Afficher le menu
Information and comments (1)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[Rp] Il n'y a que les gueux pour pouvoir vivre là dedans...

Dariusz
[Sur les routes, quelque part, entre la Guyenne et la Bourgogne, oui, je sais, c'est vaste. Mais j'ai pas le sens de l'orientation.]



Bâillements évasifs.
Craquement des membres étirés.
P'tite luxation du poignet, rapidement remit en place.
Un pied levé, puis l'autre. Rattrapage au sol. Cul, qui assit, se tint en un coup dans le vide, supporté par des gaillardes bien grandes.
La voûte quittant le sol, le tronc droit s'élançant. Un homme fit ses premiers pas.
Une nouvelle naissance! Non, en fait, ce n'est qu'une nouvelle journée.
Dariusz, à l'aurore, se réveille, essuyant le filet larmoyant d'une bave décrivant une nuit à la fois reposante et aussi mouvementée.
Visiblement point si reposante, vu la tronche de déterré qu'il se tapait.D'ailleurs, il le savait, si bien qu'il évita totalement de regarder son reflet dans un quelconque objets détenant cette propriété miroitante.

L'air, tout de même, décidé. La mine renfrognée mais aventureuse, il s'apprêtait à affronter pleinement les vicissitudes de la vie, combattre chaque instant comme si c'était le dernier, cracher sur son passé virulent.
Un petit verre de wodka, puis un autre, et un dernier pour la route. Il se décida à héler le valet, le presser à venir écouter ses ordres, le conjurer de faire au plus vite, bref, à gueuler de sa pleine gorge à l'encontre du pauvre qui, visiblement, ne s'était point encore éveillé.
En fripes de nuit, le domestique vint recevoir l'ordre d'atteler ce qui doit l'être. Ainsi d'envoyer destrier, propre et bien fait, à l'attente devant l'entrée de l'hôtel. Etrange ordre que voici, à bonne heure.
L'idée étant de prendre les routes afin de partir au loin, bien loin toujours plus loin afin de retourner en son pays natal.
Certainement que rien ne pouvait plus, à présent, le retenir en cette triste province, en ce satané et fichu pays qu'est la France.

La perte d'un être cher (c'est à ce moment que vous devriez pleurer en fait!) lui était pénible, fatal, enlevant tout sourire sur ce minois irrité.
Avoir passé quelques semaines à ramasser les boyaux visqueux lâchés par la pulpeuse et éclatante bouche de sa compagne, n'avait pas été une partie de plaisir.
La soutenir ainsi que la porter chaque jour pour lui faire toilette et la ramener au lit pour la regarder finalement se plaindre puis dormir, cela n'avait point de quoi offrir la gaîté.
La mort l'emporta finalement, loin de lui. Un rictus s'afficha pourtant sur son visage, cette femme avait tout de même réussie à le tromper, avec la mort. Un comble, triste comble.
A présent, ce svelte et magnifique corps féminin devait nourrir les insectes, sales bestioles affamées, bientôt il n'en restera que poussière. Tant pis, tant pis...

Enfourchement d'étalon.
Pieds dans l'étrier.
Coup porté au flanc.
Départ définitif.

Un dernier passage au cimetière, puis au lac, et encore devant cette taverne. Des souvenirs qu'il effaça instantanément, rapidement, péniblement, radicalement.
Le jour se fit plus clair, le soleil plus haut, la forêt plus présente.
Les chemins sinueux, la poussière virevoltantes, les oiseaux gazouillants.
Bonheur infime d'une tranquillité sans failles.
L'allure se fit plus vive, le vent plus rafraichissant. Liberté d'un instant.
Les pensées s'en trouvaient emprisonnées dans une enveloppe cachetée sans que nulle envie n'ait eu à souhaiter l'ouvrir, de nouveau, cette boîte de Pandore.

Gaïa semblait avoir fait du bon travail, vraiment, avec ces décors sublime qui entouraient l'homme et son fidèle compagnon. Deux petites choses dans un monde titanesque.
Si grand que les premiers signes de fatigue se firent percevoir, pointant le bout de leur nez l'air de stipuler qu'un instant de grâce et de répit serait pas de refus à cette heure.
Il est vrai qu'après avoir flirté avec les arbres, surtout les branches, le repos était mérité.
Bâillements entrecroisés, comme au petit matin. La visibilité d'une ville, d'un village, d'un hameau. Une cheminée offrant à la vue du voyageur quelques volutes de fumée. Une odeur de lard fumé.
Miam.
Le ventre se mit à résonner, terriblement, comme s'il y eut un orage dans l'air.

Dariusz laissa son étalon, ce bougre qui avait trouvé nourriture ainsi qu'un lieu confortable pour passer la nuit, et poussa la fine et pauvrette porte.
Décadence, pauvreté. A croire que le destrier avait eu la meilleure des chambrées!
Vision horrifiée, le Duc resta médusé, sur place, se demandant s'il était bien dans une auberge digne de ce nom, comme lui avait indiqué la charmante pancarte en dehors.
Il évacua son indignation, sa surprise, son trouble, dans un soupire grinçant.
L'hôte ne semblait point vouloir l'accueillir comme il se devait. Quelques pas vers ce rustre, un coude sur une sorte de comptoir pourri et rongé par les bestioles, Dariusz le toisa du regard, osant un toussotement calme et maîtrisé.
L'aubergiste leva le regard mais aussi ses épaules.


-Wep... t'veux quoi toi?

Air dérangé vers l'acariâtre, mêlé d'une colère naissante. Il fallut bien quelques longues secondes au polonais afin de trouver à nouveau ses mots.
Pour l'aider à se calmer, il fit une tournée d'inspection dans le minuscule habitat, voyant ci et là quelques lits de très mauvaise qualité, à même l'entrée.
Ne pas s'énerver, ne jamais s'énerver avec ce genre de personne. Ils détiennent un toit sous lequel il faut s'abriter des dangers de la nuit, surtout de l'humidité.


-Vous avez des chambres? J'entends par là, des vraies?

-T'as d'la maille?

Soupire de désolation. Une main portée vers la bourse, chopant quelques écus puis les jetant sur le vieux comptoir.
Il y avait bien là assez pour racheter cette bicoque pourrie, dans ce cas il pouvait bien espérer obtenir le confort qu'il méritait.
Visiblement, il avait touché juste à constater le sourire béat de vilain homme pustuleux.
Toujours trouver le point faible d'un homme afin d'en obtenir le meilleur.
Un dernier coup d'oeil vers les écus qui ne serviront sans doute qu'à obtenir l'approbation de quelques femmes répugnées par l'aspect nauséeux d'un tel tenancier.

Il n'y a que les gueux pour pouvoir vivre là dedans...
Gnia
[Quelque part dans un trou paumé entre Guyenne et Bourgogne, et c'est peu dire qu'il en pullule sur le chemin, des coins perdus façon Pécoreland. Mais celui là valait le détour. Visite guidée.]


Il y a deux types de voyageurs.
Ceux qui musardent en chemin, appréciant la route plus que le but, le fait de voyager plutôt que celui d'arriver, arguant que c'est bien là toute la magie du voyage et qu'atteindre son but, c'est mourir un peu.
Et puis, ils avaient ceux, qui comme la Saint Just, ne voyagent que pour arriver plus vite, menant leur escorte à train d'enfer, ignorant les paysages bucoliques, les rencontres fortuites, ne ménageant ni homme ni bête, car arriver c'est atteindre le but que l'on s'est fixé.

Si elle faisait partie de la première catégorie pour tout ce qui touchait de près ou de loin à la politique - quoiqu'elle supportât de moins en moins trainer en chemin - la Saint Just n'en ferait jamais partie pour tout ce qui touchait à la route. Trop de mauvais souvenirs s'étaient attachés aux voyages, trop de blessures, tant physiques que morales, trop d'abandons et trop de pertes.

Alors les paysages défilaient sans qu'elle ne les voit, le regard dardé sur Matalena qui assurait l'avant-garde et sur les fourrés qui bordaient la route, sur le qui-vive, les sens aux aguets. Si l'on pouvait éviter les villes et gagner une journée de route, alors c'était ce choix que l'on faisait, campant à la dure, bien éloigné du train de vie et donc de voyage qui convenait à une Comtesse.

Et lorsqu'il était donné de croiser un hameau miséreux comme celui qui se devinait dans les dernières clartés du jour, alors, l'on louait le Très Hauct de ne pas avoir à encore dormir enroulé dans son mantel avec pour unique toit les frondaisons.


Quoique...

Valait mieux deviner certains hameaux de loin que de les vivre de près.
La Saint Just, découvrant l'extérieur de ce qui servait de logis aux voyageurs infortunées que la nuit surprenait dans ce pays de bouseux, plissa le nez tant d'hésitation qu'incommodée par l'odeur de la volaille et des porcs qui évoluaient en toute liberté sur l'unique route qui traversait le village.
Au moins pouvait-on penser sans se tromper que l'on trouverait brouet comestible avec quelques infimes morceaux de viande flottant dans un bouillon clair.

Mouais... Habituel claquement de langue signifiant là tout l'agacement de la Comtesse avant qu'elle ne se décide à poser pied à terre, confiant les rênes de sa monture à son Capitaine et qu'elle ne pousse, la mine pincée de dégoût, la porte vermoulue de sa main gantée.
Et de prendre la mesure de toute la vétusté du logis de fortune. Palsambleu, qu'il aurait été préférable de dormir sous le couvert des arbres si le crépuscule n'avait annoncé de lourds nuages menaçants et si proches de crever en lâchant sur les pauvres hères qui auraient le malheur de se trouver là des trombes d'eau glacée.


Oh là, l'aubergiste !

Ah bah, en voilà un qui semblait faire corps avec sa pauvre bâtisse, craquelé, laid et sale. Un as du mimétisme.
Qui était en grand conciliabule avec ce qui avait tout l'air d'un bourgeois perdu,
comme eux, sur cette terre de désolation.

C'pour quoi ?

A ton avis, connard ? Certainement pas pour une formule 10 jours all inclusive.
La Saint Just haussa un sourcil mécontent, détacha une bourse replète de sa ceinture, y compta quelques écus qu'elle fit tinter sur le comptoir en annonçant d'une voix autoritaire


Le fourrage pour 4 destriers et un cheval de bât, votre meilleure chambre pour moi et ce que vous avez de moins miteux pour mes compagnons !

Se moquant bien dans ses ordres de griller la priorité au bourgeois qui se tenait déjà céans, elle l'ignora totalement, se contentant d'éviter que son regard ne se pose sur la vilaine face du taulier et esquissant de légères grimaces à chaque fois que ses yeux glissaient sur un détail ou l'autre de cet intérieur sordide.
_________________
Dariusz
[Dans une auberge miteuse dans le trou du cul du monde. Si vous aimez les mites, les cafards et autres bestioles torrides, veuillez passer par ici!]

Au bord du malaise, la bile se rapprochant fermement vers la haute sortie, l'environnement tournoyant, le noble n'était point fier de passer nuit dans pareil taudis. Il n'aurait point fallu que d'autres personnes soient ici, autrement, il ne saurait plus où se mettre.
Il suivit du regard le vieil ivrogne qui avait fièrement affiché quelques godets en arrière plan, du style colonnade. Enfin, les colonnades, c'est classe, mais en granit ou en marbre, pas en chopines.
Petit pas vers le tenancier. Craquement sous la botte. Regard atterré en dessous. Consternation extrême. Dariusz est l'un de ces hommes qui a sainte horreur de voir quelques bestioles écoeurantes dans un habitat censé accueillir des gens.
Il s'apprêta à prendre les clés de sa chambre, promptement, puis se retourna à l'entente d'un bruit familier. Ce bruit qui s'écoule lorsque porte sinistre se rabat contre un mur.
En somme, la porte s'est ouverte et Dariusz regarda ce qui en vint.
Une femme.
Sans gêne.
Aucune.

Moment de silence.
Désappointement.
Elle tente de lui voler sa chambre! La mieux! La meilleure de toutes! Du moins, sans l'avoir vu, mais rien ne pouvait être pire que de dormir ici même sous l'oeil blafard et pervers de l'aubergiste.
Dans ce moment de trouble, un petit rictus malencontreux s'afficha sur le visage du Duc, qui se transforma ensuite à un affaissement des sourcils.
Un petit peu de couleur rougeâtre sur les joues.
Il fit fasse à la demoiselle qui était plutôt... charmante. Oui, charmante mais vraiment sans gêne! Vraiment.
Toux, puis palabres.


Excusez, Dame, ou Damoiselle que ne sais-je et que me fous-je puisque je crois voir une pointe de bienséance annihilée sous une forme verbale dérangeante et indigne d'un quelconque respect entre espèce humaine.
Il n'y a qu'une seule chambre ici, en plus de... ces lits que vous voyez ici lieu.
La meilleure des chambrées est mienne, et je refuse de passer la nuit en compagnie de vos... vos... machins là, vos compatriotes qui fort certainement ronflent et hument de l'arrière train par un instant de doute.
Et puisque vous ne semblez guère aimable, je ne me le montrerai point non plus en faisant concession de vous l'offrir par galanterie.
D'ailleurs, je viens de payer ce brav.... cet homme, et fortement d'ailleurs!


Regards entendus et partagés avec le tenancier qui semblait d'ailleurs plutôt amusé de la situation, se disant qu'il pourrait peut-être vendre la chambre aux enchères et qu'un combat de riches pourrait lui donner la fortune. D'ailleurs, il se frotta les mains, ses mains rugueuses et crasseuses.
Le Polonais, de son accent slave et suave, demanda alors la clé de la chambre, puisqu'il devait la prendre avant l'arrivée de l'insolente.
Il tendit sa main, insistant.
Perte de patience.


Moj Boze! Diantre et furibond! Gottferdom! Donnez la moi, je ne suis guère plus fort patient à l'instant que l'embêtement vient me frapper l'esprit

Tapotement du pied.
Sa botte salit par l'insecte laissa à chaque levée une traînée verdâtre.
Regard vers la beauté fatale.
Une pensée, puis plus rien: "Elle est pas mal en fait, peut-être pourrions nous partager la chambrée... Non!"
Gnia
[Pour une chambre miteuse et un plumard plein de vermine]


Plaît-il ?

Mais pas du "plaît-il" de pétasse, hein, du "plaît-il" qui va bien.
Celui s'accompagne d'un sourcil arqué, soulignant tout le bleu glacial de l'oeil hautain.
Celui qui tord la bouche en une petite moue méprisante qui ne manque pas de susciter chez n'importe quel interlocuteur normalement constitué des envies de gifles et/ou de meurtre.
Celui qui, calme et froid, fait courir un frisson désagréable dans le creux de l'échine surtout lorsqu'il s'accompagne, comme présentement, de quatre mains se portant prestement sur le pommeau de l'épée pour l'en sortir à demi du fourreau.
Bref, du "plaît-il" façon Saint Just. En toute simplicité.

Regard qui se détourne un instant par dessus l'épaule pour lancer à ses compagnons de voyage


Y'a quelqu'un qu'a entravé un seul mot d'c'que raconte le Teuton ?

Nan mais oui, fallait pas demander à la Saint Just de maîtriser toutes les subtilités des dialectes des peuplades d'outre Rhin. Quand on était pas sortie une seule fois d'Artois en dix-neuf ans de vie, et qu'on comptait, à l'aube de ses vingt-cinq printemps - à la louche, trois ou quatre voyages icelui compris, ben fallait pas trop en demander. Surtout sur un ton aussi agressif que celui de son vis-à-vis.
Même s'il était dotée d'une belle gueule propre à en faire un encas comestible aux appétits comtaux.

Toussotement dénotant une pointe d'agacement avant de se lancer dans une argumentation appuyée par les mines patibulaires qu'elle devine dans son dos. De quoi faire changer d'avis quelques tires laines trop entreprenants, alors un bourgeois seul et perdu dans la pampa...


Alors déjà, Nous, c'est Votre Grandeur, pour commencer.

Oui, toujours songer à l'édification des gens que l'on s'apprête à occire. Ca serait dommage de se coucher définitivement con.

Ensuite, au cas où Mô Ssssieur aurait pas remarqué, il s'avère que nous sommes numérairement supérieurs à sa personne. Or, dans des contextes comme celui-ci, la préséance vient à celui qui s'impose.


Oui, toujours une histoire de qui qui a la plus grosse... Triste monde, on te fera décidément toujours raser les pâquerettes...


Donc, vous remballez vot'jargon que j'y entend rien, et vous décarrez de ma vue, déjà fort mise à mal par ce qui lui est donné de contempler.
Et vite.
Sinon, c'est d'ce machin, là, que j'vous fait humer.


Et de désigner d'un doigts docte et démonstratif la bâtarde qu'elle porte au flanc, prête à jaillir du fourreau.

Et enfin, parce qu'il faut toujours terminer ce genre d'affront par une pointe d'humour à deux deniers...


Il serait fort dommageable que nous ajoutions votre sang à l'abjection de ce sordide intérieur, n'est-ce pas ?
Qui plus est, mes compagnons et moi-même étant fort las, je suis navrée de vous dire que nous ferions probablement mauvaise besogne et ne parviendrions pas à vous achever proprement...
C'est pitié, n'est-il pas ?

_________________
Dariusz
[Instant de tension, trouble persistant, ballot de foin passant devant les corps présents. Tout cela pour un cafard de moins dans la chambrée]

Délicate odeur de fumier s'élevant en fumée vers nos nasaux.
Sourire en coin, regard en biais.
Amusante et délicate fantaisie passant par le cervelet.
Coïncidence de rencontrer un noble ici-lieu.
Les bras en croix, il écoutait ce que la Dame avait à dire, sans être convaincu par les mots qui fusaient ci et là, l'air toujours arrogant sur son visage.
Il ne chiait pas une phrase avant qu'elle ne termina enfin ce qu'elle avait à dire.
Léger regard vers la numérique force qui se tenait présente, poings aux pommeaux.
Déviation vers la sienne, tout en beauté, symbole d'une force familiale puissante et qui pourrait néanmoins être utile en ce lieu, en ce moment.
Bon, l'impatience se fait sentir. C'est qu'une femme a toujours beaucoup à dire. Mais quand en vint la fin, il s'empressa à donner réponse.


Oh! Votre Grandeur, je me dois de vous montrer le respect qui se doit d'être à vôtre égard.
C'est un honneur que vous vous teniez ainsi devant moi avec fougue et douces palabres.


Il baissa son corps dans une révérence pure et magnifiquement établie, cependant, avec un air tout à fait ironique qui pouvait se sentir à six lieues à la reonde.

Permettez à mon tour de me présenter, après tout, il faut bien vivre avec élégance et bonnes manières. Je vous laisse, néanmoins, le plaisir de déchiffrer mon accent que vous trouvez, fort certainement, d'un charme absolu.
L'on me surnomme généralement Vôtre Grâce. Allez comprendre pourquoi? Certainement pour la couronne que je puis porter hors de ces endroits poisseux.
Autrement, vous pourrez me nommer Dariusz Plokskie i Wroclawiu, à votre convenance.


Il se releva, assez fièrement. Il n'avait point l'habitude de jouer de son titre, mais si cela pouvait servir à rabattre le caquet d'une personne quelconque, il ne se faisait point prier pour l'utiliser à sa juste valeur.
Un petit coup de hanche en une autre direction.
Tournant le dos aux fauves.
Il se dirigea vers le comptoir, prenant un godet sous l'oeil médusé du tenancier, le lava d'un coup de gilet.
Il ne pourrait être plus propre de toutes façons.
Patienta jusqu'à ce que l'aubergiste daigne le remplir convenablement. Ce qu'il fit.
Une gorgée.
Puis deux.
S'essuya le visage d'un revers de manche avant de se retourner à nouveau vers les étrangers armés.


Il n'y a point à moufler. La bière est aussi dégueulasse que le décor, si vous me permettez l'expression.
Mais je ne peux que percevoir votre accent assez peu développé en beaux mots. J'en conclue que cela ne vous atteindra point.


Lâchant le godet à terre, dans un bruit sourd, il s'empressa de sortir le fer de son fourreau, pointant la noble et ses sbires.
Réaction instantanée, il ne pouvait que penser que les gardes feront de même, à l'instant, pour défendre leur prime.
Toujours d'un air narquois, il ramena la lame à lui, touchant le tranchant d'un doigt qui se mit à saigner.
Une goutte à terre.
Un regard dans un autre, plus que mesquin.


A croire qu'à l'heure, mon sang se trouve déjà à terre. Je vous enlève donc ce plaisir, j'en suis fort navré.
Sachez seulement que jamais je ne vous céderai cette chambrée, je ne tiens guère à obtenir des poux, comme ont sûrement vos compagnons.
Je n'apprécie guère ces bêtes là.
Ainsi, je vous propose, humblement, de noble à noble, de faire un petit duel.
Histoire de nous amuser, non?
Mais n'allons point jusqu'à la mort, ce bouseux serait alors décontenancé de devoir nettoyer au moins une fois son logis.
Du moins, s'il daigne nettoyer et enlever le corps d'un mort, il doit certainement y en avoir sous les lits que vous voyez là.
Je n'en doute point.
Bien, disons, à la première goutte de sang tombant à terre, le vainqueur obtiendra la meilleure nuitée.
Qu'en dîtes vous Votre Grandeur?


Il amena son doigt ensanglantée à l'intérieur de sa bouche afin d'en annuler la saignée.
Il fixa toujours la Dame d'un air profond.
Sourire, toujours un sourire, c'est bien plus agréable en société.
Gnia
[Dans les situations critiques, quand on parle avec un calibre bien en pogne, personne ne conteste plus. Y'a des statistiques là-dessus. Michel Audiard - Ou comment passer hors statistiques... ]


La poisse...
Fallait que là, au milieu de nulle part, à l'instant où l'on pensait effrayer du petit bourgeois en mal d'escorte et que l'on s'en déferait en deux temps trois mouvements, fallait que l'on tombe sur un noble. Et pas du petit seigneur de campagne à mépriser, nan nan, du Duc. Teuton ou assimilé, certes, mais Duc quand même.
Avec un nom imprononçable.
Doté d'un cynisme à faire grincer des dents.
D'une bonne descente aussi, visiblement.
D'une épée qui coupe, également.
Et d'un accent qui effectivement avait son charme, finalement.
La poisse...

Un geste discret avait coupé un probable élan belliqueux parmi son escorte. Autant elle aurait pu lâcher les chiens sur du gras bourgeois sans déroger, autant là...
Infime soupir. Un peu las.
Un geste péremptoire pour commander également sa dose de remontant tout en prenant soin d'imiter son vis à vis et d'ôter du godet la crasse la plus visible d'un coin de mantel.
Et le temps de songer tandis qu'elle attend le service qui laisse bien évidemment à désirer.
Un duel... En témoigne la cicatrice qui court sous sa joue et traverse son cou, sans compter le vilain trou qui creuse l'une de ses cuisses, le duel à pied n'a jamais été la spécialité de la Saint Just. Et depuis le Poitou et un carreau d'arbalète mal placé, elle sait qu'elle ne peut tenir longtemps le rythme face à un duelliste chevronné. Le souffle finirait tôt ou tard par lui manquer.

Le godet est vidé d'un trait, le nez se fronce au goût infâme de la pisse de chat qui tient lieu de bière, mais pourtant un bout de langue vient recueillir soigneusement au coin de ses lèvres une goutte qui tente de se faire la malle.
Soupir, l'attache à tête de lion de sa cape est ôtée, le tissu de laine atterrit sur un banc, et le visage grave d'Agnès retourne enfin détailler celui du Duc.


Finissons-en dès lors.
Au premier sang.
Sans écu ni casque.


Et de sortir sa lame au clair d'une main tandis que l'autre détache le ceinturon qui en porte le fourreau. Un hochement de tête et la Comtesse tourne les talons, se dirigeant droit sur la porte et un air un peu moins vicié.
L'huis grince sur ses gonds dévoilant un ciel bas et lourd qui lâche déjà quelques gouttes que la terre sèche boit avidement.
La poisse...

Elle se retourne alors vers la pénombre, un fin sourire cynique sur les lèvres, elle lâche


Dites... Vous êtes sûr que vous préfèreriez pas la jouer aux dés cette chambre ?

_________________
Dariusz
[Battements de cils ainsi que de coeur. Le sang coule et coulera afin de donner un petit coup de jeune aux peintures de ce lieu sordide.]

Acte IV sur une ode printanière, joué sur un air de suintement de plancher nasillard.
Léger sursaut des personnes présentes ici-lieu.
De la ferraille aura fait surélever d'un coup le bois se trouvant sous les diverses pieds en tombant dessus dans un vacarme presque effroyable.
A présent que le heaume ainsi que le bouclier du jeune et suave slave trônaient à terre, l'atmosphère s'était alourdie.
Il brandissait au bout de son bras une épée d'une magnifique manufacture, pouvant être tenue aussi bien d'une ou de deux mains. Tant qu'il n'eut opté pour une claymore, la dame avait toutes ses chances de s'en sortir vivante.

A la recherche de la nouvelle tare.
Il fallait bien trouver une force plus fougueuse afin de parvenir à se battre convenablement avec autres pensées que celles qui conduisent à l'inévitable bonne manière de laisser gagner les femmes aux jeux des hommes, pour plus de complaisance de leur part.
Ainsi que l'autre bonne manière qui stipule qu'il ne faille jamais faire le moindre mal à une Dame, cela est mauvais pour la réputation, pour le coeur ainsi que pour l'âme d'un quelconque personnage se disant "preux chevalier" en quête de reconnaissance.
Ce n'est pas terrible de protéger la veuve et l'orphelin en bousillant la gueule de la veuve.
Enfin... en parlant de tare, une cicatrice tracée sur le visage ennemie ne pouvait que laisser supputer qu'elle ne se rendra point aussi aisément que cela, qu'elle y mettra engouement, de plus, pour obtenir un beau lot de consolation.
Il n'y avait point à geindre, se tenait face à lui, une rude guerrière. Amazone? Peut-être, qui sait?
Et ce défaut sur une peau qui se veut propre et bien soignée était une raison évidente qu'il ne fallait pas avoir de morale pour gagner.
Promis, il allait faire son possible pour rendre le combat palpitant et la victoire plus glorieuse qu'elle n'y paraîtrait au premier abord.

Les pieds se placèrent.
Une lame assez embrumée se dessinant dans la clarté abrutissante de l'endroit.
Prêt à l'attaque, prêt à gagner la douce nuit.
Du moins, jusqu'à ce qu'une question vienne flotter dans les airs, triturant les pensées victorieuses de l'homme, se demandant même ce que pouvait dire cette mande étrange.
Le sourire s'effaça pour laisser apparaître un désappointement net.
Un sourcil se pencha plus amplement vers l'oeil du dessous.
Le regard interrogateur dans celui de la noble.
La bière lui avait-elle détruit le minimum de cervelle qu'une femme puisse avoir?
Il est clair que ce breuvage n'est point d'une bonne qualité et ne sait-on point où il a traîné avant d'apparaître dans nos verres dégueulasses. Mais tout de même...
Changer un duel dans les règles de l'art contre un... vulgaire jeu de dés?

Un rire en cacha un autre.
Et de dire, se tenant presque les côtes.


Ma chère, vous avez là un sacré sens de l'humour!
A penser que je vous aurai presque pris au sérieux si cela ne sentait aucunement le coup bas afin de porter le premier coup haut.

Mais... si elle était réellement sérieuse? Et si cela était en fait une sorte de moeurs purement française?
Devrait-on mépriser cette forme de lâcheté menant à échanger la force et l'agilité contre un... stupide jeu de hasard?
Le rire se vit s'amoindrir.
Le dos droit, de nouveau.
Regard hagard.
Hagard regard.
Il ne parvenait à savoir si cela était une réelle proposition ou bien un leurre.


Hum... vous proposez là une façon bien étrange de régler un conflit sans même verser une goutte de sang.
Certainement est-ce coutume française que d'agir ainsi.
Mais dans mon pays, soit l'on vainc en suant, soit l'on aime en suant tout autant.
Comprenez ainsi que vous avez deux choix, à savoir, soit je gagne cette chambrée, soit nous la partageons à deux.
Dans les deux cas, nous serons sans doute tout deux éreintés au lendemain.
Quant à jouer aux dés... nous pourrions faire cela pour une toute autre raison, un autre jour.
Je vous laisse le choix des armes que je vous propose.


Les yeux tentant de pénétrer l'armure de son ennemie.
Vision d'aigle qui ne mène à rien tellement elle est solide comme... une muraille.
Gnia
[Là où la diplomatie a échoué, il reste la femme. Proverbe arabe.]


Surprise. Comme d'habitude.
A sa tentative de marchandage en répondait une autre. Surprenante. Et autrement plus... abrupte.
'Fin surprenante... Maltea, sa fougueuse et volcanique vassale aurait surement fait remarquer que c'était d'une logique implacable, mais c'était oublier qu'Agnès était parfois d'une naïveté touchante quant au pouvoir du sexe faible sur le fort. Et que bien souvent quand elle tentait d'en user, elle avait le don pour se fourrer dans des situations indescriptibles... Le revers de la médaille de celle qui est plus à l'aise dans le monde des hommes que d'évoluer avec les codes de celui de son sexe.
Sourcil haussé donc, probablement une pointe de rose qui enflamme les pommettes tandis qu'elle observe le marchand de tapis.
Puis, elle jette un dernier regard sur la cour de l'auberge transformée en soue où s'ébattraient avec joie des porcs.
Quitte à ressembler à des porcs...
Autant que cela soit sans boue et sans effusion de sang...


Et vous me faites la leçon sur les façons de régler un conflit... La vôtre est tout aussi... hahem... étrange que la mienne.

Trois pas et elle ramasse le fourreau de sa bastarde et remet la lame à l'ombre.
Un autre et elle fait face à l'étranger, toute proche, à le frôler.
Un murmure


J'ai choisi mes armes.
Vous partagerez donc cette chambrée avec une femme dont vous ne savez même pas le nom.
Quant à savoir si il y aura sueur et éreintement, je gage que nous parlerons des modalités du duel à l'abri des oreilles chastes et indiscrètes et une fois que vous aurez pourvu à quantité suffisante de boisson.
Peut-être que nous jouerons aux dés... Ou pas...


Un sourire étrange soulève la commissure de ses lèvres avant qu'elle ne quitte le creux de l'oreille du Duc et s'avance vers les marches qui mènent à l'étage. A l'aubergiste, elle lance

Toi, mène-moi à cette foutue piaule.
Et... C'est bien évidemment Sa Grasce qui paye.


Un rire clair s'égrène dans la cage d'escalier.
Pas tous les jours que l'on règle aussi aisément un conflit d'intérêt.
Certes, la suite risquait d'être autrement plus délicate, mais bon, maintenant qu'on avait accepté marché de catin, il n'y avait plus grand change à donner...
Et puis il fallait avouer que la situation avait à présent revêtu un voile hypocrite d'impudeur qui ne manquait pas d'éveiller les élans licencieux, malsains et pervers de la Saint Just.

_________________
Dariusz
[Résolution d'un problème pour un autre]

Elle a donc fait le choix des armes.
Devoir à nouveau enfourner son arme dans son fourreau.
Tout cela pour changer d'angle d'attaque. Il faudra réveiller le sbire qui sommeil.
Non point que cela soit si difficile pour un homme en cette posture. Mais si au moins elle avait un sourire naturel, cela pourrait grandement aider.
Mélange cynisme et d'arrogance. Ce serait un miracle s'il s'en sort avec tout ses atouts virils.
Il aurait été, tout de même, plus simple pour lui de faire tournoyer sa lame dans les airs afin de la vaincre et ainsi trouver quiétude pour une nuit paisible et clinquante.
Il ne faut pas rêver.
Jamais


-Bien, je vous félicite de votre choix, Dame. Il est... judicieux et empreint de délicatesse et de sagesse.
Il ne vaudrait mieux point que je vous brise une chose précieuse de votre corps si vous ne savez point correctement manier l'épée au corps à corps.
Quant à votre nom, je le saurai bien assez tôt. Peut-être bien que je l'entendrai sortir de vos lèvres, dans un hurlement quelconque.
Ce que je ne doute point.


Pointe d'ironie, de mesquinerie afin de camoufler un petit malaise.
Il se tourna vers l'aubergiste pour lui mander de montrer la chambrée, mais, celui-ci, malin comme il est, espérait qu'il y eut enchères en cette soirée afin de gagner plus encore. Si bien qu'il manda un revenu supplémentaire pour le partage d'un lit qui, à la base, était vendu pour une seule personne.
Grommellement.
Murmures d'insultes en tout genre.
Puis, jet de piécettes supplémentaires sur le comptoir improvisé.


-Vicelard, brigand que vous êtes... Pour ce prix, je souhaiterai que vous nous apportiez quelques godets, et propres.
Je vous rajoute pourboire pour votre peine à les nettoyer.
N'oubliez point d'y verser l'alcool, surtout.


Contrariété qui s'en alla. Elle lui avait demandé de payer la chambre, ce qu'il fit. Même si cela faisait un peu comme s'il payait une prostituée dans un lieu macabre. Et puis, une Comtesse n'a rien d'une catin. Quoique...
Il s'en alla à la suite de cette dernière, précédé du tenancier puant.
Ils grimpèrent les étages, du moins, le seul étage qu'il y avait.
La porte s'ouvrit, ils y entrèrent.
Légère visite du... local.
Une visite avec les yeux, cela suffit puisqu'il n'y avait à peine la place d'y faire une marche joviale. Seul le lit s'y trouvait, bloquant d'ailleurs la porte. Il ne fallait pas être trop gras pour y pénétrer.
Et puis, cette literie... soupire d'exaspération. Ce qu'il avait payé pour cette nuit suffirait amplement à l'achat d'un vrai sommier. Là, il ne s'agissait que d'une couche de paille assez conséquente pour que deux personnes dorment dessus.
L'humidité avait offert une odeur acre à cette paille, c'était à rendre malade le plus bouseux des gueux des bas fonds de Paris.
Comment allait-on pouvoir penser à dormir ou faire quoique ce soit d'autre ici?
Dans ces moments là, l'humour était important, il faut croire.


-Hum. Voici donc la meilleure des chambres pour la plus belle des Comtesses de ce Royaume.
Une chambre royale...


Rires contenus.
Il se passa la main sur le visage afin de se réveiller, pensant qu'il s'agissait là d'un mauvais rêve.
Le tenancier avait intérêt à se grouiller pour apporter l'alcool, vraiment.
Gnia
Finalement on y perdait pas tant au change...
Entre le duel à l'épée dans la cour du bouge transformée en mare de boue et la joute verbale et plus si affinités dans une piaule moins confortable qu'une grange à foin...
La Comtesse plissa le nez en découvrant ce pour quoi elle avait bien failli se rouler dans la fange. Petit reniflement méprisant et elle fit l'unique pas qui la séparait de la litière et elle s'y affala, sans prester plus loin attention à l'odeur et l'inconfort des lieux.
Elle entreprit de se défaire de ses bottes et esquissa un fin sourire au cynisme du Duc.


N'oublions pas que dans la basse-cour les coqs sont rois. Voici un abri à notre mesure, faut-il croire.

Les bottes valsèrent au pied de la couche, bientôt suivies par un épaisse tunique de laine et quelques peignes qui retenaient un instant plus tôt l'épaisse crinière de jais de la Saint Just. Enfin, elle poussa un soupir de satisfaction et entreprit de farfouiller dans sa besace pour en retirer une outre encore bien renflée.

Elle eut un sourire en coin tandis qu'elle prestait véritablement attention pour la première fois à son colocataire forcé qui semblait ne pas en mener large. D'un geste sec, elle lui tendit l'outre.


Allons, remettez-vous.
Buvez, c'est moi qui offre et c'est bien meilleur que tout ce que ce rat d'aubergiste peut nous proposer.
Vin de Guyenne.


Elle se laissa ensuite retomber sur le matelas de paille qu'un méchant drap et une couverture rapiécée recouvraient à peine. Les mains calées sous sa tête en guise d'oreiller, les yeux mi-clos, elle détaillait au travers de ses cils le visage du noble.


Vous semblez bien mal à l'aise maintenant que j'ai préféré partager ce taudis avec vous plutôt que de croiser le fer... Pourtant vous avez proposé un choix, et je n'ai fait que choisir parmi deux maux, le moindre...

Elle ne poursuivit pas. Le taulier était revenu avec un cruchon de bière et deux godets qu'il posa sèchement sur une vilaine caisse qui faisait office de coffre et de table. Son regard égrillard traîna un instant à mater le spectacle qu'offrait la noble allongée, en chemise largement ouverte et cheveux libres, pourtant encore à peu près décente puisqu'elle n'avait fait que retirer de sa vesture de cavalière l'inutile, conservant tout de même bas, braies et chemise. Un regard glacial le dissuada de poursuivre son observation et enfin la porte grinça derrière lui.
Se redressant à demi sur un coude, elle plissa le nez en regardant la cruche et finit par lancer à son compagnon d'infortune


Servez nous.
Mais pas de son infâme pisse de chat.
Du vin.
Il va nous en falloir pour oublier...

_________________
Dariusz
[Finalement, il l'a. Sa chambre]

Il est amusant de constater que le gueux, une fois de retour avec les boissons, sentait bien plus fort que cette chambre.
Il est tout aussi amusant de constater que Dariusz ne se faisait pas prier pour sortir un bout de tissu de sa poche, plus communément appelé un mouchoir, pour se le placer au bout de son nez endoloris par tant de puanteur extrême.
Il avait déjà connu des endroits malsains, mais celui-ci remportait de loin la palme d'or.
S'il y avait une nuit des Oscars pour les auberges du trou du cul du monde, celle-ci gagnerait à coup sûr.
Il se pinçait le nez tout en scrutant le spectacle qu'offrait, sans pudeur, la femme.
N'oublions pas, que pour l'époque, il était assez érotique de voir une femme se dévêtir, même de si peu.
D'ailleurs, le tenancier avait aussi remarqué, avec joie, ce petit détail.
Pour peu, il se serait jeter sur elle, le bougre.

Le slave fit le tour (un tour rapide) de la pièce, le visage à moitié camouflé sous le mouchoir, puis se retourna promptement vers la gourde de vin plus tôt proposée.
Encore une fois, les bonnes manières auraient voulu qu'il propose la première gorgée à la Dame présente, mais... il voulait oublier pour ne plus jamais se rappeler.
L'appel de l'alcool aidant, il prit une gorgée, puis deux pour donner l'offre à sa partenaire d'infortune.
Rictus sur le visage.


-Je me souviens d'un jour de sécheresse. Un jour de guerre, comme un autre. Au départ, nous avions de l'eau, des vivres, de l'alcool.
L'eau se fit rare au bout de quelques semaines, voire même quelques jours.
Le soleil frappait de ci et de là causant plusieurs morts sous des casques bouillants.
L'on buvait, sans se désaltérer, notre wodka nationale, cette liqueur faîte à base de céréales ou de fruits.
Puis, plus rien.
Les sols se fissuraient de partout, l'on pouvait même en perdre un pied.
Enfin, je vous fais part de cette petite histoire car à ce moment là de ma vie, j'aurai donné toute ma fortune pour boire, ne serait-ce, que l'urine d'un chat.
Je ne vous dirai, cependant pas, quel liquide m'aura fait survivre.


Rire sur visage sombre.
Pourquoi parlait-il de cela en cet instant? Nervosité? Gêne?
Non, seulement il souhaitait retarder un peu la réponse à une exclamation précédente à laquelle il se devait de réfléchir.
De toute évidence, cette femme avait ce petit truc de charmant qui pouvait faire tourner la tête des plus grands hommes.
Et pourtant, cette cicatrice sur son visage... ça contrastait vraiment.
Pouvait-on réellement lui faire confiance sans même savoir son nom?
Regain d'énergie, de couleur et de sourire vif avec une pointe de mesquinerie habituelle.


-Bien. Tout comme moi, vous avez fait un choix pour votre "survie".
Epargnons-nous, donc, de boire cette infâme breuvage, qui, je vous avoue, m'aura donné quelques soubresauts plus tôt.
Vous savez...
-Et de s'asseoir auprès d'elle- je pense que nous n'aurions rien eu à y gagner, réellement, à se faire la guerre arme au poing.
Nous savons tout deux, et je l'ai perçu dans votre regard, que j'aurai pu, à fortes chances, prendre le dessus sur vous et vous déshonorer. Voir même vous voir disparaître sans même connaître votre prénom.
Et je suis certain que nous pourrions nous entendre à l'avenir, comme deux amis ou...
Hum... quelle odeur désagréable...


Il se leva, empoigna ce qui servait de contenant au liquide disgracieux et le jeta en dehors de la pièce, en foutant partout sur son passage.
Fermant la porte, il en profita pour se mettre à l'aise en enlevant son mantel, ses armes mais en gardant la délicatesse et la prestance de ne point enlever ses bottes.
Histoire de ne pas se salir encore plus amplement.
Il se reposa aux côtés de la Comtesse, prenant au passage un peu de vin, puis la fixa longuement. S'empara de la main féminine et pourtant d'acier et y déposa un baiser délicat.

-Dame, je me présente, Dariusz de Wroclaw, pour vous sourire. Puis-je mettre un nom sur ce si charmant visage qu'est le vôtre?
Par la suite, nous tâcherons de vous faire rembourser quelques pièces sur ce que m'a coûté ce taudis.


Oui, il préféra se représenter, une nouvelle fois, afin de trouver le nom de cette noble assez mystérieuse.
Quant à la dernière phrase, il l'appuya d'un léger rire qui fila hors de ses lèvres. Non pas que cela était si drôle, mais simplement, il souhaitait se rendre sympathique et exiger son dû d'une façon moins ferme qu'il ne l'aurait fait en d'autres circonstances.
Il se prit même la permission d'effleurer la joue marquée de cette femme.


-Un coq vous aura t'il fait le moindre mal?
Gnia
Et tandis qu'il meublait un silence qui n'aurait pas manqué d'être inconfortable, elle l'écoutait, un coude planté dans la literie miteuse, la paume de la main soutenant son visage. Elle s'était saisie de l'outre de vin aussitôt qu'elle avait été tendue, avait esquissé un fin sourire à l'anecdote sur la boisson, sourire qui s'était transformé en rictus narquois à la mention des choix de survie, avait abandonné sa main aux lèvres du slave, et ricané au rappel des modalités du contrat qui les voyait partager ce taudis.
Et lorsqu'il effleura son visage, elle réprima un tressaillement qui lui intimait de reculer et les paupière un instant closes, elle le laissa pourtant faire.
Elle releva ensuite un regard empreint de gravité que mâtinait un sourire en coin.


Non point un coq, que nenni..
Parfois à trop vouloir titiller la Mort, elle finit par s'agacer et donner des coups de griffe. Il faut croire que j'ai eu le don de l'agacer beaucoup ces derniers temps...


Un infime soupir avant de reprendre dans un petit rire qui n'a rien de joyeux.


L'on ne devrait jamais faire la guerre par ennui...

Chassant les sombres souvenirs que ravivait cette discussion d'un léger haussement d'épaule et d'une nouvelle ponction à l'outre de vin, elle revint au sujet qui les occupait

Un choix pour ma survie donc... Je n'en serais pas si sure au regard de ce que je viens de vous conter.
Et puis... Prendre le dessus et me déshonorer, n'est-ce pas là ce vous escomptez bien tout de même faire ?


A la fois amusée et surprise par sa propre impudeur, elle échappa un rire franc avant de d'empoigner, à l'épaule, l'étoffe de sa chemise et l'attirer ainsi à elle. Et à l'instant où elle s'apprêtait à goûter son vin sur les lèvres du noble, elle lâcha dans un souffle

A moins que ce ne soit moi qui prenne le dessus... Tout dépend de la licence que vous m'accordez...


Les yeux plongés dans les siens, ses lèvres frôlant les siennes, la main toujours fermement serrée sur son épaule, un instant interminable s'écoula. Et alors qu'il devenait évident qu'elle allait enfin lui dispenser le baiser qu'elle retenait par jeu, elle murmura enfin

Agnès.
Agnès de Saint Just.
Si cela a aucune espèce d'importance...


Et de sceller la confidence par l'ouverture du duel épique qui s'annonçait.
_________________
Dariusz
[Au final, il l'a, sa minute de plaisir]

Agnès. Agnès de St Just. Ce nom résonnait dans sa tête brune en d'innombrables échos assourdissant.
C'est à croire qu'il l'avait réellement gagné ce duel et qu'il jouit des plaisirs que lui procure la victoire. Mais peut-être n'était-ce encore qu'un autre duel camouflé sous des cris différents de ceux qui amènent la mort.
L'heure de croiser le fer de la chaire contre la douceur d'un bouclier froid.
Un baiser donné tel un sceau pour une missive. Frappé d'une stupeur frissonnante. Un gamin avec son nouveau jouet, sa nouvelle friandise.
Un seul mot d'ordre: "Ne pas jouer le bavard en telle situation".

Tout sourire, les mains gambadantes sur l'épiderme féminin commençant lentement par les membres du haut du corps puis filant sur un point d'extrême convoitise sur le tronc même.
Il aimait ces choses là de la vie, même si cette dernière ne l'avait gâté que par peu de joie sous cette forme.
Tel un coq, puisque cela reste une métaphore cruciale au sein de l'histoire, il se redressa pour la contempler, comme s'il scrutait sa proie sur laquelle se jeter, rebondirent, croquer...
Préférant prendre le dessus, il mettrait jusqu'à épuisement un point d'honneur à rester sur les hauteurs, comme tout guerrier qui se respecte (du moins, il faut tout de même enlever ce fameux personnage à la bicorne et à la main dans le mantel)

Attaque en piqué vers les lèvres empreintes de vinasses. Regain de fougue pour la suite.
Le climat en était tellement oppressant que d'enlever les habits de l'un et de l'autre devenait un acte de survis.
Il s'exécuta, commençant par Agnès, charmant prénom au passage, puis terminant par lui même.

L'extase arriva lorsque les deux corps s'enchevêtrèrent, se vêtirent d'un atour d'impudeur et mettant les couronnes de côté pour le simple plaisir naturel et humain.
L'homme bougeait, la femme, de ce fait, elle aussi.
Les baisers se multiplièrent, toujours plus intense d'un à l'autre.
Les gestes firent grimper la tension, et firent pointer les parties du corps en frissons.
Des allés et retour.
De la transpiration.
Quelques petites respirations parfois bien trop audibles.

Le combat allait à sa fin.
La lance tomba.
Le vainqueur de ce combat épique se trouvait être... aucun des deux? Ou un simple match nul?
Le plaisir avait était pour lui, du moins.
Il se redressa pour la contempler à nouveau, terminant comme au commencement, par une caresse sur la joue abîmée.


-Enchanté, Agnès.
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)