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[RP] Débarquement à Ouessant

Gurwan
Et m.erde. Il venait à peine d'envoyer à l'armateur malouin qui l'avait engagé une missive lui annonçant leur arrivée prochaine. C'était sans compter sur les vents bretons et les tempêtes printanières fréquentes. Celle qui les cueillit au large de Brest fut d'une force incroyable. Le bateau, pourtant solide, y fut balloté comme un vulgaire fétu de paille.
Et dire qu'ils venaient de parcourir quelques milliers de milles marins sans essuyer de si terrible coup de vent et voilà qu'à deux jours à peine du terme de leur voyage ils étaient pris sous les colères marines.

Le coup de vent passé, il était temps de faire un état des lieux. Et il n'était pas des plus reluisants. Il pestait, le capitaine. Il lui fallait faire halte pour effectuer des réparations d'urgence, avant de pouvoir terminer leur voyage.

Une missive rapidement écrite à l'armateur, où il le rassure néanmoins sur l'entièreté de la cargaison, et le voilà, ordonnant une manœuvre d'approche en vue d'accoster sur Ouessant, morceau de terre perdu au large du Finistère. Au port de Penn ar Land, pour être précis, au sud est de l'île.

Ils débarquent, à la recherche d'un charpentier qui saura les aider...

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Tualenn
Ouessant.
Au-delà de ses côtes, pas tout à fait vers son château, ni dans sa forêt, se trouvait Tualenn, assise sur un rocher, les cheveux roux dans la brise bretonne. Soit, une scène paradisiaque. Hormis le fait qu'au rocher voisin était assis Rufus, le garde d'Ouessant, qui ne lâchait plus la gamine. Rien que sa présence détruisait la beauté du cadre, et transformait cette vision en tragédie. Tualenn, aux traits d'Iphigénie, restait évasive, le regard fixé sur les vagues furieuses entourant l'ile. Ne se préoccupant même pas du molosse qui était assis près d'elle, ce qui avait de quoi la terroriser, elle se posait une question particulière.
Une simple question...
..." C'est quand qu'il arrive, mon Prince, à moi ?"
En effet, la rousse était persuadée que son Prince -blond et breton, parce qu'il faut le préciser- accosterait sur les côtes de l'île d'Ouessant. Jour après jour, elle voyait que ses amies avait trouvé leur moitié princière. Tualenn était une des dernières dont le Prince n'avait pas débarqué sur ses côtes.


_ Dis, Rufus, c'est vrai qu'un Prince ça arrive toujours sur un cheval blanc ?
_ Demandez ça à vos amies, j'y connais rien sur les Princes et les Princesses, moi.
_ Ah bon, tu n'as pas encore trouvé ta Princesse, toi aussi ?
_ M-ma Prin-Princesse, de quoi parlez vous ?
_ Bah oui, tout le monde a un Prince ou une Princesse, et moi, j'y attends mon Prince. D'ailleurs, il devrait pas tarder, j'ai jeté une bouteille vide de chouchen dans l'océan, avec un morceau de parchemin dedans. Je lui avais dit que je l'attendais, mais pas trop quand même.

Grimace gênée du garde, qui s'empresse de se lever pour que la gamine ne voit pas ses joues, commençant à rougir.

_ Moi, une Princesse ? Le jour où je trouverai une Princesse, votre mère ne sera plus chi...chi fantastique !
_ Oh, tu préfères un Prince ? En tout cas, celui qui arrivera à Ouessant en bateau, il est réservé pour moi !
_ Un quoi ?

Et le molosse d'aboyer, de se retourner avec un regard interdit, et de dévier la tête vers le large.

_ Oh, un bateau, de ce temps !
_ Voilà mon Prince !

Tualenn, enjouée de la situation et sûre d'avoir rendez-vous avec son futur, s'empressa de rejoindre les côtes, suivie de près par Rufus, le visage couvert d'un rouge-vermillon.
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Gurwan
La tempête avait fait place à un temps de traîne. Tant mieux, leurs réparations n'en seraient que plus rapidement menées.
Que c'était bon de mettre pied à terre, de ne pas sentir le roulis des vagues, de ne plus être bercé par la houle. Leurs quelques premiers pas ne furent d'ailleurs pas tout à fait assurés, mais à mesure qu'ils avançaient sur la jetée les foulées se faisaient plus sûres et plus longues.

Il connaissait assez bien Ouessant, pour y avoir accosté un nombre incalculable de fois. Ouessant est sur l'une des routes maritimes pour l'Angleterre, presque un passage obligé. Et puis l'île est magnifique, enclave bretonne au milieu de l'océan. Pour accoster, il leur avait fallu passer par le passage du Fromveur, couloir naturel entre Ouessant et l'archipel de Molène, où les courants sont puissants, rendant la navigation difficile. Mais le jeu en valait la chandelle, les côtes déchirées de l'île s'offrant ainsi à la vue des marins téméraires sous un jour tourmenté.

Tandis qu'ils s'éloignaient du bateau et par là-même s'enfonçaient dans les terres, ils virent arriver à eux un drôle de duo. D'un côté un colosse, une sorte de force de la nature au visage cramoisi, et de l'autre une toute jeune enfant aux cheveux d'un roux flamboyant et à l'air guilleret.

Parfait. Ils allaient pouvoir leur demander où trouver ce qu'ils cherchaient. Le temps, c'est de l'argent.

Le capitaine se détache du petit groupe et va à la rencontre du géant et de l'enfant. Il s'adresse au premier, ignorant totalement la seconde.


- Demat deoc'h. Je suis le capitaine du bateau, accosté là-bas. Nous avons besoin d'aide pour réparer les avaries causées par la tempête. Pourriez-vous m'indiquer où trouver un charpentier sur Ouessant ?


Il comptait évidemment sur la solidarité des insulaires pour les marins en difficulté. Et le marin de fixer intensément l'homme, guettant la réponse à sa question sur un visage au regard vide, presque bovin. Il se dit que finalement il n'était peut-être pas tombé sur la bonne personne...
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Tualenn
Et de continuer à sautiller et gambader joyeusement comme le font les jeunes renardes après la saison des amours et de la progéniture, la rousse freina en chemin et s'arrêta net. Elle dévisagea l'homme de la tête au pied, du bras gauche au droit et murmura quelques mots à son fidèle toutou...

_ Rufus ! Il est...
_ Brun ? D'solé pour vous.
_ Mais même ! Il est, il est...
_ Trop grand ? Mais v'savez, la croissance est une chose inévitable ! Vous n'êtes qu'une jeune fleur, avec quelques années, cela passera sans doute inaperçu.


La rousse se tut. Pourquoi Rufus était-il si bête ? Bien qu'il n'avait pas eu d'éducation, ce qui horripilait Tualenn était pourtant largement visible, de quoi vous détruire la rétine !

_ Il est... barbu !
_ Et alors ? Vot' père il y est bien barbu !
_ Rufus, ne compare pas ce qui n'est pas comparable !
_ Comment ça, ce n'est pas comparable ? 'Près tout, des poils, c'est des poils !
_ Cette barbe, cet habit de barbare, c'est pas mon Prince... C'est peut être le tien, qui sait !


Le garde, désespéré face à l'ap Maëlweg, fit un pas vers le marin, et releva le torse, pour profiter de son imposante carrure, ce qui lui donnait un air fier et combattant, même si elle était en partie due aux repas gras et bourratifs du cuisinier d'Ouessant.

_ Demat, marin. J'suis Rufus, l'garde d'Ouessant, et voici Tualenn ap Maëlweg-Kerdraon, la fille se Ses Grâces Grand Sage et Lallie. J'vais faire mander un charpentier pour réparer les dégâts prov...
_ Pas b'soin ! Moi, je vais vous le réparer votre bateau à deux écus !

Éclat de rire du blond molosse, qui tapa amicalement dans le dos de la petite bretonne, ce qui la bouscula violemment.
Et là, ça fait "tilt" au milieu des rares neurones de la gamine.


_ Mais, Rufus, toi t'es trop fort ! En plus, tu as l'habitude de travailler avec le bois. T'as qu'à aider le pauvre marin, plus vite il partira et mieux ce sera pour lui, non ?

C'est pas que la rousse n'a plus envie de le voir, mais c'est qu'elle attend quelqu'un, qu'elle craint avoir devant elle. Mais, ce n'est pas possible, regardez cette barbe !
Non, non, non !

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Gurwan
Comme quoi les apparences peuvent parfois être trompeuses. La brute au regard bovin est douée de parole. Et malheureusement la gamine aussi. Qu'est-ce qu'il lui a pris à cette enfant de couper la parole du géant au moment même où il proposait ses services ? des claques qui se perdent...surtout pour dire de telles conneries.

Heureusement elle ne met pas longtemps à se rattraper, proposant que le molosse colosse se charge lui-même des travaux. Gain de temps. C'est d'ailleurs ce que souhaite apparemment la jeune donzelle à poils roux.

Étrange ça d'ailleurs...ça titille la curiosité du marin. Au point qu'il en serait presque à vouloir rester un peu plus longtemps histoire de voir ce qui se trame ici.

Et puis quelques mots ont fait "tilt" dans sa tête..."fille de Ses Grâces"...une noblionne donc. Qui dit noble, dit richesse.
Laissons les donc l'aider, il sera temps d'aviser le moment venu...


Soit, faisons ainsi, venez voir si les réparations sont à votre portée. Vous serez évidemment dédommagé pour votre peine, cela va sans dire...

Et le marin de tourner les talons, sans un regard pour la roussette, et de repartir vers son navire.
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Tualenn
Et le marin repartit vers son bateau, sans un regard, comme s’il pouvait être fier d’avoir échouer sur une île. La mini-rousse n’aimait pas qu’on ne s’intéresse pas à elle, et encore plus quand on l’ignorait. D’un regard froid, elle fit signe à Rufus de la tête, pour qu’il avance et qu’il suive le Capitaine qui n’avait même pas décliné son identité. Vous ne trouvez pas ça louche, vous ? Pendant que les deux hommes prenaient de l’avance, Tualenn réfléchissait intéressement à quelle fourbe elle pourrait faire pour se venger du peu d’intérêt qu’on lui donnait. Endommager davantage la bateau, au lieu de le remettre sur les vagues ? Mander la recette secrète du cuisinier d’Ouessant ? Faire du marin le prisonnier de l’île, lui refusant l’accès du Château Ducal et la possibilité de repartir, tout en lui donnant une louche de potage à chaque fois qu’il prononcera « Tualenn » ? Une bon remède en soit, pour remédier au problème qu’il avait avec l’intérêt de la petite renarde.

_ Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire… ?

Après intense réflexion, elle regagna à son tour le bateau banal qui était à la hauteur des économies de ce marin modeste, mais qui paraissait immensément grand à côté de la mini-rousse. Puis, elle observa avec attention les dégâts causés par une tempêtes, qui étaient assez fréquentes en mer bretonne, et encore plus au large d’Ouessant. Pour cette raison, beaucoup de gueux se passaient la rumeur que l’île était hantée, abritait quelques satanés fantômes, et que les Dieux maudissaient ce lieu. Mais comment expliquer le fait que La Mère dota la famille de renardes qui y résidait d’un divine et sublime chevelure ardente, si elle reniait cette terre ? Parmi les avaries, le bois usé manquait à quelques endroits, formant des vides sur la charpente, si bien qu’on pouvait voir l’intérieur de la coque. Et la renarde de se tourner vers le garde aux canines acérées, l’air inquisiteur, et de regarder à nouveau la charpente en très mauvais état…

_ Comment que tu vas faire pour réparer ?
_ Faut d’jà que j’sache c’quel bois.
_ Bah du bois de la forêt, Rufus, enfin !

Nouveau regard espéré du molosse, qui s’approche de la coque du navire.


_ M’sieur l’Capitaine, ce bois m’est familier, m’semble l’avoir déjà vu dans la forêt d’Ouessant.
_ Bah oui, c’est du même arbre que celui qui est juste à côté d’un terrier, vers le portail de Kergroadès…

Cette fois, c’est un sourire illuminé et enjoué qui se dessine sur les lèvres de Rufus, qui, sans réfléchir, parti en direction du château, ou plutôt de l’entrée qui était en effet l’emplacement du fameux arbre. Se sentant très utile, Tualenn releva la tête et suivit Rufus d’un air impérieux et victorieux. Après cette bonne action, le marin s’intéresserait évidemment à la mini-rousse.
Le tour est joué.

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