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[RP] Tata Lisa !

Mai
Dans les appartements privé de Marie - là ou peut pas y avoir d'incrustes en gros -
la blonde fait les cents pas dans son salon. Anxieuse. "Elle" va venir, et il va falloir lui annoncer.
Et là c'est autre chose que de le dire à Cara, Mum ou Chim. Là, elle doit le dire à sa double,
sa sœur, sa bouée de sauvetage, à celle qui encaisse depuis plus d'un an les conneries de sa cadette sans rien dire.
Mais un bébé c'est autre chose vous voyez. Vous en prenez pour 15 ans minimum.
C'est pire qu'une peine de prison un morveux. Et en plus quand le père rouquin a décider de mourir.
C'est pire qu'une grosse connerie, pire que de faire paraitre des bans de mariage sans la prévenir,
pire que de partir en Irlande sans rien dire, pire que de se réveiller dans son vomis le jour d'un mariage paternel.

Bref... la blonde est dans la défection jusqu'au coup et attend l'heure de son massacre.

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Else
Non loin de là, une jeune blonde avance d’un pas léger, profitant à son insu des derniers moments d’ignorance. Nous lui conseillerions volontiers de ne pas presser le pas, de prendre au contraire plus de temps qu’il n’en faut, et goûter tant qu’il est encore possible la sensation de puissance paradoxale de ceux qui, croyant ne plus pouvoir descendre plus bas, se félicitent de s’en tirer si bien – parce que rien ne va jamais si mal qu’on croit. Oui, mais. Outre que l’ingérence est contraire au code de déontologie du narrateur, un tel avis exciterait les soupçons de la blonde paranoïaque, et briserait avant l’heure sa belle et improbable inconscience.
Non, non, ne me remerciez pas pour elle. C’est normal.

Or donc, telle le cheval moyen à l’approche de l’écurie, elle se presse, sourire aux lèvres. Une rue, une autre, une porte….


- Marie !

Elsa remarque à peine les traits froissés de sa sœur au moment de se jeter à son cou.

- Marie, j’suis contente de te voir.

Attends donc d’ouvrir les paupières, fillette, on verra si tu dis la même chose. Puis laisse ta pauvre frangine respirer, un peu, aussi. Là. C'est pas trop tôt. Lise relâche enfin son étreinte, ouvre les yeux et darde un regard brillant sur le visage de sa double.
Les jeux sont faits, rien ne va plus.
Mai
Une étreinte. C'est si bon de la retrouvée. Le visage de la cadette s'enfouit dans le cou et les boucles blondes de l'aînée. Elle lui a manquer sa Lise, sa sœur. Marie inspire longuement le visage toujours dans la nuque de sa frangine. Elle sent toujours bon, une de ses odeurs qui vous rappelle un souvenir d'enfance.

Tu m'as manqué tu sais.

De ses fines mains Maï frotte ses yeux. Les nerfs a fleur de peau...
Elle aurait pu fondre en larmes rien que de la revoir.


Sans toi y à plus rien qui va...

Douce façon d'amorcer l'annonce du désastre.
Sur la table un panel d'alcool fort est présent... Au cas ou.
Marie sert deux verres de Whisky irlandais.


Viens on s'asseois... Je dois te dire un truc.
Les yeux bleus de M. scrute le visage de sa double à la recherche du bon moment pour tout déballer et mourir.
Car pour Marie aucun doute, Godliza va la tuer.
Ou au pire si elle l'épargne Chim s'en chargera un peu plus tard.

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Else
Sa précieuse Marie, sa petite sœur. Son reflet. La même et l’inverse. Bouleversée. En une seconde la joie de la revoir éclate en morceaux. Est-ce la mort de Mumia ? Autre chose ? Qu’est-ce qui ne va pas, ma Marie, dis-moi, ça ira, je te promets, je te protègerai, Marie… Lise presserait volontiers sa jumelle de questions, mais le choc l’a rendue muette.

Tu m’as manqué tu sais.
Ne pleure pas… Marie, pourquoi tu pleures ?

Sans toi y’a plus rien qui va…
Je suis là… Ca va aller maintenant… Ca va s’arranger…

Viens on s’asseois… Je dois te dire un truc.
Un truc ?
Filet de voix, hésitant, presque… honteux ? Marie que s’est-il passé ? Marie, Marie, qui t’as fait du mal, que je le tue ? Marie, Marie… qu’as-tu fais ? Else ose à peine se poser la question, s’en voudrait presque d’y songer. Et pourtant.


Elle obtempère. N’accepte le verre de Whisky – c’t’horreur d’alcool, que pour mieux le poser sur la table, et prendre les mains fragile de Marie entre les siennes. Assises face à face, toutes proches, elles se dévisagent en silence. Ses yeux inquiets, bouleversés, cherchent sur le visage chaviré une réponse à la question qu'elle ne pose pas.
Et puis elle donne le coup d'envoi, d'une voix douce, exclusivement réservée à sa petite sœur :


Dis-moi Marie… Dis-moi ce qui ne va pas.
Mai
Dis-moi Marie… Dis-moi ce qui ne va pas.

Mais comment lui dire ? Par quoi commencer ?
Arrêter de pleurer déjà ça serait bien.


Lisa, je...
C'est dure vous savez.
Je...
Ses poumons se vident péniblement de leur contenu puis se regonflent.
Donnant à la cadette une once de courage en plus.

...je suis enceinte.
C'était sortie, laché, tombé.
Comme une grosse pierre qui vous entraine au fond d'un lac.
Et Marie retourne en larme dans les bras de sa soeur.
Elle a mal, très mal. Elle fait de son mieux pour articulé.


Je suis désolée Lisa, désolée.
J'ai pas fait exprès, c'est pas voulu. J'ai peur.

Elle parlait vite, en pleurant, dans le cou de sa clone.
Pas sûre qu'elle réussisse à faire comprendre.

Mais l'ampleur de son désarroi, Else a bien du le comprendre au vu de son faciès qui se décompose.

Dis moi quelque chose je t'en prie.
Me gronde pas.

Marie ne rend de compte à personne. Personne sauf sa Lise.
_________________
Else
Enceinte.

Un pavé dans la mare. L’aveu plonge, avec un bruit mat, dans les profondeurs sombres du cerveau récalcitrant. Lisa n’a pas eu le temps d’assimiler l’information, que déjà sa sœur lui tombe dans les bras secouée de sanglots, et déverse un flot de larmes et de paroles dans son cou.

Je suis désolée Lisa, désolée.
J'ai pas fait exprès, c'est pas voulu. J'ai peur.


Enceinte.
Le choc se propage en ondes concentriques, ébranle les neurones, lesquels entament leur travail fébrile.
Enceinte. Marie est enceinte. Marie a peur. Marie, sa Marie, est enceinte. Y’a comme un hic, une impossibilité fondamentale – Marie ne peut pas être enceinte, et si elle l’est réellement… oh, les larmes lui disent assez qu’elle l’est réellement… alors c’est la réalité qui a tort. Ca arrive, n’est-ce pas ? N’est-ce pas ?
Lisa, immobile, contemple sa sœur. Sa sœur enceinte.


Dis moi quelque chose je t’en prie.

Dire… quoi ?
Rassurante :
Tout ira bien, Marie, tu verras… Mais bien sûr.
Implorante :
Marie… ce n’est pas vrai… dis-moi que ce n’est pas vrai… Elle te fait pas un poisson d’avril, blondasse !
Aristotélicienne :
Cet enfant est la juste expiation du péché de luxure… C't'un peu tard pour les sermons.
Accusatrice :
Comment as-tu pu ? Non finalement je veux pas savoir… Virez-moi ces images de ma têêêête !
Edifiante :
Nous savons pourtant ce que c’est, nous deux, de naître hors mariage. Ne mêlons pas Maman à cette histoire, ça deviendrait moche.
Pragmatique :
Bon, ben on va te trouver un mari. De mieux en mieux…
Curieuse :
Tu vas l’appeler comment ? Sérieusement ?

Ne me gronde pas.

Sous l’effet de la supplique, Lise reprend ses esprits. Un rapide calcul l’assure que le fiancé défunt ne peut pas être pour grand-chose dans cette histoire (quoiqu’elle réussira bien à lui coller sa part de responsabilité, ne vous en faites pas). Alors qui ? Le charme que Marie exerce sur les hommes ne lui est pas inconnu – elle a trop observé, avec trop d’amertume, combien elle est vulnérable. Mais à ce point ? Et pour la énième fois, en regardant sa sœur, Elisabeth se sent coupable.
Elle laisse échapper un souffle dont elle ne s’était pas rendu compte qu’elle le retenait


Marie...

Voix plaintive, méconnaissable, qu'elle hait à l'instant même de l'entendre sortir de ses lèvres. Elle se secoue, et poursuit d'une voix plus ferme, quoique hachée :

Le… père… Qui est-il ?

Dieu sait qu'Elsa ne croit pas aux romances ; si c'était aussi simple qu'une idylle, Marie ne serait pas éplorée. Il est déjà clair, dans l'esprit de la jeune femme, qu'il n'y aura pas de mariage. Que l'enfant naîtra sans père. Comme elles. Atavisme, quand tu nous tiens.
Alors elle attend avidement le nom de la prochaine personne qu’elle va pourrir sur place.
Mai
Le souffle chaud de sa Lise tempête dans son cou. Elle la déçue.
Elle a déçue sa sœur, la seule et unique personne qui l'aime pour elle même.
Pas comme un objet sexuel, une copine de débauche, une super secrétaire à faire souffrir, une belle fille à supporter ou une lointaine connaissance.
Nan, Lisa aime Marie parce que c'est Marie. Et elle l'aime comme elle est, avec ses doutes, ses erreurs et son caractère tumultueux.
C'est se qui fait d'elle une sœur exceptionnelle d'ailleurs.
C'est se qui fait que Marie abandonnerait tout pour elle, sur un simple regard ou une moue suppliante.

Lisabeth l'aime et Marie la déçoit... continuellement. Vilaine petite sœur qu'elle est!


Le… père… Qui est-il ?

La question fatidique. Lisa n'a jamais aimé les hommes qui louche de trop près sur sa petite sœur.
Ni Voss, ni Heine, ni Carapatouille, ni tout les autres en faite...
Mais il y en a un que sa clone aurait bien tué sur place sans la moindre hésitation.


Mum...

C'est bon elle lui avait dit...
Godliza n'allait pas poussé la torture à faire répéter le nom à sa pauvre petite sœur chérie.
(Oui la victimisation, c'est bon pour l'effet dramatique!)


Qui ça?

Elisabeth est un tyran. Le roux avait raison!

Mum...

Voilà c'est dit. Les fauves sont lachés. Marie va mourir.
En tant que narratrice prévoyante et responsable, je me permet de léguer
ses robes à Marzina, ses écus à Fynou, ses dessous affriolants à Lemerco,
ses nombreux appartements à Lise, son exemplaire du Kamasutra a Tadeus,
sa dépouille à Arzhel pour qu'il la vende au profit de l'Eglise...
Quoi ? Non ? Vous êtes sûr...!? Elle va pas mourir? Hum... On va bien voir.

_________________
Else
Lise a pâli. Ce n’est plus un pavé : c’est la falaise toute entière précipitée dans la mare dans un grondement de tous les diables. La colère accuse ses traits naturellement durs, rauque le timbre de sa voix.

- De tous les hommes que tu pouvais choisir…

Mumia. L'inconséquent, le désinvolte, l'amuseur public, le pilier de papier mâché, qui plie et se dérobe dès que l'on s'y appuie… Le parangon sublime et flamboyant de tous les vices qu'Elisabeth déteste avec ardeur. Ces vices qui font, entre autres joyeusetés, les bâtards – elle en sait quelque chose, a eu suffisament honte de sa naissance. Et voilà que l'histoire se répète, sans qu'elle ait rien vu venir – rien voulu voir ?
Comme elle aimerait en cet instant le voir ressusciter, rien qu’un moment, le temps de le tuer de ses propres mains – un petit contretemps dans le grand ordre des choses, presque rien, ça ne prendrait pas longtemps, juré… Non ? Vraiment ? Tant pis, c’est rien Seigneur, merci quand même.
Une sournoise association d'idée dessine dans sa mémoire, à côté de la face détestée, un autre visage – tiens, Ober ! Ober, ça fait du bien de penser à toi mainte…


- Seigneur…

Lisbeth nauséeuse se dégage de l’étreinte de sa sœur pour faire les cent pas dans la pièce. Bras croisés autour de son maigre corps tremblant. Arrivant à peine à faire le tour du désastre. La violence de la colère qu’elle sent monter en elle l’effraie. Combien de temps marche-t-elle ainsi de long en large ?

- Lisa ?

Else tourne un visage défait vers sa sœur, sa petite sœur qu'elle n'a pas protégé. Dont la conduite lui fait honte. Mais c'est Marie.

- Je… J'te gronderai pas, Marie. Même si j'voulais, c'est un peu tard, l'mal est fait. Tu savais bien… Tu savais pourtant. On peut pas… juste faire c'qu'on veut sans penser au reste. Enfin. C'est comme ça. Peut-être que c'est pour le mieux. Tu… On a bien grandi sans parents, on sait c'que c'est. Et lui s'ra pas tout seul. C'est p't'être… Une chance de mieux faire.

S'il vit. Jusqu'à terme, et après. Et si la mère vit - la pensée la terrifie. A se demander qui elle essaie de convaincre, en traçant des plans sur la comète.
Mai
- De tous les hommes que tu pouvais choisir…

Bah le truc c'est qu'elle a pas choisit. Si on lui avait demander son avis elle aurait garder son corps de jeune fille
et zappé nausées et vergetures sans hésitation. Ou elle aurait choisit un autre père au moins...
Parce que Mum bon voilà quoi! Vous me comprenez..! (LJD Mum si tu me lis, je t'aime! XD )
Et en plus de subir les réactions de toutes les maîtresses du rouquin, une perspective horrible se profilait au loin.
Le gène blond étant récessif (c'est pour ça que les blonds sont des êtres exceptionnel) y a de grandes chances que la progéniture Kermorial soit rousse.
Et ça c'est moche! Ca craint! Maï se souvient que sa mère avait une soeur ou une cousine rousse du coté de Fougères.
Il parait qu'elle a finit éviscérer et brûler vive, enfin moitié vive. Parce que les boyaux à l'air, vous êtes pas très frais normalement.

Bref. Je m'égare...

Et lui s'ra pas tout seul.

Les yeux désemparée de la cadette se posèrent sur Lisebeth.

Merci.
Que voulez vous lui dire de plus. Marie serait morte quatre ou cinq si Lisa n'avait pas été là. Marie lui doit tout.
Je te promet que je serais sage maintenant... Sur ma vie.
Oui, parce que la tête de leur mère bah...
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Else
Leur mère. Encore une qui ne connait pas sa chance.
Hasard, intuition ou télépathie gémellaire (bah quoi ?), c’est aussi vers Allinea que les pensées d’Else se tournent. La mère qu’elle ne connut jamais. A qui elle ne doit rien – sauf ce petit, mini, riquiqui détail qu’est la vie, mais ce n’est pas franchement le moment de le rappeler à la progéniture rancunière, à moins de tenir absolument à se faire botter le train.

Elle lève un regard plein de reproches vers le plafond, là où selon toute probabilité devrait se trouver le soleil – y est-elle seulement ?


- As-tu seulement…

Mince. Fichue habitude de parler tout haut à ceux qui ne sont pas physiquement là. Elisa secoue la tête, rageuse, et d’un signe de la main congédie son interlocutrice imaginaire, façon « on verra ça plus tard ». Puis se retourne vers Marie.

- Je te crois.

Vraiment ? La petite voix cynique dans la caboche blonde chantonne que de toute manière, pendant quelques mois, elle y sera bien forcée – la petite voix cynique a des dents sacrément pointues.
Exténuée, elle retourne s’asseoir, pose une main sur celles de Marie et regarde son ventre.

Après un long, très long moment :


- Et toi, sois gentil… Evite de ressembler à ton père, ajoute-t-elle, voix de gorge, demi-sourire ironique.
Liz is back.
Mai
Marie s'enfonçe dans le velours carmin de la banquette de son salon.
Dans les coussins moelleux du canapé, elle ne peux retenir un soupir. Du soulagement.
Lisa est au courant. Enfin. Biensûr il faudra l'annoncé aux autres...
Cette foule souriante qui entoure la banquière quotidiennement.
La famille, les amis, les gens. Mais ce n'est pas urgent.


Et toi, sois gentil… Evite de ressembler à ton père.
La première fois.

C'est la première fois que quelqu'un prend en compte la petite chose qui vit sous son nombril.
La première fois que l'on parle à cet enfant comme à une personne à part entière
et non pas comme l'enfant du défunt et courageux Mumia qui s'est fait avoir par une blonde sournoise et calculatrice.
La faute est toujours jeté au vivant, c'est bien pour ça que le roux, couard qu'il est,
a préféré passer l'arme à gauche plutôt que d'assumer auprès de sa femme. Et vlan!


Les pupilles azures de Marie se plongent dans celle d'Elisabeth, alors que les neurones sont en pleine réflexion.
Que faire de cet enfant? Le mettre au couvent comme l'avait fait sa mère pour elle?
La vie de Marie aux Ursulines avait été plutôt réussit malgré ce qu'elle disait aux rares personnes qui s’intéressaient à elle.
A vrai dire, sa vie avait été merveilleuse jusqu’à ce qu'elle en sorte à 16ans pour affronter la vraie vie.

Le garder ? Marie, mère. L'idée installe le chaos entre les tempes de la jeune femme.
Elle se voyait déjà scruter et jaugée par Chiméra et toutes les conquêtes de Mumia.
Toutes lui reprocheraient chacun de ses faux pas vis-à-vis de la sacrosainte progéniture de "Mumia le Magnifique".

Beurk!

Les neurones font la grève et dans c'est cas là, c'est toujours pareil...

Lisa je dois faire quoi tu crois?
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Else
La peur. D’avoir un enfant. De l’élever. De supporter les yeux avides de la Bretagne rivés sur le dernier rejeton d’un héros national. Et sur sa mère, indigne par symétrie inverse. La vague de dégoût éclabousse jusqu’à Else.

- Je voudrais pouvoir décider à ta place…

C’est tellement vrai. Que ne donnerait-elle pas pour ôter le fardeau des épaules… du ventre… de Marie, et le prendre sur elle ! Qui a dit « surprotectrice » ?
Car pour elle, tout serait clair à défaut d’être simple : elle garderait l’enfant près d’elle. Non par amour pour la chair de sa chair ; elle se garderait bien d’invoquer le sacro-saint instinct maternel, pour ce qu’elle en connaît… Mais la seule idée d’abandonner l’enfant à son sort la révulse. Prenez un peu d’empathie, ajoutez-y un vieux reste de phobie de l’abandon, un zeste d’obsession de contrôle, saupoudrez généreusement d’orgueil, et vous aurez ça. Lise mettrait un point d’honneur à élever son enfant, en haine de la lâcheté, et un peu par bravade. Les autres ne lui ont jamais fait peur – prétend-elle.
Mais Marie n’est pas Lise, et Lise aime trop Marie pour croire le contraire.


- Quoi que tu décides, tu n’effaceras rien. Tu sauras. Et eux aussi. Ils sauront vite.

Ils savent déjà, Blondine. T'es juste la dernière au courant. Enfin, moi, j'dis ça...

- Si tu n’es pas celle qui élève l’enfant de Mumia, tu seras celle qui l’a abandonné.

Mhm ? Une formulation plus diplomatique, dites-vous ? On voit bien que vous ne la connaissez pas…

***

Flash back : une gamine maigrelette gravit en trombe le parvis de la petite chapelle du hameau, se jette sur la lourde porte bardée de fer – vlan ! et se précipite jusqu’à la chaire de prêche. Ses yeux embués l’empêchent de voir devant elle, elle heurte un banc au passage, se mord les lèvres, non, elle ne pleurera pas, il n’est pas question qu’elle pleure, elle ne veut pas. Elle grimpe les marches de bois sous l’œil inquisiteur du curaillon et se jette dans ses bras.


- Eh bien, eh bien…
- Y disent que j’suis ren qu’une bâtarde et qu'mes parents voulaient pas d'moi que sinon je s'rais avec eux qu’ils m’ont abandonnée parc'que j’aurais pas dû naître et qu'mes parents c’est des gens méchants qui iront sur la lune et que…
- Else… Else, un peu de calme, je ne comprends rien à ce que tu racontes.


Ce n’était pas vrai, bien sûr. Il comprenait fort bien. Et à sa manière de vieux froussard, il contournait le problème ; mais l’enfant crédule ne s’en doutait pas. Durant deux longues heures, le Père Archibald lui fit répéter ce qu’elle avait entendu, reformuler, redire, et les larmes versées s’asséchaient d’elles même entre les mots manipulés, remplacés, rabotés, retournés, domptés, maîtrisés… inoffensifs.
Ou comment donner un cours de rhétorique à une mioche de six ans.
De cette histoire, il était ressorti que la vie est un cadeau du Très Haut à chaque enfant qui naît, qu’on ne fait pas toujours ce qu’on veut, et que somme toute, sa vie dans les montagnes auprès du vieux curé était heureuse. Et tout ça, c’était vrai.
Ils ne parlèrent plus jamais de ses parents. D’abord elle n’osa pas aborder le sujet, puis elle oublia. Parce que c’était vrai.

***


Léger soupir.

- Y’a pas de bonne décision, j’imagine. Mais rien ne t’oblige à décider tout de suite. Puis… j’serai là.

Chassez le naturel…
Mai
- Si tu n’es pas celle qui élève l’enfant de Mumia, tu seras celle qui l’a abandonné.

Elle n'avait pas vu les choses sous ses angles.
Était elle capable d'abandonnée un être vivant, aussi roux soit il?
Marie c’était jurée de ne jamais être comme sa mère. D'être mieux.
Pour l'instant elle avait échouée. Comme sa mère elle avait connu plusieurs hommes.
Comme sa mère elle avait eu des relations hors mariage (de ses partenaires)
Comme sa mère elle était tombé enceinte... Pitié pas des jumeaux !!
La prochaine étape c'est quoi? Mourir seule dans un couvent francoys. Jamais!
Cet enfant était sa dernière chance de retrouver le droit chemin. Marie s'en rendait compte petit à petit.


Je le garde... On sera heureux!
_________________
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