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[RP] Et elle essaya ~ Destination vestiges

Ellya
Il s'en est allé au Louvre, dauna. Il m'a dit de vous dire que...

Mais la nonnette s'était déjà éloignée, plantant Payen sur le seuil de sa porte. Que lui importait ce que son époux avait dit, tant qu'il n'était plus là? Elle avait une mission bien plus importante à mener à bien. Une mission spirituelle. Sainte Boulasse n'était pas venue la voir pour rien, non, c'était impossible. Un message, un chemin à suivre: voilà ce qu'elle lui transmettait au travers de rêves étranges.

Tout devait commencer par le petit bois. Et c'était donc le lieu de sa première destination. Une capeline recouvrant sa chevelure tressée, l'Oblate s'éloignait de Marmande où le soleil rechignait à se lever. Elle avait la journée entière pour elle, pour ses convictions. Arrivée aux arbres chenus, elle obliqua vers la gauche. Un vieillard qu'elle avait interrogé la veille lui avait parlé d'un petit ruisseau qui avait creusé son lit non loin. Elle devait s'y rendre. La truite lancée par le hibou ne pouvait venir que de cet endroit, non? Les minutes s'égrenèrent dans un silence total. La jeune femme avait sorti son bâton pour éviter de glisser sur le chemin rocailleux et peu emprunté.


Le Beuve.

Le mot effleura ses lèvres et percuta son cœur. Elle y était. Mais que trouverait-elle au bout? Le moment d'inattention qui suivit lui déservit car son pied percuta une racine et la fit se retrouver à terre.

Dauna, dauna, rien de cassé?

Grimaçante, elle tourna son visage interloqué vers Payen. D'où arrivait-il? Que faisait-il ici? La réponse se fit aussitôt claire comme de l'eau de roche.

Tu me suis? De quel droit?!
Cessez de bouger. Laissez-moi regarder.

Il allait faire tomber à l'eau sa mission. Elle en était convaincue. Seule, elle devait être seule. Et ne l'était plus.
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--Payen


Lentement, il souleva en spécialiste les jupons de sa maîtresse de façon à en apercevoir les chevilles. Il préférait taire les raisons qui l'avaient poussé à la suivre. Au fond, il savait bien qu'elle s'en doutait, voire s'en moquait. Depuis le temps, ils avaient appris à s'apprivoiser et à se connaître et le silence était tout aussi plein de sens pour eux qu'une conversation entière. Enfin, jusqu'à récemment.

Il dut appuyer trop fort sur la zone enflée car Ellya émit un léger cri. Il devait davantage se concentrer s'il ne voulait lui faire mal.


Hum... Vous ne vous êtes pas ratée. Rentrons.


Il savait bien qu'il n'avait aucun ordre à lui donner mais en prenait quand même le ton. Bien malgré lui, il avait perdu la confiance de la jeune femme. Et puisqu'elle lui avait dit le haïr, c'est que cela était le cas. Jamais elle n'aurait prononcé de tels mots dans le cas contraire.

Rentrons, répéta-t-il.
Ellya
Je ne peux pas.

Ces mots sortirent du cœur de la nonnette avec force de conviction. Elle secoua la tête comme pour empêcher le jeune homme d'insister. Il ne comprenait pas, ce n'était pas de sa faute après tout...


Je ne peux pas car j'aurais trop mal si je me relevais.


De loin, on pouvait voir une femme d'une douce beauté qui souriait à son compagnon. Elle avait la voix de ceux qui veulent rassurer et la gentillesse des innocents. Elle désignait sa cheville endolorie à l'homme aux cheveux bruns d'un geste gracieux, presque déplacé dans une telle situation. Elle avait repris la parole, doucereuse, et intimait à l'homme d'aller chercher de l'aide. Il obéit, fidèle et silencieux, et fit demi-tour sans demander son reste. La jeune femme resta sur le bas-côté, seule.


Fille de mensonge. Car elle en maitrisait certains, maintenant, à force de pratique. Des petits mensonges de rien du tout aux plus gros, plus vicieux. Sur l'instant, elle n'avait eu qu'à cacher ses intentions et son état. Rien de bien méchant pourtant elle s'en repentirait longtemps. Sa vie n'était plus que repentance, de toute façon. Matin et soir, jour et nuit, été comme hiver. La traitrise ravageait son cœur candide et le doute grondait en son ventre comme un chien apeuré. Si elle était dans le juste, elle ne le savait plus et désespérait de se poser la question, de crainte de la réponse.

Une fois que Payen fut hors de vue, elle se releva, non sans grimacer. Elle se saisit de son bâton et repris sa route, plus décidée que jamais. Durant de longues minutes elle suivit le cours du ruisseau, obnubilée par sa divine mission. Une chance de trouver le pardon, peut-être, au bout du chemin.

Le poirier...

L'arbre majestueux étendait ses branches non loin du Beuve. Il régnait sur tous les autres, imposant. Lourd de fruits, il dansait paresseusement au rythme du vent, gémissant parfois sous ses caresses brutales. Un sourire bien mystérieux flottait sur les lèvres de la nonnette tandis qu'elle s'en approchait.

Une stère pour le petit bois. Un poisson pour le Beuve. Une poire pour l'arbre. Sainte Boulasse l'avait prédit.

D'une main fébrile, elle caressa le tronc de l'arbre comme l'amante caresse son bien-aimé. Elle lui murmura des propos inaudibles à quiconque mais emprunts d'une douceur sans pareil. Enfin, elle leva son clair regard vers l'horizon et découvrit le fruit de ses recherches. A quelques pas s'érigeaient de hauts murs abîmés par le temps. Certains, fatigués, s'étaient même écroulés nonchalamment sur le sol couvert de mousses et de ronces. D'autres, intacts, semblaient renfermer la plus grande sagesse du monde. Un muret irrégulier entourait le tout, excepté à l'endroit où le Beuve y creusait son lit.

Quittant l'ombre du poirier, elle avança lentement vers les vestiges de cette Abbaye oubliée. A chaque pas lui revenaient en mémoire les nombreux textes qu'elle avait étudiés à Noirlac. Certains passages étaient restés fixés à sa mémoire. Longtemps auparavant, les Cisterciens avaient fait construire une Abbaye en Guyenne. La Guerre de Cent Ans l'avait faite sombrer dans l'oubli. Et pourtant elle se trouvait là, vide, désertée,... Attirante.

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Ellya
Après avoir contemplé le lieu délabré de longues minutes, elle retourna à l'ombre du poirier et s'assit à même l'herbe tendre. Les mains tremblantes d'excitation, elle défit sa besace et en sortit un nécessaire pour écrire. Le dos calé contre le tronc de l'arbre, elle entreprit de rédiger une lettre à son supérieur.




Adishatz bon père Bardieu,

Je vous écris ce jour d'un lieu ô combien spécial. Vous n'en croirez pas vos oreilles... enfin vos yeux.

Après de longues méditations, j'ai cru bon de suivre une piste que me soufflait la très Sainte Boulasse dans mon oreille, à la nuit tombée. J'ai marché toute la journée, faisant nombre de détours mais j'ai fini par trouver ma route. Et je l'ai retrouvé! Là! Inhabitée mais bien là!

J'ai du mal à cacher mon excitation tant elle est grande. Vous souvenez-vous de tous ces anciens manuscrits qui gisaient dans la bibliothèque, couverts de poussière? J'en ai déchiffré de nombreux mais, à l'époque, n'avais pas prêté attention à tout. Mais voilà... L'abbaye Sainte Illinda du Rivet, mon père! Elle n'est pas complètement détruite! Oh, il y a beaucoup à reconstruire, deux ailes sont entièrement détruites et une autre menace de s'effondrer. Mais si vous m'en donnez l'ordre... Je ferais tout pour redonner son prestige ancien à cette ancienne abbaye Cistercienne. Les terres sont vôtres, cela ne tient qu'à votre volonté.

Je m'en remets à votre décision.

En espérant que votre santé va pour le mieux,
Avec ma plus grande déférence,

Soeur Ellya


Estimant que personne ne viendrait la voler ici, voire ne viendrait tout court, elle abandonna ses affaires au pied du poirier et, la lettre et une petite bourse de cuir en main, elle se dirigea vers l'Abbaye. Elle franchit le muret à un endroit où les pierres étaient tombées à terre, enjamba ronces et cailloux, déchira ses jupons en de maints endroits et fila droit vers l'aile ouest, une des deux seules qui tenaient encore debout. Il y faisait frais, presque froid à cause du vent qui hurlait en gravissant les degrés en même temps qu'elle. Prenant grand soin de l'endroit où elle mettait les pieds, dans un silence absolu et solennel, elle arriva enfin en haut. Habituée aux constructions Cisterciennes, toutes plus ou moins équivalentes, elle trouva enfin le pigeonnier. Il était vide, évidemment. C'est alors qu'elle ouvrit la bourse et déversa quelques graines sur un rebord prévu à cet effet.

Il fallait juste attendre, maintenant... Et le soleil était encore haut dans le ciel.

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Ellya
La nuit menaçait à présent de tomber sur l'Abbaye Sainte-Illinda du Rivet.

Toujours accroupie dans le pigeonnier, la nonnette attendait réponse. Elle sortit de sa besace, qu'elle avait récupérée quelques heures plus tôt, une poignée de baie dont elle se régala. Heureuse, en paix. Dans un lieu en adéquation avec ses propres sentiments.


Roucoucou Roucoucou Roucoucou

La nonnette releva la tête, scrutant le pigeon de ses yeux clairs.

Roucoucou Roucoucou Roucoucou

Dans sa patte gauche, un petit papier attendait qu'on le prenne. Un fin sourire se dessina sur le visage d'Ellya.


Roucoucou Roucou
Oui, ça va! J'ai compris, j'ai compris. Viens-là, mon mignon...
Rourourourou
Doucement. Voilà.

Plissant les yeux pour distinguer les lettres, elle parcourut le message.




Ma sœur,

Que la sainte protection d'Arnvald veille sur vous.

Je suis actuellement en plein doute, et je vois avec horreur la Guyenne basculer dans les ténèbres de la foi. Hier, ce n'était qu'une ville, aujourd'hui une armée et la justice, demain, le duché tout entier.
Suite à la révolte qui a eu lieu à Cahors et m'a chassé de mon poste de maire et suite à cette série d'évènement, je me suis posé beaucoup de question et la conclusion est à chaque fois la même : il me faut quitter cet endroit de fous, faire comme au limousin. Quand la foi est absente d'un lieu, il vaut mieux le quitter.

C'est ainsi que je vais quitter la Guyenne, probablement pour m'installer dans le Berry. Je pense que je vais devenir un marchand de la fois. J'ai déjà prit des contacts avec monseigneur Licio, qui gère une structure très rentable dans le limousin. Je pense d'ailleurs rechercher des "résidents", dans chaque ville avec lesquelles je commercerai. Pourquoi pas Marmande ? Ça me donnera l'occasion de passer vous voir.

Mais vous dites avoir retrouvé des restes d'abbaye près de votre sainte paroisse ? Des ruines ? Voilà qui est très encourageant. La flamme et la foi qui ont été célébré dans ce lieu doivent continuer. Nous ne savons les raisons de l'abandon de l'abbaye Sainte Illinda du Rivet, mais nous en avons mille de redresser le lieu.

Je vous ferrai prochainement un courrier vous donnant ma pleine bénédiction et mes ordres pour redresser ce lieu et en faire à nouveau un phare de la foi.

Fraternellement,

Frère Bardieu


Son regard se voila souvent, attristée par les propos de son mentor. La fin de la lettre, heureusement, chassa ces sombres pensées. Elle se releva et scruta l'horizon. Il était trop tard pour rentrer chez elle et, de toute façon, elle n'en aurait pas eu le courage. Prestement, elle descendit les degrés et se dirigea vers une autre partie du bâtiment pour y passer la nuit. Elle récupéra de nombreux restes de bougie et finit son expédition dans une pièce au premier étage, petite et dont le toit ne laisserait filtrer aucune goutte de pluie si jamais le temps se dégradait.
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Kronembourg
Le vieux Bardieu s'était montré très clair.





Cher Kronembürg.

Je sens que notre soeur Ellya s'est encore fourrée dans un sale pétrin.
Figurez-vous qu'elle est parvenue à dénicher les ruines d'une abbaye que notre communauté avait sagement laissé en paix, faute de fidèles ( ils sont tous morts d'ennui à l'époque, si on oublie la guerre de cent ans qui a quand même fait un peu de dégâts ), et que cette découverte risque de bouleverser la vie religieuse de toute la Guyenne. La péronnelle s'est mise en tête de suivre une piste laissée par Sainte Boulasse afin d'investir les murs de ces ruines oubliées, et nous savons combien Sainte Boulasse peut parfois se montrer farceuse.

Au nom de l'amitié qui nous lie, Kronembarge, vous devez venir en aide à votre soeur Cistercienne. Il est de votre devoir de veiller sur elle comme sur vous-même. Ci-joint un plan tiré de notre bibliothèque Sainte Illinda pour vous aider à la retrouver.

Puisse Saint Arnvald guider vos pas.
Faîtes attention aux ronces.
Et aux serpents que l'on dit mortels : Il paraît que leurs morsures font mal.

Votre Recteur,
Babar.



... Enfin ça, c'était l'interprétation légèrement déformée ( si peu ) du Kro. Le bon Recteur Cistercien s'était tout de même montré un peu plus mesuré dans ses propos.
C'est ainsi que de bon matin, passant par le verger de Marmande, Kro invita son épouse à le rejoindre pour partager un pique-nique à l'ombre d'un grand poirier, au pied duquel il s'endormit en l'attendant.
Bah oui.
La Sainte Nitouche pourrait bien attendre un peu, nan mais oh.

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Avant d'être homme d'Eglise, je suis homme de Dieu
Ellya
La nuit n'avait pas été bonne, contrairement à ce qu'elle raconterait des années et des années plus tard. Non, elle n'avait pas trouvé la paix intérieur dans ce lieu humide et sombre. Elle avait grelotté, retenant ses cris en se mordant furieusement la lèvre inférieure. Celle-ci, au petit matin, était rouge écarlate et fendillée à de nombreux endroits où de fines gouttelettes de sang avaient coulé. Éreintée par l'effort de sa marche, épuisée à cause de l'insomnie qui l'avait prise, elle se leva en même temps que l'Astre Solaire.

Elle passa sa journée à visiter l'Abbaye -du moins ce qu'il en restait, priant intérieurement pour le retour de Payen qu'elle commençait à trouver long. Maintenant qu'elle avait retrouvé le cistercien bâtiment toute seule, elle avait grand besoin de compagnie! Peu après son réveil, elle avait d'ailleurs de nouveau écrit au recteur de son Ordre.





Très adoré père Bardieu,

La tristesse s'empare de mon cœur à l'idée que vous puissiez quitter la Guyenne. Si tel est votre choix, ainsi soit-il, même si je le regrette. Je vous souhaite de retrouver votre bonheur dans le Berry.

Vu l'ampleur des dégâts et l'abandon rapide de l'Abbaye Sainte-Illinda, je pense que tout cela est dû à la grande guerre qui dura cent ans. Toutefois, elle n'a rien perdu de son charme et, une fois reconstruite, sera une pure merveille de sainteté. Il était grand temps pour cette Abbaye-fille de revivre et j'espère pouvoir l'y aider.

Dans l'attente de vos ordres,
Avec mon respect le plus intense,

Soeur Ellya


Il avait répondu en fin de journée, apaisant quelque peu le cœur affolé de la jeune Oblate.



Ma soeur,

Un recteur tel que moi donne autant d'ordre qu'une mouette à un port. Il conseille, oriente la direction de ses membres vers la vertu mais laisse chacun d'eux face à la décision.
Mais la mouette n'a jamais rencontré les dégâts de la guerre et je vous donne ainsi ma bénédiction, malgré le fait qu'elle soit donnée sur une idée de départ, pour la remonter.

Puisse Saint Illinda vous éclairer dans la reconstruction de cette abbaye.

Frère Bardieu


A cette lettre était jointe celle, plus officielle, qui concernait l'Abbaye. Fourrant tout cela dans sa besace, elle passa le reste de la journée à guetter l'horizon, dans l'espoir de trouver une âme charitable pour la ramener chez elle.

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Kronembourg
[ Une sieste bien trop longue ]




MAAARR - MANDAAAAAAA !!!
Hurlait une guêpe qui venait de le piquer sur le bout du nez, lui laissant une belle enflure en guise de souvenir.

Yébéyé ... Groumpf


Bave encore coulante dans la barbe, Kro ouvrit les yeux subitement.
Où était-il ? Que faisait-il ?
Ah oui : Diia et le pique-nique.
Improvisé il faut bien le dire le pique-nique puisqu'il n'avait rien préparé. Tout juste quelques poires trop mûres tombées de l'arbre leur serviraient-elles de repas, et encore, à condition qu'il ne mange pas tout le premier, en l'attendant.


* Gratouillement des fesses à travers les braies *


Ah, et puis aussi, il y avait cette stupide nonnette à aller chercher.
Elle les regarderaient manger, certainement affamée qu'elle était. C'est sourire aux lèvres à l'idée de cette petite torture stomacale que le Cistercien décida finalement de fournir l'effort d'avancer un peu plus loin dans le verger, à la recherche de la jeune soeur.
Peu motivé, a-t-on besoin de le préciser. Il ne s'enfoncerait pas bien loin de toute façon.


Soeur Ellya ?

Quelques minutes plus tard, il stoppait son pas sur un chemin rocailleux près d'un petit ruisseau. L'estomac gargouillant. Il fallait rentrer.



Ma soeur ?

Un peu inquiet.

On vous attend pour le dîner ma soeur !

... Qu'elle leur aurait amoureusement préparé, bien entendu.
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Avant d'être homme d'Eglise, je suis homme de Dieu
Ellya
Et déboula devant le barbu une Cistercienne au bord des larmes.

Ô mon frère, ô mon frère, bredouilla-t-elle. Que faîtes-vous donc là?

D'une main maladroite, elle essuya les gouttes d'eau qui menaçait de fuir ses yeux clairs. Haletante par la course qu'elle venait de faire, elle tenta en vain de reprendre sa respiration. L'attente de Payen avait été si longue qu'elle avait commencé à prendre peur, s'imaginant divers scenarii dans la plupart desquels elle restait seule à jamais, perdue, dans l'Abbaye sombre et mystérieuse. L'arrivée du Kro, bien qu'elle ne soit pas la meilleure, l'avait rassurée.

Avant qu'il ait eu le temps de répondre, elle enchaîna, rattrapée soudainement par la réalité de sa découverte.


Par Saint Bernard! Vous n'allez pas en croire vos oreilles! J'ai trouvé... Mais qu'avez-vous sur le nez? Enfin qu'importe. L'Abbaye disparu, mon frère! Vous m'entendez? Il vous fait la voir à tout prix! Oh, comme elle me rappelle Noirlac... Mais allons, allons! Nous n'avons pas une minute à perdre! Puis vous me ramènerez chez moi...


L'attrapant par le bras, elle commença à tirer la (le) bête qu'il était.

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Kronembourg
Le Cistercien mit un certain temps à comprendre que l'heure du dîner allait être retardée. Voyant débouler une nonnette dans tous ses états - Bien que le fait n'ait rien de surprenant : Il l'avait rarement vu calme - Les mots débordant des lèvres, le laissant à peine s'exprimer à son tour, et l'entraînant Dieu sait où en invoquant Saint Bernard.
Saint Bernard, pour sûr, ce n'était pas le Saint du rôti. Certainement l'un de ces vieux Saints dont on faisait l'éloge autour d'une soupe au pain sec dans le réfectoire de Noirlac.

Le chemin bien que sinueux sembla très court à parcourir. A la vue des premiers murs, les yeux grisâtres du barbu changèrent d'expression.
Des ruines.
Des ruines d'une abbaye. Le vieux Bardieu avait dit vrai.


Oh mais ma soeur ...

Sortant de ses poches les parchemins envoyés par le Recteur, sans quitter des yeux les décombres qu'il apercevait en plissant les yeux.


... J'ai découvert une abbaye ma soeur, regardez ! Sainte Illinda n'était pas sotte, pas plus que Sainte Boulasse n'était pas sobre, ce sont les ruines d'un lieu Saint !

L'attrapant par le bras à son tour. Echafaudant déjà mille et un projets, mille et une ébauches, des plans de reconstruction, des idées d'avenir.
L'avenir.
Il se trouvait droit devant eux, par ce long après-midi de Juillet 1458 qui semblait s'étirer pour ne jamais finir. Il semblait tout tracé, l'avenir, à présent.


Voici ce que nous allons faire.

Prenant soudain sa voix la plus sérieuse.


D'abord, vous allez saisir le rôti dessus-dessous à feu vif. Il faudra ensuite l'arroser avec une sauce spéciale au vin dont j'ai emprunté la recette à feu le sorcier Pandacool, vous m'en direz des nouvelles, je n'ai jamais rien goûté de tel. Même les enfants l'apprécient.
Lorsque vous planterez un couteau dans la viande et qu'il ressortira coulant d'un sang légèrement rosé, c'est qu'il sera temps de le servir.
Ensuite, nous pourrons le manger et nous reviendrons ici demain.
Qu'en pensez-vous ?

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Avant d'être homme d'Eglise, je suis homme de Dieu
Ellya
Le rôti?

Excitée comme une puce à l'idée de voir que cette abbaye n'enchantait pas qu'elle, elle écouta avec attention les consignes.

Mais nous ne sommes pas malades!

Car la viande n'était réservée qu'à ceux qui ne pouvaient sortir du lit. Toutefois, devant le ton sérieux de son frère Cistercien et consciente qu'il avait bien plus d'expérience qu'elle en matière de cérémonie, elle approuva d'un hochement de tête ce plan qu'elle qualifia "d'ingénieux et de tout à fait approprié". Il était rare de les voir d'accord sur un même sujet et pourtant... Ce qui concernait l'Ordo Circensis les réconciliait. Les jours impairs.

Oubliant qu'elle ne savait pas cuisiner, elle suivit son compère dans la direction opposée à l'Abbaye du Rivet, formulant à voix haute et claire tout ce qu'ils devraient accomplir durant les semaines à suivre.

Des livres, des dizaines de livres! Nous devrons les acheter.
Et des vaches, des poules, des coqs pour le commerce!
Je ne vous parle pas des bougies et des tenues imposées.
Notre potager sera le plus beau du duché! Des champs à perte de vue...
Et même pourquoi pas... Blablabla

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