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[RP pré-sacre] Préparation du cortège odoacrien

Odoacre
[Dans la plus grosse auberge remoise]

Une des plus grosses auberges de la ville de Reims avait été louée par le vieux Grec.

Il représentait l'Église de France lors de la cérémonie la plus importante à laquelle il ait jamais eu à participer en Occident et il y comptait y mettre les formes.

En vérité, il comptait surtout se présentait lui-même.

Le Père Lotx était théoriquement attendu dans la cour pour amener et préparer sa monture...

Le Grec lui, avait fait monter ses bagages dans une grande salle du rez-de-chaussée et prenait un bain dans les cuisines.

Cela ne lui arrivait qu'assez rarement. Le dernier s'était déroulé dans une auberge de Guyenne des mois plus tôt...

Là rien ne manquait, huiles parfumées, savons en tous genres... et surtout surtout... ses nouveaux vêtements liturgiques et la couronne patriarcale qu'il avait faite réalisée par un grand orfèvre romain pour l'occasion.

Un nécessaire à maquillage avait été également apporté.

Mais pour l'heure, l'archevêque de Rouen profitait de l'eau chaud et se détendait en urinant dans son bain, un grand contentement s'affichant sur son visage.

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Archevêque de Rouen
Ellya
Soeur Ellya. On m'a mandée. Au plus vite, c'était écrit.

Et de tendre avec répugnance la lettre de l'évêque.

Je peux vous la lire si vous ne savez pas...

Regard noir du soldat posté à l'entrée de l'auberge. En même temps, il n'avait pas l'air fut-fut. Sans l'interroger davantage, il la laissa passer. Hélas!

Que n'aurait-elle donné pour qu'on la chasse? Beaucoup de choses. Mais voilà, elle ne pouvait pas vraiment refuser. Il savait. Alors elle se soumettait. A défaut d'autre chose.


La cuisine, la cuisine...

Suivant les indications de la personne qu'elle avait croisée, elle se dirigeait tant bien que mal vers la salle où Odoacre était censé se trouver. Elle l'imaginait fort bien dégustant un vin du meilleur cru accompagné des mets les plus fins que l'on pouvait trouver. Si tout le monde le payait pour des magouilles comme son propre époux l'avait fait, il devait crouler sur l'or.

Me voil...

Effarée, les yeux rivés sur l'évêque, les joues écarlates, elle demeurait immobile. Non qu'elle pouvait voir quelque détail que ce soit de là où elle était. Mais bon, il en aurait fallu bien moins pour la choquer, la nonnette.
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Odoacre
Ah la femme de Watelse, voilà qui était parfait. S'amusant intérieurement de la gêne qui enflammait les joues de la jeune femme, il conserva en apparence un air très sérieux et professionnel

Ah ma fille entrez entrez je vous en prie je ne vais pas vous manger aha !

Enfin sérieux... l'invitant du geste à s'avancer

Vous allez avoir l'honneur d'apprêter le Primat de France, croyez moi que les prétendantes se bousculent pour cela ! Votre mari vous a laissé venir sans problème ?

Puis comme s'il n'avait lancé aucune pique, il désigna les coffres présents et tout le matériel déjà sorti...

Vous commencerez par mes laver les cheveux et vous referez les tresses... n'oubliez pas les huiles et les onguents.

Puis vous pourrez me gommer la peau.

Ensuite vous me sècherez avec trois serviettes différentes avant que de passer aux premiers vêtements dans le coffre là, oui le bois noir.

Puis nous passerons au maquillage, le khôl sur le yeux, les parfums partout ailleurs.

Puis de coffres en coffres, vous trouverez les équipements liturgiques et vous terminerez par la couronne.


Et d'un geste autoritaire du poignet

Allez ma fille, ce n'est pas tous les jours qu'on sacre une reine !
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Archevêque de Rouen
Cymoril
Ce n’est qu’une mission comme une autre. Un travail ni pire ni mieux que ceux dont elle été coutumière. Et elle s’imaginait que cette escorte serait comme un genre de récréation.

Arrivée à l’auberge où elle devait prendre ses fonctions, elle repassa une énième fois une main sur son vêtement, vérifiant la mise dans le reflet de la vitre. Casque sous le bras, elle avise sa silhouette volontairement androgyne grâce aux bandes qui écrasent sa poitrine sous la fine cotte, les braies noires qui s’enfoncent dans ses bottes de cavalières remontées jusqu’à mi cuisses, et la chevelure domptée dans la lourde tresse qui disparait dans son dos. Une moue satisfaite se dessine sur ses lèvres, alors qu’elle pousse la porte.

Un coup d’œil balaie la pièce et après renseignements pris auprès du taulier, et c’est d’un pas décidé qu’elle se dirige vers l’endroit où elle trouverait son employeur.
La scénette qui s’y joue a le mérite de la laisser coite un court instant. Avant qu’elle ne se reprenne et ne s’affirme en s’approchant du baquet, laissant trainer un œil sur la mousse et la chair étalée du prélat, avant de prendre la parole :


Dame Ellya…

Un rapide salut à celle qu’elle avait connu proche de la syncope à la vue d’une épée dans son fourreau et qu’elle trouvait là avec un homme nu baignait dans une eau douteuse.

Monseigneur…
Si vous voulez me donner vos ordres, je suis à votre service…


Elle avait failli préciser "armé", mais cela tombait tellement sous le sens qu’elle s’était abstenue. La main nonchalamment posée sur le pommeau de son arme et un sourire railleur affiché, elle reste plantée comme un piquet.
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Lotx
Et pendant ce temps, dans la cour, Lotx était aux prises avec un homme étrange et le teint bizarrement bien plus hâlé que tous les gens qu'il avait pu rencontrer jusqu'à présent.

Bon alors, ji ricapitule. Ji vous prête mon Dudule pendant un jour et en ichange vous mi donnez des avantages.
-Euh... ouais voilà c'est ça. En fait vous doviendrez empereur de l'union Kalmar pis aussi on vous donnera Angoulesme et l'titre d'archevêque de Bordeaux en prime.
-I ci bien ça, l'union Kalimar?
-Ah ça vous verrez, c'est très joli hein. Pis c'est riche, ah ça oui très riche. Y z'ont des réseaux marchands tentaculaires les Kalmars, les marchands ils ont tous beaucoup de bulots, c'est un pays qui fait couler beaucoup d'encre hein?
-Bon, alors ci d'accourd.


Le garçonnet arma alors son sourire le plus innocent. Pas que combler un pauvre type de fausses promesses le gênait fondamentalement hein, et puis si ça se trouve les Kalmarois (on dit Kalmarais peut-être?) avaient bien besoin d'un nouvel empereur. Simplement il fallait donner le change.

Mais... euh... il est vachement haut quand même hein? Vous êtes sûr que j'arriverai à le... euh...
-Mais oui, pas di proublème, li tout c'est d'iviter di lui faire peur parce que là il est capable di vous piétiner.
-Ah ouais quand même... et euh... qu'es-ce qui lui fait peur.
-Ben, il y a li feux, li cris, la musique trop forte et li souris, bien entendu.


Le garçonnet déglutit avec difficulté. A part les souris il était à peu près sûr de rencontrer tout le reste ce jour.

Vi z'inquiétez pas, ça va bien si passer.
-C'est à dire... qu'il a de grands pieds.
-Ben, ci pour mieux ti porter mon enfant.
-Il... il a aussi un grand nez.
-Ci pour mieux ti renifler mon enfant.
-Et... euh... et de grandes oreilles.
-Ci pour mieux ti icouter mon enfant.
-Mais surtout, surtout, qu'est-ce qu'il a de grandes dents!
-Oui bon, on va pitêtre pas ricencer tout ce qui est grand chi lui hein...
-N'empêche qu'il a aussi une grosse...
-Aheum... donc pour li manœuvrer ci tri simple, si vous savez conduire un poney, vous savez conduire un poids lourd. Les crineaux on li fait pareil, ci juste que... euh...
-Oui?
-En fait il ni comprend pas votre langue donc... euh... vous parlez li ottoman?
-Ben ouais évidemment, çui qui parle pas ottoman d'nos jours il a un peu raté sa vie quand même hein, un peu comme çui qu'a pas son cadran solaire à cinquante ans en fait, tout l'monde parle ottoman voyons.
-Humpf... Moron! Donc ci tri simple, pour lui dire di tourner à gauche vous lui dites "sol" et à droite "sağ". Pour avancer ci "avans" et pour s'arrêter vous dites "durdurmak". Ci facile. Vous avez compris?
-Ben ouais hein, j'suis pas complètement demeuré d'abord.
-Bah ci parfait alors, ji vi vous laisser, vous prisenterez mi respects à monsigneur Odoacre.
-Ouais, ouais c'est ça j'y manquerai pas.


L'étranger tourna alors les talons.

Euh... 'ttendez!

Il se retourna.

Aheum... On lui dit comment d'avancer déjà?

Et se massa alors les globes oculaires en signe de lassitude. Visiblement les affaires avec ce gamin allaient prendre un peu plus de temps que prévu...
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Pasque y a pas que les poneys dans la vie d'abord: l'hymne de Lotx
.mahaut.
Elle jeta un coup d'oeil au courrier reçu quelques jours plus tôt.



Mao !
La reine va être courationnée et c'est moi qui m'en charge avec un peu d'aide d'Odoacre. J'ai eu une idée géniale pour le cortège, j'ai commandé un *traces de boudin écrasé* !
Il faut que tu viendes !
Lotx


Elle résuma rapidement. Un courationnement de reine. Avec des nobles partout. La possibilité de pouvoir caser un "j'y étais" pour toutes les années à venir. Une place de choix grâce à ses relations. Et un *traces de boudin écrasé*. Il fallait qu'elle y aille.
Retrouver Odoacre et Lotx dans une ville n'était pas chose compliquée. En général il suffisait d'ouvrir la bouche et de dire "Mon brave, auriez-vous vu..." Là, on vous interrompait pour sortir un "ils m'ont pris mes affaires ! Pour servir Aristote ! Et le p'tit m'a piqué mon tonneau !". Fastoche, quoi.
Elle parvint dans la cour de l'auberge avec Anatole et découvrit un...


- JUSTE CIEL ! Qu'est-ce donc ?
- C'est un... Euh...
- C'est énorme !
- Oui, je crois qu'on peut dire ça.
- Anatole... je crois que c'est une baleine.
- Non, ça vit dans l'eau.
- Sang dieu, quelle horreur... Bon, mais alors qu'est-ce ?
- Je dirai... une girafe. Avec deux cornes.
- Ah. Un animal exotique ! Comme c'est... pichounou !
- Non mais arrêtez avec ce mot, sérieusement...


Elle descendit de sa monture et tendit les rênes à un passant.


- Ah mais je suis pas écuyer, moi.
- Nourrissez-le d'avoine, il est fragile. Odoacre est bien ici ?
- Non mais je ne suis pas écuyer et... RAAAAH vous avez vu ce qu'il vient de lâcher dans la cour, ce monstre ? Et qui c'est qui ramasse ? C'est Bibi !
- Bibi, Odoacre est-il là ?
- Il prend son bain. Et je m'appelle pas vraiment Bibi.
- Vous devriez, c'est charmant. Bon, je ne vais pas le déranger, chacun sait que je fais mourir les gens qui prennent des bains. Ainsi que les roux. Vous n'êtes pas roux, au moins ?
- Non, non.
- Découvrez-vous que je vérifie ?
- Hmpf...
- Moui. Un blond filasse, ça va. Vous aurez la vie sauve.
- Ma Dame est trop bonne.
- Je sais, j'ai rembourré mon décolleté. Ah, voici Lotx ! LOOOOOOTX !
- Chiiit ! Il faut pas li crier à côté mi dame !
- Ah ? Lotx, quelle merveilleuse acquisition tu as faite là !
- Ouais ben c'est pas vous qui ramassez...
- Non, c'est Bibi qui le fait.


Elle s'approcha un peu tout en restant à distance raisonnable de l'éléphant.

- Tudieu, c'est... Vraiment, c'est...
- Grand ?
- Gris ! C'est donc ainsi qu'apparaîtra Odoacre ? Morbleufianchtre, ça va jaser. Il FAUT que je sois là.
- Ni criez pas mi dame.
- Oh, regardez ! il a un grand machin, là !
- Euh... oui...
- Pis il s'en sert pour plein de choses !
- Euh... je sens un sujet glissant, là.
- Faites attention où vous mettez les pieds, Bibi n'a pas encore nettoyé.
- MARC ! je m'appelle MARC !
- Ni criez pas s'il vous plait !


Elle agita un mouchoir parfumé près de son nez. Une girafe, on pouvait dire ce qu'on voulait, mais ça schlinguait grave. Au moins, ça ressemblait à une licorne, de profil. De profil, la tête penchée. Et bourrée. Il fallait qu'elle assiste à ça depuis les premières loges. Elle agita les doigts et obtint un tabouret. De là, elle contempla Lotx aux manoeuvres, lui prodiguant les conseils de tout ami digne de ce nom.

- Vas-y, recule, t'as la place. Fais sonner la trompe, pour voir ? Tu as l'option "feux de détresse" au cas où ? Oh la la, moi j'adorerais avoir ça mais c'est absolument pas pratique pour faire des achats en ville. Ça doit consommer en plus... Mais vas-y, recule, je te dis que tu as la place !

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Odoacre
Ellya n'avait pas eu le temps de se mettre à l'ouvrage qu'une autre accorte jeune femme - le vieux Grec avait l'œil pour les femmes accortes quand bien même elles se caparaçonnaient de fer pour écarter les regards égrillards - faisait son entrée.

Le prélat se tourna dans son bain et sourit de toutes ses dents, ayant noté à sa façon le "à votre service"

Pourtant elle était armée et on ne savait jamais trop à quoi s'attendre avec les militaires.


Ah vous devez être Samorille. Bien. Il va falloir modifier légèrement votre ... uniforme ma fille, car s'il s'agit réellement de me protéger, il s'agit également de pompe archiépiscopale et primatiale et de respect envers le saint lieu.

Regardez donc dans ce coffre, vous trouverez votre vêtement de capitaine des porte-masses !


Dans le coffre se trouvait une sorte de.... vêtement ? Dans la mesure où un vêtement serait à couvrir le corps, le qualifier ainsi paraissait difficile.

Cela ressemblait à un ensemble de bande de tissu vaporé qu'on fixait avec des bijoux en or... costume de vestale version show en maison close à la Cour des Miracles.

Et avec ces vêtements, une magnifique masse d'arme : le bois était verni et incrusté de perles tandis que la masse elle-même, boule ronde et dorée dans laquelle on avait serti des pierres semi-précieuses.... ou des morceaux de verre, allez savoir.

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Archevêque de Rouen
Ellya
Elle fit quelques pas. Tourmentée. Si son époux l'apprenait... Un frisson glacial se fraya un chemin le long de son échine tandis qu'elle penchait la tête. Soumise.

Bon, la soumission s'arrêta lorsque la liste de ses tâches lui fut apprise. Laver le vieil homme? Non mais et puis quoi alors? Elle avait l'air d'une meschine? Elle s'apprêtait à faire avaler au Grec son savon quand une personne armée arriva. Rien de tel pour calmer le semblant de colère et d'envie de meurtre de la nonnette. Pire, la femme soldat n'était pas sans lui rappeler quelqu'un. Damned.


Elle était donc repassée en mode soumise, la vengeance bien terrée au fond de son coeur. Pas encore. Elle se tourna vers les quelques onguents, un sérieux affiché sur son visage. Elle en prit trois au hasard avant de retourner auprès d'Odoacre, un sourire sadique aux lèvres.


Fermez les yeux, on ne sait jamais, monseigneur.

Et avant même de finir sa phrase, le contenu d'un des flacons avait été déversé sur la chevelure du vieil homme. Une drôle d'odeur s'en échappa. Refoulant sa répugnance, elle approcha ses doigts délicats des sombres cheveux pour y faire pénétrer le mélange.

Faites-moi confiance, je m'y connais mieux que quiconque!

Et un mensonge à confesser, un.
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Odoacre
En aucune manière, Odoacre n'imaginait que la jeune Ellya ait pu penser une seule seconde à se rebeller.

Aussi c'est en toute confiance qu'il ferma les yeux pour se détendre encore mieux dans l'eau chaude.

Les cheveux du Grec, surtout sombres à cause de leur saleté, allait peut-être retrouver leur gris blanc originel.... ou pas.

De temps à autres, il entrouvraient légèrement les yeux des fois que la jeune soldate choisisse de se changer dans la cuisine.

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Archevêque de Rouen
Cymoril
Fourmi.. on m'appelle Fourmi...ronchonne-t-elle.

La main confiante ouvrit donc le coffre sur ordre. Et en sortit un étrange assemblage de tissu. Interloquée la Fourmi cherche le reste de la tenue d'apparat, avant de se rendre à l'évidence. Demi tour vers le barboteur en pleine séance de papouillage. A moins que ce ne fut d'épouillage, vu l'état de la chevelure.


Il doit y avoir erreur. J'suis mercenaire, pas danseuse du ventre hein...

Pas que la tenue la choque outre mesure, en d'autres circonstances... avec quelqu'un d'autre il aurait pu être amusant de réinventer la danse des sept voiles. Mais là, elle ne saisit pas trop le pourquoi du comment.

Comprenez, niveau respect d'un lieu saint et d'une cérémonie pareille, je nourris de gros doutes. Et franchement, la saison ne se prête guère à ce genre de fanfreluches.

Argumenter plutôt que de le braquer, il serait ballot qu'elle soit venue jusque là pour rien. La "tenue" en bout de bras, elle cherche dans le détail comment elle pourrait envisager la chose tout en conservant son intégrité.

Dites donc ça cocotte votre truc... C'est un poison contre les parasites corporels ?

Elle détourne l'attention sur la shampouineuse, et revient à ses ficelles de tissu. Les plaçant devant elle, sur l'armure, envisageant plusieurs façons d'accrocher les bandelettes sur sa cotte.

Comme ceci peut-être ??...

Et de sourire doucement.
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Adso


Le voyage n'avait pas été une sinécure. Au contraire de son dernier trajet Reims-Cambrai. Non pas à cause du sens de la côte, qui n'était que négligemment défavorable dans le sens Cambrai-Reims, mais parce que la dernière fois, c'était en plein milieu de l'été. Là... le sol était détrempé, et sa mule n'avait pas l'option 4x4 (comprendre : elle était incapable de bouger une patte indépendamment des autres, ce qui n'était pas vraiment pratique lorsqu'elle s'embourbait...)

Il mis ainsi beaucoup plus de temps que ce qu'il avait prévu. Et une fois arrivé à Reims, toutes les auberges étaient combles. Certes, il connaissait du monde à Reims, mais personne n'avait invité l'archevêque de Cambrai. Pas même le Grand Aumônier de France, qui avait bien fait remarquer, toutefois, qu'il accueillait du monde en son logis. La seule invitation venait donc du Primat, qui avait proposé de recevoir les évêques en l'auberge qu'il avait réservé.

Contrairement à ce qu'il aurait pu croire (et le lecteur fidèle pourrait dire, malgré le sens légendaire de l'orientation d'Adso), il fut aisé de retrouver Odoacre. Même si l'expression sur le visage des gens à l'évocation de son nom n'était pas des plus flatteuses. Quand il entra dans la cour de l'auberge, il eut un moment de stupeur devant la bête gigantesque qui s'y trouvait, puis entra sans s'attarder plus longtemps, au milieu des cris et des "ne criez pas s'il-vous-plaît !"

Une fois à l'intérieur de l'auberge, on lui indiqua là encore facilement une porte où il pourrait trouver le Primat. Porte qu'il ouvrit, pour découvrir que ce n'était pas celle de l'antichambre, mais la chambre elle-même.

Il resta interdit devant le spectacle d'Odoacre dans son bain.

Le lecteur un peu pudibond pourrait penser que c'était de découvrir un archevêque, Primat de France de surcroit, en tenu d'Oane et accompagné de deux jeunes femmes, dont l'une prenait la pose avec des étoffes précieuse. Mais non.

Euh... Le bain, c'est vraiment obligé, avant le sacre ?

Non, parce que le dernier bain d'Adso devait remonter à son propre (renouvellement de) baptême par immersion. Adso avait horreur de rentrer dans l'eau, et il prenait bien soin depuis d'exiger que ses ouailles fassent de même un baptême par immersion.


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Archevêque de Cambrai, Protonotaire Apostolique
Graoully
Le carrosse épiscopal de l'évêque d'Angers s'arrêta devant l'auberge réservée d'Odoacre. L'abbé y entra, et ouvrant une porte tomba nez à nez sur Odoacre dans son bain, deux demoiselles et Adso. Il avait encore sa mine renfrognée, inhabituelle chez lui. Sans faire plus de cas de la tenue d'Odoacre, il prit la parole.

Demat mes frères, savez-vous d'où je viens ? De la cathédrale, où je me suis fait sortir par SE Ingeburge en personne sous prétexte que personne n'a droit d'y entrer, même si l'on est prélat de l'Église ! Quelle époque !
Mgr de Rouen, d'où partira la procession ? Mes malles ont été montées dans une chambre, et mes habits de chœur sont dedans.

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Adso


Adso fut surpris par l'arrivée de l'evêque d'Angers derrière lui et sursauta. Il lui rendit son salut (il lui semblait bien que Demat était un équivalent de bonjour, mais il n'était pas sûr, avec tous ces dialectes locaux ).

En parlant de malle et de chambre, Mgr de Rouen... Serait-il possible d'abuser de votre hospitalité et de loger ici en attendant le sacre ?

Pour tout dire, Adso n'avait pas vraiment de malle. Il avait juste mis une bure de rechange et ses attributs archi-épiscopaux dans les sacoches de sa mule, et basta... Il réalisait maintenant, en voyant le contenu de certains des coffres ouverts dans la chambre du Primat, que sa bure risquait de détonner au milieu des autres...

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Archevêque de Cambrai, Protonotaire Apostolique
Odoacre
Assez peu sensible aux odeurs, il fallait supporter sa propre crasse, le vieux Grec ne tiqua pas mais écarta d'un geste négligent les remarques de la jeune mercenaire

Ah vous n'y connaissez goutte ma fille, ce sont des oripeaux orientaux que vous allez revêtir, et ce, pour la plus grande gloire de Dieu car Aristote était grec.

Et après cette déclaration à la logique imparable, le Primat s'étonna de voir entrer des prélats dans la cuisine, là où il prenait son bain. Il n'avait pas suffisamment de personnel pour gérer cela et son homme de main avait été envoyé pour espionner la reine.

Aussi se frotta-t-il le visage pour enlever la mousse qui coulait, menaçant, vers ses yeux, et il leur sourit


Bienvenue et prenez vos aises mes très chers frères ! Si vous désirez accompagner mon cortège, vous êtes également les bienvenus mais apprenez, en gardant naturellement le secret de cela, que nous allons rendre gloire à l'Église en précédant la reine de justesse, contrairement à l'ordo prévu par ces emplumés parisiens !

C'est alors qu'il se leva dans son bain, affichant une nudité sans aucune pudeur. Il faisait son âge, semi grisonnant mais respirait la santé et l'habitude des efforts physiques.... combinée à un amour immodéré de la bonne chère.

Autre élément particulier, son torse et son dos étaient couturés de cicatrices, comme si à des périodes différentes mais de façon très répétées, son corps avait été percé de lames de tailles et formes différentes...


Rincez maintenant, il est temps de passer aux premiers vêtements et au maquillage.

Et Odoacre d'écarter les bras pour qu'on s'occupe de lui
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Archevêque de Rouen
Adso


Ayayayayayaaaaa... Dans quelle galère avait-il été s'embarquer ? Qu'est-ce que le vieux avait encore prévu comme action pour se faire remarquer ? Il était désormais un peu tard pour trouver une excuse afin de refuser l'invitation du Primat et de se sortir à moindre frais de cette situation... Quoi qu'il fasse, maintenant, çà risquait de mécontenter un puissant...

Euh... oui-oui...

Bon... Il fallait tout de même qu'il se change, sa bure était toute crottée du voyage. Mais bon, le Primat avait dit qu'il fallait prendre ses aises... Adso avisa la première chambre libre, et alla se préparer.

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Archevêque de Cambrai, Protonotaire Apostolique
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