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[RP ouvert] La Ribaude itinérante

Rouquine
RP ouvert à tous ceux qui :

* Lisent AVANT de poster pour s'assurer de ne pas interrompre un RP en cours
* Restent dans les limites de l'acceptable pour les yeux des jeunes joueurs
* Finissent ce qu'ils commencent... Les PNJ pas de soucis, mais un post et je me casse, non merci.



[Avant Propos]

Comment ça, une catin itinérante ? C'est pas enfermé dans un bordel, une catin ? Ou sous la coupe d'une maquerelle ?
Ben faut croire que celle-ci s'est échappée, hein. Cachez vos maris, sortez vos puceaux, braves gens, y a une catin en liberté en Guyenne !

Aristote doit l'avoir à la bonne, parce que peu après s'être échappée, elle a rencontré coup sur coup l'un des hommes les plus puissants du Royaume, et l'une des femmes les plus solides et fiables (et têtue, mais c'est une autre histoire). Protégée par le nom de l'un et la compagnie de l'autre, la voilà sur les routes, au gré du vent et des clients.


[Montauban]

Après Le Mans, l'Alençon et la Bourgogne, c'est donc une jeune fille de dix-sept ans, fraîche comme la rosée du matin et non trop encore flêtrie par l'âge ou par son métier, qui entre en la bonne ville de Montauban, cherchant l'Eldorado. Une ville pleine de soldats, c'est pas évident d'y entrer, mais une fois qu'on y est, ça rapporte, et elle entend bien s'en mettre plein les fouilles, la petite rouquine. Et puis s'il y a en plus des nobles ou des bourgeois, ce sera bonus. Mariés, de préférence... Ils paient double ; pour la passe et pour sa discrétion.

A son arrivée en taverne, elle comprend très vite que sa réputation l'a précédée. Vous m'direz, c'est pas trop étonnant, la catin du Dauphin ça se remarque. Un certain Sancte aurait annoncé son arrivée la veille, alors la jeune fille se pointe dans sa taverne, le tripot de quetchose, histoire de lui demander une chambre et de le remercier si c'est lui qui a facilité son entrée dans la ville.
Le tripot est ouvert mais quasiment vide quand elle y entre. Et de s'accouder nonchalamment au comptoir, yeux bleus pétillants, sourire et décolleté à l'avenant.


Une bière, tavernier.

Sois polie, rouquine.

S'il vous plaît.

Voilà, c'est mieux.
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Sancte
[Le vieux tripot de l'Advocatus]


Le barouf de l'arrivée d'une putain en la cité des saules avait été tué dans l'oeuf. Comme un vieux soldat qui n'en était pas à sa première flambée de ferme, Montauban n'en était plus non plus à sa première cuisse légère aux secousses tarifées. Rappelez-vous donc les aventures de Rosalina. Et là ? En voici une nouvelle. Et pas des pires.

Il me plaît toujours, damisela.
...
Pour qui a de l'argent.
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"Aux hommes la droiture et le devoir, et à Dieu seul la gloire !"
S.I. - Chevalier Errant de la Réforme Aristotélicienne.
Rouquine
[le tripot de l'avocat qui tousse. Ou un truc comme ça. ]


Elle sourit à la réponse, pose son argent sur le comptoir et attend qu'il la serve en détaillant les mâles présents. Toujours à l'affût du pigeon, même quand on ne bosse pas, c'est là la recette pour survivre sans maquereau.

Quand il revient, elle profite qu'il pose le breuvage devant elle pour poser une main légère sur son avant bras, histoire de retenir son attention et qu'il reste penché pour l'entendre. Cette question elle ne va pas la poser à voix haute. Elle a d'l'éducation, la rouquine, faut pas croire hein.


C'est bien vous, Sancte...? On m'a dit que vous aviez annoncé ma venue en ville en taverne, hier au soir...

Petit sourire mi surpris, mi amusé. La bourgade doit bien manquer d'animation pour que la venue d'une simple ribaude soit ainsi remarquée...Et la voix de baisser encore d'un ton...

En tous les cas je me demandais si vous auriez une chambre pour moi, ou si vous pourriez m'en indiquer une ? Une chambre ... pas pour dormir. Pour travailler, comprenez...
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Sancte
[Tus. Advocatus. Comme les biscuits apéritifs. Mais avec un S.]


Pour ... hmmm ... Travailler ... hmm hmm ... Oui, hmmm ... hmm ... Oui, je comprends ... Hmmm ... Bon.

Marmonnements et réflexion. Les putains ont-elle le droit de vote ? De quelle manière aider cette gourgandine pourrait sinon accroître, du moins préserver son influence en la cité des saules ? Il y a encore quelques mois de cela, jamais il n'aurait hésité. Finalement, la voix du tavernier -qui était aussi un bon pasteur-, prit une tonalité chaude et paternelle.

L'amour chez les jeunes gens n'est le plus souvent qu'un appétit qui a pour seul but le plaisir. Un plaisir qui se fane puis se meurt dès lors qu'il se trouve satisfait, parce qu'il ne va point au-delà des bornes que lui prescrit la tentation de la chair. Ce qui naturellement, n'est pas le cas du véritable amour. Alors une chambre, oui. Je peux vous dégoter ça. A une condition: vous n'y emmenez pas d'hommes mariés, de quelque confession que ce soit. Je tiens à la paix sociale et à la rigueur morale de ma cité. La discrétion n'est pas gage de secret. Si l'on ne veut pas que quelque chose se sache, alors il faut se garder de la commettre. Acceptez cette contrainte, et vous gagnerez ma bienveillance. Ignorez-la, et vous finirez par avoir Montauban contre vous.

La balle est dans votre camp, jeune fille.

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"Aux hommes la droiture et le devoir, et à Dieu seul la gloire !"
S.I. - Chevalier Errant de la Réforme Aristotélicienne.
Rouquine
[Tripot du Tuc à l'avocat. Mais avec un S]

Elle le regarde réfléchir, puis changer sous ses yeux. D'indifférent, il passe à bienveillant. De pécunieres, ses paroles passent à ...

L'amour chez les jeunes gens n'est le plus souvent qu'un appétit qui a pour seul but le plaisir...

"Hé, j'ai d'mandé une chambre, pas un sermon !" Aurait interjecté la Rouquine si elle avait osé. Mais son protecteur n'a plus vraiment de protecteur que le nom, soyons honnêtes, et pour suvivre seule vaut mieux pas avoir une grande gueule. Alors elle hoche la tête, comme si l'amour chez les jeunes gens avait un quelconque rapport avec ce qu'elle comptait vendre : son arrière train.

.... Un plaisir qui se fane puis se meurt dès lors qu'il se trouve satisfait, parce qu'il ne va point au-delà des bornes que lui prescrit la tentation de la chair.

"Mais encore heureux que j'les satisfais ! Calme, Rouquine, ce tavernier se prend pour un curé, soit, mais s'il savait que tu arrivais avant tout le monde, c'est qu'il a de l'influence. Mieux vaut ne pas te le mettre à dos."

Ce qui naturellement, n'est pas le cas du véritable amour.

Yeux baissés pour feindre l'humilité et cacher son ennui, elle se mord la joue pour ne pas rire. "Mais qu'est-ce qu'il me parle du véritable amour ? J'en verrai jamais la couleur... en tout cas pas venant d'un mec..."

Alors une chambre, oui. Je peux vous dégoter ça.

Elle relève la tête. Ah ben voilà, on y vient !

A une condition: vous n'y emmenez pas d'hommes mariés, de quelque confession que ce soit.

Mais...!?

Elle s'interrompt de justesse. La partie sur la confession lui passe totalement au dessus de la tête, tant la condition la contrarie. "Pas d'hommes mariés ? Mais c'est ceux qui paient le mieux, justement pour que j'dise rien ! Pfff, pas d'hommes mariés, la plaie... Et qu'est-ce qu'il fait des femmes qu'en ont ras le bol de tomber grosses à tout bout d'champ, l'tavernier ? Merdre, il parle et j'l'écoute plus..."

..... Acceptez cette contrainte, et vous gagnerez ma bienveillance. Ignorez-la, et vous finirez par avoir Montauban contre vous.

Hum, oui, ça, Montauban contre elle, ça arrangerait pas ses affaires, c'est sûr... Elle se calque un sourire modeste sur le minois et répond d'une voix douce.

Mais bien sûr ! Jamais je ne débauche les hommes mariés, tavernier.

"Ce sont eux qui viennent me chercher...." Sourire innocent.

D'ailleurs puisqu'on en parle, z'êtes sûr que vous êtes tavernier..? Vous parlez plus comme un curé, ou un maire. Plusieurs casquettes...?
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Sancte
[Avec un $.]


Vous parlez plus comme un curé, ou un maire. Plusieurs casquettes...?

Des casquettes ? Demoiselle, un homme doté d'une bonne éducation se doit de se montrer obligeant, bon, et qualifié. L'obligeance m'a conduit derrière un comptoir de tavernier, la bonté derrière une chaire de pasteur, et la qualification sur le plus haut siège municipal. Ce que vous nommez assez vulgairement "casquettes" ne sont que les qualités auxquelles doivent aspirer tous les hommes respectables. Tenez-le pour dit.

Et également, dans la mesure du possible, pratiquer la charité jusqu'à devenir pauvre comme Christos. Mais ça, fort curieusement, Iohannes le passa sous silence.

Pour en revenir au sujet, je vous déconseille de sourire niaisement au-devant de mes mises en garde. Montauban, jeune fille, ainsi que Cahors, sont des pièces de canon. Quand elles sont chargées ... le coup part. Ni putes ni évêques n'y résistent.

A l'image des pièces de canon, il aurait pu parler du service trois pièces qui se trouvent dans les braies de chaque homme normalement constitué. Mais il fallait croire qu'en matière de métaphores, l'homme de guerre surclassait le paillard. Une fois n'est pas coutume.
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"Aux hommes la droiture et le devoir, et à Dieu seul la gloire !"
S.I. - Chevalier Errant de la Réforme Aristotélicienne.
Rouquine
[tripot de l'advocatu$. là, j'ai bon ?]

Des casquettes ? blablabla....vulgairement ....blablabla. Tenez-le pour dit... Pour en revenir au sujet.... sourire niaisement au-devant de mes mises en garde..... Montauban...blablabla.... Ni dones de mal viure ni évêques n'y résistent.

Cet homme parle vraiment trop. On lui a jamais dit que c'est un défaut de fille ? Tenez vous-le pour dit, qu'il dit. Comme si elle avait le choix. La frimousse se plisse joliment, et elle répond, toujours de ce ton doux qu'elle prend avec les hommes.


Reprocher à une catin d'être vulgaire c'est un peu comme reprocher à une mule d'être têtue, d'un autre côté. Quant à mon sourire niais...

Sourire niais, accompagné d'un petit haussement d'épaules en guise d'excuse.

Les clients l'aiment, que voulez vous. Mettez ça sur le compte de la déformation professionnelle.

Les yeux bleus se fixent dans ceux du tavernier-pasteur-politicien. Le sourire est toujours en place, indécrochable semble-t-il, mais les yeux, eux ne sourient pas.

Je ne prends jamais une mise en garde à la légère, monsieur, ou je ne serais plus en vie. Si cela vous plait que je le répète, je ne démarche pas les hommes mariés.

Elle boit une gorgée de bière, puis ajoute, le front plissé d'un doute.

Et que ferai-je de ceux qui viendront à moi d'eux-mêmes ? C'est qu'il y en a beaucoup, savez. Entre ceux dont la femme vient d'enfanter et refuse sa couche, ceux qui sont tout bonnement las de la même péouse, ceux qui...

Elle laisse mourir sa phrase, la liste serait trop longue. Ah ça va être simple, tiens. "désolée, mon loup, le pasteur me l'a interdit sinon couic, pu d'chambre." Moue dubitative. Elle veut bien, elle, faire c'qu'on lui dit pour pas se prendre un coup de canon dans la tronche. Mais les clients risquent de pas être d'accord... Ils lui diraient qu'elle est payée pour écarter les cuisses, pas pour leur faire la morale. Et dire non, quand on a pas de maquereau....

Toussotement. Hésitation. Elle va quand même pas lui dire ça au pasteur... Si...? Allez. Yeux baissés, elle se lance.


Pis bon, repousser un homme quand on est sans, ahem, protection, c'est pas toujours évident. En fait.
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Sancte
[Avec un jour plus clair.]


Là voilà. L'opportunité de prendre du bon temps à l'oeil. Comme à la belle époque. A qui sait attendre le juste moment, les faits sont toujours cléments. Le pognon fait sens inverse sur le comptoir.

Gardez tout. C'est la maison qui offre.


*Je ne sais pas si c'est là une très bonne idée, Iohannes.*
*Vas y, kestenana foutre ? Nul n'en saura rien !*
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"Aux hommes la droiture et le devoir, et à Dieu seul la gloire !"
S.I. - Chevalier Errant de la Réforme Aristotélicienne.
--Clohe.



« Refugiado politico! »
Aimait-il à clamer.

Cleho avait feint un voyage de noces vers le sud pour ne jamais revenir, obligeant sa femme à rester auprès de lui, par dépit. A cette époque, lorsqu’il atteignit le sud de l’Espagne, il avait brandit ce courrier cacheter par un membre de sa famille officialisant son mariage. Ce vélin écrit en français lui avait permis de passer pour quelqu’un d’important. Il s’était fait accepté dans une nouvelle contrée et faisait partie de la catégorie des intellectuels.

Pendant toutes ces années, il en joua, ce qui lui permit de publier ses écrits espagnols qu’il envoya aux quatre coins du pays ayant pour but d'atteindre les universités. Grand bien lui en avait fait pour tout vous dire. Avec un revenu assez conséquent, ses mains finirent par se consacrer à la culture de ses plans de tomates lorsqu’elles n’étaient pas en train d’écrire. Il faisait la conversation à ses fruits rouges en leur récitant des poèmes espagnols. Cette opportunité lui permit de se perfectionner en langues hispaniques.

A force de prendre goût à la vie recluse, Cleho avait appris à écouter la mer et à sentir le souffle doux du sud qui vous fait supporter la chaleur. Mais sa femme faisait tâche. Elle était d’un ennui indescriptible, une vraie plaie pour l’intellectuel. Aussi fertile que se pouvait, elle lui avait fait des gosses à tire-larigot. Cela créa un capharnaüm constant dans le manoir de l’écrivain alors qu’il ne souhaitait que paix et ainsi pouvoir se plonger dans les livres des plus Grands de ce monde que lui seul pouvait comprendre. Après ces péripéties barbantes il prit brides et monture pour quitter au plus vite le foyer familiale, échappant surtout aux trente six gosses que son officielle avait pondu pendant qu’il virevoltait entre les cuisses de nos amies les gourgandines en mal d’argent. Sa femme avait réussi à ne plus le faire bander, le lait maternel coulait constamment le long de ses chemises légères ce qui le dégoutait.

Un ouvrage sous le coude, il partit cavalcader au nord du pays. Il était prêt à lire à qui voulait l’entendre ses chapitres racontant l’histoire d’un curé qui méprisait ses fidèles, un sujet qui d’ailleurs était bien plus autobiographique que lui-même ne pouvait l’imaginer. C’en était à tel point qu’il lui arrivait de cracher sur les passants lorsqu’il chevauchait son destrier, écrin au fil d’or ceinturé à la taille. Il avait l’allure d’un nobliau, c’en était indéniable.

Le nord devenait petit à mesure qu’il le parcourait. Il continuait son ascension vers les terres basques et ne se rendit compte qu’il traversait les frontières du Royaume de France qu’à partir du moment où un passant ne pifa mot de ce qu’il s’évertuait à dire en espagnol. Il avait réussi à passer au travers des montagnes, grâce à sa bourse lourde qui, une nouvelle fois, lui avait assuré couches réchauffées de gourgandines.

Son œil était figé sur cette poitrine fleurissante pendant que son oreille s’était placée de manière à entendre leur conversation. Il se trouvait maintenant à Montauban, dans cette taverne.


« A une condition: vous n'y emmenez pas d'hommes mariés, de quelque confession que ce soit. »

Cleho les avait laissé converser, mais n’avait pu se retenir de souffler entre ses lèvres:
« Estoy casado. »

« Reprocher à une catin d'être vulgaire c'est un peu comme reprocher à une mule d'être têtue. »
Il commentait sans trop se rendre compte que sa voix devenait plus audible.
« Votre épaule dénudée me plait, je peux? »

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--Moyneau


Bon sang piqué du pain devenait bien compliqué ! Habituellement il y arrivait sans problème, mais ce jour-là la maréchaussée l'avait dans le collimateur. A peine glissé sous l'étal, la main à choper une miche, que voilà qu'on le déloge de son abri.

- C'est toi saloupiou qui pique du pain ?


On le secoue dans tous les sens, et ça lui braille dans les oreilles.

- Pas moi ! Juré j'ai rien fait, lâchez-moi ! Pis d'abord j'allais l'payer !


Avec quoi ? Voilà bien la question ! Depuis qu'il était p'tit il vivait à la cloche de bois.

Un coup de pied atterrit dans le tibia du maréchal qui le lâcha sous la douleur et le voilà qu'il détale, l'homme sur les talons. Bon sang s'il l'attrapait ça allait mal se finir !

Alors il courrait, zigziguant entre les étals du marché, cherchant à semer son poursuivant. Les vieux se fatiguaient vite, pis suis là était pas tout jeune. A cavaler comme un perdu il finit par arrivée dans la grande rue, les rombières se retournaient sur son passage, quand il les bousculaient un peu.

- Vaurien tu peux pas faire attention...

Ça beuglait de partout, fallait qu'il s'en sorte.

Une porte, une taverne, il allait se perdre dans la foule, se planquer sous une table, tiens sous une robe de donzelle, elles les portaient larges et il était pas bien gros !

Il entra à toute volée, la porte claqua derrière lui, y avait personne ou presque là-dedans, si deux types qui reluquaient une rousse, elle était moche en plus, pas grave, dans un dérapage savant, il se glissa sous une table, occupés à jacter, ils le verraient même pas.

Essoufflé le Moyneau mais peut-être pas perdu ! Y avait des bourses à piquer ici...
Rouquine
Gardez tout. C'est la maison qui offre.

Il n'a pas répondu à sa question sur les hommes mariés qui la démarchent.... "Qui ne dit mot consent" songe la jeune catin en rempochant l'argent avec un sourire.

Merci, vous êtes trop bon.

Derrière le sourire factice, les yeux bleus scrutent le visage du pasteur-tavernier, cherchant à comprendre le geste. Pourquoi a-t-il décidé subitement d'offrir un verre à une catin, lui qui pérorait il n'y a pas deux secondes sur l'amour véritable et les bonnes moeurs de ses ouailles...?

Léger haussement d'épaules. Elle s'en fiche après tout, du moment qu'il lui dégote une chambre.


« Votre épaule dénudée me plait, je peux? »

Un regard suffit à détailler l'homme qui l'accoste. Bourgeois, ou noble: bien. Une alliance. Pfff, alors ça c'est "Parfait". Elle qui d'ordinaire aurait immédiatement offert son épaule en pâture à la paluche d'un eventuel client, doit à présent jouer serré. Ménager la chèvre et le chou.

Un coup d'oeil rapide au tavernier l'air de dire "voyez, ils viennent d'eux même !" avant de sourire au gentilhomme.


L'épaule est à louer en... privé, doux sire... Tout comme le reste.

Le voilà prévenu, sans pour autant avoir été ouvertement démarché. Elle boit une gorgée de bière, et se tourne vers le tavernier pasteur. L'instant de vérité est arrivé.

Combien coûterait cette chambrée...? Serait-elle disponible de suite ?

Un regard en biais vers le bourgeois, qui signifie : c'est que je risque d'en avoir besoin, là... La porte claque et lui fait tourner la tête. Un gamin essoufflé entre dans la taverne et file se carapater sous une table. Sûrement un voleur de pommes en fuite. Pas bien futé, puisqu'il a pris le temps de la détailler avant de se cacher. Elle sourit en coin. La gent masculine ne changera décidément jamais.
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Sancte
A force de se faire ramoner les orifices, mademoiselle la pute devenait dure à la détente. Du côté des femmes, l''impertinence était à la mode. Sans doute pensaient-elles de cette façon accéder à un Graal sacré. "Si je suis chiante, alors c'est que j'ai du caractère." Douce illusion. Mais parfaitement tenable, auprès d'hommes totalement efféminés. De pasteur-tavernier, le voilà devenu banquier. Comme par hasard.

Combien coûterait cette chambrée...? Serait-elle disponible de suite ?

« On ne loue pas de chambres ici. C'est un tripot, pas un bordel. Allez faire votre affaire dans la réserve. On causera chiffres après votre retour. »

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S.I. - Chevalier Errant de la Réforme Aristotélicienne.
Rouquine
A force de pérorer et prêcher, môssieu le pasteur en oublie d'écouter. La Rouquine se retient de grincer des dents et baisse les yeux. Toujours se soumettre pour mieux arriver à ses fins.

Excusez moi, je ne me suis mal exprimée. Je ne parlais pas d'ici, m'sieur le pasteur, mais de la chambre dont vous me parliez il n'y a pas deux secondes... ? Si elle était disponible dès ce soir ça m'arrangerait.

Ou comment lui rappeler qu'elle demandait une chambre, pas un trou plein de crasse, mais en prétendant que la faute vient d'elle... Là, ça devrait suffir à le calmer, ce foutu Pasteur qui prêche l'Amour d'un côté et loue une chambre à une catin de l'autre...pourri jusqu'à l'os, comme tant d'autres. A la premiere occase qui passe, je loue ailleurs, se dit-elle, mais si je ferre celui-ci j'aurais pas trop le choix...Elle regarde l'homme qui sera peut-être son client, s'adressant toujours à Sancte.

Je conçois que vous envoyez une simple catin cotoyer les rats dans une réserve, mais je doute que ce doux sire soit prêt à s'y soumettre, même pour mes charmes.

Un petit sourire charmeur à son client potentiel.

Pour moi je ne cherche aucun confort mais pour mes clients....

Allez, dépêche toi donc de prendre ta décision, songe-t-elle en s'adressant mentalement à l'étranger, j'ai mon pain à gagner, moi...
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Sancte
L'irrévérencieuse courtisane aux bontés tarifées, se fit soudainement plus impatiente et affairée que la mouche du coche. Était-ce dû au comportement de la rouquine ou à l'irruption soudaine d'un autre mâle dans son champ de vision ? Toujours est-il que de complice, Iohannes se fit soudainement antagoniste. Pas besoin d'un télégramme pour exprimer le changement d'attitude. Toi-même tu sais. En conséquence, il prit le parti de rétrocéder la responsabilité d'un tel hébergement à une amie proche. Il faudrait cependant qu'il pense à toucher un mot au Gouverneur au sujet d'un décret encadrant la prostitution. C'était là une réalité terrorisante pour beaucoup de monde et il se demandait finalement si ce marché organiquement dispensé ne gagnerait pas à être exporté là où il vécut des heures plus heureuses. A Cahors par exemple. Où les baguettes des hommes aimaient se perdre dans certaines fentes sans qu'ils n'aient trop à forcer leur personnalité. Quand ils en avaient.

Le confort que recherchent vos clients se trouve avant tout sous votre cotte, la gourgandine. Mais si vous désirez une chambre, allez en réclamer une au Crysélis, dans le quartier des Artisans. Ils pratiquent ce genre de commerce.
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S.I. - Chevalier Errant de la Réforme Aristotélicienne.
Rouquine
Le confort que recherchent vos clients se trouve avant tout sous votre cotteLe confort que recherchent vos clients se trouve avant tout sous votre cotte, la gourgandine.

Grand merci du compliment. Toutefois je pense qu'ils aiment l'apprécier dans un endroit... propre.

Elle s'incline. Patiemment. Si si. Avec le regard baissé et plein de Révérence. Faudrait être Dieu lui même, ou le Sans Nom peut etre, pour voir qu'elle n'en pense pas moins. Il l'a appelée gourgandine, l'ignorant. Il a du confondre catin et gourgandine. A sa décharge, des gourgandines y en a plein Montauban. Elle se redresse.

Mais si vous désirez une chambre, allez en réclamer une au Crysélis, dans le quartier des Artisans. Ils pratiquent ce genre de commerce.

Elle éclate de rire à ces mots. Elle a croisé la patronne du Crysélis et sait parfaitement qu'il n'en est rien. Le pasteur tavernier se fiche d'elle, ou du moins il essaie. Encore un qui se fera dépouiller, cocufier ou poignarder un jour, pour avoir sous estimé l'esprit des femmes.

Fort bien, j'y vais sur l'heure alors ! Merci pour le verre gratuit, monsieur le Pasteur. La bonne soirée.

Elle ira dans une autre. Elle finira par trouver abri. Une catin finit toujours par trouver. Et de faire à l'étranger un petit signe enjôleur de la tête, l'invitant à la suivre si elle lui plait.
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