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Info:
Maeve Alterac, 3 ans et quelques, fille de Marie-Alice et Flaiche, est en villégiature forcée à Dieppe, où elle attend que Muad vienne la chercher. Et elle a rencontré dans un taverne un jeune garçon, Leandre, qu'elle trouve beau...

[RP] Quand une enfant trouve un futur chevalier très beau...

Maeve.
Berthe l'a donc retrouvée... Facétieuse môme échappée sur la plage de Dieppe, s'amusant avec l'insouciance de sa jeunesse à prendre à l'aide de coquillages des châteaux forts construits de sable humide et de menottes empressées. Maeve n'était pas si mal toute seule, elle apprécie d'être presque considérée comme une grande... même si elle sait qu'il lui faudra encore quelques années avant de devenir forte comme sa mère.

Mais Berthe a des avantages... Par exemple, elle peut écrire à la place de la rouquine qui ne sait pas encore tracer volutes et déliés compréhensibles par d'autres qu'elle-même. E écrire Maeve elle aimerait bien là... D'abord à sa maman, pour lui dire qu'elle va bien et qu'elle a hâte de la rejoindre. Pas vraiment concentrée, Maeve, l'index sur la lèvre supérieure, s'applique à bien tourner ses phrases. Quand on a la chance de naître d'une mère secrétaire d'état et d'un père poète, le moins que l'on puisse faire est de s'exprimer correctement.

Première lettre scellée d'un pouce imprimé dans la cire. Grelot rieur qui égrène ses notes enfantines tandis qu'elle essuie le rouge sur son doigt. Il est des plaisirs simples, et elle est la première à en profiter.


- Damoiselle, vous avez d'autres courriers ou nous passons à autre chose ?
- Euh... Ze voudrais bien... Tu sais...
- Hum... Laissez moi deviner... le jeune garçon dont vous m'avez parlé ?
- C'est presque un grand hein ! Et oui....

Menottes qui tricotent, étoiles dans prunelles azurées de l'enfant, et un rose pas vraiment timide, trop jeune pour se poser ces questions-là... Maeve se contente de le trouver beau, c'est déjà beaucoup. Et puis ils ont été gentils, les deux autres enfants perdus de Dieppe. D'ailleurs, en trottinant dans la ville, elle a bien déchiffré leurs noms sur les listes ducales. Fille de vicomtesse, elle sait déjà trop de choses pour son âge sur le fonctionnement du royaume, laissant souvent oreilles et yeux trainer dans les réunions de grands... Et feintant le garde, elle avait même voté...

- Tu vas écrire alors ?
- Et vous voulez lui dire quoi, Damoiselle ?
- Ah...

Maeve n'y avait pas songé... Belle idée que de vouloir écrire à quelqu'un qu'on connait à peine, mais encore faut-il avoir quelque chose à dire... Moue froissée sur minois enjoué, les pupilles vont se percher en l'air, comme si l'inspiration se trouvait dans les poutres de la chambre...

- Tu as gagné Berthe, ze sais pas du tout...
- Vous n'avez qu'à lui souhaiter bonne chance...
- Oh oui ! Bonne idée !

Menottes qui s'entrechoquent et Maeve qui commence à dicter... La lettre sera brève et simple. Mais après tout, le plaisir ne se trouve-t-il pas dans la sobriété ? Non ? Ah tant pis... Et de nouveau, rituel amusant du scel de la missive, avant de la confier à un jeune homme contre quelques pièces et indications. Quelques heures plus tard, Leandre pourra lire sur le parchemin un peu froissé une écriture brouillonne mais claire :

Citation:
Bonjour Leandre,

Je ne sais pas si tu te souviens, mais nous avons discuté de nos mamans en taverne, et des gens avec des licornes sur leurs mantels... C'était très chouette, et je ne t'ai pas oublié moi...

Je te souhaite bonne chance pour les élections, et j'ai même voté pour toi tu sais. J'espère aussi que peut-être un jour on se reverra, peut-être à Ryes quand j'irai avec ma maman ou mon papa. Je serai écuyère et puis chevalier aussi, un jour, tu sais.

Bonne journée à toi,

Maeve Alterac

_________________
Leandre
Halte, qui va là ?!
Breton ? Anglois ? Loup-Garou ? Artésie...


Leandre s'arrêta soudain, repensant au fait qu'il ne fallait plus classer les artésiens comme des ennemis potentiels de la Normandie. Les bretons non plus logiquement, mais eux c'est une autre histoire. De toute façon, ils n'ont pas à demander Louve en mariage, alors ils méritent bien d'être traités comme des êtres infâmes et à moitié anglois. Le jeune garçon se saisit de son épée, bien décidé à impressionner l'opportun visiteur malgré tout.

Heureusement pour ce dernier (ou pour Leandre en fait), le Valfrey n'eut pas à se servir de son arme en bois puisqu'il ne s'agissait que d'un coursier, porteur d'un message pour l'enfant. Leandre le remercia, légèrement irrité tout de même d'être dérangé durant ses études mycologiques en pleine forêt. Même parmi les arbres, on était capable de le trouver, où pourrait-il aller le jour où il souhaiterait se retrouver seul ? Il regarda le parchemin entre ses mains, et hésita quelques instants avant de s'assoir par terre, en tailleur, yeux rivés sur l'écriture couchée sur le papier. Il parcourut la lettre, deux fois même, d'un air satisfait. Elle était intelligente cette petite Maeve. En plus elle a l'air de bien aimer Leandre. Comme tout le monde, auraient dit certains. C'est vrai qu'il était gentil le petit impérial, plutôt malin mais aussi impertinent lorsqu'on le contredisait.

En tout cas, la fillette écrivait plutôt bien, pour son âge. Leandre haussa les épaules, se disant que lui aussi devait écrire aussi bien au même âge. Ou alors lui aussi savait dicter des mots à la vieille gouvernante, actuellement portée disparue. Peu importe, il fallait maintenant répondre, et il était même prêt à abandonner son sac de champignons pour le retrouver au même endroit quelque temps plus tard. Le parchemin en main, il reprit le chemin de la bourgade, tout à sa joie d'avoir reçu un courrier d'un expéditeur autre que son père. Sur la route, on pouvait l'entendre parler tout haut, et surtout seul.


Chère Maeve... Non...
Merci Maeve ! Mouais.
Boujouo Maeve ! Euh...


Puis un grognement se fit entendre. Il semblait que Leandre ne trouvait même pas de formule d'introduction à la future lettre qu'il comptait rédiger. Alors il prit la décision de ne pas envoyer de missive, voilà tout. Ainsi la chose serait réglée, et le jeune garçon n'aurait même pas à rechercher son encrier, ni sa plume. Il irait voir Maeve en personne, ça irait beaucoup mieux, et elle en serait encore plus heureuse. Lui aussi d'ailleurs. La fillette l'amusait, il lui avait même permis de prendre son épée en bois quelque temps afin de s'entraîner. Pour sur elle aussi deviendrait un Chevalier, avec une Licorne sur son mantel.

L'endroit le plus probable pour trouver une fillette rousse âgée de trois ans répondant au nom de Maeve ? La plage, pardi. C'est là que Leandre arrêta le rythme effréné de ses pas. Il retira ses chausses, tout en prenant soin de ne pas froisser, encore plus qu'il ne l'était déjà, le parchemin.

Ses chausses dans une main, la lettre dans l'autre, les pieds dans le sable tiède de cette fin d'hiver sur Dieppe et les yeux qui clignaient, comme si cela pouvait aider à mieux apercevoir la possible présence de Maeve dans les parages.

_________________
Maeve.
Les jours passent et défilent dans une sorte de routine sur laquelle la gamine s'est calée tout naturellement. Un peu plus d'une semaine qu'elle gambade dans le village normand... Un petit tour vers les tavernes de la ville... Un verre de lait, un biscuit, des sourires...
Tout en surveillant derrière elle l'arrivée inopportune d'un messager ou d'un pigeon... C'est qu'elle en attend du courrier la rouquine. Des nouvelles de sa maman, des nouvelles de Muad, et... une réponse de Leandre bien sûr.

Impressionnée elle l'a été rapidement par le jeune garçon qui veut être chevalier. Comme peut l'être une petite fille par un plus grand qu'elle. Enfin par n'importe quel grand... Les autres le sont trop, lui il l'est juste comme il faut. Et puis il est beau...
Maeve qui n'a vécu qu'entre les malles, son frère, sa soeur, sa nourrice, et les adultes qui entourent ses parents, est ravie de l'espace de liberté offert par cette virée dieppoise. Et de n'être pas la seule enfant du coin. Même si elle est indubitablement la plus jeune. Et puis Leandre, il veut être chevalier, comme elle. Un vrai hein !
De la Licorne, pas une dame blanche ou un hospitalier, un vrai chevalier, celui qui est utile et charismatique, celui qui sert la Couronne et défend l'opprimé... Celui qui sait manier autre chose que la bouteille et les amuse-gueules. Un comme sa maman ou son oncle. Rien que d'y penser, les étoiles habillent l'azur des prunelles de la petite Alterac.

Et puis à Dieppe, il y a la mer. Sa principale découverte, et sa principale activité. Maeve parcourt la plage en long, en large et en travers, courant dans le sable, construisant des citadelles imprenables, les détruisant à coups de coquillages et d'invectives salées contre les bretons et les anglois qu'elle pourfend ensuite d'une épée imaginaire, petons éclaboussés par les vaguelettes froides d'un début de printemps en Normandie.
Après avoir laissé Berthe dans n'importe quel coin du village et s'être faufilée dans les ruelles, elle y passe ses après midis. Avant d'aller retrouver ensuite la chaleur réconfortante des tavernes, la peau et le feu de ses cheveux salés par les embruns, enfants chahuteurs d'une mer plutôt calme ces jours-ci.

Mais le soleil est encore haut, et Maeve, après sa dictée du matin, a abandonné sa nourrice et a retrouvé son terrain de jeu préféré. Moment d'isolement que la gamine, plus solitaire qu'il n'y parait, apprécie plus ou moins tranquillement. Et alors qu'elle entame une énième bataille contre le vent qui selon elle a des accents furieusement bretons, soudain les pieds s'enfoncent dans le sable, les bras retombent contre son corps qui a arrêté sa course effrénée, stoppé net dans son élan par l'apparition d'une silhouette ébouriffée aux allures étrangement familières et pourtant, à contre-jour, elle lui trouve des bras clairement disproportionnés, et des mains aux formes étranges...

Un peu plus tard, après avoir agité un bras menu pour signaler sa présence, et tandis qu'il avancera dans le sable, elle comprendra que ce sont chausses et parchemin, et non une soudaine malformation. Le soupir de soulagement ne franchira pas la barrière de ses lèvres enfantines, mais presque. C'est qu'il est beau, Leandre, alors elle serait toute déçue si tout à coup il avait des mains aussi bizarres... Pis c'est pas pratique pour tenir une épée...

Elle a parcouru les quelques pas qui les séparaient encore. Douce insouciance de la jeunesse, aucune peur du ridicule, une naïveté touchante de sincérité, et un béguin dont tout le village est au courant, accordant regards attendris à la petite demoiselle qui a su se faire une petite place au milieu d'eux tous. Et plantée devant le jeune brun, elle sourit de toutes ses quenottes.


Bonjour Leandre ! Tu vas bien ?
T'as reçu ma lettre ?


C'est qu'il la tient toujours en main, la missive rédigée par Berthe sous les directives de Maeve. Elle la reconnait. Et une petite moue vient froisser le minois tacheté de roux de l'enfant qui se demande s'il ne la trouve pas un peu bébé... Alors qu'objectivement, elle est presque grande hein !
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Leandre
Il mit quelques instants à distinguer la silhouette de la petite, qui n'était pas plus haute que trois pommes. Trois pommes assez grandes quand même. Quoi que de loin, c'étaient plutôt des petites pommes... Bref, dès que Maeve se mit à gesticuler, secouant sa frêle main au dessus d'elle, Leandre eut l'assurance qu'il se dirigeait dans la bonne direction. Alors il accéléra le rythme, veillant à ne pas lâcher chausses et parchemin.

Trotinner dans le sable, c'est plutôt drôle, mais ça picote les pieds. Surtout que les grains de sable se faufilent entre les doigts de pied. Et puis encore heureux qu'il ne fasse pas plus chaud, car le sable chaud ça brûle la plante des pieds. Alors Leandre ne se plaignait qu'à moitié. Et encore, il le faisait en silence, gardant pour lui ses reproches envers ces fins grains qu'on ne pouvait trouver que sur les plages de Dieppe. Et peut être à d'autres endroits aussi, mais ça le jeune garçon l'ignorait encore.

Une fois parvenu à son niveau, après qu'elle se fut approchée elle aussi de quelques pas, il s'arrêta net. La gamine ne tarda pas à prendre la parole, devançant ainsi Leandre, heureux de ne pas avoir à engager la conversation. Surtout qu'il ne savait jamais bien trop quoi dire à Maeve. De quoi ça parle une enfant de quelques années ? Un peu de tout, certainement. Comme lui. D'animaux, de boissons, de nourriture, de Chevaliers, des parents... Mais dans tous les cas, Leandre préférait laisser parler les autres en premier, sauf quand il n'était pas content. Et vu que ce n'était pas le cas actuellement...

Pour réponse, il sourit, tendant devant lui le parchemin envoyé par Maeve.


Comme tu peux le voir, oui. Merci Maeve.
On a obtenu vingt-cinq pour cent des voix !


Et oui entre-temps, le résultat était tombé, puisque Maeve avait décidé de faire parvenir cette lettre la veille des élections.
Le garçon sourit de toutes ses dents, heureux d'avoir pu participer à cette belle aventure qu'était les élections ducales. Il en aurait des choses à raconter à son père, lorsque ce dernier se décidera enfin à quitter la Franche-Comté. Pour le moment, il se trouvait bête à ne plus vraiment savoir quoi dire à Maeve ; et le silence s'était installé, ignorant les supplications intérieures de l'impérial.

Alors, pour tenter de ne pas paraître encore plus idiot, et parce qu'il n'était pas venu jusqu'ici simplement pour remercier la petite rouquine, Leandre décida de rompre le silence, de cette manière toujours aussi habile qu'on lui connaissait pour se sortir de n'importe quelle situation. Sauf que là, la réponse qu'allait lui apporter Maeve lui importait véritablement.


Et sinon, tu pars quand de Dieppe, alors ?
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Maeve.
Il est arrivé devant elle... Elle sourit, naïvement. Parce qu'il est toujours aussi beau... Obligée de lever son minois enfantin jusqu'à s'aveugler pour le voir, mais de cela elle se fiche Maeve.
Leandre a l'air content, mieux encore il est venu sur la plage la chercher, elle a toute les raisons de sourire de toutes ses quenottes. Déjà parce que manifestement sa lettre ne l'a pas dérangé, mais en plus il y porte un intérêt quelconque, voire même un quelconque intérêt. Et du haut de ses trois ans, elle en est ravie.

Dans les prunelles azurées de l'enfant dansent les étoiles pétillantes d'une joie non dissimulée. Et pourquoi cacherait-elle, la petite Alterac, le plaisir qu'elle a à le voir ? C'est une gamine, elle ne sait rien des manoeuvres et attitudes des adultes... Innocente et purement simple, elle profite de chaque instant... Et celui-ci est un de ses préférés jusqu'à présent.
Dans ce qu'il lui livre, elle ne retient que quelques mots... Ving-cinq pour cent... Abstraite notion... Vingt-cinq, ça se compte sur les doigts? Moue dubitative de l'enfant... Visualisation... Cinq... Puis cinq... Puis cinq... Puis cinq... Bah vi, faut compter les pieds hein ! Mais même avec ses petons, nous n'arrivons pas à vingt-cinq...
Alors vingt-cinq pour cent... cent ça fait combien? Beaucoup trop... Autant que de grains de sable ? Moins surement, mais sans doute plus que le nombre de grains entre ses doigts de pieds, du moins l'imagine-t-elle... Wouuu...ça fait fait beaucoup...

Emeraudes écarquillées bêtement, elle le regarde. Le ton enthousiaste marque la victoire. S'il est content, alors elle aussi et les menottes viennent battre l'une contre l'autre, signe ultime du ravissement... Impressionnée, la môme !
Et puis la question qui tombe tel le couperet... Elle ne veut pas vraiment l'entendre, froncement de minois... C'est qu'elle en a terriblement envie, rentrer chez elle, retrouver sa maman, ses frère et soeur... Découvrir leur nouvelle maison, s'amuser à en faire le tour, observer sa maman, se nicher dans l'étreinte réconfortante des bras de Marie-Alice... Mais d'un autre côté elle s'amuse follement à Dieppe... Elle peut faire à peu près ce qu'elle veut, elle se promène, va en taverne, y'a la mer à Dieppe, et surtout... y'a Leandre...
Alors du coup elle aime pas la question qu'il lui pose... D'ailleurs ça se voit tout de suite à la moue qu'elle esquisse.


Bah je sais pas trop... d'abord je dois prier, ensuite Muad vient me chercher...
je sais pas trop, dans... deux semaines ?


Et dans le ton insouciant de l'enfant pointe une certaine réticence qui se perçoit facilement. Mais comme tous les désagréments qui peuvent survenir quand vous avez trois, quatre ans, vous oubliez vite...
Et déjà Maeve est passée à un autre problème existentiel... Qui n'en est pas un d'ailleurs. Azur qui se fixe dans le regard du jeune garçon.


Dis... On se bat pour du vrai ? Maintenant que t'arrêtes de glisser...

Bien sur, dans le dos de Leandre trône une épée en bois pour laquelle Maeve refourguerait tous ses coquillages amassés depuis les quelques jours passés là. Même celui avec la tâche rouge, là sur le dessus...
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Leandre
Deux semaines ? Humpf, ce ne représentait guère plus de quatorze journées, ce qui était bien trop court pour s'amuser comme il convenait lorsque le sommet de son crâne ne dépassait même pas le comptoir de la taverne. Et puis il n'aurait pas vraiment le temps de lui prêter son épée en bois, afin de l'entraîner déjà à son futur métier. Pas qu'il se considérait comme un véritable maître d'armes - ça nan, seul Grandkhan pouvait se permettre de se faire appeler ainsi - mais Leandre estimait que le fait de tuer un rat pouvait faire de lui quelqu'un d'assez compétent pour transmettre sa passion à d'autre. En l'occurrence, Maeve était une élève studieuse et intéressée, et surtout, elle aussi voulait devenir Chevalier.

Pas le temps de lui rétorquer que quitter Dieppe c'était nul, et que de toute façon la Bourgogne c'est nul aussi, surtout depuis que la Princesse au Canard et le gros Prince n'y sont même plus, qu'il ne se passe jamais rien, pas comme en Normandie où le blason est bien plus chouette que les bandes d'or et d'azur bourguignonnes, que déjà la petite s'attaque à un sujet bien plus... divertissant.
La mine triste du jeune garçon fit rapidement place à un large sourire venant fendre son visage. Lui aimait se battre, tant que ce n'était pas pour de futiles raisons. Après tout, un Chevalier se devait de ne pas se servir de sa force et de son savoir en la matière pour son propre profit, même s'il s'avérait que sa force n'était pas encore des plus impressionnantes, son savoir bien trop maigre à son goût et surtout, il n'était pas Chevalier.

Avec un hochement de tête, de gauche à droite, puis inversement, il ouvrit la bouche, gardant ce sourire fier et transpirant de bonheur.


Il n'est pas question que nous nous battions pour de vrai !

Et avant que Maeve n'ait le temps de réagir, Leandre se saisit de son épée de bois, plaquée dans son dos, et la jeta au sol, juste entre la rouquine et lui.

Par contre, je veux bien te prêter mon épée pour t'entraîner.

La laissant se saisir de l'arme de bois, pas si inoffensive que cela puisqu'elle fut déjà souillée du sang d'un rat, Leandre porta son regard en direction de la mer. Cette envie de savoir ce qu'il y avait au-delà le tenaillait toujours, même si les anglois étaient aussi laids qu'on lui avait laissé entendre. Pas le temps de rêvasser, déjà sa curiosité le rappellait à l'ordre, comme s'il venait seulement d'assimiler les mots prononcés par Maeve un peu plus tôt.

Ca sert à quoi que tu ailles prier ?

C'est vrai ça, à quoi cela pouvait bien servir concrètement ? A Dieppe, le curé n'était jamais présent, et les rares fois où il avait travaillé à l'église, le jeune impérial avait pu constater que l'ecclésiastique était assez effrayant à parler tous bas et à genoux.
Attendant sa réponse, et que la fillette se mette en garde, Leandre fourra le parchemin qu'il avait gardé en main durant ce temps dans l'une de ses chausses, et jeta celles-ci dans le sable (Même si effectivement, à Dieppe ce sont des galets, merci à Mabelle pour l'info), se préparant à parer une éventuelle tentative d'assaut.

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Maeve.
Moue dépitée sur le minois pourtant si gai de la gamine. Il ne veut même pas se battre... Comment apprendre à manier une épée si on est toute seule ? La question tourbillonne un instant dans la caboche de Maeve alors que l'arme boisée tombe sur le sable entre eux deux.
Elle se penche quand même, ramassant d'une menotte volontaire l'épée qu'il lui prête, oscillant entre une joie causée par la confiance qu'il lui accorde et la déception de ne pas se battre avec lui... Elle sait qu'il a tué un rat avec cette lame enfantine, et reste toujours impressionnée par le jeune garçon.

Quelques mouvements plus tard, elle a tué au moins un embrun, deux courants d'air et quelques grains de sable... Et manqué éborgner Leandre qu'elle regarde avec une petite moue d'excuse et un sourire un peu bête, façon "je l'ai vraiment pas fait exprès"...


Ça sert à quoi que tu ailles prier ?

Les mirettes de l'enfant s'écarquillent. A quoi ça sert ... Vrai qu'elle n'y a pas vraiment réfléchi, on lui a dit qu'il fallait, alors bêtement elle y va... La fossette se creuse alors qu'elle grimace légèrement, soudain très concentrée sur la question.
Pourquoi prier ? A son âge... Quand elle veut quelque chose, d'abord. Des fois qu'Aristote entende ses demandes et l'exauce. Et aussi parce qu'on lui a dit qu'il y avait là-haut quelque chose qui veillait sur nous, qu'il fallait bien se comporter pour aller sur le Soleil après la mort... En l'occurrence là, sa retraite a un but bien précis. L'épée calme sa folle chevauchée du vent pour battre ses cuisses maigres.


C'est parce que je vais bientot être baptisée alors il faut que je me prépare.
Et puis comme ça je serai toute reposée pour le voyage. Il parait que c'est très très loin la bourgogne tu sais.


Un léger froncement de sourcil plus tard, elle le voit poser ses chausses... Lueur mutine qui éclaire le regard azuré de la demoiselle. Alors que les doigts se resserrent sur la garde de l'épée en bois, elle lève son visage angélique vers son nouvel ami.

Tu es pas baptisé toi ? Tu pries jamais ?

Et profitant du fait que Leandre commence sa réponse, elle tente une attaque, tenant l'arme à deux mains, lançant un estoc laborieux sur le côté gauche du jeune garçon. L'épée est un peu lourde pour elle, et puis il est bien plus grand, et elle ne sait pas se battre, mais la mine est concentrée.
Se battre contre le vent, ça va bien cinq minutes hein...

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