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[RP] Domaine de Morgana et Chankel

Chankel
Le jeune couple avait jeté son dévolu sur un agréable manoir, planté en lisière de la forêt licéroise, non loin des agréables berges du Sarlat. Une grande pièce à vivre, munie d'une belle cheminée, une cuisine suffisamment grande pour préparer de beaux repas, un bureau dans lequel Dame Mairesse pouvait ramener ses registres pour les travailler, et de belles chambres joliment éclairées que Morgana avait décorées avec goût. Une cabane au fond du jardin pour accueillir le fossile Gaius quand il n'était ni dans son grenier ni chez la Jeannette.

Un nid de choix près de Saint-Lizier, dans lequel ils coulaient des jours heureux. Jusqu'à ce que....

[ Possédé ]

Le Malin. Il était possédé. C'étaient ses amis qui le lui répétaient sans arrêt. Possédé il était, le breton. Il disait des choses sans queue ni tête, et ne s'en souvenait pas ensuite. Il parlait de primes, d'emploi, d'une Isabelle, qu'ils disaient.... Et lui avait beau essayer de s'en souvenir, rien n'y faisait. Et cela le déprimait, cela le minait, il dormait mal, devenait acariâtre, était toujours fatigué.

Était-ce vraiment cela, être possédé ? Était-il guidé par le Malin ? Son épouse semblait le craindre, ne plus l'approcher, de peur disait-elle de se faire agresser sauvagement. Elle l'évitait quand il venait l'accueillir, elle s'assoyait loin de lui en taverne, ne répondait pas à ses questions...

Oui, il allait devoir agir. Il ne voulait pas continuer comme ça. Les longues conversations en taverne lui manquaient, son épouse qui préférait travailler en mairie lui manquait. Les rires lui manquaient. Mais... que faire ???

Se tourner vers l’Église. Ils savaient chasser le Malin, les moines et les curés, non ? Certains étaient même spécialisés. Des exorcistes que ça s'appelait. Un terme qui lui faisait un peu peur, au breton. Allait-il réellement avoir besoin d'être exorcisé ? Oui s'il voyait les réactions des personnes qu'il aimait. Pourtant, il avait beau regarder au plus profond de lui, il ne voyait rien. Rien de changé. Il avait l'impression d'être toujours le breton amoureux qu'il était encore pour tout le monde il y a peu.

Pourtant, forcément, ce n'était plus le cas. Ils étaient plusieurs à lui en avoir parlé. Et ne pouvaient se tromper tous. Ça peut arriver, mais rarement quelqu'un a raison face à tous... S'ils étaient plusieurs à lui rapporter ses mots incohérents, c'est que mots incohérents il avait du y avoir. Lui ne s'en souvenait pas. Il avait donc un problème, le breton. Un grave problème. Un problème que lui ne saurait pas résoudre seul. Première chose à faire : garder les personnes qu'il aime en sécurité. Rester à l'écart.

Il prit un morceau de planche de bois dans son atelier, et grava dessus, ses souvenirs de charpentier encore bien présent, de sa plus belle écriture, avant de remplir les creux d'une encre noir profond : GARE AU MALIN. Puis il alla clouer la planche sur la porte de sa chambre, se recula pour voir le résultat. Moui... Ça devrait faire réfléchir les gens. Bon, les gens.... Il n'y avait guère que Gaius et Morgana à circuler ici. Mais bon, cela leur rappellerait son état. Et c'étaient les personnes les plus chères à son cœur. Il entra de nouveau dans sa chambre, et ferma la porte derrière lui.

Il prit ensuite un vélin vierge et alla s'assoir à sa table. Une plume d'oie, un peu d'encre. Il avait fait étape dans une Abbaye pas trop loin d'ici, au pied des Pyrénées, il y a quelques temps, lors de son voyage vers l'Espagne. Une belle Abbaye Cistercienne, dirigée par le Père Roquet. Ils avaient sympathisé à l'époque, parlant, certes, de religion, mais aussi de toutes les choses de la vie ou presque. Peut-être le Père Roquet pourrait-il l'aider ! Peu d'inspiration malheureusement, le breton. Il mâchouilla un moment sa plume avant d'écrire:


Citation:
Monsieur l'Abbé,

Je ne sais si vous vous souvenez de moi. J'étais passé il y a presque un an, venant de Muret, et en route pour l'Espagne. Nous avions alors parlé longuement de la vie, de ses bienfaits, et des problèmes que l'on pouvait y rencontrer. Je vous envoie maintenant ce courrier comme un appel au secours.

Mes amis, ma propre femme, me disent que je profère des choses complètement incohérentes. Moi-même, je n'en ai aucun souvenir. Il paraîtrait que je pourrais être possédé par le Malin. Je me suis enfermé chez moi afin de ne nuire à personne, mais pourriez-vous me dire comment je peux espérer mettre fin à cette possession ?

J'attends de vos nouvelles impatiemment !

Chankel Kermeno
Seigneur de Seissan et Lasserre


Il se relut, corrigea les fautes qu'il trouva, puis sécha l'encre avec un buvard, enroula le vélin et le rangea dans un petit cylindre qu'il cacheta avant de l'attacher à la patte d'un de son pigeon préféré. Il lui chuchota l'adresse : au Père Roquet, à l'Abbaye de l’Escaladieu.

Puis il lui ouvrit la fenêtre, lui donna l'élan nécessaire à son envol et le regarda partir avant de refermer la fenêtre et de se diriger vers son lit.

Une longue attente commençait.

_________________
--Pereroquet
[ Quelques heures plus tard, Abbaye de l'Escaladieu]

Un petit bruit à la fenêtre vint briser le calme silencieux de sa cellule. Le Père Roquet cessa ses pieuses lectures et se leva pour voir ce que c'était. Il ouvrit la fenêtre et reconnut un pigeon. Un de ces merveilleux volatiles qui savaient systématiquement trouver le destinataire des messages portés, et ce quel que soit l'endroit. Il portait un petit cylindre dans lequel se trouvait un message. Il le détacha, un peu étonné, posa l'oiseau dans une cage où il trouverait de quoi se sustenter.

Il déplia le vélin et le lut. Il réfléchit un instant, essayant de se souvenir. Il finit par revoir un breton dévasté, partant à la découverte de l'Espagne, espérant peut-être s'y perdre. C'est vrai qu'ils avaient longuement parlé pendant la nuit qu'il avait passée au monastère. Il n'avait pas du trop se reposer d'ailleurs. Il était reparti comme il était venu. Seul sur un beau destrier noir.

Ainsi donc, il serait possédé. Il relut la missive, qui ne donnait pas trop de détails. Mais pour quelqu'un de possédé, il semblait calme et posé. Peut-être dans l'état de calme qui alterne avec l'état de crise ? Mais même l'état de crise décrit semblait mineur.

Il réfléchit un instant, prit un vélin vierge, sa plume préférée et son pot d'encre, puis écrivit les mots suivants :


Citation:
Sieur Chankel Kermeno, Seigneur de Seissan et Lasserre,

Les cas de possession sont très rares, et en principe plus spectaculaires que ce que vous me décrivez là, puisque l'état de crise se traduit généralement par des contorsions, des éclats de rage, des paroles impies et blasphématoires, choses que je ne trouve pas dans votre récit. Peut-être s'agit-il d'un début de possession seulement ?

Je vous propose de venir en nos murs pour un temps. Probablement que le jeûne, la prière, la communion régulière et l'eau bénite suffiront à vous guérir. Dans le cas contraire, nous saurons faire fuir le Malin, si effectivement il vous avait choisi comme réceptacle !

Dans l'attente de vous accueillir bientôt en nos murs et de discuter à nouveau avec vous,

Père Roquet
Abbé de l'Escaladieu


L'oiseau semblait reposé. Suffisamment en tous cas pour faire le court trajet jusqu'à Saint-Lizier. Il enroula donc son parchemin, le glissa dans le petit cylindre qu'il fixa à la patte du volatile qu'il prit ensuite dans ses mains. Il ouvrit la fenêtre, laissant entrer la chaleur un instant, et lui chuchota : chez ton Maître. Va. Il le poussa vers l'extérieur et ferma la fenêtre derrière lui.
Morgana13
Leur mariage avait eu lieu, ils avaient pu emménager ensemble sans avoir peur de récolter les foudres de Gaius. Ils étaient tombés en Amour pour un petit manoir aux abords de St Lizier. Morgana c'était appliquée à le décorer, elle avait des goût simple mais coordonné . Elle y avait mis tout son coeur, espérant que ça plaise à celui qui était dorénavant son époux.

Le premier mois était passé, les premiers tant de chose quand on débute une vie commune.. Première nuits, premier réveil cote à cote, premier rire raisonnant dans les murs...Mais aussi premières incompréhensions..


[ Le malin?? Hiiiiiiiiiiii...!!]



Elle avait dormi quelques soirs, dans son fauteuil à la Mairie. Elle n'avait pas osé rentrer après un épisode surprenant en taverne. Son époux déclamant à propos d'une Isabelle .. Elle en avait sursauté, la farouche. Son Chankel? Parlant d'une Isabelle? Ah bin non alors?!! Soit il avait une maitresse, soit c'était le Malin qui s'emparer de lui..!

Elle connaissait bien son époux, il n'était pas homme à se conduire ainsi.. Mais bon on sait jamais heiiin!! La brunette avait quand même demandé! Bah quoi ? On ne sait jamais! Il c'était insurgé, elle avait vu la sincérité dans son regard. C'était donc la faute du malin!! Le malin? Hiiiiiiiiii.. avait-elle lancé en se reculant. Depuis elle avait préféré éviter de dormir chez eux.. Juste au cas ou... Tchack..Tchack cou tordu en pleine nuit ! lançait-elle en taverne chaque fois qu'on lui demandait,pourquoi.

Il avait réitéré quelques jours plus tard en parlant de prime à l'emploi.. Késako?? .. avait-elle lancé en faisant des yeux tout rond? Marsou et Yoline étaient présent les deux fois, ils avaient entendu aussi..La brunette n'avait donc pas rêvé..

Trois jours qu'elle dormait sur le fauteuil de la mairie. Certes ils se croisaient en taverne, mais les choses étaient différente. Il était bizarre, souvent la tête ailleurs, le visage fatigué, différent... Elle n'en pouvait plus la brunette d'être éloigner de lui, elle s'inquiétait même.. C'était trop, elle avait décidé de rentrer chez eux après une discussion houleuse en taverne puis une réconciliation plus tard.. Elle rentrait ..Il était temps..

Cela n'avait point duré, le lendemain en taverne il avait eu une réaction étonnante. Elle entra en taverne, il avait l'air content puis soudain il s'était éloigné, assit plus loin..puis il était partie, affamé...Elle n'avait même pas reçu un baiser , elle l'avait juste suivi du regard.. L'après midi suivit son cour .. Rentrer? Il était l'heure..

Elle ouvrit la porte, passa la tête, scruta la pièce du regard. Elle s'inquiétait de sa réaction . Elle n'avait tout pas compris, la brunette.. Certes, elle se cachait à cause de ses cheveux mais bon, il ne lui avait pas répondu! Une nouvelle réaction qui ne ressemblait pas à son Chankel pas..

Un regard à droite, puis à gauche, personne à l'horizon. Elle devait savoir, comprendre, impossible pour elle de rester ainsi, leur couple en dépendait ..Elle entra en s'écriant..


Chankel? Vous êtes là??
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Chankel
De l'assoupissement il avait fini par passer au sommeil. Un sommeil étrange, peuplé de démons, d'exorcistes, absolument pas reposant. Il se tournait et se tournait sur son lit, en nage, essayant d'échapper à tout ce qui le poursuivait. La voix de Morgana chassa tous les habitants de son cauchemar et il se réveilla en sursaut, perdu un instant, avant de se souvenir.

Il réalisa que c'était son épouse qui entrait et un sourire, un peu inquiet certes, mais un sourire quand même apparut sur ses lèvres. Il ne l'avait pas beaucoup vue les derniers jours, sans doute car elle craignait qu'il ne devienne violent : les cas de possession alternaient phase violente et phase calme. Il ne pensait pas avoir jamais été violent depuis les guerres. Et espérait que plus jamais il ne le serait ! Mais elle semblait le craindre, rester à distance. Et, si ça lui faisait mal, il ne pouvait lui donner tort quand il y pensait.

Il se leva rapidement, remit un semblant d'ordre dans sa tenue, se dirigea vers la porte de sa chambre qu'il ouvrit, et partit à sa rencontre, ravi qu'elle soit revenue à la maison.


Je suis dans la chambre. J'arrive, mon Aimée.

Et le voilà dévalant l'escalier pour arriver plus vite devant elle. Il s'arrêta un instant pour l'admirer. Elle était belle. Elle était farouche. Forte et fragile en même temps. Elle lui faisait toujours le même effet, et c'est presque un peu timide, gauche certainement qu'il finit de s'approcher de son épouse, restant à une certaine distance, balançant d'un pied sur l'autre, sachant sa réticence à l'approcher. Elle avait déjà du faire un gros effort pour venir jusque là !

Demat Morgana ! Je suis content que vous soyez là !

Et de lui sourire, ne sachant s'il devait approcher ou non...
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Morgana13
Elle n'avait pas eu à chercher de trop la brunette, quelques minutes s'était écoulé, juste le temps de déposer sa sacoche. La voix de son époux résonnait à travers la maison. Dans un premier temps elle sourit, rassurée qu'il soit là, puis une vague d'inquiétude s'empara d'elle.

Elle se demandait quelle serait l'humeur de Chankel, ce qu'elle allait lui dire, ce qu'il lui répondrait. Elle n'eut pas le temps de se poser plus de question, déjà il apparaissait devant elle .


Demat Morgana ! Je suis content que vous soyez là !

Il avait l'air content de la voir mais semblait ne pas oser s'approcher d'elle. Pas de baiser? Ah bin non pas cette fois , elle s'approcha et déposa sur ses lèvres un doux baiser. Bonjour mon tendre.. ça va? lança-t-elle en l'observant.. J'm'inquiétais pour vous, suite à votre départ de la taverne à midi.. Vous êtes si.. Elle laissa quelques secondes s'écouler, ne le quittant pas du regard, prise entre tendresse et inquiétude extrême, pour lui, pour elle...pour leur couple, puis elle reprit.. si... différent ces temps ci... J'ai peur pour notre couple Chankel..

Elle glissa doucement sa main dans la sienne l'attirant vers une méridienne offerte par Gaius pour leur union. Elle s'installa, espérant qu'il prenne place à ses cotés. Elle était persuadée que si ils laissaient les choses se faire sans en discuter, leur mariage en souffrirait. Elle ne c'était pas mariée pour laisser le Malin les rendre malheureux.. Elle était bien décidée à faire ce qu'il faudrait pour que tout redevienne comme avant son arrivé!!
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Chankel
Oui, il était content qu'elle soit là. Qu'elle soit revenue. Qu'elle s'inquiète pour leur couple. Car lui aussi s'inquiétait pour leur couple. Ne plus la voir que de loin, un petit baiser rapide de temps en temps, ben.... non, ce n'était pas ainsi qu'il voyait le mariage !

Il sourit plus grand au contact de leurs lèvres, puis de leurs mains. Sa crainte se serait-elle apaisée ? Il hocha ensuite doucement la tête quand elle évoqua la différence de comportement, que lui aussi ressentait, bien sûr, puisqu'il avait crainte de l'approcher de peur de l'effaroucher. Il la suivit et s'assit à côté d'elle, se demandant comment lui expliquer, quand.....

Arriva son pigeon qui toqua vigoureusement à la fenêtre. Merveilleux volatile qui savait toujours où le trouver ! Il sourit à Morgana, se releva, ouvrit à l'oiseau et se saisit du parchemin qu'il portait. Il déposa le pigeon dans sa cage avec un mot de remerciement, et retourna vers son épouse tout en lisant la missive. Arrivé auprès d'elle, il reprit place à ses côtés, enroula le vélin et reprit la main de Morgana dans la sienne.

Il était un peu soulagé tout de même. Cela ne lui semblait pas trop grave. Et un peu de jeûne et de prière ne lui faisait pas peur. Par contre, comment sa jeune épouse prendrait-elle la chose ? Ils s'étaient mariés il y a peu, et n'avaient pas encore eu l'occasion de vraiment profiter l'un de l'autre, entre ses études à lui, son travail à elle, cette histoire de Malin, sa maladresse permanente, presque maladive... Elle allait sans nul doute croire qu'il la fuyait !

Or ce serait tout le contraire. Chasser le Malin, se reconstruire pour lui revenir sans risque ! Le moment était sans doute venu de lui parler de tout ça. Comme elle le lui avait dit déjà, il fallait qu'il arrête de penser pour elle. Il sourit, se remémorant certaines de leurs discussions. C'est vrai qu'il s'était trompé à chaque fois qu'il avait essayé !

Il tendit la missive à Morgana en lui disant :


Moi aussi j'ai peur pour notre couple ! Regardez cette missive mon Aimée. Comme je pense que nos soucis viennent de cette histoire de Malin, j'ai demandé conseil à l'Abbaye de l'Escaladieu.

Il la regarda un instant pendant qu'elle parcourait le parchemin, puis poursuivit :

Le Père Abbé me propose de passer quelques temps là-bas, à prier, communier et jeûner avec ses moines. Il pense que cela suffirait à me guérir. Euh...

Il la regarda dans les yeux, ces yeux qu'il aimait tellement voir le contempler, ces yeux sous lesquels il fondait littéralement à chaque fois qu'il les voyait. Comment allait-elle prendre cela ?

Euh... Qu'en pensez-vous ?
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Morgana13
Un pigeon toqua coupant la discussion. Elle suivit Chankel du regard, le temps qu'il délivre le volatile et revienne près d'elle. Elle tendait le cou comme une tortue cherchant sa feuille de salade tentant de voir. Il ne tarda pas à assouvir sa curiosité en lui tendant la missive. Pas la peine de la prier pour qu'elle s'en empare et la lise.

Au fur et à mesure de la lecture son visage se décomposait. Certes les nouvelles étaient rassurante sur l'état de son époux, mais elle conseillait aussi un éloignement en faveur d'un monastère. Le seul remède semblait être la prière, et le jeun..

Difficile pour la farouche de s'imaginer séparer de son époux tout juste épousé. Elle n'avait jamais imaginé une telle situation.. Elle le regarda, les yeux triste l'écoutant lui demander ce qu'elle en pensait. Elle soupira doucement..


Partir... Vous devez partir le rejoindre?? lança-t-elle d'un air dépité puis elle ajouta..Il dit que c'est la seule solution qu'il connaisse et que votre cas n'est pas si grave.. C'est rassurant.. Mais...

Elle le regardait laissant une légère moue naître sur son visage puis soupira avant de reprendre..Mais.. Vous allez quitter la maison pour je ne sais combien de temps.. Cette idée l'effrayait un peu, certes elle le voulait guéri évidement, mais loin d'elle, longtemps... . Elle laissa ses doigts remonter sur son pendentif, et se mit sans même s'en rendre compte à le tripoter.. Elle soupira à nouveau tenant de se convaincre que cela se passerait bien. Elle le regarda à nouveau..

J'avoue que cette idée me terrorise... Vous là bas..moi ici .. je... Un temps d'arrêt, un soupir, ses doigts qui effleure de plus en plus son médaillon. Elle pensait, réfléchissait, elle avait une intuition... Vous partiriez quand?

Elle savait leur couple affaiblit par cette épreuve. Elle se sentait plus fragile, elle le voyait perturbé.. Elle s'inquiétait, gardant pour elle certaines de ses pensées profonde pour le protéger.. Elle entremêla leur doigt par un geste affectif puis plongeant son regard azur dans celui du breton..

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Chankel
Le breton lui sourit doucement. Bonne question, se dit-il. Il n'avait pas la moindre envie de partir, de la laisser avec peut-être ses doutes, probablement ses craintes... Il hocha doucement la tête, serra ses mains dans les siennes, et dit prudemment, sans quitter ses yeux bleus du regard.

Moi aussi, cette idée me terrorise. Mais.... Plus tôt je partirai, et plus tôt je serai de retour à vos côtés ! Euh... Demain soir ?

Demain soir.... Il avait peur d'avoir dit une énormité. Il se faisait peur simplement en disant ces deux mots. Demain soir... Mais en y réfléchissant... Oui, le plus tôt serait le mieux ! Elle tripotait nerveusement son médaillon. Elle le tripotait plus souvent depuis quelques temps... La réflexion ? Le doute ? Les regrets peut-être ? Il porta leurs mains unies à ses lèvres et effleura celle de son épouse d'un baiser.

Qu'en dites-vous ?
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Morgana13
Demain? Comment ça demain?? Demain de quelle semaine? Demain de demain?? pensait-elle en l'écoutant.. Elle n'avait pas rêvé, il avait dit demain. Elle grimaça, en tripotant son pendentif, le regardant sans cesse..

Demain? comment ça demain? Déjà??

Elle aurait voulu lui sauter au cou, le retenir mais non, elle ne le fit pas. Elle resta là à le regarder puis elle soupira en hochant la tête. Elle était consciente qu'ils s'étaient éloignés ses derniers temps.. Elle avait souvent la tête ailleurs, et lui, quand il parlait était parfois incohérent. Il avait fait le bon choix pour tenter de sauver leur couple.. Elle détestait le Malin, elle aurait voulu l'étriper des ses mains, elle espérait que lui le fasse avec ses prières.

Vous pensez que vous aurez le droit de gouter le vin de messe??

Elle ne perdait pas le nord la farouche, quitte à ce qu'il fasse une retraite qu'elle lui soit utile.. Elle le lui sourit comme si elle voulait le rassurer. Elle ne l'était pas mais voulait qu'il parte l'esprit en paix pour concentrer son attention pour guérir le mal qui le rongeait.. Elle relacha l'étreinte de leur doigt et fila vers la bibliothèque. Elle saisit le livre des vertus, cadeau de son frère Titus pour leur mariage, puis revint prêt de lui .

Tenez emportez le.. Il vous tiendra compagnie, lisez le je ne suis pas sure que le Malin lui résiste dit-elle en souriant doucement, elle soupira puis posa la t..
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Chankel
Il avait éclaté de rire quand elle se demandait s'il pourrait gouter le vin de messe. Il la reconnaissait bien là. Il voyait bien qu'elle était perturbée par ce qu'il lui disait. Mais elle tentait de faire comme si. Comme si tout ceci était normal. Son sourire pourtant ne le rassurait qu'à moitié. Il se demandait à quoi elle pensait derrière cette merveilleuse façade.

Quand elle relâcha sa main et partit en courant, il cru un instant qu'elle allait pleurer dans sa chambre. Mais elle revint bien vite avec le superbe cadeau qu'elle avait reçu de son frère. Le livre des Vertus qu'elle lui tendit. Il prit le livre avec précaution :


Merci beaucoup. Vous êtes sûre qu'il ne vous manquera pas ?

Il savait bien que non. Que jamais elle n'ouvrirait ce livre pour autre chose que la beauté des illustrations et la richesse des décorations. Il l'emmènerait donc. Peut-être le distrairait-il ? Peut-être trouverait-il des pratiques à adopter ? Des idées à creuser ? Afin de vivre plus sainement ? Plus sereinement ?

Il posa le livre sur la table, à côté d'eux et l'enlaça tendrement, prêt à la relâcher au moindre signe de réticence.


Merci mille fois, mon Aimée. Je sais combien vous tenez à cet ouvrage et à ce qu'il professe. J'en ferai bon usage, je vous le promets ! Vous savez que vous allez terriblement me manquer ?

Jamais il ne l'avait quittée depuis qu'il avait ramené ses affaires de Breizh. Oh bien sûr ils ne dormaient pas ensemble, mais n'avaient jamais été loin l'un de l'autre, sachant à chaque instant où se trouvait le deuxième. Ce n'était plus vraiment pareil les derniers jours, mais il était sûr que Morgana n'était jamais très loin. Dans sa mairie probablement. Il l'y laisser réfléchir puisqu'elle semblait avoir besoin de réflexion.

Là c'était différent. Il allait faire quelques maigres bagages, monter à nouveau son fidèle Oracle, et se laisser emmener. Oh, pas très loin. Mais suffisamment pour qu'il ne puisse simplement faire quelques pas afin de la retrouver. Il la regardait, encore et encore, voulant garder cette image de son épouse souriante tout au fond de lui.

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Morgana13
Aucune résistance quand il l'enlaça avec tendresse, au contraire, elle glissa ses mains autour de son cou et laissa ses doigts se perdre dans sa nuque. Elle ne tarda pas a cacher son visage dans le cou de son époux, le respirer encore, le sentir près d'elle... Elle sourit doucement quand il lui parla du livre.. Pur sur il ne lui manquerais pas mais son époux en revanche..


Elle soupira doucement, déposant dans son cou un doux baiser. Quand il lui confia qu'elle lui manquerait en le serra plus fort puis lui murmura..
Vous allez tant me manquer mon tendre.. Vous serez dans toutes mes pensées..Prenez soin de vous, et revenez moi vite..

Elle relâcha doucement son étreinte, puis laissa ses doigts se poser sur le visage de son époux et l'effleura doucement. Elle le regardait gravant en elle son image, espérant le retrouver au plus vite. Alla approcha son visage et posa ses lèvres sur les sienne et l'embrasser tendrement..

Elle tentait de rester digne, de lui laisser une bonne image d'elle.. Ses yeux picotaient, son estomac se nouait.. Il était temps qu'elle l'aide pour ses affaires..Elle redoutait l'heure de son dépar..t

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Chankel
Elle ne résistait pas, semblait se donner à lui sans réserve. Était-ce donc vraiment le moment de partir ? Il n'en avait nulle envie. Et il goutait sa douce et chaleureuse présence contre lui avec délice. Il ferma les yeux pour profiter une fois encore de ses doux baisers, prolongeant cet instant un long moment, se souvenant de tout ce qui lui était arrivé durant ces derniers mois. Mois de bonheur. Grâce à cette épouse qu'il tenait contre lui. Et là, il allait la laisser. Pour.... il ne savait combien de temps...

Il tenta de cacher les larmes qui lui venaient aux yeux, la boule qui grandissait en son ventre, en se séparant d'elle pour aller récupérer quelques affaires.


Je ne vais pas très loin. Quelques vêtements, un peu de nourriture devraient suffir je crois... Qu'en dites-vous ?

Le moment approchait où il allait devoir la quitter. Rien que d'y penser il en était malade !
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Morgana13
Digne, rester digne, voilà ce à quoi elle pensait à l'instant présent. Elle ne voulait pas lui montrer son désarroi .. Comment ne pas être un peu perdu face au départ de celui à qui elle avait dit "oui". Ils avaient partagé tant de moment ensemble, des bons, des mauvais.. Chankel l'avait soutenu et le faisait encore .. Il comblait un vide qu'elle portait en elle, et là ce jour il allait partir.. A cet instant elle se sentait impuissante et cela lui pesait beaucoup de ne pouvoir lui rendre un bout de ce qu'il lui offrait au quotidien.

Elle le suivit du regard quand il se leva, près à aller préparer quelques affaires. Elle resta un instant sans bouger puis se leva en l'écoutant s'inquiéter du contenu de son paquetage. Elle hocha la tête doucement..


Voui je suppose que cela suffira, je ne puis vous dire, je n'ai jamais été cloitré.

Elle avait surtout toujours évité de l'être, jusque là ça lui avait plutôt réussi.. Elle ne le quittait pas du regard, la gorge noué. Elle n'aurait jamais pensé devoir se séparer de lui un jour, le laisser partir sans elle pour un temps indéfini.. Elle rageait qu'Aristote lui inflige une nouvelle épreuve.. Elle lui sourit avec tendresse puis ajouta..

Je vais vous préparer quelques collations, le temps que vous choisissiez vos effets..

Sentant les sanglots dans sa gorge près à la trahir, elle esquissa un sourire presque forcé et fila à la cuisine pour tenter de reprendre contenance en préparant délicatement un petit panier..
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Chankel
Il lui sourit une nouvelle fois. Ils tentaient tous deux de faire bonne figure afin que l'autre puisse rester plus ou moins serein après la séparation. Mais cette dernière serait pénible quand même ! Bonne idée qu'elle se colle aux collations. Comme ça les deux s'occupaient et faisaient autre chose que ruminer.

Deux paires de braies, deux chemises en plus de ses habits actuels devraient être suffisants. Le tout dans ce balluchon dont il avait cru ne plus avoir besoin, protégeant le beau livre ouvragé. Cadeau de mariage. De son mariage ! Avec cette femme merveilleuse rencontrée pour la première fois il y avait tout juste un an... Il sourit en se remémorant sa moustache de mousse... Il s'en était passé des choses depuis !

Il jeta son balluchon sur l'épaule et revint dans la pièce commune. Le moment était venu !

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Morgana13
La cuisine, l'endroit que Morgana évitait , elle n'était point bonne cuisinière, c'était un fait. La dernière fois qu'elle avait voulu cuisiner, c'était pour un concours de cuisine. Pas folle la guêpe, elle s'était servit de la cuisine de Khaerdalis. Elle lui avait rendu avec les murs, enfin jusqu'à ce que le feu se déclare..

La voici donc dans la cuisine, scrutant les lieu du regard, d'un air peu inspiré.. Que mettre dans le panier sans enflammer les lieux?? Elle le saisit , et le posa sur la table, puis un torchon propre pour protéger les petits pains.. Elle les empaqueta avec délicatesse et posa le tout dans le fond du panier, un bon bout de jambon de Bayonne, quelques douceurs, le tout recouvert par un autre torchon.. Elle glissa tout de même une flasque d'Armagnac au cas ou il est besoin de courage..

Le panier était prêt, elle soupira longuement... Elle libéra ses cheveux et glissa son ruban au fond du panier, qu'il sache qu'elle l'accompagnait... Elle replaça du bout des doigts sa chevelure, puis le saisit et alla retrouver son époux dans la salle commune..

Quand elle passa la porte et le vit, son estomac se noua .. Il était là, devant elle, son baluchon sur l'épaule. Le regard azur de la brunette se voila rapidement. Elle se mordillait les lèvres sans le quitter du regard, il était beau son breton.. Elle inspira doucement puis s'approcha de lui , avant de lui tendre le panier..


Tenez, j'ai glissé quelques douceur en plus du pain et du jambon ...lança-t-elle..

Elle le regardait, les yeux embués par l'émotion qu'elle avait de devoir le laisser s'en aller.. Elle s'approcha doucement de lui, glissa sa main dans la sienne et entremêla leurs doigts.. Elle posa sa tête contre son torse et resta là un instant n'osant rien bouger, ne sachant trop que dire..
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