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[RP] Une excursion hivernale qui tourne mal

Rolin
L'hiver. De la neige. Une forêt. Il faisait clair. Le soleil à son zénith. Un épais manteau blanc recouvrait les cimes des arbres. Les branches, dénudées de leurs feuilles comme il est d'usage en cette période de l'année, s'évertuaient à ne pas craquer sous la charge insoupçonnable qui les faisaient fléchir. Au milieu de ce spectacle désolé, Rolin faisait bien gaffe où il mettait les pieds. Il marchait à la queue leu leu, en compagnie de sa compagne d'infortune, à savoir Exquiz, une charmante blonde quelque peu défrichée de la cervelle mais profondément admirable. Pourquoi la queue leu leu plutôt que le côte à côte ? Parce que Rolin cherchait à admirer le séant de la jeune femme. Il avait quelque chose de palpitant, d'encourageant, ce derrière ! Lui qui détestait marcher, tout particulièrement lorsqu'il faisait froid, il avait trouvé en ces charmantes fesses un but, un idéal. Sa carotte à lui.

Marche bien droit, qu'il lui disait.

T'es l'éclaireur, qu'il répétait.

T'as l'sens de l'orientation, qu'il lui faisait croire.

Les deux tourtereaux s'enfonçaient péniblement dans la verdure, ou plutôt dans la blanchure, tandis que des oisillons quelconque meuglaient des airs jusqu'ici inconnus à l'aide de leurs sifflets recourbés. Cet accompagnement musical rendait le voyage moins harassant. Voyage au terme duquel Rolin et Exquiz devaient dénicher un endroit paisible où ils pourraient faire une pause certes, mais aussi et surtout se mettre à l'abri des regards indiscrets. Non pas parce qu'ils escomptaient procréer - quoi que... - mais parce qu'ils cherchaient un coin tranquille histoire d'entamer un rituel dont elle seule à le secret. Elle était en effet persuadée qu'elle pouvait lancer des sorts. Fariboles ! Lui n'avait jamais vu la moindre trace d'ensorcellements. Ni lapin qui sortait de son couvre-chef, ni cul-de-jatte miraculeusement guéri. Pourtant, il faisait semblant d'y croire. L'amour, ça fait décidément faire de drôles de choses ! Et enfin, après avoir dépassés moults troncs d'arbres anonymes, ils arrivèrent à bon port. Un endroit vierge.

Une clairière où l'illusionniste allait pouvoir corriger ses lacunes, ou presque...
Exquiz
Un pas aprés l'autre, pas trop vite Blondie.
Un regard en arrière de temps à autre, histoire de veiller à la bonne déambulation de son brun capricieux.

Il a tenu à ce qu'elle passe devant, absolument. Peut être avait il besoin de méditer, tranquillement, à l'arrière, sans qu'elle piaille à tout va, parsemant l'air de mauvaises ondes agressives.
Pourtant, de temps à autre, il ponctue cette marche par quelques formalités assez simple.

Marche bien droit...
T'es l'éclaireur...
T'as l'sens de l'orientation...



Pour la première, elle lui répondit que la forêt, était une de ses choses aléatoire et improbable, non construite sur une base géométrique précise, et encore moins avec des couloirs numérotés qu'on pouvait suivre jusqu'au point voulu. Non non.
Pour les deux secondes, rien à répondre. Là était l'évidence, la Nature était en elle.

Alors que ses pas brisaient quelques branches cassées sous la maigre couche de neige, et que la mélodie se précisait d'avantage avec les chants de ses oiseaux d'hivers, qui avaient trop la flemme de migrer vers l'équateur, plus chaud, son museau s’attachait quand à lui, à arpenter les paysages, de moins en moins boisés, à la recherche d'un petit coin tranquille.

Voilà qui serait parfait. Un morceau de clairière, désert, décoré de quelques souches vieillies ou de rochers ancestrales, deux trois arbres qui s'courraient après, et des flacs d'eau, profondes et gelées...histoire de se mettre dans l'ambiance.
En tant que chef de file, elle décida qu'ils passeraient leur nuit ici. Rolin avait la tente, elle avait les fourrures. Faudrait seulement espérer que le feu survive, au moins une bonne partie de la nuit.

Tandis qu'elle employa son compagnons à aller cueillir du bois (oui, c'est comme ça que ça s'passe dans la tête d'une blonde..tout ce qui se ramasse, relève de la cueillette..) Elle s'affaira elle à déballer tout son barda.
Faut dire qu'elle en avait...
Entre bougies, poudres colorés, bribes animales et vestiges humains...on avait de quoi monter une boutique! Mais l'élément essentiel, celui qu'elle n'oubliait jamais mais qu'elle sortait à chaque occasion... c'était l'nectar.
Oh oui, longtemps qu'elle n'y avait pas regouté à celui là. Et elle ne put qu'esquisser un fin sourire, témoin de son ravissement quand à l'idée d'y plonger à nouveaux ces lèvres diaboliques.

Elle sortie alors sa boite à "épices" et commença un sérieux mélange, douteux pour celui qui aurait à le boire, mais fameux pour cette princesse à la cervelle débridée.
Son Rolin venait de terminer le feu, et il était temps de l'envoyer à d'autres occupations.
Ces hommes, ces pires que des mômes, ça vient, ça vous colle partout, ça traînent dans vos pattes...et pour un peu qu'ça soit curieux, ils vous agacent fortement, vous mitraillant de questions inutiles.
Tout à fait son genre, au brun.

Pour évitez ces dommages colatéraux, elle lui lança sur le ton de la proposition, qui en vérité, n'en était pas une..


"Tiens.. Tu d'vrais monter la tente.. ça s'rait une chouette idée.."


A chacun de faire croire à l'autre qu'il est indispensable et réellement rayonnant.. à chacun de s'aimer un peu plus. A leur façon.
Rolin
Enfin, ils touchèrent au but ! Un coin tranquille où stopper. Mais qu'est ce qu'on se les gelait dans ce trou paumé ! Heureusement, ils auraient pas à aller chasser le gibier. L'homme de la situation avait pris ses précautions. En plein dans son barda, du pain soigneusement emmitouflé dans un drap blanc tortillé en tout sens pouvait faire office de casse-croûte si les ventres venaient à gargouiller. Mais ils n'étaient pas là pour ça ! Priorité aux ensorcellements ! D'abord la cueillette au bois. Qu'est ce que c'était pénible la cueillette au bois ! Fallait sans cesse s'incliner pour ramasser du bois. Et pas n'importe quel bois hein ! Du dur ! Du long ! De l'épais ! Du sec ! Autrement dit, un véritable casse-tête dans ce milieu hostile. Impossible de trouver une branche robuste et craquante. Rien que de petits bouts de bois d'à peine 1 centimètre d'épaisseur. Le collecteur se résolut à travailler avec ce qu'il avait sous la main. Et pendant que d'autres, en l'occurrence Exquiz, se la coulaient douce, ou plutôt faisaient semblant d'être occupés, lui multipliait les allers-retours, à déposer sans plus s'arrêter le bois amassé pêle-mêle dans ses bras sur le sol. A force de labeur, un joli tas s'était formé. Y mettre le feu ? Oui, certes. Mais pas avec le sourire. En fait, entre deux étincelles, il lançait même des regards que l'on eut pu qualifier d'indélicats envers celle qui l'accompagnait. Il n'appréciait visiblement pas d'être le larbin de la donzelle, aussi amoureux soit-il.

Une fois le feu allumé, il crut bon de pouvoir se reposer. De prendre un repos bien mérité. De poser son séant sur l'une de ces pierres qui n'avaient aucune signification particulière pour lui. Des pierres. Rien que des pierres. De la vulgaire caillasse sur laquelle se vautrer. Et pourtant, l'autre cheftaine mit encore son grain de sel. Voilà qu'elle exigeait de lui qu'il se mette à monter la tente. Car Rolin n'était pas dupe. Derrière cette proposition en apparence anodine se cachait en fait un ordre. Il protesta vivement, sans trop y croire néanmoins.


Que j'monte la tente ! Et toi tu fais quoi pendant c'temps-là, hein ? Tu joues aux billes ? Tu comptes les fourmis ?


Rolin savait bien qu'il n'y en avait pas. Il poursuivit sur le même ton.

Tsss... c'est toujours moi qui s'coltine le sale boulot. Fais-ci... fais ça ! Mon amour ! Que j't'aime ! Chantage ! J'suis rien qu'un domestique ! Même pas payé en plus de ça !


Machinalement, le plaintif s'éloigna pour sortir une longue toile blanche qui, cette fois-ci, avait été soigneusement repliée comme seule une donzelle sait le faire. Dresser cette tente n'était pas chose aisée. Pour qui n'a jamais été confronté à pareil adversaire, il était difficile d'imaginer à quel point ce rival était redoutable sous ses airs faussement frivoles. Ledit adversaire était de cette espèce, de ces guerriers Mongols, à harceler sans cesse l'ennemi. A lui ruiner le moral. Tantôt, la tente s'affaissait à droite. Tantôt, elle dégringolait à gauche. Et quand on croyait en être venu à bout, elle s'écroulait comme un château de carte, comme si Poséidon en personne s'amusait avec les nerfs de Rolin comme il s'était amusé avec Ulysse, balancé à travers les mers au gré des envies du dieu capricieux il y a longtemps, fort longtemps même. Pourtant, après plusieurs tentatives toutes restées veines, Rolin vint à bout de son adversaire. La tente, fièrement dressée, tenait désormais en place. Ni la neige, ni le moindre coup de vent aurait pû en décider autrement.

Pas peu fier du résultat, le héros du jour s'en alla quérir les félicitations de sa donzelle, tel un gosse désireux d'impressionner sa mère.


T'as vu ? T'as vu ? Dis, t'as vu ? C'est moi qui l'ai fait !
Exquiz
La petite sorcière venait de terminer son breuvage épique lorsque le brun arrivait fièrement, un sourire matois sur le visage qui signifiait déjà son triomphe. En se penchant un peu plus sur la droite, elle pouvait observer leur mini chapiteau, dressé bravement au milieu de la cambrousse, entre une motte de neige et un sapin.
Il était temps de s'avouer vaincu. Elle n'avait plus aucune occupation à lui faire faire.
Heureusement, la nuit s'affairait déjà à décorer le ciel d'un voile de velours noir, parsemé d'étoiles et ornée d'une grande auréole blanche.
Bientôt le rituel allait pouvoir commencer.

Levant son blanc minois vers Rolin, elle lui intima d’avancer. Ce qu’il fit, naturellement. Elle se leva alors d’un baiser, le félicita, récompense bien mérité pour un tel exploit.

Puis le laissant ainsi, avec sa fierté et sa naïveté, elle s’engagea à tracer un sillon de sel dans le sol, dessiner un large cercle autour du brun. Ne pas se trouver en dehors lorsque la boucle se ferme, hop, la blonde à l’intérieur. Elle rejoint les rochers, sur lequel tout son attirail est déposé. Jetant un regard attention à son compagnon, elle précisa :


Tu ne sors pas du cercle hein. Assieds-toi.


Puis, sans donner plus d’explication, elle reprit ses magouilles.
D’une petite boite elle sortit quelques racines, radis noir, gingembre, mauvaises herbes… rien de tel pour accomplir un bon rituel de magie noire.
Les cisaillant à coup de lame, elle les mélangea à sa charmante boisson, réalisée à base d’alcool et d’élixir psychotrope. Joyeux mélange psychédélique pour qui se risquerait à plonger sa langue dans le breuvage.

Ainsi elle se tourna vers Rolin, la bouteille en main.


Voilà, tu peux te déshabiller..
Je sais qu’il fait froid mais.. Bois ca, ca te réchauffera.


Lui tendant la bouteille, elle commença à faire de même, dénouant la ceinture qui retenait sa houppelande, défaisant ses bottes et son bustier. Doucement la robe tomba au sol, s’écroulant comme un amas de tissus épais...à demi nue, elle tira de sa besace une autre étoffe, qu’elle noua judicieusement à sa taille, comme un pagne. Pour sa somptueuse poitrine, elle se contenta seulement de la rehausser par quelques colliers en tout genre, de dents et d’ossements. Sa peau diaphane, éclaira par la grande Lune, et scintillante devant les reflets des flammes, révélait quelques frissons, dû au froid intense de cette nuit là.

Elle attendait de boire... pour continuer la suite.
Rolin
Ne pas sortir du cercle. Un ordre. Un interdit ? Lui interdire, c'était le tenter. Rolin aimait bien braver l'interdit, par amusement, par provocation, afin d'exaspérer ceux qui, comme à leur habitude, dressaient des barrières là où il n'y en avait aucune. Ces gens là dressent des codes, définissent ce qui est bien et ce qui est mal, en fonction de leurs propres critères. Mais là, ce n'était pas n'importe qui. Sa donzelle. Valait mieux pas la vexer. Surtout qu'avec toutes ces choses magiques auxquelles il ne croyait pas, sait-on jamais, il aurait quand même pû avoir des surprises. Et des mauvaises. Une simple barbe qui ne se serait jamais arrêté de pousser peut-être. Ou une horde de nains armée de fourches pour lui botter les fesses et le remettre dans le droit cercle. Ou pourquoi pas, plus dur, un cannibale qui l'aurait bouffé tout cru. La magie, ça prévient pas. Et c'est là tout le problème.

Alors oui. Valait mieux rester sage. Ne surtout pas sortir du cercle. Suivre les instructions à la lettre. Religieusement presque. Ensuite, Boire une étrange mixture comme le font les aristotéliciens qui boivent le sang du Prophète... Messager... Imposteur... nommez le comme vous voulez. A ceci près qu'eux le faisaient plus au chaud qu'ici, dans une église, et plus habillés aussi. Et que le vin, au moins, avait probablement meilleur goût que cette mixture infâme. De quoi dégobiller rien qu'à regarder. Et ferme ! Il émit une certaine réserve après s'être déshabillé...


Dis, t'es sûr que ça se boit ?

Et il but. Et grimaça. Tout d'un coup et comme toujours, l'idée de devoir donner des sous, même à elle, même pour son Eglise à elle, le hantait. Il poursuivit...

J'sais pas trop pour qui tu prêches mais j'espère que t'organises pas de quête à la fin..


Mais devant la demi-nudité de la jeune femme à qui il ne manqua pas de passer la bouteille, il ne put s'empêcher d'ajouter, en vieux roublard, sentant le vent tourner peut être... un vent favorable...


Mais j'veux bien donner une p'tite pièce quand même si ça peut t'découvrir complètement ton corps...
Exquiz
Toujours à l’affût d'un peu d'chaire fraîche celui là.
Voilà qu'il était prêt à payer pour le voir se dénuder. Intéressant. Une information à garder sous le coude!
Pour le moment, il n'en était pas question. Le connaissant, il en aurait voulu d'avantage, et la connaissant, elle n'aurait pas pu refuser. Mais hors de question de s’adonner à quelques plaisirs charnels maintenant... c'était prévu mais pas dans cet ordre! Avant, elle avait un rituel à accomplir, et pas dans n'importe quel ordre.

C'est donc avec douceur et volupté qu'elle s'engagea à le faire patienter, le flattant au nom de l'amour.


"Pour cela, il va te falloir encore patienter un peu... et tu n'auras même pas besoin de quêter... tu sais bien que ta seule valeur dépasse les jolies pièces, et qu'elle suffit à me faire onduler... patience"

Voyant l'étincelle de soulagement, et peut être aussi de triomphe au fond des deux yeux bruns, elle ne put s’empêcher de sourire, constatant l'efficacité de son stratagème. Pour le moment il était carrément docile, et c'était tant mieux. Avec sa méfiance légendaire, il aurait déjà pu contester bien des fois...


Admirant à la dérobée la silhouette masculine, ainsi vêtue, elle absorba quelques gorgées de l'étrange breuvage, laissant les effluves éthyliques lui brouiller la cervelle.
Elle alluma quelques bougies, en supplément du grand feu de joie qui crépitait avec vigueur au milieu du cercle, et les déposa chacune sur des crânes humains, plus ou moins gros.
Pour sur l'Inquisition passerait par là qu'elle prendrait même pas la peine d'étudier la chose, lui faisant subir les flammes purifiantes dans la foulée.

Mais, bien peu préoccupée de tout cela, elle débuta les festivités.
De sa boite noire, elle sortit un pot de poudre rouge, pigments d'ocre broyée et calcinée... A genoux, elle se glissa au pied de son brun, l'invitant à la rejoindre en lui prenant la main.
Ses doigts glissaient dans les cendres carmines pour venir ensuite s'étaler sur le corps musclé, dessinant des formes énigmatiques, des volutes obscures, des signes sibyllins.

Tout en faisant cela, elle fredonnait un flot de paroles ésotériques, qu'elle récitait à la chaîne, comme possédée, plongée dans une transe envoûtante.
A la suite, cendre noires et poudre blanche vinrent terminer la jolie toile humaine, que représentait à ce moment là Rolin.


A ses lèvres de tremper encore dans le breuvage, de le sentir couler, brûlant et fluide, dans le torrent de ses veines. A lui aussi de boire à nouveau, de se perdre peu à peu dans cette ambiance insondable, se laissant aller à ses fantasmes débridés et ses rêves chimériques.


Tout cela ne devient plus qu'une valse éthérée, se déposant comme un voile léger, sur l'équilibre de leur raison.
Ses mains se posent sur ce poitrail, le sentant vivre et palpiter...
Bientôt l'échange aura lieu... le portail de son âme s'ouvrira, laissant entrer le Malin... le temps d'une union.. union sacré, pacte irrévocable...

Baiser démoniaque qui vient happer le plie de ses lèvres...
Rolin
Il y comprenait encore rien, le Rolin, à ce qu'elle voulait à la fin.

D'abord elle vantait ses mérites et c'était tout vu. Il en avait du mérite. Un sacré mérite même. Il les aurait mérité amplement les médailles. Bien plus que les héros du Roy ou des ducs de Champagne. Mais les donzelles, ça distribue plus souvent les reproches et plus rarement les compliments et jamais des médailles. Ca non. Fallait pas compter là dessus. Et puis de toute façon, les décorations, c'étaient rien que pour les héros de guerre. C'était du tout cuit dans ce monde de brutes. Pourtant, à bien y réfléchir, si ça avait été les dames les gouvernantes, les dominantes, les castratrices, elles auraient plutôt volontiers célébrées les héros de l'amour que les héros de la guerre. Elles auraient inventés tout un tas de titres pour sûr. Toute une hiérarchie même. Vétéran de l'amour et plus encore. Coureur de jupons-chef ! Tellement que ça les obsède l'amour. Tellement qu'elles veulent toujours être amoureuses... ou faire semblant de l'être. D'ailleurs, à mieux y réfléchir encore, ce serait beaucoup plus facile, avec des médailles plein le poitrail, pour courtiser les dames. Pour sortir du lot. Montrer qu'on est pas n'importe qui. De quoi pavaner, comme ça, follement distingué, torse bombé, en plein dans les banquets mondains, au beau milieu d'elles. Parmi elles. Avec elles. Même plus besoin de faire l'effort d'aller vers elles. Elles vous auraient cataloguées de suite et emmenées sur le champ. Même les plus timides s'y seraient attelées. Avec toujours une longueur de retard sur les plus dévergondées, quand même. En somme, une sorte de partie de pêche où on sait pas qui est le pêcheur et qui est le poisson mais où sait qu'il y a même pas besoin d'appât et que vous serez attrapé et cuit et passé sur le grill et mangé quoi que vous fassiez. Un bon fumet.

L'autre raison pour laquelle il n'y comprenait rien, le Rolin, c'est que malgré tout son talent qu'Exquiz venait d'attester sans qu'il n'ait lui jamais rien demandé, elle paraissait plus absorbée par sa magie que par lui. Un tel comportement pouvait signifier deux choses : soit qu'elle l'avait flatté et ne pensait pas un mot de ce qu'elle venait de dire et cherchait à le rendre un peu plus obéissant qu'il ne l'était déjà, soit qu'elle le pensait vraiment mais que c'était pas sa priorité du moment. Quoi qu'il en soit, mensonge ou pas mensonge, il était surtout pas question de l'interrompre dans ses étranges diableries ! N'allait t-elle donc pas cesser ? A en voir l'état de sa figure, bouffie de bizarreries, toute rabougrie, comme possédée, elle allait certainement pas s'arrêter de si tôt. Que faire ? Boire encore. Et l'embrasser encore. Gratis.

Il se sentait un peu zigoto. L'air était malsain. Sans trop savoir où tout cela allait le mener, il resta dans le cercle, bien sagement, bien poliment, bien silencieusement, en attendant de connaître la suite. C'était elle, après tout, la maîtresse de cérémonie.
Exquiz
La lueur des flammes crépitantes s’élevait aux dessus d'eux, rependant sur le sol froid l'ombre des démons, s'agitant nerveusement sous la brise fraîche qui n'avait plus aucun effet sur les deux corps éméchés, empreints aux pires hallucinations.

Silhouettes fantasmagoriques qui s'agrandissent, et se tissent, donnant cette étrange impression qu'ils ne sont plus seul.
Le portail est donc ouvert....Il ne reste plus qu'à commencer.

Ses mains glissent sur le torse barbouillé du brun Rolin, plongé dans un autre monde...les yeux révulsés et le visage changeant au fil des grimaces..
Sa bouche, carmine effleure ses lèvres, croquante et carnassière, se laissant aller à une terrible sensualité...

Le bruits des colliers qui s'entrechoquent et d'un souffle chaud, qui pèse tout son poid.. venant s'échouer sur la peau du mâle, laissant l'embrun d'un désir dangereux... le tissu froissé de leur pagne qui se frottent, et de leurs poitrines serrées l'une contre l'autre.
Percutant... baiser sauvage, langues qui se cherchent... plus besoin de raisonner, ni même de contrôler.
Le désir animal, l'envie de lui, et lui d'elle... traînée de frissons qui parcourent leur échine et saveur exaltante qui se dresse dans l'air.


Acte 1, Quand l'enfer descend sur terre.
Role principal: Rolin.
Est ce qu'il le sait? pas vraiment.
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