Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] L’absence ne fait mal que de ceux que l’on aime

Deliriuma
Citation de Pierre Corneille – La Veuve (1634)




Aux premières lueurs de l’aube naissante, les portes de la cité montalbanaise s’ouvraient doucement. Une belle matinée de printemps, le doux sifflement des oiseaux qui s’éveillaient paisiblement se faisait entendre dans l’immensité du ciel. Pas un nuage à l’horizon, la journée promettait d’être belle. Le pas léger du jeune testerin foulait les sentiers qui jouxtaient la ville. Le voyage avait été calme et il ne lui faudrait plus beaucoup de temps pour arriver à destination.

Un mince sourire se dessinait sur son visage. La satisfaction sans doute d’arriver à bon port, d’honorer une invitation qu’il n’aurait jamais cru recevoir, d’évacuer de son esprit tous les tourments qui l’avaient envahi et qui continuaient de l’habiter. Parfois il suffisait de peu de choses pour remettre un peu de chaleur dans un cœur qui se refroidissait chaque jour un peu plus. En l’occurrence, il s’agissait ici d’une main tendue, d’un sourire, de conseils avisés et … de cette invitation qu’il s’apprêtait à honorer.

Et pourtant, bien que les choses semblaient se résorber doucement d’elles mêmes, certaines réflexions occupaient toujours ses pensées. Montauban était un lieu particulier pour lui. Il était loin le temps où il avait foulé son sol pour la première fois, la seule et unique d’ailleurs. C’était de là qu’elle venait, là où elle avait vécu et là où elle avait probablement disparu. Il était loin ce temps, mais toujours bien présent dans son esprit.

La cité avait bien changé depuis la dernière fois, il ne la reconnaissait pas vraiment mais ça n’avait pas de réelle importance. Il était là pour quelques vacances. Il prit une grande inspiration et avançait doucement dans les rues de la ville. Elle semblait calme, peut être encore bercée des bras des anges de la nuit, qui apportaient de leurs doux espoirs les rêves d’un avenir en lesquels chacun pourrait croire. Il y avait malgré tout quelques personnes, sans doute les voyageurs qui suivaient la même direction que lui.

Il ne put s’empêcher d’avoir une pensée pour elle, qu’il avait quitté quelques jours plus tôt. Il aurait voulu qu’elle soit là, ne serait ce que pour profiter avec elle de contempler des lieux qui semblaient nouveaux. Ils étaient loin l’un de l’autre et pourtant il la ressentait toujours comme si elle était près de lui. Mais ce n’était pas le cas. Elle n’était pas là et cette perspective lui noua douloureusement la gorge. Que faisait-elle ? Se reverraient-ils bientôt ? Pensait-elle au moins un peu à lui malgré la distance qui les séparait ? Deli se posait une multitude de question qui ne trouveraient peut être aucune réponse. Ou, tout au moins, pas à cet instant. Il se plaisait cependant à croire qu’il pouvait y répondre par l’affirmative… à tort ou à raison…. Les dernières missives reçues répondaient relativement bien à ces interrogations.

L’auberge qui allait l’accueillir au moins pour cette nuit, se trouvait juste devant lui. La bâtisse n’avait rien de bien exceptionnel, elle semblait même plutôt banale. Il poussa la porte d’un geste léger et pénétra dans ce qui semblait être le hall d’accueil. Il s’adressa à la tenancière de l’établissement.
Bonjour, je suis Deli de La Teste. Vous devez avoir une réservation à mon nom…

_________________
Mayouche
[Blaye, tôt le matin... ou tard la nuit?]

Une autre nuit calme sur les routes, à scruter, à observer, à tendre l'oreille. Ça faisait deux de suite. Elle aurait aimé en rencontrer quelques-uns. Leur donner une leçon... Ou plutôt, tenter. Mais non, au lieu de cela, elle était laissée à ses pensées. Et c'était la dernière chose qu'elle voulait la Mayouche. D'un noir de jais, ces pensées le rejoignait, lui, celui qui l'avait fait chavirer il y a à peine quelques mois, et qui était maintenant la cause de son naufrage. Doucement, mais sûrement, elle se noyait dans son chagrin. Pourtant, elle se débattait, elle tentait désespérément de rejoindre la surface, agitant bras et jambes, étirant le cou.... Elle réussissait il y a à peine quelques jours. Mais il devenait de plus en plus évident, désormais, qu'elle ne ferait pas le poids...

Chacun de ses acolytes de voyage était parti se prendre une chambre, à l'auberge. Mayouche, elle, avait préféré passer par la plage avant. L'effet apaisant du bruit des vagues sur son esprit semblait la calmer, lui permettre de se vider l'esprit ... ironiquement, vu son état de submersion de plus en plus avancé.

Une fois assise sur un petit banc, aux prémisses de la plage, elle ressortit la lettre reçue deux jours plus tôt, lettre à laquelle elle s'était empressée de répondre. Ses yeux parcourait pour la enième fois une phrase... Une seule... "[...]chaque lieue qui me sépare de toi me font prendre conscience que finalement, je ne crois pas pouvoir vivre loin de toi très longtemps...."

Oui... Elle avait besoin de lui aussi. Elle qui avait toujours été là, présente pour lui, qui avait été son support, les béquilles de son moral... Elle avait maintenant besoin de lui. Les rôles étaient inversés. Mais il était à l'autre bout du Duché, visitant une amie, prenant des vacances lui aussi. Ils se verraient bientôt, mais d'ici là...

Posant la lettre sur ses genoux, ses mains par-dessus pour ne pas qu'elle vole au vent, elle posa les yeux sur l'horizon, d'où émergeait maintenant le soleil. Et elle, quand est-ce qu'elle émergerait? Quand est-ce qu'elle réussira à vaincre cette noyade?

Un soupire... et une larme coulant silencieusement sur le nacre de sa peau.

_________________
Mayouche
[Blaye, toujours, jour 2, chambre d'auberge, matinée]

À demi-consciente, son esprit s'agitait. Sa soeur... son autre soeur... Pas Élisette. À quoi ressemblait-elle? Une autre brunette? Pas une rousse... surtout pas! Faudrait pas! ... Elle s'agite, tourne dans tous les sens .... Pourquoi elle ne me répond pas? Peut-être que contrairement à Élisette, elle ne veut pas me connaître? Après tout, le rejet, il ne m'est pas inconnu. Non, non... Rejetée ... Non non, peut-être était-elle trop occupée? En voyage? Indisposée... ? Malade.....? Peut-être qu'elle avait rejoint sa jumelle Dem ou leur père, étant elle aussi mor......

NOoooOOooN!!!!

C'est ce cri qui la tira de ce demi-sommeil agité qui la tiraillait; elle se retrouvait maintenant assise dans son lit, cheveux en bataille. La brunette regarda furtivement autour d'elle. "Ça va, juste un rêve.... Juste un cauchemard..." se répétait-elle, pour se calmer. Sa respiration était accélérée, elle était en sueurs, et une pointe d'angoisse lui écrasait les entrailles.

Doucement, elle se laissa tomber à nouveau dans son lit et tenta de reprendre un rythme de respiration normal. Elle était fatiguée.. bailla aux corneilles... Et ce n'était que le matin encore!

_________________
Deliriuma


Montauban - tôt le matin... ou tard la nuit?

Qu'il était beau de voler dans l'immensité des cieux Guyennois, de contempler ces paysages que le printemps commençait à rendre verdoyants. Par delà les lacs et les forêts, par delà les mines et les vergers, c'est le castel qui s'élevait dans le paysage Bordelais. Une petite brise caressait doucement son visage, il s'élevait doucement traversant presque les nuages.
Jamais auparavant il ne connut une telle sensation de liberté, de légèreté. Il se sentait bien, apaisé, libre. Une sensation de plénitude inégalée... inégalable.

Plus son esprit s'allégeait, plus il grimpait, c'était comme magique. Il se laissait doucement emporter dans l'élan de son envol, fermant les yeux pour profiter du vide qui l'entourait.

Mais la hauteur avait-elle été atteinte qu'il plongea soudain vers le sol ? les terres agricoles Blayaises se rapprochait à une vitesse qu'il ne maitrisait pas, la chute était inéluctable, la descente inexorable. Ces petits points qu'il contemplait de si haut grossissaient doucement jusqu'à devenir des toits. Encore quelques secondes et son corps s'écraserait violement contre la terre qu'il avait foulé quelques temps avant. Le décompte était lancé, plus possible de reculer...
5... 4... 3... 2... 1...

NOoooOOooN!!!!

Un cri déchirant qui le sortit de son rêve et le fit se relever dans son lit. La sueur perlait de son front, son coeur palpitait plus que de raison. Il bondit de son lit et regarda par la fenêtre. Personne...
Il traversa la chambre d'un pas rapide, ouvrit la porte et en sortit. Dans le couloir de cette auberge tout était calme, pas un bruit. Probablement ce rêve...

Impossible de se recoucher, le sommeil n'y était plus et le jour ne tarderait sans doute plus à faire son apparition.

Il profita de ce temps qui lui était donné pour s'installer à la table de travail. Il mit sur le côté les divers dossiers de l'ambassade et les différents index qu'il mettait à jour depuis quelques temps.
Il sortit un velin, prépara sa plume et entrepris d'apporter une réponse à la dernière qu'il avait reçu.

Citation:
Ma Chère May,

Plus la perspective de ce voyage approche et plus l'impatience me gagne. Partir est une chose que je n'envisageais pas il y a encore quelques jours, voire quelques semaines, et aujourd'hui je n'ai plus que cette idée en tête. Prendre du recul, laisser les choses évoluer sans moi, je crois que c'est vraiment de ça dont j'ai besoin.

Je me suis appliqué ces derniers jours à mettre ma vie à plat, à tenter de rectifier les erreurs du passé, un passé parfois qui n'était pas si éloigné que cela et que j'aurai même pu assimiler à du présent.

Ma venue à Montauban m'a également fait beaucoup de bien. Les discussions que j'ai pu entretenir m'ont été très profitables. Je soupçonne même que la situation aurait tendance à s'inverser et que je pourrai apporter mon aide à mon hôte de la même façon qu'elle m'a tendu la main alors que je n'allais pas bien. Quoiqu'il en soit, je ne sais pas si je pourrai trouver un jour une manière, quelle qu'elle soit, de la remercier pour ce qu'elle a fait. Je ne suis pas certain qu'elle comprenne l'importance qu'à eu cette main qu'elle m'a tendu et surtout la façon dont elle a réussi sans le savoir à changer le cours des choses.

J'ai toujours pour projet de partir à Cahors, ville a partir de laquelle nous entamerons notre périple, mais avant cela, je vais partir une nouvelle fois (peut-être bien la dernière) vers La Teste. J'accompagnerai mon hôte jusque là bas et une fois que je me serai assuré de son arrivée, je partirai.

M'accompagnerais-tu une dernière fois jusque là ?

Tu me manques chaque jour un peu plus, il me tarde de te revoir.
Prends bien soin de toi et n'oublie pas que je ne suis jamais loin.

Je t'embrasse fort.
Deli


Deli relu sa lettre une dernière fois, la roula sur elle-même et la fixa à la patte du pigeon. Il le prit délicatement dans ses mains et le lança vers la fenêtre.

Une moue triste se dessina sur son visage, il se baissa doucement, ramassa le pigeon et le caressa de sa main. Il ouvrit la fenêtre et le lança vers le ciel, le regardant virevolter en tous sens.
_________________






Mayouche
[Bordeaux - Palais de l'Ombrière]

La capitale. Cette ville qui renfermait tant de souvenirs ... Bons comme mauvais. Il lui fallait oublier, tout mettre derrière elle et se concentrer sur le présent... et l'avenir. "Aller de l'avant" qu'il lui avait dit, le Coms. Elle s'y efforçait. Pas bien difficile lorsqu'on est bien entourée aussi. En effet, les 2 derniers soirs, elle les avait passés en excellente compagnie, avait bu du bon vin et de la bonne prune. Elle ne pouvait pas se plaindre, la Mayouche, on s'occupait bien d'elle. Tellement bien, qu'elle se retrouvait avec un méchant mal de tête pour la deuxième journée de suite. N'en laisser rien paraître surtout... La Chancelière en lendemain de veille, ça craint!

C'est ainsi qu'elle passa la matinée à terminer de vérifier la cartographie de l'état des frontières du Royaume doucement, une tisane aux herbes bien chaude à côté d'elle. C'était tellement plus facile de travailler à la lumière du jour, qu'à celle plus faible des bougies... Cette constatation lui arracha un petit sourire, repensant à ce qu'on lui avait dit la veille à ce propos, tandis qu'elle roulait la carte et qu'elle la donnait au jeune page de la Chancellerie qu'elle avait fait venir.


Tiens, peux-tu afficher ceci au Rendezvous des Voyageurs s'il-te-plaît?

Un sourire étira ses lèvres en voyant le jeune d'à peine une dizaine d'années gambader vers sa destination.

Elle retourna donc à son bureau, ouvrit son tiroir droit - celui qui renfermait ses papiers et documents personnels - et en sortit la lettre de son ami. Elle la relu une fois et prit ensuite sa plume pour répondre.


Citation:


Mon cher Deli,

Je suis présentement à Bordeaux depuis quelques jours, après avoir fait 2 nuits de nettoyage de route - je te rassure, nous n'avons fait aucune mauvaise rencontre - avec l'armée d'Émi. Ici aussi, je réussis à me plaire. Le vin est excellent, la compagnie est bonne. Les souvenirs que renferment cette ville me pèsent parfois, mais je tente de ne pas les laisser prendre le dessus sur mes émotions. Je ne sais pas si tu sais ce que Bordeaux représente pour moi, si non, je t'expliquerai quand tu seras face à moi.

Même si nous l'avions rencontré avant, à Bazas je pense, j'ai fait la connaissance du Duc, Drykern, de manière moins officielle. Quelqu'un avec qui j'apprécie beaucoup discuter, ces soirées où je n'ai pas particulièrement envie d'être seule mais que je n'arrive plus à travailler.

Je parle également de temps en temps avec le Comte Arnaut Pantagon, qui voyage bientôt lui aussi. C'est une autre personne qui réussi à me changer les idées et qui, étrangement, ou étonnement, ou les deux, sait être un ami. Je lui ai proposé de faire un bout de chemin ensemble, lui qui voyage avec une amie à lui. Nous pourrons tous nous rencontrer à Cahors et prendre le départ de là.

Parlant de notre voyage, je reste à Bordeaux et je t'y attends. Bien sûr que je t'accompagnerai à la Teste, quelle question. Peut-être pourras-tu demander à ce marchand de te donner une bonne réserve de biscottes et de cette confiture divine, pour notre voyage.

Tu me manques aussi Déli, je ne pense pas que nous ayons été séparés aussi longtemps, depuis que notre amitié est devenue ce qu'elle est aujourd'hui.

Dis-moi, quand reviens-tu?

Grosses bises, et a bientôt j'espère.

May


Elle relut plusieurs fois la lettre, faisant quelques ajouts, et roula ensuite le parchemin pour l'attacher à l'un des pigeons du Palais. Le sien venait de rendre l'âme... Peut-être l'avait-elle trop de fois jeté vers une fenêtre fermée, maladroite comme elle était. Cette fois-ci, elle s'assura que celle-ci était bel et bien ouverte, et libéra le volatile qui prit la direction de Montauban...
_________________
Deliriuma


Bordeaux - Une auberge au coeur de la ville

Quelques jours de marche et La Teste se faisait de plus en plus proche. Malgré ce qu'on pouvait entendre un peu partout, les routes étaient calmes. On n'y croisait jamais grand monde, quelques voyageurs à l'occasion, quelques passants qui passent, mais rien de bien affolant en soi.
Même ce pauvre cheval avait, à de nombreuses reprises, failli sombrer dans les pattes du Morphée equin, si tant est qu'il en existait un. Mais Deli veillait... enfin, il avait essayé en tout cas. Mais force était de constater que les pouvoirs hypniques d'une route monotone avait eu raison de sa vigilence.

Plusieurs jours déjà qu'il vadrouillait sur les routes Guyennoises et la fatigue se faisait ressentir. Les longues siestes qu'il s'était octroyé, confortablement assis sur son bidet, l'avait empêché de remplir certaines de ses obligations. Notamment celle de répondre à son amie Mayouche.

A peine arrivé dans la chambre de cette auberge Bordelaise, il ressortit la dernière missive qu'elle lui avait fait parvenir, un velin, une plume fraichement taillée et entreprit de lui répondre.

Citation:
Ma Chère May,

Tout d'abord je te prie de m'excuser pour avoir mis tant de temps à apporter une réponse à ta dernière missive. Le voyage m'a quelque peu essoufflé, d'autant que je ne prenais pas beaucoup de repos à nos différentes haltes, mes dossiers pesants de plus en plus lourd.

J'espère que cette lettre pourra t'apporter un peu de réconfort et apaiser tes éventuelles inquiétudes.

Nous sommes arrivés ce matin à Bordeaux après être passés par Marmande et Bazas. Les routes ont été d'un calme absolu, et si je pouvais, je dirai ennuyeuses. Enfin, il vaut mieux que cela soit ainsi plutôt que d'être obligé de panser des plaies à chaque noeuds. D'autant que je suis mauvais médicastre.

Nous arrivons, avec Niwiel, au terme de notre périple qui doit nous mener à La Teste. Je ne pense pas y rester très longtemps. Peut être le temps de rassembler mes affaires et de lire un de ces livres Grecs dont j'ai un exemplaire en ma demeure... en espérant ne pas avoir trop perdu de mes notions en langue étrangère. Quand se sera fait, je dirai définitivement au revoir à cette ville et à tout ce que j'y ai vécu là-bas. Qui sait en quel lieu l'avenir me mènera et où seront mes prochaines attaches.

Nous accompagneras-tu là-bas comme il était prévu que nous fassions ?

Dans l'attente de te revoir, peut être ce soir dans l'une de ces tavernes Bordelaise par exemple, je t'envoie mes plus tendres pensées. Tu me manques toujours autant May, mais maintenant, je sais que ce n'est plus pour longtemps.

Je t'embrasse fort.
A très vite.

Deli


Il relut sa lettre une dernière fois et la roula sur elle même. Prenant soin cette fois de bien ouvrir la fenêtre qui donnait sur l'extérieur, il fit un large mouvement de bras et observa un court instant le velin qui virevoltait au gré du vent. Il leva les yeux de dépit, haussant les épaules en croisant le regard du volatile qui le fixait avec incompréhension au travers de sa cage.

Il descendit vivement l'escalier qui menait au devant de l'auberge, le pigeon à la main. Il ramassa le velin qui, par chance, n'avait pas été emporté trop loin, l'attacha à la patte du messager volant et le laissa voler jusqu'à sa prochaine destination...
_________________






Mayouche
[Bordeaux - lundi, 18 avril - Taverne municipale]

Une May à nouveau perdue. Voilà ce qu'elle était. Une peine d'am.... d'amitié, qu'elle devait vivre maintenant. Quelle douleur, quand on réalise les mensonges d'une amie... pire encore quand ces mensonges amènent à une situation plus que désagréable. Décidément, son voyage futur arrivait pil poil à point... Même si ce n'est plus avec la même facilité qu'elle quitterait la Guyenne un temps... Si elle n'avait qu'une chose en tête il y a deux semaines - quitter coûte que coûte et partir loin - en ce moment, autre chose lui occupait .... l'esprit, et encore...

Elle resterait finalement pour le mariage de sa diaconesse d'amie, et partirait dès le lendemain. Mais d'abord, elle se devait d'écrire à Déliriuma, lui faire savoir que le voyage ne saurait être repoussé plus longtemps.

Tandis qu'un homme commandait une bière au bar, May s'installa à la table près de la cheminée. Plume à la main, elle s'empressa d'écrire à son ami, espérant qu'il reçoive la missive au plus vite.


Citation:


Mon cher Déli,

Je ne peux plus rester à Bordeaux beaucoup plus longtemps. Des évènements récents font que mon départ ne peut plus être repoussé, en plus de mon amie qui ne va pas très bien au BA et qui m'attend impatiemment.... et que je m'impatiente de voir! Quand penses-tu pouvoir venir me rejoindre à Bordeaux?

J'ai été invitée à un mariage mercredi et.. je serai très heureuse d'y aller en ta compagnie. Acceptes-tu cette humble invitation?

En effet, ta lettre me rassure. Je me demandais où tu étais, ce que tu faisais.. Je savais que tout allait bien car Niwiel allait bien. Mais au-delà de ça, je me demandais pourquoi je n'avais plus de nouvelles. J'en profite pour m'excuser de ne pas vous avoir suivi à la Teste... Ton pigeon m'a retrouvée bien trop tard. Mais excuse-le, je passe mes jours à passer de Gargote, à la Chancelleire, au Palais, à l'auberge. Difficile de me retrouver ainsi!

J'attend impatiemment de tes nouvelles, mon Déli.

Je t'embrasse fort,

May


Ni une, ni deux, le parchemin se retrouvait dans les airs, attaché à la patte de son pigeon, en direction de la Teste. Elle l'observa un temps, avant de commander une choppe de bière elle-même... et de la siroter en se demandant "Pourquoi joue-t-il à cache-cache aujourd'hui....?"
_________________
Mayouche
[Bordeaux, chambre d'auberge]

L'état de May il y a quelques jours ne se comparait pas à l'état dans lequel elle était aujourd'hui. Elle se sentait mise de côté de toute part, lâchée. D'une part, un manque de franchise, d'une autre part un abandon, traduit par une absence et un silence, et d'une autre part encore, une déception trop douloureuse à son goût.

Si elle avait pu goûter, durant ces dernières deux semaines, à un bien-être doucement retrouvé, il venait de lui être arraché. Se tourner vers des amis? Son amie et elle était en froid... et la seule autre personne vers qui elle se tournerait.. ne revenait pas à Bordeaux. Chaque jour elle, allait aux douanes demander si "Déliriuma" était venu, mais chaque fois, la même réponse négative.

C'est donc d'une main un peu nerveuse qu'elle lui écrivit à nouveau.


Citation:


Déli,

Je t'ai attendue depuis plus d'une semaine pour faire ce voyage dont nous avions tout deux envi. J'ai eu 2 fois la possibilité de partir avec d'autres personnes, mais j'ai refusé car je t'attendais. Mais il m'est de plus en plus évident que tu ne viendras pas à Bordeaux. Tu sais combien je voulais partir, Déli. Et pourtant, je suis encore ici à t'attendre.

Je t'annonce donc que je quitte Bordeaux demain, vendredi. J'ai trouvé des personnes avec qui partir, par chance car j'allais quitter seule ce soir, fatiguée de repousser mon voyage.

Une lettre de ta part serait la bienvenue.

May


Elle attacha son parchemin à la patte d'un pigeon emprunté au Palais et le libéra par sa fenêtre. Puis, elle regagna son lit, où elle se glissa sous les couvertures dans l'espoir d'un semblant de réconfort.
_________________
Deliriuma


[La-Teste-de-Buch - Demeure de Deli]

Quelques jours maintenant que Deli avait rejoint sa demeure. Il y avait retrouvé ses souvenirs, ses amis et connaissances, son passé aussi qui devenait chaque jours un peu plus le présent mais il manquait quelqu'un. Malgré sa missive envoyée à son arrivée à Bordeaux, May n'était pas là.

Alors qu'il avait franchi le seuil de sa propriété, un pigeon vint lui apporter une missive. A sa lecture il comprit rapidement le pourquoi des choses. Trop de retard probablement dans la rédaction de sa lettre, un pigeon un peu désorienté. Il n'en fallait pas plus pour allonger les délais.

Les aléas de la vie, Deli en était coutumier dans la mesure où les aléas, d'ordinaire, c'est lui qui les provoquait. Il y a encore peu de temps, il avait loupé un départ alors que son trajet avait été réglé au millimètre. Il la rejoindrait plus tard, c'est ce qui était prévu. Sauf que les aléas ont forte place dans la vie de Deli... pour peu que certains évènements puissent réellement être appelés "aléas"...

Un simple retour dans sa ville natale avait suffit à agiter sa pauvre existence de quelques changements auxquels il ne s'attendait pas. Une première missive, puis une seconde. il n'avait que trop tarder à apporter une réponse aux demandes et inquiétudes de son amie. Il lui fallait dire la vérité. C'est ainsi qu'il saisit sa plume et son velin et se mit à écrire.

Citation:
Ma Chère May,

Tu dois probablement me maudire de te laisser ainsi sans nouvelles alors que nous avions des projets communs. Cela semble difficile désormais mais je te prie de me pardonner.

Depuis mon retour à La Teste où je pensais te retrouver, nombre de choses se sont passées. J'ai retrouvé des personnes qui m'étaient chères et qui ont su, au fil des discussions, me prouver que j'avais un quelconque intérêt pour elle ou que je pouvais avoir ce soupçon d'importance dans leur vie et que je ne pensais pas avoir avant mon départ.

Mais une chose importante s'est passée lors de mon retour. Une chose que je n'envisageais pas, que je ne croyais même pas possible, mais qui est arrivée contre toute attente... Quelqu'un a pris une place de plus en plus importante dans mon coeur et c'est pour cette raison que je ne pourrais pas quitter la Guyenne. J'ai énormément de peine à devoir te dire ces choses par courrier alors qu'il aurait été bien plus honnête de ma part de te le dire de vive voix, mais les choses font que je n'aurai pas cette opportunité.

Je suis dans une situation bien particulière dans la mesure où j'ai appris récemment qu'une procédure était en cours pour la dissolution de mon mariage avec Clytie et contre toute attente, j'en aime une autre. Les rumeurs qui disaient de moi que j'étais quelqu'un d'infidèle et indigne de confiance sont peut être bien fondées. Bizarrement, je ne peux contredire aujourd'hui les mauvaises langues et si cela venait à se savoir, il est fort à parier que ladite personne serait exposée à la méchanceté des gens et pâtirait de cette situation. Mais je ne veux pas qu'elle endure le calvaire de mes erreurs, ce n'est pas de cette façon que je conçois notre.... enfin j'espère que tu me comprendras.

Alors que je faisais de toi ma meilleure amie à te mettre en permanence sur un piedestal, je me rends compte que par mes silences et par le fait que je n'ai pas tenu mes promesses, je vais perdre ce que nous avions de fort entre nous. Tu vas m'en vouloir à coups sur et j'en serai le seul et unique responsable.

Je te prie de me pardonner May. Je commence à croire que je suis vraiment la personne qu'on dit que je suis et que je ne mérite pas la confiance que l'on place en moi. Jusque là j'ai toujours était fort en ce domaine, bien malgré moi...

Je t'embrasse May.

Deli.


Deli noua méticuleusement le velin à la patte de son fidèle pigeon et après un instant d'hésitation, l'envoya vers l'immensité des cieux Guyennois.
_________________




Mayouche
[Bordeaux, chambre d'auberge]

Assise dans sa chambre, c'était une May ... encore une fois déçue... qui relisait les lignes qu'elle venait de rédiger.

Citation:


Deli,

je ne te cache pas mon énorme déception. Cela fait 2 semaines que je t'attends à Bordeaux pour que l'on quitte ensemble. Deux semaines que mes projets sont en attente, pour toi. J'avais hâte à ce voyage à tes côtés, je pensais que toi aussi. Maintenant, je réalise tes priorités, qui ne sont pas les mêmes que les miennes.

Te pardonner? Peut-être, mais je n'oublierais pas. J'ai été là pour toi, même au profit de ma relation avec Val. Je t'avais dis mon inconditionnelle présence et te l'avais même prouvée. Pas que je l'ai fait en attendant quelque chose en retour, mais je vois que... Notre amitié n'est pas ce que je la croyais être.

Je t'espère du bonheur.

May


Une fois la relecture terminée, la brunette roula le morceau de parchemin en maugréant. Elle aussi avait des raisons de rester à Bordeaux, des raisons très ... persuasives... mais ne se voyait aucunement revenir sur leur projet de voyager ensemble. L'amitié passait avant tout pour elle.. Mais pas pour tous on dirait. Il lui était, bien malgré elle d'ailleurs, difficile de quitter la Capitale, mais elle savait qu'elle allait voyager avec son grand ami et ça lui donnait la motivation nécessaire pour prendre le départ. Car elle l'avait déjà la motivation de voyager: voir sa grande amie, qui habitait bien trop loin à son goût. Maintenant, elle se retrouvait à voyager avec deux inconnus, bientôt trois. Pas qu'ils soient désagréables, bien au contraire, mais ils n'étaient pas Déli. Et comment allait-elle rentrer du voyage? Seule.

"Je t'en remercie...." dit-elle, en regardant le parchemin qu'elle venait de faire partir, attaché à la patte de son pigeon.
_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)