Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[Rp] Ballade au crépuscule

Valezy
Le doux contact des rayons de l’astre diurne sur son visage, le délicat toucher de la bise légère sur sa chevelure et partout où se portait le safre de son regard, l’horizon à perte de vue qui lui offrait l’enivrant spectacle de verdoyants et florissants paysages…

Sans nul doute, le printemps est enfin arrivé et moi avec… Se dit il alors, avant de prendre une profonde inspiration emplit d’un contentement certain.

Pour nombre d’hommes, cette terre était semblable à de nombreuses autres et cela ne faisait pas pour autant d’eux, des fous ou des sots… Mais, tout simplement, des ignares et des hommes de peu de foi.

Car sous ses yeux s’étendaient les terres du Bourbonnais et d’Auvergne unifiés, l’antre des merveilles et du sublime. Là se trouvaient, les lieux même qui l’avaient vu grandir et qui avaient fait de lui ce qu’il était désormais, à savoir, un homme… Osera-t-il le dire ? Après tout, soyons fou… A savoir, un homme parfait !

Aussi, Valezy ne pouvait qu’être comblé de retrouver ce vert pays, d’autant plus comblé qu’il venait tout juste de quitter le Berry. Ce triste duché qui ne tenait en rien la comparaison avec l’Auvergne. Car, si cette dernière était lumière, alors assurément, le premier ne pouvait être que ténèbres.

Jugez en plutôt par vous-même en imaginant une contrée sauvage, recouverte d’une épaisse et impénétrable végétation, de telle sorte que les hommes s’en retrouvaient dominés par la nature. Là bas, le simple mot d’horizon relevait du plus fou des fantasmes puisqu’il fallait bien l’avouer, il était difficile de voir plus loin que le bout de son nez, tant les arbres obstruaient la vue.

Mais trêve de condescendance pour les berrichons. Après tout, Valezy avait laissé tout cela derrière la frontière pour gagner, enfin, ses terres de Magnet, paisible domaine situé dans la Limagne bourbonnaise et confié à ses soins par son suzerain et ami, Martymcfly.

Ainsi, le seigneur des lieux s’était seulement accordé la peine de goûter à quelques repos bien mérité, en tout et pour tout, constitué d’un repas digne de ce nom et d’une nuit réparatrice. Avant de se mettre en tête, dès le lendemain, d’entamer une tournée de ce fief du duché du Billy, et ceci, pour y rencontrer ses habitants et s’abandonner à la contemplation de ses paysages…. Mais aussi, pour d’autres choses encore.

Car là était aussi l’occasion rêvée pour lui de se retrouver seul avec sa compagne, loin des turbulences du coche bondé de la baronne de Lignières et, surtout, des fâcheux qui formaient leurs compagnons de voyage. Seul et en paix avec elle. Et à cette considération, un doux sourire vint se tracer sur ses lèvres.

Aussi, étaient-ils tout deux là, montés sur un étalon à la robe aussi noire que le jais et dont les fers martelaient le sol avec rythme, tandis qu’ils cheminaient avec lenteur le long de la route principale.

Son attention se déporta sur la jeune femme qui montait derrière lui tout en s’accrochant avec fermeté à sa taille. Et le céruléen de ses yeux embrassèrent alors le jade de son regard… Elle était comme à son accoutumée, sublime.

Une de ses mains lâcha alors brièvement les rênes de l’animal pour effleurer du bout des doigts le pendentif orné d’une pierre d’ambre aux délicats reflets virides et sur lequel était tracé un iris finement ouvragé. A ce contact, une question ce fit alors jour dans son esprit. Combien étaient-ils à parcourir le monde, ces pauvres hères, anonymes et voués aux ombres, partis en quête de cette lumière qui saurait les guider vers des lendemains plus radieux ?

Dans un passé, qui n’était pas si lointain, le jeune seigneur avait été de ceux là, perdant ainsi les années plus qu’il ne les vivait, se contentant, par la même, de la triste et fade existence que le Très Haut avait eut la bonté, toute relative, de lui offrir.

Mais plus maintenant… Car cette lueur, il l’avait finalement trouvé, en la personne de son âme sœur, de celle dont il avait acquis cette placide et inébranlable certitude qu’elle serait la femme de sa vie, sa promesse d’un avenir heureux.

Et ce fut, avec ces considérations en tête, que Valezy fit s’écarter leur monture de la route pour gagner une petite butte qui surplombait la vaste plaine qui les entourait. Avant de déclarer, alors, tout en portant son attention sur le soleil qui, déjà, entamait la chute qui le verrait disparaître par delà l’horizon.


Et bien mon amour, comment trouves tu Magnet ?
Comment trouves tu notre domaine ?

Se disant, il mit pied à terre avant d’aider la douce Baronne à faire de même.
_________________
Johanara
Allongée , ses mains longues et fines tenant contre ses paupières closes deux compresses imbibées d’eau froide , la jeune baronne n’en finissait plus de soupirer, jetant de temps à autre un regard contrit à sa dame de compagnie qui s’affairait autour d’elle, peaufinant leur installation à Magnet.

La veille, Johanara avait pleuré tout son saoul , éprouvée par son séjour en Berry qui lui avait fait naître au cœur une profonde mélancolie , ravivant des souvenances comme autant de morsures.

Bien entendu , elle avait tenté de dissimuler son émoi à son compagnon. Entreprise vaine…Les nerfs à fleur de peau , la jeune fille plus fragile qu’à l’accoutumé s’irrita aisément et trouva matière à l’affliction en toutes les paroles que prononçait son bien aimé.

Une première soirée en Auvergne somme toute décevante mais qui n’en resta pas moins agréable et empreinte d’une infinie tendresse, mais aurait il pu en être autrement en compagnie du meilleur des hommes.

Pourtant , Magnet ne manquait point de charme et aussitôt les lourdes grilles du domaine franchies , Johanara s’était prise d’affection pour ces terres et la découverte du Castel avait allumé à ses grands yeux vert empire quelques vives lumières , prémices d’un attachement qu’elle ignorait encore.

Tout en la demeure reflétait la complexion du maître des lieux, de sa beauté sibylline à son arrogante fierté. Effleurant du bout des doigts quelques boiseries le long d’un corridor tandis qu’ils poursuivaient la visite et que Valezy s’épanchait en fanfaronnades , elle s’était plu à augurer , qu’en pareil lieu , l’absence de son homme lui serait moins suffocante , puisque tout le château portait sa marque et la couleur de son âme.

Se relevant brusquement , elle tendit les fines compresses en un geste agacé à sa chambrière avec une petite moue dubitative.


Apporte moi donc le miroir , je doute quelque peu de l’efficacité de cette méthode! Et quelle perte de temps! Cette promenade ne saurait souffrir aucun retard!

Se penchant vers son reflet , elle examina ses mirettes tant éprouvées avec attention, avant de sourire l’air satisfait. Nul trace des ravages causés par la rivière de larmes et qui lui avaient donné plus tôt dans la journée, l’air d’un batracien souffreteux!

Fort bien! Voyons voir… Quelle toilette porter pour mettre en valeur ces deux émeraudes scintillantes?
Que penses tu de la bleu nuit? Celle avec les manches brodées de fils d’argent et aux amples jupons de mousseline ?


La jeune suivante manqua défaillir à ses mots sous l’œil suspicieux de sa maîtresse qui , plissant légèrement son petit nez moucheté de quelques tâches de rousseur , s’enquit prestement du pourquoi de cette mine déconfite :

Et bien? Qu’as-tu? Elle me va bien pourtant ! C’est un si joli safre sombre et profond , rien de tel pour sublimer une crinière rousse! Et cette adorable dentelle crème sur le décolleté plongeant!

Justement ma dame. Il vous emmène sur des sentiers boueux, dans ce duché dont vous m’avez itéré mille fois qu’il n’était peuplé que de gens frustes et sans raffinement , une si belle robe…

Toutefois , la camériste avisée fit mander la tenue et les atours assortis : de lourds pendant d’oreille taillés dans un saphir d’un bleu intense et une délicate pèlerine immaculée doublé de satin pers. Quand la Baronne avait une lubie , il était impossible d’aller a contrario, toute obstinée qu’elle était.

C’est ainsi que de longues heures plus tard , alors que le crépuscule commençait à déchirer les cieux d’or et d’écarlate , Johanara fut fin prête à partir en ballade , parée et endimanchée comme comtesse à un bal.

Aussi réprima-t-elle une moue contrariée et naissante à ses lèvres purpurines lorsqu’il s’avança vers elle , les rênes de son vieux canasson aussi massif et disgracieux qu’un bœuf , à la main.

M’enfin? Pas de coche? Pas de banquette de velours où elle pourrait minauder avec délice , ses jupons en corolle autour d’elle?

Tudieu! Pareille toilette pour chevaucher tel engin! Ah ça non! Tout bonnement hors de question!
De la mousseline palsambleu! De la mousseline!

Sa main vint écarter une mèche cuivrée au front pâle du beau seigneur. Sourire enjôleur et voix qui se fait caressante , alors qu’elle le regardait à travers ses longs et épais cils noirs:


Une chevauchée ? Que voila une excellente idée , amour. Mais peut être pourrions nous monter le mien plutôt? Le pauvre tourne en rond dans l’écurie en piaffant d’impatience , j’ai peur qu’il ne finisse par mordre l’écuyer!

A défaut d’un attelage digne de sa toilette , ils auraient un destrier digne de ce nom! Moins risqué pour ses atours , qui sait toutes les puces et autres bestioles qui devaient proliférer en la robe du bourrin!

En effet, son oncle , le Duc de Berry lui avait toujours conté que les auvergnats étaient des gens sales , les chevaux devaient sans doute l’être encore plus!


C’est pourtant bien contre le dos musculeux d’un auvergnat que sa joue vint se poser avec tendresse alors qu’elle enserrait ce corps qu’elle aimait tant avec fermeté.

La sylve auvergnate défilait sous ses yeux brillants , et bien que le paysage ne valait guère les forêts denses et verdoyantes du Berry , force est d’admettre que la vue était des plus plaisantes si bien que la jeune fille s’abandonna à quelque douce rêverie , ses larges prunelles papillonnant de la flore au beau cavalier dont les cheveux cuivrés ondulaient au gré du galop et de la brise légère.

Le rythme effrénée de leur cavalcade se fit alors plus nonchalant jusqu’à l’arrêt. Passant la main dans ses longues anglaises flamboyantes afin de les discipliner , elle accueillit la question de son bien aimé avec un large sourire :


Ma foi, j’aurais voulu te dire que ton domaine est loin d’être aussi plaisant que Lignières mais comme je ne saurais ni te mentir ni te cacher quoi que ce soit …

Légère quinte de toux…

Ton Castel est très accueillant et tout y est exquis. C’est un réel plaisir que d’y séjourner , ton goût en matière de décoration est des plus sûrs.

Les bras puissants du beau rouquin s’emparèrent de sa taille chaloupée. L’instant d’après , elle foulait l’herbe haute , tout en mirant le rutilant spectacle du soleil qui disparaissait derrière une colline en dorant l’horizon.

Mmmhh on en a fait des choses ensemble mais pas de coucher de soleil romantique et niaiseux à souhait!

Légère rougeur à ses pommettes alors que quelques bribes de leur histoire lui revenaient en doux échos.

Elle est belle ton Auvergne , Valezy.

Ses yeux se perdirent au loin, reflétant les éclats chatoyants du firmament tandis que sa main se glissait dans le sienne pour la serrer avec tendresse.

Flamboyante et lumineuse comme ta chevelure que j’ai en adoration...

Se tournant vers lui tout en glissant ses mains dans la masse cuivrée et soyeuse de ses cheveux, elle posa son front contre le sien , ravie d’être assez grande pour ne pas avoir à se tortiller , inhalant jusqu’à l’ivresse l’arôme parfumé de sa peau .

Les rayons du soleil peuvent mourir et renaître encore un milliers d’années , jamais je ne cesserai de t’aimer bel ange , toi qui a versé sur ma vie des clartés si belles et si rares , qu’il m’arrive encore souvent d’être éblouie quand je lève les yeux vers toi.

Elle fit mine de battre des paupières et de porter la main à ses yeux comme pour se protéger des assauts d’un astre solaire trop virulent , avec un sourire malicieux. Puis ses doigts se saisirent du médaillon ambré dont les douces nuances de vert miroitaient au creux de son opulente poitrine, jumeau opalescent du pendentif qui brillait sur la tunique de son homme.

Rien n’aura plus compté que toi, jamais. Ce voyage avec toi est une bénédiction, je me demande parfois ce que j’ai fait pour mériter tel bonheur. Je remercie le Très-haut tous les jours d’avoir mis sur ma route sa plus belle création.
_________________
Valezy
A peine eurent ils mis le pied à terre que le jeune seigneur s’empara des brides du fier destrier, pour attacher ce dernier au modeste cerisier en fleur qui avait choisit la butte pour prendre racine et dresser ainsi ses branchages vers les cieux rendus dorés par le crépuscule. Main qui effleure, alors, les lanières de cuir des rênes, avant de se retirer presque aussitôt.

C’est que cette sale bête avait bien faillit le mordre… Et son regard s’assombrit tout en fixant Sleipnir, le canasson de la baronne. Certes l’animal ne manquait ni de panache, ni de beauté. En un sens, une monture digne d’un roi. Mais, à côté de cela, il était aussi têtu et sournois qu’un… Qu’un berrichon tiens !

Le bleu de ses iris se déporta, alors, durant un bref instant vers sa compagne, pour constater qu’elle le fixait de ses grands yeux de biche…

Petit chanceux, se dit il pour lui-même, si seulement elle regardait ailleurs… Je pourrais t’apprendre tranquillement à essayer de faire le malin avec moi.

Sur cette pensée, il s’empara plus fermement des sangles pour les nouer autour du tronc de l’arbre. Quel dommage qu’elle ait tenu à choisir son étalon…

Et, il se prit à regretter, durant un bref instant, son Tyran, qui, bien que plus taillé pour les champs de bataille que pour les ballades en amoureux, se trouvait être une monture des plus placides et surtout des plus confortables tant son échine était large et son pas paisible. Tant et si bien que Valezy s’était plu, à plusieurs reprises et par le passé, à se livrer à quelques apaisantes et reposantes sieste sur sa selle tandis qu’il laissait l’animal libre de suivre les routes à sa convenance.

Mais, trêve de nostalgie déplacée, car une fois son office terminé, il put enfin reporter toute son attention sur la jeune femme rousse qui l’accompagnait si bien.

Et ce fut de ce pas, qui le caractérisait à merveille tant il était emplit de morgue, d’arrogance et de fierté, qu’il vint prendre place à ses côtés, embrassant durant un bref instant le crépuscule auvergnat qui s’offrait à son regard en colorant le ciel d’or et d’écarlate.

La main de sa bien aimée effleura alors la sienne. Paumes qui se caressent, doigts qui se frôlent avec douceur, peu avant de se lier fermement… Aussi surement qu’étaient liées leurs deux vies depuis leur rencontre en ce lointain Comté du sud.

La voix de la jeune femme se fit entendre, douce et suave à ses oreilles.

Niaiseux à souhait ? Un éclair d’amusement traversa son esprit. C’était le cas, en effet, deux jeunes gens amoureux, un coucher de soleil et cet horizon à perte de vue, un peu comme une promesse de l’infinie. Certes, il y avait quelque chose de mielleux là dedans… Mais, parfois, la vie était ainsi, ou plutôt, se devait d’être ainsi.

Force était d’avouer, pourtant, que du romantisme, il n’avait que quelques vagues notions. La plus grande partie de sa vie, le jeune noble l’avait passé sur des champs de bataille ou dans des campements.

De l’amour ? Il n’en avait alors jamais eut cure et une seule chose pouvait compter à ses yeux… La gloire, non pas de celle des politiciens si friand de bavardages sans fin qu’ils en oubliaient l’action, mais de celle des guerriers, de celle de l’homme qui, le dernier, saura rester debout et en vie après une sanglante mêlée… Et à ce jeu là, il était loin d’être mauvais, cela lui avait même valu ses terres d’Antras en Armagnac.

Mais, il avait désormais changé… En si peu de temps…

Et tandis que de ses longs doigts, ils réajustaient d’un geste nonchalant le col de sa pourpre chemise de velours, l’évidence se fit loi dans son esprit. Pour rien au monde, il n’échangerait un tel instant, pas même pour éprouver, contre le plus robuste des adversaires, cette force dont il avait longtemps crut qu’elle régentait cette triste époque.

Le safre quitta alors le firmament pour se poser avec tendresse et douceur sur le jade qui avait sut réchauffer son cœur de glace et son sourire ne put que s’élargir tandis qu’il écoutait les mots de sa douce baronne, s’enivrant de tout son saoul de leur douceur et de l’amour qui s’en dégageait.


Tu me vois comblé de savoir que ses terres te plaisent…
Oui, comblé.


Et sur ces mots, sa main vint délicatement caresser la joue de sa vis-à-vis, se rapprochant, par la même, de cette dernière, et ceci, jusqu’à ce que son parfum aux fragrances de jasmin vint troubler ses sens.

Car jamais je ne saurais y vivre sans toi… Ni ici, ni ailleurs.

Tu m’as fait connaître un sentiment que non seulement j’ignorais, mais que je n’étais pas même en mesure d’imaginer. Qu’il est doux et étrange de se savoir ainsi en harmonie, de savoir que l’on a trouvé sa place dans ce vaste monde. Car, à n’en point douter, la mienne est désormais à tes côtés, mon amour…

Sa senestre quitta alors la douceur de sa peau pour s’enfouir dans l’une de ses poches, goûtant, par la même, du bout des doigts, la froide morsure du métal.

Et ceci, pour toujours et à jamais. Car s’il advenait que je sois séparé de toi, alors je redeviendrais ce que j’étais autrefois…
L’ombre de moi-même, une créature incomplète et sans but.


Main qui se retire de son écrin, tenant dans sa paume, une bague sertie d’un délicat diamant et dont l’or se faisait l’écho des teintes célestes.

Aussi… Johanara Bérénice d’Ambroise, souhaites-tu devenir ma femme ?

A cette question, pouvait se lire, dans son regard, une anxiété qui lui était peu coutumière.
_________________
Johanara
Il était beau son militaire , le menton fièrement relevé alors que ses grands yeux bleus caressaient l’horizon. Son profil d’éphèbe se détachait avec grâce du paysage mordoré et Johanara ne pût que raffermir l’étreinte de sa main , sa paume se pressant délicatement contre la sienne alors que leurs doigts se liaient plus étroitement encore.

Une légère bourrasque souleva alors les amples jupons de mousseline safre avant de faire onduler les cheveux roux de son compagnon telles des flammes vacillantes à son front d’airain.
Suivant du regard chaque mouvement de ses mèches auburn avant s’attarder sur ses pommettes rosies par le froid , elle frémit imperceptiblement , un doux frisson courant le long de son échine.

Probablement dû à la froidure qui chassait peu à peu la tiédeur d’une belle soirée de printemps, à présent que le soleil avait laissé place à sa sœur aux pâles rayons enchanteurs.
Ou pas. Car il n’était pas une fibre de son corps frissonnant qui n’eut envie d’hurler alors qu’il tournait son visage vers elle : Ne me laisse jamais!

Ne me laisse jamais , bel ange. Toi qui a fait de moi une femme, toi qui m’a rendu fidèle et aimante, qui m’a appris l’amour dans ce qu’il a de plus beau et de plus tendre ,sans les affres de la jalousie -c’est qu’il avait toujours un comportement irréprochable avec les donzelles le Valezy, rien à même de déclancher une scène d’hystérie que la baronne affectionnait temps- , et de l’absence.

Il semblait pensif , préoccupé par quelques pensées secrètes qui troublaient ses prunelles saphir limpides à l’accoutumée. Du moins quand elle était aussi vêtue…
Ses propres pensées se tournèrent alors tout naturellement vers sa robe. Avait elle eu raison de suivre son instinct et de se parer de ses plus beaux atours en cette soirée de mars? Pas farfelue au point de se pâmer en sa plus belle robe de bal pour le bon plaisir des écureuils et des champignons des bois!

Non, non , habituellement , Valezy lui aurait suggéré une promenade en forêt , non seulement elle aurait enfilé quelque robe de serge confortable , mais de plus , elle aurait tenté de s’y soustraire!

Patauger dans la boue , surtout auvergnate , merci mais non merci!

Pourtant elle était là , le front légèrement soucieux , dans sa pèlerine des grands jours.

S’était elle fourvoyée? Le désir qui ne cessait de grandir en son sein de devenir sa femme lui avait il brouillé l’esprit au point d’ouïr des signes dans chacunes de ses paroles alors qu’il évoquait son envie de promenade en tête à tête en son duché natal?

Promenade qu’il avait proposé d'annuler la veille alors qu’ils en discutaient. Le mufle! Elle avait bien cru défaillir!

« Souhaiterais tu autre chose? On peut ne pas la faire cette promenade. »

Crénom! Quelle tristesse en son cœur alors…

Et pourtant …

Il n’avait cessé de parler de mariage , d’autel et de blasons mêlés ces derniers temps. Si bien qu' elle attendait beaucoup de ce moment.

Aurait elle encore envie de lui dire non comme elle s’était jurée de le faire quelques temps plus tôt alors que le maraud avait fait preuve d’une indélicatesse sans nom?

Un sourire sibyllin vint étirer sa bouche carmin alors que le souvenir de sa goujaterie revenait à elle avec clarté.

« J’espère que tu n’es pas pressée de te marier » avait osé lui lancer l’impudent en pleine trogne avec un ricannement détestable alors que le vicomte de l’isle jourdain évoquait la possibilité d’épousailles entre les deux jeunes nobles.

Bien sûr , leur histoire était encore balbutiante à l’époque , merveilleux prémices qui ne pouvaient qu’augurer de l’amour fou qu’ils se portaient à présent.

Mais malepeste , comme ça l’avait blessé… Car si certains de ses anciens compagnons n’avaient guère pu seulement évoquer l’idée d’une hyménée sans lui donner de l’urticaire , Valezy avait su se faire aimer en quelques jours et se rendre épousable en moins d’un mois!

La voix grave et harmonieuse de son vis-à-vis l’arracha à ses souvenirs. L’instant d’après , ils étaient si proches que les longs cils de la baronne pouvait effleurer sa peau.

Tudieu! S’il l’avait amené icelieu pour la culbuter dans la verdure , froisser sa robe et faire le paon au clair de lune , elle ne répondait plus de rien!

Mais au lieu du baiser langoureux qu’elle redouta , bien qu’elle ne connaissait rien de plus doux que ses lèvres sensuelles pressées contre le vermeil de sa bouche , ce furent quelques mots d’amour qui vinrent caresser son cœur gonflé d’émoi.
Retenant son souffle, elle hocha timidement la tête lorsqu’il évoqua l’évidence de sa place à ses côtés.

Mais oui basin , trêves de supputations , demande le moi … Faîtes que je ne me sois pas trompée!
S’il advenait qu’il me parle de son auvergne adorée ou de ses fichues chemises , je me laisse choir dans l’herbe haute!

Quelques niaiseries plus tard , il se tût enfin pour farfouiller en sa poche. Poussant un petit cri qu’elle dissimula aussitôt par une quinte de toux , elle se mordit violemment la langue pour ne pas céder à son envie de s’époumoner.

Il reprit , l’œil caressant , la voix tendue , quelques mots encore ,très doux , très beaux , mais tout de même moins beau que le joyau qu’elle pouvait à présent contempler en sa paume.

Excitation qui s’amenuisa d’un coup. Plus de frétillements , plus de pensées goguenardes. Ses yeux clairs fixèrent un instant l’anneau avant de se lever vers lui avec lenteur. Son palpitant sembla manquer un battement et elle dût faire un effort pour ne pas chanceler.

Bien qu’en ayant imaginé cet instant quelques milliers de fois et de s’être douté qu’il ferait sa demande ce jour même , l’émotion lui serra la gorge et souleva un instant son âme.

Elle garda le silence de longues minutes, comme absente , le regard rivé sur son compagnon,statue antique au visage de madone , figée à l’exception du tremblement à ses lèvres.

Garder cet instant en mémoire. Ce doux rayon de lune sur sa peau satinée, ses prunelles assombries par la crainte d’un refus , le médaillon jumeau sur la fine soie pourprée , et l’éclat du diamant se reflétant dans le vert de son regard en un millier de fragments d’éternité.

Elle aurait l’éternité pour l’aimer , le chérir , chasser chaque soucis qui menacerait d’assombrir son ciel , lui qui lui offrait tous les jours son regard céleste empli d’adoration.

Se saisissant de sa main libre entre les siennes en une étreinte fébrile , elle planta son regard dans le sien , l’air aussi déterminé qu’amoureux. Long silence, regards qui s’accrochèrent et s’ancrèrent l’un à l’autre.


Oui. Mille fois oui. Je serai ta femme.

Les mots furent lâchés d’un coup. Ses cils tentèrent de chasser la perle salée qui menaçait de poindre à l’orée de ses grands yeux. Mais il la connaissait trop bien , il saurait que ses mirettes brillaient bien trop pour qu’il n’y ai point quelques grosses larmes menaçant de s’écouler sur ses joues….
_________________
Valezy
Ils y étaient, la question était enfin posée… Quelques mots si simples et qui, pourtant, étaient à même de les engager tout deux pour le restant de leur existence. De telle sorte qu’il lui sembla alors que son cœur avait tout simplement cessé de battre.

Et tandis que les dernières lueurs de l’astre diurne disparaissaient par delà les collines du Bourbonnais pour laisser place aux pâles et doux rayons de la lune, le silence s’installa. Un silence qui sembla bien long et bien pesant pour Valezy.

Ce dernier contemplait, en effet, sa bien aimée dans l’attente de sa réponse… Le bleu de ses yeux reflétant son appréhension tout comme les traits de son visage qui semblaient plus tirés et plus roides qu’à leur accoutumée.

Quant à elle, elle lui rendait son regard, semblant figée comme le marbre. Une comparaison qui paraissait être renforcée par la blancheur et la délicatesse de sa peau. Cette peau qui mettait si bien en valeur le vermeil de ses lèvres et la flamboyance de sa rousse chevelure.

En outre, elle semblait avoir vêtue, pour l’occasion, ses plus beaux atours… Drapée, qu’elle était, d’une robe élégante et fastueuse, d’un bleu si sombre qu’il semblait être sublimé par la nuit qui les recouvrait désormais.

La Baronne de Lignières était, ainsi nimbée par les rayons de la lune, non seulement belle, mais sublime. De ce genre de femme à même d’embraser le corps et le cœur de l’homme le plus indifférent qu’il soit. De ce genre de femme à même de provoquer la plus inébranlable des adorations.

Aussi, le jeune seigneur ne put qu’en avoir le souffle coupé, mais n’en était il pas toujours ainsi à chaque fois qu’il embrassait de son regard celle pour qui il éprouvait un amour aussi fol qu’inaltérable ?

Et tout en se complaisant dans la contemplation béate de celle dont il voulait faire sa femme, une pensée, une seule se répercuta dans son esprit.

Très Haut, faîtes qu’elle dise oui… Un simple oui, et qui, pourtant, me comblera de félicité. Car une telle femme, je le jure, je ne me contenterai ni de l’aimer, ni de la chérir, mais je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour m’assurer de son bonheur… Dussé-je, pour cela, sacrifier mes terres, mes richesses et mes amis.

Cette idée était pour lui une conviction… De celle, qui se faisait jour un beau matin et qui gagnait peu à peu en force jusqu’à se faire obsession. Oui, cette demande, ce souhait il y pensait depuis longtemps, très longtemps. Elle était pour lui évidence.

Après tout, n’avait il pas été conquis dès le premier regard échangé ? Fasciné qu’il avait été par sa beauté mais aussi, et surtout, par son esprit, son humour et sa douceur.

Puis, était venu leur premier baiser, enivrant et exquis… En cela, prémices de leur relation, de leur amour et de leur bonheur…

En un sens, tout était allé si vite entre eux et, pourtant, il ne regrettait rien, aucun instant, aucune seconde passé à ses côtés. Car tout n’avait été que merveille. C’était comme si durant toute sa vie, il avait attendu une chose sur laquelle il n’avait jamais été capable de placer un visage, ni même un nom et qui pourtant lui manquait terriblement, l’empêchant, par la même, d’être ce qu’il devait être…

Et finalement, elle était venue à lui… Sa douce âme sœur…

Ses doigts caressèrent fébrilement le métal de la bague, qu’il tenait toujours en sa paume, effleurant, de temps à autre, le joyau qui revêtait tout son éclat sous le firmament étoilé qui les surplombaient. Sa nervosité semblant gagner en intensité à chaque secondes qui s’écoulaient avec tant de lenteur, qu’il aurait put les croire éternité.

Sa destre, demeurée libre, se retrouva alors étreinte par la douceur et la chaleur des mains de sa belle. Et c’est alors que le silence de cette douce nuit de printemps fut rompu.

Par un oui qui lui sembla aussi soudain qu’espéré.

De telle sorte qu’il lui parut, alors, que son cœur se remit à battre, tandis que les traits de son visage quittaient enfin leur anxiété et leur fébrilité, pour se retrouver inondés par le ravissement et le soulagement et qu'un large sourire se dessina sur ses lèvres.

Et pour seule réponse, sa main s’empara doucement de la sienne avant de l’attirer avec délicatesse vers lui. Sa senestre, tenant la bague, qui matérialiserait dès lors leurs fiançailles, se portant vers la sienne.

Par ces mots, mon amour, tu fais de moi le plus heureux des hommes.

Se disant, l’anneau glissa lentement le long de son annulaire jusqu’à sertir la main de la jeune femme pendant que ses iris de safre se portaient sur le regard de jade, s’y rivant avec d’autant plus de bonheur qu’il était aisé d’y lire l’émotion de Johanara, à travers les larmes de joie que menaçaient, à chaque seconde, de s’écouler le long de ses joues.

Gage que je ferai tout pour être le meilleur des époux.

Et comme pour mieux ponctuer sa déclaration, ses lèvres se portèrent à la rencontre de celle qui était devenue sa fiancée, les emprisonnant en un tendre et suave baiser.
_________________
Johanara
L’anneau d’or caressa sa peau , froide étreinte du métal contrastant avec la chaleur de sa paume.
Tout son être bouillonnait, brûlante exultation qui donnait la fièvre à son cœur et à son âme alors que la promesse d’un avenir radieux était scellé par ce geste et qu’une larme s’autorisa à franchir l’obscure barrière de ses cils.

Perle salée qui roula un instant sur sa joue imperceptiblement empourprée avant de venir mourir sur leurs lèvres tendrement unis en un langoureux baiser.

Il y aurait un avant et un après cette nuit en Auvergne. Désormais rien ne viendrait ternir ses jours puisqu’il voulait qu’elle devienne sa femme , qu’il le désirait autant qu’elle même ardait de porter son nom et d’unir leurs destinées.



Jamais femme n’a été ni plus comblée ni plus éprise. Qu’il est doux d’être ta compagne Valezy, de se sentir aimée , comprise , d’avoir les mêmes désirs , les mêmes aspirations…

Devenir ta femme…Un rêve que j’ai tant de fois caressé en songe…


Si on lui avait dit à la rouquine seulement quelques mois plus tôt , qu’elle serait là , les lèvres tremblantes , l’œil humide et la pommette écarlate , transie de félicité à l’idée de prendre époux!

Elle se serait gaussée certainement. Pas qu’elle exécrait le mariage. Nenni. En pieuse aristotélicienne , elle savait bien qu’il faudrait y passer un jour. Mais le plus tard serait le mieux.

Il y avait quelque chose d’irrémédiable et de définitif , qu’elle avait toujours eu, éternelle insatisfaite , en horreur.
Donner son avenir à un homme , sans possibilité de s’enfuir… Être certaine de ses sentiments au point de se marier , elle n’avait jamais su. Il en résultait que plus personne ou presque ne la pensait capable de s’engager avec un homme avec constance et dans la durée.

C’était avant lui. Ses mains vinrent se poser sur ses flancs l’attirant tout contre elle, inspirant son odeur , la plus douce des fragrances, leurs médaillons jumeaux s’entrechoquant délicatement alors qu'il lui semblait que leurs âmes même se caressaient par le biais de ce baiser chargé d’amour et de tendresse.

Avant cet homme aux abords froids et distants que Johanara avait d’abord craint d’importuner par ces babillages incessants. Faut dire que tous les prétextes étaient bons pour aller s’étendre en palabres auprès de son capitaine. Très vite charmée, l’attirance s’était faîte plus grande de jour en jour , de discussions en éclat de rire partagé jusqu’à ce qu’un simple bonjour de sa part lui chavire le cœur.

Et puis ils avaient décidé de faire un bout de route ensemble parce que l’évidence ne pouvait guère être niée plus longtemps : ils s’attiraient irrémédiablement tels deux aimants l’un l’autre . Un autre qu’elle aimait déjà trop pour ne pas avoir la peur au ventre de se perdre une fois de plus.

Ils étaient si bien ensemble…Le premier « je t’aime » avait fini de lui faire perdre la tête , et elle avait su qu’il n’y en aurait plus jamais un autre. Lui ou personne. Pour la vie et même après.

Les lèvres se séparèrent tandis que leur souffle se mêlait encore et que leurs regards ancrés l’un à l’autre échangeaient l’amour immense que les deux jeunes gens se portaient.

Johanara prit ses mains dans les siennes avant de les baiser avec tendresse sans que ses prunelles ne se détachent des siennes.



Mon beau seigneur… Je serai si fière d’unir ma vie à la tienne devant Aristote , tu n’auras jamais à rougir de voir nos noms liés. Je tiendrais toutes les promesses qu’on s’est faîte depuis ce jour béni où tu m’as choisi moi parmi toutes les autres , je serais fidèle à cet amour qui m’a fait renaître…
_________________
Valezy
Une bague passée à son doigt…

Un simple geste, mais en cela, accomplissement de la longue attente et du grand désir de deux jeunes gens. Un simple anneau, mais en cela, symbole de l’éternité d’un vœu qui, bientôt, liera leurs cœurs et leurs âmes pour le restant de leur vie.

Et, tout autour d’eux, la nuit déployait ses ailes de jais sur les landes. De telle sorte que les lueurs qui émanaient du village de Magnet, et du castel qui le jouxtait, s’éteignaient les unes après les autres, plongeant le paysage dans le silence et une obscurité nocturne que seule parvenait à briser les pâles rayons d’une lune presque pleine.

Avec les ténèbres, la bise légère qui balayait la plaine s’était faite de glace, faisant frissonner, par la même, leurs deux corps. Mais en avaient ils seulement cure ? Livrés qu’ils étaient au bonheur de cet instant qui resterait, sans nul doute, aucun, profondément gravé dans leur mémoire.

Leurs êtres se rapprochèrent l’un contre l’autre, avec lenteur mais inéluctabilité, jusqu’à ce que leurs lèvres et leurs souffles se lient en un suave baiser empli d'amour. Et dans cette étreinte, ils semblèrent s’échanger un peu de cette chaleur qui consumait leur cœur de bonheur et de félicité.

Leur embrassade parut alors s’éterniser entre les deux jeunes fiancés…

Car, en cet instant, plus rien n’aurait su compter pour eux. Tant et si bien, qu’un déluge soudain aurait pu s’abattre sur Magnet, qu’un gouffre béant aurait pu s’ouvrir sous leurs pieds ou, encore, que les flammes auraient pu embraser les terres, qu’ils auraient bien été capable de ne s’apercevoir de rien.

Et pourtant, leur baiser finit par prendre fin… Tout d’abord, parce qu’il était physiquement impossible de s’embrasser sans fin, cela pourrait, en effet, entraîner une asphyxie soudaine, suivit d’une mort grave. Mais aussi, parce que toute chose en ce monde a une fin, et certains diront, surtout les meilleurs d’ailleurs.

Sa bien aimée déclara alors quelques mots, des mots d’une douceur telle qu’il ne put qu’éprouver qu’un sentiment d’aise à leur écoute et que son sourire se fit des plus tendres en posant son regard céruléen sur le visage de sa vis-à-vis.

Ses pensées vagabondèrent, durant un bref instant, tandis qu’il se livrait à une contemplation, attentive et emplie d’adoration, du visage de la jeune femme pour qui il était prêt à commettre les plus grandes des folies.

Le monde était une farce, il l’avait toujours su. De l’une de ces scénettes de bas étages, écrite pas un piètre auteur de seconde zone, et qui était certes, parfois drôle, mais le plus souvent grotesque et ennuyeuse à mourir. C’était, peut être cette froide conviction qui avait fait de lui un être si arrogant face à ces gens qui se prenaient bien trop aux sérieux tout en agitant, avec frénésie, les fils de leurs tristes et fades existences.

Et pourtant, depuis qu’il avait rencontré Johanara, cet ennui s’était effacé pour laisser place à une plénitude qu’il n’avait jamais goutée auparavant. Dès lors, comment aurait il put se passer de celle qui faisait battre son cœur par son seul bon vouloir et par l’éclat de ses prunelles? Lui qui éprouvait la plus grande des peines à se voir séparé d’elle pour ne serait ce qu’une seule nuit.

Aussi, ce fut d’une voix dans laquelle ne se percevait aucune trace doute qu’il déclara.

Je ne doute pas, en effet, que tu seras une épouse merveilleuse, aimante et fidèle, mon amour. Et il sera pour moi une source d’orgueil infinie que d’avoir une femme telle que toi à mes côtés.

A n’en point douter, une longue et merveilleuse histoire, nous attend tout deux.

_________________
Johanara
Combien de temps étaient ils restés enlacés l’un contre l’autre au cœur d’une nuit de plus en plus fraîche à échanger leurs miasmes et à se conter fleurette?

Assez longtemps pour que le froid enserre les mythiques poumons barronnesques, et nul doute que demain, la jeune fille serait prise de féroces quintes de toux…

Mais pour l’heure , Johanara était aux anges, ignorant la froidure qui s’insinuait sous la fine mousseline de sa toilette , tant le cœur lui brûlait et diffusait douce chaleur en tout en être.

Valezy était en tout point ce qu’elle avait toujours attendu d’un homme. Au-delà de son minois angélique et de cette chevelure qu’elle n’aurait jamais de cesse de contempler avec adoration, son esprit et son humour la charmait un peu plus chaque jour.

Comme il était fréquent qu’ils terminent chacun les phrases de l’autre ou que leurs pensées soient semblables à bien des moments. En parfaite harmonie et pourtant si différents.

Malgré sa douceur et la tendresse incommensurable dont il faisait preuve à son égard , il n’en restait pas moins un homme d’armes avec cette rudesse et cette froideur implacable qu’il montrait parfois aux autres mais qu’il aurait été impossible de suspecter en cet instant tant le bleu de ses iris était semblable par sa pureté à un ciel d’été que ne vient troubler nulle nue.

L’enlaçant, ses mains effleurèrent son dos avec délicatesse , tandis qu’un sourire malicieux étira sa bouche et que deux yeux rieurs s’ancrèrent à ceux du jeune seigneur :


Je cherche encore parfois les ailes…

Oui une longue et merveilleuse histoire…Pleine d’amour , de complicité et de scènes de jalousies en tout genre!



Un léger rire fusa dans l’air tandis qu’elle portait la main à sa joue. Puis son visage se fit à nouveau grave et elle souffla en une caresse :

Il n’y aura eu que toi. Avant je t’attendais , imaginant tes traits , songeant à cet idéal dont j’ignorais encore que la réalité surpasserait le rêve , comblant le manque de toi par des amourettes sans saveur et par mes nombreux offices au sein des hautes institutions du Berry ou de l’Armagnac.


Aujourd’hui tu es là , et cette plaie béante qu’était mon cœur et qui hurlait ton nom sans même le connaître est enfin refermée.

Mon fier seigneur , mon meilleur ami, ma famille , mon beau fiancé… Mon âme sœur et ma vie…


Le vent hurlait plus fort à présent, couvrant presque les doux murmures de la baronne.

Déjà, il fallait rentrer. Il détacha la corde qui retenait l’étalon au frêle cerisier auquel Johanara vola une fleur pour la glisser entre les mèches cuivrées de son amant avec un rire moqueur avant de faire de même dans l’entrelacs de ses anglaises flamboyantes.

Pour sûr il était grand temps de regagner le Castel! Le seigneur de Magnet se mit en scelle d’un bond souple et leste avant de se saisir de la main de sa fiancée et de la hisser derrière lui.

Nichant son visage au creux de son cou , elle le couvrit d’ardents baisers tout en songeant avec délice que cette colline auvergnate sous le ciel étoilé resterait à jamais gravé en sa mémoire comme un lieu idyllique et empli de magie.

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)