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[RP] A la croisée des dogmes

Ellya
De nombreux endroits ne sont pas à visiter la nuit. Oui, ces endroits dont on parle aux gamins autant pour attiser leur curiosité que pour faire grandir leur crainte. Ils sont hors de vue des villages et des passages les plus empruntés. Un cours d'eau au bruit inquiétant les traverse. Le vent y met mal à l'aise et vous glace le dos. Le moindre bruit est signe de danger. Toute ombre devient un ennemi mortel. Votre cœur y bat à un rythme irrégulier et votre esprit imagine des scenarii les plus insensés qui soient.

Un lieu comme celui-ci, on n'y vient pas seul. Non, non. Un homme costaud, féru à la bataille peut s'y faire trancher la gorge comme s'il était une fillette de dix ans. Une femme? Elle s'y fait torturer, frapper, violer comme une poupée de chiffon. Les enfants y disparaissent pour finir dans des bordels ou pire encore.

Mais c'était pourtant là qu'avait lieu leur rendez-vous, à ce croisement où s'élevait un chêne d'une hauteur considérable. Elle devait s'y rendre quand le soleil se couchait. Et elle y était.


Il va venir. Il va venir. Il va venir. Il va...


Il fallait ce qu'il fallait pour partir à l'improviste de la demeure conjugal et ne pas se faire repérer. Et profitant d'une soi-disant cousine qui séjournait à Bordeaux, la nonnette s'était éclipsée, non sans se repentir tout le long du chemin. Mais elle voulait savoir. Elle devait savoir. S'était-elle fourvoyée dans sa foi depuis le début? Était-ce la cause de tous ces malheurs?

Une autre question, plus discrète, séjournait dans sa candide poitrine. Qui était ce singulier individu qu'elle n'avait qu'entraperçu?

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Sancte
A l'heure où Iohannes se faisait discret sur les chemins de Guyenne, honorer un rendez-vous avec une charmante papiste en proie au doute relevait de la croix et de la bannière. Lesquelles il ne transportait pas lorsque sa procession se présenta à l'endroit convenu. Affermi dans ses étriers, il se trouvait affublé d'un accoutrement militaire des plus banals lui permettant de se fondre aisément dans la masse grouillante de la vermine et des noctambules auprès de qui sa réputation n'était plus à faire. Juste derrière lui, chevauchait une demoiselle élégante, dont la mine renfermée et altière trahissait à la fois sa haute naissance et sa parfaite méconnaissance de l'agitation crépusculaire. Il lui avait promis durant son séjour en Guyenne de lui donner un aperçu de son Duché, des paysages qui le composent, des gens qui l'habitent, et des questions qui le tenaillent. Cette entrevue illustrerait sans doute parfaitement les tiraillements dont cette Province était travaillée.

Je suis là.

Clama-t-il d'une voix rogue en tirant sèchement sur la bride de son coursier. Sous l'impulsion de sa monture, le chevalier réformé se déporta en travers de la route, présentant son flanc à la jeune religieuse, sous les hennissements stridents de la bête.

Rien ne gâte plus vite le teint des femmes que la vie des champs, le soleil, et le grand air. Je devine à votre pâleur que vous n'êtes pas une habituée de ce genre d'escapades susceptibles de nuire aussi bien à la pureté de votre mine diaphane qu'à votre réputation. Que me vaut donc l'honneur ?
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"Aux hommes la droiture et le devoir, et à Dieu seul la gloire !"
S.I. - Chevalier Errant de la Réforme Aristotélicienne.
Ellya
A son arrivée, elle sursauta, prête à crier qu'elle n'avait rien sur elle mais qu'elle pouvait faire venir une somme d'argent conséquente si on la laissait en vie et plein d'autres propos farfelus... Mais c'était Lui. Le clair regard de la jeune nonne ne quitta pas un seul instant le visage du cavalier. Cela ne l'empêcha pourtant pas de reculer, autant par crainte que par respect.

Elle fut toutefois un brin déçue. L'homme à la verve si percutante ressemblait aux soûlards que l'on retrouvait dans les tavernes et qui ne parlaient qu'avec la lame de leur épée. Sans doute s'était-elle imaginée un gentilhomme bien vêtu et aux manières respectables.

Cependant, ces chagrines pensées furent vite balayées quand il reprit la parole et elle ne manqua évidemment pas de rougir à ses propos.


Messer Iohannes...

Sa voix était légèrement cassée et mit quelques secondes avant de retrouver son timbre cristallin habituel.

Je vous suis extrêmement reconnaissante d'avoir fait le déplacement.

Que dire à un symbole de liberté? Il était bien rare pour elle de chercher ses mots et pourtant... Ce n'est qu'à cet instant qu'elle réalisa que le réformé était accompagné. Et plutôt bien, d'ailleurs.

Veuillez me pardonner cette audace mais je compte sur votre discrétion... et sur celle de votre amie en ce qui concerne ce rendez-vous. Je ne devrais pas être là.

Cette dernière phrase n'était en rien une révélation. Elle le savait et savait tout autant qu'il le savait. Mais cela ce devait d'être dit par précaution autant que pour prouver qu'elle savait ce qu'elle faisait.

Il faut que je sache. Il faut que je retrouve le droit chemin. Il en va de ma vie, vous comprenez? Il en va de ma vie...
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Alenyah
Des heures de chevauchée, quelques arrêts plutôt brefs ... juste le temps de détendre un peu son dos en compote et de troquer finalement sa robe chic contre des braies de choc. Personne ne dira d'elle qu'elle renie ses origines ni qu'elle est incapable d'assumer ses choix... et pour preuve, même en braies elle garde le port de tête droit, comme on lui a appris. Quant à ses choix ... suite aux récents événements survenus en Toulouse, un besoin croissant de prendre l'air et d'aller voir ailleurs ce qui s'y passe l'a envahie jusqu'à ce qu'elle se décide finalement à quitter le comté et à expérimenter d'autres voies. C'est que le jeu en vaut la chandelle et qu'elle a rarement eu l'occasion - pour ne pas dire jamais - de vivre pareille expérience. C'est que le guide en question n'est pas n'importe qui non plus ... et cela donne sans doute une saveur particulière à l'expérience.

En terme de saveurs, il faut dire qu'elle a été habituée à autre chose et en ce moment, elle commence même à pester silencieusement. Tenir sur droite sur une monture est une chose. Arriver à un endroit de rendez-vous, ça aussi c'est dans ses cordes. Mais suivre un homme, aussi expérimenté soit-il du ... "monde " dans lequel il la fait évoluer en ce moment, éviter les branches basses qui se fichent dans votre chignon et vous font ressembler de plus en plus à une femme du peuple, et, par dessus le marché, prendre garde à tous ces gens qu'elle n'a pas du tout l'habitude de cotoyer .... brrrr !!! Ca c'est vraiment autre chose !
Toujours est-il qu'en cet instant tout son corps demande grâce et elle s'apprête d'ailleurs à exprimer ce besoin à voix haute, hésitant encore sur la manière à adopter. Et bizarrement la pause s'impose à eux, sous les traits assez inattendus d'une jeune religieuse.

Quelques propos sont échangés, qui ont pour effet de titiller la curiosité de la brune. D'un seul coup la voilà réveillée, les sens en alerte, oubliant douleurs et frustrations et tentant de comprendre ce qui se passe sous ses yeux et ce que fait cette jeune femme dans cette tenue au milieu de nulle part et bien après l'heure des vêpres...
Bref hochement de tête en réponse aux demandes de l'inconnue et la voilà qui descend de sa monture, ravie de pouvoir soulager enfin ses fesses douloureuses et de faire quelques pas.... pas trop loin quand même histoire d'entendre ce qui va se dire ...

Sancte
A une certaine époque, Iohannes pensait cette jeune oblate affiliée au Duc Riwenn capable de le mener en bateau pour le traîner dans on ne sait quel piège tortueux commandité en sous-main par les habituelles buses du Clergé de Guyenne. Pour parer à cette menace, le réformé s'était fait accompagner d'une personnalité de marque dont il tint volontairement la qualité secrète, et que l'on ne saurait faire disparaître sans générer d'embarrassantes complications. Mais en voyant à qui il avait réellement à faire, tous ses soupçons s'évanouirent sur le champ et ses manières abruptes issues de son haut degré de vigilance, se firent soudainement moins tranchées. D'un geste assez souple pour sa physionomie condensée et trapue, il descendit de cheval, et s'approcha de la religieuse, si près qu'il franchit les limites d'intimité qu'exige la politesse la plus élémentaire. Son faciès balafré de prédateur à quelques centimètres du sien, il percevait sur sa peau le soufflé glacé de son malaise quand ses pupilles sombres gravaient dans sa mémoire la marque de ses traits juvéniles qui se détachaient de l'obscurité pour qu'il n'oublie jamais ce visage.

Si ces rencontres à hauts risques étaient nouvelles pour elles, elles ne l'étaient plus pour lui. Finissant par se détacher de la religieuse à qui il ne lâcha pas un mot, il émit un léger grognement en lui faisant signe de la tête de leur emboîter le pas, veillant à ce que toutes les torches demeurent éteintes et la forçant ainsi à les suivre de près. Après une marche de quelques lieues dans le noir ô combien éprouvante pour les nerfs dans ce silence mortuaire, il les fit déboucher sur une clairière qui semblait déjà avoir abrité un campement, et qui était même prêt à en recevoir un autre. Le leur en l'occurrence. Après avoir allumé le traditionnel feu autour duquel ils prirent place comme s'ils allaient s'échanger des historiettes débiles entre deux chansons légères, Iohannes délaça le col de son pourpoint qui l'étouffait en cette chaleur pré-estivale, et laissa sa main venir à la rencontre de la poitrine glabre qui s'offrait nue sous un tricot à la propreté douteuse.

Puis, quoiqu'il adorait s'entendre parler, il invita Ellya à développer plus avant l'état de ses doutes et de ses craintes, en lui assurant au travers d'un regard confiant qu'elle n'avait rien à redouter de la demoiselle qui l'accompagnait et qu'il répondait de sa personne comme de lui-même. Cette balade dans le noir lui ayant de surcroît conféré la certitude qu'ils n'avaient pas été suivis, ils pourraient dès lors dialoguer librement, sous le seul jugement du Seigneur ...

... et de toutes les bestioles à la con qui peuplent une forêt la nuit.

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"Aux hommes la droiture et le devoir, et à Dieu seul la gloire !"
S.I. - Chevalier Errant de la Réforme Aristotélicienne.
--Hulotte
Ellya
Tant bien que mal, elle les avait suivis. Auparavant ravie qu'il se soit écarté d'elle, étant alors au comble de la gêne, la nonnette en venait pourtant à regretter cet instant, préférable selon elle au fait de marcher sans lumière ni repère dans ce lieu inquiétant. Plusieurs fois sa robe s'était prise dans les branchages en lui arrachant un cri de frayeur et la forçait à accélérer le pas pour ne pas s'éloigner des deux autres. Une seule pensée occupait tout son esprit tandis qu'elle perdait la notion du temps: elle était folle de courir un tel risque.

Mais comme folie est parfois mère de sagesse, cette sombre pensée s'évanouit quand ils s’arrêtèrent enfin. Elle était décidée à ne pas repartir les mains vides. Gardant le silence tandis qu'il s'occupait du feu, elle fit l'inventaire des dégâts qu'avaient subis sa tenue. Le bas était déchiré à quelques endroits et ne passerait pas inaperçu. Il lui faudrait trouver un moyen de dissimuler cela à son époux. De nouvelles traitrises en perspective.

Après s'être assise, secouant légèrement la tête, le regard fixé sur le bois crépitant, elle tenta d'exposer sa situation.


Comme vous avez dû l'entendre dans mes lettres, je suis Aristotélicienne depuis mes plus jeunes souvenirs. J'ai été élevée dans cette foi et ai décidé de faire de cette croyance ma vie. En partie.

Un hululement s'éleva, faisant frissonner la jeune femme.

Vos réponses ont éveillé de nombreuses questions. Mais vous savez tout comme moi que certains doutes sont interdits. J'ai pris le chemin du confessionnal... Mais je n'ai pas pu.

Plusieurs raisons pouvaient l'expliquer. La plus plausible aurait été que sa dernière confession datait d'avant son mariage et avait eu lieu avec l'évêque Odoacre. A présent, le confessionnal avait une odeur de péché pour la candide. Et de danger.


Je me suis dit... A qui en parler? Bien que je ne comprenne pas pourquoi, je sais bien que ce serait risqué, que mes questions pourraient être mal perçues. Ou pire, je ne sais.

Détachant ses yeux pâles de la lueur des flammes, elle les tourna d'abord vers l'inconnue, qui écoutait en silence, avant de les poser sur celui qu'elle croyait être une sorte de sauveur.


Je sais pouvoir vous en parler à vous. Voyez-vous, messer Iohannes, ...

La nonnette pesait à présent ses mots. Ne pas trop en dire, taire le principal: en dépendait sa vie, pour plusieurs raisons.

... il me faut savoir si je me suis trompée. Cela pourrait expliquer tant de choses si je me suis fourvoyée dans ma foi. Cela pourrait m'être salvateur. La clef de tout! Libératrice. Vous sembliez connaître tant de choses. Il me faut les connaître à mon tour.

On pouvait décerner dans sa voix la même fougue que dans celle des condamnés à mort qui jouent leur dernière carte.


Vous n'imaginez pas à quel point je vous en serais redevable.
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Alenyah
Elle savait, en quittant les terres connues et en s'engageant dans la voie tant de fois imaginée, que le chemin serait semé d'embûches et d'imprévus. Elle avait mûrement réfléchi à ce choix, et à ses conséquences éventuelles. Elle avait même été jusqu'à laisser son homme, pour une durée inconnue et si elle savait qu'il le vivait mal et nourrissait pas mal de soupçons et de craintes à l'égard de son "hôte" , elle s'était montrée déterminée et ne lui avait donné aucune possibilité de la dissuader de partir....

La première partie de son voyage s'était relativement bien passée et peu à peu elle se sentait plus forte, plus déterminée à poursuivre. Elle ne manquait pas de confiance en lui... même si elle le connaissait peu, il avait plus d'une fois pu répondre à des questions qu'elle n'aurait oser aborder avec personne ou presque. Et ses réponses avaient toujours ouvert un nouvel horizon, ou éclairé une voie qu'elle se refusait à envisager. Son éducation sans doute ... l'habitude aussi de suivre les chemins balisés et assainis.

Finalement elle tournait le dos à son propre monde et écoutait pour la première fois peut-être la petite voix en elle, celle qu'elle s'était toujours refusée à entendre...

Et la première épreuve avait été à la hauteur de ses craintes ! Le suivre, dans le noir absolu, sans savoir où il les emmenait et surtout sans oser demander la moindre explication. Elle s'efforçait de ne pas penser aux bestioles qui devaient courir ça et là, non loin sans doute ... surtout ne pas imaginer que son pied en frôle une ... et elle avait frissonné à cette pensée. Plus d'une fois, elle avait failli trébucher et retenu un cri que seule l'inconnue n'avait pu contenir, elle en avait d'ailleurs retiré une certaine fierté... très passagère.

A présent, assise auprès du feu qu'il avait allumé, elle assistait à leur conversation et dès le départ, celle-ci promettait d'être intéressante. La nonnette mettait en effet en mots les ressentis et les questions qu'elle se posait elle-même depuis sa première conversation avec Iohannes. Ce voyage ressemblait de plus en plus à une quête ....

Sancte
Iohannes écouta très attentivement les confessions de l'oblate. Il n'en montra rien, mais il la trouva touchante dans ses manières. Après tout, rien ne l'avait obligée à venir s'en ouvrir à lui. Sans pour autant détacher son regard du sien, ses sourcils se froncèrent à plusieurs reprises, lorsqu'il entrevoyait ses propres doutes au milieu de ses mots. Les doutes qui en somme, jalonnent la vie de tout croyant lorsqu'il ressent le fardeau de la solitude, dans une immensité de silence et de questions restées sans réponse, jusqu'à comprendre que ce qu'un jour refuse, un autre le donne. Finissant par détourner le regard, il prit le temps de mûrir sa réponse. Mais apercevant Alenyah, et la voyant muette, il ne voulut pas qu'elle se sente mise sur la touche. La nuit était certes à eux, mais ce lieu ne deviendrait pas un lieu de pèlerinage. Il n'y aurait pas d'allées et venues. Cette chance de pouvoir s'opposer autour de la question de la foi Aristotélicienne ne leur serait pas toujours accessible aussi facilement. En matière d’œcuménisme, Rome et la Réforme étaient sans nul doute des plus avares et dans l'absolue incapacité de trouver un compromis dans la refonte de l’Église. Restaient les distributions de baffe comme ultime recours. Comme toujours.

Ellya s'étant exprimé, le Réformé hocha lentement la tête envers Alenyah, l'invitant à en faire de même.
Après tout, elle n'était certainement pas là pour rien, elle non plus.

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"Aux hommes la droiture et le devoir, et à Dieu seul la gloire !"
S.I. - Chevalier Errant de la Réforme Aristotélicienne.
Alenyah
Plongée dans ses pensées, les yeux rivés sur la danse des flammes, la brune prit conscience du regard qu'il avait posé sur elle et de l'invitation. Ses pensées s'embrouillaient et elle peinait à les trier . Et encore plus à les traduire en un discours cohérent. Si tant est que quelque chose de cohérent puisse sortir de sa cervelle perturbée. Les dernières semaines avaient apporté leur lot d'interrrogations et de remises en question. Elle s'en était ouverte vaguement à Iohannes lors d'une entrevue en Assézat... et la sentant sans doute en proie à un conflit intérieur grandissant, il lui avait suggéré de prendre l'air ailleurs. Force était de constater ce soir déjà que les choses prenaient un aspect très différent lorsqu'on les regardait avec un certain recul...

Plusieurs fois elle entrouvrit les lèvres, inspirant comme pour prendre la parole. Les mots se bousculaient mais aucun ne voulait sortir en premier. Finalement, après avoir lancé dans le feu quelques cailloux disposés fort à propos près de la couverture sur laquelle elle s'était installée, elle lâcha d'une voix qui trahissait une légère émotion :

Je pense pouvoir dire que je suis moi aussi en proie à des doutes quant à la religion à laquelle j'ai souscrit officiellement depuis peu....

Elle s'interrompit un instant, leva les yeux vers la nonnette. Qui était-elle finalement ? Et jusqu'à quel point la jeune femme pouvait-elle librement s'exprimer face à une représentante de cette église qu'elle mettait en doute aujourd'hui ? Elle tourna son regard vers Iohannes. Sans doute celui-ci perçut-il ses interrogations car quelque chose dans l'expression de son visage se modifia légèrement. Et cela suffit pour rassurer la brune , qui poursuivit .

En fait, ce n'est sans doute pas tant ma foi que je remets en question. Je crois qu'elle fait son chemin chaque jour petit à petit. Durant mon enfance, elle était faite des certitudes inculquées et vécues par ma mère qui s'est toujours efforcée d'agir en cohérence avec les préceptes de l'aristotélicisme. Aujourd'hui je la vis en concordance avec ma certitude intérieure ... cette sagesse profonde qui est en chacun de nous je crois ... Mais de récentes expériences ... m'ont heurtée... blessée même. Je parle des agissements de certains membres du clergé. Des membres influents dont les attitudes, les actes et les mots sont tellement loin de ce qu'ils prêchent ...

Elle avait dit ces derniers mots en posant le regard sur la dame inconnue. Juste un regard. Pas de condamnation ni de jugement dans celui-ci. Peut-être une interrogation, une lueur de confiance ?

Les questions se bousculent quant à la voie à prendre aujourd'hui ...

Il était inutile d'en ajouter pour l'instant. Mais si ses lèvres n'articuleraient plus un son dans l'immédiat, son regard avait à nouveau rejoint celui du réformé, lui laissant clairement deviner qu'il ne s'agissait que d'un chapitre du débat intérieur qui l'agitait...

Ellya
Sans en perdre un mot, la nonnette écoutait les doutes de cette inconnue dont elle ne connaissait pas même le nom. Sa tenue et sa prestance laissaient supposer qu'elle n'était pas la ribaude du coin. Loin, bien loin de là. La curiosité faisait son chemin et les propos qu'elle tint concernant les membres du clergé l'effrayèrent un court instant. Elle aurait aimé l'interroger. Elle souhaitait maintenant plus que tout connaître l'histoire qui avait forgé les soupçons de la belle qui lui faisait face.

Elle en vint à émettre l'hypothèse qu'elle avait peut-être elle-même subit les magouilles et les mensonges des hauts-religieux. Elle aurait aimé en connaître les tenants et les aboutissants. Quelqu'un partageait-il enfin ses problèmes? Malgré tout ce que cela supposait, et malgré toute la gentillesse dont elle savait faire preuve, elle ne pouvait s'empêcher de l'espérer. Dieu qu'elle se sentirait moins seule...

Mais ce n'était pas à elle de poser ce genre de questions. Pas encore. L'heure était davantage aux réponses et ce n'était ni l'inconnue ni elle qui étaient dans la position de les donner.

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