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[RP] Veni, vidi...vici ?

Aldraien
Le soleil vient de se lever…Sur un air bien connu. Passons.
Elle s’était levée aux aurores la Carsenac, afin de se préparer pour la matinée qui l’attendait. La veille, il avait été convenu d’un rendez vous avec la jeune Elisa de Lahaye Malemort lors d’une rencontre bien fortuite en taverne.

Que font donc deux ambassadrices Limousines lorsqu’elles se retrouvent dans une taverne au fin fond de la Touraine profonde ? Deux choses. Déjà, elles balancent des « Excellence » à chaque fin de phrase, parce que n’est pas Excellence qui veut, et qu’il faut bien le faire savoir au reste des gens du commun des mortels si fades et si gris…Enfin vous avez compris.
Ensuite, une fois que le Pouilleux s’est fait la malle, elles parlent esprit militaire et plus particulièrement épée. Même si il n’était pas d’usage de sortir une lame en taverne, elles avaient une exception, après tout elles n’étaient pas n’importe qui et ne comptaient de toute façon pas lancer une attaque armée contre les fûts de bière.

Après cet épisode, la jeune femme demanda à la Carsenac de lui enseigner les rudiments du combat à l’épée, chose qu’elle était en mesure de faire, sans aucun doute. Ainsi, dès qu’elle sut le désir de Elisa à pouvoir protéger son Suzerain, la rousse accepta aussitôt. Conscientes toutes deux que la taverne où elles se trouvaient n’était pas réellement le lieu le plus approprié, elles décidèrent d’un commun accord de se retrouver dans un champ à l’entrée de Vendôme, champ qui apparemment n’était pas utilisé pour un quelconque travail agricole.
La journée ensuite passa lentement, et incroyablement calmement, mais apparemment c’était courant à Vendôme. L’Ecuyère avait attendu impatiemment que le soleil se lève le matin suivant pour enfin se mettre en route, cet enseignement allait certainement lui changer de sa routine habituelle.

Sa tenue de voyage sur le dos, faite pour être la plus pratique possible lors des déplacements et des combats, elle portait également son épée bâtarde à la ceinture, cette épée qu’elle avait reçu lors de son Intronisation et qui la suivait depuis. Dans ses mains, un objet enroulé dans du tissu, un objet qui n’avait plus servi depuis longtemps et qui allait aujourd’hui revoir l’éclat du soleil sur sa lame.
Le chemin de l’auberge au champ fut court, et bientôt elle arriva au centre du lieu de rendez vous, histoire d’être bien visible de cette qu’elle attendait.
L’attente, qui certainement serait de coute durée, lui permettait de se souvenir de son propre apprentissage, mais également des divers élèves qu’elle avait formé. Certes ils n’avaient pas été très nombreux, et parfois l’entrainement fut trop rude pour qu’ils tiennent jusqu’au bout, mais aujourd’hui il ne s’agissait pas véritablement d’un entrainement, et le cours restera avant tout théorique, bien qu’une petite démonstration pourrait bien venir clore le tout, après tout c’est en pratiquant qu’on apprend, la plupart du temps…

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Elisa.
Vendôme, toujours d’un calme paisible et… morbide… La Lahaye commençait à s’y habituer même. Non sans difficulté, mais le calme lui plaisait parfois, tout comme elle aimait la compagnie de certaines personnes en taverne… J’ai bien dis certaines… Car le Pouilleux elle s’en serait bien passée la Malemort !
Une odeur de rance, des doigts et des ongles noirs, un visage crasseux et des pieds qui pu… Pour sur maintenant elle ne resterait plus assise au milieu de la taverne, bien trop risqué !

Enfin bref, elle avait croisé dans la dite taverne, la nouvelle ambassadrice tout juste nommée par la nouvelle GC des Comtés du limousin & de la marche. De quoi faire quelque peu connaissance en dehors du cadre professionnel, et ce n’était pas plus mal, surtout en ce moment !
Pour la première fois de sa vie, Elisa allait tenir une épée, et finalement cela ne fut pas si dur que ça. L’épée était assez légère, tout est relatif évidemment. Posant quelques questions à l’écuyère, Elisa eut alors une idée… Le genre de réflexion qu’elle n’avait jamais encore eu, mais qu’elle était désormais, obligée d’avoir, pour son avenir, pour son suzerain… mais aussi par curiosité. Le rendez-vous était donc prit.

La Malemort s’était préparée pour la journée. Oubliant ses jupons pour les troquer contre des braies. Inhabituel pour elle. La malemort était d’ailleurs gênée, ses formes étaient visibles, sa poitrine, son séant et ses hanches qui s’étaient légèrement élargit, durant le dernier mois.

Il était donc temps d’y aller, un dernier regard vers sa suivante.


- Alea jacta est !

Un sourire à sa suivante qui semblait bien plus inquiète qu’elle. Puis la Malemort prit la direction du point de rendez-vous, le champ abandonné à l’entrée du village. Il ne lui fallut pas bien longtemps pour arriver au lieu depuis son auberge. Il fallait dire aussi que depuis le temps que la Malemort était à Vendôme, elle connaissait les quelques raccourcit du village et pour mener à ce champ plus rapidement, il suffisait de passer par une petite traviole entre la mairie et la salle municipale. Cela ne donnait pas bien envie, mais ça pouvait faire gagner un peu de temps.

Arrivée enfin à destination, elle aperçue l’ambassadrice au milieu du champ. Elle s’approche, un sourire puis elle lança comme à son habitude un :


- Excellence, bonjour. Ravie de voir que vous avez tenu parole.

Faut dire qu’elle n’en avait pas beaucoup douté la malemort en faite…
Les gamins du village commençaient à se regrouper sur le bord du champ… Ah ben voilà, elle qui comptait faire cela tranquillement et à l’abri des regards… c’était raté.
Retour vers la rouquine licorneuse.

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    Grande Chancelière des Comtés du Limousin et de la Marche
Aldraien
Comme elle l’avait prévu, l’attente ne fut pas longue avant qu’elle ne voit la jeune ambassadrice arriver. Quelle prévoyance cette femme vraiment, enfin, ce n’est pas le sujet du jour…Autour du champ, des enfants se regroupaient, visiblement intrigués par la présence de deux femmes de si bon matin dans un lieu d’habitude désert. Dans un village si calme, elles allaient sans aucun doute devenir l’attraction de la matinée, et le passe temps des vieillards.
En voyant la silhouette de la jeune femme se diriger vers elle, la Carsenac fut légèrement surprise. En effet, si la veille, la robe cachait encore les formes de la jeune diplomate, ce n’était plus le cas aujourd’hui, et étrangement les formes qu’elle arborait lui rappelait quelqu’un, elle en fait, il y a quelques années…Bon d’accord beaucoup d’années, mais ça, il était inutile de le préciser.

Et plus la diplomate se rapprochait, plus l’interrogation de la rousse se précisait. La morphologie de la Malemort ne correspondait pas à celle qu’aurait habituellement une jeune femme de son âge. Elle pouvait aisément le deviner, étant elle-même passée par là, et ayant eu de nombreux cas à examiner lorsqu’elle était soldat en Lyonnais, puisqu’elle avait suivi une formation de barbière, même si elle n’était jamais allée jusqu’au bout.
En tout cas, le fait qu’elle connaissait les différents symptômes lui laissaient envisager qu’il y avait pas d’erreur possible sur l’état de l’ambassadrice. Toutefois, l’erreur restant humaine, et malgré sa perfection, il lui faudrait toutefois demander confirmation.

Elisa arrivant finalement à sa hauteur, la Carsenac lui rendit son sourire, amusée de la remarque. Était-ce donc si rare que de voir quelqu’un tenir parole pour paraître si étonnée lorsque cela arrivait ? Qu’importe, elles étaient toutes deux là et c’était bien l’essentiel, ainsi elles allaient pouvoir commencer, mais avant cela, il restait quelques détails à régler. Détails qui avaient en réalité très peu d’importance, mais il fallait qu’elle sache tout de même, afin de prendre des précautions si cela s’avérait nécessaire.


- Bonjour Elisa. Je tiens toujours parole, mais cela vous vous en rendrez compte bien assez tôt.

Il s’agissait maintenant de trouver un moyen pas trop brutal pour entrer dans le vif du sujet. C’était toujours ça le plus compliqué, surtout quand il s’agissait d’aborder un sujet aussi délicat que celui qu’elle s’apprêtait à évoquer.
De toute façon, quelle que soit la façon dont elle allait s’y prendre, ça risquait dans tous les cas de faire comme un choc à la Malemort. Qu’importe, il fallait qu’elle soit sûre, et d’ailleurs plus elle l’observait, plus les quelques doutes qui subsistaient encore fondaient comme neige au soleil.


- Bien, nous allons commencer, mais avant tout…J’ai besoin de savoir.
…Êtes-vous enceinte ?

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Elisa.
Étonnamment, Elisa était de bonne humeur ce matin. Elle avait réussit à manger avec plaisir des chouquettes, cela n’était pas arrivé depuis plusieurs jours. Aucune douleur malheureuse n’était encore arrivée, aucune nausée, rien… la journée s’annonçait vraiment… parfaite…
Mais Elisa s’attendait à tout sauf cela. Elle savait bien que la rouquine n’était pas du genre à parler pour ne rien dire, mais pas non plus du genre à garder sa langue dans sa poche… Et bien là, c’était clair…

Enceinte…, Comment ça enceinte… Cela n’était pas possible… Enfin, techniquement si, mais la Malemort ne voulait pas de marmot… Non mais franchement vous la voyez avec un gamin dans les bras ? Et puis elle est trop jeune… Bon encore une fois pas vraiment, elle devrait déjà être mariée depuis longtemps… Mais elle ne l’était pas… voilà ! Elle était encore libre… libre comme l’air… Bon presque libre comme l’air… Mais pas mariée… Inconcevable de faire un bâtard, elle se l’était promise… Elle n’en voulait pas… Non !


- Non ! Voyons… !

Ses sourcils s’étaient froncés, son regard fuyait celui de la rouquine. Observant les alentours, les gamins étaient toujours là, d’autres villageois s’étaient réunit… Si la Licorneuse continuait à parler si fort… il en était fini pour la réputation de la Malemort…
Enceinte… Enceinte…
Finalement, ses nausées, ses maux de ventre, ses vomissements, ses difficultés à manger, peut-être que tout cela avait une raison bien particulière… Peut-être que la rouquine avait raison…


- Par Aristote non !

Elle retrouve le regard de la rouquine. Ses prunelles ténébreuses ne peuvent cacher la peur qui l’envahit. Comment va-t-elle faire ? Comment va-t-elle pouvoir gérer cela ? Il va falloir les prévenir, eux, elles, tous… Comment leur dire ? Comment leur dire qu’elle porte en elle le fruit d’un amour entier mais non reconnu par le Très Haut ? Le fruit d’un amour… qu’elle ne voulait pas… Etait-elle ignoble de penser cela ?
Combien de femmes auraient hurlé de joie à l’idée de porter un enfant ? Toutes l’auraient déjà chérit, aimé, protégé…
Alors pourquoi Elisa le haïssait-elle déjà ? Pourquoi avait-elle si peur ?

Sa main vint rejoindre son ventre, ce ventre qui n’avait pas vraiment grossit. Elisa s’étant surtout amaigrit depuis plusieurs semaines.
Elle portait en elle, le fruit du péché, un fruit impur…

Nouveau regard vers la rouquine, comment a-t-elle su ? Comment a-t-elle vu ?


- Comment pouvez-vous dire cela…

Nier, encore, toujours… Impossible, dur à croire… Elle n’en voulait pas ce fichu marmot ! Pourquoi elle !
Ses pensées qui se tournent vers lui… Comment va-t-il le prendre ? Va-t-il lui en vouloir ? Va-t-il lui demander de rejoindre un couvent ou rester enfermée dans le château pour cacher cette grossesse tant qu’ils ne seront pas mariés ?
Ou pire… va-t-il sauter de joie ? Va-t-il être heureux ? Va-t-il déjà l’aimer ?

Un frisson qui parcourt le corps de la Malemort. Et dire qu’elle s’était levée pour apprendre quelques rudiments d’une épée, et voilà qu’elle se retrouvait à connaître son… mal… Mais peut-être qu’elle se trompait la rouquine… tout était possible non ?
Après tout, peut-être qu’elle la testait simplement, juste pour être sur… Peut-être qu’elle n’avait rien vu, rien entendu… Et puis, comme on dit : pas vu pas pris !

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    Grande Chancelière des Comtés du Limousin et de la Marche
Aldraien
Une femme qui a tant vécu que la Carsenac sait reconnaitre ce genre de changement. Elle qui est devenue mère à seize ans tout juste; qui a donné naissance à une fille alors qu’elle ne savait même pas s’occuper d’elle-même; qui n’était pas mariée.
La réaction de la Malemort était bien évidemment prévisible, qui n’aurait pas réagi ainsi en étant mis face à une telle nouvelle ? Surtout alors qu’il était presque certain qu’elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait en ce moment, ou qu’elle ne voulait pas comprendre. L’Ecuyère laissa passer la nouvelle, elle permit à la jeune femme de bien l’intégrer. Sa question ne nécessitait pas réellement de réponse, à présent elle avait compris. Bien plus que les signes physiques, c’était sa réaction à la question qu’elle venait de poser qui lui confirma qu’elle avait raison. Certainement Elisa ne voulait pas le reconnaître, comme elle l’avait fait à l’époque, continuant de prendre des risques en dépit du bon sens, malgré le petit être qui grandissait en son sein.

Ce regard fuyant, elle l’avait eu également. Cherchant à détourner la réalité comme s’il s’agissait d’un mauvais rêve, s’accrochant comme une damnée à l’éventualité que tout ça n’ait pu être qu’une regrettable erreur. Après tout qui pouvait s’imaginer devenir mère avant d’être mise face au fait accompli ?
Le regard de la Carsenac suivait celui de l’ambassadrice, scrutant les visages curieux des personnes avides de rumeurs à raconter en taverne. Mais elle ne leur ferait pas se plaisir, elle savait comme il était dur de devoir faire face à ce genre de personnes qui établissaient un jugement sur une simple rumeur.

Elle connait cette peur qui envahit et qui glace l’âme, dans laquelle on pense se noyer jusqu’à ce qu’enfin on réussisse à sortir la tête de l’eau. Elle sait à quel point il est dur de surmonter cette terreur pour enfin accepter ce qu’on est et ce que l’on va devenir.
C’est pourquoi elle reste parfaitement calme en la regardant, attendant patiemment que la tempête passe quelque peu. Elle pouvait lui en vouloir, mais il n’en restait pas moins qu’à un moment ou un autre elle aurait été obligée d’y faire face et de l’accepter. Et si elle pouvait l’y aider…un peu…alors pourquoi pas ?
Baissant d’un ton, elle garde un regard neutre et calme en s’adressant à la Malemort. Sur le ton de la confidence, pour qu’elle se sente moins mise à nue devant tous ces spectateurs.


- Elisa…On ne trompe pas une femme qui a déjà été plusieurs fois mère. Si les robes et autres jupons peuvent aisément cacher vos formes, votre tenue actuelle ne le permet pas. Je ne dis pas cela pour vous faire du mal, bien au contraire. Vos formes ne sont pas celles d’une femme de votre âge, et je sais les changements qu’une grossesse entraine.
C’était une question, je pensais que vous le saviez sans encore vouloir l’annoncer autour de vous.
Vous…n’êtes pas mariée n’est-ce pas ? Je sais ce que vous pouvez ressentir vous savez…Je l’ai vécu. J’ai mis au monde une bâtarde alors que je venais de fêter mes seize ans. Je sais à quel point vous devez être terrorisée, mais il est inutile de tenter de me le cacher car ça ne marchera pas.


Directe, peut-être trop, mais c’était dans sa nature. Brute de décoffrage ? Si peu…

- Je peux vous aider, si vous le souhaitez. Je ne suis pas sage-femme, loin de là, mais j’ai mis au monde trois enfants et je sais comment rendre ce que vous vivez le moins contraignant possible…Vous n’êtes pas seule. Bien sûr, cela restera entre nous si vous ne voulez pas que ça se sache.
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Elisa.
Bon ben finalement ce n’était pas un test… Rha fichu… Expérience ? Connaissance ? Fichu tout ! Elle aurait mieux fait de venir en jupons finalement… Rien n’aurait été vu, rien n’aurait été prit… rien n’aurait été su… Elle aurait pu vivre encore… sans se soucier de cela… De comment l’annoncer, comment le vivre… et comment le faire vivre… lui… ce petit être…

Mais finalement elle se radoucit la Malemort, son regard rejoint celui de la Rouquine… Etonnanement, elle se sent confiante, ou plutôt… en confiance. Est-ce du à leur différence d’âge ? Elisa a plutôt l’habitude de fréquenter des individus de son âge normalement. Ou bien instinct maternel qui semblait ressortir de la licorneuse ? Ou peut-être un peu de tout ça…
Dans tous les cas, la Malemort l’écoute avec attention. Elle a raison, encore… Comment la duper… Et puis elle s’est vendue toute seule la Lahaye avec sa réaction… L’a encore beaucoup de chose à apprendre la jeunette…
Pendant que l’écuyère parle, Elisa tire légèrement sur ses braies… puis tente d’élargir le bas de sa chemise… en vain évidemment… Elle se dandine, gênée d’avoir été si facilement découverte, mais peut-être était-ce un mal pour un bien finalement ? Enfin un bien… Surtout pour qu’elle fasse plus attention à elle… ‘Fin… à eux… Elisa grimace a cette idée.

Les changements ? Comment ça les changements ?... Oui, elle va devenir une énorme baleine qui ne se supporte plus… une énorme baleine qui n’attire plus son fiancé… ni n’importe quel homme… Elle va devoir refaire toute sa garde robe… au plus grand malheur de ses couturières… Elle va devenir chiante… Encore plus… Oui c’est possible, mauvaise langue !
Quoi d’autre ? C’est suffisant non ?...


- Je… J’avais bien remarqué quelques symptômes, mais je pensais que cela était dû à ma fatigue… passagère… Je ne pensais pas que… enfin que je pouvais être…

Elle ne peut continuer… Trop dur… Enceinte… enceinte… Bon Dieu ! Dis le ! Enceinte !!
Elle secoue sa tête de droite à gauche… Non, je ne le dirai pas… pas encore... Peux pas !
Secoue de nouveau sa tête… Chasser ses voix dans sa tête qui se battent… Elle devient folle ça y est… Elle va finir au bûcher pour entendre des voix et pour… avoir été engrossée avant le mariage.


- Nous ne sommes pas encore mariés… Nous sommes, a peine, fiancés depuis…

Depuis quand ? Quelques semaines… presque deux mois… Des yeux noirs qui s’agrandissent… Pauvre enfant…
Elisa regarde la rouquine qui tente de la rassurer… Enfant à seize ans… Le même âge… une bâtarde… Non ! Non !! Pas de bâtard, pas de bâtarde ! Rien ! Ses poings se serrent, elle n’en veut pas !
Le cacher… Mais comment cacher une information que l’on ne savait même pas…
L’aider… L’aider pour faire quoi ? Camoufler encore un peu cette grossesse ? Apprendre à vivre avec ? L’expliquer à son entourage ?
Comment rendre cela moins contraignant ? On allait désormais se retourner sur elle, en la regardant comme une… impure… On allait désormais parler sur elle… comme une catin…
Stoooooop ! Je ne suis ni mère, ni catin ! Lâchez moi !


- Ne dites rien, à personne… Surtout pas à ma… mère !

Vraiment troublée la Malemort… Comment sa mère allait-elle réagir elle aussi ? Serait-elle heureuse ? Sûrement, elle lui avait déjà parlé de devenir à nouveau… grand-mère… Alors comment pourrait-elle rejeter son… petit enfant…
Finalement c’était peut-être ça qui lui faisait peur… l’idée que sa mère puisse aimer déjà cet enfant… alors qu’elle… non.


- Oui… s’il vous plait…

Son premier oui fut sec… puis elle se radoucit avec un « mot magique »… Oui pour son aide… Elle en avait besoin… Elle n’y connaissait rien…
Finalement cette journée à l’épée, commençait vraiment étrangement…

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    Grande Chancelière des Comtés du Limousin et de la Marche
Aldraien
Qu’est-ce qui pouvait bien se trouver dans la tête de la jeune Malemort…Elle imaginait aisément les voix qui se contredisaient, qui allaient dans tous les sens pour tenter de trouver une solution, quelle qu’elle soit. Que dirait-elle si elle savait ce qui sommeille au plus profond de la Carsenac ? Sans doute la prendrait elle pour une folle, ce qu’elle était certainement, au final. Bien heureusement elle savait le cacher, cela valait mieux tant pour ses proches que pour tout le monde. La prendrait on pour un monstre ou simplement pour une femme ayant vécu trop d’atrocité, peu lui importait au final, elle espérait bien cacher ce secret jusqu’à sa mort.
Toujours est-il qu’elle comprenait le dilemme qui était le sien à l’heure actuelle et que même si elle le voulait, elle ne pourrait pas le faire disparaitre en claquant des doigts. La Malemort devrait y faire face, et le surmonter, seule. L’acceptation d’un enfant ne peut pas passer par un intermédiaire, elle doit venir de son propre fait.


- Votre fatigue passagère elle-même était un symptôme.

Mais il est bien entendu difficile de s’en rendre compte quand on ne le sait pas, encore plus quand on tente de nier la vérité. Elle aurait très bien pu penser à un léger surmenage, ou alors un coup de froid passager. Pourtant il n’en était rien, et elle-même en était bien consciente, même si elle n’osait pas se l’avouer. La rousse non plus n’y avait pas vraiment cru lorsqu’on lui avait annoncé. Mais la personne qui l’avait fait à l’époque n’avait pas le calme et l’assurance dont elle faisait preuve aujourd’hui, il avait donc été forcément plus compliqué de lui faire confiance.
Tant de sentiments s’entrechoquaient dans la jeune femme face à elle, l’expression de son regard changeait à tout va, passant de la colère à la peur, de la peur au questionnement, pour revenir encore à la peur. Des sentiments bien normaux vue la situation.


- Je vous le promets, ni votre mère, ni personne d’autre n’en saura rien tant que vous ne serez pas prête à leur dire vous-même.

Et Dieu sait que lorsqu’elle faisait une promesse elle s’y tenait quoi qu’il put en couter.
Regardant à nouveau autour d’elle, elle retourna son regard sur la jeune femme lorsqu’elle accepta son aide. Les personnes autour du champ commençaient maintenant à se faire beaucoup trop pesantes. Ce n’était ni le lieu ni le moment pour parler de tout ça. Surtout si la Malemort souhaitait que tout cela reste secret, il ne fallait pas oublier que les ragots allaient bon train dans des villages aussi calmes que celui-ci. Si les gens pouvaient se nourrir uniquement de ça, nul doute qu’ils le feraient sans hésiter, se moquant des réputations qu’ils pourraient ainsi briser.
Un sourire rassurant apparu sur le visage de la Carsenac, alors qu’elle baissait encore un peu la voix.


- Je vous aiderai, c’est une promesse également. Mais pas maintenant, pas ici…Ca risquerait d’éveiller les soupçons de nos spectateurs..Nous trouverons pour cela un endroit plus tranquille. Pour l’heure…Mieux vaudrait faire ce pour quoi nous sommes là, ne croyez vous pas ?

Finissant sa phrase, elle déplia le tissu qui recouvrait l’épée qui était la sienne autrefois. Une épée bien plus simple et bien moins ornée que celle qu’elle avait reçu lors de son Intronisation à la Licorne, mais qui avait une valeur sentimentale à ses yeux puisqu’elle avait été forgée à Montélimar et que c’était avec cette épée qu’elle avait elle-même appris à se battre. Elle était légèrement plus légère que l’épée qu’avait tenu Elisa la veille, puisqu’adaptée à sa morphologie de l’époque.
La gardant posée sur le tissu, elle la présenta à Elisa pour qu’elle la prenne et se rende compte elle-même du poids et du maniement de la lame, cessant de murmurer pour reprendre une voix normale.


- Si cette lame vous convient, elle sera vôtre pour cet apprentissage.
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Elisa.
Si vite… déjà… tout ça… Elle revoyait quelques épisodes de sa vie, dans sa tête… Sa courte vie… Mais tellement de souvenir déjà… bon ou mauvais…
Ses premiers pas en Touraine, où elle avait rencontré un homme veuf qui semblait bien seul, leur premier voyage ensemble, et ainsi de suite. Leur rapprochement, leur distance en même temps, leur jalousie, leur insignifiance… S’ignorer pour parfois mieux se retrouver… Puis son départ, tenter de l’oublier mais rien n’y fait, il reste toujours présent au fond de son cœur… Son vieux con… Et il gardera sa place… Lui, d’abord lui... et rien que lui…
Et puis les autres… Cumuler… Accumuler… Renvoyer pour mieux reprendre… Et finir par abandonner…
Mais finalement : «Au bout de combien de temps oublie-t-on l'odeur de celui qui vous a aimée ? Et quand cesse-t-on d'aimer à son tour ?»*
Une question qui restera sans réponse…

Tout était tellement compliqué… mais au final, cette épreuve devenait encore plus dur à surmonter… porter un enfant… Un marmot qui pu, qui pleure, qui cri… Un… marmot !

Elle regarde la rouquine, la Malemort. Elle l’écoute attentivement, elle a confiance en ses dires… Allez savoir pourquoi, certaines personnes vous inspirent plus de confiance que d’autre. Et puis c’est la seule qui ces derniers jours a vraiment posait ses yeux sur elle… et qui a vraiment remarqué… Alors a moins qu’elle ne fasse ensuite courir des rumeurs il n’y avait pas de raison…
En parlant de rumeurs, ses yeux se tournent vers les badauds des alentours, tss fichu Papazazzi… toujours prêt à faire courir une rumeur… ou plusieurs mêmes… Il serait malheureux que Pierre, voit, arriver ce genre d’information à ses oreilles… avant qu’elle ne puisse l’en informer… Quoi qu’il n’en croirait pas un traître mot… Mais ça pourrait lui donner des idées.

Prête à le dire… Peut-on vraiment être prête un jour à dire ce genre de chose ?
Une voix encore faible pour éviter d’être entendu elle répondit.


Merci

Un sourire qui vient illuminer ses lèvres. Elle le pense vraiment. Il était rare que quelqu’un vienne s’occuper d’elle ainsi, lui propose son aide ou ses connaissances. La rouquine était vraiment quelqu’un de … bien. Du moins pour ce qu’avait vu la jeune Elisa, elle ne connaissait finalement pas bien cette écuyère, mais peu importe, le passé appartient au passé…
Un hochement de tête… en effet, il était temps de passer à autre chose. Cela changerait les idées de la Malemort… Il le fallait sinon, elle allait s’effondrer… et en public ce n’était pas dans ses habitudes.

La rouquine dévoile la lame, Elisa observe, sans mot dire, regarde. L’épée est différente de la première qu’elle a portée la veille, mais la Malemort est tout aussi admirative… un objet qui n’avait pourtant jamais attiré son attention jusqu’à aujourd’hui… Alors pourquoi tant d’admiration tout à coup ?
Elle attrape l’arme qu’on lui tend, de sa main droite. Serrant la fusée collant sa main près de la garde.
La Malemort la fait tourner un peu à droite, un peu à gauche, regardant de chaque côté de la lame. Observant son allure et surtout sa facilité de déplacement. Elle était légère, du moins possible à soulever pour son bras peu musclé.
Un regard vers l’écuyère.


Elle est parfaite ! Par où commençons-nous ?





*Anna Gavalda dans son roman : « Je l’aimais »
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Aldraien
- Bien sûr qu’elle est parfaite, puisqu’elle m’a appartenu. Elle a été ma compagne lors de mes toutes premières batailles.

Besoin est-il de préciser que lors de ces premières batailles elle s’était très rapidement retrouvée hors d’état de combattre parce qu’elle avait été incapable de se défendre correctement ? Non, il ne valait mieux pas, ça risquait d’avantage d’effrayer la Malemort que de la mettre en confiance. Elle aurait beau donner tous les cours possibles et imaginables sur le maniement théorique d’une épée, rien ne remplacera jamais l’expérience. Pour pouvoir être efficace sur un champ de bataille, il fallait avoir subi de nombreuses défaites et avoir appris de celles-ci. Et on apprenait pas instinctivement de ses défaites, il fallait déjà accepter d’être vaincue et de se remettre en question pour y parvenir. Autant dire que ceux dont la fierté était mal placée n’y arrivaient jamais. Il fallait savoir prendre du recul sur soi-même et ses actions pour pouvoir apprendre.
Par quoi commencer…


- Quelque chose de très théorique déjà, mais qu’il est important de savoir. Il faut connaître un minimum sa lame pour pouvoir la manier au mieux. Alors…

L’Ecuyère se débarrasse alors du tissu qui recouvrait encore l’épée quelques minutes auparavant, le posant à terre, puis se saisit de son épée bâtarde à l’effigie de la Licorne. Il fallait bien un cobaye pour pouvoir expliquer efficacement les choses. Tenant son épée à la verticale, elle désigne la lame sans toutefois la toucher.

- En langage….technique…On appelle estoc la pointe de l’épée et fer son tranchant. Tout part de là. On appellera coup d’estoc, un coup qui aura comme but de transpercer l’adversaire par la pointe. Un coup porté avec le fer de l’épée, ou coup dit de taille, permettra de…trancher, dans le vif du sujet, dirons nous.

Ouhouh, de l’humour ! Hum, continuons...

- Ensuite…Remontant sa main vers la poignée de l’épée : Cet ensemble se nomme poignée, c’est en somme toute la partie permettant de tenir l’épée. Dans le détail, vous avez la garde, à l’extrémité de la lame, pour protéger les mains, essentiellement, car un coup perdu est si vite arrivé et ce serait dommage de perdre bêtement quelques doigts voir la main toute entière…voir la vie. Puis, en prolongement de la garde, il y a la fusée, la partie principale donc, c’est celle-ci que votre main tient. Et enfin, le pommeau à l’extrémité. Celui-ci, par sa forme, permet à la main gauche de s’y appuyer naturellement et de venir en renfort de la droite pour ajouter de la précision, de la force et de la rapidité aux coups. Elle permet également de mieux la manier.

Comment ça elle parle beaucoup ? C’est si peu vrai. Presque pas…C’est un dialogue avec l’épée !

- Des questions ?
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Elisa.
Mouarf…parfaite… quelle réponse ! ça c’est fait… prends toi ça ma fille… et vas y tend la deuxième joue au moins c’est fait… une bonne fois pour toute, il vaut mieux tout faire une seule fois ! Elle toussote… Puis reporte son attention sur l’épée.

- J’espère n’avoir jamais besoin d’utiliser l’une de ses armes.

Elle l’écoute, tandis qu’elle lui explique les différentes parties de son épée. La poignée, la garde, le pommeau… Elisa zieute puis touche à chaque fois qu’on lui montre une nouvelle partie.
Regardant tout autant la rouquine, elle semble passionnée par ce qu’elle raconte. Comme si finalement elle parlait plus à l’épée qu’à la jeune Malemort.
Questions… Hum non… Mise à part comment être dans l’optique de tuer quelqu’un ? Comment réussir à planter sa lame dans son corps pour lui ôter la vie ?
Elle avale difficilement sa salive puis sans lâcher l’épée en main, des yeux, elle répond à l’écuyère.


- Non aucune question pour le moment. Pour l’instant j’ai… tout compris.

Elle quitte quelques instants l’épée des yeux pour aller rejoindre le regard de la rouquine. Ben quoi ? C’est vrai, pour l’instant c’est facile ! Si j’avais su, j’aurais commencé plus tôt…
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Aldraien
Elle sourit l’Ecuyère, la jeune Malemort lui rappelait beaucoup sa propre personne lorsqu’elle avait le même âge. Compliment ou non ? L’avenir le dira. La différence étant que la rousse avait toujours été fascinée par les armes, d’aussi loin qu’elle se souvienne. Il fallait souligner également le fait qu’elle avait grandi comme une roturière, dans une ferme, enfant unique d’un couple souvent séparé par le métier du père, parti sur les routes pour vendre ses marchandises. Ce n’était que bien plus tard qu’elle avait appris sa descendance, et la réelle histoire de son père, Etienne Chanteloup, et de sa mère, Aliénor Carsenac.
Entre temps, elle avait eu le temps d’errer sur les routes après la mort de son père et de la femme qui l’avait élevé, pendant des années elle s’était servie de sa dague pour pouvoir se nourrir et gagner un peu d’argent. Passé peu reluisant, certes, mais une enfant sur les routes n’avait jamais réellement le choix.

C’est seulement à ses seize ans qu’elle avait trouvé sa voie, celle de l’armée. Être soldat pour gagner sa vie, c’était là une perspective qui ne lui avait pas déplu. C’est ainsi qu’elle avait gravi les échelons, emmagasinant des connaissances qui allaient la façonner. Se faisant sa propre expérience des combats et de la vie, elle se serait bien passée de devoir tuer d’autres personnes, mais parfois le choix ne nous était pas laissé, et quand on avait une bonne raison de le faire, on savait mettre de côté ces propres considérations sur le sujet.
Enfin…L’heure n’était pas à la nostalgie. La rousse retourne sur l’Excellence qui lui fait face, formulant le souhait de ne jamais avoir à se servir d’une lame. Oui ça la faisait sourire, car ce genre de réaction était tout à fait concevable, malheureusement en tant que Vassale il se pourrait bien qu’on ne lui laisse pas le choix.


- C’est tout le mal que je vous souhaite, Elisa, ne jamais être obligée de vous servir d’une épée, même si je sais que la vie nous fait parfois faire des choses que nous n’aurions pas souhaité.

Puisque la jeune femme n’avait aucune question, elles allaient à présent pouvoir passer à l’étape suivante, à savoir la position à adopter lorsqu’on s’apprête à se battre. Si cela restait encore assez simple, la suite risquait de l’être beaucoup moins. Elle prit son épée fermement de la main droite, celle-ci juste sous la garde, le creux de son autre main venant entourer le pommeau. Elle se mit en position de garde d’entrainement, puis commença à expliquer à la jeune Malemort.

- Bien donc pour l’épée, vous devez la tenir exactement comme moi. Pour ce qui est de la position de garde. Vos deux pieds perpendiculaires, talons contre talons, et vous avancez votre pied droit de sorte que celui-ci soit devant. Le pied gauche doit être légèrement décalé…vers la gauche. Il faut fléchir légèrement vos genoux, de manière à rester très souple, et garder votre buste droit. Votre bras tenant l’épée légèrement replié de manière à ce que votre avant bras soit presque à l’horizontale. La pointe de votre épée doit viser la tête de votre adversaire.

Comment ça elle venait encore de dialoguer avec elle-même ? Non non, cette fois elle s’était vraiment adressée à la jeune femme, elle avait d’ailleurs réalisé les gestes en même temps que les explications, et assez lentement pour qu’Elisa puisse distinguer tous les mouvements. Maintenant, la question fatidique, celle qu’on attend depuis le début et qui va se faire récurrente au cours de cet enseignement…

- Avez-vous des questions ?
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Elisa.
Elle regardait la rouquine, l’écoutait attentivement, suivant le moindre de ses gestes qui étaient prédéfinis pour l’aider dans son apprentissage. Même elle la regardait également intriguée. Qui était vraiment cette rouquine ? Une licorne, soit. Mais encore ?
Son visage semblait marqué par d’horrible souffrance, le feu peut-être ? Sûrement. Un trace pour la vie… Etait-ce un accident ? Ou bien un acte volontaire ? Ou pire une tentative d’un brigand ?
Elisa n’avait pas encore eu le courage de lui poser la question, peur de la mettre mal à l’aise, ou peut-être peur simplement de savoir la vérité. De savoir par où était passé la rouquine, par ces épreuves qui semblaient lui avoir forgé une carapace bien solide.
Le même style de carapace que sa mère, ce genre de carapace, qui permet de se retenir de pleurer lorsqu’on perd un être cher…
Elisa commençait tout doucement à la construire, au fil de ses étapes, au fil de sa vie. Oh bien sur, tout cela semblait à des lieux des épreuves qu’avaient pu affronter la rouquine. Mais sa douleur avait été terrible durant de très longs mois, elle avait même songé à partir dans un couvent, voir pire partir en enfer, en mettant fin à ses jours… du moins en provocant la vie et les brigands pour qu’il lui ôte toute forme de vie dans son corps…

Mais des rencontres, et des activités lui avaient permit de survivre plutôt que vivre. Pierre entre autre, elle s’était réfugiée dans ses bras, tandis que son vieux con n’était plus. Ce vieux con pour qui elle aurait donné sa vie et son honneur. Ce vieux con qui n’avait pas voulu d’elle. Ainsi soit-il… Aujourd’hui, elle vivait au bras de Pierre, au rythme de ses absences, de ses envies et de sa vie. Oh oui, elle avait souvent eu l’envie de partir, voir si l’herbe est plus verte ailleurs, mais à quoi bon ? Elle ne serait jamais complètement heureuse désormais, et encore moins maintenant qu’elle portait le futur héritier de Pierre. Héritier qui n’était d’ailleurs même pas encore connu de son futur père… Il serait temps de lui en parler, bientôt, savoir ce qu’il souhaite, ce qu’il veut, ou ne veut pas…

Mais pour l’heure, il fallait reprendre son apprentissage avec la rouquine qui pour l’heure n’était encore qu’une inconnue pour la Malemort.
Ses mains attrapèrent l’épée comme on lui indiquait, sa deuxième main sur le pommeau, ce qui à l’évidence, était nettement plus facile pour la guider.
Ses pieds formaient un angle droit, son pied droit pointant vers le nord, tandis que le gauche regardait à l’ouest. Ses genoux légèrement pliés, la position n’était sûrement pas des plus confortable. Son torse était légèrement penché en avant, pas très fier comme allure, mais elle ne s’en rendait pas compte.
Elle releva la pointe de son épée, pour la pointer –de loin- vers la tête de sa supposée adversaire.



Comme ça ? Ce qui veut dire qu’une épée blesse toujours son adversaire par le bas ?

Une grimace… faut dire que sa question n’était pas vraiment très compréhensible, mais elle avait du mal a mettre des mots sur des actes, surtout ce genre de mot… Vous l’auriez vu dire : « Une épée plante toujours son adversaire par le bas pour s’enfoncer dans la chair en remontant ? »…. Non pas Elisa, elle n’était pas comme ça.

Pourtant, les chevaliers parfois ne font pas ainsi, est-ce une erreur ? Pourquoi doit-on forcement le faire ainsi ? Risque t-on d’être blessé dans l’autre sens ?

Ben quoi ?... Faut dire que la Malemort elle n’est pas vraiment habile… alors autant être sur de tout savoir pour éviter de se blesser toute seule. Elle avait gardé la position, la Malemort, les jambes légèrement fléchies, les pieds en angle droit mais décalés, et une main qui tient l’épée pendant que l’autre la guide dans l’espace.
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    Grande Chancelière des Comtés du Limousin et de la Marche
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