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[RP] Un d'plus.

--Gaelante



La vieille comptait les pièces qu'elle avait réussi à récupérer d'puis l'début de leur séjour ici. C'tait franch'ment pas mal. Ses remêdes partaient comme des p'tits pains et personne criait à la sorcière. Que d'mander d'plus? Les affaires étaient au beau fixe pour c'te fin d'hiver. Y allait juste falloir qu'elle se r'cycle pour l'printemps, les potions pour soigner les morveux ça allait bientôt pu être d'saison.

Quand elle aurait fini ses comptes -chose qu'elle savait bien mieux faire que lire des trucs- la sorcière irait r'trouver celle qui avait failli remplacer sa propr'fille. C'est qu'elle était rentré d'Paris pas bien en forme, la jeune femme. Pis le p'tit allait pas tarder vu l'ventre descendu, la vieille s'en f'sait une joie! Elle pourrait lui raconter c'qui s'transmettait d'génération et génération, les soirs à la veillée.

Et où qu'il était l'gamin qui les poursuivait d'puis leur départ du Périgord? Ca f'sait un moment qu'elle l'avait point vu çui là. Parti en vadrouille ou derrière les jupons des d'moiselles sans aucun doute. Au moins il cour'rait pas çui d'la brunette.

Rangeant les pièces dans une bourse en tissu multicolore faite maison, elle fit tinter l'tout à son oreille, un sourire gai au visage. Elle allait pouvoir remplir sa paillasse au moins. Aller! Faire une tisane pour la mère en devenir qui d'vait être encore en train d'se morfondre au milieu d'la roulotte. La vieille monta les quelques marches avec difficulté et sonna clairon là d'dans.

Ava qu'est-ce tu fous encore? T'devrais sortir donzelle, fait beau et doux, ça pourra qu'faire du bien à ton minois tout pâlichon.

Gaelante planqua la bourse dans un coin d'sa connaissance, faudrait pas qu'le nigaud tombe d'ssus parce qu'elle avait appris à connaitre l'jeune homme. Quand y passe, les bourses trépassent...

T'crois qu'ton homme il aim'rait t'voir avec c'te tête? J'suis sûre qu'y va r'venir, t'verras.

Ouais, elle était confiante la vieille. 'Fin même si c'tait en parti pour réconforter sa "fille" parce qu'en fait, elle en savait tchi.
Sorianne
So avait suivit Tsampa et Mc jusqu'en Orléanais, sans vraiment trop réfléchir. Que faire sinon aller avec eux? Rester seule? Pauvre Zeji... Elle ne lui avait même pas dit au revoir. Tout s'était décidé rapidement et elle ne l'avait même pas recroisé. Il allait falloir qu'elle lui écrive, sinon elle allait ruminer ce petit bout de culpabilité jusqu'à ce qu'elle le revoit. Elle l'aimait bien le curé de Bayeux... Il savait écouter et comprendre. Trouver les mots justes aussi.

Un soupire léger et la brune repoussa d'une main les longs cheveux de jais qui lui tombaient devant les yeux. Adossée à une des parois de la roulotte de Gaelante, elle attendait sans même savoir quoi. C'est vrai, qu'y avait-il à attendre? Sa venue? Pff elle n'y croyait pas. Après cette fuite, c'était fini. Comprendrait-Il au moins un jour? Elle en doutait. Toujours était-il qu'il était hors de question qu'elle court après Lui. Plus maintenant. Plus après ça. Elle avait compris, et malgré le coup de poignard reçu, il fallait tourner la page. Des mois à Le chercher pour rien. Et elle était aussi en faute. Pourquoi n'était-elle pas aller trouver les membres de sa famille bien avant? ... So en était à se poser des questions sérieuses sur ce à quoi elle pensait en faisant tout ce chemin...

Le regard vert était porté sur l'anneau doré qu'elle tournait et retournait entre ses doigts. Anneau trouvé sur une pâtisserie un soir d'anniversaire, dans une auberge, petite dorure pleine de promesses et de joies. Elle aurait déjà dû être mariée. La rage au ventre et les larmes aux yeux en repensant à ces moments privilégiés et amoureux, elle maudirait bien Aristote et ces hommes qui après vous avoir envouté et fait naître plus, bien plus que de l'amitié, n'hésitent pas à vous laisser dans le déshonneur et le désarroi les plus totaux. A s'enfuir, a la laisser seule. Pourquoi diable le Très-Haut s'acharnait-il sur elle? Qu'avait-elle dont fait? Malédiction, elle en était sûre...

Il lui avait manqué durant ces longs mois... Et Il lui manquait encore maintenant qu'Il lui avait tourné le dos. Mais elle Lui en voulait de l'avoir abandonné à son tour. Ses prunelles descendirent jusqu'à ses poignets, elle n'avait pas mis ses bracelets de cuir aujourd'hui. Les marques de quelques trois années était bien visibles, et le seraient sans doutes toujours. Elles zébraient la peau tendre, et lui rappelaient ce qui avait amené cette folie. La mort d'un homme. Geste encore plus regretté qu'il n'était pas vraiment mort. Lâches. C'est ce que sont les hommes et elle ne se laisserait plus avoir.

Le bois qui craqua la fit se redresser et la brune s'essuya les yeux d'un revers de main. Gaelante revenait et elle ne voulait pas la voir comme ça. Machinalement, elle remit l'anneau à son doigt, décidée à le renvoyer à Zeji afin qu'il le redonne au puiné des d'Eusebius. La jeune femme, bien moins bavarde qu'à l'ordinaire, se contenta d'un sourire léger en entendant le nom par lequel la vieille femme l'avait appelé. Et si elle se faisait appeler comme ça maintenant? Après tout... Non, elle aimait son nom. Elle balaya le reste d'un geste, préferant ignorer ce à quoi elle ne croyait pas, et se releva, prenant bien appui sur la cloison, génée par son ventre.


Tu as raison. L'air frais me fera du bien.

Portant presque son bébé pas encore né, elle se dirigea vers l'entrée.

Au fait, tu as des nouvelles de Tsampa et Mc? J'ai écris au Prévôt. On peut partir les rejoindre quand bon nous semblera. Après que bébé soit né, j'aimerai retourner à Paris. J'y ai vu une annonce intéressante, et j'aimerai postuler. Après tout, si je peux devenir nourrice, pourquoi pas...

Et Paris serait l'occasion de s'évader un peu. De penser à autre chose, d'en découvrir d'autres. Il allait falloir qu'elle s'occupe si elle ne voulait pas devenir ou redevenir folle.

Après on pourrait retourner en Lorraine si le coeur t'en dit, j'ai quelque chose à régler là bas.

Oui, quelque chose qui lui tenait à coeur. Si la sorcière ne voulait pas y aller, elle irait seule, après tout...
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--Gaelante



Que d'projets! Laisse toi dont l'temps d'te r'poser, t'as même pas encore pondu ton môme.

La vieille alla trouver d'l'eau pour la faire chauffer au feu qu'attendait dehors, et prit quelques herbes se trouvant dans des pots de terre, un peu partout dans la roulotte.

T'verras, quand y s'ra là, t'auras pu l'temps d't'ennuyer. T'pens'ras pu à tout ça! T'vas quand même pas aller à Paris pour d'venir nourrice alors qu't'auras ton marmot à t'occuper non? Pis c'est quoi c't'idée d'retourner en Lorraine? Ca t'a pas suffit la dernière fois? J'tais bien bête d'y être allée, alors y r'tourner...

Vrai qu'la dernière fois, c'tait là qu'la brunette qui lui servait d'fille d'remplac'ment avait fini par r'trouver la mémoire. Du coup c'tait pas pour l'enchanter... Pis en plus y avait c'forgeron... Lui disait rien qui vaille... Tout en causant, elle était r'descendu d'la maison roulante et avait mit l'eau à chauffer.

J'va t'faire une bonne tisane, t'verras, ça ira mieux après.
Sorianne
Je ne te laisserai pas, tu m’entends ? Jamais…

Jamais. Il le lui avait dit ce fameux soir où elle avait dû aller le trouver afin de pleurer sur une épaule amie. Ce fameux soir où ils s'étaient laissé aller à ce qu'ils ressentaient sans penser à autre chose qu'à eux même. Il ne devait jamais la laisser... Et pourtant c'était ce qu'il avait fait à peine quelques jours auparavant.

Je ne t'abandonnerai jamais...

Autre lieu, autre temps, bien avant Colhomban. Celui qui l'avait poussé dans les bras de ce dernier à force de machinations. Lui aussi avait failli à sa parole. Lui aussi l'avait abandonné comme un rien, sans même un regard en arrière, la laissant le croire mort. La laissant s’ouvrir les veines pour tenter de le rejoindre, geste égoïste au possible. Trahie par ceux qu'elle aimait. Par celui qu'elle aimait encore. So tenait ses promesses, elle. Elle les honorait autant qu'elle le pouvait. Et elle se promit de ne plus jamais faire entièrement confiance à un homme, quel qu'il soit. Ce jour, elle fermait son cœur, et plus rien ne l'atteindrait. S'il fallait cela pour se protéger de la douleur que l'on pouvait ressentir, alors elle n'allait pas hésiter. Depuis son retour de Paris, elle sentait bien qu'elle était différente. Plus distante, plus froide. Et elle se décida à rester ainsi, que cela plaise ou non. Plus de sentiments pouvant détruire sa vie, la réduire à néant. Etre dans un état second, et se contenter de vivre chaque jour sans penser à rien d'autre. Ne plus espérer, ne plus rêver, ne plus...

Ce n'est que quand elle se sentit secouée que la brune réalisa qu'elle était complètement dans ses pensées et qu'elle n'avait pas entendu un traître mot de ce qu'avait dit Gaelante. La jeune femme rougit, confuse d'avoir vexé la vieille dame.


Excuse-moi, je réfléchissais à ce que j'allais faire de ma misérable vie maintenant.

Elle lui adressa un sourire sans chaleur, même si le cœur y était. Heureusement que la sorcière était là... Elle se serait sûrement éteinte d'elle même s'il n'y avait pas eu la vieille femme pour la surveiller et la bouger un peu. Après tout plus rien n'avait de goût. Avec un soupire, elle reprit ce que Gaelante lui avait dit puisque même si elle n'y avait pas prêté attention sur le coup, cela lui revenait maintenant.

Pour le rôle de nourrice pourquoi pas? Justement, il y aura bien assez de lait pour deux bébés, si la femme en a envie. Tu penses un peu au gâchis sinon? D'ailleurs il faudra que j'essaye de me vendre comme ça. Ca peut être un bon point. Je ne connais pas la famille qui demande quelqu'un pour ce poste. On verra bien quand on y sera.

Elle accueillit le bol de tisane avec une grimace, mais elle ne put y échapper puisque Gaelante lui avait collé dans les mains sans lui en laisser le choix. Goutant le breuvage machinalement, elle s'éloigna quelque peu, voulant profiter des rayons de soleil qui cognaient non loin de la roulotte. Le temps était agréable, quelques moutons blancs dansaient dans le ciel bleu et un léger vent soufflait, leur rappelant qu'ils n'étaient qu'au tout début du Printemps et aux portes de l'Hiver. Jolie journée... Sans goût toutefois...

Gaelante, est-ce que tu sais où est parti Dazibaan? Je ne l'ai pas vu depuis que je suis rentrée...

Une nouvelle gorgée du breuvage chaud fut avalée. Elle ne savait pas à base de quoi c'était, mais ce n'était pas mauvais et avait tendance à l'apaiser quelque peu. Un des secrets de sorcière de la vieille femme... Boitillante, elle fit encore quelques pas, s'éloignant de la roulotte avant de se stopper net, et de laisser tomber le bol qu'elle tenait afin de soulever ses jupes trempées.

Oh non...

Le visage teinté d'angoisse, elle se tourna vers Gaelante. Le bébé arrivait.
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--Gaelante



P'tite ingrate.

La vieille bougonnait dans la moustache qu'elle avait pas. Parler pour rien, c'tait pas correct tout ça. Fallait qu'elle se r'mue la p'tite, c'est qu'ça lui f'sait mal au coeur d'la voir comme ça. Elle qu'était si impatiente d'revoir son homme, la v'là qu'attendait pu rien d'la vie. Oh oui, fallait qu'elle s'réveille, elle allait avoir un moutard, fallait qu'elle s'en occupe comme y fallait... Mais elle lui f'sait quand même confiance à c'sujet.

J'sais pas où il est l'maudit fripon. Sans doutes à courir les jupons. Justement j'me posais la question tantôt. Bah, y r'viendra... Ou alors l'est parti r'trouver sa soeur.

C'qu'était possible aussi ça. Elle y avait même pas pensé. Pourtant c'tait pas faute de l'entendre déblatérer sur c'te frangine à longueur de temps. Z'étaient comme chats et chiens, mais pouvaient pas s'passer l'un d'lautre... L'eau chauffait toujours sur l'feu et c'était bien utile pour faire cuir l'repas. F'sait une faim d'loup. Y jetant quelques légumes, Gaelante s'détourna un peu histoire de guetter c'que f'sait Ava. Et n'comprit pas de suite en voyant le bol de tisane rouler au sol.

Sorianne?

Ouais, des fois elle s'rapp'lait c'qu'était son vrai nom. Elle aimait juste bien l'app'ler Ava, elle lui rapp'lait sa fille trop tôt disparue. C'est quand elle vit le bas d'la robe qu'elle comprit. Un sourire éclaira son visage parcheminé et elle remonta dans la roulotte l'plus tranquil'ment du monde. Fallait des linges, et du calme. P't-être aussi d'quoi mordre à belles dents, histoire qu'on l'entende pas hurler à l'autre bout du royaume, pis voyant l'éven'ment s'annoncer d'puis quelques temps, elle avait d'jà tout prévu la sorcière. Elle revint un p'tit chaudron en main et le mit à chauffer sur l'feu après avoir viré l'repas. Chauffer les tissus et aller trouver la brune qu'elle attrapa par les épaules.

Ça va aller t'vas voir. Viens, on va t'installer, et dans quelqu'heures t'pourras t'nir ton môme. T'pourras même l'annoncer au Père et l'rendre pas content!
Sorianne
Le regard de la brune était revenu aux jupons trempés. Oh non, il ne pouvait pas arriver maintenant, pas là... Pas alors qu'Il n'était pas auprès d'eux, non ça ne se pouvait pas. Elle se laissa conduire par Gaelante, sans résistance aucune, jusqu'à ce qu'une douleur fulgurante lui vrille le ventre, la pliant en deux. C'était le moment de réaliser ce qu'il se passait, celui aussi de s'inquiéter et de penser au Père qui ne serait pas là alors que c'était là qu'était sa place. Et la vieille femme qui en plaisantait, alors que So secouait la tête, ne voulant pas ça, plutôt passer des jours à subir en serrant les cuisses que de pondre le bébé sans Colhomban à ses côtés. C'est là que la résistance se mit en place. La douleur passée, la brunette se redressa, se défaisant de la poigne douce de la sorcière.

Il ne peut pas arriver maintenant, pas tant que son père n'est pas là. Je ne veux pas...

Il fallait bien que la carapace craque un jour... La jeune femme éclata en sanglots. Non, elle ne voulait pas, non le bébé n'allait pas naître maintenant. Non ce n'était qu'un mauvais rêve. Et si tout se passait mal? La grossesse en elle même avait déjà été difficile, l'obligeant à aller se reposer plusieurs fois dans les cenacles croisés sur leurs chemins. L'angoisse du moment n'arrangeait en rien les ressentiments de Sorianne, sans compter que, durant tous ces mois, elle s'était imaginé mari à ses côtés pour cet instant. Il fallait qu'Il soit là, il se le devait, c'était son devoir et son enfant! Que pourrait-elle faire toute seule?!

Je veux Col... Il doit être là...

Une seconde douleur lui coupa le souffle, et la brune s'accrocha au bras de Gaelante d'une main, serrant autant que possible, tandis que la seconde vint se crisper sur son ventre tendu alors qu'elle poussait un gémissement de douleur. Quand ce fut passer, elle leva le nez, regard suppliant en direction de la vieille femme...

Il a pas le droit de sortir, il ne peut pas, Gaelante, je t'en prie donne moi n'importe quoi pour arrêter ça, tu dois bien avoir quelque chose!

Elle s'essuya les yeux du revers de la main, chose quelque peu inutile puisque d'autres larmes suivaient les précédentes sans vraiment discontinuer, et la brune se résigna à rejoindre la roulotte.

Dis moi que tu as quelque chose pour le retenir...

Elle ne pouvait se résoudre à donner naissance à son enfant sans que son père soit là. Même Vegoku avait été présent lorsqu'elle avait donné naissance à sa progéniture, il était inconcevable que Colhomban soit au loin pour la sienne. Et elle réalisa également toute l'ampleur du monstrueux gâchis auquel ce maudit accident avait donné lieu. Séparés par la stupidité maladive d'une femme téméraire qui croyait pouvoir se jouer de la foudre. Jamais elle n'avait autant réalisé à quel point elle regrettait ce moment, à quel point elle aurait voulu tout effacer, revenir en arrière, et à quel point il pouvait lui manquer.
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--Gaelante



L'en avait d'bonnes la p'tite... R'tenir un mouflet pour l'empêcher d'voir le jour, forcément c'tait courant. Elle subit la pression d'la main sur son bras avec une grimace et tira la brune en direction d'la roulotte malgré sa d'mi résistance.

Si j'avais c'genre de trucs... Promis j't'en fil'rai. Mais c'pas l'cas, parce qu'général'ment, les femmes préfèrent c'machin dehors que d'dans.

Par contre, elle s'promit d'lancer un sort au père pour la laisser comme ça, p't-être qu'ça lui irait?

T'as pas l'choix, y va pointer l'bout d'son nez même si t'essayes d'l'en empêcher, alors autant faciliter la tâche au p'tit bout, non?

La vieille traina Sorianne jusqu'à la paillasse où elle la poussa douc'ment.

Installe toi là, calme toi, t'as b'soin d'toutes tes forces pour plus tard.

Fallait tout préparer maint'nant. Moult petits pots vinrent trouver leur place auprès d'la paillasse, des onguents, des huiles. Gaelante tendit une chemise à sa "fille", fallait qu'elle se change, qu'elle soit plus à l'aise qu'elle l'était maint'nant. Viendraient après les vérifications d'usage. Sûr qu'ça lui plairait ça, pour ça qu'elle en dit rien quand elle prépara c'qui fallait...
Sorianne
C'est à contre coeur qu'elle se changea avant de se placer aussi confortablement que possible sur la paillasse que lui avait indiqué la vieille femme. Rien n'était fait et elle avait déjà baissé les bras. A quoi bon. Elle pouvait bien faire la forte, ou faire croire à qui voulait l'entendre qu'elle ne comptait plus rien ressentir, elle savait bien que ce n'était pas vrai, ou que ça ne durerait pas, ou que c'était juste pour s'éviter de trop penser. Peut-être que ça marcherait tout de même sur le long terme, mais si c'était le cas, autant se transformer en statue directement. Elle pourrait devenir la femme froide à laquelle elle avait pensé. Elle en était sûre...

Une nouvelle douleur la plia en deux, lui faisant serrer les dents alors qu'elle se penchait sur l'avant, une main crispée sur la chemise au niveau de son ventre. Ce n'était pas comme ça que ça aurait dû se passer! Elle ne devrait pas être là, pas ici, pas avec Gaelante, elle devrait être passée par l'église depuis longtemps, elle devrait avoir un nom, SON nom, son enfant ne devrait pas naître bâtard, tout ça n'aurait jamais dû arriver! Que ne donnerait-elle pas pour revenir en arrière et retenir sa fougue au moment de cette maudite tempête normande!

La vieille femme procéda à tout ce qu'elle estimait nécessaire, s'attirant les foudres et les cris de la Maman en devenir, alors que les heures passaient, atrocement lentes et douloureuses. Même pas encore vraiment commencé que la brune était déjà épuisée. Tout ce qu'il s'était passé avant ça, les voyages, les émotions, les désillusions n'avaient pas contribué à la reposer et elle était fourbue de n'avoir pas dormi les quelques nuits précedentes. Les cheveux collés au visage, que Gaelante s'obstinait à rejeter, la So luttait. Par Aristote, comme elle pouvait Lui en vouloir de l'avoir laissé ainsi!

Si elle serrait les dents au début, elle ne retenait plus ses cris ni ses larmes, à présent. A demi-assise, adossée au bois de la paroi, elle aggripait les planches qui composaient le mur à côté d'elle. Etonnamment, elle ne se souvenait plus que le travail ait duré aussi longtemps la première fois, ni qu'il ait été aussi dur. Elle leva ses prunelles vertes sur Gaelante, se demandant ce qu'il pouvait bien se passer. Pas de vrais signes d'inquiétude, bien qu'elle semble agitée. Cela fit un déclic à la jeune femme! La première fois l'enfant était bien plus petit.

Sa hanche la faisait souffrir au même titre que le reste de son corps. Pourquoi avait-elle eu cet accident?! Cette douleur en elle même aurait pu lui arracher des hurlements si elle n'était pas interrompue sans cesse par les spasmes qui la secouaient. Et sur injonction de la vieille femme, Sorianne tenta de se libérer, pousser, il fallait pousser. Comment faisaient donc toutes ces femmes qui avaient réussi à mettre au monde une multitude d'enfants?! Il n'était pas étonnant que beaucoup y passent alors qu'elles donnaient la vie. Et si elle même était trop épuisée pour aller au bout? Et pourquoi au final? Elever un enfant, de nouveau seule, sans la moindre petite once d'honneur restant? Par deux fois fille mère?
Après la dernière poussée, la brune se laissa retomber contre la paroi, exténuée. Elle n'en pouvait plus, et n'en n'avait même plus envie...

Et la douleur revint, plus forte, l'incitant à se redresser de nouveau. Ce n'était pas elle qui était si pessimiste, elle, l'éternelle optimiste! Ce bébé, elle allait devoir le choyer, lui trouver une vie convenable, c'était Leur bébé, et rien que pour ça elle se devait de lutter un minimum. Même si elle en voulait à Col comme jamais, elle le devait au moins à l'enfant qui n'avait rien demandé. Et après une dernière poussée qui lui arracha un hurlement, elle se sentit tout à coup libérée. Sans forces, elle se laissa retomber, glissant pour s'allonger un peu plus. Elle entendit le bébé pleurer, mais ne s'inquiéta même pas de savoir s'il s'agissait d'un garçon ou d'une fille. Il fallait qu'elle reprenne son souffle, que le bourdonnement à ses oreilles cesse, et que les tâches noires qui dansaient devant ses yeux s'arrêtent. Tout lui semblait calme d'un coup, après toutes ces heures. Elle laissa Gaelante s'occuper du bébé tandis que la nature finissait le travail commencé. Que ne donnerait pas la brune pour une auberge, un lit, un bain... Elle accueillit le bébé que lui tendit la vieille femme avec appréhension au début, puis avec un large sourire. Une petite fille toute potelée, un duvet noir recouvrant sa petite tête, une petite bouche en coeur cherchant à manger... C'était son petit trésor à elle. Finalement, elle ne regretta pas d'avoir fait ce dernier effort, la brunette.

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--Gaelante



Alalala! Fallait tout lui dire! Pis l'pire c'est qu'elle trouvait encore l'moyen d'râler parce qu'elle s'occupait d'elle, nan mais z'y croyez vous?! Mais foi d'Gaelante, elle s'tait pas laisser faire, des accouch'ments, elle en avait vu et en verrait encore, donc c'pas c'te donzelle qui allait l'empêcher d'faire c'qu'elle faisait tout l'temps. C'est qu'l'avait son p'tit caractère aussi la vieille, fallait pas croire!

Pis la v'là qui voulait pu s'mettre en route...

Aller pousse bordel, t'veux pas qu'j'aille l'chercher quand même!

C'est qu'elle s'en f'sait pour la p'tite... L'avait pas l'air bien en forme, du coup Gaelante espérait qu'ce s'rait vite fini. pis c'est qu'ça avait l'air d'être un beau mioche qu'celui qu'arrivait, fallait pas qu'la mère s'relâche. Sûr qu'c'est à force de gueuler comme ça qu'les encourag'ments étaient arrivés au cerveau d'la brune. V'là qu'la sorcière t'nait un beau bébé dans les mains avant d'l'enrouler dans un drap et d'aller lui faire une toilette sommaire avant d'le r'filer à la maman.

Une belle p'tite gamine. T'vas l'app'ler comment alors?

Oué, c'tait aussi un moyen comme un autre d'distraire Sorianne pendant qu'elle s'att'lait à la toilette d'celle-ci, occupée à nourrir l'nouveau né. Fallu encore batailler sec,

Bon sang d'bois, mais t'pas vraie comme fille hein! Laisse toi faire où sinon...!

Elle y arriva enfin et s'débarassa des tissus, linges et autres draps souillés avant d'rev'nir filer une nouvelle chemise à la mère.

Tiens, avant d'attraper la mort. Et on va aller en ville, y a bien des auberges, j'ai pas d'bac pour un bain ici, ça t'détendra un peu. D'façons, faut qu'rachète quelques plantes qu'on trouve pas dans l'coin...
Sorianne
Comment allait-elle l'appeler? La question était bonne. Et elle n'en avait absolument aucune idée... Encore une bonne raison pour laquelle la présence de Colhomban aurait été la bienvenue... Comment? Tout ce temps où elle avait vu son ventre s'arrondir, elle n'y avait même pas songé une seule fois, trop préoccupée par autre chose. Un nom lui revint en tête. Elle l'avait entendu quand elles étaient passées en Bretagne. Et Col étant en partie Breton, ce serait là un clin d'oeil à ses origines, aussi bâtarde soit la petite fille. So passa un doigt léger sur la joue ronde et fripée de la petite frimousse avant de relever la tête vers Gaelante.

Je dirai... Nominoée.

Parce que Nominoée d'Eusébius sonnait plutôt bien, même s'il y avait de très grandes chances qu'elle ne soit jamais reconnue en tant que telle. Le penser lui laissait au moins l'espoir que cela arrive un jour ou l'autre...



****Quelques jours plus tard****


La brune venait de boucler les bagages et se prélassait dans un bain sentant bon le bois de rose. Ces petits flacons d'huile qu'elle avait trouvé sur le marché sentait divinement bon, et elle ne regrettait pas de les avoir payé une petite fortune. Qu'il était bon prendre un bain.... Elle avait l'impression que cela faisait des lustres qu'elle n'en avait pas prit un.
Il allait falloir trouver une auberge une fois à Paris. Gaelante ne pourrait trouver d'endroit raisonnable avec sa maison roulante. Le bébé dormait tranquillement, il n'y avait pas un bruit... Que du bon... Après s'être transformée en pruneau, elle comptait écrire à Zeji et à Tsampa. Elle allait se séparer d'eux pour quelques temps et devait leur annoncer la nouvelle, après tout, ils étaient en partie tante et oncle... Presque du moins...

So louchait continuellement sur son anneau... Allait-elle avoir le courage de le lui rendre? Ou non? Si non, elle comptait bien le retirer. Jamais plus une quelconque bague ne viendrait orner ce doigt. Baarf... Elle y réfléchirait plus tard... En attendant... Elle n'eut qu'à fermer les yeux pour s'assoupir dans la tiédeur de l'eau...

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Sorianne
Profitant du fait que Gaelante ait voulu s'occuper un peu de Nominoée, Sorianne s'était assise à une table de l'auberge où elle avait prit une chambre. Il fallait qu'elle écrive à Zeji et à Tsampa. Qu'elle leur annonce qu'elle filait de son côté. Le temps était agréable, les beaux jours revenaient et il faisait bien bon. Finis les lourdes capes et lourds manteaux de laine. Penchée sur son vélin, elle faisait glisser la plume, légère. Elle ne pensait à rien d'autre qu'à ce qu'elle avait à faire, préférant ne plus aborder le passé, aussi proche ou lointain soit-il.



Cher Zeji.

Je suis désolée de ne pas avoir donné de nouvelles avant. J'espère que vous vous portez bien et que vos blessures prennent la voie de la guérison. Êtes vous toujours en Alençon? Ou est-ce que vous avez pu rejoindre la Normandie?
Je devais accompagner Tsampa et Mc en Orléans, cela aurait permis de ne plus penser à ce qu'il s'est passé au mariage à Paris. Mais je n'ai pas entièrement suivi!
Il faut que je vous annonce la venue au monde de Nominoée, petite fille toute ronde et au duvet sombre. En partie votre nièce! (Même si cela n'a et n'aura rien d'officiel...)
Je passerai sans doutes en Normandie pour vous présenter tous les deux. En attendant je vais prendre la route pour Paris. Quand nous y étions, j'avais entendu dire qu'une femme cherchait une nourrice pour son bébé à venir. La famille Lasterye ou quelque chose comme cela. Je ne sais pas du tout de qui il peut s'agir, je verrai bien en arrivant ou si je suis prise pour ce poste.

Je vous souhaite énormément de bonnes choses, et vous dis à bientôt. Vous auriez été un beau frère des meilleurs! Pour la peine je me permets donc de vous embrasser.

So


La brune tourna et retourna l'anneau doré, une légère moue au visage. Devait-elle ou non la lui renvoyer? A moins de le renvoyer directement à Col qui saura de qui il provenait? Elle verrait tout cela plus tard, pour l'instant elle le conservait. Elle plia son courrier et s'attela au suivant.



Chère Tsampa.

Comme tu as sans doutes pu t'en rendre compte, je n'ai pas suivi l'armée lorsque vous avez bougé pour Orléans.
Je suis toujours à Patay, un petit empêchement m'ayant contrainte de ne pas bouger.
Il faudra que je te présente celle qui est en partie ta nièce! Même si cela n'a rien d'officiel. Elle s'appelle Nominoée.
J'espère que tout va pour le mieux de ton côté, et que tu savoures le bonheur d'une vie à deux. Le mariage me semble étrangement loin maintenant, c'est comme si vous aviez été mariés depuis toujours!
Je vais m'en aller de mon côté.
J'ai quelque chose à faire à Paris, en Lorraine, en Bourgogne... Je vais voir du pays.
J'espère te revoir bientôt, et te souhaite tout le bonheur du monde, à toi et à Mc.

So.


Pas la peine de s'étaler plus avant. So referma son courrier. Une fois envoyé, ils pourraient prendre la route...
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