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[RP]Convertir un polak au chouchen, et vendre une rousse.

Marzina
[Dans la chambre princière du Castel de Nantes, quelque part autour de 14h du matin*]

« Nouniiiiig ? Tu connais un peu les langues barbares ? Comment tu crois que ca s’écrit, Vrokla ?
-Je n’en sais pas plus que vous, c’est vous la Princesse, c’est à vous de savoir ces choses là !
-Bon, je vais l’écrire comme je le sens alors…
-Non, je pense pas que ca soit comme ca que ca s’écrive vous savez…Essayez de faire le plus compliqué possible, mettez des lettres qu’on connait pas, et je pense que ca sera plus proche de la vérité.
-Ah bah vous voyez que vous parlez le barbare slave Nounig ! »

La plume de paon s’agite, les lettres se font tantôt rondes, tantôt pointues, tandis que se dessinent les mots sur le parchemin.



De nous, Son Altesse Marzina de Montfort-Penthièvre, Prinsez Breizh,
A vous, Sa Grasce Dariusz de Vhrocklah, Duc de Vhrocklah, Baron de Plok


« Dis donc Nounig, tu avais remarqué, son titre, c’est presque comme celui de maman…
-Oui, c’est vrai que ca ressemble…Elle était Dame de Ploeuc sur Lié c’est ca ?
-Oui, Dame de Plouc qu’elle disait, sur les terres de Papy Gomoz.»

La plume s’agite à nouveau, maintenue fermement sur le parchemin par les petits doigts fins et blanchâtres, témoins de la récente sous-alimentation de la blonde. Un corps las, et des yeux noirs dont l’éclat qui les animaient avait disparu en même temps que sa mémoire. En même temps que cet enfant qui n’avait jamais vu la lumière du jour.



Messire le duc de contrées lointaines au nom inécrivable,

« Ca se dit « inécrivable » Nounig ?
- Vous avez perdu la mémoire ou votre cerveau avec ?
- Les deux je crois.
- Dites « qui ne s’écrit pas », ca sera plus simple ! »

La plume rature, le parchemin finit chiffonné, et va rouler sur le sol. Nouveau parchemin, la plume s’agite de nouveau.



De nous, Son Altesse Marzina de Montfort-Penthièvre, Prinsez Breizh,
A vous, Sa Grasce Dariusz de Wroclaw, Duc de Wroclaw, Baron de Plok.

Votre Grasce venue de loin, au nom qui ne s’écrit pas, ou du moins difficilement, Demat,

Vous qui parlez une langue barbare, si loin des douces sonorités de mon Royaume, devez vous demander pourquoi la princesse d’un royaume civilisé justement, vous contacte en ce jour. Je vous apprendrais que c’est en dehors de cette fonction que je vous contacte ce jour, mais en ma qualité de marieuse pour l’une des fleurs de mon pays…

Elle s’arrête soudain d’écrire, et demande à Ninnog :
« Une des fleurs de mon pays, tu crois que ca va bien à la mini-rousse?
-Ce sera toujours mieux que « mini-rousse », même si elle ressemble plutôt à un petit renard…
-Ouais mais « petit renard », c’est difficile à marier convenablement…
-Effectivement, mettez « fleur », ca fait mieux. Délicat. Féminin… »



…pour l’une des fleurs de mon pays, dont la beauté rayonne déjà malgré son jeune âge, et dont la délicate pureté a été soigneusement préservée de tout entaschement. La délicieuse enfant est également pourvue du caractère exalté propre aux femmes de son peuple, et qui fait la renommée de la gente féminine bretonne.

« Nounig, tu crois qu’il faut préciser que c’est une rousse ?
-Ben si vous lui dites pas avant qu’il la voit, ca risque de lui faire un choc !
-En effet, et faudrait pas risquer de tuer le possible fiancé, déjà que j’ai eu du mal à lui dégotter…
-Faites dans la métaphore, pour qu’il devine sans vraiment savoir…
-Humm je vois… »

Non, en fait, elle voyait pas du tout, elle avait rien pigé. Mais l’essentiel du message était quand même passé.



L’exquise créature a été dotée par notre Mère Nature de l’ardente flamme qui anime toute chose sur cette terre, sauf que la sienne est située dans ses cheveux.

On peut pas faire plus métaphorique !



La famille de cette jeune perle est actuellement à la recherche d’un jouvenceau de belle lignée et de constitution honorable dont elle deviendrait l’épousée, étant elle-même fille de duc, et si Doué le veut, héritière du futur duché de sa mère. Mère qui est, il faut bien le préciser, hautement fertile, ce qui, vous en jugerez vous-même, est un atout de poids dans une telle union, puisqu’à n’en pas douter la jouvencelle bénéficiera des mêmes qualités.
Je souhaiterais donc savoir si vous recherchez actuellement un parti pour votre jeune fils, qui, dit-on, est en âge de trouver épousée. Si cela s’avère exact, nous pourrions envisager, si cela vous sied, de fiancer ces deux jeunes gens, afin de faire prospérer votre lignée, ainsi que celle à laquelle Tualenn appartient, les de Kerdraon.

Avec tous mes respects,

SA Marzina de Montfort-Penthièvre,
Prinsez Breizh.

Court. Sobre. Précis. Un brin poétique en plus, et ca ne lui arrive que tous les 32 du mois. Quelle chanceuse, cette mini-rousse !

« Nounig, fait porter ca au slave. Je vais la marier moi, la petite renarde ! »
_________________

«Qui ne s’est jamais laissé enchaîner; Ne saura jamais ce qu’est la liberté.»
Dariusz
[Que'qu'part où j'vous dirai pô car j'le sais pô moi même]


Hum... ça se différencie comment un pigeon breton du reste de la race?
Certainement pas l'embaumement de tout l'air environnant d'une trace de pommes au miel ainsi qu'une légère danse acrobatique contre le vent de fortune pour toucher... s'écraser à terre.
Est-ce là signe de bon ou de mauvais augure? Ah mais vous avez fort certainement cru qu'un pigeon allait porter une quelconque missive à mon Polak de Duc?
Faux. Un homme qui puait le chouchen le fit de lui même.

Lecture et surprise. Veuillez pardonner là une indignation certaine et forte. Comment pouvait-on traiter un peuple vif d'esprit, dont l'alcool coule dans les veines avec fermeté, comment pouvait-on traître SON peuple de barbare?
Et dès la première phrase en plus!
Sourcils froncés avec l'envie de la jeter au loin sans plus y revenir. Y'en a qui sont sans gêne!
Bon soit, la suite s'ensuivit d'une mélodie bonne à l'oreille d'un père qui souhaitait ardemment... se débarrasser de son fils une bonne fois pour toute au lieu d'essayer de le dresser continuellement afin d'en faire un chien de guerre, un chien de politique, un chien de... fils!
Un mariage proposé avec une charmante demoiselle, au demeurant, qui avait tout de même le défaut étrange, présentée en qualité, mais comme on ne berne pas un Duc, cela reste un défaut, et ce dernier n'est pas moins que d'avoir les cheveux qui brûlent de l'intérieur et que, même, cela se voit de l'extérieur.
Les bretons sont vraiment étranges.
Le pire, c'est qu'ils sont soit disant civilisés.
La bonne blague.

Bien, il fallait tout de même y répondre, et bien. C'était là une bonne occasion, et puis, présentée par une Princesse.
Quel goût ça a une Princesse?
Certainement celui du sel ou du beurre.
Installé sur une chaise de confort moyen, accoudé à une table rongée par le temps, une plume neuve à la main, un bout de parchemin dans l'autre.
Que la fête des mots commence!

-Bien. Comment vais-je l'écrire celle-là?
Bon, déjà, je copie l'entête, ce sera déjà moins de cela à penser.




De nous, Sa Grasce Dariusz de Wroclaw, Duc de Wroclaw, Baron de Plok.
A vous, Son Altesse Marzina de Montfort-Penthièvre, Princesse de Breizh,


-Oui, profitons pour corriger les quelques fautes "d'autografe"* parce que le mot Princesse doit s'écrire avec minutie et justesse et ne pas être bafoué de la sorte, c'est presque affreux!



Je vous salue, de façon horriblement barbare, en vous tapant sur la tête avec une bouteille en verre,

Vous qui parlez si convenablement, d'une immense mélodie s'échappant de chacune de vos lettres, cela doit vous octroyer l'étonnement de recevoir pareille réponse de la part d'un inculte barbare slave à l'intellect étriqué et nauséeux.
Seulement, point si bestial je dois être pour que vous puissiez, mes mots, comprendre.

J'ai bien en tête vôtre impérieuse mande et m'en trouve flatté. Certainement, mon fils, trouvera là une occasion d'améliorer son attitude à l'égard du monde en s'efforçant de ne pas manger le poulet cru avec les plumes, cela, grâce au probable mariage.
Cela lui donnera la culture de ne pas nager dans un tonnelet de wodka qu'il aura prit pour un bon bain onctueux.
De plus, il apprendra ainsi à parler!
Merveilleuse victoire que de songer enfin à cela!

Bref, j'accepte avec aisance votre proposition, et j'accepte même une donzelle étrange qui pète le feu des cheveux.
Cela pourra, en effet, que faire du bien à lignée qui est nôtre.

Avec toute mon arrière pensée,

SG Dariusz de Wroclaw,
Duc d'un Bouge Inculte
Baron d'une Vasque à Urine.

Ps: Si la mère est portée sur la procréation, faîtes la moi parvenir par voie postale, je m'en chargerai.


Relecture. Moué. Peut-être appuie t'il un peu trop fortement sur la mauvaise impression reçue dès la première ligne écrite de la main princière.
Et comme on dit, Dieu, en créant la Terre, a fait une énorme boulette.
Boulette de papier, donc.
Nouvelle feuille.
Nouveau discours.




De nous, Sa Grasce Dariusz de Wroclaw, Duc de Wroclaw, Baron de Plok.
A vous, Son Altesse Marzina de Montfort-Penthièvre, Princesse de Breizh,

D'une révérence invisible au-delà de ces écrits, je vous octroie mon plus magnifique bonjour,

Quelle bonheur et plaisir de lire une missive écrite de la main même d'une personne à la haute prestance et présence. J'hume encore de là vôtre parfum envoûtant qui aura su embaumé d'une pointe de féminité mon austère chambre dans laquelle je parviens, avec peine, à trouver inspiration pour la probable réponse que vous verrez humble et dénuée de grâce.

La rougeur aux joues, voici que j'accepte votre proposition. Je pense, en effet, qu'il serait bénéfique aux deux familles de tisser des liens sacrés de la sorte.
Et je ne peux que vous offrir ma confiance quant au choix de l'infante, elle s'accordera à ravir avec mon fils, Aymeric, mon seul héritier.

Je suis d'ailleurs tout aussi certain que nous deux, j'entends de là, vôtre personne et moi même, pourrions former un charmant couple.
En effet, j'eus ouï dire que vous étiez à la recherche d'un coq mâle ayant le pouvoir de satisfaire le moindre de vos désirs.
Me voici, existant, prompt à m'enjoindre à vous sous la grâce de quelques draps et sous l'ardent ciel de vos journées bretonnes.

La procréation est aussi un art qui est miens, obtenant les meilleurs gênes, j'offrirai à la famille royale un descendant des plus magnifiques!
En plus, je vous aime déjà.
Je serai prêt à crier votre nom sous diverses formes sur tout les toits et les clochers environnants.
Je veux vous baiser la main et faegfergtrhgrgregrtgrgrg


Les dernières lettres lancées en fracas répercutant sont en effet bien ce que vous pensez. Une vieille rature de folie à la relecture d'une missive qui ne correspond aucunement à ce qui doit être envoyé.
Soupire.
Exaspération.


-Dieu! Cessez de vous moquer de moi de la sorte! Grumpft. Donnez moi l'inspiration bordel!

Les Polaks sont-ils réellement des barbares? En fait oui.
Mais les mots vinrent, et ils se trouvèrent couchés sur le papier fin d'une plume délicatement penchée et maniée.




De nous, Sa Grasce Dariusz de Wroclaw, Duc de Wroclaw, Baron de Plok.
A vous, Son Altesse Marzina de Montfort-Penthièvre, Princesse de Breizh,

A la Grasce de Dieu, nous vous enjoignons nôtre salut respectable et respecté,

Loisir et plaisir de prendre connaissance de tels mots, d'une convenance sans égal et d'une poésie aux miasmes enjôleurs.
Réflexion intense pour enfin prendre décision. La réponse s'en trouve être positive et ne parvenons guère à trouver le moindre soucis allant à l'encontre de nos intérêts.

Bien entendu, décision définitive sera prise à la rencontre finale entre les personnes concernées. Nous ne souhaitons octroyer à nôtre fils la vilaine figure d'une femme sans vertus et sans talents particuliers.

Aymeric se trouve être un diamant à l'état brut, toujours à tailler, à perfectionner, mais d'une magnificence parfaite. Il détient l'art des bonnes manières, de la bonne déduction des mots que l'on utilise en politique, les bons gestes du maniement du fleuret pour les questions trop épineuses qu'il faudra alors couper de haut en bas par la force des bras.
Son éducation aura été faîte au meilleur établissement de cette époque, le Collège Saint-Bernard, à Paris.
Nous sommes donc certain, grâce à cela, qu'il n'y aura aucunement soucis de ce côté.

Mais comme nous vous le disions précédemment, vision de la fleur doit être faîtes, de nos yeux même. Ne comprenons que peu la signification d'une certaine flamme à hauteur de cheveux. Certainement n'en a t'elle plus?

Nous attendons, avec impatience, vôtre belle réponse à cette missive emprunte d'un respect inégalable à l'égard de vôtre excellente personne ainsi qu'en l'égard de l'exquise créature.

Nos respectueuses pensées,
Dariusz de Wroclaw


Sobre, efficace.
Peut-être un poil trop, ou pas assez.
Voyons ce qu'il en adviendra!

_________________
Marzina
Elle se redresse brusquement, en nage, les yeux grands ouverts, révulsés.
Sous les mains sur lesquelles elle prend appui, la douceur réconfortante des draps l’apaise un peu, tandis que son rythme cardiaque reprend petit à petit une allure normale. Elle l’avait vu, plus distinctement cette fois, lui, pas que ses yeux, son visage aussi, un peu…Son sourire. Et puis elle avait ressenti à nouveau la douleur, la douleur de l’abandon, de la solitude, de celle qui retire le goût de vivre…Elle reste un moment silencieuse, seul le bruit de sa respiration résonne sur les murs de sa chambre, dans le noir. Elle se calme doucement, mais dans sa tête afflue les questions. Sans un mot, elle regarde ses mains dans la pénombre, et se demande s’il ne vaut pas mieux, finalement, ne rien savoir sur ce qu’elle a oublié. Cette douleur qu’elle avait ressentie…Elle ne voulait pas en connaitre la raison. Elle ne voulait pas connaitre les yeux bleus, le sourire, rien de tout ca…

Elle met un pied en dehors du lit, et puis l’autre, se lève, faiblement, difficilement…Ses jambes tremblent un peu, ce n’est plus la fatigue physique, non elle était passée, c’est le reste de cette douleur qu’elle avait à nouveau ressentie qui la faisait trembler comme une feuille. Ninnog se précipita pour l’empêcher de tomber. Elle était là depuis le début, mais était restée discrète à la porte de la chambre, observant avec crainte sa maîtresse qui faisait des cauchemars d’une vie qu’elle avait vécu, et ne tarderait pas à découvrir…Malgré tous les efforts que la gouvernante pourrait faire.

Celle-ci l’aida à s’asseoir à table, devant la fenêtre, dont elle écarta les rideaux. Il faisait jour, c’était le matin. Mais vraiment le matin, pas 14h du matin. C’était rare, qu’elle soit réveillée à cette heure. Ninnog glissa sur la table une missive, que la blonde prit entre ses doigts, intriguée et pensive. Elle n’attendait pas de réponse du slave rapidement, la blonde, elle n’était même pas sûre qu’il répondrait. C’est vrai ça, est-ce que les slaves savent seulement lire ou écrire ? Est-ce qu’ils connaissent le mariage ? C’est tellement loin, le pays des slaves, qu’ils vivent peut-être autrement…


« Elle est arrivée hier soir mademoiselle Zina, mais vous dormiez tellement paisiblement, que je n’ai pas osé vous réveiller… »

Le sous-entendu, c’était qu’il était rare qu’elle dorme sans faire de cauchemar, et qu’on ne la réveillait pas quand elle y arrivait enfin. Lentement, avec une curiosité contenue, elle détacha le sceau, comme pour faire durer le plaisir. Elle déroula le parchemin, et les yeux noirs parcourent les lignes silencieusement, tandis que la valse des serviteurs commençait pour lui servir le petit déjeuner. Le sourire mutin qui se dessine sur ses lèvres, et surprend le personnel présent, avec ravissement. Ca faisait tellement longtemps, qu’elle n’avait pas souri…Pas depuis qu’elle avait passé l’après midi avec la Kem et où elle était revenue…étrangement rêveuse et détachée.

Elle mord dans une brioche, réclame sa plume et son encrier, et parmi les pots de confiture et autres gourmandises matinales, place un parchemin qui ne tardera pas à sentir la confiture de framboise…Elle prit l’emploi du nous, ca se faisait beaucoup chez les stranjour apparement.




De nous, Son Altesse Marzina de Montfort-Penthièvre, Prinsez Breizh (oui oui, c’est comme ca que ca s’écrit !)
A vous, Sa Grasce Dariusz de Wroclaw, Duc de Wroclaw, Baron de Plok.

Demat,
Nous vous remercions bien de ce salut, mais que vient faire Doué là dedans ? C’est qu’on est un peu fachés en ce moment lui et moi, voyez-vous…

Quant à nos mots, ravie qu’ils vous plaisent, c’est que cette charmante enfant est si belle à voir, que les mots nous en viennent seuls, une petite muse bretonne, qui sait égayer l’endroit où elle se trouve, et les prunelles qui s’y attardent…Mais vous nous flattez, nous aurions tendance à en devenir suspicieuse à votre égard, et à nous demander s’il n’y aurait pas quelque vilenie là-dessous…Stranjour* s’il est louche, est toujours coupable, comme l’on dit dans notre pays…

Mais si vos intérêts rencontrent les notres, soit, tout va pour le mieux si nous osons dire, et la délicate enfant sera sûrement charmée que d’apprendre votre décision, elle qui attend l’hymen avec tant d’empressement ! Nous osons espérer qu’il en sera de même pour votre fils, il ne faudrait pas rompre l’enthousiasme de l’exquise créature…
Quant à la rencontre, si vous ne l’aviez pas proposée, nous nous en serions intriguée, nous imaginons fort bien que vous souhaitez vérifier que les charmes de notre plaisante pupille sont aussi développés que nous vous les avons décris ! Quant à notre personne, nous espérons que votre fils est ainsi que l’on nous en a fait la description, qu’il sera bon époux pour cette splendide enfant, et sera en état physique d’accomplir ce qu’on attendra de lui lors de la nuit de noces. Il serait également préférable qu’il sache manier l’épée de façon correcte, car c’est ce qui fera de lui quelqu’un de respecté en Bretagne, étant d’extraction noble, qu’il sache défendre le Royaume, comme tout homme libre doit savoir le faire.

Vous nous parlez diamant, vous nous voyez surprise…Mais nous sommes là sur un terrain que notre personne affectionne et que nous maitrisons, prenez garde que nous ne voyions en votre enfant quelque bort dont vous chercheriez à vous débarrasser…Nous bretons, savons tailler dans le vif quand la situation l’exige, nous serons intraitable. Quant à l’éducation parisienne auprès des culs bénis, nous nous en méfions particulièrement, chez nous l’éducation se fait au sein de la famille, afin que l’enfant acquiert les mêmes qualités que ses ancêtres, et perpétue la tradition. Cela évite de mauvaises surprises, parce que sérieusement, n’avez-vous pas craint quelque altération de votre progéniture en la confiant à des françoys ?

On ne peut décemment pas compter sur les françoys pour inculquer quelque jugeote dans la tête d’un jouvenceau !

Quant à notre petite fleur, n’ayez crainte, sa chevelure, si elle est flamboyante, n’en est pas moins abondamment fournie ! Nous avons l’impression que ce point vous tient particulièrement à cœur, y’aurait-il quelque coutume étrange dans votre pays, concernant la chevelure des femmes ? Si c’est ainsi, nous préférerions que l’enfant ne soit pas au courant, moins elle en sait avant le mariage, moins elle aura de craintes et de doutes.

Ce que l’on ne sait pas ne peut nous nuire. C’est du moins ce que nous pensons.
Nous espérons que la réponse à votre missive ne se sera pas trop fait attendre, et sommes curieuse de savoir à quoi ressemble le minois d’un père de diamant brut…

Respectueusement,
Marzina de Montfort-Penthièvre


Et puis, elle fit lire la lettre à la gouvernante.

« N’en ai-je point trop fait ?
-Non Mademoiselle Zina, pas plus que d’habitude… »

*étranger
_________________

«Qui ne s’est jamais laissé enchaîner; Ne saura jamais ce qu’est la liberté.»
Dariusz
[Ou l'art de paraître tout à fait sain d'esprit.]

Missive envoyée et à peine eut-il ressenti le besoin de guetter ardemment à la fenêtre une quelconque venue d'un messager bienheureux et, aussi, d'harceler le pauvre aubergiste afin qu'il daigne trouver dans son dédale de bordel une réponse que le polonais attendait tant.
Il est généralement rare qu'un courrier voyage en moins de 24 heures. Alors en moins d'une heure, il ne fallait aucunement rêver.
C'est à peine s'il prenait temps de se sustenter, ivre d'impatience.
Après tout, il s'agissait là de l'avenir de sa famille et surtout de se débarrasser d'un problème ambulant sur pattes que l'on nomme plus communément un fils.
Encore eut-il fallu recevoir peines de sa part ces derniers temps. Une bague au doigt devrait régler la majorité du mal qu'il fait à son père.
D'un autre côté, son père doit lui aussi être responsable de quelques bévues à force de traiter son bâtard comme un... bâtard.

Bref. Le jour de l'extase est arrivé! On lui remit la belle missive cachetée à l'odeur de liberté. Il trépigna comme un enfant devant un quelconque cadeau attendu avec puissance. Mais il s'en cacha bien, pensez, un homme de son rang ne doit pas montrer ses sentiments à quiconque ne le mérite.
Lecture.
Les premiers mots sonnèrent comme une cantate, si l'on supprime la phrase qui parle de Doué. Qui est ce Doué? Un pauv' gars doué de ces mains? Un foutu narcissique?
Un de ces noms bretons un poil trop tarabiscoté?
La Bretagne et ses mystères, mieux vaut ne pas chercher à comprendre.
En tout cas, le reste de la missive était à hauteur de ses attentes et exigences malgré une note de remontrance face au fait qu'Aymeric fut élevé par des françoys. Erreur de jeunesse que de faire confiance aux françoys. Certainement.

Il est temps d'y répondre!
Course avec lui même dans les escaliers.
Prise de porte dans la tronche, mais l'on passe les détails.
Pénétration euphorique en l'intérieur de la chambrée.
Assis.
Sursaut de joie, de quoi écrire sous la main et c'est reparti!
Youpala, youpali!




De nous, Sa Grasce Dariusz de Wroclaw, Duc de Wroclaw, Baron de Plok,
A vous, Son Altesse Magnifique Marzina de Montfort-Penthièvre, PRINSEZ Breizh,

Witaj,
Nous passerons sur la question de Messire Doué, ne le connaissant guère, nous ne pourrions vous éclairer telle la lanterne de Dieu.

Veuillez nous pardonner, une nouvelle fois, d'un manque de délicatesse dans le choix de vos mots. Nous nous grattons, à l'heure actuelle, la tête à la recherche de la signification exacte des lettres écrites formant des mots étranges à la consonance exigüe. Stranjour, tel un bonjour, en ce cas, nous serions coupable de vous le lancer une nouvelle fois. Mais peut-être est-ce en rapport avec un argot de jeune personne. Notre fils use parfois de mots d'une insuffisance qualitative. Ainsi, nous l'entendons proclamer des "Vous êtes "Strange", Père" à tout bout de champs.
La dérive, en breton, aura donc donné Stranjour. Cela ne nous en donne point signification.
Mais passons.

Vous parlez d'hymen comme s'il eut été urgent que celui-ci cède sous le poids de la force virile d'un homme en âge d'entrer en percée. Notre fils fera son devoir dès le mariage prononcé et validé et suite à des festivités que, selon la coutume, les parents de la femmes doivent payer en totalité.
Il brille et croule sous les bonnes manières que nous lui avons inculqué, et préservera son innocence pour le plus grand plaisir de la charmante.
Croyez bien qu'il tient de son Père de ce côté là.

Notre fils, et nous le répétons, se trouve être un réel diamant. Si vous en jugez différemment, nous aurions plaisir de vous en offrir un, tout personnellement, qui fera jaillir un éclat magnifique sur votre cou princier.
Et malgré son écrin d'éducation françoyse, il n'en reste pas moins digne de confiance et d'intelligence. Nous lui avons offert tout ce que nous savons. Il nous fallait simplement du temps pour nous, étant veuf, afin de gérer nos propres affaires sans être dérangé continuellement par la soif de connaissance d'une nouvelle génération perturbée.
Nous sommes certain que vous comprendrez cela.

En ce qui concerne la chevelure flamboyante, n'ayez aucune crainte, nous ne portons jugement sur les différences des peuples. Si elle est ainsi, nous l'accepterons ainsi.
Nous connaissons nous aussi quelques "renardes" expatriées hors des terres bretonnes.
Même si cela pique les yeux, nous savons regarder ailleurs jusqu'à ce que la vue s'y habitue.

Pour en finir et vous laisser en grâce de passer à autre chose sans que nous vous retenions continuellement de la sorte, nous souhaiterons fixer un rendez-vous en terrain neutre pour nos deux personnes. Paris. Cela vous conviendrait-il?
Nous vous laissons loisir d'exiger une date.
Pensez simplement à ne point oublier la jeunette.

Nous vous octroyons toutes nos pensées les plus chaleureuses et dans l'espoir de vous voir de chaire et d'os. Nous vous remercions de même pour les charmantes traces de confiture alléchante qui ponctuent parfaitement les fins de phrases.

Amicalement vôtre,
Dariusz de Wroclaw


Relecture, ratures, réécriture, mise sous pli, envoyage!
_________________
Marzina
Encore une nuit, encore ce même cauchemar...Elle se réveillait en sueur, le coeur battant à tout rompre. Elle attrape le verre d'eau sur sa table de chevet, et boit lentement, pensive. Elle sait que ce cauchemar récurent vient bien de quelque part, puisqu'elle fait toujours le même...Elle le sait, mais même si son inconscient tente petit à petit de faire remonter les souvenirs à la surface de son esprit, elle les repousse, elle n'en veut pas, elle n'est pas encore prête à assumer tout ça, son coup de folie, sa faiblesse, ses erreurs...
Elle ne réussira plus à dormir, plus ce soir en tout cas. Alors elle se lève, et va écarter les rideaux, tandis que la lumière blafarde de la lune vient emplir la pièce. A la lueur des étoiles, elle décide d'écrire à sa petite protégée, pour lui faire part des avancées. Elle trempe la plume de paon dans l'encre, délicatement, et puis couche les mots sur le parchemin, soigneusement, avec presque une sorte de tendresse:




Chère mini-rousse,

J'espère que tu ne fatigues pas trop ton entourage par ton enthousiasme, je trouve que ta mère est déjà bien assez sur les nerfs comme ca à l'approche des prochaines ducales, faudrait pas en rajouter, sinon elle va finir par tuer quelqu'un...


Elle lève la plume de paon du parchemin, et relit ses mots avec un sourire mesquin. Voilà qui est fait, et la réputation de garce blonde est toujours d'actualité. Elle trempe à nouveau la plume dans l'encrier, puis continue:



Si je t'écris, tu dois t'en douter, c'est pour te donner des nouvelles concernant la recherche de ton prince. Charmant ou pas, nous verrons ensuite, toujours est-il qu'ayant contacté le Duc-du-pays-des-slaves-au-nom-qui-ne-s'écrit-pas, celui-ci m'a confirmé qu'il cherchait bien une épousée pour son jeune fils. Alors, heureuse?


Sourire amusé de la princesse, qui suçote un instant le bout de sa plume, comme pour faire durer le suspense...



Tu vas être doublement heureuse alors, puisque grâce à ma technique unique de vente de rousse à la puissance inégalable, j'ai réussi à la convaincre que tu saurais être la femme qu'il faut à son rejeton. Même tout en sachant que tu étais rousse! Elle est pas belle la vie?


Ou comment se faire mousser...



Bien sûr, je lui ai décrit ta beauté sensationnelle, et tes autres qualités...innées dirons-nous, mais le père slave veut vérifier par lui-même. Prépare-toi mini-rousse, achète-toi une nouvelle robe, et tiens-toi prête, à la fin de la semaine, on part à Paris!
Au pire, si le père est pas convaincu, je le corromprais.
Tu pourras pas dire que je t'ai pas aidé dans ta quête du prince!

Ken emberr,
Prinsez Zina.


Et puis elle attrape un autre parchemin, et s'abîme à répondre à l'homme de Slavénie:



De nous, Son Altesse Marzina de Montfort-Penthièvre, Prinsez Breizh,
A vous, Sa Grasce Dariusz de Wroclaw, Duc de Wroclaw, Baron de Plok,

Demat,
Vous ne connaissez pas Doué? Nous imaginions bien que les slaves étaient hérétiques de toute façon.
Stranjour, c'est le non-breton, c'est l'étranger, dans toutes les significations dites et non-dites que ce mot peut comporter...Faudra-t-il donc amener avec notre personne un traducteur dans la capitale de débauchés qu'ont construit les françoys?

Il est urgent effectivement, de concrétiser la chose. La famille de la délicieuse enfant attend impatiemment un futur héritier, et l'exquise petite croissant rapidement, sa famille craint que sa beauté ne déchaîne les foules, et ainsi de ne plus pouvoir assurer sa pureté sous le déchainement libidineux de quelque jouvenceau ne se tenant plus à la vue de son splendide minois. Vous savez comment sont les hommes à cet âge, j'imagine?

Ne parlons pas dot sur parchemin, il sera toujours temps d'entamer les négociations en face à face, une fois que vous aurez constaté [raye]la qualité de la marchandise[/raye] la beauté de la jeune femme.
Elle a bénéficié de la meilleure des éducations, et est telle une fleur délicate qui n'attend plus que d'être cueillie avec la douceur qui lui est due.

Nous offrir un diamant? Tenteriez-vous d'acheter la marieuse? Voilà qui est vil de votre part...J'aime beaucoup.
Veuf dites-vous? Le malheureux enfant...Grandir loin de la protection maternelle, la petite Tualenn saura lui réchauffer le coeur comme il le faut, elle est d'une tendresse infinie...
Mais nous ne comprenons pas non, l'abandon d'un enfant à des étrangers, qui est à nos yeux, un crime impardonnable. Rien ne saurait être une excuse valable pour priver un enfant de ses parents, de ses repères, pas même un surcroit de travail, surtout s'il n'a plus sa mère. Ne craignez-vous pas que celui-ci vous haïsse pour ce geste?

Paris, ville de débauche et de vices...Ville françoyse, pour sûr. Nous y serons dès la fin de la semaine, nous avons là-bas quelque hôtel pour la famille où nous pourrons prendre nos quartiers, en attendant votre arrivée, en espérant qu'elle ne sera pas trop longue, ma personne supportant difficilement les enfants de façon prolongée, nous ne voudrions pas abimer la fiancée.

Et nous ne sommes pas que de chair et d'os, nous sommes aussi de sucre et de dentelle, nous vous laissons méditer sur ce point. Ravie que la confiture vous plaise, nous vous présenterons une ou deux framboises, si l'occasion se pointe...

Ken emberr,
Marzina de Montfort-Penthièvre


Ravie de ses quelques jeux de mots Montfort à la sauce pimentée Penthièvre, la blonde apposa son cachet, et fit porter les deux parchemins à leurs destinataires respectifs. Ce petit jeu lui plaisait bien...
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«Qui ne s’est jamais laissé enchaîner; Ne saura jamais ce qu’est la liberté.»
Tualenn
Le molosse s'immisça dans la rousse chambrée, où la divine lumière des aurores matinales éclairait les nombreuses tapisseries qui recouvraient les murs du château de Kergroadès ; le regard sournois et écarlate, les crocs menaçants, la démarche silencieuse et menaçante. Il s'approcha vilement du lit princier et observa la mini-rousse. Il approcha sa gueule baveuse du cou jeune et sain de Tualenn avec envie, se délectant du festin à venir, et d'un murmure qui rompit le silence affolant...

_ Mam'zelle ?
_ Rufus ? Laisse moi dormiiir !

Et la bretonne à la chevelure ardente de s'étirer, pour mieux se couvrir de sa couverture par la suite, tourna le dos à son domestique, qui la regardait d'un air bovin, le regard perdu.

_ Mais, mam'zelle, y'a une lettre pour vous...
_ Si c'est pas de mon prince, tu peux en faire ce que tu veux. Mais, par Doué, laisse moi finir ma nuitée.
_ C'pas de vot' Prince, mais j'crois que c'est d'une Princesse.
_ Une Princesse ?

La rousse se leva d'un bond, saisit la lettre, et sauta sur la chaise de son bureau. Elle fit signe à son valeureux Rufus qu'il pouvait, non pas partir, mais lui apporter son copieux déjeuner, agrémenter d'une choppe de chouchen s'il réussissait à esquiver la Duchesse. Pendant ce temps, Tualenn décacheta la lettre, ce qui fit la fit sourire *, et lut les quelques lignes princières inscrites à l'encre sur le parchemin. Aussitôt, elle s'empressa de prendre une plume et un parchemin vierge, et tira sa manche pour éviter de salir sa robe cousue de fil d'or.
Il y allait aller avoir de l'encre sur les murs.




De moi, Tualenn ap Maëlweg-Kerdraon, Prinsez Eussa,
A toi, Son Altesse Zina de Montfort-Penthos, Prinsez Breizh,

Demat,
Moi, fatiguer mon entourage ? Je ne vois pas de quoi tu parles. Je ne parle de mon Prince qu'à Rufus, le garde. Lui, il me comprend beaucoup, parce qu'au fond, je suis sûre que lui aussi il en veut un. Faudra lui chercher la perle rare, à ce propos.
Un Prince Slave de Slavénie ? Tu n'as réussis à dégotter que ça ? Enfin, je te fais confiance, à toi. Mais ça me fait peur, parce qu'on m'a dit que les vrais Slaves de Slavénie ils ont beaucoup de poils, comme les ours, ou comme Lem aussi. T'imagines ? Je sais pas si ma rousse chevelure tiendra le coup face à un ours nordique de Slavénie, poilu à souhait.
Même en sachant que je suis rousse ? Et bien, oui, c'est un chance, c'est un don de Maman Nature. Tu crois qu'il aurait accepté si j'étais blonde, et garce ?
Paris, la capitale des barbares ? Quelle idée ! Tu pourras emmener ton cousin Monfort, l'armoire à glace ? Et moi, je peux emmener Rufus aussi. Après tout, la chasse est un loisir princier, non ?
Depuis que Môman a appris que tu as trouvé mon Prince, elle veut m'obliger à porter la ceinture de chasteté, pour protéger mon cachet de cire. Mais c'est pas juste, pourquoi tu n'en portes pas, toi ?

Ken emberr,
T.a.M-K.

P.S : T'es ma Prisez préférée !


Avec une faible douleur au poignet, et toute fière de sa lettre, la plus longue qu'elle n'a jamais écrite ; elle la plia et la mit sous pli, avant de la donner à Rufus pour qu'il se charge des l'envoyer au château Grand-Ducal, et de se gaver de douceurs sucrés dont seul le cuisiner d'Ouessant avait le secret.
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Dariusz
Réponse sournoise, comme il en était à présent coutume.
Empreintes de cynisme, d'arrogance, de langage fleuri et d'une beauté dans les majuscules.
Etrangement, cela faisait penser à une chanson que chantait un barde bourré dans les soirées mondaines en taverne (oui, ça existe!) Il s'appelait Karl Ogero. Un fin écrivain qui aime jouer du coeur des autres.

"J'ai son image
J'ai son message
Son coeur au bout de la plume
J'ai son visage
Et l'envie d'elle sans l'avoir touchée
Dois-je sauver?
Ou dois-je abandonner?"

Certainement là l'art de l'artificiel et du doux parfum qui embaume chacune des lettres manuscrites. Cela faisait même penser à une chanson du confrère de Karl, à savoir Renard Lus. Un roux lui aussi.
Mais soit, cessons de parler musique.
Revenons à l'instant où lecture de réponse se fait.
Le tour était joué, et gagné d'avance, visiblement. Seulement, se rendre à Paris en une semaine seulement était risqué, voir pénible. Le chemin étant parsemé d'embûches, long et poussiéreux.
Une nouvelle fois, il fallait prévoir connaître les souffrances d'un dur voyage à dos de cheval blanc.
A l'idée de cela, il soupira, mais il en était satisfait tout de même.

Il fallait une nouvelle fois faire fonctionner son imagination afin de peaufiner l'image d'un père aimant et d'un amant aimant. Comprenez une autre signification pour la deuxième formulation.




Sa Munificence Bretonne à la beauté du large océanique,
Considérables salutations empreintes d'une noblesse sans égale,

Vous usez de mots si poétiques que nous nous devons d'améliorer notre lecture à l'avenir afin d'en comprendre chaque signification des plus saugrenue.
Si Doué est Dieu et si Stranjour est étranger, alors soit, en ce cas nous prendrons plaisir à approfondir notre culture du Breton.
Seriez-vous disposée à nous offrir quelques cours de langue? Seul, nous en serions désemparé.

Quant au traducteur, n'ayez crainte. Nous avons en notre répertoire une personne, rousse et bretonne de surcroît, qui se fera un immense plaisir à venir en notre compagnie afin de nous expliquer vos coutumes et moeurs, nous traduire votre langage magnifique et surtout à nous faire connaître la vie d'une rousse. En effet, nous ne connaissons rien à la race flambée, c'est une découverte pour nous. Il nous faut donc l'oeil d'un expert en ce domaine.
Nous n'apprécierons guère être trompé sur la marchandise bien que nous eussions aucun doute en vos mots chaleureusement placés.
Simple formalité, dirons nous.

Nous en profiterons de même pour vérifier la véracité des menstrues afin de savoir avec précision si cette "pupille" est apte à octroyer à notre famille un héritier mâle et d'une beauté sans égale.
Et, profitons de cela, nous verrons si l'hymen délicat n'aura point été percé d'une quelconque manière peu honorifique.
Ce sont là les seules choses que nous vous manderons, afin d'avoir le coeur léger et de vous offrir la main de notre fils sans plus attendre.

Certainement aurions nous fait les mauvais choix quant à l'éducation de notre fils. Seulement, l'idée de le mettre au sein d'un établissement aristotélicien, tenu par quelques hauts gradés de la Sainte Eglise, nous a paru bonne. Si tant est que les membres du personnel n'y ait été françoys.
Sans doute avez vous donc un enfant pour parler de la sorte de notre façon d'éduquer notre enfant. Si tel est le cas, nous serions enclin à vous écouter nous offrir quelques conseils judicieusement donné.
Si tel n'est pas le cas, nous pourrions en parler vivement autour d'un verre, ou deux.
Sachez néanmoins qu'il s'en sera sauvé de lui même, ne supportant l'atmosphère pesante et idiote de l'éducation françoyse.
Mais là n'est point le sujet principal de notre entretient, passons.

Nous serons en la Capitale Miséreuse dès la fin de la semaine, sans vous faire attendre plus longuement encore. Nous aussi sommes dans l'urgence de vous voir, vous et surtout la petite.
Pour son bien ainsi que le notre, nous nous déplacerons sans notre fils afin que ces deux progénitures ne se rencontrent que le jour même du mariage, ainsi est coutume de faire, et nous y tenons.

En ce qui concerne votre 'surplus' de sucre et de dentelle nous sommes certain que vous êtes à croquer. Les deux framboises seront bienvenues.
Pour patienter et en guise de bonne fois, nous vous faisons parvenir un diamant, cette fois-ci, taillé. Prenez-en soin, il est gage de notre sincérité à l'égard de cette affaire.

Délicieusement et confituralement vôtre,
Dariusz de Wroclaw



Espérant que ce cadeau conviendrait parfaitement à la situation. Si tel n'était le cas, il pourrait servir à apaiser les quelques vices que l'on pourrait reprocher à Aymeric.
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Marzina
[Quelques jours plus tard, dans le carrosse royal, direction Paris avec la Mini-Rousse!]

Paris...
Une ville qui restait mystérieuse aux yeux de la princesse, qui sortait peu de sa douce Bretagne, préférant en faire le tour qu'aller visiter les pays barbares.
En faire le tour, et encore! Elle ne restait que sir l'Est du Royaume, Brest était bien loin, et sa patience était relativement limitée...
Elle soupira, jeta un regard au dehors. Le voyage lui avait semblé être une éternité avec la Mini-Rousse. Déjà qu'elle aimait pas les enfants, mais alors les bavardes...horiiiiiible! Et Tualenn semblait aimer raconter tout ce qui lui passait par la tête et même plus, ça allait de la couleur des fleurs sur le chemin jusqu'aux hypothèses des qualités du prince charmant. Et forcément, c'était toujours trèèèèèèèèès long, puisque le prince selon elle, les avait toutes...
Heureusement il faisait beau, la pluie la rendait toujours dépressive, comme si elle avait besoin d'une raison de plus en ce moment! La contrepartie à payer, c'était qu'il faisait chaud, on étouffait dans ce carrosse. La blonde étouffait donc, et avait une sacrée migraine.
Heureusement, elle avait prévu des munitions! Le chouchen était certes un peu chaud, mais c'était toujorus mieux que de supporter la gamine à jeun.
Les yeux noirs se posèrent d'ailleurs sur elle un instant, et la blonde remarqua:


"T'es bien la fille de ta mère toi!"

Une réflexion dont elle seule semblait connaître le sens.
Elle n'aimait pas Paris, donc. C'était françoy, et on a beau faire tous les efforts qu'on veut, on a beau être princesse pacifiste et ouverte d'esprit, quand on a vu de ses yeux d'enfants la mise à feu de Rohan et la lente agonie de ce qui devait devenir son petit frère ou sa petite soeur, on a du mal à apprécier les symboles français. Quand on a eu le coeur brisé par l'un de ses ressortissants aussi.
Les roues sautaient gaiement sur les pavés. Ca y est, on y était, la capitale du Royaume de France. Marzina regarda au dehors, et ce qu'elle y voyait ne ressemblait guère à son pays. Des enfants chapardeurs, des gitanes enjôleuses, des bourgeois aux riches vêtements, des lavandières qui hurlaient dans un patois qu'elle ne connaissait pas...Tout cela faisait un mélange assez étrange pour elle. Elle leva les yeux, observa les enseignes des boutiques. Des enseignes glauques, des colorées, des richement parées, des produits de luxe, des boulangeries, des marchands de tapis...Elle se promit d'essayer de rapporter à Blanche une boite de ces macarons dont elle raffolait tant, et qu'elle avait aval comme une morfale avec Marie, elle essaierait de se faire pardonner...
Elle attrapa sa bouteille, et se laissa lourdement retomber dans le fond de la banquette, en buvant une nouvelle gorgée. Elle avait bien pensé se désalcooliser à un moment, mais elle avait failli passer l'arme à gauche, donc elle avait renoncé. On verra ca plus tard! Quand Mini-Rousse ne sera plus là, déjà. Regard sur elle justement.


"Baisse un peu les manches de tes épaules Mini-Rousse, on croirait que t'as pas de seins là..."

Elle tente de réarranger les dites manches, et puis grimace devant l'évidence.

"J'ai rien dit. C'est pas ta faute va, ca viendra. Mais ca nous aide pas pour te ven... euh te marier!"

Elle sort quelques madeleines pour la gamine, elle avait prévu des provisions pour pas qu'elle meure de faim. Et puis l'avantage, c'est qu'avec la bouche pleine, elle parlait pas. Ou presque.
L'arrivée à l'hostel, enfin. C'était pas trop tôt! C'est l'inconvénient quand on veut se faire passer pour une dame respectable, on est obligée de mettre une robe avec bien trop de tissu, ca tient chaud. Le naturel ressort à l'arrivée:


"Gast, j'étouffe dans cette robe de nonne! Vivement qu'on entre, que je mette un décolleté!"

Elle s'éventait de la main, essayant d'avoir un peu d'air, ce qui n'était pas facile avec ce corsage. Elle avait mis une lourde robe de tissu vaporeux blanc chargée de dentelles, et avait relevé soigneusement ses boucles blondes en hauteur derrière sa tête, où elles débordaient de sous un charmant chapeau de paille rehaussé d'un ruban aussi noir que ses yeux. Une fois arrivée les deux pieds sur terre, elle tend la main à Mini-Rousse pour ne pas qu'elle se casse la figure, et surtout pour qu'elle n'abime pas sa robe. Nouveau regard sur la dite robe, nouvelle grimace.

"On mettra deux pommes dans ton décolleté."

Oui parce que, elle voulait bien y mettre du sien pour vendre la petit au polak, mais c'était pas gagné d'avance quand même! La petite avait pas encore passé la puberté, alors on partait avec un train de retard! Elle aurait beau battre des cils et lui faire des insinuations douteuses pour détourner son attention, ca serait pas du luxe de simuler une présence plus significative que deux noisettes dans ce décolleté!
Mais bon, au cas où, elle compenserait avec le sien. C'est déjà ca.
Entrée dans l'hostel. Il ne restait plus qu'à attendre l'arrivée du polak, en espérant ne pas étrangler la petite avant. La blonde trouvait qu'elle se débrouillait relativement bien sur ce terrain jusqu'à maintenant, elle ne lui avait pas encore crié dessus, et n'avait même pas tenté de l'empoisonner. Elle faisait des progrès relationnels avec les enfants, à n'en pas douter!
Après Chouquette, Bonbon et Palmier, la Mini Rousse survivait elle aussi!
Froncement des sourcils de la blonde. Elle faiblissait, c'était certain. Les enfants cherchaient à dominer le monde avec leur pseudo-naïveté, et elle se laissait avoir en ce moment. Ca ne durerait pas!

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«Qui ne s’est jamais laissé enchaîner; Ne saura jamais ce qu’est la liberté.»
Dariusz
[En route et retour au pays de la débauche...]

... Peut-être pourrions nous y goûter quelques mets locaux.
De première qualité, bien entendu. L'on parle d'un magnifique établissement au nom d'une fleur de couleur peu habituelle. Seulement, il y a le "travail", en premier lieu. L'amusement par la suite.

Le problème est qu'il fut malade quelques temps, allant jusqu'à être alité. Foutue maladie qui lui aurait donné l'interdiction de négocier lui même pour le bien de sa famille, de son nom. Il avait demandé à une amie d'aller voir la jeunette à sa place, elle devait d'ailleurs déjà se trouver en la Capitale.
Prit d'une irrésistible envie de faire les choses par lui même, il se décida à bouger, même malade.

Tout excité par cette rencontre d'une possible belle famille et surtout de l'idée de percevoir une Princesse, d'un petit pays soit mais Princesse tout de même.
D'un autre côté, il en était un peu fiévreux, angoissé, il fallait faire bonne impression, surtout suite à des missives baignées dans de l'onctueuse confiture.
L'on aurait pu percevoir là l'interaction des deux sentiments précités par l'aspect d'une chambrée que l'on croirait avoir été visité par quelques rapiats.
Seulement il s'agissait du Duc qui cherchait partout une tenue digne et présentable. Une vraie, une magnifique avec des dorures partout et des diamants, de l'or et pourquoi pas de l'argent. Que ça pète sous le regard des badauds, que ça aveugle tout ceux qui oseront le regarder d'un peu trop près. Oui, il fallait éblouir de par la richesse de la famille.

Il opta pour une chemise blanche de soie raffinée au collet bouffant. Par le dessus un gilet ocre flamboyant d'une richesse de manufacture magnifique.
Par le dessous de simples braies sombres ainsi que des bottes en raccord avec des ornements d'or.
Un mantel frappé du blason de la famille orna le tout affichant la pointe d'une épée rangée en fourreau d'ébène, d'or et de diamants.
Il hésita à surplomber son crâne d'une magnifique couronne d'orfèvres aguerri ou de porter un simple heaume supportant une légère couronne basique.
Il ne fallait peut-être ne point trop mettre au risque de paraître exubérant...
Il décida donc de garder la couronne, au cas où, dans un coffret qu'il placera en arrière du destrier.
Ce dernier qui attendant depuis bien... quelques heures, en dehors, sous le vent frais d'un printemps plutôt agréable.

Il était donc en retard. Un grognement quitta le fond de sa gorge.
Un coup aux flancs du blanc cheval et direction triple vitesse vers Paris.
Une flaque mal placée sur la route suffit à entacher les beaux atours. Insultes qui s'en allèrent dans toutes les directions. La nature se fit affubler de quelques qualifications douteuses. Des "Pestes!", "Enflure!", "Crevasse alambiquée", "Tête de pine d'huître!" et bien plus encore.
Il était trop tard pour se changer, et le jour et l'heure à laquelle il sera arrivé en lieu, il ne pourra pas vêtir d'autres affaires. Il n'avait d'ailleurs prit autre chose que quelques fripes d'aisance mais non présentables pour tel voyage.

Après longue "pestance", il arriva enfin à destination.
Un oubli. Une erreur fatale. Un "bug" dans le système. Il ne connaissait point l'adresse du lieu de rendez-vous. Ni même l'adresse de l'hostel particulier de cette Princesse.
Pardi, parjure et autres calembredaines. Il était difficile ces quelques derniers jours.
La ville est grande, géante, gargantuesque. Où donc chercher?
Quartiers riches, bien évidemment...
D'ailleurs, il s'en amusa de se promener en ces lieux. Il tenait le haut du pavé, étant Duc, les autres gens devaient s'écarter face à lui, descendre du trottoir afin de toucher un sol plus sale. La seule gêne étant de croiser un autre Duc. Etant étranger, c'était à lui de placer pied dans la boue.
Enfin il fallait continuer à marcher pour trouver les intéressés. Ils devaient être par là.
Quelque part dans le coin.

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Marzina
Le problème, quand on ne s’encombre pas de sa nourrice durant le voyage…c’est qu’elle n’est pas là.

« Mais vous ne savez pas démêler des boucles, vous allez m’arracher la peau du crâne ! Aïe aïe aïe stupide créature maladroite et bonne à rien ! »

Regard noir vers la créature en question qui se hâte de fuir la pièce. Mauvaise humeur de la blonde. Une journée qui commence plutôt mal en somme. Une autre femme de chambre vient à la rescousse pour démêler la tignasse rebelle, et s’y prend avec des gestes précautionneux, n’ayant pas envie de déchainer la fureur de la bretonne sur elle. Trop tard, la princesse est de mauvais poil, et ca s’affiche sur son visage en une moue boudeuse. Pour la dérider un peu, une autre femme vient lui apporter son coffret à bijoux, qu’elle ouvre devant elle. Le nouveau péché mignon de la blonde, elle avait toujours aimé ce qui brille, mais récemment sa passion pour les bijoux avait dépassé celle pour les sucreries pour venir se placer au même niveau que celle pour le chouchen. Ainsi donc les yeux se posent sur les bijoux, et le sourire renaît presque immédiatement tandis que la blonde pioche d’un air décidé dans la boîte. Il existe de ces femmes qu’il n’est pas difficile de distraire…tant que vous en avez les moyens financiers.
Elle sort donc du coffret le diamant taillé du polak qu’elle a fait monter en pendentif d’une façon très simple et sobre, mettant en valeur la pureté de la pierre. Elle noue le fin ruban noir autour de sa nuque, et la gemme vint reposer amoureusement dans l’écrin de chair qui l’attend un peu plus bas.
Vous vous demandez comment elle a accueilli ce cadeau ?


Flashback spécial sur l’arrivée de la lettre du polak

« Vérifier ses menstrues ? Palper son hymen ? Mais il rêve le polak ! C’ui qui touche à Mini-Rousse, j’le bouffe !
- Il y avait également un paquet avec la missive…
- Montrez-moi ca vous ! »

Petit instant de silence solennel pendant que la blonde ouvre précautionneusement le paquet et en sort la pierre taillée. Sourire vénal s’assortissant parfaitement à la couleur de ses cheveux et à la richesse de sa tenue. Et tandis que la princesse observe le joyau avec une certaine curiosité mêlée d’excitation, Ninnog fait remarquer :

]« C’est qu’il est plus très loin du rêve, le bougre ! »

Retour au moment présent
Elle suspend donc à sa nuque le présent, qui habille un décolleté loin d’être sage en ce jour…Robe de couleur azur, les boucles relevées en hauteur, elle enfile une paire de bas de fine laine blanche.

« Doué ce que ca chauffe là-dessous ! Mais bon, faut savoir préparer les négociations à l’avance… »

La voici donc toute poudrée et parfumée, alors qu’elle rajoute les dernières touches à tout cela : une paire de boucles d’oreilles de pierres précieuses, et sa couronne de princesse, ne négligeons aucun détail !

« Qu’on m’apporte ma cravache, je suis prête pour les négociations ! »

Cravache en main, voilà la blonde qui se dirige vers la chambre de Tualenn. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la cravache ne lui était certes pas destinée. Elle passe la tête et la cravache dans l’entrebâillement de la porte, et demande :

« Bon, comment se déroule l’opération « Syl & Conn vallée » ? »

Bien sûr, vous aurez compris que les deux servantes s’occupant de la rousse s’appelaient Sylvaine et Connie ! Et elles avaient une mission tout à fait spéciale pour l’occasion…Marzina entre dans la pièce, fait quelques pas vers Tualenn, et lui palpe un sein :

« Magnifique ! On dirait des vrais ! Qu’est-ce que vous avez mis pour faire le rembourrage ? »
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«Qui ne s’est jamais laissé enchaîner; Ne saura jamais ce qu’est la liberté.»
Scath_la_grande
[Bourgogne]


La nuit s’était affalée sur le monastère comme une masse. Une brume légère accueillit la silhouette qui s’en échappait, furtive. Une ombre toute encapée de noir, dont une main liliale en ressortit pour rabattre prestement le capuchon sur sa chevelure de feu et accessoirement sur son museau pointu.
Il ne manquerait plus qu’on la croise ici. Dieu qu’elle détestait ces lieux tenus par des calotins, et dire qu’elle évitait c’t’endroit comme la guigne, il avait fallu que l’polak tombe malade et la fasse mander à son chevet.
La poisse !


Foutredieu !

Laissa écouler l’animal de ses purpurines une fois éloignée de quelques pas du lieu consacré où régnaient de sacrés cons.
Ce qui l’a faisait râler ? C’était qu’au lieu d’aller épancher sa soif par quelques carminés liquoreux et fruités, elle allait devoir se fouler le poignet à quelques missives.

La Taverne rejointe, les vélins filèrent aussi prestement que la belette s’éthylisait gardant le meilleur pour la fin.



Citation:
De moi, Scáthach La Grande, dicte Belette

A vous, blablabla Marzina de Montfort-Penthièvre, Prinsez Breizh


Demat,

N’étant pas sujette au phrasé alambiqué je vais aller droit au fait.
Je suis mandatée par sa grasce le Duc Dariusz de Wroclaw, Baron de Plok afin de négocier les accords pour le mariage du jeune Aymeric, son seul et unique héritier. J’espère que vous serez à même de pardonner son absence, le Duc est alité et très souffrant, c’est donc en son nom que j’œuvrerais pour ses intérêts.
Soyez assurée de ma diligence à arriver à la Capitale, afin de m’acquitter de la tâche qui m’incombe.

Teigneusement.

Kaerell



Pli envoyé. Et verres délestés.


[Paris c’est moche et ça pue…]


Laissant Ciguë au bon soin de son Gasclin, la rousse avait revêtu une mise sobre, et de bonne qualité. Du carmin en soie pour l’habiller dans une houppelande largement ouverte sur le devant, lui permettant de mettre des braies sombres et ainsi s’octroyer une posture des plus optimales pour monter un équidé, loué pour l’occasion.
Sa chevelure rousse, crin si indocile à l’accoutumée, était domptée en un chignon sévère qui lui accentuait son air hautain la distinguant de la plèbe.
La silhouette et l’ardente rousseur de son faîte recouverte d’une cape sombre et plutôt grossière, lui assurait une certaine tranquillité lorsque le cheval louvoyait dans les rues étroite de la capitale.

Paris est une ville au danger latent, et la Belette était bien au courant de ceci. Les cuisses raffermies, pressaient le flan de la monture, une senestre bien arrimée à la longe et à la selle tandis que la dextre était posée sur le pommeau de son arme. Les fauves, auscultaient le bas, d’où quelques mains pernicieuses venaient quémander de la menue monnaie, ou effleuraient furtivement sa personne de manière que la rousse jugeait outrageuse.

Au détour d’une ruelle, alors que la rouquine tirait sur la longe pour faire tourner la bestiole équine dessous, elle se trouva nez à nez ou plutôt, naseau à naseau car il était bien question des chevaux, avec une vieille connaissance.
Les fauves pointèrent vers le bas, direction le cavalier à pied.



Wroclaw !!! Instant d’hésitation entre le sourire pincé et l’insulte gratinée, finalement elle opta pour un plissement de moue contrariée. Qu’est-ce que vous foutez là ! Vous n’étiez pas censé être à moitié mort sur une paillasse moisie d'un monastère ? ...'fin bref...


Son regard happa le polak d’un coup. La langue vint frapper son palais dans un bruit sec dénotant l’agacement qui agitait la donzelle.


On vous a jeté à terre ? Fringué comme ça, ça ne m'étonne pas ! Z’allez vous dégueulasser à vous amuser à jouer à la gueusaille ainsi... Haussement de sourcil. Si jamais vous n’êtes pas dans la bonne direction pour rendre visite à la Breizhadez. C’est bien là où vous allez ? ...Ou vous vous rendez dans un lupanar... peut-être que ce n'est pas si différent d'ailleurs...


Enfin, elle se fendit d’un sourire, un brin amusée, mais dépourvu de toute amabilité, fallait pas pousser la vioc dans les orties non plus. D’un mouvement concis du menton, elle désigna une direction autre que celle où l’duc se rendait.


C’est par là bas… hin hin, quand on va à quelque part, on se renseigne un peu… Là j’devais aller voir quelqu'un... Matalena Ladivèz. Vous connaissez ? Elle devait m'accompagner à ce rendez-vous...


Flottement…


Je vais vous conduire jusqu’à l’Hostel particulier où s’est posée la Pincez Breizh, sinon m’est avis que vous vous ferez égorger par le premier maraud venu… surtout dans votre état de faiblesse. Réservez vos efforts pour les nuits et ses draps.


Elle détourna prestement son regard du polak dans un soupir dédaigneux et dirigea sa monture dans une venelle sans en attendre la moindre réponse ou assentissement de sa part...
Sans se retourner et montant un peu la voix pour que le Wroclaw l'entende...



De là bas j'enverrai un messager pour prévenir Ladivèz et savoir si vous jugez son concours bienvenu ou pas...
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"Ce n'est pas de ma faute si je suis si parfaite ! C'est Deos qui m'a faite ainsi !"
Dariusz
[Avec de l'audace, on peut tout entreprendre, on ne peut pas tout faire.]

Le destrier. Animal de grande noblesse. Considéré comme faisant parti intégrante de l'espèce humaine. D'une telle grandeur, d'une telle finesse, l'on ose dire qu'il a des jambes et non des pattes, qu'il a une bouche et non une gueule.
D'une intelligence redoutable, il saura se montrer doux, fier, reconnaissant envers son maître, mais gardera toujours une arrière-pensée que l'on peut toujours, en tant que maître, reconnaître.
Même s'il est grandement possible de les dresser, il y a toujours un moment où, pour eux, l'herbe se trouve plus fraîche de l'autre côté. Malgré une certaine fidélité, l'estomac parle sans raison aucune, laissant la monarchie tomber en désuétude sur chemin boueux.
C'était le cas dans la situation présente.
Le Duc marchait sur le haut du pavé dans toute sa splendeur, tenant les rênes pour maintenant l'étalon sur le bas chemin. Mais ayant croisé un noble de plus grande envergure, il aura fallu prendre pied à la réalité, au même titre que l'animal.
Et au moment même où le pas allait retrouver la souplesse d'un trottoir propre, l'équidé s'en alla prendre sa place, promptement, offrant aux yeux de tous toute la débilité de la situation.
Certes, un coup au flanc aurait suffit à tenir à nouveau son rôle. Cependant, l'interruption causée par une vive voix quelque peu étrange en tel lieu, n'aura fait que retarder l'inévitable.

Regard vitreux et point très éveillé vint se poser sur l'inconnue pourtant connue.
La ville est grande et pourtant le monde est petit. Au détour d'une ruelle, il fallait qu'elle se trouva là, la belette, fière sur un animal mieux éduqué, certainement.
Elle parlait, comme à son habitude, d'un façon surprenante, peu ancrées de quelques bonnes manières compte tenu de la personne qui se trouvait devant elle.
Même si cela est toujours dérangeant, il s'en était fait une raison. On ne peut point tous être éduqué dans un bas de soie, et même dans ce cas là l'on pouvait être une vulgaire m'erde dans un bas de soie.
Evitons de tiquer sur le langage peu chaste, sourions, respirons.
Quinte de toux.
Giclées de glaires jonglant dans l'air du temps.
Poumons excentriques en dehors.
Il prit un mouchoir afin d'essuyer cette instant de peu de grâce, puis, poursuivit son écoute de la Belette.

L'idée de se rendre au Lupanar aurait été séduisante, si seulement la ville n'en était point un à elle seule. Peut-être y aurait-il des coins plus approprié pour un jeune-vieux riche. Peut-être même pourrait elle l'y amener plus tard. Mais ce n'était aucunement la raison de sa venue ici-lieu, donc c'est à éviter. Surtout lorsque l'on tient à marier son fils et faire, du coup, bonne impression.
On ne vend rien, ou pas grand chose, lorsque l'on se trouve à l'intérieur d'une ribaude.

Du coup, là, à ce moment, impression d'être un vulgaire gueux en plus d'un esprit mal éclairé et fagoté comme un diamant brut mais si peu classieux.
Râlement intérieur. Crispations extérieures.
Comme si, lui, allait se faire couper en rondelles par un quelconque badaud. Il a une force extrême, puissante, celle d'un homme des plus viril!
Re-quinte de toux.
Giclées de sang.
Rien de bien grave, en somme. Une toux venue d'un simple rhume n'a rien pour tuer un homme.
Il tira sur la laisse de son cheval-chien, grimpa sur son dos et se mit en direction de La Grande.
Il n'avait, jusqu'alors, point eu le temps d'en placer une, mais cela n'allait pas tarder à arriver.


-Dîtes. Je vous remercie d'être présente, d'avoir répondu à ma demande.
Malgré ma venue, je tiens à ce que vous fassiez ce pourquoi vous êtes là, avec vôtre... Lady Viez. Une noble Angloyse? Certainement.
Enfin, vous saurez certainement trouver les mots et les façons les plus justes pour pouvoir négocier sur la valeur de l'enfante. Ce que je ne puis faire sans manquer aux bonnes manières.


Léger sourire forcé.
Maintiens du ventre par une main frêle.
Visage blême.
Il avait besoin d'une force. Il la voyait devant ses yeux.


-Allons, en route. Ne perdons point plus de temps avec cette affaire pressante.
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Scath_la_grande
Un dernier coup d’œil derrière elle, les fauves s’assurant de la présence du Duc, avant de frayer droit devant. L’équidé fendant la foule de piétaille à son passage, s’engouffre dans les venelles, dédale étroit d’enchevêtrement de gens et d’immondices.
Bienvenue en enfer…
Belette, polak aux basques, avance sans se laisser chagriner par les mains suppliantes des mendigots, leur adressant un regard morgue dépourvu d’once de charité.

Entre les deux cavaliers, un gouffre de dissemblances...
Elle, impérieuse et éclatante dans sa jeunesse si insolente, rien ne lui résiste, elle en est consciente, en use et abuse aussi. Le verbe haut et irrévérencieux la caractérise, sa rousseur érigée en couronne tranche nette avec l’obscure tignasse du slave.
Lui, une allure de dandy étranger qui lui noue un certain charme à sa personne, cinq paires d’années à rajouter en plus au compteur du polonais, et des titres qui pourraient faire exiger d’elle une déférence légitime mais qu’il ne peut obtenir auprès de la bestiole rousse, rétive à toute forme de hiérarchie. Le récent enclin du Duc pour une faiblesse des poumons, lui a arraché un peu de sa superbe, et révèle en lui une silhouette et une gueule hâve

Une décennie sépare leur première rencontre à ce jour, les années passant paisiblement, chacun à vaquer à son existence, dans l’ignorance de l’un comme de l’autre…
Dix ans, depuis que le Wroclaw, jeune noble ambitieux, a laissé sauve une gamine aux jambes maigrelettes qui s’apprêtait à le marauder avec ses comparses.
Elle a vu, elle s’est tue mais elle sait… et cèle encore ce secret.
Discrète Belette ? Surtout quand c’est pour se sauver l’artiche…
C’est qu’elle tient à son cuir, l’animale.

Au détour d’une venelle, comme suivant un ordre secret connu d’elle seule, Scath stoppe la monture et met pied à terre.

Pour seule et unique indication, un geste bref du menton à l’adresse d’une majestueuse façade sis plus loin.
Puis la rousse disparaît dans une venelle un instant pour réapparaître plus tard…


Ça y est j’ai envoyé un mioche chercher Matalena. Elle ne devrait pas trop tarder je pense.

Avec la promesse faite de quelques denrées telles que du pain et des fruits, la rousse s’est assuré la diligence de prestation d’un morveux bien pouilleux. Pour sûr que l’gosse traînerait la Sombre par les cheveux si elle lambine trop sur le chemin…
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"Ce n'est pas de ma faute si je suis si parfaite ! C'est Deos qui m'a faite ainsi !"
Marzina
La Mini-Rousse prenait son temps pour se préparer, et la blonde s’ennuyait royalement. Elle était donc partie attendre dans le salon. C’est dans le couloir qui y menait qu’elle rencontra l’un de ses valets qui lui remis une étrange missive. Elle observa d’abord le parchemin avec une moue dédaigneuse.

« Pas de sceau ? Un ou une que la hérauderie aime pas tout comme moi, ou la gueusaille ? »

Oui, parce qu’on peut être princesse et ne pas avoir de sceau, aussi incroyable que ca puisse paraitre. Un jour elle emprunterait celui en forme de cochon-tirelire de Marie, pour la blague, même si elle était certaine que les services secrets de la hérauderie finiraient par le découvrir et lui tomber dessus…Enfin, elle au moins, elle faisait ca bien, elle ficelait le tout avec un ruban de soie, histoire de se distinguer de la gueusaille. Elle déplie le document, lit l’entête.



De moi, Scáthach La Grande, dicte Belette
A vous, blablabla Marzina de Montfort-Penthièvre, Prinsez Breizh


Ah bah même que ouais, c’est confirmé, c’est la gueusaille ! Généralement, la gueusaille l’insulte, lui pose des questions étranges, l’invite aux mariages…Mais rarement lui écrit pour une raison valable. Par contre, ca ne connait pas les conventions, mauvais point, la blonde fait fi des conventions, mais seulement après avoir fini la bouteille de chouchen, avant, ca ne se fait pas, ca fait mauvais genre. Mauvais point donc.



Demat,


Petit arrêt sur image des yeux noirs, la chose est suffisamment rare pour être remarquée…Elle est en plein cœur du pays françois, parmi la barbarie la plus barbare, et ca cause correct…Voilà qui l’intrigue, la blonde…

Elle lit donc la suite de la missive avec une impression assez mitigée par l’introduction. Froncement de sourcil quand elle lit que le polak mandate. Non mais, est-ce qu’elle a mandaté elle ?! Non ! Sa princière personne se déplace…en personne donc, et attend que le stranjour se décide à arriver, dans une pièce où il fait décidément bien trop chaud.

Les yeux noirs louchent sur la table des négociations déjà prête, avec la bouteille de chouchen par-dessus. Hésitation d’à peine un quart de seconde, et la voilà à coté de la table, débouchant la bouteille comme une véritable bretonne qu’elle est, avant de s’en boire une bonne rasade. Ca, c’est fait. Reprise de la lecture donc.
Etre à même de pardonner ? Non, elle ne pardonne pas, surtout aux femmes en fait. Les hommes eux doivent se faire pardonner, notez la nuance. Elle hèle un valet, et lui dit de sa voix railleuse fort désagréable.


« Ramène moi donc une autre bouteille de chouchen, les négociations sont annulées. »

Oui, vous avez bien entendu, A-nnu-lées. Parce que Marzina aime commencer des négociations avec l’avantage, et avec une femme en face, elles commençaient à égalité. Et puis les femmes, Marzina ne les supporte pas. Sauf Marie. C’est tout comme les gamins. Sauf Mini-Rousse, Chouquette, Bonbon et Palmier. Y’a toujours une exception qui confirme la règle…
Elle tourne en rond, la bouteille à la main, dont le niveau de liquide baisse à vue d’œil.


« Souffrant, tu parles, il s’est défilé l’enflure ! Je parie qu’en fait, il avait même pas de gamin, c’est un gros dégueulasse qui voulait épouser une petite jeunette, un obsédé… »

Jette un regard au valet que la conversation de Marzina avec elle-même semblait intéresser un peu trop.

« Tu répètes rien à la Mini-Rousse toi, sinon je te ramène en Bretagne avec moi, et tu sais combien tu supporterais pas la vie en Bretagne loin de l’odeur de fange de Paris, n’est-ce pas ? »

Le valet ne pige pas un traitre mot, mais il acquiesce, on lui a bien dit de toujours acquiescer quand la blonde est de mauvais poil et qu’elle commence à picoler, alors c’est ce qu’il fait. Elle fait signe de l’index au garde près de la porte de s’approcher. L’homme se demande ce que la folle blonde peut bien lui vouloir, et s’approche. Elle attend qu’il soit tout près pour défouler ses nerfs sur lui.

« Tu bouges tes fesses et tu annonces à Mini-Rousse que les négociations sont terminées, je négocie pas avec la femelle gueusaille françoyse. Ah, et si la dite gueusaille françoyse se présente à la porte, tu refuses de la laisser entrer, et tu lui fous un balai et un seau dans les mains, on va rire…De toute facon, je suis là pour personne, et surtout pas pour Mini-Rousse si elle veut pleurnicher. Mais si elle veut faire les magasins…vous pouvez lui dire où je suis. »

Une fois cela dit, la blonde empoigne fermement sa bouteille de chouchen, et va s’allonger sous la fenêtre sur la causeuse.

« ET RAMENEZ MOI DES MADELEINES, GAST ! »
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«Qui ne s’est jamais laissé enchaîner; Ne saura jamais ce qu’est la liberté.»
Tualenn
[Dans le carrosse princier, avec la Princesse... un princier moment !]

La mini-rousse regarda au dehors du carrosse royal -la classe, hein ?- pour observer les gueux barbares qui peuplaient les rues de la capitale des françois. Leur regard, à eux, étaient rivés sur le véhicule breton. Tualenn était tentée de leur faire un signe de salut, pour rendre l'instant encore plus noble, mais elle s'en priva, afin de ne pas finir dans l'assiette de la Princesse le soir venu. Alors, elle discutait, et discutait, jusqu'à en avoir la gorge sèche. La princesse n'avait pas un hochement de tête naturel à la fin des exclamations de la rousse, et regardait nerveusement dans le vide. Lorsqu'enfin la Kerdraon se tut, un sourire benoît s'étira sur les lèvres de la blonde Montfort-Penthos.

"Baisse un peu les manches de tes épaules Mini-Rousse, on croirait que t'as pas de seins là..."

Tualenn, les joues rougies par la chaleur étouffante à l'intérieur du carrosse, écouta la Princesse. Vexée au premier abord, la rousse dégaina une grimace , voutant ses lèvres, et regarda ses bottes de couleur crème, simples et sans atouts. C'est pour cela que la rousse en était fanatique, avaient-elles besoin, elles, d'avoir quelques ornements plus sublimes pour avoir été vendues ?

"J'ai rien dit. C'est pas ta faute va, ca viendra. Mais ca nous aide pas pour te ven... euh te marier!"

Elle saisit ensuite une madeleine, sa pâtisserie préférée, et la porta à ses lèvres. Elle réfléchit ensuite à ce que vient de dire Marzina, et acquiesça d'un léger hochement de tête. Après tout, si la Princesse le dit, c'est que c'est vrai. Enfin, après quelques heures passées dans une fournaise à l'allure princière, la blonde et sa protégée arrivèrent l'hostel des négociations, main dans la main.

"On mettra deux pommes dans ton décolleté."

Des pommes ? On sait tous que les pommes, c'est pas pratique, et ça tombe. L'indiscrétion assurée. Non, il faudra trouver autre chose, quelque chose de plus subtil et réaliste.

[Dans la chambre parisienne de la Mini-Rousse]


Et on la peinturlure, coiffe, habille, secoue, parfume, l'ajuste, drape, décore, ficelle et...rembourre. La Prinsez arriva dans la chambre de Tualenn, cravache à la main, d'où le regard interdit de la Kerdraon, qui se demande encore ce qu'elle a pu bien faire. Mais, "Marzina martyrise Tualenn", c'est intraduisible en breton, pour dire. Là voilà donc accoutrée d'une robe longue de couleur crème, comme ses bottes dont elle ne s'est pas séparé ; peaufinée d'une bordure de dentelle blanche, et d'un chapeau de style parisien, porté habituellement par les grandes Dames lors des grandes réceptions. A son cou, un collier représentant une hermine, pour rajouter une couche bretonne à la chose.

« Magnifique ! On dirait des vrais ! Qu’est-ce que vous avez mis pour faire le rembourrage ? »
_ J'sais pas, c'est Syl & Con, ça ressemble à de la laine, mais c'est plus ferme.

Prête ? Non, elle ne l'était pas. Elle avait encore besoin d'un peu de temps pour peaufiner quelques détails d’ordres capitaux. Elle demanda aux servantes d'aller lui chercher des madeleines, pendant que la Princesse s'en alla attendre dans le salon. Après quelques instants de préparation, Tualenn se brossa les cheveux pour éliminer les boucles qui pendaient sur ses épaules. Vous avez déjà vu une Princesse avec les cheveux bouclés dans les contes, vous ?
Et là, c'est le drame.
Un valet maladroit arrive lui annoncer que les négociations sont annulées. Alors elle s'était préparé pour rien? Elle suffoquait entre un corset et une robe pour rien ? Elle était rembourrée pour rien ?


_ Je veux mes madeleines !
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