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[RP] Adieu karantez...

Oberthur


Les francs-comtois était partis à huit, le cœur joyeux, l’âme en fête.
Dès l’aller, pourtant, ils avaient subi des pertes, l’arrivée chez les bretons avait été vécue différemment par chacun d’eux, le tour de Breizh fut un véritable enfer pour la blonde, on lui manifestait mépris et indifférence, mais qu’avait-elle donc fait pour mériter cela ?...

L’idée même du retour lui procura un vif soulagement…
Hélas, elle ne savait pas que son monde allait, une fois de plus, s’écrouler dans la mort et les larmes !

A Montargis, le roux s’endormit contre un arbre et ne se réveilla plus.

Que dire de la difficulté de voyager, le cadavre de son aimé dans la charrette ?
Rien, chacun en saisira l’horreur…

Elle était donc là, au petit matin, devant le trou béant qui allait recevoir le cercueil un peu plus tard dans la matinée.
Elle n’avait pas dormi, le sommeil qui s’enfuyait si souvent et ne lui apportait guère que de brefs moments de repos n’arrivait plus à la maintenir en état de fonctionner correctement… Elle était terriblement fatiguée…

Ses yeux, fixés au fond du trou qui paraissait sans fond à cette heure de jour, se brouillèrent de larmes.
Les souvenirs affluèrent… son arrivée, sa ténacité à la vouloir, elle, et pas une autre… leur décision de rester enfermés chez eux, livrés quotidiennement en farine et beurre ; il y avait aussi ces moments où on lui rapportait qu’il s’intéressait à sa vie, à son passé, où il s’inquiétait de mal faire…

Tout ça était fini…
Elle savait que quelque chose lui échappait, mais ça n’avait vraiment plus aucune importance.

Elle s’éloigna de la fosse, elle reviendrait avec le cortège le saluer une dernière fois.
Blanca_corvinus
Ca y est le moment était venu de lui un dernier adieu.

Le corps de Mumia les avait accompagnés sur le chemin du retour, couché dans la charrette, et même si cela avait été une véritable torture, c'était comme si un peu de lui était toujours avec eux.
Mais il était temps cette fois. Temps de faire le deuil et d'essayer de reprendre une vie. Temps d'oublier les mauvais souvenirs et de ne garder que les bons. Temps de panser les blessures et de poursuivre le chemin sans lui.

Alors qu'elle se préparait pour les funérailles, Blanca se souvint de sa première rencontre avec le roux, à Saint-Aignan ou Bourges - elle ne se souvenait plus exactement -, six mois plus tôt. Il l'avait fait rire, l'avait aussi un peu agacée avec sa tendance à se moquer gentiment du nom des gens. En exil de sa Bretagne natale, il comptait alors se rendre en Savoie. Elle lui avait proposé de faire un crochet par St-Claude et il s'y était installé.

Et puis il s'était épris d'Ober, c'est qu'il avait du goût le roux en matière de femmes. Et puis il avait commencé à former Blanca à la politique. Ils avaient même constitué un groupe avec Anne_cyrella et Tristan_masselet, "Les rebelles de St-Claude", qui les avait conduits au Conseil municipal et plus tard à former un parti politique tout nouveau.
Un vent nouveau... Voilà ce que Mumia avait apporté dans leurs vies.

Arrivée au point de départ du cortège, Blanca contemplait le cercueil tout simple dans lequel reposait leur ami. Pour ce qu'elle savait de lui, il n'aurait pas voulu d'un enterrement trop extravagant, au contraire.
Il était temps de se mettre en route vers le cimetière. Ils se mirent à marcher en silence, chacun pris par son propre chagrin et par les souvenirs qui affluaient.

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Elanor_
Ainsi le jour était venu et les francs-comtois avaient décidé de mettre le corps de son parrain en terre selon la tradition aristotélicienne. La vannetaise savait que ce dernier avait été dûment baptisé il y avait des années de cela mais elle savait aussi qu’il était, ce que les druides de Breizh appelaient un, Danvez, un partisan des croyances druidiques, d’ailleurs il s’était souvent battu pour les protéger, protégeant ainsi la spécificité spirituelle de leur peuple.

Jamais ils n’avaient parlé ensemble de ce qu’il aurait aimé pour cette occasion là et pour cause … mais on ne parle jamais assez de ces choses là tant qu’il est encore temps …
De son coté, elle avait toujours imaginé que les siens partiraient sur une barge décorée de fleurs au gré des flots turbulents de l’Océan et que de la terre, elle-même ou un autre officiant, embraserait cette barge d’une de ses flèches enflammées.

Seulement voilà, ils n’en avaient jamais parlé et elle se retrouvait là, à des lieues de sa terre, incapable de dire un mot, incapable de se justifier devant ces gens qui l’avaient eux aussi profondément aimé. Elle n’avait pas plus de légitimité qu’eux, et elle se demandait en fin de compte, si cela aurait vraiment compté pour Lui.

Souriant timidement à Blanca et Ober, elle hocha la tête pour leur signifier qu’elle était prête.

Elles étaient seules avec Elouen qui serrait la main de sa mère sans dire un mot, conscient de la gravité du moment sans pour autant pouvoir y mettre des mots, et les autres … Les hommes fuyaient-ils à ce point la misère et la mort qu’ils n’osaient pas se montrer ? Ou bien Mumia s’était-il enflammé en prétendant avoir été accueilli avec générosité et amitié par les gens de cette contrée ? S’était-il trompé sur leur amour et affection pour lui ?

Les prunelles grises, cernées du rouge des larmes, s’assombrissaient d’heure en heure, miroirs brûlants de la colère et de la déception qu’elle vivait, et elle avait hâte finalement que l’on en finisse !

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En deuil ...
Hermine.
Une phrase raisonnait dans la tête de la jeune Hermine depuis l'annonce du décès de Mumia : un seul être vous manque est tout est dépeuplé.

Elle souffrait pour lui : mourir si brutalement , dans la force de l'âge. Pour Ober, sa compagne,qui avait connu humiliation en Bretagne et horreur face à cette charrette transportant la mort, à Blanca qui avait de beaux projets politiques avec son cher ami, à toutes ces femmes, aimées, aimantes qui le pleuraient à présent, à ses enfants, à ses nombreux amis à Rohan, Vannes, Brest et enfin à elle, à ces jeux de mots sans fin qui les faisaient rire bêtement à Joie dans les Braies, à l'absurdité de leurs conversations, la plupart du temps, à leurs chamailleries incessantes : marque d'une grande amitié.

Il y a des dépars qui font plus de peine que d'autres. Celui de Mumia en faisait partie.
Mais quelle vie bien remplie il avait eu ! Que d'honneurs, de distinctions ! Que d'amour !

Alors peut être, parfois mieux vaut une vie courte mais intense qu'une vie longue , terne et morne.
L'enchanteresse, pensait de tout coeur que c'était là le secret de Mumia, ce qui le rendait si attachant : il aimait la vie et profitait de tous ses plaisirs comme une urgence, comme si la mort était venue lui souffler un jour qu'elle viendrait, au midi de sa vie le ravir à tous.
Scorpon
Scorpon avait beaucoup hésité avant de venir, mais finalement, il se décida a le faire.
il l'avait peu connu, le Mumia, mais il lui avait bien plû, ce bourru, adepte de la répartie singlante.

par respect pour lui, pour ce qu'il avait été, et pour tous ceux qui l'avait connu et aimé, Scorpon vint mais resta tout de même un peu a l'écart, pour ne pas troubler ceux qui l'avait connus bien mieux.

il ne voulais pas les déranger, juste être là, là en sa mémoire et là pour ses amis, qui finalement étaient aussi devenus les siens.

j'ai pas trop eu le temps de te connaitre Mumia, mais... je te promet de prendre soin d'eux

il regarde les autres, qui pleurent en silence, il se recule encore un peu plus, ne voulant pas troubler ces instants importants.
Eden_blue


J’avançais doucement en me joignant à eux. Baissant quelque peu la tête afin de les saluer. Triste sort, n’est-ce pas que de se retrouver là autour…d’une fosse. Pas de cercueil, même en pin, pour y accueillir le corps. L’odeur intempestive commençait à remonter le long de mes narines. La peau du cadavre était devenue translucide, vidé de ces entrailles, certainement en chemin, on pouvait y voire les veines devenue jaunâtre. Au fond dans la pénombre du trou rectangulaire creusé à la hâte, on pouvait deviner aisément le corps devenu rabougris.

La procession peu a peu attirait du monde, badauds, pauvres hères ou commerçants curieux. Certains, dit-on, se déplaçaient en prévision de la promesse d'un banquet mortuaire copieux, d'autres paraissaient être des proches ou des connaissances du défunt. Ils pleuraient à chaudes larmes. De mauvaises langues, raclures commérages, diront plus tard, une fois le deuil terminé pour ne pas risquer d'offusquer l'âme du mort que, quelques jours auparavant, les pleureurs furent aperçus gaies et enjoués sur la petite scène communale d'un village dans une représentation satirique d'un conte populaire équivoque.


Cependant, notre roux, prendra bien soins de ne pas accorder beaucoup de commentaires à ce genre de rumeurs insidieuses et calomnieuses.
Mais, oui, tous s'en accorde, lorsqu'il s'agit d'un roux, en plus d’être breton, la calomnie n'est jamais bien loin. Les calomnieurs, comme autres détracteurs de pacotille se réjouissent de la mort qu'ils considèrent dans leurs grandes ignorances comme justice.
Et, en ce jour triste fort ensoleillé, a la légère brise, tout juste suffisante pour faire s'élever et tourbillonner les feuilles argentées des bouleaux sur la procession, c'est bien un joyeux luron que l'on enterre.


Ceux qui se sont amassés, attendant l'éventuel banquet, reconnurent facilement le visage du mort.
Car, dans la tradition jamais n'est caché le pure et serein visage qui nous quitte avant que les prêtres ne lui rendent offices.


Regardant autour de moi, je pensais alors tout bas : Ils sont où d’ailleurs….c’est défroqués ivrognes fainéants !!!!

C'est alors que s'étendirent jusqu'à une petite ruelle le bel Hymne, fierté de tout citoyen de Saint-Claude. Il fut claironné et repris en cœur par les spectateurs.

Chaque homme, chaque enfant, chaque femme, reconnut dans le regard de leurs voisins l'intensité patriote qui se révélait a chaque note de chacune des deux musiques. Les plus avertis ou les plus sentimentaux notèrent avec insistance, et le répétèrent longtemps dans les mines, les champs et les tavernes, a quel point finalement, il y avait connivence et ressemblance dans leur amour de la liberté, de la dignité, du devoir, de la grandeur. Je les regardais tous, les yeux perdus et concentrés aux paroles du chant.

Quand tout à coup, un vieil homme me dit à l’oreille : Tu parles ma p’tite Géraldine! Regarde moi ces ispèce de gueux….Tous pour aller boire un coup….oui… !!!! Ha j’té jure…

Puis, des roses rouges furent lancés une à une dans la fosse, recouvrant le corps comme pour lui redonner des couleurs, un peu de vie….

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margot_wolback
[Quand les bretonnes s'invitent à la fête]

Enfin!!!
C'est le seul mot qui lui vient à l'esprit lorsque le carrosse aux armes ducales passe les portes de la ville.
La blonde passe la tête par l'ouverture, curieuse de découvrir la ville, Sa nouvelle ville. Elle respire à plein poumon l'air sans iode, curieuse de voir qu'elle n'en meure pas, contrairement à ce que tout bon breton affirme.
La rousse a ses côtés demeure silencieuse, elle s'est renfermée de plus en plus chaque jour qui passait.
Margot lui serre doucement la main, il n'y a que les gestes qui peuvent réconforter, les mots sont bien au-delà.

Elle est inquiète malgré tout, se demandant ce qui se passera à la rencontre de la blonde et de la rousse. Pour l'instant, il leur faut déjà trouver à se reposer, avant d'aller... Avant d'y aller... Lui dire au revoir...

Elle descend du carrosse, pas mécontente de ne plus être bassée dans tous les sens, le corps endolori. Clignant des yeux devant les rayons du soleil, elle interpelle un passant.

Demat!!
Elle ne se pose même pas la question qu'on la comprenne ou non d'ailleurs, donc ce sera Demat ou rien.
Je cherche la maison d'Oberthur.
Certes, le manant a la bouche grande ouverte, à croire qu'il aime gober les mouches, ou qu'il n'a jamais entendu parler breton, ou qu'il n'a jamais vu de carrosse ducal, ou encore qu'il n'a jamais vu de blonde "In" qui le vaut bien.
Bref, donc la voici en train de mimer en même temps qu'elle réitère sa question.


Vous.... Me dire moi.... Dame Ober!! O.B.E.R.!!!
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Blanca_corvinus
La procession avait traversé tout le village. Partant de la maisonnette qu'Ober et Mumia avaient partagée pendant quelques mois, ils suivirent le dédale des rues sans un mot jusqu'à leur arrivée au cimetière.

Tournant les yeux vers la maison qu'elle et Raoul partageaient juste en face, Blanca se dit qu'elle verrait une fois de plus depuis sa fenêtre l'emplacement où reposerait l'un de ses amis. Acis, Hildéric, Tita, Mumia maintenant... le village n'était pas épargné depuis cet hiver en pertes aussi abruptes que douloureuses.

Le cercueil fut descendu dans la fosse et chacun put se recueillir et y jeter une rose ou une pensée vers celui qu'ils avaient adopté sans retenue en tant que Sanclaudien dans leur coeur. Blanca savait maintenant que Mumia était toujours resté breton dans l'âme et qu'il le resterait même dans l'au-delà. C'est ainsi, certaines personnes appartiennent à une terre pour laquelle ils sont prêts à tout sacrifier et Mumia faisait partie de ces gens-là.

Alors qu'elle pensait à tout cela, un carrosse aux roues toutes crottées passa non loin du cimetière et, après concertation silencieuse du regard avec Ober, Blanca se retira un instant de l'assemblée pour aller à la rencontre de cet étrange attelage.

La carrosse avait ralenti à la hauteur d'un gueux du coin et Blanca crut reconnaître la tignasse blonde penchée vers lui et désespérée apparemment de ne pas se faire comprendre. Blanca courut comme elle put vers eux - son ventre proéminent la retardant considérablement - et affichant un sourire affable qui aurait été bien plus sincère dans d'autres circonstances s'approcha d'eux, le souffle un peu court.


Deiz mat deoc'h Margot! Comment allez-vous? J'espère que votre voyage s'est bien passé.

Vous cherchez la maison d'Ober? Il faudra continuer tout droit après l'église, longer le terrain de soule et tourner à gauche avant le chemin de la Forêt.

Mais si vous souhaitez vous recueillir avec les villageois...
Blanca fit un signe du bras en direction du cimetière dans lequel on distinguait l'assemblée réunie et dont les regards insistants commençaient à se tourner dans leur direction.

... je vous invite à nous rejoindre maintenant. ajouta-t-elle également à l'intention de l'autre silhouette gracile qu'elle distinguait dans la pénombre du carrosse.
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Elanor_
Elle n'avait pas entendu le carrosse, perdue qu'elle était dans ses pensées, le regard gris fixé sur le cercueil qui descendait lentement dans la fosse ... si lentement … horrible vision ...

Et s'il se réveillait coincé là dessous ... seul, dans le noir absolu des entrailles de la terre ?

Elle frissonna et secoua la tête ... impossible après le traitement qu'elle avait imposé au corps, de celui qu’elle avait tant chéri dès leur première rencontre, afin qu'il se conserve le temps du voyage. Déjà une partie de lui n'était plus et reposait en cendres fines entre les racines d'un chêne de la forêt de Montargis, fertilisant la terre.

Pourtant une boule énorme lui étreignait la gorge alors que des fleurs étaient jetées sur le bois de son dernier lit, qu’aurait-il pensé de tout ceci ? Devait-elle prendre la parole en tant que druide et amie ? La douleur prenait tant de place … elle releva la tête pour s'assurer qu'elle n'était pas seule à ressentir cela et rencontra le regard d'Ober qui fixait un tout autre lieu ... Elle se retourna.

Blanca était partie à la rencontre d'un carrosse dont les armoiries lui était on ne peut plus familières ... Cholet, Chimera ...

Entrainant son fils par la main, elle s'excusa d'un regard auprès des personnes présentes et alla à la rencontre de celles qu'elle n'espérait plus tant l'attente lui avait parue longue ...

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En deuil ...
Elouen
Et si l'un des présents ne comprenait absolument rien à ce qui se passait, c'était bien le jeune Elouen. Tonton Mumia est mort? Ca veut dire quoi d'abord mort? Et pourquoi tout le monde était si triste devant ce grand trou dans la terre? Et puis pourquoi devait-on jeter des fleurs sur la boîte qui était posée au fond? Bien des questions venaient se bousculer dans sa jeune tête. Il lui faudrait trouver un grand qui pourrait lui expliquer tout ça, mais maman semblait si triste, si triste! Pas elle. Un autre....

Il lui serrait la main très fort le jeune Elouen à sa maman, afin de lui montrer que rien ne pourrait lui faire de mal, qu'il était là, et qu'il veillait sur elle. N'avait-il pas sa fronde dans sa poche?

Son autre main tenait une rose, qu'on lui avait offert, à lui! Et puis soudain il se sentit arraché à sa contemplation, maman venait de voir un carosse qu'elle semblait attendre venir s'arrêter non loin.

Passant à côté d'Ober, il freina un moment l'allure et tendit sa rose à Ober.


Tiens, Ober, moi z'soisis de te la donner à toi ma rose!

Et de ses petites jambes frêles, il courrut pour rejoindre sa maman. Peut-être y avait-il une surprise dans la voiture....
Oberthur
Ober n'était plus que l'ombre d'elle même, elle avait tout donné, à cet homme, à son village, à ses amis...

Elle qui charmait par ses rondeurs généreuses s'effaçait doucement...
Aucune étincelle ne donnait vie à son regard, ses lèvres si joyeuses étaient figées sur une dernière parole qu'elle n'avait pu dire.

Tiens, Ober, moi z'soisis de te la donner à toi ma rose!

Sa main se saisit de la fleur et ses yeux se posèrent sur l'enfant...
Elle pleura, des larmes douloureuses mouillèrent ses joues hâves.
Elle aurait voulu prendre cet enfant sur son coeur, mais il était déjà parti, courant loin d'elle.

La vieille blonde s'en retourna à l'intérieur d'elle-même, son monde désormais.
margot_wolback
Enorme soupir de soulagement, presque aussi gros que le ventre de la brune!
Enfin une tête connue. Certes, juste un peu croisée en taverne, mais peu importe, elle est tellement contente d'entendre parler breton.

Citation:
Deiz mat deoc'h Margot! Comment allez-vous? J'espère que votre voyage s'est bien passé.


Demat Blanca!! Oui oui, le voyage s'est bien passé.
Citation:
Mais si vous souhaitez vous recueillir avec les villageois...
... je vous invite à nous rejoindre maintenant.


Un sourire qui se tasse, se tremble, se décolore en comprenant les paroles. Juste à temps, ou trop tard, c'est selon les points de vue.


Nous... Nous irons déposer nos affaires plus tard.

Elle se tourne vers le carrosse, passe la tête à l'intérieur, inquiète quelque peu de l'immobilisme de sa compagne de voyage. Alors, doucement, inutilement sans doute car Chimera n'est pas sourde, elle répète.
Duchesse?? Il est... Il est temps.

Elles se laissent guider par Blanca, la blonde ne cessant d'épier la rousse, histoire de vérifier qu'elle tiendra le choc.
Et là, plus bas... Une autre silhouette... Elle a changé, le poids de la douleur a courbé quelque peu ces épaules qu'elle tenait si droites. Margot marche un peu plus vite, pour aller serrer dans ses bras sa brune amie.


Demat Lastree. Nous sommes là.

Avant de s'écarter, car elle sait que la brune et la rousse ont des choses en commun qu'elle ne connait pas, et que leurs retrouvailles, leur douleur n'appartiennent qu'à elles.
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Elanor_
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé* ...

La maxime qui faisait sens il y avait quelques heures encore, venait de céder sous la chaleur d'une étreinte amie et d'une voix familière ... Margot ... si jeune et pourtant si vieille, si frivolement blonde et pourtant si posée, elle avait le parfum céréalier des crêpes au Sarazin mêlé à celui plus subtile de l'iode des étendues marines ... et le vernis cédait peu à peu du terrain, laissant la nostalgie dissiper les vapeurs de l'alcool.

Bien sur la douleur resterait, comment pouvait-il en être autrement ? Mais peu à peu elle s'estomperait pour ne lui laisser au coeur que les souvenirs d'un morceau de chemin parcouru avec Lui, une richesse dans l'âme, celle de l'avoir connu, même trop peu ...


"Demat Lastree ..."

Entendre son prénom la fit frémir. Elle qui avait essayé de l'oublier, croyant qu'il serait plus commode de surmonter sa peine cachée derrière un autre nom, celui d'une étrangère aux cheveux coupés court, une femme neuve, vierge de toute fêlure, une page blanche prête à recevoir l'encre d'une nouvelle vie. Seulement rien n'était commode car si elle pouvait se cacher des autres, elle ne pouvait le faire d'elle-même.

"... nous sommes là"

Elle hocha la tête et lui prit la main, lui offrant un sourire terne, figé, ouvrant la bouche sur une voix éraillée qui n'était plus vraiment la sienne :

"Merci ..."

Elle aurait aimé lui offrir tellement plus que ce mot si ridiculement banal, pourtant elle ne pouvait pas, pas encore.
Margot elle l'espérait, savait combien sa présence lui était réconfortante au plus fort de la tourmente qu'était devenu son monde depuis qu’Il n’était plus.
Le réconfort pourtant fut de courte durée car la blonde s’effaçait pour la laisser face à ses responsabilités, à ses manquements et à sa honte de n’avoir pas su les protéger, ni Lui, des affres du remord, ni Elle de la vérité crue qu’elle avait du lui infliger comme une dernière torture, salissant le souvenir, trahissant leur amour.

Elouen qui avait lâché sa main l’avait à présent rejointe, se laissant aller à ses retrouvailles avec la blonde vannetaise qui le fascinait sans doute déjà, petit homme en devenir …

Une ombre rousse se déplaça jusqu’au bord du carrosse, saisissant la main gantée du cocher qui l’aidait à en descendre …


* Merci à Monsieur De Lamartine, qui m'excusera certainement ce petit clin d'oeil anachronique
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En deuil ...
Chimera
Duchesse?? Il est... Il est temps.

Les mots résonnent à ses oreilles, et les yeux fixent la main.
Cette main… cette main gantée qui se tend vers elle, l'invitant à quitter l'abri de la voiture.
Main honnie qui cherche, sournoise, à l'arracher à la quiétude du voyage, au réconfortant parallèle entre les errances, à ce parcours qu'elle avait besoin de faire, pour être en paix avec lui, eux, elle-même.
Le voyage touche à sa fin.
Il faut prendre sa décision, et entrer en scène. Devenir la femme éplorée, la garce vengeresse, l'épouse délaissée et affligée, faire le tri, et cesser d'évoluer comme la girouette, soufflé de ci-de là par les bourrasques de ragots et de déclarations accablantes.

Il a vécu ici, il a été aimé ici.
Q'est-ce que tu viens faire là, toi qui aurais du le rejoindre tant qu'il était encore temps?
Tu l'as trahi en ne venant pas.
Il m'a trahie aussi. De la plus odieuse des façons.
Oui.
Rien d'autre ne vient…
Qu'est-ce que tu fais là Chimera?
Pour lui.
Ou pour toi!
Quelle importance?
Descends de là.

La dignité que la noblesse lui impose de respecter. Cet air hautain que certains lui attribuent, droite, le menton relevé, parfois plus solennelle qu'elle ne le devrait.
Ils sont le tuteur d'un corps qui ne demande qu'à se désintégrer, torturé par une âme égarée et tourmentée.
Il sont un soutien, maintien mille fois bienvenu.
Le soutien de quoi?
Après tout cela, le plus dur reste encore de garder la face tout en pleurant la disparition de l'être aimé sans avoir vraiment la légitimité pour le faire.
Ici elle n'est pas le Chambellan breton, elle n'est même presque pas la Duchesse de Cholet, elle est une femme qui ne peut déclarer être Sa femme.
Se réfugier derrière titres ronflants et étoffes soyeuses, s'y réfugier en espérant qu'elles suffiront à imposer un respect qu'elle ne s'estime pas digne de recevoir. On le lui accorde pourtant, à en juger par les différents courriers récemment reçus.
Pourquoi?

Elle plisse les yeux lorsque le soleil en frappe l'azur. Ils ont perdu l'habitude, plongés dans une pénombre elle aussi toute symbolique.
Il faut bien apercevoir….

Des femmes…. presque que des femmes….. autour de lui comme….
Combien de celles-ci avaient-il connues?
Elle n'ose pas même croiser leurs regards, qu'ils fussent compatissants, amers, jaloux, hautains ou embués.

Il n'y a plus que remords, néant et amertume.
Il n'y a plus envers lui que des regrets.
Il a le beau rôle. Il a emporté, en tirant sa révérence, tous les griefs à son encontre….
Il n'y a plus envers elles, par contre, qu'une haine aussi farouche que n'a été son désespoir pendant tout ce temps, attisée en sus par la frustration.

Naufragé, le regard de la duchesse cherche des radeaux auxquels s'accrocher. Lastree. Margot.
Il y a des inconnues.

Et puis il y a elle.
Celle qui l'a eu. Celle qui lui a apporté ce qu'il cherchait et qu'elle même n'avait soudain plus su lui offrir.
Celle qui a osé venir en Bretagne à ses côtés. Celle à cause de qui….
La douleur de la venue de Mumia en Bretagne, de sa superbe indifférence, lui vrille soudain le coeur.
Pas un regard, alors qu'à en croire les dires il n'avait d'yeux que pour… l'autre.
Il avait osé…. se présenter en Bretagne, dans la ville qui avait été la leur, avec une compagne….
La rousse cligne des yeux, toujours sur le marchepied.
Inutile…
Les discussions avec Margot lui reviennent.
Cette femme a probablement du vivre, lors de son passage en Bretagne, avec le spectre d'une duchesse rousse au dessus de la tête.
Elle peut la haïr. Elle peut sûrement chercher à la détruire.
Elle peut aussi l'ignorer.
Ou elle peut…. faire sa paix, et saisir la main qui lui est tendue.

La question qui l'a longtemps taraudée revient, retour en force du refoulé.
A laquelle appartient-il?
Il t'a toujours aimée, lui disent ses proches.
Pourquoi, alors, se tient-elle en face d'une femme qui le pleure comme le ferait une épouse?
Pourquoi, alors, l'a-t-il présentée à la Bretagne?
Il t'a toujours aimée…
Jamais elle n'aura l'occasion de s'en assurer. Et toujours elle vivra avec ses espoirs frustrés de le retrouver un jour….
L'Ankou rit…

Elle a mille fois pesé et contrebalancé mille fois réfléchit aux mots, à la posture, aux gestes….
Elle est arrivée, à force de méditations, réflexions et discussions avec sa compagne de route, à la conclusion qu'il ne servait à rien de la haïr, ni de la mépriser, qu'elle partageaient tout
Et pourtant, à la voir là en face d'elle, la duchesse est submergée par un flot dévastateur d'égoïstes et jalouses pensées. Elle voudrait l'étrangler, elle voudrait hurler, elle voudrait lui montrer qu'il a toujours été à elle, sans pourtant en être sûre elle-même.
La pensée, pourtant, est si réconfortante.
Croisant le regard de la blonde, elle s'interroge
Oberthur la partage-t-elle?

Elle n'est pas capable de prononcer le moindre mot.
Sa malediction... frappant souvent aux moments où l'éloquence serait pourtant bienvenue...
Que lui dira-t-elle, à elle?
Elle a oublié son texte...

Son regard se pose sur la fosse béante qui, en son absence, a avalé son aimé.
Jamais elle n'aurait cru pouvoir haïr la Terre.

Elle se hâte. Manquement aux cordialités d'usage que ses proches lui excuseront... Pouvoir le voir avant que les mottes ne l'arrachent définitivement à sa vue. Le voir et lui dire des mots qui jamais n'auront de réponse.

Que lui dira-t-elle, à lui?
Elle a oublié son exte...

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Elanor_
Désincarnée ... voilà le mot qui lui vint à l'esprit lorsque sa rousse amie passa devant elle sans un mot, à peine un regard ...

L'espace d'un court instant elle cru qu'elle lui en voulait au point de ne plus lui adresser la parole, mais son coeur lui disait de lui laisser le temps et que seule sa détresse était cause de ce mutisme et de ce regard qui se voulait fier et conquérant.

Elle souffrait ...

Elle jeta un regard inquiet à Margot et glissa son bras sous le sien pendant que sa main droite se saisissait doucement de celle d'Elouen pour les guider jusqu'au trou béant où reposait la dépouille de Mumia, ancien Duc de Bretagne, ancien Duc du vannetais, qui reposerai là à jamais, comme un inconnu, comme l'être simple et proche de son peuple qu'il avait toujours été ... ou continuait-elle a embellir son image au-delà la mort?

Elle avait toujours été ainsi et le mot aimer n'avait jamais été vain pour elle. Lorsqu'elle donnait c'était pleinement et inconditionnellement, fidèle en amitié jusqu'à la mort ... quand à l'amour elle ne savait pas, avait-elle seulement jamais aimé un homme autre que son fils qui n’en était pas un d’ailleurs ?

Elle secoua la tête, surprise de ne pas sentir le balancement de ses boucles brunes contre sa nuque et elle attendit, comme bon nombre d’entre eux, que la nouvelle venue s’exprime ou fasse un quelconque miracle devant trou sombre et humide. Trou où elle se serrait bien laissée tombée elle-même, si elle ne s’était pas sentie aussi entourée, aussi précieuse pour certains encore.

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En deuil ...
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