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[RP fermé] Parce que tout a une fin

Lison..
Les larmes ruisselaient sur ses joues, incapable de les contenir ou de se raisonner, jusqu'à ce que Lady la secoue. La brune releva les yeux, et regarda son amie, dont les paroles étaient incohérentes et le regard délirant. Lady se refusait à comprendre, ou elle ne pouvait pas tout simplement. Mais comment lui dire ? Ce serait pourtant si simple :

Non Lady, elle ne dort pas….

Mais les mots restaient coincés dans sa gorge. Voir son amie ainsi la déchira encore davantage. Mais elle n’arrivait pas à bouger, comme spectatrice d’une réalité qui la dépassait et qu’elle ne pouvait assumer.

Elle suivait du regard chaque mouvement de Lady, inutile et stupide de ne pouvoir rien faire, jusqu’au moment ou Lady posa ses lèvres sur le front d’Aria et tomba à la renverse avant de fondre en larme. La brune reprit conscience, la colère qui l’assaillait à nouveau la faisant enfin sortir de sa torpeur.

Lady, Lady, tu dois t’occuper de Lady, il n’y a plus rien à faire pour Aria.

Doucement, elle se leva, s’avança vers Lady, l’enlaça doucement et commença à la bercer sans dire un mot. Durant de longues minutes, les deux femmes restèrent ainsi enlacées, le corps sans vie d’Aria à leurs cotés.

Aria, ma douce et belle Aria, comme tu vas nous manquer, comme je t’aimais. Mais comme voici une bien cruelle façon de saluer tes amies, quelle épreuve tu nous fais subir…. Oh Aria…

Elles restèrent encore et encore, silencieuses, puis doucement, les sanglots s’apaisèrent.
Lison soupira, elle savait qu’elle devait rompre ce moment, elle savait que la vie devait se poursuivre, elle savait que le choix ne leur était pas donné.

Lentement Lison releva le visage de Lady lui sourit et doucement murmura :


Le sourire reviendra sur ton visage, car à présent, nous devons sourire pour elle.

Et de déposer un baiser sur le front de Lady, puis légèrement hésitante :

Lady… nous ne pouvons pas la laisser là… Emmenons-la à Morey.

Joignant le geste à la parole, elle prit la main de son amie, s’avança vers le corps frêle et pale, et posa un dernier regard sur le visage paisible. Puis, avec respect, le plus délicatement possible, elles portèrent le corps jusqu’au cheval, évitant de penser à ce qu’elles étaient en train de faire. La tache était ardue pour deux femmes et pénible, mais elles y parvinrent.

Elles prient le chemin de Morey doucement, le silence à nouveau installé entre elles deux. Non, Lison ne voulait pas encore infliger à Lady ce qu’Aria lui avait demandé, plus tard elle lui dirait. Et elle le ferrait, elle respecterait les dernières volontés de sa Cocote aussi dur que ce soit. Mais les flammes danseraient, offrant le plus bel hommage à la Flamboyante.

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Theognis
Les yeux clos, la respiration régulière, le Déchu dormait paisiblement. Du moins, en apparence. Sous le crâne balayé de mèches blondes, soufflait une terrible tempête, où les éclairs zébraient des pensées licencieuses.

Une pluie violente battait le nom d'Aria la Pourpre, gravé sur une dalle grise. Une couronne de fleurs charnelles entourait l'épigraphe, chaque pétale un parfum de souvenir sensuel, chaque perle de rosée une goutte d'alcool.

Tout à coup, les lettres profondément incises se mirent à saigner, un sang noir et poisseux, inaltérable malgré la pluie. Ces petits ruisseaux gonflèrent rapidement, sous le regard impuissant à les endiguer. Soudain, ils se transformèrent en une masse grouillante de serpentins de chair, furieusement agités, la pluie crépitant autour d'eux n'ayant aucun impact. Ce furent bientôt de vrais serpents, qui se tortillaient et sifflaient en toutes directions, chevelure de Méduse, ou plutôt son scalp.

Les yeux reculèrent un peu. Les corps des serpents, lisses et sans écailles, fusionnèrent, le plus gros absorbant les autres jusqu'à se sentir absorbé par eux, irrésistiblement. Un serpent demeura, unique et lové sur la tombe maudite, et peu à peu apparurent les écailles, brisant la surface unie de sa peau elles couvrirent en ses orbites les parfaits rubis, taillés en milliers de facettes étincelantes.

Se dressant sur sa queue enroulée, il toisa au fond de l'âme celui qui le regardait, grossit encore, démesurément, comme s'il remplissait ses poumons d'un air saturé de braises incandescentes. Une vraie gueule apparut, ornée de crocs baveux, perçée par deux naseaux palpitants, de même qu'une paire de grandes ailes, pareilles aux voiles d'un navire, poussèrent dans le dos du serpent. En s'envolant, le souffle fumeux, il prit un autre nom: celui de dragon.

Le ciel s'éclaira de grandes lueurs dorées, et tout fut embrasé, et lui, même lui, contemplant ses pieds, observant ses mains, comprit que les flammes ne l'épargneraient pas. Il n'était qu'une branche morte dans la grande forêt. Les fumées de sa propre combustion commencèrent à l'étouffer, un étau brûlant lui saisit la gorge, dans ses veines le sang commençait à s'évaporer. Il allait mourir....

Et se réveille en sursaut! Le front en sueur, le gosier sec, mais surtout, ses yeux contemplent l'invisible. Comme un souffle irisé de lumière, une aurore née d'un soleil inconnu. Théo ne bouge pas, articule quelques mots péniblement formés:


La Malédiction...Dame d'Arquian, c'est toi qui vient me tourmenter, encore? L'âme et le corps du Vougier ne te suffisent point, que tu me poursuis sans cesse? Va-t-en! Je ne te céderai point....
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--Esprits_sibyllins


[La nuit est propice à la réflexion,
au silence, à la peur aussi.
C'est dans l'obscurité qu'on dort,
qu'on se tait, qu'on voit les fantômes. ]*


Indécise ... Les temps s'écoule, ce faible lien "tactile" toujours présent ... Provoquant chez l'endormi une tempête intérieure.
A moins que ce ne soit cette tempête, qui de ses embruns, forme cet être vaporeux. Nul ne le sait vraiment.

Le corps s'agite, les yeux roulent sous les rideaux de chair, le visage passe par mille et une expressions. Perles salines qui autrefois naissaient de leurs ébats, sont aujourd'hui fruits de la tourmente. Trop longtemps, qu'elle est là .. Elle se doit de s'en aller, le laisser en paix ...

Trop tard, les paupières closes s'ouvrent brutalement sur les agates hagardes. Océan sombre dans lequel elle plonge, comme aspirée ... Tourbillon tendre et violent, à l'image de ce qu'avait été leur relation.
Il est là figé, balbutiant des mots qui blessent. L'oubli ... Elle n'a été que l'étoile filante qui traverse une vie puis qui disparait à jamais dans l'obscurité obscur du temps.

Non je ne suis pas elle ...

Partir, fuir ... Ou alors tenter de profiter de ce court instant privilégié ? Tenter l'impossible.

La pièce où règne une ambiance filigineuse, se remplie alors d'une douce fragrance florale, chaude ... Aux notes de cire, d'herbe et de fruits ...

Jasmin ...

Celui qui autrefois parfumait ses boucles brunes et le creux de son cou. L'inconscient est maître. Capable de recréer l'oublié, le rendre presque réel et palpable. La reconnaitra-t'il ?
Se souvient-il des lignes de sa silhouette, de son visage ?

Attendre de nouveaux mots. Une réaction ...

Elle, elle aimerait lui dire à quel point il lui manque. L'être éthéré perd lentement de sa présence. A moins que l'esprit torturé ne lui redonne consistance ...

Théo ...



*Simone Piuze / Les Noces de Sarah
Theognis
Les brumes du sommeil se dissipent sous l'effet des mots parfumés de jasmin. L'air, troublé de mystère, devient comme palpable. Les doigts du Déchu, levés devant ses yeux, effleurent le contour évanescent d'un visage de femme.

Cathy....

Ce n'est qu'un murmure craintif. Il veut ne pas altérer la beauté de cette apparition. Immobile, hypnotisé. Résonnent seuls, réguliers, les battements de coeur en sa poitrine. La mémoire travaille, cependant, renvoie à d'autres roulements, ceux des tambours de la guerre, au Sud, dans les contrées chaudes de la Provence à feu et à sang.

Cathy...Femme amoureuse, fit un long voyage pour le retrouver, et, à peine désaltérée de ses lèvres, se trouva enlevée par des zokoïstes en mal de vengeance. Ils fixèrent Autun comme lieu de versement de la rançon. 1000 écus. Théo les rassembla, péniblement, en vendant un bout de terre de sa Baronnie d'antan. Mais les kidnappeurs ne furent pas au rendez-vous. Jamais il ne revit Cathy. Peu après, il apprit sa mort quelque part dans l'Ouest.
L'air devient lourd à respirer. Ses yeux, d'un bleu très sombre, se couvrent d'une pellicule de larmes. Il ose à peine lui répondre, lui poser la question qui lui brûle les lèvres:


Cathy....As-tu un message d'Aria à me porter?
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--Esprits_sibyllins


[La personne aimée semble immobile, éternelle sous nos baisers,
mais, dès que le temps aux joues gonflées de vent souffle dessus,
l'amour s'enfuit dispersé ne laissant au coeur qu'un peu d'odeur et un chagrin inconsolable. ]*


Réminiscence.

Explosion de souvenirs que réveille cette voix qui balbutie son prénom. Leur première rencontre, cette folle idée de le suivre, la Provence et cette fichue guerre ... Relation courte mais intense, celle qui aurait du être le tournant de sa vie.
Elle l'avait été au final, mais pas comme elle s'y attendait ...

Séparation brutale et forcée, laissant un goût amer d'inachevé, comme les pièces d'un puzzle que l'on perd et qui laissent une oeuvre imparfaite. Et le sable du temps qui continue de s'écouler, les grains filant, un à un, sans qu'aucune barrière ne les arrête.
La fin d'une vie le début d'une autre. Eternel recommencement. L'impitoyable cycle de la vie.

Deux mondes parallèles furtivement réunis par une fêlure de la limite qui les sépare.
Nouvelle union entre le réel et l'iréel ... L'être vaporeux reprend légèrement consistance à l'appel meurtri. Lueur revigorée qui flatte l'iris sombre. Brume spectrale qui glisse sur la peau fiévreuse dans une ultime caresse. Et un souffle chaud qui se glisse au creux de l'oreille et dont l'écho susurre les deux mots interdits.
Ceux qui lui avaient longtemps brûlé les lèvres sans jamais être prononcés. Ils le seront une seule et unique fois ...

L'esprit torturé est capable de tout de rendre réel l'immatériel.

Mirage.

L'inconscient, maître du cerveau.

Hallucination.

Subconscient, artiste de nos rêves.

Sylphe.

Souvenirs, source de notre démence.

Chimère.

La vision peu à peu se floute et disparait, tout comme l'émanation florale. Purs produits d'une douce folie ...

Adieu ...



*Pierre Châtillon / L'île aux fantômes
Theognis
Un mot, l'ultime, puis l'immobilité. Elle se dissipe dans l'air, en dehors, ou en lui-même. Il peut la sentir encore et pour longtemps elle restera, lovée dans sa poitrine, au rythme des respirations.
Autour, règne la quiétude des chambres à coucher, une ambiance sereine accentuée par la semi-pénombre de la pièce. Les objets familiers s'y côtoient, les vestiges de ses habits trônent sur une chaise, ses bottes dorment l'une sur l'autre. Théo se lève, a besoin de lumière, de sentir la vie chaude du soleil.

Il pleut. Une eau claire, qui roule sur les galets. Théo, parfois, déteste le printemps. Il voudrait bien disparaître comme l'hiver sous la couche noire du temps. Passant la main à son cou, il songe à cette apparition. Faut-il qu'elle soit malheureuse, pour ne trouver repos ni en la tombe ni en l'outre-monde? Il ouvre la fenêtre, que la pluie se mêle à ses pleurs. Murmure.


Qu'Aria trouve le repos....Vous qui êtes Puissant, laissez-moi aux tourments, mais guidez la vers la paix et la tranquillité.

Fermant la fenêtre, il ferme aussi les yeux, un moment. Puis tourne les talons, pour des gestes de la banalité quotidienne, si ce n'est...
Un coffret...
Posé au coin de la porte, à son intention. Un bois clinquant, travaillé d'une lettre scélérate.


Le C de la Belladone....La Fleur Toxique des pierres noires....

Qui est entré dans sa chambre sans autorisation? Le Déchu d'Arquian n'en a cure. La curiosité dévore la prudence. Portant le coffret sur la table de nuit, il délace les rubans vermeils et fait jouer dans les charnière. Le terrible contenu se découvre alors à sa vue....La dague d'Aria, entrelacée par des mèches de cheveux ternies d'un sang séché.

Les marques d'un assassinat!

Les yeux de Théo étincèlent des flammes d'une colère oubliée. Sous les griffes de ses poings serrées, la peau s'écaille, entre ses lèvres parcheminées, les crocs bavent. Tout son être crie de vengeance contre la Corleone.
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Ladyphoenix
Plusieurs jours déjà qu’Aria était partie rejoindre son élément, le vent, pour une danse éternelle, et c’est en pensant à elle que la Miel s’était rendue au bord du lac de Sémur. Envie d’être seule, pour ne pas montrer à la face du monde et à ses administrés que la jeune femme et bourgmestre de la ville était dévastée. Sentir couler ses larmes à la vue de tous n’était pas dans les habitudes de Lady, trop fière et bien trop incapable de montrer ses faiblesses pour se laisser aller à tant se dévoiler.

Elle avait ainsi choisi de s’octroyer un moment à elle seule afin de songer à son amie, après avoir rédigé une missive à Stephandra :


Citation:
Steph, mon amie, ma sœur,

Oh Steph, comme j’ai besoin de toi ! Aria… mon Aria, ma Flamboyante, ma Tentation, ma si belle Aria… Elle est… Elle n’est… Dieu que c’est douloureux même de coucher ces mots sur ce parchemin. Je voudrais nier ces mots, les déchirer, les effacer, nier jusqu’à leur existence… Aria n’est plus. Aria n’est plus, et je ne m’y résous pas. Aria n’est plus, mais elle est toujours là… Steph… Aria n’est plus… et j’ai besoin de toi.

Lady.


La perte était terrible, et Lady de murmurer, assise dos à un tronc d’arbre, les yeux rivés vers l’étendue ondoyante : « Je n’ai pas d’ami comme toi, Aria… »

La rencontre avait été intense, vive, brûlante… La nonchalance de l’élégante démarche de la divine rousse avait allumé un feu au creux du ventre de Lady, alors bien sage. La Sublime était arrivée vers elle, avec la ferme intention d’attiser ses sens, et de provoquer une folle et chaude ivresse au cœur-même d’une Lady encore trop timide.

Décrire le sentiment qu’avait ressenti la Miel à la simple vue de celle qui deviendrait plus qu’une amie, moins qu’une amante, un être à jamais inégalé aux yeux de Lady, eut été trop ardu. Oh, elle avait d’autres amis, la blonde aux yeux noisette, elle offrait son sincère sourire à fossettes et ses douces lèvres à d’autres joues aimées, mais Aria avait été l’unique à la faire chavirer plus que de raison. La faute d’abord à cette entrée en matière féline et séductrice, qui allait se répéter chaque fois que Lady croiserait Aria.[/i]


[Quand tu traverses la pièce
En silence
Que tu passes devant moi
Je regarde tes jambes
la lumière
tombant sur tes cheveux]

Elle était la grâce-même, la fluidité, la souplesse, plus délicate encore dans ses mouvements que l’onde fluide, plus envoûtante que n’importe quel encens, captivant tous les regards sur son passage, faisant souvent rougir et bredouiller une Lady qui l’avait très vite surnommée « Tentation » tant la Rousse s’évertuait à tenter de la faire flancher. Car la Miel, vite amoureuse de son futur époux, avait toujours décliné les sensuelles invitations de la Flamboyante, non sans mal, il faut néanmoins l’admettre.

[Quand tu t'approches de moi
ton parfum
me fait baisser les yeux
et si tu touches mes mains
je m'arrange
pour ne pas y penser]

La rencontre avait changé à tout jamais la vision que la Miel aurait du monde. Aria, amazone féline née du vent, de la nature, nourrie à la sève des arbres, abreuvée de rosée, épousant l’herbe fraîche du matin de ses pieds nus, caressant les hautes herbes de ses douces paumes, Aria, fille de la nature, locataire respectueuse de l’arbre autour duquel serait bâtie la taverne « les déchênés », Aria, fille de Gaïa et d’Eole, être sans nul autre pareil, était à elle seule un hommage à la Création.

[Je comprends mieux le monde
en t'observant
je crois que j'y vois plus clair
je n'ai pas trouvé la clef
du mystère
mais je m'en suis approché]

Elle était belle, quand elle dansait, Aria, enivrante, quand elle buvait une coupe de vin, Aria, fluide lorsque le suc frais s’échappait du fruit alors elle croquait un grain de raisin entre ses dents, Aria. La voir danser, sa longue chevelure défaite évoluant au gré de ses mouvements ou de la brise, c’était admirer le spectacle de la danse-même incarnée. Jamais une telle fusion entre art et artiste n’aura été si passionnément établie. Voir danser Aria la Rousse, c’était voir danser les flammes d’un feu brûlant à tout jamais.

[Ne te lasse pas de moi
j'ai encore
beaucoup à découvrir
mais danse autour de moi
j'abandonne
si tu danses autour de moi]

Et son souvenir hanterait Lady aussi souvent qu’elle vivrait, aussi souvent qu’elle aurait à subir son absence, aussi souvent qu’elle poserait les yeux sur le fils de son amie, son petit Loup, son tout petit, dans les yeux duquel elle lirait le regard rieur de sa Flamme éteinte. Elle lirait dans le sourire de ce petit être roux le sourire coquin et plein d’entrain d’Aria, sentirait son souffle chaleureux à chaque rire de l’enfant, et sourirait, pensant à la passion de la vie que ressentait Aria.

Aria, symbole de liberté, flamme éternelle du feu de la vie, paradoxe de la Création, entre être et paraître, entre aimer et vibrer, entre passion folle et folie passionnée, entre séduction apparente et véritables sentiments, dansera toujours dans l’esprit de Lady, réchauffant davantage son sourire que les larmes qui rafraîchissaient à l’instant-même ses joues.

Aria était partie, Lady devait l’accepter, mais la Miel s’en voudrait toute sa vie de ne pas avoir su retenir cette amie qu’elle aimait tant. Lassée, Aria l’était devenue, et blessée, n’avait pas eu la force de ne pas abandonner ceux qui lui vouaient un amour incommensurable. Les digues que constituaient jusque là le bord des paupières de Lady cédèrent sous le flot de larmes qui les menaçait, et la bourgmestre pleura de ton son corps pendant de longues minutes. La crise calmée, Lady enfonça sa main dans sa besace, à la recherche d’une missive pliée en quatre, afin de l’emporter toujours avec elle, et la parcourut à nouveau :


Citation:
A toi, mon miel, ma sublime,

Quand tu liras ce courrier, ma belle amie, je ne serai plus de ce monde. Je sais déjà combien tu me gronderais si tu m'entendais dire cela. J'adore quand tu me grondes, j'adore quand tu râles et j'adore quand tu succombes presque... je t'aime ma Lady.

Une connaissance m'aidera à accomplir ce geste que je suis incapable d'achever. On s'est données rendez-vous dans une clairière à la sortie de Nevers... tu y trouveras mon corps et je m'excuse pour ce que je te fais vivre.

Je te confie mon bien le plus précieux, je sais qu'entre tes douces mains, rien ne pourra arriver à Loup.
Toi seule en a la garde ma belle. Bien entendu, son parrain, Godefroy de Volvent tout comme sa marraine Maelle, pourront s'en occuper quand ils le souhaiteront de par leur statut.

Je te demanderai de prévenir ceux que nous connaissons en commun. Tu sais ceux que je porte ou non dans mon cœur, et à ceux qui y sont, je te demande de leur dire qu'ils resteront de très beaux souvenirs que j'emporte avec moi dans ce sommeil prolongé.

Ne pleure pas ma sublime, je t'ai connu joviale, je te veux toujours souriante et rougissante. Je veillerai sur vous... et peut-être aurais-je enfin l'occasion de voir ton corps tant désiré.

Tu me surnommais "tentation" tu ignores sûrement combien en réalité c'était toi le fruit défendu.

Ne m'oublie pas... je suis dans chaque grain de raisin, chaque gorgée de vin.

Adieu Lady et.. ne le punis pas trop… c'était ma décision.

Je t'aime,

Ta flamboyante, Aria


Le léger sourire ému qui accompagnait certains passages s’éteignit à la fin de la missive alors que Lady lisait :
Citation:
Adieu Lady et.. ne le punis pas trop… c'était ma décision.
.

On n’avait pas retrouvé la dague qui avait mortellement blessé Aria. Non, on ne l’avait retrouvé l’objet. Qui avait bien pu porter le coup fatal, lancer la dernière estocade ? La Miel fronça les sourcils et serra les poings, folle de la rage intense qui l’avait gagnée. Elle grinça entre ses dents Théognis… Théognis. Tout était sa faute, elle l’aurait avidement recherché, et tué, si la Flamboyante n’avait pas anticipé sa réaction et n’avait pas retenu son bras, par-delà trépas. Elle ne le rechercherait donc pas. Mais s’il venait à elle… Oui, s’il venait à elle… Elle n’hésiterait pas.

Non, elle n’hésiterait pas à lui faire payer la perte de cet amical amour, de cette amoureuse amitié, de cette relation toute particulière qu’elle entretenait avec la Sublime. Qui avait porté le coup, qui avait osé porter atteinte à l’intégrité physique de la Flamboyante ? Désormais, la colère habitait Lady, et rien si ce n’est la vengeance ne l’apaiserait :


Citation:
A toi qui aura été un ami, mais que je ne pourrai plus jamais considérer comme tel,
A toi Théognis, réel coupable de cet immonde forfait,


A l’instant où j’écris cette lettre, je te hais. J’aimerais te cracher ma haine au visage, te frapper de tout mon soul, te faire mal, mal comme j’ai mal à la savoir froide. Ma Flamboyante froide… C’est ta faute, ton entière faute. Tu as éteins sa flamme, c’est ton dédain qui a mordu sa chair, pas cette immonde dague qui s’est insérée en elle, comme tu as su le faire, Serpent. Oui, Serpent, tu l’es ; ta langue a sifflé ces paroles de miel qui l’ont fait t’aimer, elle, l’Insaisissable. Elle est morte, tu l’as tuée.
Comme j’aimerais te voir souffrir de mes mains, ne croise jamais plus ma route, Sournois… plus jamais. Car alors j’oublierai que tu as été mon ami, et supprimerai jusqu’à ton existence.

Ladyphoenix.

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Stephandra
[Sur les chemins entre entrain...et chagrin...]

Quelque part en Domaine Royal ou en Anjou, elle sait pas, elle sait plus, elle s'en fout, y a pas de frontière en pleine nature d'abord...Alors si ça se trouve elle a un pied en DR l'autre en Anjou, ou Anjou et Touraine? Ha bah la bonne question dont tout le monde se moque.

Le printemps a vu le jour, le soleil revient, la jeune femme est toujours sur les chemins, ouaip toujours, c'est comme ça, c'est sa vie et elle l'aime ainsi. Son époux, son adoré, est comme elle, alors il partage leurs déplacements vivant par mont et par vaux mais ensemble, toujours ou presque.

Ce jour, en rase campagne, petit camp monté à la va vite afin de se détendre un peu avant de reprendre les routes...Soleil magnifique, Stéphandra profite pour se détendre après s'être affairée comme à son habitude, rarement elle prend du temps pour elle, mais le temps l'y incite.

Elle cherche donc un endroit à l'écart du campement afin de réfléchir à la suite du voyage ou tout simplement laisser ses pensées vaquer où elles veulent. Assise à même le sol, les mains posées bien à plat légèrement sur l'arrière, les jambes tendues, la tête penchée, les yeux fermés, elle se dore limite la pilule. Ces derniers temps, elle a traversé quelques périodes difficiles que son époux a aidé à traverser. La jeune femme décide donc de ne pas penser à ses amies disparues, mais plutôt à des thèmes bien plus gais. Humant l'air ambiant, cette odeur de changement de saison lui plait, Stéph pense à son enfant à venir.

La date de la délivrance approche doucement mais sûrement, aussi elle commence à prévoir certaines choses, envisageant où placer le lit du bébé dans la chambrée qu'ils occupent, de quelle couleur sera la couvrante, si elle lui fait faire un berceau ou si elle en achète un...Bref des pensées de future mère, sereine, soupir de bien être.

Quand les cris d'un rapace la sortent de ses songes, main senestre qui se pose au dessus de ses yeux pour regarder le vol de l'oiseau...Les vols de rapaces sont magnifiques, elle apprécie de les observer planer, ou fondre sur leur proie. Mais celui-ci semble tourner, il doit avoir trouver un animal à chasser, pense-t-elle en le suivant du regard.

Le faucon vient se poser non loin d'elle, ce qui lui permet de reconnaître le fidèle rapace de sa Lady, large sourire qui fend son visage, la jeune femme est guillerette et recevoir des nouvelles de sa belle-soeur et amie l'enchantent. Etat d'esprit gai lorsqu'elle appelle le faucon


Pioup! Viens là mon beau.

Le faucon s'approche afin qu'elle puisse détacher le mot lié à sa patte, puis il caresse le pelage avant de dérouler le pli ..Dès les premiers mots, son visage s'assombrit, à la lecture complète Stéph sent toute la détresse et la peine de Lady, elle relit ses mots comme pour vérifier qu'elle ait bien compris, bien lu...Qu'elle ne fait pas erreur.

Gorge et coeur qui se serrent brutalement à la relecture, elle a bien saisi le sens des mots...Aria..ARIA...La rousse, la Flamboyante..Morte...Disparue...Comme Arianrod, Mitijo, Berthilde, Nennya..

Pourquoi?
Comment?
M**** Aria, tu as déconné...
Déglutition douloureuse, Aria rencontrée une bonne année plutôt en Sémur... Puis plus tard en LD...Puis au mariage de Lady..Puis il y a eu la Gascogne...et le Périgord..

Sémur et Lyon, soirées de fête en taverne, où la Miel, la Flamboyante et le Pot de Confiture passent pour trois folles...Léger rire en y repensant. Aria est l'amie de Lady, même si Stéph ne partage pas son mode de vie, elle l'apprécie..Vi une amitié est née malgré leurs différences...Un respect certain aussi.

Puis la Gascogne, dure période, là elles sont franchement dans les camps opposés, mais cela ne change rien, elles se croisent en taverne, prennent plaisir à papoter, à se chercher, se taquiner... Oui, malgré leurs différences, les deux femmes s'aiment bien...

Stéph a été ravie de ne point avoir à croiser le fer avec elle, elle ne sait pas ce qu'elle aurait fait si elle s'était trouvée face à elle en pleine nuit, l'épée à la main...Mais ça n'a pas eu lieux et plus tard, elles se sont revues brièvement en Périgord. Et depuis plus de nouvelle...

Plus de nouvelle jusqu'à ce jour, et terrible nouvelle qu'elle apprend...Aria n'est plus...Mais Loup son fils? Et Théo? Pourquoi Lady ne parle pas d'eux?
Que s'est il passé? Où sont les hommes de la vie d'Aria? Comment Aria est elle morte?

Autant de question sans réponse, mais Stéphandra sait une chose..Lady est malheureuse et ce n'est point le moment de poser multiples questions, si elle doit tout lui expliquer elle le fera d'elle même... Parfois certaines questions doivent être tues, même si la curiosité la ronge. Pourtant, il va bien falloir qu'elle lui réponde...Mais comment le faire sans poser trop de questions?

Elle pourrait ignorer la lettre quelques jours, mais Lady a besoin d'elle...Il lui faut tenter de trouver les mots justes pour répondre...Sans amplifier sa peine, lui faire sentir que même loin elle est auprès d'elle dans sa souffrance.

Stéphandra invite le rapace à se poser sur son avant bras, comme elle sait le faire avec lui et se lève pour regagner le camp et prendre outils d'écriture. Sans un mot, elle évite ses compagnons de route, même son époux...Pourtant le Très Haut seul sait à quel point elle cherche constamment sa présence, son regard, ses attentions... Prend sa besace de sa main libre et va chercher un coin où elle se pose pour prendre plume, déposant le faucon près d'elle.

L'esprit embrouillé, elle écrit, froisse, jette dans sa besace les brouillons et recommence, elle ne doit pas faillir, pas faire faux bond à sa Miel.


Citation:



Ma Lady, Mon Amie, Ma Soeur, Ma Miel,

Je suis là...Je serai toujours là pour toi..Tu le sais, tu peux m'écrire tout ce que tu désires, te confier, hurler ta colère, laisser couler tes larmes..Je suis là!

Triste, douloureuse nouvelle que tu m'apprends.. J'aimais beaucoup Aria, tu le sais..Même si j'étais moins proche que toi.

Ne te résous pas, Aria est toujours vivante en ton coeur en ton esprit...Et si tu te laisses aller, tu sentiras peut être sa présence. Oui le corps d'Aria n'est plus mais son souvenir est gravé en toi à jamais...Vos moments partagés également, rien ni personne ne pourra t'ôter cette amitié, cette richesse du coeur.

Que puis je faire pour toi? Oserai je te demander ce qui s'est passé?
Je suis là pour toi ma belle, je t'aime.

Ta Stéph


Difficile de ne point du tout poser de question...Alors elle a osé...Relis pas cette énième lettre et va lié le pli à la patte du Faucon, une fois fait, elle lui tend l'avant bras, lui donne un morceau de viande séchée et l'envoie loin en l'air, il prend son envol et elle le regarde longuement jusqu'à ne plus le voir et se repose au sol, laissant ses larmes couler le long de ses joues.

Adeus Aria....Paix ait ton âme.

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