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[RP] Quand Mahaut prend maîtresse...

.mahaut.
[D'école. Oui, vous êtes déçus, je sais]



- POURQUOUUUUUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ??? Aristote, pourquoiiiiiiiiiiiiiiii ??



Les cris résonnèrent dans le couloir de l’auberge. Dans la salle principale, les hommes soupirèrent et se signèrent.
La propriétaire de l’auberge leva les yeux, inquiète, vers la chambre d’où le cri inhumain s’était élevé, avant de resservir la choppe devant elle.



- Et sinon, Françoise…
- Oui ?
- Elle va rester longtemps ?
- Pfff…


Un nouveau cri retentit dans les couloirs.

- Non parce que bon…
- Je sais. Mais elle paye bien.
- Ouais.


Un sanglot déchirant traversa les murs en torchis tandis qu’un bruit de chute annonçait le départ de quelqu’un de la chambre. Les buveurs levèrent la tête vers les escaliers pour apercevoir le résultat.

- Elle ou lui ?
- Dix contre un que c’est elle.
- Moi j’dis qu’c’est lui.
- Tenu.


Une chausse apparut sur la première marche. Marron. Les écus passèrent de mains en mains.

- Pourtant c’est pas dur, elle le tape tout le temps.
- Oui mais elle se vautre souvent aussi quand même.
- Ouais, la nuit et le matin, quand elle a sifflé ses réserves. Mais pas l’après midi, là il est trop tôt.


L’infortuné blessé descendit de l’escalier et s'approcha de la propriétaire avec précaution, tâchant de soulager une épaule douloureuse.

- Ahem… Ma tortion… Ma maîtresse souhaiterait savoir ce qu’il y a au menu ce soir.
- Du lapin.
- Ah.
- Ca va pas ?
- Vous ne feriez pas du chevreuil si on vous le demandait gentiment ?
- Non, c’est déjà cuit.
- Ah. Bon. Tant pis.


Il recommença à boiter pour remonter les marches. La propriétaire l’arrêta à mi-chemin.

- ‘Scusez, m’sieur Anatole…
- Oui ?
- Pourquoi elle demande ça au fait ?
- Oh… Pour passer le temps. Elle s’ennuie. Alors entre deux sanglots, elle parie sur les menus du soir. Là elle va perdre donc elle va me taper et pleurer encore plus fort.
- C’est que ça plait pas bien aux clients, voyez…
- Ben à moi non plus. Elle perd souvent.
- Z’avez pas moyen de l’occuper autrement ?
- Pfff. Elle est en deuil. Vous n’imaginez pas le nombre de trucs qu’elle s’interdit de faire à cause de ça.
- La pauvrette…
- Oui, ça aussi elle le répète. Il est mort sans rien lui laisser.
- Tsss.
- A part ses titres.
- Ah ben quand même.
- Oui, hein ?
- Bon, pour le chevreuil c’est raté mais vous ne pourriez pas la faire descendre qu’elle se change les idées ?
- Et qu’elle boive tout votre tonneau sous le comptoir par hasard ?
- Y’a pas de petits profits, m’sieur Anatole, y’a pas d’petits profits.



Il remonta quelques marches, tête baissée, prêt à subir le courroux de son employeuse. D’en bas, la propriétaire le regardait, réfléchissant à ce qu’elle perdrait en virant la chieuse de chez elle. Des écus et une réputation de femme de cœur qui accueille les nobles éplorées. D’un autre côté, même les habitués étaient en train de se faire la malle de sa taverne. Dilemme. Elle l’arrêta d’une main.

- Et… Vous lui avez proposé d’aller prier ?
- Oui… Il n’y a pas de curé, ici. Et pas d’archevêque, il est mort. Elle le connaissait aussi.


Un gémissement sortit de dessous la porte de la chambre, suivi d’un bruit de chute. Dans la salle, des discussions s’élevèrent pour savoir la durée de validité d’un pari et les clauses écrites en tout petit dans les accords oraux. Anatole reprit son ascension. Quelques mauvais perdants firent mine de partir.

- Eeeeeeeet… L’université, elle a essayé ?
- L’université ?
- Oui ! C’est bien, ça, l’université !
- Vous êtes sérieuse, là ?
- Ben… C’est noble d’étudier. Et elle resterait pas ici toute la journée…


Anatole regarda la propriétaire longuement. Celle-ci lui souriait en triturant un torchon.

- ANATOOOOOOOOOOOOOOOOOOOLE !! Mais qu’est-ce que vous faites ? Vous trouvez que je ne souffre pas assez comme ça ? Chevreuil ou pas ?

Anatole et la propriétaire se fixèrent de plus belle.

- Ca se tente.
- Je dois avoir du chevreuil quelque part dans l’arrière cuisine.


Ils se fixèrent de nouveau et finirent par se serrer la main.

- ANATOOOOOOOOOOOOOOLE BORDEL DE CORNECUL ! Vous vous pointez ou pas ? Je souffre !
- J’arrive !
.mahaut.
[Le lendemain matin, devant l’université]


- Mais, vous… VOUS, vous me conseillez quoi ?
- Mais moi je ne vous conseille rien du tout, je prends note de vos choix, dame !
- Mais vous êtes bien conseiller, non ?
- Oui, bon, mais à part vous dire si vous avez ce qu’il faut pour entrer à l’Université, je ne suis là que pour écouter votre choix.
- Oui enfin vous m’avez d’abord interdit d’entrer parce que j’étais en houppelande.
- Oui.
- C’est ridicule.
- Oui. Mais c’est le règlement.
- C’est parce qu’elle était bleue ?
- Non, du tout. C’est qu’il est noté qu’il vous faut des braies.
- C’est ridicule.
- Oui. Mais c’est comme ça.
- Et le chapeau ?
- He bien quoi ?
- Il était rose.
- Oui, j’ai vu, je pouvais difficilement le louper.
- He bien il n’allait pas du tout avec ma tenue, et vous ne m’avez rien dit.
- Ecoutez, encore une fois… Je ne suis pas là pour juger du choix esthétique de votre tenue. Je suis là pour voir si vous êtes en conformité avec le règlement puis pour écouter votre choix. J’attends. Et il y a une file qui se fait derrière vous.
- Ma tenue était parfaite ! Alors que là elle est ridicule !
-
- C’est ridicule, je le répète.
- Sans rire ? Bon, et pour vos études ?
- Mais j’en sais rien, moi ! Je suis là pour oublier mon deuil !
- Bon, si c’est ça, vous pouvez réfléchir un peu et laisser la place à quelqu’un qui sait ce qu’il veut ?


La brune se retourna et regarda les quelques personnes venues devant le conseiller pour entrer à l’université eux aussi.

- Dites ? Vous savez ce que vous voulez étudier, vous ?
- Oui, dame. La médecine.
- C’est ridicule !
- Quelqu’un peut la faire taire ?
- La médecine n’est absolument pas ridicule ! Elle sauve des vies !
- Oui, des fois. Et encore. Mais ça ne rapporte rien.
- Je cherche à libérer le monde de ses maux, pas à m’enrichir.
- Ben voyons. Et vous derrière ?
- Je voudrais pouvoir entrer, déjà.
- Oui, bon, ça va… Mais vous avez choisi quoi ?
- Voie de l’armée.
- Houlaaaaaaaaa ! Mais c’est…
- Ridicule ?
- Non, dangereux !
- Oui. Mais je veux défendre mes idéaux.
- Non mais ça personne n’y croit, vous pouvez vous épargner le discours officiel.
- QUELQU’UN PEUT VIRER LA MORUE QUI EMPÊCHE LES GENS D’ENTRER ?
- Anatole, allez lui acheter une morue sur le marché qu’il comprenne son erreur, je vous prie. Je disais donc, voie de l’armée, ça ne sert à rien. Tout le monde sait que les chefs d’armée sont juste de grands gamins qui aiment se réunir pour pousser de petites figures peintes sur une carte en disant « oui mais on aurait dit que je t’avais coupé tes arrières et que j’étais immortel ». C’est ridicule.
- Et puis les guerres tuent les gens.
- Vous voyez ? Même le futur pauvre est d’accord.
- Qu’est-ce que vous y connaissez, à l’armée ?
- Ah pardon ! Mon époux était sénéchal, capitaine etc., je sais de quoi je parle ! Et j’ai combattu moi aussi !
- Vous avez pris les armes ? Quand ?
- Vous vous souvenez du poilu ? Ben moi j’étais sur la ligne la plus dangereuse. J’étais en Limousin monsieur ! J’aurais pu y rester ! J’ai failli y périr d’ennui !
- Bon, et ça vous ennuierait qu’on en discute plus tard, sur les bancs d’études ? Parce que là mon armure pèse lourd et…
- Et en plus, on avait attaqué mes poules. Non, quand je vous dis que c’était dangereux, hein… Quelqu’un a une meilleure idée ?
- MAIS VIREZ- LA, BON SANG !
- Moi je voudrais… je voudrais quelque chose de bien.
- Vous avez essayé le suicide ?
- Non, Aristote serait trop content. Moi je préfèrerais retarder notre entrevue, vous savez.
- Ben choisissez un truc planqué alors.
- Comme quoi ?
- Ben… Je sais pas. L’administration par exemple.
- Hiiiiii quelle horreur !
- JE DOIS ÊTRE RENTRE CHEZ MOI POUR VÊPRES, Y’A MOYEN DE VIRER LA GOURDASSE ?
- Primo, il n’y a pas de gourdasse et secundo, elle réfléchit ! Vous devriez prendre exemple sur elle, et apprendre la tempérance, malotru !
- Et l’Eglise ? C’est bien l’Eglise.


Un petit silence s’installa, vite stoppé par quelques rires nerveux et tapements sur la cuisse.

- Non mais sérieusement.
- Ecoutez, je vous propose de revenir demain. Réfléchissez cette nuit et vous trouverez bien.
- Non mais c’est pas bête ce que vient de dire machin…
- Je vous demande pardon ?
- Ben l’Eglise… Si je meurs un jour, je pourrais dire à Aristote que j’ai fait ça pour l’honorer et racheter mes minuscules péchés…
- Vous croyez qu’il va se laisser avoir ?
- Oh, vous seriez surpris. On apprend quoi, voie de l’Eglise ?
- C’est super compliqué, apparemment il faut déjà apprendre à comprendre la logique de Rome, il faut des années. Pis après c’est pire ! Il faut y aller !
- Oh, la sélection est sévère, je vois…


Elle se gratta le menton tandis qu’à l’arrière on tentait de maîtriser un forcené qui venait de s’emparer de la lance d’un garde pour forcer le passage, la bave aux lèvres.

- Pis quand on est veuve, ça se fait de chercher le secours dans la religion, non ?
- Euh… oui, ça se fait.
- Et les clercs ont un accès favorisé aux caves, je me trompe ?
- Si vous parlez du vin de messe, je crois bien mais c’est souvent de la piquette.
- Après tout, je suis Sainte, moi-même, c’est donc tout à fait normal de vouloir choisir la voie la plus adaptée à ma reconnaissance universelle.
- Est-ce que je pourrais passer et m’inscrire en médecine ? Votre cas est tout à fait intéressant, j’aimerais vous analyser quelques temps… C'est rare les gens qui survivent à une trépanation.
- Mon brave ! Inscrivez moi voie de l’Eglise !
- Vous êtes sûre ?
- Aussi sûre que 2 et 2 font 8 !
- Notez, voie des sciences, option mathématiques, ils ne l’auraient jamais acceptée, il vaut sans doute mieux qu’on l’inscrive en Eglise, c’est l’endroit rêvé pour les miracles.
- Bien, vous voilà inscrite, vous pourrez vous présentez à l’entrée demain matin. MESSIRES ET DAMES, LES INSCRIPTIONS SONT TERMINEES POUR LA JOURNEE, REVENEZ DEMAIIIIN !
- Gnnnnnnaaaaaa ! GNAISSEZ-MOI ! GNE VAIS LA…
- La pocher ! Les morues sont bien meilleures si on les fait pocher ! Allez, on y va, il se fait tard.
.mahaut.
- Oui donc comme je le disais, je suis inscrite « voie de l’église ».
- Hmm.
- Voie de l’Eglise.
- Oui j’ai entendu.
- Voiiiiiiiiiiiiiie de l’Eglise.
- Je ne suis pas sourd en fait.
- VOIIIIIIIIIIIIIIIIIE DE L’E…
- Hé !
- Vous croyez qu’ils auront une chorale ?



Anatole poursuivit son chemin en secouant la tête. Derrière lui, Mahaut le suivait en faisant des espèces de vocalises qu’elle commentait immédiatement en s’auto-applaudissant, le succès n’étant jamais qu’une réussite approuvée par au moins une personne.

- Vous savez que « voie » signifie « chemin » plus qu’organe vocal, n’est-ce pas ?
- Voiiiiiiiiiiiiiiiiiie de l’Eglise !
- Oui donc non, vous ne le saviez pas.
- J’ai hâte, si vous saviez comme j’ai hâte !
- C’est ça. Jusqu’à ce que vous râliez que vous ne voulez pas y aller parce que les profs sont trop méchants.
- OH ! Vous m’y faites penser !


Il réalisa qu’elle s’était arrêtée en route et retroussa chemin pour la rejoindre. Elle avait les yeux brillants et les mains serrées sur sa poitrine. En langage anatolien cela signifiait une urgence immédiate. Il déglutit avec peine et s’approcha.

- Oui ?
- Il me faut du matériel !
- Du ?
- Pour prendre mes cours ! Oh la la ! Je ne peux pas y aller sans rien !
- Euh… Je pense que des plumes, de l’encre et du papier suffiront !
- Hiiiiiiii ! Tenez, ils m’ont donné une liste. Il me faut un portefeuille pour ne pas perdre les notes ! Et de l’encre colorée ! Et une rèèèèèèèègle ! Et un taille-charbons ! Oh, et un sac.
- Hmm. Oui, enfin vous avez déjà plein de sacs et…
- C’est quoi les sacs à la mode chez les étudiants ? Je ne voudrais pas de suite être remarquée comme « la petite jeune qui a un sac Herme Esse alors que c’était la mode y’a deux ans ». J’en mourrais.
- Au moins, oui. Ecoutez, les érudits sont rarement des gens aussi puérils, ils étudient pour grandir l’âme, pour…
- En tous cas, je veux une trousse Petit Poney Rose.
- Ah.
- Han ! Vous croyez que si je me fais des copains ils vont me signer ma trousse ? Et me mettre des petits mots sur mes feuilles ?
- Je ne pense pas que ce soit le genre, voie de l’Eglise, vous savez…
- Mais si ! « Hi hi hi, le prof de sens de l’être il sent des pieds ! Gros poutous poutous ! » Vous voyez le genre !
- Plus je vous vois et plus je me dis que c’est une erreur. Une monumentale erreur.
- Quoi ? D’aller à l’Université ?
- Non, vous, en général. On n’aurait pas dû. Jamais.
- Sottises ! Je suis faite pour l’étude ! Pour… pour… les trucs de ceux qui étudient l’Eglise.
- Ils n’étudient pas l’Eglise, ils étudient la théologie !
- Ouais, voilà, toussa toussa…


Ils reprirent le chemin de l’auberge. Commençant à réaliser ce vers quoi la brune se dirigeait en entrant à l’Université, il imagina un instant à courir très vite sans jamais se retourner. Mais ses jambes étaient de toute façon trop maigres pour le porter longtemps, et Mahaut étonnamment endurante à la course. Il avait déjà essayé (57 fois au total) et elle avait toujours gagné. Et elle l’avait puni, évidemment. Il frissonna en repensant à la cape dorée à paillettes qu’il avait dû porter l’hiver dernier.
Il la regarda du coin de l’œil. Elle fronçait les sourcils et se mordait la lèvre. Signification anatolienne : elle a un souci mais je vais quand même morfler sur le long terme.



- Ouiiiiiiii ?
- Anatole… Et si je ne me faisais pas d’amis ?


Il stoppa net et la regarda bouche bée.

- Je ne… saisis pas bien…
- Ben… Et si je restais toute seule, qu’ils me laissaient de côté ?
- Pourquoi ? Non, oubliez, c’était une question bête, ça, ils le feraient sûrement. Non mais ne pleurez pas, écoutez, vous avez ruiné 12 mouchoirs dernièrement, vous commenciez à aller mieux. Vous n’allez pas replonger à cause de supposés idiots qui ricaneraient à votre passage !
- Haaaaan ! Vous croyez qu’ils feront ça ? Haaaan mais je veux pas y alleeeeeeeeeeeer !
- Ah non hein ! Vous vouliez y aller, vous y allez. Vous voyez comme vous changez vite d’avis ?
- Mais j’ai peuuuur ! Ils sont tous grands !
- Non, ils ont tous des tailles variées et certains curés sont petits, j’en suis sûr. On voit leur tonsure.
- Non mais ils savent tous des choses ! Moi je vais débarquer en cours d’année, je vais être « la nouvelle », ils vont rester entre eux et chuchoter ! Je vais devoir manger toute seule le midiiiii !


Il se pinça l’arête du nez.

- Ecoutez, vous aurez quelques cours par semaine seulement. Vous serez peu nombreux à chaque fois et…
- Ah, on est en effectifs limités, c’est bien, ça, c’est mieux pour l’apprentissement.
- Tissage.
- Non, je veux dire, pour apprendre à réfléchir. Tisser je sais faire, c’est long et pénible.
- … Bon et donc il y aura aussi des professeurs et…
- On aura un professeur principal ?
- Euh…aucune idée…
- J’espère qu’ils seront gentils… Ils font des tests de niveau des fois ?
- Pas que je sache.
- HAN ! Et il y a des interros aussi ?
- Ecoutez, vous apprenez pour vous, ils s’en fichent si vous n’écoutez pas, c’est votre problème. C’est juste bête que vous payiez un cours pour ne rien en tirer.



Aie. Il avait mentionné le problème un poil trop tôt. Il avait prévu de le faire en milieu de nuit, histoire de profiter de la foule en taverne pour éviter les hurlements. Là, elle avait une chance sur deux de l’avoir entendu. Il croisa les doigts. Après tout, elle était plongée dans son histoire de « je vais devoir me faire de nouveaux amis, il faudra que je sois couuuule, je vais me faire une nouvelle coiffure », il y avait donc une probabilité élevée qu’elle n’ait rien écouté à son discours. Après tout c’était souvent le cas.

- Je pense qu’il faudra que je vienne avec des gâteaux. Ca fait sympathique, des gâteaux, hein ? Ou des menus n°3 ?
- Non. Des gâteaux. Définitivement.


Il lâcha un discret soupir de soulagement en reprenant la route.

- Evidemment, je n’ai pas cuisiné depuis des siècles, mais Aristote soit loué, les cuisinières existent pour ça, non ? Pour ça et pour nous préparer des gouters. Vous avez vu j’ai dit « Aristote soit loué », ça me donne des points, ça ? Est-ce qu’il faudra donner une pomme au professeur pour se faire bien voir ? Est-ce qu’on peut acheter son diplôme ?
- He bien… C’est un peu ça… Le principe va vous plaire en fait. Vous allez payer des petites sommes régulièrement…
- Ah oui des petites coupures c’est moins louche.
- Et à la fin, vous aurez des connaissances.
- A la fin ? A la fin quand ? Parce qu’en payant, moi je vois un « à la fin » qui se trouve proche du début quand même hein ?
- Alooooors… Oh et si on allait vous acheter une trousse ? Regardez, il y a une échoppe là !
- OUIIIIIIIIIII ! Oh et il y a même un taille-charbons avec un chaton dessusssssssss ! Je le veuuuuuuuuuux ! Je peux, je peux, je peux ?
- Attendez, on va regarder dans la liste qu’ils vous ont fournie. Alors… Des feuillets 4 pouces sur 3, interligne 2 sans marge. ‘Tain, ça va être facile à trouver, ça encore… Bon. Une règle en bois, ça, c’est facile.
- Je peux en bois de rose ?
- Vous avez vu le prix ? Reposez ça immédiatement !
- Mais Anatoooooooooole ! Toutes mes copines vont en avoir une ! Je vais dire quoi, moi ?
- Que vous avez un écrivain particulier qui a la tête sur les épaules.
- Ouais, su-peeeeeer, youhouuuu ! Oh regardez ! Un maroquin en cuir avec portrait en relief de Riqui Martine !
- Hors de question !
- Mais Anatoooooooooooole ! Il est trop beauuuuuuuuuuu !
- Non. Prenez donc celui avec le portrait de Saint Philibert, là, il est très joli Saint Philibert ! Ah et cessez de bouder ! Bon, ensuite… Un dictionnaire Français-Grec du IIIe siècle ? Non mais ça va pas la tête ? Je vous préviens, on le prendra d’occasion. Oui, bon, forcément. Ensuite ?
- Un rapporteur !
- J’en ai un vieux encore en excellent état, ainsi qu’une équerre. Inutile d’en acheter.
- Pff, mais vos équerres, je suis sûre qu’elles sont pas droites, Anatole, elles sont limousines, hein. Non, regardez ! Là il y a un ensemble compas-rapporteur-équerre Levan VI « le retour du roi qui tue » ! C’est trooooop bien ! Et ça marque « la médecine, j’y travaille ! » quand on secoue !
- Bon, et vous avez vos scriptocopies pour la carte de cantine ?
- Nan.
- On va aller les faire après. QUOI ? Ils veulent des pigeons pré-nourris et adressés à votre pigeonnier ? Non mais alors là… A la prochaine réunion professeurs-employés ils vont m’entendre, hein.
- Oh non, vous n’allez pas venir me mettre la honte, hein ? Hiiiiiiiiii ! Un agenda de princesse ! Y’a marqué « note ici tes prochains fiefs » ! HAN ! Y’a des autographes des nobles célibataires dedans ! Anatoooooooooooooleuh !
- Reposez ça j’ai dit ! Bon, où est notre panier ? Il y a un monde fou ! Ne vous éloignez pas hein ? Sinon je ne vais pas vous chercher à la caisse. Qu’est-ce que c’est que ces parchemins « Victoires de la musique sur nos tympans » dans le panier ? Vous n’allez pas payer pour ça quand même ? Vous étiez dans le jury ! Hors de question ! Cessez de chouiner ! On va à la caisse ! Et pas de bonbons !
- Maiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis !
.mahaut.
- Chhhhhhhhhhhhhhhhhhhut !
- Mais enfin je !
- Chhhhhhuuuuut j’vous dis. Elle va vous repérer.


Le silence revint quelques instants avant que de nouveaux grattements ne s’élèvent depuis le fond de la pièce.

- Bon, c’est quel mot que vous ne comprenez pas dans « chut » au juste ?
- J’étouffe ! C’est très inconfortable !
- Tenez-vous tranquille !
- Je voudrais trouver une position tolérable. Le cours va durer deux heures et je préfèrerai être en mesure de ne pas tomber en syncope au bout de la première heure, voyez.
- Comme vous y allez… Vous êtes vraiment une petite nature, hein. Allez, taisez-vous, des élèves arrivent.


Elle colla précipitamment quelque chose dans le sac à ses pieds et sourit aux autres étudiants. Curieusement, ceux-là ne répondirent pas avec enthousiasme à ses « Bonjouuuuuuuur ! Je suis Mahaut ! Il y a une place à côté de moi si vous voulez ! Vous étudiez depuis longtemps ? Dites, les tables sont en bon état, hein, personne n’a gravé son nom dessus. Ah il y avait un portemanteau ? Pourquoi vous vous asseyez loin ? ». Comme quoi ça prend du temps de se faire accepter par des gens.
Elle se renfonça dans son siège en croisant les bras et en boudant.


- Gnagnagnagna.
- Hmpffff !!
- Rooh, Anatole ! Vous avez bavé sur ma trousse ! Rendez-moi ça ! Vous ne faites pas attention à mon matériel, hein !
- Vous me l’avez fourrée dans la bouche ! J’ai failli m’étouffer ! J’aurais pu avaler une paillette !
- Han ! Non, c’est bon, Petit Poney scintillant n’a rien. Ouf.
- Est-ce que je pourrais…
- Non.


Elle balança un petit coup de pied au sac à ses pieds et adressa un sourire désarmant à l’enseignante qui montait sur sa chaire. Elle l’écouta se présenter et commencer la découverte du cours de latin.
Elle hochait la tête régulièrement et tapotait avec sa plume sur le pupitre, tout en souriant d’un air convaincu.


- Vous n’avez rien compris à ce qu’elle a dit, hein ?
- Si.
- C’est ça…
- Elles sont où les maisons ?
- Les quoi ???
- Les maisons. Elle a dit qu’on commencerait par la découverte des machins maisons.
- Déclinaisons ! Les déclinaisons !
- Voilà, ouais. C’est où ?
- C’est… Ben écoutez la après tout, vous êtes là pour ça, elle va vous l’expliquer.
- Pfff.


Anatole se recoucha tant bien que mal dans le sac et se redemanda pour la cinquantième fois comment il en était arrivé à se retrouver coincé par terre dans un sac immense et rose pendant que la cruche apprenait le latin.
Il lui semblait que le passage clé de la discussion avait été le « bah, de toute façon vous serez là, hein ? » mais du diable s’il se souvenait à quel moment il avait pu dire oui au pliage en 4 pour prendre moins de place et ne pas payer le droit d’entrée.
Il entendait vaguement la voix du professeur et avait une vue dégagée sur les pieds de son employeuse, qui battaient le sol selon un rythme étrange. La vue fascinante d’escarpins Loup Bouttin fuschias sur le sol en marbre d’une salle de cours au milieu d’apprentis curé, battant furieusement une mesure de gigue irlandaise le faisaient plonger doucement dans une hébétude sereine quand un manquement dans le rythme le réveilla.
Il releva la tête et se cogna dans le bord inférieur du pupitre.


- Aieu !
- Chuuuuut !
- Qu’est-ce qu’il se passe ? Vous en êtes où ? Vous avez compris ?
- Oui oui.


Il se replia en réfléchissant. « Oui oui ». Ca ne pouvait vouloir dire qu’une chose.

- Vous n’avez rien compris, hein ?
- Pourquoi ils parlent pas comme nous ?
- Pardon ???
- Ben les mots, là. J’y comprends rien, c’est bizarre.
- Ah, je vois. C’est du latin. Vous savez, la langue que vous devez apprendre ?
- Ah oui d’accoooooord… Elle aurait pu le dire.
- Moui enfin c’est marqué sur la porte « cours de latin ».
- Moi, pour les langues, je pense qu’il n’y a rien de tel que de se mettre dans le jus.


Une vision confuse d’une Mahaut dégoulinante de jus de fraise mais levant triomphalement un pouce vers lui en signe de victoire lui fit momentanément rater sa respiration.

- Euh…
- Vous savez quoi, aller sur place, discuter avec les gens, toussa. C’est le mieux.
- C’est-à-dire que là ça va être difficile.
- C’est loin ?
- C’est surtout qu’ils sont morts.
- QUOI ?


Il se recroquevilla dans le sac précipitamment tandis que tous les regards se tournaient vers Mahaut.

- Oui, damoiselle ? Il y a quelque chose que vous n’avez pas compris ?
- Euh…
- J’expliquais le génitif.
- Ne dites pas « ah oui comme la vache » par pitié !
- Oui alors je n’ai pas bien saisi le génitif… Je croyais que c’était…
- Oh, c’est sans doute parce que le génitif singulier de la 1re déclinaison était à l'origine en ās, cela peut perturber, j’en conviens.
- Dites « ah, voilà »
- Ah, voilà.
- N’y faites pas attention, considérez seulement que ce cas ne…


La voix reprit son ton monocorde et Anatole soupira discrètement.

- Anatole ?

Oui, bon, la honte publique était passée, mais il restait l’explication pénible.

- Oui ?
- Pourquoi est-ce que…


Il la coupa immédiatement.

- Génitif c’est le nom d’un cas de déclinaison. Génisse c’est une vache. Rien à voir.
- Ah.


Le battement d’escarpins reprit et il les contempla, surpris. Soudain, ils s’arrêtèrent. Ah, elle se souvenait de sa question.

- Quand vous dites qu’ils sont morts…
- Oui, alors, je vous explique. Le latin est à proprement parler une langue morte. Parce que ceux qui la parlaient sont morts.
- Mais pourtant…
- Sauf les clercs, voilà. Donc il vous faut l’apprendre.
- Ca veut dire que les clercs sont comme des morts ?
- Je savais que vous alliez penser ça. Non. Juste, ils parlent la langue des morts latins.
- Est-ce qu’ils marchent les bras tendus en hurlant « caliiiiices, je veux des caliiiiices ! » ?


Il envisagea un instant la pendaison avec l’anse du sac mais l’idée d’être retrouvé étouffé par un cordage en cuir teinté rose le retint.

- Non, ce ne sont pas des clercs-zombies.
- Ce sont plutôt des clercs obscurs, mouahahahahah.


Oui, bon, forcément, il savait qu’elle allait la sortir un jour ou l’autre, celle là.
La voix du professeur continuait de résonner dans la salle. Il se mit à compter les dalles de marbre au sol.


- Anatole ?
- Oui ?
- Ils sont morts de quoi ?
- Non mais je vous arrête de suite, ils ne sont pas tous morts d’un coup.
- Ah.
- Ils sont morts progressivement… De moins en moins de gens parlaient la langue et à force, plus personne ne le faisait. C’est la langue qui est morte, en fait, pas les gens.
- Ils étaient immortels ?
- Vous m’avez très bien compris, ne vous faites pas plus bête que vous ne l’êtes.


Oh, non, surtout pas. Pitié.

- En même temps, ça se comprend…
- Quoi ?
- Ben qu’elle soit morte, la langue.
- Pourquoi ?
- Ben on n’y comprend rien. Moi je parlerais pas une langue que je comprendrais pas hein.


Des abymes se mirent à apparaître dans les dallages de la salle, tournoyant et murmurant un chant délicieux « rejoins-nouuuuus, Anatole… rejoins nouuuus ». Il secoua la tête pour reprendre ses esprits.

- Vous ne la connaissez pas encore, c’est pour ça que vous ne la comprenez pas et donc que vous ne la parlez pas.
- Oh, pourtant je me sens de grandes affinités avec l’accusatif.
- On va dire que c’est un bon début.


Au loin retentirent les tintements d’une cloche et la professeure mit fin au cours. Les élèves se levèrent peu à peu et sortirent de la salle. Quand plus un ne fut présent, il sortit péniblement du sac et s’étira, massant ses muscles endoloris.

- Alors ? Votre sentiment sur ce premier cours ?
- Très bien ! Très instructif ! Trèèèèès… vraiment !
- Vous n’avez rien compris, c’est ça ?
- Non mais c’est quoi au juste les déclinaisons ? Parce que c’était pas très clair…
.mahaut.
- Hiiiiiiiiiiiiii !
- Arrêtez, vous faites peur au pigeon.
- Je vous avais dit de prendre des pigeons sourds. Viiiiiiiiiiiiiiite, attrapez-le, il s’envole !


Des bruits de chaises sur le parquet, de lutte, puis un silence.

- Ah c’est intéressant. Quand ils ont peur, les pigeons, ils…
- Bon, ça va, inutile de le préciser, je vais nettoyer ma chemise et n’en parlons plus.
- C’est amusant, même tout paniqué, il a su viser, vous avez vu ? Y’a rien par terre, tout est sur vous.
- Oui ça va, on a dit qu’on n’en parlait plus.
- Ah non, moi j’ai rien dit. Bon, nettoyez-vous et lisez moi le résultat. Je vous interdis de prendre ce mouchoir ! Il est en soie sauvage ! n’avez-vous donc aucun respect pour la beauté sur terre, malotru ? Prenez ça, ça ira très bien.
- C’est une serpillère.
- Vous en profiterez pour faire le sol, alors.


Elle s’installa confortablement dans le fauteuil de la chambre qu’elle occupait dans l’auberge et regarda la cheminée.

- Il faudrait allumer un feu.
- En plein mois de juin ?
- Comment je fais pour plonger mon regard de façon concentrée si y’a pas de flammes ?
- Ben regardez l’horizon, c’est bien l’horizon.
- Bon, ouvrez la fenêtre alors.


Après quelques instants :

- Non, bon, écoutez, je referme.
- Je vous l’interdis !
- Vous ne regardez pas l’horizon, vous regardez les employés des tanneries tirer les peaux des bacs !
- Et alors ? Je le fais de façon concentrée, je ne vois pas où est le problème.
- Ils sont torses nus et vous les regardez de façon TROP concentrée si vous voulez mon avis.
- Vous n’êtes jamais content mon vieux. Vous avez vu, ils ont des muscles même en bas de…
- BIEN JE REFERME. Il y a un courant d’air et vous ne voulez pas attraper la mort, hein ?
- Bien sûr que si ! Je suis en deuil ! Je pense à la mort tous les jours ! Rouvrez immédiatement ! Je crois que le blond s’éponge.
- Bon, et si on ouvrait vos résultats plutôt ?
- Ah oui ! Mes résultats ! J’ai hâaaaaaaaaate ! Allez-y.
- Bien. Eloignez-vous de cette fenêtre. Alors. « En vertu des pouvoirs qui me sont conférés par le recteur gnagnagnagna, j’ai l’honneur de vous faire connaître les résultats de vos tests d’aptitude réalisés le gnagnagnagna. »
- Le recteur s’appelle vraiment Gnagnagnagna ?
- Non. Alors !


Il s’arrêta et relut le papier. Trois fois, histoire d’être bien sûr.

- Dites, vous n’auriez pas essayé de payer l’examinateur, hein ?
- Oh je vous en prie, vous savez bien que je suis ruinée. Alors ? ça dit quoi ?
- C’est… étonnant. « Fondements de la morale d’Aristote : 50% ».
- He bien quoi ? Qu’y a-t-il d’étonnant à cela ?
- Je relis. Fondements. De. La. Morale. MORAAAAAAAAALE. D’Aristote. MORALE D’ARISTOTE.
- Hmm ? Et ?
- 50%.
- Moui, c’est la moyenne.
- Mais comment pouvez-vous posséder au moins la moitié des connaissances d’un truc que vous piétinez allègrement tous les jours ???
- Oh, Anatole, par pitiééééé. Rouvrez la fenêtre. La piétiner ne veut pas dire que je l’ignore.
- Mais c’est pire ! Ça veut dire que vous le faites en connaissance de cause !
- Pour moitié seulement ! L’ignorance des 50% restants est cause de mon comportement, j’en ai peur.
- C’est cela, oui. M’enfin quand même. Je m’attendais à ce que vous en possédiez 10% maximum.
- J’ai grandi dans un couvent, Anatole, même sans le vouloir j’ai entendu les sœurs rabâcher leurs machins du matin au soir.
- On ne rabâche pas la morale d’Aristote ! Vous blasphémez !
- Ah si, si, croyez-moi, elles rabâchaient. J’ai même vu Sœur Marie-de-la-Miséricorde, qui entre nous n’avait de la miséricorde que dans son nom, perdre son dentier en entamant la lecture du psaume je ne sais plus combien.
- 50%...
- Bon, quoi d’autre ?
- He bien, des capacités pour les langues, manifestement. Oh, limitées. Mais en vous concentrant là-dessus pour le moment, vous devriez progresser.
- Oh, oui, j’espère bien pouvoir lire toute seule les ouvrages d’ici cet été.
- Voilà qui vous honore.
- Je suis sûre qu’on nous entube dans les traductions, je veux vérifier moi-même.
- Tsss. Maintenant les deux vertus qu’ils ont décelées en vous.
- Ah oui !


De nouveau un petit silence.

- Ouiiiiiii ? Bordel, le brun et le blond sont en train de s’énerver, j’espère qu’ils vont se battre.
- Rasseyez-vous !
- Vous n’y pensez pas ! On voit leurs muscles luire ! Regardez !
- C’est… vous êtes en deuil, je vous le rappelle.
- Ouais. Toutafé. C’est très vrai. Absolument. Ayé, il l’a poussé. En langage masculin ça veut dire « je suis le chef, m’approche pas ». Oooooooh… l’autre a répliqué en le poussant aussi. C’est marrant, chez les filles c’est le moment où on commence à agiter les mains n’importe comment et à tirer les cheveux. Eux, non. Ils serrent les poings et visent le nez.
- Quelle violence ! Vous ne devriez pas regarder ça ! Ils saignent !
- VAS-Y MACHIN ! IL EST A TERRE ! Oh, vous avez vu ? Là on dirait qu’il a trouvé la faiblesse de l’autre. C’est entre les jambes. J’ai beaucoup à apprendre du peuple et des hommes. Serrer les poings et viser l’entrejambe, je vais le retenir, marquez le sur mon carnet. Quoi ? Oooooh, ne faites pas cet air choqué ! On dirait une poule ! Pas de Barbezieux, elles ont plus de classe que ça, mes chéries. Alors ! Mes vertus ?
- Amitié.
- Oh, ça ne m’étonne pas. J’ai un sens marqué de l’amitié.
- Certes, mais…
- Tchhhiiiiiiiiip ! J’ai un sens marqué de l’amitié. La preuve, ça a été décelé dans le test. Je pense que c’est quand j’ai répondu à la question « seriez-vous prête à traverser le royaume pour rejoindre un ami en détresse ? ». Evidemment, ils n’avaient pas précisé que la traversée du royaume était le résultat d’une mauvaise interprétation du trajet mais il n’empêche que la réponse est quand même oui. L’amitié, donc. Ensuite ?
- Intempérance et plaisir.
- La claaaaaaaaaaaaaaaaasse ! Je sais même pas ce que ça veut dire ! Attendez, je vais deviner ! Tempérance, c’est nul, je me souviens des ligues de tempérance et de vertu. Des vieilles filles aigries au chignon très serré qui venaient me dire de mieux entretenir ma maison et de ne pas rentrer à quatre pattes. Vous savez ce que je leur ai répondu ?
- Je ne veux pas le savoir !
- Ah ah ah, je revois la tête de la vieille ! On aurait dit une oie qui essayait d’avaler un concombre ! Vous croyez qu’elle a déjà essayé ?
- J’en doute fort.
- Donc intempérance et plaisir… Ouais, je pense voir ce que c’est. Je crois qu’ils ont raison vous savez. J’ai des dispositions naturelles pour ça.
- Ha ça…
- Tenez, une fois, j’étais entrée dans une taverne où…
- NON ! PAS L’HISTOIRE DE LA CHANSON DU HERISSON !
- Rooooh mais quel rabat joie ! C’est triste pourtant !
- JE NE VEUX PAS EN ENTENDRE PARLER !
- Mais il est condamné à une solitude éternelle ! Il ne…
- JE N’ENTENDS PLUS RIEN ! BLABLABLABLA !
- Bon. Tant pis.
- Bien. Dernier point du test, maintenant. Le plus étonnant. Logique : 55%.
- Il ne peut pas se faire mettre.
- J’AVAIS DIT QUE JE NE VOULAIS PAS ENTENDRE !
- Ben oui mais ça ne veut pas dire que je ne voulais pas le dire.
-
- Logique : 55%, vous l’avez dit vous-même.
- Je vous hais.
- Je sais. Mais notez bien, ce n’est pas comme si ça changeait quelque chose à la situation, je n’ai strictement aucun intérêt pour ce que vous pouvez exprimer.
-
- Logique : 55%. Et ouais, mon vieux. Et j’ai bien l’intention d’améliorer tout ça avec mes études ! JE VAIS REGNER SUR CE MONDE, JUA JUA JUA !
- Un monstre. Ils vont créer un monstre.
- A BOIRE ! IL EST DIX HEURES, C’EST L’HEURE DU COGNAC ! Machiiiiiiiiiiiiin ! J’ai soiiiiiif ! Faites monter le vainqueur au fait, je dois le féliciter ! Mais si c’est noble ! Oh écoutez, on le fait bien pour les joutes, pourquoi pas pour les gueux du moment qu’ils sont canons, hein ? A BOIREUH !
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