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[RP] Quand l'enfance s'envole

Elyaelle


Les premiers rayons de soleil venaient de pénétrer dans la chambre d’Ely, caressant doucement les draps dans lequel elle s’était emmitouflée. La douce chaleur des rayons venait lui caresser doucement les pieds et la gamine s’étira doucement en s’éveillant.
C’était tout bonnement agréable cette sensation d’être à l’abri, bien au chaud dans son cocon. Cette sensation rassurante et apaisante après la tempête des jours précédents. Les nuages noirs qui avaient déferlés dans sa petite vie semblaient avoir véritablement laissé leur place à un beau ciel bleu.
Ciel bleu comme celui qui brillait dehors. Une belle journée se préparait, il n’y avait pas de doute.

Ouvrant doucement les yeux, Ely se retourna sur sa couche, plaçant ses mains derrière la tête. Il était encore tot, bien trop tôt pour se lever. Et même si la journée promettait d’être chargée, elle voulait juste profiter quelque instant d’un moment de calme et de douceur.

Il s’était passé tellement de chose ces derniers jours, tellement d’événement qui ne l’avait pas laissé indifférente… Elle avait changé lui avait on dit. Murit aussi… Mais comment cela pourrait-il être autrement quand en l’espace de quelque jour elle avait vue sa vie basculer.

On l’avait promis à un beau mariage, le parti était déjà choisi et ne lui déplaisait pas. Certes trop vieux pour elle, ou elle trop jeune qui sait, mais finalement, elle s’en était accommodée, s’imaginant déjà plein de chose sur sa future vie. Elle espérait une vie aussi belle que celle de ses parents, une vie d’amour et de tendresse, une vie que n’importe quelle petite fille pouvait rêver. Et puis… il parlait bien… De belles paroles… Assez belle pour qu’un jeune cœur puisse se laisser prendre au piège, assez belle pour blesser une jeune femme en devenir.
Dur réalité que le monde des adultes. Dur réalité de constater qu’elle n’était plus une enfant… Adieu beau prince charmant. Elle avait cru, il avait joué… Il avait du bien rire…
Et au final les premières barrières de son enfance venait de se briser…

Et comme un malheur n’arrive jamais seul, il y eut cet accident, cette nuit ou elle avait vu la mort roder de près, bien trop près autour de sa mère. La petite fille qui restait encore en elle s’était définitivement envolée, propulsé au rang d’adulte. Elle avait du prendre certaine responsabilité, certaine décision aussi. Oublié ses jeux d’enfant, ses chasses au grenouille et j’en passe. Sa mère étant entre la vie et la mort elle avait pris sur elle de s’occuper de son frère et surtout sa petite sœur. Comblé le manque que pouvait ressentir la fillette, lui donner tout l’amour que sa mère leur aurait donné et surtout soutenir son père dans ces moment là. Ce père avec lequel elle s’était si longtemps opposé, un besoin de contrer l’autorité qu’il représentait, de voir jusqu’ou elle pourrait aller avec lui, ce père que pourtant elle chérissait… On dit qu’il suffit de perdre quelque chose pour comprendre sa valeur.
Et cette nuit là, Ely avait compris beaucoup de chose. La valeur de la vie, celle de la famille, celle de ses parents, la sienne….

Alors oui, elle avait surement changé, beaucoup muri aussi, 14 ans dans quelque semaine c’est sûr qu’elle n’était plus la petite fille craintive et sauvage qui était arrivé dans cette famille…
Mais elle était toujours Ely…

Un coq chanta à l’extérieur lui rappelant qu’il était l’heure de se lever. La journée qui s’annonçait, était une journée spéciale, une journée bien particulière.
Elle ne ferait pas comme chaque jours de longue balade a cheval, elle n’irait pas explorer les fin fond des terres de Chaumont, ni les forets alentour. Ce n’était pourtant pas l’envie qui lui manquait. Ce besoin irrésistible de liberté, cette sensation qu’elle ressentait quand elle était seule sur son cheval, ce sentiment inexplicable lorsqu’elle arpentait la forêt ou longeait la rivière… Mais non… Pas de cela aujourd’hui.
Elle avait rendez vous avec la Duchesse. Un rendez vous bien spécial entre mère et fille.

Rapidement habillée, soigneusement coiffée, Ely avait laissé de coté sa tenue favorite pour endosser une robe simple mais élégante. Elle se rendit ensuite rapidement à la bibliothèque pour y attendre la duchesse.

Ghost60


Il y a quelques temps il était l'heureux père protecteur de ses chérubins, l'homme qui assurait le soutient de la famille. Ce père si fier de voir cette petite troupe évoluer, grandir, s’agrandir... Ghost aimait les enfants, il en avait eu deux de sa première femme, puis bien plus tard n'avait pu s'empêcher d'adopter cette enfant que la nourrice des deux premier avait pris sous son aile, cette adoption qui permettait à cette jeune fille d'être à l'abri du besoin. Puis la nourrice était devenue maitresse, fiancée, épouse... puis mère. Elle avait apporté ce bonheur dans le cœur de l'homme auquel elle s'était unie. Un enfant de plus dans cette famille, le quatrième.

Mais il y avait une ombre au tableau. Les rêves ne sont qu'éphémère et celui là l'était tout autant. Il manquait une chose au bonheur que procurait ce quatrième enfant, il manquait le frère ainé. Ce frère qui lui avait grandit, trop sans doute. Il avait malgré son age démarrer une vie politique, ce genre de vie laissant peu de place pour le reste, il était maire bien plus que frère, bien plus que fils... Le jour de la naissance de Sigebert, trop pris par la mairie il n'eut même pas de temps à accorder a celui qui devenait le petit dernier d'Izard, pas une visite afin de voir son visage , pas un courrier pour s'assurer de sa santé.

La politique le monde dans lequel son père à vécu délaissant sa défunte mère, ce monde dans lequel Ghost avait poussé son enfant et dont il comprenait les sacrifices que cela apportaient.Bien sur il l'avait déjà constater avant et il avait lui même réduit ses apparitions publiques dans les listes ou autres affiches de propagandes électorales, mais là il le vivait de plein fouet. Cet enfant avait grandi et le duc le perdait chaque jour un peu plus.

Il ne restait que quelques semaines, avant ce fameux jour. Un délai bien trop court pour ce père inquiet, dans si peu de temps sa fille deviendra grande. Chaque matin cette pensée vers ce fils qu'il perdait n'améliorait pas la situation difficile dans laquelle il se mettait. Il ne supportait pas l'idée de reperdre un enfant, ces années à les choyer, les aimer, les éduquer, ses souvenirs forgés, gravés dans sa mémoire. Tout ces moments de plaisirs, de bonheurs, sentir près de soi ses êtres représentants le passé, le présent et le futur d'une famille.

Une simple conversation dans la taverne de la bourgade où ils séjournaient tant bien que mal, fit comprendre au duc que l'heure arrivait. Une demande particulière ou plutôt une annonce où son consentement n'avait pas été demandé plus tôt, peut être cette peur du refus ou tout simplement une protection morale du père qu'il était. Les faits étaient là, sa fille grandissait, plus que quelques jours avant ses quatorze ans, cette majorité tant redoutée. Elle devenait une jeune femme, il fallait se rendre à l'évidence et même si l'appréhension ne quittait pas le père, il donna son approbation.

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Ana.lise


La Champagne, véritable nid à évènements depuis quelques semaines. Entre une invasion de canards non identifiés et des rencontres nocturnes sur les chemins bordant les cités du duché, Il ne se passait pas une semaine sans que quelque chose se profile à l’horizon mettant à mal la population de ce duché ainsi que ces voyageurs. Et pourtant, comme si l’existence d’autrui n’avait aucune importance, dans chaque village la vie s’y écoulait sans que les gens fassent attention à ce qu’il se passait autour d’eux.

Petit matin comme un autre, alors qu’Ana était déjà debout, le regard perdu vers le lointain semblant observer par la fenêtre le jour qui se levait enfin, réveillée par un de ses innombrables cauchemars qui la laissaient éreintée à son réveil et souffrant le martyr après s’être débattu dans le vide toute la nuit, un bruit de porte résonna entre les murs de la propriété de Conflans. Depuis son accident, la duchesse n’avait guère bougé de cet endroit qui voyait chaque jour sa lutte pour réapprendre à vivre, préférant rester à l’abri dans la demeure qui lui apportait une certaine sérénité la journée et malheureusement un véritable enfer la nuit. Tournant la tête, elle aperçut la jeune Eliette qui venait s’occuper de son fils. La tragédie dont elle avait été victime ne lui permettant plus de prendre soin de son enfant, la jeune femme avait donc fait appel à cette mère nourricière.

Souriant comme à l’accoutumée, la nourrice prit l’héritier dans ses bras puis sortit de la chambre pour se rendre dans la grande salle où la cheminée ronronnait encore. Ana la suivit par habitude, afin de profiter des instants de tendresse de son fils, ne voulant pas couper le lien qui les avait unis si fortement pendant les quelques semaines qui avait suivies sa naissance. Et puis même si elle ne disait rien à personne, elle souffrait d’avoir dû arrêter d’allaiter Sigebert. Ce n’était pas un choix qu’elle avait fait de son propre chef mais bien la nature qui le lui avait imposé la laissant frustrée et terriblement malheureuse de devoir abandonné son fils aux bras d’une autre. Caressant la tête de son petit, Ana parlait doucement avec Eliette, apprenant à la connaitre, à lui faire confiance, à l’accepter dans sa vie comme n’importe qu’elle autre personne. Elle savait bien que cette femme ne prendrait jamais sa place dans cette famille mais parfois son cerveau se faisait tortueux, la rendant vulnérable aux moindres grains de poussière qui se mettait dans les rouages de sa vie. Aussi, la duchesse se fit violence, se raisonnant afin de laisser une chance à celle qui avait sauvé son fils de la famine de s’épanouir auprès d’elle. Et de fil en aiguille la journée démarra tranquillement dans ce cocon de tendresse et de douceur que les deux femmes avaient réussi à établir pour le bien être de cet enfant.

D’autres bruits, provenant de la cuisine cette fois, attira l’attention d’Ana. La maisonnée s’éveillait et avec le soleil qui diffusait déjà cette douce tiédeur caractéristique du printemps chacun reprenait ses occupations ce qui fit penser à la jeune maman que ce jour serait à marquer d’une pierre blanche. En effet, elle avait réussi à convaincre son époux de l’utilité de sa future mission. Et la duchesse ne voulait pas en démordre. Elle connaissait trop Ely pour savoir que comme elle, elle était éprise de liberté au point de se mettre en danger. La jeune femme avait déjà assez subit pour ne pas être prévenante avec la jeune fille qui se dessinait doucement effaçant petit à petit les traits de l’enfance qu’Ana affectionnait particulièrement. Tandis qu’elle offrait un dernier baiser à son fils que sa nourrice ramenait dans son lit, Ana partait à la recherche de quelques affaires dont elle avait besoin pour leur sortie du jour. Et ses pensées se mirent à voyager vers le passé qui avait vu débouler dans sa vie cette gamine d’une dizaine d’années la rendant mère à peine sortie elle-même de l’adolescence. Et pourtant, Ana n’avait jamais baissé les bras vis-à-vis de la petite même si au final peu d’années les séparaient. La duchesse avait toujours pris son rôle avec sérieux, enseignant tout ce qu’elle pouvait à Elyaëlle. Et encore aujourd’hui, elle l’entraînait dans son sillage, tenant à la protéger le plus possible. D’ailleurs, il était l’heure de retrouver ce petit bout de femme qui devait s’impatienter dans la bibliothèque. Ana lui avait promis qu’elles se rendraient ensemble au marché et elle comptait bien tenir sa promesse. Rien ne l’arrêterait aujourd’hui, rien ni personne.

Ouvrant doucement la porte de la pièce, Ana s’arrêta sur le seuil afin d’observer ces traits qui semblaient lui apparaitre pour la première fois. Ely se tenait au milieu de la pièce vêtue d’une robe certes sans extravagance mais à la mise parfaite qui soulignait parfaitement son corps gracile aux courbes naissantes qui d’ici quelques temps attireraient les regards de la gente masculine, la coiffure maîtrisée, son teint de porcelaine mettant en valeur le bleuté de ses yeux. Ana en fut émue et d’un geste machinal posa sa main sur son estomac, dominant cette émotion qui menaçait de venir la submerger. Alors doucement, elle pénétra à son tour dans la salle de lecture tout en détachant le collier qu’elle portait souvent, celui que sa tante Yzabeau lui avait offert. Simple chaine ornée d’ une goutte de lapis lazulli pour parfaire la mise, Ana la glissa autour du cou de celle qui entrait désormais dans la vie des adultes par la grande porte.


Bonjour damoiselle d’Izard….

Ana souriait avec dans son regard une petite larme de tendresse particulière. L’oiseau quitterait le nid bientôt ça ne faisait aucun doute lorsqu’on voyait la beauté qu’elle était devenue mais Ana s’efforça d’éloigner cette pensée qui venait la martyriser afin de se concentrer sur leur projet.

Tu es prête ? Il me faudrait passer chez Eliette avant de nous rendre… à d’ailleurs j’ai deux adresses. Je pense que nous avons le temps de tout faire aujourd’hui comme ça nous prendrons ce qu’il y a de mieux.

Se tournant vers sa fille, Ana avait déjà avancé d’un pas en direction de l’entrée.

Tu m’aides à porter ces quelques tenues que je tiens à donner à notre nourrice s’il te plait. Cette jeune femme a du mérite et je tiens à ce qu’elle puisse s’en sortir. Pour commencer, nous allons prendre soin d’elle comme elle le fait avec Sigebert. Il n’y a pas de raison… Allez on est parti…

Et sans plus attendre, Ana franchit le seuil de la maison en direction de la place du marché où la vie du village se concentrait.

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Elyaelle


Que d’ouvrage dans cette bibliothèque. On y trouvait vraiment tout ce qu’on voulait. Des gravures sur certain combat glorieux du passé, des parchemins sur les plantes que sa mère affectionnait, et même quelque manuel fort intéressant qu’Ely avait pris l’habitude de venir consulter en cachette. On y apprenait l’art de certaine arme, le maniement aussi et cela on ne pouvait le lui enlever de la tête. Si a 10 ans on riait de ses petit caprice de vouloir castagner tout ce qui bougeait autour d’elle, à bientôt 14 ans, elle désirait toujours savoir se servir d’une épée, mais surtout et avant tout, savoir se défendre et défendre ceux qu’elle aimait.
Mais voilà… restait encore à convaincre son père de l’utilité de cet… apprentissage. Bientôt, elle l’espérait.

Pour l’heure, elle avait réussit, enfin… la duchesse avait surtout réussi à le convaincre d’une première chose. Indispensable d’après sa mère au vu des nombreuses balades qu’elle effectuait maintenant seule. Indispensable pour la jeune femme qu’elle devenait pour affronter le monde, pas si rose que cela.
Il était véritablement fini le temps ou elle menait ses armées de nescargouilles contre les visiteurs du château. La réalité était tout autre…

La porte de la bibliothèque s’ouvrit, tirant Ely de sa fascination et la ramenant doucement à l’instant présent. Sa mère était là, souriante, et visiblement prête pour une sortie entre mère et fille. La gamine posa son livre, rendant son sourire, ravi de la voir debout, ravi de la voir aller mieux de jour en jour, ravi de voir que le cauchemar touchait à sa fin.
Elle ne pouvait oublier le visage qu’elle avait vu cette nuit là, pâle, vide, si proche de la mort, elle ne pouvait oublier les jours incertains qui avaient suivi après, les traits fatigués de la duchesse qui avait pourtant tenter de le cacher à ses enfants. Ely n’oubliait pas. Et la voir, là, debout, radieuse bien qu’encore pâle, la jeune fille se sentait revivre comme au temps ou elle allait se blottir dans les bras de la duchesse cherchant tendresse et réconfort.

Ely ouvrit de grand yeux surprise lorsque sa mère lui passa autour du coup son collier, elle porta aussitôt la main dessus regardant la duchesse sans comprendre. Combien de fois l’avait-elle admiré ce collier ? Combien d’heure avait-elle passé à l’observer sans jamais oser le toucher ? Il était précieux pour sa mère, elle le savait. Elle lui avait raconté ses origines et celle qui lui avait offert, mais alors… pourquoi le lui donner aujourd’hui ?

-Mais…

Son regard céruléen croisa celui d’Ana l’empêchant de continuer. Elle n’avait pas besoin de lui dire quoi que ce soit, Ely avait compris. Tout l’amour que peut rêver une enfant se trouvait dans son regard. Tout l’amour qui peut aider les enfants à grandir et s’épanouir s’y trouvait.
Elle hocha doucement la tête en faisant tourner le pendentif dans ses doigts et murmura simplement :

-Merci maman…


Puis relevant la tête, elle écouta un instant la Duchesse qui lui expliquait le déroulement de la journée. Ainsi elle n’avait pas oublié sa promesse. Ainsi elle aurait enfin l’objet tant désiré, objet d’une longue conversation entre elles la veille.

-Oui je suis prête, je n’attends que ça d’ailleurs. Je pensais même que nous pourrions en profiter pour acheter quelque petite chose au marché.
Oh et puis, penses-tu que Filibert accepterait de nous donner quelques fruits du verger pour Eliette ? Cela pourrait lui faire plaisir tu ne crois pas ?


Elle avança de quelque pas et pris le panier des mains de sa mère, hors de question pour elle de la laisser porter quoique ce soit. Le médecin avait été ferme, son père aussi, ce n’était pas le moment qu’un charge trop lourde viennent reclouer la duchesse au lit. Moins elle en faisait mieux c’était ! Et Ely n’était pas la dernière à mettre la main a la tache pour épargné sa mère du moindre effort. Déjà qu’elle craignait que la journée ne l’épuise trop.
Mais faisant mine de rien tout en gardant un œil sur elle, la jeune fille emboita le pas de la Duchesse essayant de marcher à son rythme.

Et après quelque temps, chemin, pont et ruelles franchi, la place du village se dessina devant elles. Encore quelque ruelle, et mère et fille franchirent la porte de la maison de la nourrice.
Ely se contenta de regarder le petit Hugo pendant que sa mère et la jeune femme discutait un instant. Oh elle aurait pu prendre part à la conversation, se mêler des quelques mots échangeait entre elles, mais son esprit était déjà parti chez le forgeron où elles devaient se rendre.
Encore quelque instant de patience…..
Ana.lise


Lire la joie sur le visage des autres voilà ce à quoi la duchesse aspirait depuis toujours mais qui s’accentuait depuis cette triste nuit qui avait failli lui être fatale. Et rien que la mine d’Eliette quand elle était arrivée avec sa fille, les bras chargés de tenues pour elle toucha la duchesse en plein cœur. Oh bien sûr elle avait cru un instant que la jeune nourrice allait refuser mais devant le regard insistant des deux visiteuses cette dernière avait finalement accepté un sourire timide se dessinant sur ses lèvres. Rassurée, ne voulant pas non plus offenser cette jeune mère dévouée, Ana avait alors pris le temps de discuter un peu avec elle. Il était temps pour cette femme de reprendre les rênes de sa vie en main et cela passait aussi par ses propres désirs. Et celui qui pointait son nez actuellement était de mettre à l’abri du besoin celle qui allaitait son fils et lui permettait de vivre en lui offrant sa protection. Désormais leur avenir serait auprès de la famille d’Izard ainsi Ana en avait décidé.

Avant de prendre congés, Ana avertit la nourrice qu’elle lui ferait porter du bois dans la journée pour qu’au petit matin, Eliette ait de quoi chauffer sa demeure pour elle et son propre fils. Le printemps s’était installé depuis quelques semaines certes mais les réveils se faisaient encore dans la fraicheur. Donc, étant la ressource naturelle de leur village, Ana n’aurait pas de mal à se procurer ce qu’il fallait pour cette petite famille. Et si tout se passait comme elle l’espérait, dès que la duchesse serait rétablie, Eliette et son fils pourraient venir les rejoindre à Chaumont et s’installer là-bas. Adieu vie de misère pour cette femme et son fils, au moins plus rien de fâcheux ne pourrait leur arriver désormais.

Sortant de la petite demeure, Ana dut mettre ses mains devant ses yeux afin de les protéger de la luminosité qui l’agressait maintenant. Le soleil était monté haut dans le ciel réchauffant de ses rayons la petite bourgade qui commençait à ressembler à une fourmilière. La maison d’Eliette étant toute proche de la place principale, Ana et Ely furent rapidement arrivées devant les étals qui offraient multitudes de couleurs et de saveurs. La duchesse chercha du regard si quelques fruits aux couleurs attrayantes ne seraient pas là à attendre son bon vouloir mais peu la satisfaisait en fait. Ana était une gourmande lorsqu’il s’agissait de fruits surtout depuis qu’elle avait gouté les joies d’aller les cueillir directement sur les arbres à Reims. Un souvenir fait de rire et de joie de ces journées dans les vergers vint frapper la mémoire de la jeune femme tandis qu’elle avançait la main pour prendre une pomme puis une deuxième. Son choix était fait et elle demanda à la commerçante de les lui faire apporter directement chez elle. Pour le moment, il lui fallait s’occuper de la promesse pour laquelle elle était là aujourd’hui avec sa fille. Le reste pouvait attendre mais certainement pas le cadeau qu’elle avait promis à Elyaëlle. Machinalement elle prit la jeune fille qu’Ely était devenue par la main, la serrant un peu plus fortement qu’à l’accoutumée puis lui lança :


Nous avons assez perdu de temps, vient, le forgeron nous attend….

Ana reprit le chemin qui menait chez l’artisan d'un pas plus soutenu malgré sa fatigue générale. On lui avait conseillé deux noms et la jeune femme était tout aussi impatiente de voir ce que le maître de la forge lui proposerait. Arrivée devant chez le premier, la duchesse marqua une pause tout en observant les lieux. La bâtisse ne payait pas de mine mais l’homme avait la réputation d’être honnête et de faire du travail soigné. La demande était un peu particulière mais la jeune femme ne doutait pas des compétences de l’artisan. Un pas de plus et elle se retrouva dans l’atelier du bonhomme qu’elle découvrit en train de façonner une épée. De taille haute et des épaules carrées, il levait le marteau avec facilité afin de fracasser le métal auquel il donnait une forme déjà bien précise et Ana ne put s’empêcher de frissonner légèrement en pensant à la force qu’il lui fallait pour exécuter ce mouvement. Elle qui était encore d’une faiblesse extrême se mit finalement à sourire lorsque l’homme tourna son visage vers elle et sa fille. Rond, le sourire enfantin entourée d’une tignasse hirsute et blonde, la duchesse découvrit rapidement un homme à l’humour facile. Après avoir expliqué ce qui l’amenait ce jour dans sa forge, Ana attendit patiemment la réponse du maître du feu. Affirmative ou négative, elle serait vite fixée et verrait alors pour continuer sa quête.

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Elyaelle


Trois p’tit tour et puis s’en vont.
Un tour chez la nourrice, un autre sur le marché, et le prochain… l’ultime but !

Ely profitait de chaque minute passée avec sa mère comme si celles-ci étaient les dernières de sa vie. Etrange sensation lorsqu’on savait que quelque temps en arrière, pas si lointain que cela, la duchesse flirtait avec la faucheuse. Et au fur et a mesure de leur promenade, un sentiment étrange envahissait l’esprit de la jeune fille, la sensation d’une fin toute proche et celle, au contraire d’un renouveau pour sa jeune vie qui avait déjà connu de nombreuse péripétie.

Son quatorzième anniversaire approchait, et avec, tout ce qui en découlait. La majorité, un futur mariage, les responsabilités et tant de choses encore dont elle ignorait tout les mystères. Tant de chose qui la terrifiait mais dont malgré tout, elle était impatiente de connaitre.
L’amour par exemple… Connaitrait-elle le bonheur comme celui que vivaient ses parents actuellement ? Ou serait-ce comme le peu qu’elle avait pu voir et connaitre ? De belle paroles, mais vide de sentiment.
Comment cela se passerait ? Cette pensée la terrifiait.

Mais avant cela, cet anniversaire rimait également avec festivité et cadeau. Et de cadeau il en était question, son père lui avait parlé d’un présent particulier ce qui avait d’avantage attiser sa curiosité. Oh mais elle avait bien essayé d’user tout les stratagèmes possibles et inimaginables, de se transformer en la petite Ely capricieuse qu’elle savait si bien faire lorsqu’il lui fallait sortir les « grand moyen », son paternel n’avait pas céder d’un pouce et n’avait absolument rien dit. Finalement, elle se retrouvait au même point, a imaginer mille et une chose.
Que lui réservait-il pour ce jour si particulier ? Un bal en son honneur ? Une robe ? Un cheval ? Une épée peut être ?
Hum… non l’épée elle ne devait pas trop y compter. Elle avait déjà assez bataillé pour obtenir quelques leçons sur le maniement des armes. - Leçon qu’elle attendait impatiemment d’ailleurs- Alors une épée, elle ne devait pas trop y croire…
Et puis ce présent si particulier que lui avait promis la duchesse, celui dont elle connaissait déjà le contenu, celui qui avait fait l’objet d’une grande discutions la veille même, faisant prendre conscience a son père que la petite fille devenait grande… Ce cadeau, but de leur promenade aujourd’hui.

Le regard perdu dans les étals du marché, laissant, avec plaisir, sa mère, chercher quelques fruits, la jeune fille essayait de s’imaginer comment serait son futur cadeau et à quoi il ressemblerait ? Serait-il grand ou petit, lourd ou léger ? Sculpté comme elle avait pu en voir les gravures dans la bibliothèque ? Tout un tas de question plus ou moins intéressantes, plus ou moins utile mais dont son imagination se délectait afin de garder une certaine magie dans la découverte de l’objet.

Un petit haussement d’épaules et elle se tourna vers celle qui l’accompagnait qui semblait avoir trouvé son bonheur. Du moins c’est ce qu’elle espérait. Un petit sourire se dessina sur son visage, ravie de voir sa mère reprendre des couleurs et surtout reprendre goût dans des choses si simples.
Elle était pressée d’aller chez le forgeron, elle ne pouvait pas le nier, preuve en est, qu’elle s’était réveillée très tot ce matin là avec cette idée en tête, toute la nuit elle y avait pensé, se tournant et se retournant dans son lit et maintenant, elles étaient si proches. Ely bouillonnait d’impatience, mais de voir la duchesse ainsi, cela valait tout les cadeaux du monde.

La main d’Ana attrapa la sienne, la sortant un instant de ses pensées et hochant la tête vigoureusement, de nouveau fébrile, Ely suivi sa mère jusqu'à ce que…
ENFIN !
Le Forgeron !

A peine arrivée et déjà son regard se posait partout autour d’elle, il y avait tellement a voir, à regarder, à découvrir. La force de cet homme frappant sur son enclume, le bruit lourd et strident du marteau, la couleur du métal rougit par le feu, elle ne savait plus ou donner de la tête mais elle cherchait pourtant quelque chose de bien précis, de bien particulier au milieu des épée, casque, fer à cheval accroché dans l’atelier du forgeron. En avait-il seulement ? Seraient-elles obligées de voir le second forgeron ?
Ely bouillonnait d’impatiente, écoutant d’une oreille distraite la conversation entre le forgeron et sa mère cherchant du regard quelque chose qui pourrait ressemblait à l’objet de son désir.

Et quand l’homme, après un sourire à faire craquer la plus impatiente des petites filles, s’éclipsa dans sa réserve, Ely ne put s’empêcher de pousser un long soupire, empresser de le voir revenir.

-rahhhhh mais qu’est ce qu’il fait ? marmonna-t-elle avant de se tourner vers sa mère, essayant tant bien que mal de se contenir.
-Tu crois qu’il en a vraiment ? Il va devoir la fabriquer devant nous ? Ça met beaucoup de temps ?

Et voilà, Ely en mode « question », Ely en mode curieuse, Ely en mode « tempête ». Ely en mode « elle-même » tout simplement. Finalement, Quatorze ans ou pas, son petit caractère torrentueux restait le même.
Et lorsque le forgeron revint avec quelque boite d’un bois précieux dans les mains, la jeune fille ne put s’empêcher de s’exclamer :

-Alors ? Vous en avez trouvé ? Vous allez la fabriquer devant nous ? On va devoir attendre beaucoup ?
Ana.lise


Il faisait une chaleur incroyable dans l’atelier du forgeron et Ana dut prendre appui sur le bord de son établi tandis que sa tête lui tournait légèrement tout en faisant attention de ne rien montrer à Ely. La jeune fille était déjà bien assez excitée comme cela, si la duchesse rajoutait l’angoisse d’un malaise, la pauvre ne saurait plus où donner de la tête. Alors, respirant lentement, Ana s’attacha à penser à des choses agréables dont elle avait le secret afin de ne pas laisser envahir inutilement et la sensation d’étourdissement s’effaça petit à petit.

Reportant son attention sur la brunette qui faisait les cent pas en marmonnant, Ana se gratta discrètement la gorge tout en passant le revers de sa main sur ses joues qui lui semblaient avoir pris quelques couleurs avant d’interrompre les jérémiades de la jeune fille.


Tu veux bien t’arrêter un peu Ely, tu me donnes le tournis là et puis calme-toi aussi…

A peine avait-elle dis cela que le forgeron revenait avec une boîte de bois précieux. A la lueur qu’elle vit dans les yeux du maître du feu, elle comprit qu’il avait là ce qu’elles étaient venues chercher. Ana lui sourit agréablement, heureuse d’avoir frappé à la bonne porte et ce fut à ce moment là qu’Ely se mit à les assaillir de question. La duchesse se tourna vers sa fille adoptive, le regard voilé d’une ombre moins conciliante qu’à l’ordinaire.

Damoiselle d’Izard, en voilà une façon de se tenir ! Est-ce ainsi l’éducation que tu as reçu dans ce collège où ton père t’as envoyé ? Maitre Aurèle va te montrer ce qu’il a mais de grâce calme-toi !

Le visage d’Ana affichait des traits de surprise et de dubitation. Parfois, la jeune fille qu’Elyaëlle était devenue la surprenait. Autant elle pouvait se montrer mature et discrète, allant de l’avant et surtout portant aide à son entourage comme elle-même le faisant depuis toujours, autant certains jours Ely se comportait comme une petite fille capricieuse à qui l’on devait tout, tout de suite. Ana se surprenait toujours à essayer de comprendre comment fonctionnait cette adolescente mais avait de plus en plus de mal, il fallait bien l’avouer. Pourtant sa propre expérience n’était pas si éloignée n’ayant que quelques années de plus que la pétillante brune mais somme toute, elles ne se ressemblaient guère les deux. Et puis il fallait bien avouer que son accident avait rendu la duchesse moins compréhensive envers ces petites fantaisies du caractère de la jeune fille. Toutefois, Ana musela son envie de repartir d’où elle venait allant même jusqu’à afficher un sourire à l’artisan qui ouvrait la boîte mystérieuse.

Ana se pencha sur le coffre qui contenait les stylets puis en sortit un délicatement afin d’observer attentivement le travail effectué sur les pièces proposés. Les yeux pétillants d’enthousiasme, la duchesse ne put qu’hocher de la tête doucement.


Maitre Aurèle c’est tout bonnement magnifique. Vous avez là exactement ce que nous cherchions !


Puis se tournant vers Ely, Ana lui fit signe d’approcher.


Prends-en une Ely et dit moi ce que tu ressens en la tenant… il faut que tu ne fasses qu’un avec cette arme même si elle est discrète et petite. Dis-toi qu’elle pourra un jour ou l’autre te sauver la vie.

C’était là le but de ce cadeau, pouvoir l’aider au cas où elle devait subir une attaque sournoise de quelques brigands qu’il soit. La duchesse elle-même n’avait pas été épargnée mais la peur que cela arrive à l’un des enfants de la famille la taraudait depuis un moment. La venue au monde de son fils l’avait sensibilisée à tous ces tracas que la vie dressait devant eux et elle voulait faire au mieux pour chacun d’entre eux même si Jehanne et Sigebert étaient trop jeunes encore pour penser à ces choses-là. Reportant son regard sur Elyaëlle, Ana l’incita à se servir.

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Elyaelle


La tempête était en action, les yeux pétillant, les sens en éveil, fébrile, Ely n’en pouvait plus, son esprit bouillonnait de mille et une question, impatiente, comme lorsqu’elle était enfant et qu’elle découvrait toutes ces choses qui lui avaient été si longtemps refusé. Elle voulait tout, tout de suite, sans attendre, assouvir sa curiosité, sa hâte de tenir enfin dans ses mains l’objet promis et tant convoité. Et être si proche du but…
Qu’avait-il dans ces boites le forgeron ? Etait-ce vraiment ce qu’elles cherchaient ? Est-ce que sa mère serait satisfaite de ces objets ? Devrait-elle attendre encore ? Et si cela ne convenait pas ?
Tant et tant de questions se bousculait dans son esprit, impatiente d’en connaitre les réponses, sans se rendre compte que son agitation fatiguait sa mère déjà bien éprouvé par une telle sortie.

Elle dut cependant se calmer rapidement lorsque la voix de la duchesse gronda la rappelant à l’ordre fermement. Si elle savait parfois être têtue et impertinente, elle savait cependant qu’avec sa mère, lorsque celle-ci élevait la voix, il n’y avait aucune discution possible. Et surtout, surtout, que son attitude n’allait pas tarder à dépasser la limite acceptable, elle le savait, elle en avait déjà fait les frais quand un soir, son arrogance l’avait conduit à repousser et repousser les limites jusqu'à mettre hors d’eux ses parents. La sentence avait été sans appel et la gamine qu’elle était encore à l’époque gardait encore en mémoire un souvenir cuisant sur sa joue. Ce fut la première fois, et la dernière également. Blessée d’avoir ainsi déçu ses parents, elle s’était promis de ne jamais recommencer, du moins pas comme cette fois. Et puis, avec ce qu’il s’était passé récemment, la fragilité encore vivace de sa mère, Ely s’était toujours efforcer de faire ce qu’elle pouvait pour l’aider, pour la fatiguer le moins possible et surtout, pour ne plus la contrarier.
Mais là…

- Pardonnez-moi…
Murmura-t-elle prise en faute, se rendant compte de son attitude puéril pour quelqu’un qui dans quelques jours aurait de nouvelle responsabilité, Ely se mordit la lèvre en croisant le regard sombre de sa mère et baissa immédiatement la tête en rougissant légèrement confuse.
Elle n’avait pas tort la duchesse, tout ce temps passer dans ce collège à apprendre ces petites choses que les enfants de la noblesse devaient savoir, pour être prêt le jour venu à tenir leur rôle à leur perfection, c’était vrai qu’actuellement… son comportement n’avait rien de noble, et ressemblait encore moins à celui d’un adulte. Et pourtant, le cadeau qu’elle allait recevoir là, était bien celui pour un adulte et non une enfant impolie et sauvage comme elle venait de laisser voir.

Laissant alors la duchesse prendre connaissance du contenu des dicts coffret, la jeune fille priait intérieurement pour que les objets soient ceux tant désiré, mais elle se garda bien de dire quoi que ce soit de plus. Elle regarda un instant le stylet que venait de sortir Ana, les yeux brillant d’émerveillement devant la beauté d’un tel objet se demandant simplement, comment une chose aussi finement confectionner pourrait lui être utile pour se défendre. Car après tout, c’était bien là le but de leur visite. Trouver une arme, capable de l’aider si un jour, comment avait été victime la duchesse, elle venait à être agressée. Mais à regarder de plus prêt… Elle n’imaginait pas cela comme ça.
Et pourtant, Ana lui faisait signe d’approcher, lui demandant même de prendre l’un de ces objets en main pour l’examiner mais Ely hésitait, fascinée par la pièce et effrayée en même temps de tenir une telle chose entre ses mains. N’était-elle pas encore trop jeune au final ? Saurait-elle s’en servir le moment voulu?
La tempête déchainé précédemment s’était subitement calmé, laissant place à une jeune fille hésitante et soudainement apeurée, elle mourrait d’envie à l’instant même de faire demi tour, de quitter cet échoppe et revenir en arrière lorsqu’elle imaginait encore mille et une chose au sujet de cette arme, mais maintenant qu’elle était devant, maintenant que l’objet tant désiré, tant rêver était sous ses yeux, plus question de faire marche arrière. Un dernier regard vers la duchesse, cherchant toujours son approbation, et Ely tendit la main nerveusement vers le précieux coffret pour en sortir un stylet, finement forger.

L’arme était légère, filiforme, et de petite taille, parfaite pour rester cacher dans une botte ou sur une ceinture, parfaite pour passer inaperçu. Son manche délicatement élaborer semblait avoir été fait juste pour sa main gracile, la lame fine et pointue ne laissait transparaitre aucun défaut. L’arme paraissait avoir été faite sur mesure, pour elle. Elle qui s’attendait a quelque chose d’un peu plus grossier, lourd, plus grand même se retrouvait surprise et sous le charme face à ce petit bijoux.

-Elle est si fine, si légère… Déclara-t-elle en montrant l’objet à la duchesse, peu sûre d’elle face à ce choix si délicat.
Elle ne voulait pas se tromper, si l’arme en question devait lui sauver la vie un jour ou celle d’un de ses proches, elle ne devait pas se tromper sur son choix.
-Comment puis-je savoir si elle me convient ?
Ana.lise


Fine et légère… répéta ana tout en reportant son attention sur cette jeune fille qui l’appelait encore maman il n’y avait pas si longtemps et pourtant, la duchesse réalisa que dans quelques jours elle serait ce qu’on appelait majeur. Son regard changea légèrement en voyant cette jeune femme une arme à la main. Quelle que soit la lame qu’Ely tiendrait, elle serait dorénavant dangereuse pour elle comme pour les autres et il lui faudrait apprendre à manier ce stylet.

Si tu la sens bien entre tes doigts, si tu as l’impression de ne faire qu’un avec l’objet qui t’est destiné, si chaque mouvement se fait naturellement alors tu saurais qu’elle est faite pour toi.

Ana prit un nouveau stylet dans le coffre du forgeron. Le manche sculpté, ayant une prise moins facile dans la dextre, serait un bon exemple pour la jeune fille. La duchesse la tendit à la brunette.

Tiens, prend celle-ci par exemple… tu vas sentir de toi-même la différence. Elle est plus lourde et puis même si elle est magnifique à regarder, elle est déjà faite pour un utilisateur expérimenté, qui a une technique au combat afin de bien maintenir sa main sur le pommeau sans sourciller quand la lame doit s’enfoncer dans les chairs parce que….


La duchesse plongea ses azurs dans le regard bleuté de la gamine. Hésitante, elle cherchait ses mots afin de ne pas blesser cette dernière mais après tout, il fallait bien qu’un jour ou l’autre Ely soit confrontée à la vie, la vraie, celle qui faisait rage à l’extérieur de l’enceinte du château qui protégeait ses enfants. Reprenant sur un ton calme, la jeune femme poursuivit.

Parce que si je tiens à ce que tu ais une arme ce n’est pas pour faire joli Ely. Tu te rends compte que si tu dois sortir ton stylet de son fourreau il te faudra la force de plonger la lame dans le corps de quelqu’un afin de le blesser, sans doute jusqu’à ce que mort s’en suive… Tu le comprends ça ?


Un regard au forgeron et la duchesse lui offrit un léger sourire mais un visage sur lequel on commençait à voir la fatigue marquer ses traits. Ana tendit la main vers la dernière lame, celle qui était sans fioriture mais que l’on devinait très effilée, puis murmura :


Puis-je ?

L’artisan fit un signe de tête affirmative pour répondre à la duchesse et cette dernière prit enfin le stylet. Elle admira le travail sous toutes ses coutures, suivant de son index les courbes du pommeau, glissant le long de la lame en faisant attention de ne pas se couper. Puis, habituée à la prise en main de ce genre d’objet, la duchesse referma sa dextre sur la poignée et bougea la main à plusieurs reprises. Enfin elle la tendit à Elyaëlle avec douceur.

Voilà celle qui serait pour toi à mon humble avis… elle est légère et permet une bonne prise en main et ne prendra pas beaucoup de place si tu dois la cacher dans tes bottes.

S’adressant au forgeron, Ana lui demanda encore.

Pourriez-vous personnaliser le fourreau avec les Initiales de ma fille dessus ? Ce cadeau est un pour une occasion exceptionnelle et je voudrais qu’elle en garde un souvenir intarissable.

Puis se tournant vers Ely, la duchesse lui caressa la joue.


En attendant de pouvoir recevoir ce cadeau, nous allons rentrer et j’enverrai Guillot le chercher dans la semaine.


Puis Ana remercia l’artisan en lui laissant une bourse remplie du prix du stylet plus un supplément pour le travail qu’il effectuerait pour Ely. Et doucement, la jeune femme se dirigea vers la sortie de l’atelier afin de rentrer chez elle avec sa fille.

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