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[RP] Cathédrale de Périgueux Saint Samoth l'Episkopos

Heleonore
Heleonore avait été en retraite spirituel pour ce ressourcer , mais lorsqu'elle était revenue elle avait entendu des choses affreuses à propos de sa famille qui étaient toutes fausses et cela dérangea grandement la dame de Châteaubernard. Un seul nom dans cette affaire avait retenue son attention et c'était bien entendu l'évêque Odoacre. Lorsqu'elel disait ce nom ce n'était que colère et haine envers cet homme qui ne cessait de s'acharner sur sa famille. Voilà donc qu'on traîté sa famille d'hérétique ? elle n,allait pas laisser passer cette histoire. Heleonore de Plantagenêt conaissait bien la cathédrale et y alla et entra ne voyant personne se mit à parler fort retenant sa colère tant bien que mal:

Odoacre montrez-vous toute de suite. Heleonore de Plantagenêt et Dame de Châteaubernard vous demande de vous montrer toute de suite et ma patience a des limites. Si vous n'êtes pas un lâche venez toute de suite...
Luaine
Une chape de plomb tomba sur le Comté depuis quelques jours. Sous cette chaleur, tout labeur semblait d'autant plus périlleux.
Les paysans en bras de chemise, suaient comme des boeufs.
Une odeur spécifique à l'été embaumait la ville. L'odeur d'une terre qui commençait à peine à souffrir.
Au loin quelques grondements d'un orage grandissant. Les cumulus s'allongèrent jusqu'à cette terre comme attirés.
La pluie salvatrice tomba alors en si grosses gouttes que la terre n'avait pas le temps de boire. Des petits ruisseaux se formaient dans les ruelles en pente et l'odeur d'été remonta de plus bel.
Les instants passèrent et la pluie suspendit sa course au dessus de la ville. La fraîcheur envahissait à présent, les ruelles.

Les mains sur sa tête, pour se protéger de l'averse, une brune traversa la ville. Les blanches mains, n'eurent pas l'effet escompté et les longs cheveux ébènes furent mouillés de la racine aux pointes.
Un fin sourire aux lèvres, Luaine adorait cela....Les orages d'été, aussi violent qu' éphémère.
La chemise trempée et quelques gouttes d'eau ruisselante sur son visage, elle tenta de trouver un abri après une brève douche volontaire sous ce déluge d'été. Sous ses longs cheveux collés sur son visage, deux billes vertes et pétillantes se laissaient entrevoir.

La cathédrale se dressait fièrement, imposante bâtisse offrant un asile bienfaiteur. La brune marcha promptement vers l'avancée du lieu saint pour se mettre à l'abri.

Les gouttes de pluie cessèrent enfin de s'abattre sur sa tête et amusée, elle regarda des enfants mettre des petits bateaux confectionnés en bois sur le petit torrent qui dévalait la rue. Un coup de manche humide sle visage, pour y déloger les quelques gouttes accrochées et qui lui démangeaient le bout du nez quand elle se retourna et vit les immenses portes de bois. Elle leva la tête pour y voir les bas relief, relatant le livre des vertus.
Les doigts de la jeune femme effleurèrent la pierre polie puis un regard l'attira à l'intérieur.
Elle sentait comme un appel en elle, une invitation.

Depuis combien de temps, elle n'était pas entrée dans une église sans avoir un motif comme un mariage ou un baptême?
Longtemps.

Elle poussa les portes de bois qui grincèrent. Quelques coups d'oeil sur les bancs. L'église ne semblait pas peuplée.
Du bout des doigts, elle trempa ses doigts dans le bénitier en forme de coquille et se signa face à l'autel.
Ses semelles de cuir claquèrent sur le sol pendant qu'elle arpentait la travée centrale. Un banc au devant, au plus prêt de la statue, retint son attention.
Genoux posés sur le prie-dieu, elle cala ses mains croisés sur la balustrade.

Le déluge semblait toujours s'abattre et résonnait dans la cathédrale.

Cette pluie divine avait conduit ses pas pour une prière. Le martèlement de la pluie semblait propice au recueillement.
Luaine, les yeux fermés, pria pour sa mère....pria pour les gens qu'elle aimait.

_________________
Thrandhuil


Le curé pénétra dans la cathédrale après un voyage qui lui avait paru interminable, à l'arrière d'une charette de foin qu'un paysan, au demeurant fort aimable, lui avait prêté pour qu'il puisse se rendre à la capitale.
Mais Dieu que le poney n'avançait pas vite!..
Quelle idée, aussi, de faire tirer une chariotte par si faible créature...
Sitôt rendu, il se dirigea vers la sacristie, dont on lui avait confié les clés.
Il ressortit quelques minutes plus tard, désaltéré, et vétu d'une aube propre.
Puis il se dirigea vers le confessional. Avant de pénétrer dans la partie réservée à l'officiant, il fit le tour, tapota les cloisons pour en tester l'épaisseur s'assurant que personne ne pourrait entendre.
Puis il se glissa dedans, et attendit l'arrivée de sa 'cliente'.


RP privé. Comme précisé, personne n'entend.
Brygh_ailean
Un poney, un grand poney tout noire... Une femme, une grande femme tout en noir sur le poney... Une mule toute grise avec l'air idiot d'une mule, un adolescent tout blond avec l'air idiot d'un adolescent sur la mule. On se croirait dans du Sergio Leone, hein ?

Bon... on continue.
Clop clop-clop clop clop-clop. Ca, c'est pas l'invention du morse, c'est le bruit décalé des sabots des deux bestioles par du tout synchrones sur le sol dammé des ruelles de Périgueux.

Plus de clop. Les voilà arrivés.


Vachte !

La grande descend de son poney avec grande difficulté. Marcher est redevenu presque normal, monter un peu moins, descendre pas du tout.

Hmm ?
C'est drôlement beau, ma'me Bryn.
Hein ?
Savez bien, cte grande bâtisse toute... vachte !
Ah ! Ta conversation me réjouit de jour en jour, Jehan. En même temps,c 'est une cathédrale, pas la dernière soue du coin.
Sûr, ma'me Bryn. Sûr. N'empêche.
Bon ! Au lieu de t'esbaubir comme un sottard, tu peux me donner ma canne s'il te plait ? Allez ! Suis moi...
Euh, non... Moi je rentre pas là dedans, chuis sûr que ça résonne quand on cause...
Ben cause pas...
...


Soupir de lassitude.

Le raisonnement de l'arrêt sonnant pour résonance...
Gné ?
Non, rien ! J'y vais seule alors.


Laissant derrière elle la mule, le poney et le benêt, la grande entre dans l'enceinte du lieu saint. Le clac de sa canne résonne à chaque pas, le gosse avait raison. Repérage difficile, le lieu est sombre, par rapport à l'extérieur de cette journée ensoleillée de juin. L'oeuvre des passeurs de lumière fait danser l'arc en ciel, renforçant le caractère mystique et sacré du monument.

Mazette, ça fout les j'tons !

Arrivé à mi chemin de la nef, elle s'arrête et repère le confessional.

Mazette, c'est minuscule !

Elle en prend doucement la direction, soulève le rideau, s'asseoit pesamment, les hanches toujours douloureuses à en pleurer, se penche vers le claustrat et entonne en pleine contrition :

Pardonnez moi, mon père parce que j'ai péché. Je ne me suis pas confessé depuis...

Silence. Retour de la chieuse :

En même temps ça fait que deux semaines que je suis baptisée et le clerc m'a balancé du poil à gratter, alors je plaide les circonstances atténuantes.

Nouveau silence. Yeux fermés. Nez froncé, toussa, toussa. C'est certainement assez peu orthodoxe comme entrée en matière. Ouais, ben elle débute, d'abord.
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Thrandhuil
Il n'avait pas beaucoup attendu.

Il s'était pourtant assoupi.

Mais la voix qui l'avait réveillé semblait plutôt agréable.


L'heure n'est pas au plaidoyer, ma fille... le jugement par le Très Haut, je te le souhaite le plus tardif possible. Nous sommes juste ici pour t'y préparer, c'est à dire ...
Bref, si tu sors de pastorale, je vais pas te replonger dans ces sornettes.

Tu as péché, dis-tu?
Brygh_ailean
En bonne sarladaise, vivant sur l'ile au milieu du lac, en bonne insulaire d'origine venant d'une archipel ou la principale ressource était les crustacés et la poiscaille, la réponse naturelle qui vint à la bouche de la grande fût :

Oui, ça pulule de tanches en ce moment... Y'a qu'à se baisser pour en ramasser...

Puis comprenant enfin ce dont le père de l'autre côté du claustrat parlait :

Enfin, non, enfin oui... Enfin, j'en sais rien mais très certainement... Paraitrait que personne ne passe une semaine sans pêcher... C'est d'une logique prophétique, alors, non ?

Oui, décidément la partie s'annonçait rude :

Faudra néanmoins me guider, padre, je suis surtout dans une confusion certaine vis-à-vis du bien et du mal, et par delà bien et mal*...

C'était sorti tout seul. Elle-même se demanda un instant d'où ça pouvait sortir justement. Mazette !

* Nietzsche.
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Thrandhuil
hum... par delà le bien et le mal, on ne trouve que réflexions hérétiques de spinozistes, c'est un terrain bien dangereux que je te déconseille, ma fille...

Le bien est bien, nous allons donc te déconfusionner du coté du male(*).

Penses-tu avoir fait (ou dit) de possibles mauvaises choses?
Je ne te demande pas si tu as fait du mal, mais si tes actions ont été ressenties par d'autres comme des offenses?









(*) méfie toi de l'accent marseillais
Brygh_ailean
Elle n'avait rien suivi, mais alors rien compris du tout.

Ah ben, je sais pas, padre... Je croyais que le pêché c'était vis-à-vis du Très haut... Si j'ai souhaité offenser mon prochain, non. Si j'ai été offensé par la conduite de mon prochain, un petit peu, mon neveu. S'il en a résulté que j'ai offensé quelqu'un, je ne saurais dire mais c'est possible, excès de franchise.

J'ai certainement pêché en espérant que le bien triompherait du mal. Excès de confiance en la nature humaine.


Silence de trappiste.

Et tout excès est péché, n'est-ce pas ? Si j'ai bon, alors on peut commencer par là...
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Thrandhuil
Tu as bon, du moins pas trop mal, mais on va pas commencer par là.

Dans ta façon de t'exprimer, tu cherches déjà à te disculper, en mettant en avant des causalités... là encore, ton approche frise l'hérésie spinosiste, qui ne voient que causes et conséquences, sans voir l'importance morale des actes que l'on commet.

Tu penses donc avoir possiblement offensé quelqu'un... peux-tu me dire qui, et comment?
Brygh_ailean
C'était quoi déjà les spinozistes ? Visiblement des déterministes qui ne connaissaient pas la faute. C'était toujours la faute à quelqu'un d'autre, ça lui rappelait une bande de... Enfin bref ! Elle n'en faisait pas partie c'est sûr.

Euh non, déjà il n'y a aucun déterminisme dans mon raisonnement. Je fais mes choix selon mon libre arbitre... J'ai rien à disculper ou à inculper. Je choisis et j'agis...

Et ensuite pour ce qui est de l'offense, je vous ai dit que c'était possible dans l'absolu, et non pas que je le pensais. Y'a une marge énorme.

Techniquement j'ai pu offenser un grand nombre de personnes... Enfin, personne est un bien grand mot... Non, mais, là, par exemple, je sais que ce que je viens de dire peut être considéré comme méchant. Mais en même temps, c'est tellement réaliste, que j'arrive difficilement à savoir si c'est juste méchant ou juste réaliste. Voyez ?

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Thrandhuil
ouaip, je vois...

le curé réfléchit un instant à la manière d'aborder les choses...

Ta rapide capacité de juger des compétences des autres... ou l'incompétence, plutôt... peut être perçue comme une posture très orgueilleuses. En cela, je ne préjuge en rien de savoir si tu as tord ou raison, car le fond est une chose, mais la forme compte aussi. Beaucoup. Tu ne trouves pas?

La méchanceté que tu évoques, elle n'est pas tant dans ce que tu dis que dans ta manière de le dire.
La franchise peut être une qualité, mais de même qu'on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde, de même, il y a des gens avec qui il faut savoir prendre des pincettes.
Et là où tu sembles pêcher, c'est en ne cherchant pas à te mettre à la portée de tes interlocuteurs. Tu les considères comme tes égaux, alors qu'ils peuvent être différents.
Tu ne sembles pas porter attention à la manière dont ils vont recevoir tes dires.
Bref, ne crois-tu pas que tu devrais être respectueuse, même envers ceux que tu ne considères pas comme respectables?
Brygh_ailean
Regardant le claustrat d'un air ahuri... Ben ouais, c'est le système qui veut ça. Tu peux transmettre les mots sans les impressions. Alors elle pourrait regarder le claustrat avec tous les airs de la planète, ça changerait pas grand chose.

Ben, c'est ce dont je vous parlais, mon père. Excès de confiance en la nature humaine. Tous les êtres humains ont la même valeur et le même potentiel et grâce à leur libre arbitre, le choix d'en faire ce qu'ils veulent.

Ce qui me soucie c'est que si le bien est le bien et le mal est le mal, et que la morale oppose les valeurs diamétralement, alors l'honnêté s'oppose à l'hypocrisie, sans intermédiaire. L'un est le mal, l'autre le bien. Si je pêche en étant honnête... c'est donc que pour être moral, il faut être hypocryte.


Silence.

Mazette ! Je suis entourée de gens vertueux à l'extrême mon père, c'est une révélation ou c'est moi qui débloque totalement ?
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Thrandhuil
Tu fais erreur dans ton postulat de base, donc ta logique te conduit à une conclusion erronée.
Le libre arbitre ne donne pas le même potentiels aux Hommes. Les Hommes sont tous différents. Par exemple, les femmes ont le potentiel d'enfanter, pas les hommes. Cela peut créer, dans certains contextes, une supériorité des femmes qu'elle savent bien exploiter. Enfin bref, nous sommes tous différents. Et partant de là, nous devons agir avec respect pour ces différences.
Si nous étions réellement tous égaux devant les choses de la vie, le Sans Nom n'aurait aucune prise pour pousser sa 'loi du plus fort'; c'est par l'Amitié, et le respect de l'autre, dans sa différence, que nous montrons notre vertu.
Ensuite, comme tu l'as toi même dit tout à l'heure, l'excès n'est jamais vertueux. De même, la catégorisation binaire Bien/Mal est un excès; c'est parfois pratique pour communiquer, mais la réalité est toujours plus nuancée, et surtout, elle dépend du contexte. Frapper un enfant est mal. Pourtant, une fessée peut aussi avoir des vertus éducatives si elle est accompagnée de sens, pour apprendre les limites qui sont si nécessaire à son épanouissement.
L'hypocrisie est en soi une attitude généralement négative, car liée au mensonge. Il est pourtant des cas où le mensonge peut être un bien.
Et on peut prendre le terme 'diplomate', comme synonyme d' 'hypocrite', si on passe du contexte d'une campagne électorale à celui de relations internationales...
D'ailleurs, cet exemple n'est pas anodin: il n'est pas meilleur domaine que celui là pour apprendre à respecter les différences.

Es-tu sujette à la colère?
Brygh_ailean
Le curé viendait de faire un demi-tour intéressant.

Vous venez de me dire que le bien est le bien, c'est pas moi qui l'ai dit. La graduation, c'est spinomachin, que vous m'avez dit. Alors j'ai dû mal à vous suivre.

Bon, d'accord, les hommes ne sont pas égaux et j'ai tort de la croire... Donc là, y'a bien gourrance... m'enfin, c'est aussi ce que je pense. Pour la diplomatie, effectivement, ça ne m'intéresse pas le moins du monde... et l'amitié non plus d'ailleurs... C'est sans doute à travailler, je vous le concède aisément...


Surprise par sa dernière question, elle leva un sourcil et dans un franc éclat de rire.

Non. On me prète des colères du fait de ma voix forte et de mes mots cinglants. Mais je n'ai pas besoin de m'emporter. Quand on a ma stature, la colère est la première chose qu'on apprend à dominer, sinon, le carnage serait permanent. Mais je sais que j'en donne l'impression pourtant je ne suis pas animée par la colère...
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Thrandhuil
Je ne vais quand même pas te faire un cours sur l'hérésie spinosite dans une cathédrale! Les spinosistes réfutent la qualification de bien et de mal, ils se disent 'au delà'; ils réfutent le Bien et le Mal comme valeurs, car ils prétendent que tout est conséquence de tout, que Dieu est dans tout, c'est comme ça et c'est tout.
La graduation, c'est une des vertus fondamentales de l'Aristotellicisme: on appelle ça la Tempérance.


(silence)

Tu n'aimes pas les gens? Pourquoi?
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