titube, retrouve son équilibre en grognant. Son esprit cherche à s’échapper sous l’effet des drogues. Une main se porte à son front moite et sa vue se brouille de plus belle. Elle ne va plus pouvoir tenir longtemps. La nahualli avance de quelque pas pour s’accroupir prés de la petite bourse de cuir. Elle la délasse pour laisser s’échapper les fragrance du picietl qui s’engouffrent dans ses narines. Le dernier espoir du mâle se trouve dans le creux de sa main.

Soudain, un bruit titille l’ouïe de la chasseresse. Elle tourne vivement la tête vers l’entrée du calli. Un cri de surprise étouffé. Serait-ce une esclave de l’éphèbe qui arrive?

L’instinct de survit se met en place.

La Brume ne cherche pas à le savoir, il ne lui faut que quelque seconde pour réagir. Sachant qu’elle n’a plus la force de lutter elle range avec précipitation son couteau avant de lâché le picietl sur le sol.
Elle repère une fenêtre, d’un bond elle s’y élance arrachant la pièce de maguey qui l’obstruait. Elle percute le sol boueux, surprise par le contact.
La douche froide.
Elle avait oublier la rage de Tlaloc, elle avait oublié l’eau qui martelait le sol et le fraicheur ambiante. Elle crache un caillot de boue avant de se relever en grimaçant. Sans plus attente, la femelle par en courant vers le foret, traversant le champ inondé. Les première branche de la foret lui claquent au visage. Elle s’arrête subitement.

Les sang martèle ses tempes douloureusement, son cœur s’agite à un point qu’elle croirait le sentir sortir de sa poitrine. La respiration haletante, elle part rejoindre son point de départ. Une présence rassurant vient se collé contre sa jambe. L’ocelot gronde doucement.

La chasseresse s’immobilise de nouveau pour posé un regard sur le calli d’Ozomatli. Lui qui avait gravé l’humiliation dans son âme, elle espère qu’il aura d’elle un souvenir des plus amères… Son nom, il le porte désormais dans sa chair.

Elle a accomplit sa vengeance, mais la brume le sait, ce ne sera pas leur dernière rencontre. Elle tourne alors le dos à la bâtisse et s’en va s’enfoncer dans la foret.

Elle s’éloigne doucement avant de se relâcher enfin.
Elle s’effondre sur le sol…
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