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[RP]N'abusez pas de l'excès !

Lunran
Acolhuahcan.

Alcool haha.
Sur un chemin perdu, que les étoiles éclairaient paisiblement de leurs rayons paresseux, une silhouette avançait lentement. Un pas, deux pas, tombe. Se relève. Un pas, deux pas, trois pas, et... tombe. Une jeune femme, dont l'âge pourrait se situer entre vingt-cinq et trente ans, titubait sur les cailloux. La mine échevelée et crasseuse, les pieds calleux, les mains écorchées, les vêtements réduits à l'état de haillons, on pourrait la confondre avec un mort revenu de l'au-delà, si ses deux yeux verts n'étincelait pas d'une grande malice.

Ce rythme n'était pas volontaire. La faute aux Dieux. C'est toujours de leur faute, de toute manière. A vrai dire, un mélange explosif de pulque-peyotl circulait dans les veines de ce corps.
Lunran la Sublime, car tel elle aimait se nommer, avait une fois de plus forcé la dose des plaisirs. La vision floue, la tête qui tourne, la nausée qui la guette, et ce drôle de type qui la regarde. Hein ?
La femme releva la tête du sol (où elle scrutait avec attention les obstacles mis sur sa route) pour essayer de comprendre la vision qu'elle venait d'avoir. Elle brandit un bras faible dans une direction.

Hé toi là !
T'veux pas du peyotl ? Du bon que j'vends... du bon. que du bon moi j'vends...


Luny continua de marmonner quelques instants avec l'arbre qui se trouvait sur le bord du chemin, puis finit par l'envoyer paître "Face de pécari !" en comprenant qu'il ne voulait pas lui acheter de peyotl. Tous les mêmes ces arbres. Ils comprennent rien à la vie, et à ce qui est bon.

Ooooh ma tête.

Elle se ratatina une fois de plus dans la poussière, s'écorchant encore plus sa peau mise à nue.

'Prochaine fois j'ferai moins la maline. Guerrière sans peur ouais, mais c'te pieds qui veulent pas avancer.

Ouaip, la prochaine fois tu feras moins la maline Luny.

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Rebelle par Nature
Pénible à ses heures
Voleuse de moult choses
Ozomatli
Il est des chasseurs qui ne sortent que la nuit, pareils aux moustiques.

Une silhouette aux membres fins et paresseux se tient le dos collé à la façade d'une pulqueria. Quelques éclats de voix et de lumière s'échappent sous le drap de maguey qui fait office de porte au petit commerce. Ce soir, comme de nombreux autres soirs, Ozomatli s'est mêlé à la compagnie des assoiffés, et il est sorti prendre le frais et cracher seul son jus de chique à la belle étoile. Ses cheveux longs tombent en tresse sur son épaule, il balaye la ruelle du regard et fait jouer la feuille de tabac entre ses lèvres vulgaires. Efféminé et hautain, comme à son habitude.

Le jus brin jaillit entre ses dents et va rouler en perles dans la poussière froide du sol, tandis que son esprit virevolte et s'ennuie...
Il songe à la petite fortune qu'il a amassé, grâce au commerce de ses récoltes, qu'il dilapide peu à peu dans le pulque et les jolies draperies dont il aime à se parer les hanches. Son or disparaît aussi en fioles de parfum, en bijoux et en plumes qui lui servent à faire le beau...
Il a prit des goûts de luxe, le Singe d'Occident.
Mais au fond, il en conclut qu'il s'amusait plus quand il chassait les enfants sauvages aux abords de la jungle, pour les vendre à prix d'or sur les marchés aux esclaves. Ça lui manque, le bon temps des affaires excitantes qui rapportaient gros.

Un nouveau trait de salive s'échappe par sa bouche, tandis qu'il lorgne un ivrogne qui s'écroule au sol plus loin entre les callis.
Lamentable.
L'éphèbe observe ce tas pouilleux, les paupières à demi closes, comme pour ne pas trop se souiller les yeux à la vue de cette loque humaine qui se relève dans la boue...
Puis le curieux personnage marmonne avec une voix de femme, et plus encore, avec une voix de femme déjà entendue quelque part... Le mexicatl retire la feuille de tabac de sa bouche avant de se pourlécher les babines. Son dos se décolle du mur et les reflets de sa peau s'éteignent dans l'ombre d'une hutte. Il s'approche.

Par derrière, la femelle imbibée de pulque ne le remarque pas et continue sa route... du moins, elle tente d'y parvenir.

L'autre, narquois, marche dans ses pas. Et ses pieds habiles ne font pas un bruit sur la terre.

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Lunran
La femme, elle, ne se doutait pas du chasseur qui la suivait à la trace. Ses sens n'ont jamais été très aiguisés en temps normal alors avec tout ce qui coule dans son sang... Surtout que l'état normal voilà longtemps qu'elle ne l'a plus atteint.

Une droguée, dépravée.

Un soupir de douleur échappa aux lèvres fines alors que les muscles de ses bras se contractaient pour la relever. Une fois de plus. Lunran resta prostrée à genoux, s'appuyant sur les bras, ses cheveux emmêlés collés sur son visage et sa nuque imbibés de sueur alcoolique. Un soubresaut traversa son corps et une partie de ce qu'elle avait ingurgité ce soir vint s'étendre sur le sol.

'Faute aux dieux.

Tenace, elle finit par se relever même si l'envie de s'étendre là pour dormir avait traversé son esprit. Une toux la secoua et elle reprit sa route clopin-clopant. Quelques mètres plus loin, Lunran se laissa glisser le long d'un mur de la hutte la plus proche.

L'esprit dans les vapes, le corps avait pris le contrôle et demandait à se reposer.

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Rebelle par Nature
Pénible à ses heures
Voleuse de moult choses
Ozomatli
Ozomatli enjambe la flaque crachée par la femelle d'un pas calme. Son ombre, grande et lente, suit sa jumelle plus agitée, qui se heurte aux parois des callis puis se ratatine au sol. Les gravillons crissent sous les sandales et puis plus rien. Rien d'autre qu'un souffle fatigué... L'alcoolique s'est échouée, on dirait.

Le mâle silencieux la contourne et lui fait face, l'épaule contre le mur de terre sèche mêlée des feuilles de palmes. Curieux, il tend un bâton sous son menton pour lui relever la tête et observe les traits éreintés de ce visage, qui pourraient paraître agréables si cette bouille n'était pas maculée de poussière ainsi que de jus fermentés, plus ou moins digérés...

Une fossette se remonte, au coin des lèvres de l'esclavagiste. Un sourire plutôt malsain. Il murmure.


Niltzé cuextecatl*...

Du bout de son bâton, il maintient le visage à la lumière qui émane de la face ronde de Tecciztecatl et sa parure d'étoiles.
Le mexicatl feint un soupir contrarié.


Lunran, Lunran... Que va-t'on faire de toi...
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* Bonsoir ivrogne...
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Lunran
Alors que le monde agréable des rêves lui tendait les bras, quelqu'un lui remonta le visage doucement avec quelque chose de froid et d'irritant sur sa peau. Lunran plissa les yeux à la lumière des astres et eut un gémissement de protestation pour qu'on la laisse en paix. Qu'on la laisse. Des mots parvinrent à son oreille, il lui sembla entendre son nom.

Quetzalcoatl ?

Seul un Dieu aurait pu se permettre de la tirer de son sommeil réparateur dont elle a si besoin. Non, non. Cette voix... Elle l'a déjà entendue quelque part. Dans une taverne surement. Un homme. Sa vue brouillée et éblouie par la pourtant faible clarté de la lune ne parvenait pas à déchiffrer les traits du visage.

Pas à vendre c'soir. R'viens d'main.

Elle eut un vague geste de la main pour lui dire de s'en aller, qu'elle n'avait ni de peyotl ni de corps à lui vendre pour cette nuit.

Pas c'soir.

Vu que le bâton ne s'ôtait pas de son menton, elle tourna brusquement la tête pour l'en chasser et fixa la pénombre tranquille avant de refermer les yeux dans un soupir, certaine qu'il s'en irait. Tout faux.

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Rebelle par Nature
Pénible à ses heures
Voleuse de moult choses
Ozomatli
Quetzalcoatl ?

Oh non, ce n'est pas encore le matin.


Fit l'esclavagiste du bout des lèvres, saisissant qu'elle le prenait pour le maître de l'étoile de l'aube. La méprise était compréhensible car il est vrai qu'il était certainement aussi beau qu'un Dieu... Du moins, c'est ce qu'il aimait croire à chaque fois qu'il passait les mains le long de ses sourcil, dans un geste de contentement, la figure penchée au dessus des reflets de l'eau.

Le bâton relâcha la peau tendre sous la gorge de Lunran. Un petit claquement de langue se fit entendre dans l'obscurité. Et Ozomatli, en tous point semblable à un boa, acheva de se rapprocher de sa proie pour l'enlacer doucement dans sa torpeur...
Lent et doux, il fit son ouvrage.
Il enroula des liens de cuir sur la peau de la femelle, comme des caresses qui se referment, emprisonnant peu à peu ses articulations. Parfois, il lui rabaissait tendrement les paupières quand elle voulait s'éveiller et lui murmurait sous l'oreille ses paroles berçantes, bien que venimeuses, qui l'enfouissaient de plus belle sous la surface de la conscience.

Le circuit des lacets était simple. Le jeune mâle savait le nouer plus vite qu'une araignée tisse sa toile. Les fils tendaient vers la gorge, si bien que toute tentative de mouvement des chevilles ou des poignets étranglait le prisonnier... C'était un gage de tranquillité pour les chasseurs.

Ceci fait, avec application, Ozomatli hissa l'endormie sur son dos en retenant un juron à propos de son poids. Dans le mouvement, une cicatrice taillée dans la chair sous son omoplate l'élança douloureusement, le forçant à dévoiler aux lueurs de la lune, une rangée de dents serrées dans une grimace.
Il parvint tant bien que mal à trouver un équilibre en la calant au mieux contre ses épaules, prenant bien garde à s'immobiliser dès que la captive murmurait dans son sommeil.

Enfin il adressa une prière muette aux Dieux, afin qu'elle ne lui dégobille pas dessus pendant le trajet, avant de s'acheminer prudemment vers son calli, à la lisière du clan.

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Lunran
Ah...

Un soupir traversa son corps appuyé contre la petite hutte. Complètement abrutie par sa dose, elle n'opposa aucune résistance aux liens qui vinrent lui enserrer les poignets, ni à ceux qui lièrent ses chevilles et pas plus au tout qui vint de façon efficace fermer sa nouvelle prison. Elle qui criait au vent qu'elle était la plus belle, la plus intelligente et la plus forte. Elle allait crier de rage quand elle verrait la seule chose qu'elle chérissait encore lui voler entre les pattes. Ma liberté, douce liberté.

A moitié entre le rêve et la réalité, les paroles douces achevèrent de calmer son esprit tourmenté. Pareil soulagement venant d'un homme comme lui,... quel paradoxe.

Portée comme un sac de pata... heu de haricots, Lunran la Sublime se sentait bien. Son esprit planait littéralement. Elle se crut à une autre époque. Celle qui était joyeuse. La jeune femme abimée se mit à marmonner des mots sans queue ni tête pour qui ne connaissait pas son passé, c'est-à-dire pour tout le monde.

Vari... douc'ment. Moui. Moi 'ci, j't'aime.
Koyld va bien, il va bien. J'te jure. Promets...


La phrase se perdit dans une quinte de toux, achevant de paralyser l'esprit de Lunran.

Le colis vint rejoindre la décoration de la hutte d'Ozomatli pour la nuit. Et étrangement, alors que la liberté venait de lui être ôtée, Lunran s'endormit d'un sommeil paisible, rassuré.

Les femmes sont compliquées parfois.

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Rebelle par Nature
Pénible à ses heures
Voleuse de moult choses
Ozomatli
SPLAAACHHH !

C'est une jarre d'eau qui se renverse sur la silhouette recroquevillée sur les nattes du calli. Le jour est à peine levé, les oiseaux crient dans les courants d'air qui entrent par les interstices du cabanon. Ozomatli se tient debout, une main appuyée sur la hanche, il achève de secouer les dernières gouttes gelées au bord du récipient.


Éveille-toi, tas d'immondices. C'est l'heure de la toilette.

La jarre va rouler plus loin, et l'esclavagiste part en quête d'un tissu de maguey et d'une brosse, ainsi que de fioles de produits qui savent faire luire la peau et la parfumer.
Il en a tout un tas, de ces machins pour se faire beau... Et il ne va pas falloir lésiner sur la quantité, pour parvenir à rendre présentable le débris féminin qu'il a capturé.

Cling. Clong.

Il farfouille, et revient s'accroupir près de la captive, pour aligner très précisément sur le sol les coupelles et les objets d'hygiène. Puis il relève un visage souriant, bien qu'inquiétant, vers Madame gueule-de-bois.

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Lunran
SPLAAACHHH !

AAAAAAAAAH ! Par le derrière du Grand Pécari velu !

Lunran sursauta et voulut sauter à la gorge du type qui osait l'asperger. Sauf que quelque chose la retint au sol.

Qu'est-ce que... ?

Ses mains et ses pieds étaient liés. Elle était prisonnière. Et puis ce mal de crâne... Ohhh.

Espèce de vil plumate !
L'tas d'immondices t'sais ce qu'il te dis ? Hein ! Pécari mal foutu !


La jeune femme enrageait, elle se débattit férocement jusqu'à ce que l'homme revienne et pose des outils de toilette devant elle. Deux grands yeux incrédules le dévisagèrent.

Le Zozo ! Fumier ! Charogne ! Crapule !

Elle lui cracha au visage, espérant faire mouche. Avant de continuer à déverser son venin :

On devait ouvrir un bordel ! Et tu me prends à revers ! Saligaud ! Petit lama !

Non, non, non, elle ne se laverait pas. Il n'a qu'à le faire. Voilà qui lui fera les pieds.

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Rebelle par Nature
Pénible à ses heures
Voleuse de moult choses
Ozomatli
Le sourire allongé d'Ozomatli retomba quand la salive sale lui atteignit le visage, qu'il ne détourna pas assez vite. Il s'essuya avec une moue répugnée avant de toiser la jeune-femme, pas franchement en colère, juste froid et méprisant.

Tu parles trop. Tu me fatigues.

Le tissu de maguey craqua en se fendant dans ses mains. Il saisit la mâchoire de Lunran et se débattit un instant pour lui fourrer l'étoffe dans la bouche, reculant parfois très vite ses doigts pour ne pas se faire mordre. Au bout d'un instant, tout ce qui sortait entre les lèvres de la femelle n'étaient que des sons étouffés et rageurs.

Et tout en concassant quelques noix de parfum dans une coupelle, accroupit, il parla d'un ton dégagé.


Nous vivons une époque pénible, Lunran. Au temps jadis, les hommes payaient pour avoir du plaisir, c'était un juste commerce... Aujourd'hui les femelles se donnent aussi facilement que les guenons, personne ne prend la peine de payer. Un bordel ? Ça n'aurait pas marché. Tu me rapporteras plus en marchandise qu'en associée.

À présent ne bouge pas, ou tu auras mal.


Accompagnant les mots, sans façon, une main agaçante vint pincer la poitrine de la toute nouvelle esclave dans un geste menaçant. Ozomatli n'était pas une brute, il ne battait pas sa marchandise au bâton. Cela aurait laissé des traces. Il connaissait des manières de se faire obéir, plus implacables et humiliantes.

Ceci fait, il s'empara d'un couteau et commença soigneusement à découper les haillons féminins, maculés de boue et de salissures, à même sa peau. Tout cela irait directement au feu... Il trouverait des parures aguichantes pour la vêtir.

Le buste sale de la fille apparut dans le tissu découpé. Le mâle, flegmatique, observa les formes de son gibier à la recherche d'éventuelles cicatrices ou défauts de fabrication.

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Lunran
Elle tenta bien de le mordre. Elle tenta bien de cracher ce tissu qu'elle devait garder presque jusqu'à sa gorge. Rien n'y fit. Lunran lança alors des regards chargés d'éclairs menaçants. Elle ne le lâcha pas d'une semelle, et fixa ses moindres faits et gestes. Un jour viendra la vengeance,... un jour. Et ce jour-là, il regrettera de s'être opposé à Lunran la Sublime. Armée de cette résolution farouche, les endurances et privations qu'elle aurait à subir en deviendront plus supportables.

*Et toi tu me rapporteras plus mort que vivant.*

Elle comprit vite qu'elle était en son pouvoir, et qu'il valait mieux être docile que farouche quand la main pouvait lui faire du mal.
Si elle ne le connaissait pas, elle aurait déjà tenté de jouer de son charme pour se faire libérer, mais il y était insensible, et là... elle était bel et bien coincée.

Son corps couvert d'une semaine de crasse apparu dans la faible clarté du petit matin sous les coups de lame d'Ozomatli. Il portait une longue cicatrice récente tout le long du dos, et quelques autres plus fines dispersées ça et là. Des bleus jaunissaient un peu partout sur elle, résultat de sa dernière expédition suicidaire, et les parties qui n'étaient pas protégés par ses "vêtements" avaient été zébrés par les malices de la forêt. Enlevez les plaies et les bleus, Lunran possédait encore un corps jeune et hâlé qu'elle ne dévoilait que lorsqu'il pouvait servir ses propres interêts. Il faudrait être folle pour se balader nue comme un ver dans les clans de guerriers.

*Satisfait par ton bout de viande ? Quand je te tiendrais...*

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Rebelle par Nature
Pénible à ses heures
Voleuse de moult choses
Ozomatli
Bien.

Fit-il en balançant les guenilles plus loin, avant de se taper les mains et de les rincer dans une coupelle. Il du ensuite se mettre à l'ouvrage pour un grand nettoyage de printemps... A commencer par une nouvelle jarre d'eau qui tomba en pluie sur l'esclave, puis des plantes savonneuses avec lesquelles il lui frotta le crâne, avec aussi peu de délicatesse que s'il eut s'agit d'un chien. Quelques grognements lui apprirent que la lotion devait piquer les yeux...

Eh, il faut souffrir pour être "à peu près" belle.

Marmonna l'éphèbe en lui rinçant la tête. Il lui souleva légèrement les paupières pour les passer à l'eau, puis lui frotta le visage avec un tissu mouillé. Ses gestes étaient à la fois maternels, et complètement froids. C'était comme nettoyer un objet de valeur, pour lui. Soigneux, sans pudeur, il la couvrit de produits et d'eau, la brossa, en partant de la tête jusqu'aux pieds. Il passa le temps nécessaire pour rendre à la peau sa couleur d'origine, sans s'inquiéter du fait qu'elle grelottait, trempée.

Pour finir, il la sécha et passa ses cheveux à travers un peigne très fin qui se heurtait aux nœuds. Il coupa les cheveux au fil d'une lame d'obsidienne, de manière à ce qu'ils soient égaux. Il passa de l'huile végétale sur le corps ligoté, jusque dans les paumes de ses mains, et derrière ses oreilles. Enfin, avec des gestes vifs et délicats du bout des doigts, il l'aspergea de gouttes de parfum. Une eau de fleur puissante qui faisait se retourner les mâles sur le passage des femelles.

Debout, les mains sur les hanches, il regarda son chef-d'œuvre avec un œil critique. Comme le peintre qui cherche s'il manque une touche finale à son tableau.


Parfait.

Il la laissa nue et rangea ses ustensiles. Ozomatli aimait l'ordre. Puis il souleva le couvercle d'un bol en osier d'où l'odeur appétissante d'un plat de haricots marinés s'échappa.


Je vais te délier, sois sage et ne me brise pas les oreilles avec tes jacasseries. Autrement je te priverai de l'eau et de la gamelle que je t'ai réservé.

Calmement, il boucla au cou de la jeune femme le fameux collier de bois qui était la marque des esclaves et y attacha une laisse jusqu'à un pilier du calli. Puis il dénoua les cordelettes des chevilles et des poignets, la laissant libre de ses mouvements, dans le périmètre que la laisse lui accordait. Il la laissa seule retirer le chiffon qui l'empêchait de parler...

Le plat de haricots et un bol d'eau furent posés près d'elle. C'était un repas pauvre, mais qui pouvait remplir le ventre. Ozomatli lui, alla s'étendre sur sa paillasse de tissus brodés, paresseux, et mangea une tortilla plus raffinée en surveillant Lunran du coin de l'œil.

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Lunran
Cela lui coûtait de le reconnaitre, mais ce grand nettoyage de printemps lui avait fait du bien et redonné un peu de confiance en elle. Lunran fit quelques pas maladroits, l'esprit un peu plus éclairci qu'à son réveil, et s'étira de tout son long, la tête penchée en arrière, sur la pointe des pieds, les bras tendus vers le ciel, les mains empoignées.

Quel délice de pouvoir se mouvoir selon ses aises !

C'est seulement ensuite qu'elle s'ôta le chiffon de la bouche qu'elle laissa traîner à même le sol, dans un soupir satisfait. Puis elle s'assit dans la terre battue de la calli et se massa doucement les chevilles et les poignets pour en chasser la désagréable sensation des cordes.
Luny portait la nudité comme un vêtement, naturellement, et ce traitement la laissa totalement indifférente.

Silencieuse, elle dévora le plat de haricots, et engloutit le bol d'eau, consciente qu'une grève de la faim ne lui apporterait rien.

Ensuite, les récipients vinrent se poser à côté de du chiffon, empilés, et la jeune femme se releva. Ses pieds l'amenèrent jusqu'à la limite de la corde. Ses doigts se glissèrent autour de son cou, pour tâter le collier de bois qui ne la quitterait plus. On devait bien pouvoir l'enlever...

Enfin Lunran se tourna vers son ravisseur et eut un rictus mauvais, le regard farouche et éperdument avide de liberté.

J'vaux combien ?

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Ozomatli
La particularité du collier de bois des esclaves, c'est qu'il était impossible de l'enlever soi-même en se contorsionnant les bras. La baguette de bois qui le fermait était rudement serrée, surtout si c'était une main habituée qui l'avait vissée... Ozomatli se mouillait d'ailleurs les paumes avant de fermer ce verrou, ce qui faisait gonffler le bois par la suite, si bien qu'il n'aurait su lui-même délivrer la femelle si l'envie lui était venue.

Alangui sur sa paillasse, l'effeminé portait pensivement des morceaux de tortilla à sa bouche en surveillant l'esclave sous ses paupières basses. On eut dit un long félin sur une branche d'arbre, qui observait un petit macaque agité. Il prit le temps d'essuyer ses lèvres du revers des doigts, visiblement pas pressé de lui répondre.


A vue de nez... Six ou sept cent quachtlis.

Ses dents brillèrent aus rayons du soleil qui passaiant par la porte du calli. Il voyait déjà l'or rouler dans ses doigts. Lunran pouvait aussi bien être vendue comme travailleuse dans une exploitation de riche dignitaire, que comme esclave de plaisirs pour une riche maison. Elle était en bonne santé, et pas laide. D'ailleurs il la trouvait plutôt docile, c'était une bonne prise.

Ozomatli termina sa gamelle avant de s'avachir sur la natte confortable avec un soupir de fénéant. Il aurait bien sombré dans une sieste, mais les affaires n'attendaient pas. Il se décrocha la mâchoire dans un bâillement, avant de se relever brusquement.


Bon, en route ! Yacatecuhtli n'attend pas. Allons te trouver de quoi faire envie...

Il alla lui saisir les épaules pour la tourner sur elle-même, puis passa un nouveau lien autour de ses poignets. Une sorte de noeud coulant qu'il n'eut qu'à resserrer d'un geste sec dans le bas de son dos.

Pour que tu ne touches à rien.

Il se saisit ensuite de la laisse et y donna quelques petits coups, amusé, pour la faire suivre. Il siffla même comme pour appeler les oiseaux... Un instant plus tard, ils se trouvaient au beau milieu de la foule du marché, dans les épices, les poteries et les sacs de grains. Et l'esclavagiste cherchait de son oeil aiguisé le quartier des tissus, pour trouver à son gibier un pagne aguichant...
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Lunran
La jeune femme tâta encore un peu le collier, essayant de voir si avec une lame aiguisée... Elle finit par avoir mal aux bras, et les laissa retomber le long de son corps nu et propre, avec un nouveau soupir.
Un petit sourire orgueilleux traversa ses lèvres. Tant que ça ! Si elle avait su, elle se serait vendue plus tôt, avec ses conditions bien sûr.

Au moins 1000 avec un beau sourire et la pose adaptée.
Je suis Lunran la Sublime j'te rappelle.


Hé ho, esclave d'accord, mais pas de bas de gamme nan mais ! L'orgueil a la vie dure, surtout chez elle.
Quand il la tourna pour lui attacher les mains, elle ne put s'empêcher une petite remarque de son cru, se cambrant un peu comme pour éviter le contact de la corde qu'elle haïssait déjà.

J'ai les mains si habiles que ça ? Tu sais, elles ne servent pas qu'à voler...


Ou comment tenter de s'accorder les faveurs de son ravisseur dans une tentative maladroite.
Elle se retint de lui sauter à la gorge quand il la titilla avec sa laisse de pacotille, mais elle avait les mains liées. Oh, elle ne se contenterait pas de le tuer, mais l'étriperait vif.

Mauvaise quand on la prenait pour un lama, Lunran traîna les pattes rien que pour le forcer à jouer de la corde plus que nécessaire et lui rendre la tâche plus compliquée à travers la foule. La laisse avait une fâcheuse tendance à se coincer entre les personnes...

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Rebelle par Nature
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