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Info:
Une catin de la haute pour offrir le septième ciel à un Nain bô .. Où l'art de devenir un homme entre les mains d'une fille de la Rose Noire.

[RP] L'art de devenir un homme

--La_dame_rouge


[Bordel de la Rose Noire]

Un vélin, une plume encrée et un plissement de sourcil. C'est de cet attirail simple que la Dame Rouge tire une profonde concentration. Avec méthode et rigueur la main entièrement baguée se promène sur la fine peau de veau, créant déliés et pleins du bout de la grande rémige claire. Dans cette attitude soigneuse, voire précieuse, la Dame laisse courir ses yeux sur le fruit de cette attention inhabituelle à un courrier non scellé. Elle est de bonne vie la Rouge, mais bien qu'en servant la plus gratinée des couches de la populace nulle cire ne coule sur ses écrits. Pas d'estampille , malgré les nombreuses babioles ceignant ses doigts fins et tout le monde s'en contente bien. D'un souffle, les grains en buvards sont repoussés et l'oeil avisé de la femme opérèrent une ultime vérification.



A Nicolas de Firenze,
redacteur en chef,
badineur suprême
grand maistre des presses,

Nous, maison bien aimée du grand Paris et ses gens de menus plaisirs, par la présente missive répondons à l'annonce faite dans votre journal concernant ribaude et autre fille de joie. Qu'il soit su que la Rose noire possède la femme de la situation, pour que soit satisfait l'instigateur de cette recherche. Nous vous serons gré de transmettre à qui de droit, avec nos salutations et notre espoir sincère de vous revoir bientôt passer le temps en nos murs.

Dame Rouge.


Il faisait grand jour dehors, ce dehors que les filles du lupanar ne voyaient le plus souvent que par leur fenêtres. Lettre roulée en main, elle retroussa les épaisseurs de ses jupons avec les manière des ribaudes, c'est que les simagrées allaient bien cinq minutes lorsqu'il fallait bien s'appliquer... Mais une maquerelle restait tout de même la reyne des puterelles. Seul signe distinctif d'avec ses filles? Les cheveux, jamais lâchés et ce châle omniprésent sur ses épaules. Son âge aussi, il n'était pas convenable de l'appeler jeune fille. Passant la porte de la pièce, elle passa avec nonchalance entre les tentures lourdes du salon et dépassa le comptoir de chêne en soupirant un peu.

Le loquet de la porte principal claqua, et les gonds pivotèrent lentement en chuintant milles obscures réprimandes. La Rouge se rappela silencieusement de faire graisser de saindoux cette porte austère, tout en cherchant déjà des yeux dans la rue une tête connue. Sa main étincelante héla un jeune homme qui vint immédiatement à sa rencontre.

A Nicolas de Firenze, du journal. Presse-toi et bois un verre à la santé des filles en revenant.

Accompagnant sa recommandation elle glissa sous le bras de l'éphèbe le pli et dans la jeune paume quelques écus sonnants. Brave ce jeune, la missive était entre de bonnes mains et en la regardant partir la femme aux traits sages espéra qu'elle aurait réponse, promptement. C'est en réaction à une annonce brève dans les écrits publics de l'AAP qu'elle avait prit la plume... Une annonce dont elle se souvenait sous ces quelques lignes:

"Cherche ribaude expérimentée en matière de dépucelage pour futur époux devant apprendre à contenter femelle. Propreté exigée, qui fera l'objet d'un examen médical poussé. Secret exigé itou, faute de quoi la ribaude sera marquée au visage et se verra couper la langue. Des références seraient appréciées.
Contactez l'AAP, poste restante."

Mais qui a déjà refusé les services d'une fille de la Rose Noire? La future missionnaire était déjà toute désignée dans les mystérieux desseins de la Rouge...


Armoria
Le messager muet et illettré revint de Paris : sa mission était accomplie.

Va te restaurer et te reposer un peu : je vais te renvoyer là-bas avec une réponse. Et qui sait ? Il y aura peut-être d'autres candidates.

Comme le messager faisait une moue interrogative, Armoria leva le sourcil - le gauche, mauvais signe.

Depuis quand mes affaires te regardent-elles ? File, je te sonnerai quand la réponse sera prête.

Le message de Firenze parlait de la Rose Noire. Un bordel de Paris ? Voilà qui faisait une sacrée distance pour se dégrossir la virilité. Elle s'assit à son bureau pour rédiger.

Citation:


Le bonjour,

Votre bordel semble être assez couru, ce qui est probablement un gage de savoir-faire. Si j'ai bien compris, vous avez une spécialiste en dépucelage ? Le sujet est un tout jeune adulte de quatorze ans, que l'on m'a demandé de marier.

Le voyage est ma foi bien long pour se faire déniaiser. Envisagez-vous d'offrir à votre puterelle une partie de campagne ? Je prendrai évidemment en charge les frais inhérents au déplacement. Un médicastre fera la visite pré-dépucelage sur place.

Ne parlons point de prix au sens négociations du terme, dites-moi combien, et la fille recevra la somme sitôt l'examen terminé. Mon messager attendra votre réponse, voire, si l'accord se fait, la dépuceleuse, afin que de l'accompagner dans une auberge que je lui aurai indiquée.

La marieuse malgré elle.


Elle changea de courrier, celui-ci ayant reçu scel vierge. Un scel vierge pour un bordel : l'ironie la fit sourire.


Citation:


Jeune homme,

Quelques nouvelles de votre déniaisage : ayant fait passer une annonce à l'AAP, j'ai reçu réponse qui me semble intéressante. Je suis en train de régler les détails pratiques. La chose se déroulera sur mes terres, en une auberge de Saulieu, que tient une fort bonne femme - et discrète, de surcroît.

Vous pourrez arrêter de prendre votre fortifiant une semaine avant : je vous ferai savoir en temps et en heure à quel moment.

Cordialement,
AdM

PS : non, l'annonce ne portait ni votre nom ni le mien, évidemment.

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Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
--La_dame_rouge


[Bordel de la Rose Noire]

Une réponse par messager lui revint quelques jours plus tard. A la porte, c'est intriguée qu'elle décacheta la missive en dévisageant son protecteur. Pas bavard le zig... Mais c'était mieux. L'excitation d'une jouvencelle transpirait de ses doigts en déroulant le vélin et elle détacha enfin ses yeux du muet pour lire les lignes qui scelleraient peut-être un marché juteux. Un sourire naquit a l'orée de ses lèvres et elle tira sans gêne l'homme dans les profondeurs du bordel, d'une main ferme sur la sienne. L'autre, libre , avait déjà froissé l'écrit comme un vulgaire mot de comptoir.

Attends-moi ici.


Un ordre, alors qu'elle le pousse dans un fauteuil certainement bien plus confortable que ceux auxquels il offre ses fesses.

Désirée!

Au passage, elle frappa sans délicatesse à la porte de la chambrine qu'occupait geoffroi. Le jeune gardien devait dormir bouche grande ouverte, mais cure! La maquerelle avait décidé que ce n'était plus l'heure. S'engouffrant dans son bureau, la Rouge hèle , beugle, feule presque.


Désirée viens ici ma fille!


Fourrageant ses paperasses, elle s'enquit en toute hâte de rassembler de quoi écrire. La "marieuse" semblait intéressée par l'une de ses filles, le sourire vainqueur céda à l'amusement. Elle voulait une spécialiste... Pour sûr qu'elle l'aurait. Comme la précédente lettre, la Dame s'appliqua mais fit bref.




Désirée sera votre obligée, je ne saurai vous conter ses trop nombreux talents, je préfère vous les garantir. Après tâche sept cent écus iront, à confier à son chaperon. En vous souhaitant... Bonne réception.

Dame Rouge.


Oui, parfois la dame marchandait ses filles comme des objets. Mais parfois il était bon de leur rappeler qu'elles n'avaient pas le choix. Le travail c'est la santé, non? La santé des porte monnaies.

Désiréééééée!

Aimbaud
[Sémur - Campement de la compagnie de Digoine]

Tombée du soir dans la plaine. Temps de guerre.
La fumée des charniers s'élève depuis le champ de bataille de Tonnerre, lointaine déjà et diluée dans l'atmosphère qui se rafraîchit après les combats. Les cavaliers vont au pas, suivis par les hommes de troupe et quelques blessés étendus sur des planches de bois, secoués au rythme des pas de leurs porteurs. Ca et là des mouches volètent, font tiquer la fesse d'un cheval puis sont chassées. Une d'elles bourdonne autour d'un jeune soldat en selle. Il la frappe en plein vol avec la missive qu'il vient de recevoir, qui roulée et fermement tenue, se trouve devenir une arme redoutable contre les nuisibles.


Saleté !

Y aura-t'il une réponse, messire ?

Hein ? Euh. Attendez j'ai pas lu.


Aimbaud, car c'était lui, ignora donc le messager qui venait de l'alpaguer à l'entrée du camp, et laissant la file des soldats le dépasser et trouver ses quartiers au sein du campement, il déroula le velin, se frotta l'oeil pour chasser la fatigue et lu. Très vite agacé et rougissant, il fit disparaître le pli dans un interstice de son armure et agita nerveusement sa main gantée vers le serviteur de la Princesse.

Bah ! Pas de réponse. Qu'est-ce qu'elle voudrait que je réponde...! Teh ! Pff... Le jour où elle me lâchera les poulaines, celle-là...! Ah !

Oui, il y avait des témoins. Tous peuvent jurer avoir vu le Grand Ecuyer Tranchant de Bourgogne, tout crasseux de la terre du champ de bataille et du sang berrichon, piquer un fard à l'évocation de son déniaisement... Après ça, il aurait mit pied à terre et aurait disparu dans ta tente.
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--Desiree


Elle dormait bien, pourtant. Elle dormait bien parce qu’elle était bien plus fatiguée depuis quelque temps. Depuis… depuis tout ce temps. Elle dormait bien, et elle avait tout sauf envie de quitter son édredon. Mais la Dame appelait, et quand la Dame appelle, on obéit. Elle repoussa donc la tiédeur douillette de son lit et s’assit lentement, luttant contre la nausée. Cela aussi c’était nouveau, et cela se produisait toujours sans prévenir. Fort heureusement, ça n’arrivait jamais, jusqu’à présent, quand elle travaillait.

Elle se glissa hors du lit, enfila une chainse assez longue pour la couvrir jusqu’aux genoux, passa de l’eau sur son visage, brossa ses cheveux et pinça ses joues pour les rosir. Devant la Dame, il fallait toujours avoir l’air en forme. Il fallait surtout qu’elle conserve son travail et rapporte gros. Les cheveux furent maintenus par un ruban de soie mauve, et elle se précipita dans l’escalier. En faisant attention à ne pas tomber. Même si pourtant une bonne chute aurait pu régler son problème.

Avant le bureau, elle pinça à nouveau ses joues, puis frappa et entra.


Ma Dame ?

La Rouge était étrange. Fébrile. Avait-elle compris ? Non, elle semblait… elle semblait contente. La catin laissa un sourire venir effleurer son visage, déridant ses traits tirés. Elle avait encore beaucoup travaillé la veille, il fallait qu’elle se rende indispensable, il le fallait absolument. Peut être la rouge souhaitait-elle la réprimander pour couper l’herbe sous le pied de ses collègues ?
Non, non, elle avait l’air trop contente d’elle-même. Patiente, la blondine resta muette. Les explications viendraient bien assez tôt.

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--Geoffroi



Putain mais le Bordel est fermé, là!

C'était un cri du coeur, une réaction réflexe, née du travail à la chaîne qu'il faisait depuis quelques semaines déjà à la Rose. Ouvrir la porte, accueillir ou renvoyer les gens, "Désolé Madame la maison est vraiment close", "C'est fini pour la nuit Messire, revenez donc demain", refermer la porte, s'asseoir, boire un coup parfois, râler contre certains clients, se relever en pestant quand le tambourinement à la porte l'interrompait dans le seul moment de réel plaisir solitaire qu'il avait. Bref.. Le travail à la chaîne marque profondément, la chair comme l'inconscient.

Aussi, lorsque des coups violents et sans pitié pénètrent en ses rêves, Geoffroi mélange tout et balance son oreiller contre la porte, comme on balancerait un poing dans le visage d'un importun. Le geste incongru et déplacé s'il avait été dans le sas finit tout de même par lui faire ouvrir les yeux. Il met quelques grosses secondes à fixer dans ses pupilles les formes et contours de sa chambre, à comprendre que ce n'était pas un client qui venait de perturber son sommeil, et lorsqu'il entend la voix étouffée de la Rouge appeler l'autre blondasse, il bondit hors du lit, nu comme un ver, les idées en désordre tout comme ses cheveux.

Il prend la peine d'enfiler à la va-vite ses braies et sort pieds et torse nus. Un deuxième "Désirée" hurlé lui parvient plus distinctement jusqu'aux oreilles et tout en grognant dans sa barbe de deux jours, il arrive devant la porte du bureau de la maquerelle, juste derrière la jeune catin. Restant sur le seuil et maintenant la porte d'une main, il demande d'une voix dont il cherche à ôter toute trace de sommeil et énervement.


Bonjour. C'est vous qui avez, hmm... toqué à ma porte? Et dans c'cas, en quoi j'peux vous être utile?


Il retrouve rapidement ses habitudes mielleuses devant ses patrons, et détournant légèrement les yeux de la Rouge, il jette un regard en biais à la jeune catin, fraiche et quasiment resplendissante dès le réveil, constatation qui a pour effet immédiat un début d'érection et un grognement retenu d'exaspération.

--La_dame_rouge


[Bordel]

Rhaaa... Quel débraillé. Si ce n'est pas malheureux d'etre pareille dormiasse... Elle le regarde un peu austère puis ronchonne.

Oui oui qui d'autre?

Elle montrerait presque les dents, la maquerelle.


Habille-toi donc, tu vas chaperonner Désirée jusqu'à destination avec l'homme qui attend dans le salon.


Accompagnant l'ordre d'un geste vague pour le voir deguerpir fissa et couvrir son torse nu elle revient à désirée, justement qui ne sait pas ce qui l'attend.


C'est un messager. Il va te conduire à la besogne. Profites du grand air, le voyage risque d'être un peu long mais tu prendras un peu des couleurs et ça ne peut pas te faire de mal... C'est un puceau qu'il te faudra déniaiser, j'ai mandé belle somme pour tes services, tu vas être grassement payée ma fille ça m'a l'air de ne pas être n'importe qui! Allez hâte-toi, prend cette missive pour la marieuse et va donc prendre tes toilettes.


L'excitation trahi ses airs farouches. Pour ne pas laisser à sa jeune catin le temps de protester ou d'ouvrir bouche béate, la Rouge fait claquer ses mains baguées l'une contre l'autre avec sécheresse.

Au trot!

C'est soudain, c'est concis, c'est comme ça épicétou.

--Desiree


[Rose Noire. Sur le départ.]

Oui, ma Dame.

Demandera-t-elle combien de temps durera le trajet, ou bien où elle se rend ?
Non. Sa Mère lui a confié une tâche de premier ordre, sa Mère lui prouve combien elle lui fait confiance pour un travail délicat – il est toujours délicat de déniaiser un homme, ça l’est encore plus quand celui-ci est de la haute – elle obéit donc.
Elle incline la tête dans un salut respectueux et s’empresse vers sa chambre. Des vêtements, elle en possède quelques uns. Elle choisira les plus riches. Mais elle fait tout d’abord étape dans la salle d’eau commune. Bien entendu il est trop tôt pour que le bain soit prêt, mais un baquet et un broc d’eau froide suffiront bien pour cette fois. La toilette fut des plus rapides, et des plus efficaces. Elle abandonna la chaisne dans la salle, sachant qu’une des multiples gamines peuplant l’établissement la reconnaitrait et la plierait soigneusement sur son lit, dans sa chambre. Où elle retourna, nue comme un ver pour traverser le couloir.
Elle enfila une autre chaisne, de riche coton*, souple et douce sur sa peau, puis une cotte du même tissu, mauve pâle, et un surcot violet. A son cou brillait la parure offerte des semaines plus tôt par le Gardien d’une autre Rose. Dans le coffre de cèdre qui la suivrait pour le voyage, elle déposa quelques chaisnes de rechange, et les plus luxueux de ses vêtements de travail. Ainsi qu’une veste noire, qu’elle ne souhaitait pas voir trouvée, ni perdre. Quelques brosses et poudres vinrent compléter le tout, glissées dans une bourse de soie.
Se rappelant qu’elle sortait à l’extérieur, elle glissa des chausses à ses jambes, les noua d’un ruban de satin violet, et enfila de délicates mules de cuir. Une épaisse cape de laine feutrée, d’un violet si sombre qu’il pouvait paraitre noir de loin, vint couvrir ses chastes vêtements de voyage. Elle rabattit le capuchon sur ses cheveux, et noua à son cou le ruban jaune que Venise imposait à ses catins. Puisqu’elle sortait cheveux couverts, il fallait bien qu’on la distingue.

Le coffre fut abandonné, en évidence, au milieu de la chambre, et elle redescendit jusqu’au bureau de la Rouge.


Je suis prête, ma Dame, et mon coffre l’est aussi.

De toute évidence, ce n’était pas elle qui porterait le lourd objet jusqu’à la voiture qui la conduirait… là où elle devait se rendre.

*[Au Moyen âge, le coton est plus luxueux (cher) que le lin]
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Armoria
Le messager était muet, ça on avait compris. Illettré, aussi ; ça aussi, on avait compris, mais aucun rapport (aucun rapport, dans un bordel, huhu).

Ce qu'il n'était pas, en revanche, c'était aveugle. Et en ce jour qu'il chérirait dans ses souvenirs, il ne l'était pas, mais alors pas du tout, remerciant le ciel de ne pas lui avoir fait aux yeux ce qu'il lui avait fait à la gorge. Parce que pour le coup, il s'en mettait plein les mirettes, le gaillard, avec la marchandise qu'il voyait passer ! Ah ça, pour voir, il voyait ! Sauf la perversion qu'il pouvait y avoir à remercier le ciel de lui permettre de reluquer une catin...

En même temps, c'est connu : les hommes ont deux cerveaux, pas assez de sang pour tout irriguer, et la priorité va vers le cerveau du bas - sans doute par faute de la gravité.

Il ne comprenait pas pourquoi sa maîtresse l'avait envoyé dans un bordel. Il avait caressé en arrivant l'espoir fou que c'était pour le remercier de ses services... Mais en y réfléchissant - c'était avant de voir la ribaude, et donc avant que son sang ne doive faire des choix en matière d'irrigation - il s'était dit que lesdits services ne méritaient sans doute pas une telle dépense. Une puterelle bourguignonne aurait suffi, pas besoin d'aller à Paris pour autant.

Ce fut en "discutant" avec le cocher - entendez par là qu'il faisait des gestes et des mimiques, et que le cocher répondait - qu'il avait réalisé que leur mission était d'aller chercher une catin pour la ramener à Saulieu. Il s'était alors plongé dans une profonde méditation, se demandant le pourquoi de la chose : la princesse voulait-elle tirer des renseignements de quelqu'un en lui collant une ribaude dans les pattes ?

Puis il vit Désirée, le bas de ses jambes, le haut de son épaule, et la gravité, tout ça tout ça...

Il se contenta donc d'attendre. Attendre qu'elle fût prête, et attendre - avec un rien de chance - qu'elle ne le fût pas trop tôt, en tout cas pas avant l'ouverture vespérale de la maison.

Histoire d'être encore moins en état de réfléchir.

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--Geoffroi



[Rose Noire, sur les pas de Désirée. Pour l'instant...]


Elle, elle l'a, indéniablement, ce je n'sais quoi, que d'autres n'ont pas, et qui nous met dans un drôle d'état*... Oh oui, décidément, la Mère Maquerelle est unique au monde, et le début d'érection blonde de Geoffroi se confirme en brasier roux ardent, au moment où la Rouge claque sèchement ses ordres au jeune gardien, qui s'imagine déjà chaperon d'un futur dépucelage en règle.

Il a d'abord eu du mal à répondre, raide qu'il était dans ses braies. Puis lorsqu'il réussit enfin à se concentrer sur autre chose que cette sensation aussi soudaine que terriblement frustrante, qu'il tente de cacher maladroitement de ses deux bras tendus devant lui, il se repasse en boucle dans sa tête les mots qui auraient dû faire immédiatement déborder le vase: "chaperonner Désirée"....

Mais non. Cette fois, ça ne le met pas en colère, il ne se sent pas humilié, et c'est loin d'être la débandade totale pour lui dans cette bataille unilatérale qu'il livre depuis deux mois contre la blonde catin. Aujourd'hui, le destin vient tout simplement de lui donner une opportunité d'assouvir et vengeance et désir bestial qu'il n'a cessé d'alimenter depuis cette virée au marché avec la Désirée...

Il incline légèrement le buste en signe d'assentiment, les mains carrément posé sur son sexe érigé, et tourne les talons pour sortir, refermant la porte derrière lui. Là, il s'adosse immédiatement au mur, et les yeux dans le vague, il glisse une main sur son ventre et plus bas. Combien de minutes a duré l'entretien de la Rouge et de la prodigue catin? Deux? Trois? Plus? Moins? Toujours est-il que lorsqu'il entend, dans la brume de son cerveau (du haut...) le "Au trot" qui claque, il sursaute, retire brusquement sa main de ses braies, et tourne alors l'étalon, pour se ruer vers sa chambre et finir le travail avant de s'apprêter...

Quelques beaucoup plus longues minutes plus tard, une besace en bandoulière, il se présente à nouveau devant le bureau de la Dame, toujours sur les pas de la catin, un autre signe du destin, ça, si si... Il a mis une simple chemise verte, propre, et s'était plus ou moins coiffé, une mèche rebelle lui barrant le front.


Je suis prêt !

Non, il ne va pas comprendre tout seul comme un grand qu'il va servir encore une fois de porteur à l'espèce de gamine arrogante, là... Il a joui, il n'est plus excité, et cette fois, ça risquerait de le mettre en colère.



* gentiment emprunté à France Gall...

Armoria
Et pendant ce temps, à Vera Cr... Euh non, quelques jours auparavant, à Ménessaire :

Gaston ? Tu as prévenu Akator que je voulais lui parler ?

Sur l'affirmation du valet, elle enchaîna :

Parfait. Fais-le entrer, et file lui préparer un cheval, après quoi tu iras prévenir Joséphine que son auberge va recevoir des hôtes. Qu'elle prépare trois chambres.

Rapide réflexion :

Non, quatre, la puterelle sera peut-être gardée. Quatre chambres, donc. Et que celle d'Akator se situe entre celle de la puterelle et celle de mon jeune invité. Que Joséphine nous prévienne quand l'arrivage de Paris sera là, et j'enverrai les deux hommes à Saulieu. Ah, et tu tiendras prête une chambre pour Aimbaud de Josselinière, ici-même, en attendant. Allez, file.
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--La_dame_rouge


[Bordel, en voiture simone!]

Apres quelques instants les deux jeunes gens s'en reviennent, frais et vêtus cette fois. La Dame sourit, ravie et vient les tourner et les retourner avec entrain. Rien ne dépasse, c'est parfait. Une mèche est réajustée sur la tempe du Désir et une moue satisfaite la déride. Efficacité, efficacité!

Parfait!

Une claque sur la fesse du jeune gardien et elle entraine Désirée par la main jusqu'au muet en lâchant à Geoffroi:


Prend le bagage de la petite, et sur la route ne la quitte pas d'une semelle hein.

Le muet a les yeux brillants, ils parlent à sa place. Elle l'invite d'un signe de tête à les accompagner jusqu'au seuil et à ne pas trop s'attarder sur ses beaux fauteuils. C'est que la bave est peu tenace mais relativement rédhibitoire pour les étoffes de son bordel.

En route!

Tout en lâchant la menue main de sa jeune puterelle, la maquerelle vient lui murmurer à l'oreille:


N'oublies pas de donner la lettre à la marieuse... Et de tout me raconter à ton retour.

Les femmes partagent toutes un défaut commun... La curiosité. Et la Dame en est rongée, comme une jeune fille à son premier émoi. C'est un peu l'aventure par procuration de voir ses deux jeunes gens s'en aller loin de la maison mère... Un signe de main, un mouchoir agité et bientôt le joyeux convoi s'en ira caracoler vers d'autres routes.

Akator
Pensif et silencieux, le Franc-Frappeur regardait par la fenêtre de sa chambre installé sur une chaise, depuis son arrivée à Menessaire, jamais il ne s'était fatigué du paysage que lui offrait le domaine de la princesse de Chantilly, et bien que notamment d'un tempérament agité, il lui arrivait de contempler des heures durant ce splendide décor, mais ses montagnes natales continuaient à lui manquer.

Ce fut Gaston, le fidèle valet de son altesse Armoria, qui sortit Akator de ses pensées en toquant à la porte de sa chambre.
Péniblement, le Savoyard se leva et alla ouvrir la porte à Gaston, lorsqu'il le vit, le franc-frappeur sortit de la pièce et ferma la porte derrière lui.

- Hum, bonjour Gaston, c'est important j'espère ? J'étais fort occupé ...
- C'est important : Son Altesse veut vous parler, et vous mande dans son bureau c'est elle qui m'envoie
- Ah ? Et tu sais de quoi il en retourne ?
- Je n'en sais mie ! Les affaires de Son Altesse sont ses affaires ! Vous me suivez ? dit-il, presque choqué
- Oui, allons-y !

Le temps de faire le trajet de sa chambre au bureau de la Princesse Armoria et les voilà arrivés, tandis que Gaston entrait dans le bureau Akator lui attendait dans le couloir, curieux de savoir ce que la vanillée avait à lui dire. Et l'instant d'après Gaston lui ouvrit la porte l'invitant à pénétrer dans le bureau.

- Bonjour Votre Altesse, que puis-je faire pour vous ? lança-t-il à Armoria, se tenant bien droit face à elle.
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Armoria
Oui, bonjour Akator, fit-elle en levant le museau de ses documents et en lui désignant le siège face à elle, de l'autre côté du lourd bureau de chêne. Elle repoussa ce qu'elle lisait sur le côté, tandis que Gaston, avant de s'éclipser, servait à boire.

J'ai pour vous une mission assez... spéciale. Personne à frapper, en tout cas, ajouta-t-elle dans un sourire. Il s'agit en fait d'aller quérir un jeune garçon, de le ramener, dans un premier temps. Et d'ici quelques jours, vous riez tous deux dans l'auberge de Joséphine, qui vous tiendra une chambre chacun, dans des conditions que j'ai d'ores et déjà précisées.

Elle s'interrompit une seconde.

Là débutera la seconde partie de votre mission, et la plus inhabituelle : ce jeune garçon, je dois lui bailler épouse, et dans cette auberge, il sera déniaisé par une ribaude que je fais venir dans ce but. Votre rôle consistera - entre autres - à coller votre oreille contre la cloison commune à la chambre où se passera la chose, afin que nous soyons sûrs que tout s'est passé au mieux. Et aussi, avant cela, vous assurer que nulle rencontre ne se passe entre eux tant que je n'aurai point vu la fille.

La pointe de son menton vint se poser sur le bout de ses doigts joints, coudes posés sur les accoudoirs de son siège.

Le garçon étant le fils d'un ami très cher, je tiens à ce que tout se déroule au mieux, vous l'intuitez. Je ne saurais cependant mander ribaude en ma demeure, n'est-ce pas... D'où le choix de l'auberge. Ah, vous aurez aussi la responsabilité de la bourse à donner à la puterelle, une fois l'affaire faite et bien faite.

Elle se leva, et, les mains croisées derrière elle, alla se poster devant la fenêtre.

Je me doute que le garçon est fort mal à l'aise avec tout ceci, ainsi qu'avec le fait que je m'en charge. Vous qui avez de l'expérience, pourriez-vous...

Elle se retourna alors vers lui :

... le rassurer, par quelques conseils judicieux ? Je ne sais, en axant cela sur la camaraderie virile, par exemple. Enfin, de cela, je vous laisse juge : si vous sentez une occasion propice de le faire, n'hésitez pas. Pour l'heure, votre cheval vous attend, afin que d'aller le chercher et me le ramener : le palefrenier vous indiquera la route.

Elle leva alors l'index droit pour souligner l'importance des mots à venir :

Il est impératif qu'il passe icelieu les derniers jours avant son dépucelage : je lui ai fait prendre un remède qui ramollit le membre - enfin, surtout, qui efface le désir - et il est temps à présent de contrebalancer cela par un autre traitement qui lui sera baillé ici-même, au cours des repas, dans ses boissons.

Elle sourit, espiègle.

Du reste, je ne saurais trop vous conseiller de prendre garde à ne point vous tromper de verre : sans quoi vous passeriez les prochaines nuits à poursuivre tout ce qui porte jupons.
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Akator
Confortablement installé dans le siège désigné plus tôt par la princesse Armoria, le Compagnon l'écoutait avec attention ... sa première victime, du moins c'était ce qu'il pensait, et il était impatient de connaitre l'identité de celui qui recevrait bientôt ses coups, devrait-il détruire un vil brigand ou un soulard violeur de femmes, encore mieux ! un politicien véreux dans les pattes d'un proche de la vanillée ?

Sur ce coup, il était bien loin de la réalité de la mission que la blonde altesse allait lui confier.

- Ohhh... personne à frapper ? ... fit-il à voix basse, étonné et déçu comme un gamin lorsqu'il remarque que le Père Noël ne lui a pas apporté ce qu'il voulait.

Mais alors, quelle était sa mission si il l'acceptait ?

- Ah ! Vous voulez que je l'enlève... ah non, ce n'est pas ça.

Mince alors, encore trompé, mais ce n'est rien, qui dit escorte, dit danger, et qui dit danger si inévitablement baston, cela le satisfaisait pleinement d'autant plus que depuis leur retour de Cosne, les journées du Savoyard étaient plus que plates.

- N'ayez crainte Votre Altesse, si la catin tente de voler votre protégé, je l'étripe, puis je fais disparaitre son corps dans la forêt de Sémur. Vous savez, nous les hommes on n'a pas besoin de grands discours, on se donne une bonne tape dans le dos et c'est parti !

Akator acquiesçait écoutant la blonde altesse.

- Très bien Votre Altesse ! dit-il en se relevant, je vais aller chercher votre jeune ami et je le ramène à Menessaire, il y a quelque chose d'autre que je devrais savoir, est-ce que je dois m'attendre à être attaqué par un groupe en particulier ?

Il attendit la réponse de la Princesse et quitta le bureau sans plus tarder après avoir pris avec lui la bourse d'écus, faisant un détour par sa chambre, il récupéra son matériel et ensuite se dirigea aux écuries.
Une fois sur place, il salua le palefrenier et grimpa sur son cheval.

- Il y a bien longtemps que je n'ai plus monté, alors bon où dois-je me rendre ?
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