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[RP Privé] La saint Arthéos

Ghost60


[Chaumont au milieu du printemps]


Le soleil n'avait pas encore réussi à se réveiller dans ce petit domaine de la champagne orientale, mais le maître des lieux lui ce n'était pas son cas. Cela faisait quelques minutes déjà qu'il harcelait la pauvre Bathilde pour avoir de quoi se nourrir ainsi que quelques petites choses à emporter. Son épouse quand à elle , dormait encore paisiblement, la convalescence venait de démarrer, alors ordres avait été donné de ne pas la réveillé.

La cuisinière avait pratiquement fini de préparer ce que le duc avait demander quand celui ci décida d'aller lui même procéder à la prochaine étape. Il sortit de la cuisine par la porte menant directement dans la cours, là où généralement passe les artisans pour apporter leur marchandises, puis il longea la cours mal éclairé les flambeaux n'étant pas tous allumé afin d'économiser quelques deniers. Il se trouva face à la porte de cette dépendance qu'il voulait atteindre, saluant le garde attitré à la surveillance des lieux, le duc entra et pris deux trois objets avant de repartir vers la pièce aux senteurs d'épice et autre mets.

Il était temps de démarrer le programme de la journée. Ghost se déplaça dans les couloirs pour approcher de la chambre du jeune valet. Il avait la charge de servir la duchesse, de la protégé , mais comment pourrait il la protégé si il ne savait pas manier les armes. Le maitre des lieux avait donc décidé de lui apprendre le maniement d'au moins l'épée qu'il puisse avoir des bases saine avant de passer dans les mains du maitre d'arme.

Son flambeau à la main dans les couloirs pas encore éclairé, l'homme s’arrêta devant la porte derrière laquelle dormait Arthéos, d'un grand geste il l'ouvrit violemment et entra dans la pièce.


DEBOUT LA DEDANS.

Le duc jeta une épée au sol ainsi qu'un bouclier, matériel nécessaire pour le cours du jour. Le fait de les laissez dans la pièce permettait à Arthéos d'avoir une idée du poids de l’attirail avec lequel il allait travaillé en ce jour pas encore levé

Dépêchez vous de vous préparer et n'oubliez pas votre équipement. Vous me rejoindrez dans la cours arrière.

Ghost sortit aussi rapidement qu'il était entré, prenant soin de fermer la porte plus délicatement qu'à son ouverture, puis descendit vers le patio clos ou le soleil commençait à en illuminé la surface. Quelques mannequins de paille étaient positionné pour l'occasion, cela rappellera sans doute des souvenirs au jeune homme. Les derniers préparatifs finissaient d'être installé, puis le maitre d'arme improvisé commença à attendre.

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Artheos



Ah Chaumont ! Ah son lit douillet ! Ah sa tranquillité ! Tout était rentré dans l'ordre. Ana.Lise était en voie de guérison et s'était réconciliée avec Ghost, fallait-il croire. Le duc qui était resté bien silencieux depuis. Peut-être avait-il senti les craintes plus grandes qu'avait le valet à son égard. Regardant par sa lucarne les étoiles qui ornaient la nuit, Arthéos se souvenait de tous les instants passés à Troyes et à Conflans... que d'émôtions, que de retrouvailles, que de découvertes. Terminé tout cela, c'était bien beau, mais la séreinité était toujours agréable et ses couvertures qu'il redressait jusqu'à son menton le lui rappelait avec bonheur. L'obscurité et ses songes s'emparèrent de lui et ses yeux bleus se fermèrent avec insouciance, première fois depuis longtemps. Oubliées les nuits de défense à Troyes, oubliées les peurs qu'il avait si sa maîtresse passait la nuit ou non. Tout le monde était à l'abri. La pluie, les éclairs, la neige ou la grêle pouvaient bien s'écraser sur la château, le monde pouvait bien se déchirer, plus rien ne comptait. Ils survivraient à tout.

Aucun rêve, aucun cauchemar, une nuit simple. Les oiseaux chantaient tôt le matin et annonçaient le prochain lever de soleil. Arthéos se réveilla et se tourna de l'autre côté. Couché sur le ventre, il soupira de bonheur et se rendormit bien vite. Mais à peine eut-il passer le seuil du royaume d'Hypnos, qu'un violent coup résonna dans la pièce. Le domestique sursauta, ne sachant ce qui arrivait. Il se cogna la tête contre le rebord du lit et dériva son regard vers la porte qui venait de claquer. Une voix qu'il connaissait cria. Il reconnut rapidement Ghost. Le duc jeta quelque chose sur le sol qui émit un son de fracas métallique. Il donna quelques ordres au jeune homme et quitta la chambre dans un délicat silence, refermant la porte lentement derrière lui. Assis en tailleur sur le lit, Arthéos se frotta les yeux en grognant.

"Qu'est-ce qu'il me veut encore, celui-là... Est-ce que j'ouvre les portes de la sorte moi ? Tssss...

Arthéos avança à quatre pattes sur son lit et regarda par terre. Une épée et un bouclier. Qu'est-ce que c'était que cela ? Partaient-ils à la guerre ? Mais bien vite, la réalité rattrapa le valet. Il devait aiguiser la lame et réparer l'écu. Bien sûr, le travail de tout domestique. Par chance, il n'y avait aucune botte à nettoyer, ni armure à cirer. Il soupira longuement. Mais pourquoi devait-il rejoindre le duc dans la cour arrière ? Un atelir avait-il été installé ? Curieux, et alors que le soleil dévoilait ses premiers rayons, Arthéos enfila ses chausses et vint poser sa chemise sur son torse. Il bailla longuement et se pencha pour ramasser l'épée et le bouclier. Qu'est-ce que c'était lourd cet attirail ! Tenir une lame à une seule main demandait beaucoup de force. Quant au bouclier, il fallait bien le tenir, sinon il vous tombait des bras sans rien demander !

C'est avec la tête des mauvais jours qu'il quitta sa chambre. Il avait enfilé sa chemise à l'envers et traînait les pieds, les bras encombrés par l'équipement. Puis il parvint à la cour arrière. Des mannequins de paille étaient installés, ce qui rappela inévitablement de bons et de mauvais souvenirs au valet. Il s'approcha du duc et déposa l'équipement à terre et délicatement. Puis il regarda la cour.

"Mon seigneur va s'entraîner ? A moins que ce ne soient les soldats de Chaumont ?

Il s'inclina devant le duc et recula doucement.

"Eh bien... je... j'ai... je dois bien avoir quelque chose à faire... hum... à moins que mon seigneur n'ait quelques tâches dont il voudrait que je m'occupe ?

Il ne savait pas pourquoi, mais l'anxiété s'empara de lui. Il employait un ton très respectueux envers Ghost mais qui se voulait éloigné et sans aucun lien affectif. Tel un bon domestique, en somme. Et ce, depuis cette nuit à Conflans, où Ana.Lise avait été grièvement blessée et où Arthéos avait eu quelques sentiments désagréables envers le duc... Sentiments qui trônaient bien toujours dans son esprit...

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Ghost60


Ghost avait attendu quelques temps, une vrai fille ce Artheos il n'avait pas de tenu d'apparat mais devait mettre autant de temps qu'une femme à se préparer. Peut être avait il eu plus de mal à ce lever que de se vêtir, enfin le temps avait quand même bien avancé et l'homme voyait enfin la silhouette attendue.

Le jeune homme approchait, avec sa tête décomposé et sa chemise à l'envers. L'entraineur du jour lança un regard surpris sur le valet, puis le laissa parler.* moi m'entrainer ? Si tu savais ce qui t'attendais... *pensa le duc. Il avait prévu un entrainement intensif, de tôt le matin a tard le soir si il fallait, mais pas question de lui laisser la vie de son épouse entre les mains si il n'était pas capable de manier au moins cette épée. La journée allait être longue et cela promettait déjà au vu de l'état de fatigue que semblait avoir Artheos.

Aux dernières paroles du jeune homme, Ghost ne pu s'empêcher un petit sourire amusé.


Ah oui, j'ai quelques petites choses pour vous.

Ghost ramassa l'arme déposé quelques secondes avant par le jeune au sourire de tout temps, puis lui tendit le pommeau afin qu'il la prenne dans les mains. Bon le duc aurait pu prendre une arme plus légère mais le plaisir de le voir souffrir n'en serait que moindre, puis autant démarrer fort. D'un geste de la main il montra les mannequins au jeune homme.

Vous les voyez ces maraudeurs? Ils veulent s'en prendre à Ana.

Une technique comme une autre, toucher la corde sensible d'une personne pour le faire partir dans ce qu'on lui demande. Manipulation, stratégie, toutes sortes de mots utilisées pour définir la façon de faire, mais l'important est le résultat obtenu, de plus si c'est celui escompter.

Ghost n'avait plus qu'à le laisser faire, il avait volontairement laisser le bouclier au sol en omettant de signaler à Artheos que chaque coup porter sur les mannequins ferait tourner ceux ci sur eux même, si le valet ne s'équipait pas de la peau de porc il risquerait de se faire mal. Beaucoup de soldats étaient passé par cela, maintenant c'était à son tour.

Ghost se tourna une dernière fois vers le jeune homme, prêt à l'envoyé sur le champ de bataille improvisé afin qu'il puisse montrer ce dont il était capable.


Allez y Arthéos. Ne les laissez pas remporter le combat.

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Artheos



Quand Ghost tendit l'épée à Arthéos, ce dernier comprit immédiatement : l'entraînement était pour lui. Quelle malchance... Si seulement le duc le lui avait dit plus tôt, il aurait pu se préparer mentalement et physiquement pour cette activité... Ou peut-être bien qu'il rêvait ? Non, quand il s'empara de l'arme, le poids de celle-ci lui fit vite comprendre que la réalité s'affichait devant ses yeux. Il n'était pas prêt... la violence, les épées, le sang et la guerre, tout cela n'était pas pour lui. Apprendre à se défendre ? Pourquoi ? Il fallait bien un jour mourir de quelque chose... que ce soit par les dégâts du temps ou par l'épée, Arthéos expirerait un jour... Alors s'envoler demain ou dans trente ans, quelle importance ? Le monde n'en changerait pas. Le Soleil brillerait toujours et les siècles d'infinis servages se poursuiveraient... qui était le jeune homme face à tout cela ? Face au destin, à Dieu et à la mort ? Même pas un pion dans un jeu d'échec. Les pions étaient parfois important, ils pouvaient porter des coups décisifs ; Arthéos non.

Véritablement fatigué par d'exécrables pensées, le domestique regarda Ghost. Le duc parlait de maraudeurs et d'Ana. Il voulait lui donner envie. Arthéos avait lu plusieurs ouvrages sur l'armée. Certains soldats devaient être motivés à l'excès pour charger, d'autres avaient cette rage depuis toujours. C'était là le rôle d'un chef, d'un capitaine : manipuler la parole, embobiner les esprits et les corps pour les rendre plus forts alors qu'une seule flèche bien placée peut en venir à bout... Décidemment, la guerre était affaire de vaurien. Le nombre faisait tout. Une vie ne comptait pas, c'était au dernier militaire debout. Trop peu pour le domestique. Il hésita une seconde à jeter l'épée par terre et tout arrêter. Mais il pensa à Ana.Lise. Sa blessure sur les routes qui l'avait presque tuée. Que se serait-il passé s'il avait été là, armé et sachant se défendre ? Il aurait peut-être occis plusieurs brigands et peut-être qu'Ana aurait été saine et sauve ? Il s'en voulait à cet instant... Incapable de soulever une arme, incapable de manier une épée... telle était sa place de valet certes... mais tout de même... s'il pouvait sauver la mise à sa maîtresse rien qu'avec une lame, il le ferait, c'était certain.

Ghost en rajouta une couche. Couche qui fut décisive car elle décida Arthéos à attaquer. Jamais il n'aurait cru cela de lui et pourtant c'étaient bien ses jambes qui le menaient au combat ! Traîtresses ! Tant pis, il fallait se battre. Après tout, c'étaient de vulgaires épouvantails de paille. Que pouvait-il bien lui arriver si ce n'est de trébucher à cause du poids de l'épée qu'il portait à deux mains ? L'ennemi était proche. Arthéos trottina jusqu'à lui et décida de porter un coup latéral à son adversaire. Droitier, son arme décrivit un mouvement vers la gauche où se trouvait le mannequin. La lame siffla dans l'air avant de s'abattre dans la paille qui sembla plus dur qu'à l'accoutumée. Et tout s'enchaîna très rapidement. Le coup qu'il avait asséné fit pivoter l'épouvantail sur lui même et le bâton qu'il brandissait fièrement frappa de plein fouet les côtes du jeune homme qui tomba à genoux dans l'herbe dans un léger grognement de douleur. Ah ! Qu'il avait été stupide de croire la chose si aisée alors qu'elle s'avérait plus dangereuse que simple ! L'épée était tombée par terre et Arthéos posait ses mains là où il avait été cogné. Il leva ses yeux sur le mannequin qui semblait rire et qui finissait de tourner lentement.

Ghost... toujours et encore. Il ne l'aurait pas prévenu, non c'était bien mieux de voir souffrir. Le domestique lui jeta un coup d'oeil et remarqua, au loin à côté du duc, le bouclier qu'il avait apporté. Il se cacha et afficha presque un sourire. Idiot. On ne partait pas en duel sans écu pour se protéger des éventuels coups de l'assaillant ! Arthéos rit tout doucement et nerveusement. Il prit son épée et se leva, faisant abstraction de la douleur il marcha vivement vers Ghost. Tout aurait été si simple... un coup d'épée et fini le duc... mais la leçon qu'il venait d'apprendre avec le mannequin le dissuada rapidement. Bien que l'épouvantail n'avait pas de cerveau, le baron serait un petit peu plus intelligent et enverrait le domestique sur les roses. Tout dans les muscles, songea Arthéos. Il était proche de Ghost et le regardait étrangement avant de se saisir du bouclier.

"Il vous fallait un instant de distraction et vous l'avez eu, n'est-ce pas ?

Il positionna correctement le bouclier et s'aperçut qu'il devait à présent tenir l'épée d'une seule main. Tremblotant car il n'avait pas assez de force, Arthéos sembla démotivé... Il planta l'épée dans le sol.

"Je ne suis pas celui qu'il vous faut...

Sa douleur sur le côté lui revint, mais devant le duc, aucune plainte ne devait être affichée, il en aurait été trop content. Arthéos scruta les mannequins au loin et n'osait plus regarder le duc dans les yeux. Déception ? Non, un noble ne pouvait pas ressentir un tel sentiment sur un de ses valets.

"Je n'ai ni votre carrure, ni votre force pour être une fine lame... qu'attendiez-vous de moi ? Je ne suis bon qu'à brosser le sol et le seul ennemi que je parviens à faire fuir c'est la poussière...

Sur cette dernière phrase, Arthéos afficha un léger sourire.

"Vous me direz que c'est déjà pas mal... c'est bien le seul adversaire qui ressuscite éternellement...

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Ghost60


Le brave valet avait enfin décidé d'aller se battre, son épée dans ses deux mains, prêt à anéantir les maraudeurs de paille. Le duc restait attentif à la scène, surveillant les gestes, la posture de ce guerrier. D'un revers, l'arme s’abattit sur le mannequin qui pivota et heurta le jeune homme. Le regard du duc se baissa, lui qui avait fournit le bouclier à Arthéos quand il avait été le réveillé, imaginait qu'il allait s'en servir. La première leçon n'avait pas été au mieux pour le jeune valet, mais il aura au moins appris qu'on doit toujours se défendre même si on pense l'adversaire inoffensif.

Le guerrier amateur revenait près de son maitre d'arme éphémère, reprenant le bouclier, avant de se permettre de penser que le duc était ravi de la situation. Lui qui voulait simplement apprendre le maniement basique d'une arme à celui à qui il confiait régulièrement la vie de son épouse. Déçu.. voilà ce qu'était le duc quand Arthéos planta l'épée dans le sol en lui disant qu'il n'était pas celui qu'il lui fallait. Enragé, c'était ce nouvel état qui avait gagné Ghost, comment pouvait on lui dire qu'on donnerait son corps pour protégé Ana alors qu'il abdiquait si rapidement.

Ghost sorti, d'un geste colérique, une dague de l'étui accroché à sa ceinture, prenant à pleine main le manche de cette arme de poing à la lame effilée, dirigeant la pointe vers le valet.


Mais vous vous prenez pour qui pour me mentir de la sorte? N'est ce pas vous qui m'avez dit donner votre corps pour sauver mon épouse? Et là tel un lâche vous l'auriez laisser mourir?

Le visage rubicond de l'homme traduisait la colère qui l'avait envahie. Cette main devenu blanche sur le dessus témoin de la force mis pour tenir le manche. Ghost avait le sang bouillant, les épreuves supportées ces derniers jours, la fatigue et surtout la peur de revoir son épouse dans une situation de danger, un tas de détails plus ou moins grand avait sans doute eut raison de sa lucidité. Il ne supportait pas la défaite et si Arthéos refusait de manier une arme cela en serait une pour lui.

Le duc était décidé, le valet ne quittera pas ce lopin de terre tant qu'il ne réussira pas à manier une arme. Toute la journée, toute la nuit si il le faut et même plus, pas une seconde ne sera perdu tant que l'objectif que l'homme s'était fixé ne sera accompli. Il était temps de remettre les choses en place et pour ça le barbu avait des techniques bien rodées et si il fallait aller à l'extrême il le ferait... encore.

Ghost plaqua la dague à plat sur le torse du valet, continuant ses attaques afin de faire monter la colère dans le corps du jeune homme, moyen excessive qui lui avait déjà valu une cicatrice juste au dessus du cœur, mais la haine, la colère qui prend possession d'un corps, décuple les force, dégage les a priori et font faire des gestes qu'on imaginerait pas dans la sérénité.Fixant le regard du jeune homme, Ghost pris une voix sérieuse.


Puisque vous êtes incapable de soulever une épée, peut être que cela vous paraîtra plus léger.

L'homme semblait sur de lui et laissa Arthéos prendre l'arme avant de l’assommer par des mots plus dur.


Et si c'était moi! Si c'était de ma faute qu'elle soit parti ? Si c'était de ma faute qu'elle avait été attaqué par une armée? Si c'était de ma faute qu'elle ait failli mourir? Mais vous êtes trop lâche pour oser quoi que ce soit, vous êtes incapable de faire le moindre bobo à quelqu'un, preuve en est ce mannequin qui vous à allonger d'un seul coup. Déplorable.

Cette fois il devait être à point, Il ne restait plus qu'à l'homme de laisser le jeune valet à ses pensées. Faisant un demi tour sur lui même il allait vers ses affaires déposées près de là.

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Artheos


Arthéos n'avait pas immédiatement vu la dague sortie par Ghost. Mais dès qu'il s'en aperçut, il eut un geste de recul et se protégea de ses mains. Défense quasi-nulle contre une lame, il en convenait, mais c'était une défense naturelle et innée. Tout homme et tout animal essayait de se protéger quand il était menacé. Les mots du duc était secoués par la colère. Le valet savait qu'il était atteint de folie parfois, notamment lorsqu'il parlait tout seul. Et s'il avait fait empirer son état ? Si cette douce folie devenait rageuse et qu'il en pâtisse ? Terrifié, Arthéos revoyait la lame de ses cauchemars. Et si cette silhouette qu'il ne voyait jamais était Ghost ? Le visage de ce dernier était devenu écarlate. Bientôt le poignard traverserait les chairs du domestique. Oh ! Visez bien mon seigneur ! Par pitié ! Visez au coeur ! Qu'il s'arrête comme il a commencé sa course : d'un seul bond. Mais l'homme semblait hésitant et la mort était longue à venir. Le valet avait hâte de toucher l'herbe fraîche de Chaumont une dernière fois avant de s'envoler. Et le baron s'avança, c'était l'heure. Arthéos ferma les yeux, craintif. Mais il en faut tout autre : Ghost placarda brutalement le poignard à plat sur le torse du jeune homme qui ouvrit alors les yeux. Il récupéra la dague alors que son maître d'armes s'expliquait. Oh oui, pour sûr c'était plus léger... Toutefois Arthéos était perplexe : contre une épée, un poignard ne faisait aucune résistance.

Ghost reprit alors ses paroles. Que disait-il ? Cherchait-il à embrouiller le pauvre Arthéos ? Bien sûr qu'il était le responsable de tout ce qui était arrivé à Ana : il avait été un véritable bourreau avec elle et il en payait maintenant les conséquences. Incapable de faire le moindre mal ? Peut-être... mais était-ce véritablement son rôle ? Il n'était pas garde du corps... il était valet ! Celui qui emmène les déjeuners, celui qui achète au marché, celui qui nettoie les sols, celui qui transmet les messages. Son métier n'était pas la guerre ! Quand est-ce que le duc comprendrait cela... Impuissant, Arthéos regardait le duc s'en aller vers ses affaires. Un mannequin l'avait allongé sans problème... Mieux valait cela qu'un vrai combattant... Mais les mots du duc blessèrent le jeune homme. Ses doigts se crispèrent alors sur le poignard qu'il lui avait laissé. Un signe ? Dieu du Ciel, que m'as-tu mis dans les mains ? Les yeux d'Arthéos devinrent plus sombres et coléreux. Le barbu lui tournait le dos. Il parait qu'entre les deux épaules était le lieu approprié... quel poids enlèverait-il au monde s'il l'éliminait... il n'avait qu'à s'approcher doucement et planter très fort, voire à plusieurs reprises pour s'en assurer... Comme l'avaient fait les sénateurs de César... "Tu quoque, Arthéos ?"

Un sourire s'afficha sur ses lèvres. Un sourire noir, mystérieux et inquiétant. Au summum de ses pensées, le vent se leva et vint parcourir son visage. Le domestique songea alors à son professeur, au prêtre qui l'avait élevé, à sa mère, à son père, à Ana.Lise, à Sigebert... Terrorisé, il lâcha avec horreur le poignard qui tomba au sol. Il n'était pas un meurtrier. Son regard était à nouveau calme et paisible mais très blême. Il déglutit difficilement et regarda l'épée et le bouclier posés à ses pieds. Est-ce que tout le monde le voulait tueur ? N'était-il pas libre de le choisir ou non ? Quel domestique savait manier les armes ? Très peu, il en était certain.

Cette épée était trop lourd, Arthéos était certain que Ghost avait choisi la plus pesante. Mais que faire ? Le duc ne le lâcherait pas. Quelles issues y avait-il ? S'enfuir et se faire poursuivre par le barbu ? Oh ! Très mauvaise idée. Il n'y avait qu'une solution : venir à bout des mannequins. Bon, ce n'était pas sorcier. Ils n'étaient que deux et ils n'étaient pas vivants, juste... dangereux. Le domestique s'empara à nouveau de l'épée dans sa main gauche et déposa le bouclier sous ce même bras. Que faisait-il ? Il prit aussi la dague de l'autre main et s'élança plutôt mal que bien à l'attaque.

A l'approche du premier mannequin qui le fit tomber au début, Arthéos s'appliqua et lança le poignard qui se planta dans le bois. Quelle chance ! Moins un ! Prenant l'épée de sa main droite et l'écu de l'autre pour se protéger, il faisait face à présent au deuxième épouvantail. Il donna le premier coup et l'autre riposta. Le valet précipita sa tête sous le bouclier qui para le morceau de bois. Le jeune homme donna un second coup dans le bâton qui se brisa. Il avait vaincu... mais ses efforts n'étaient pas sans conséquences : sa blessure aux côtes étaient revenue très brusquement et l'empêchait de respirer correctement. Tombant à genoux sur le sol, il s'allongea dans cette herbe si tendre et regarda le ciel, sachant que Ghost arriverait bientôt. Son bras avait supporté l'épée. Certes il ne pourrait pas combattre une armée, mais peut-être qu'avec l'entraînement il rivaliserait avec un adversaire ? Le sourire aux lèvres, il scruta le nuage et le tout aussi éternel sourire de sa mère.

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--La_bathilde





Ça faisait des jours que Bathilde avait été prévenue que SA duchesse avait faillit mourir, des jours que le duc avait daigné leur envoyer une missive pour les tenir informer mais des jours qu’elle ruminait. Ce n’était pas possible de les laisser dans l’incertitude comme cela, il ne se rendait pas compte et puis un matin, elle avait vu débarquer le carrosse avec à son bord le couple ducal suivi d’Arthéos et des enfants. Prévenante avec sa dame, elle était aux petits soins pour elle, aussi, sachant que le péché mignon de la duchesse se trouvait être les fruits, Bathilde avait fait appel au vieux Filibert afin de venir avec elle jusqu’au verger pour une cueillette extraordinaire. La santé de la dame de Dienville n’avait pas de prix et chaque petit geste avait son importance.

Préparant quelques paniers après avoir exécuté les ordres donné par le duc, elle était partie faire le plein de fruits avec le jardinier. Oh il avait bien râlé le vieux Filibert mais elle ne s’était pas laissée faire. C’était elle la patronne quand le duc n’était pas là et quand il y était elle savait très bien se faire obéir quand même. Avantage de son âge ou simplement parce qu’elle n’avait pas peur du duc, dans tous les cas on la laissait mener sa barque comme elle l’entendait et c’était là le principal. Donc paniers à la main, Filibert sur ses talons, le départ pour le fond du parc était donné. Et Bathilde même en promenade c’était une vraie calamité.

Quelques lieues plus loin et des panières remplies de cette moisson gorgée de soleil, le pauvre Filibert avait une tête comme une courge prête à être cueilli tant il était assommé. La cuisinière avait tout commenté, du petit caillou au gros zoziau dans le ciel et Filibert l’en pouvait plus tellement plus qu’il l’aurait massacré cette gaillarde mais fallait pas se leurrer, il le savait lui que s’il touchait un seul cheveu du dragon des cuisines il signait son arrêt de mort. Le duc il avait beau dire ce qu’il voulait, lui il savait qu’il ne pouvait pas se passer de la Bathilde. Elle tenait entre ses mains la clé qui conduisait au cellier et le duc, sans ripailler, l’était pas bien aussi elle avait tous les pouvoirs la garce. Soupirant de frustration, il s’était contenté d’hocher la tête pendant tout le temps que la cueillette avait duré et ce fut …. une éternité !

Enfin c’était fini et Filibert passa tranquillement les grilles du jardin afin de se diriger vers la cuisine et y déposer les trésors amassés pour le plus grand plaisir de tous. Bathilde piaillait déjà d’impatience, trop heureuse de pouvoir faire quelques mets succulent pour la famille mais surtout pour requinquer la duchesse. Levant les yeux au ciel, priant le Très Haut qu’il vienne rapidement à son secours, le jardinier s’arrêta devant la porte de l’office et avant qu’il ait pu dire quelque chose, le dragon avait laissé choir son cabas dont les fruits se répandaient déjà sur le sol pour se lancer à l’assaut de la demeure. Et lui était resté comme un pantin avec sa récolte et celle à ramasser. Soupirant, il s’était exécuté pendant que le fauve disparaissait de sa vue… tant mieux, il ne subirait plus ses éternelles remarques.

Un pas, deux pas, regardant à droite à gauche afin de trouver d’où provenaient les sons qu’elle entendait , Bathilde déambulait déjà dans les couloirs du château et ce fut tout naturellement qu’elle s’était dirigée vers la cour intérieure là où résonnait la voix qu’elle connaissait si bien, celle du seigneur dont tout le monde avait peur. Curiosité éveillée, la cuisinière alla se planter non loin de la zone d’entrainement et observait ce qu’il s’y passait. Si au début cela l’avait amusée de voir ce jeune vaurien d’Arthéos qui trainait toujours dans les pattes de sa maîtresse se prendre une petite leçon de courage par le duc, elle avait vu aussi le coup qu’il s’était pris par ce mannequin et avait évité de crier en mettant sa main devant sa bouche. Et là à terre, il ne faisait aucun doute que le valet souffrait. Sans plus attendre, son grand cœur caché sous une tonne de bougonnerie la perdrait, la Bathilde s’élança pour s’approcher du jeune homme puis les deux mains sur les hanches apostropha le duc.


Ah mais en voilà des idées qu’elles en sont mauvaises. On ne peut pas vous laisser quelques jours sans surveillance… faut qu’vous maltraitiez c’te jeune fou… mais r’gardez c’te carrure, l’est pas chevalier, l’est valet pas la même chose vot’grasce… z’avez perdu le mode d’emploi de vot’ tétiot depuis qu’vot’dame est souffrante ?

Aidant Arthéos à se relever, elle passa une main sur ses côtés pour s’assurer que tout allait bien mais ne put faire qu’une grimace.

Tssssss et toi, au lieu de jouer à Guillaume le Conquérant tu d’vrais plutôt être aux p’tits soins pour ta maîtresses. Pis d’ailleurs où c’est ti qu’vous la cachez not’dame ? Pis j’espère qu’vous la malmenez point sinon j’m’en vais vous passez un savon moi….

Se retournant vers Arthéos, Bathilde soupira :

Bon va falloir bander tout ça et y appliquer que’ques plantes…. J’vous jure, dès que j’suis pas là ça part en catastrophe cette maison…


Artheos



Quel était l'homme qui pouvait prétendre à tuer son prochain ? Seul Dieu pouvait amener la naissance et la mort. C'était dans ces tristes pensées qu'Arthéos s'était échappé, rien qu'un instant qui semblait une éternité. L'éternité, ce devait être long... qu'est-ce qu'une vie semblait fragile à côté. Il suffisait d'un léger souffle et tout disparaissait. Lui, le valet, plus frêle que tout le monde. Ghost voulait en faire un chevalier... certes les maîtres décidaient toujours de leurs serviteurs mais ne fallait-il pas, parfois, se rendre à l'évidence ? Arthéos était faible physiquement et psychologiquement. Un rien l'effrayait, le sang le traumatisait, un coup suffisait à l'assomer pour plusieurs heures... quels seraient les dégâts d'une lame, il n'osait l'imaginer. Mais comme dans toutes civilisations, les faibles avaient besoin des forts. Ce contraste était nécessaire. Un meneur doit toujours être désigné pour guider ses semblables et protéger les plus vulnérables. Ce système fonctionnait chez les loups et autres meutes comme les hommes. Le jeune homme avait la protection du duc et de la duchesse, il en était bien heureux. Mais rien que l'idée de se saisir d'une épée et faire partie des forts le terrorisait. Il était fait pour obéir, pour servir, non pas pour protéger...

Les yeux rivés vers ce ciel si bleu, Arthéos ne bougeait plus. Il parait qu'on redevenait herbe une fois mort... Au moins, il pourrait un jour passer ses heures à regarder les cieux, en trèfle ou autre végétal. Quelle idiotie... C'était tout ce qui se passait dans son esprit : des absurdités. Des absurdités qui le faisaient survivre pourtant, des rêves inavoués, des souhaits irréalisables, des songes auxquels s'accrocher en espérant qu'ils se réalisent et qui ne dépasseront jamais le stade de l'espoir. C'était triste, mais c'était la vie et ses illusions. Dieu n'avait pas fait de cadeau à sa mère. Pourquoi gâtait-il certains hommes si précieusement et laissait-il d'autres personnes mourir seules, dans la plus grandes des ignorances ? Mourir comme un roi entouré de ses plus fidèles serviteurs et amis, ou mourir seul, sans un cri et dans la nuit ? Le second cas était le plus fréquent, malgré cette formidable envie de vivre, beaucoup périssaient sans avoir accompli leurs plus ardents rêves. Que regrettait le prince qui décédait ? De n'être pas plus riche, de n'avoir pas plus de terres et de titres ? Et le paysan ? Sa rage était seulement de laisser sa famille seule, sans lui, ses travaux et ses revenus...

Durant un instant, la flamme des yeux d'Arthéos s'évanouit mais laisser place à une mer de tristesse, immuable, calme, éternelle, morte. Les nuages dessinaient tellement d'objets. Le père Minidou et sa liqueur de châtaignes, Charly et ses chevaux de bois, Ouistiti et ses incantations magiques, Elyaëlle et ses robes sales, Ereon et sa noblesse, Ghost et ses armes, Ana.Lise et ses fruits, son père et sa hâche, sa mère et son sourire, enfin, lui et son baluchon. Ce n'était qu'un seul nuage dans ce ciel, et il n'avait aucune forme, si ce n'étaient toutes celles qu'on voulait bien lui offrir.

Un voix dissipa les songes. Cette voix, Arthéos la connaissait. Et à ses habitudes, elle grognait. C'était bel et bien Bathilde, dans son tablier. L'une de ses fortes mains vint saisir le bras du jeune homme pour l'aider à se relever. Malgré lui, le valet accepta l'aide. Ses yeux retrouvèrent l'étincelle de vie qui les caractérisait et son mal aux côtes revint très vite. Cet état second, si toutefois il était que second, dans lequel il s'était réfugié, s'était révélé apaisant et réconfortant. Bathilde toucha la blessure du domestique. Comment savait-elle où il s'était fait mal ? Elle avait sûrement dû tout observer... gentille Bathilde...

"Aïe...

Arthéos marmonna quelques mots inaudibles aux remarques de Bathilde. Guillaume le Conquérant ? Conquérant... Guillaume ? Non il n'avait rien de tout cela. Les derniers mots de la cuisinière firent sourire le jeune homme.

"Oui Bathilde, sans vous je suis perdu... Vous... vous pensez que c'est grave ? Cette douleur lance de terribles coups... j'ai... elle m'empêche de respirer correctement...

Il scruta la femme, elle n'était pas médicastre mais peut-être qu'elle s'y connaissait. Arthéos jeta un regard vers Ghost. Sauvé peut-être pour cette matinée. Oh mais la journée n'était pas terminée... C'était sûrement sa fête aujourd'hui ou demain... un entraînement aux armes, une blessure, que pouvait-il lui arriver encore ? Trébucher dans les escaliers, tomber sur un mouton enragé ou bien croiser l'un des gardes qui avaient mis sa tête à prix ? Quelle vie !

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