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[RP ouvert] La pustule d'Aristote

Poppie
Un RP *kikiveu* est un RP où kikiveu venir jouer dessus, et ben il vient. Il faut ab-so-lu-ment y taper l'incrust' ! Plus ouvert encore que le RP ouvert ! En toute cohérence, bien sûr .
Le label *kikiveu* n'a aucune réelle utilité, ça m'a juste fait rire sur le moment.


[Une ville quelconque, début de l'été 1459]


Poppie était assise sur le rebord d'une fontaine.
Elle se lavait la figure dans l'eau trouble.
Ses yeux distinguaient à peine son reflet, mais ses doigts tâtaient ce visage qu'elle ne reconnaissait plus.
Elle les sentait. Les boutons, les nodules. Qui lui faisaient des plaques, déformaient son minois aux traits fins en une bouillie épaisse pleine de grumeaux.
Son nez s'était épaté, aplati, et il avait poussé sur l'arête un nodule tellement gros qu'on aurait pu y creuser une troisième narine. Un de ses sourcils était en train de disparaître sous une grappe d'excroissances grosses comme des groseilles.
Et ses pieds ! La lépreuse avait été contrainte d'entourer ces derniers d'un bandage maladroit pour ne pas avoir à les contempler, ratatinés et boursouflés. Les mains passaient encore, mais elles ne tarderaient à suivre le même chemin.

C'était la faute d'Aristote, tout ça.
Oui, oui, oui. Sa faute. Sa faute à lui.
C'était une erreur, c'était forcément une erreur. Mais pourquoi, depuis tout ce temps... depuis tout ce temps l'erreur n'avait pas été réparée ?
Elle avait été une bonne fille, bonne épouse, bonne croyante.
Qu'avait fait la belle Marie-Appoline pour être condamnée à devenir Poppie, plus laide qu'une vilaine trois fois consanguine ?
Oui, oui. C'était injuste, injuste.
Elle n'était plus rien. Morte aux yeux du monde, morte aux yeux d'Aristote, même son corps croyait à sa mort et se mettait à pourrir.
Elle était une larme dans l'œil de la création, une pustule sur le front du Très-Haut.

Poppie se sentait blessée, déboussolée, et ces deux sentiments macéraient lentement, s'aigrissaient jusqu'à se changer en fureur noire.
Elle se redressa brusquement, titubant sur son simulacre de jambes, et pointa le ciel du doigt.


ARISTOOOOTE ! Brailla la lépreuse de sa voix rauque. CLOPOOOORTE !

Puis, comme le blasphème ne lui semblait pas assez insultant, elle attrapa la crécelle de bois qu'on lui avait confiée quand on l'avait mise à la porte de la léproserie et la cogna frénétiquement contre la petite gamelle de fer qu'elle portait à la ceinture.
Elle entreprit ainsi de faire le tour de la place de la ville, prenant à témoin le moindre badaud qui tentait de fuir à son approche.

BLAM ! BLAM ! BLAM ! Toi ! Oui, toi là ! Renie le Seigneur qu'est un menteur ! BLAM ! Aristote vous perdra tous ! BLAM ! BLAM ! Cessez de suivre ce berger bourré, il vous mènera au gouffre ! BLAM ! BLAM ! BLAM ! Hé, le gros richard ! Arrête de m'regarder comme si j'étais la dernière des gueuses doublée de la folle du village ! Ouais, tu fais bien d'baisser les yeux !

Envolées, avec la colère, les bonnes manières de la jeune femme.
Sa dignité aussi. Tant pis.


[Merci de baliser a l'avenir vos rp correctement. RP ouvert, RP fermé. Edit du titre, Bon jeu, Modo chef Lestan]

_________________
Khy
- J'suis fatiguéééééééeeeeee...
- Ah, ça veut dire qu'on peut rentrer ?
- Non.
- Oui mais bon, moi aussi j'suis fatiguée...
- Y'a qu'les vieux qu'sont fatigués !
- Mais enfin, vous venez de dire...
- Tut, tut, tut ! Tu m'suis & tu dis rien, sinon Nash-Nash l'va gueuler, pis moi aussi, j'te préviens !

Sourcils froncés, doigt pointé devant elle, Khy est petite, mais autoritaire, pour sûr. L'Alix en bave, ses cheveux blonds collés sur son front alors qu'elle tente de porter convenablement les quelques achats de la morveuse. Parce qu'évidemment, Khy, avec sa dextre immobilisée, elle ne peut pas faire grand chose. Et puis de toute façon, l'Alix, elle est sensée être là pour ça, d'abord. Du coup, la blonde servante se trimbale un bâton, une douzaine de boites de macarons, une paire de gants en soie noire & quelques balles pour jongler. On dirait pas, comme ça, mais c'est sacrément encombrant, quand on doit encore tenir une cage à pigeon.
Oui, parce qu'elle voulait un pigeon, la chieuse.


- Un pigeon, c'est cool, ça vole, pis en plus ça s'mange.

Un sourire angélique, une menace bien ficelée & hop, voilà un pigeon. Autoritaire & persuasive, la brunette.
Tout ça pour dire que les deux minettes se baladaient tranquillement - enfin une plus tranquillement que l'autre - quand soudain...


- Renie le Seigneur qu'est un menteur !

Elle pile, la morveuse, & la pauvre Alix est bien forcée de piler aussi pour ne pas lui rentrer dedans, renversant par la même occasion l'intégralité de son chargement.. Ah non, sauf le pigeon.
Dans la caboche adolescente, ça bouillonne. Le Seigneur, c'est pas un menteur.. Non, non, le seigneur, il est gentil, même qu'il est venu la sauver quand le monstrueux roux était sur le point d'en finir avec elle. Et même s'il l'a foutu longue, il est venu, pour sûr. Elle ne serait pas en vie, autrement.
Non, le Seigneur, c'est pas un menteur. Aristote, il est cool.
Ouais. Mais la lépreuse, là, avec ses pustules partout, elle est pas cool du tout. Même qu'elle lui fait peur, parce qu'elle se souvient d'Orléans & des mendiants lépreux qui s'accrochaient à ses chevilles pour récupérer des pièces qu'elle n'avait pas elle-même.
Les lépreux, ils puent. Les lépreux, ils sont moches. Et les lépreux, s'ils sont abandonnés d'Aristote, c'est juste parce que c'est des...


- HERETIQUEEEEE !!!!

Et une boite de macarons en plein dans la face de ratatouille, une !
_________________
Les enfances volées font des ados voleurs.
Et des grands emmerdeurs, aussi.
Poppie
[Un cri suraigu de gamine et « Plarf ! »]

Poppie se tut.
Silence de mort de la part de la lépreuse. Choquée.
Lentement, elle se tourna vers l'agresseur, les yeux grand écarquillés au milieu de sa face bosselée.
Certains des macarons les plus sucrés lui restèrent collés dessus comme des pustules supplémentaires.
Puis elle sourit, dangereusement. Les dingues c'est comme les somnambules, faut pas les réveiller.

Ouiiiii... Oui, oui. Elle avait raison. Elle avait raison, la Poppie.
Elle ne s'était pas trompée sur le Très-Haut ! Le lâche, le traître, l'infâme !
Même les mioches se permettaient de la canarder, à présent. Jamais ils lui auraient fait ça, avant. Jamais, jamais.
C'était Aristote qui avait permis tout ça ! Lui qui avait dit aux gens qu'elle était morte ! Morte, morte, morte ! Qu'elle ne méritait plus son nom et son rang !
Et à cause de ça, cette sale bestiole à face de gueuse se croyait tout permis ! Supérieure ! Ah ! Au point d'aller lui jeter des gâteaux à la figure !


Maudite ! Gronda la lépreuse en pointant un index accusateur vers l'adolescente. Aristote t'abandonnera, toi aussi ! Quelque que soit l'amour que tu lui portes !

Poppie se remit à taper sur sa gamelle avec sa crécelle.
Oui, bon. Une crécelle faisait bien assez de bruit tout seule, mais ça défoulait plus de taper avec comme une malade que de l'agiter bêtement.


Il t'abandonnera et tu seras seule ! BAM ! Seule ! BAM ! BAM ! Le désespoir rampera sur ta face et dans ta chair ! Et tu regretteras de n'être pas morte !

Pour faire bonne mesure et parce que la colère ne la rendait pas aussi intelligente qu'elle croyait l'être, elle cracha sur les chausses de l'effrontée.
Quand on commence une malédiction façon dingue-prédisant-la-fin-du-monde, autant la conclure dignement !


BAM !
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Else
Lise, lasse, louvoie. Oiseuse. Assourdie. Carafe obstruée d’obsessions giratoires. Pas même Lise : son ombre frêle que le monde indiffère. Rien ne compte plus à ses yeux cernés, que sa course contre le temps et le destin.
Rien ? Si. Un bastion irréductible résiste vaillamment à l’absorption monomaniaque. Là où les cohues et les gueuleries citadines, les gras poissonniers et les crécelles ricaneuses, les pavés perfides et les charretiers chauffards n’ont pas réussi à éveiller son attention, un cri hystérique y parvient :


- HERETIQUEEEEE !!!!

Bigre. Le fin museau se redresse illico. Parce que la religion, voyez-vous, c'est pas d'la blague.
A quelques pas, une lépreuse maculée de macarons (miam ?) lève sa face détruite vers une ado adorable, auteur du méfait. Haut-le-cœur. Impossible de distinguer les émotions sur ce visage bosselé, laid, Seigneur, ô combien.
La galeuse accuse le coup, crache et vomit un chapelet de blasphèmes, la crécelle battant le rythme de sa haine. Un regard inquiet va se perdre du côté des pompes souillées : s’agirait pas quand même que la disloquée fasse trop d’émules.


- Aristote enseigne l’amitié, pas les tartes dans la trogne ! râle-t-elle pourtant.

Hérésie au carré : les macarons, c’est pas des tartes, voyons ! Mais la Lisbeth, qui n’est pas une parisienne à la mode, n’a pas la religion de la pâtisserie. Quand on vous dit que les bretons sont des barbares…

Les yeux se posent à nouveau sur la face contournée. De la pitié ? De l’angoisse ? Quelque chose frémit derrière le masque roide ; mais au-delà de la crainte viscérale, il y a la foi, chevillée au corps anguleux d’Elisabeth.
Aime ton prochain, et tire-le de l'erreur. Question à deux cacahuètes : c'est valable aussi quand le quelqu'un a la bouille bousillée ? "Je veux, mon n'veu", nous dit Christos dans l'oreillette.
Cette fille est barge, moi j'vous l'dis.


- Le Seigneur ne t’a pas abandonnée.

'Faut le dire vite...

- Il te pardonnera les paroles de la colère, comme Il a pardonné à Uriana.

Damned, la v'là relancée... Et encore, estimez-vous heureux : vous avez échappé aux citations.
Khy
Elle prépare déjà sa réplique, la mioche, du genre à bien faire comprendre à la lépreuse que l'abandonnée, dans l'histoire, est bien celle qui a des pustules sur la face. Oui, mais non. Parce qu'elle n'est vraiment pas gentille, la folle, & parce qu'en prime elle se permet de lui cracher sur les chausses.

Non, je crois que vous n'avez pas bien compris.
La lépreuse. Elle crache. Sur les chausses. De Khy.
Gné pas potib'...


- HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !

Voilà, là, vous avez compris.
Non parce qu'il n'y a que les suppôt du diable qui crachent sur les chausses des gens bien, c'est connu. Faites pas cette tête, Khy est résolument dans la catégorie gens bien. Si, si, j'vous jure..

- L'a craché, l'a craché sur mes chausses, l'hérétiiiiiiiiiiiique, c'une foooooolle, brûlez-lààààà, viiiiiiiiiiiiite !!!

Pour le coup, on peut évidemment se demander laquelle des deux est la plus folle. Enfin non, des trois, puisqu'en voilà une qui se met à clamer que le Seigneur n'a pas abandonné la lépreuse.
Bien sur que si, ça s'voit comme sa pustule en plein milieu de la figure.


- Hééé, va pas la défendre, c'une lépreuse, doit y'avoir une raison pour qu'ristote il l'ai abandonné, faut la brûler, moi j'dis, qu'elle r'joigne les flammes de l'enfer !!!
- Ma demoiselle, si j'puis me permettre, vous en faites un peu trop...
- Toi l'Alix, tu la boucles, c'des affaires de grandes personnes !


Khy, douze ans. Alix, bien plus de la vingtaine. Mais blonde, ça explique tout.
La pauvre servante, d'ailleurs, se contente de récupérer les boites de macarons & le reste de son chargement. Elle n'a pas son mot à dire, Dieu que non, du moins si elle ne veut pas se faire méchamment rembarrer par la morveuse. Elle reste derrière Khy, bien sagement, attendant que sa petite maîtresse daigne cesser ses gamineries & oublier la lépreuse.
Et ce n'est pas demain la veille, apparemment.

Déjà, d'ailleurs, sa senestre s'empare d'une nouvelle boite de macarons. Un peu maladroite, certes, mais quand on peut pas faire autrement.. Elle vérifie le parfum de la boite - on sait jamais que ce soit ses macarons à l'abricot, hein - ajuste son tir, lâche un cri de guerre, parce que oui, la guerre est déclarée, on dit pas du mal de son 'ristote.

Et vlan. La crécelle est touché. Espérons que c'est un coup fatal.
Oui, parce que les oreilles adolescentes, pendant ce temps, elles font bam-bam.


- Et ta gueuuuuuuuuuuuuuuule !

La douceur incarnée, c'te môme.
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Les enfances volées font des ados voleurs.
Et des grands emmerdeurs, aussi.
Poppie
Poppie avait des airs de Quasimodo.
Tordue, grumeleuse, et bossue à force de rentrer la tête entre les épaules pour essuyer le gros du bombardement pâtissier.
Elle regardait le monde d'un air torve tandis que les premiers macarons jetés se décollaient de sa face un à un, très lentement, avec des petits bruits de succion sucré comme une limace qu'on décolle d'on-ne-sait-où.
Les badauds qui fuyaient la scène quelques minutes auparavant, ne voulant avoir à faire à la lépreuse folle, se massaient à présent, applaudissant la gamine au jet enthousiaste.
Mais pas de gitane flanquée d'un chèvre pour aider la pustuleuse. Tant mieux, en un sens. Poppie aurait été vexée d'être sauvée par une chèvre.

Enfin, si.
Il y avait cette espèce de femme, une blonde.
Pas les pieds sur terre, celle-là, si vous voulez son avis, à la Poppie. Ah? Comment ça, vous vous en fichez de son avis? Tant pis, vous l'aurez quand même.
Bref, complètement à la masse. Avec des yeux qui regardent la lépreuse d'un air tout larmoyant de saint bernard. Mais, c'est ça ! Ayez pitié, en plus !
Poppie ne voulait pas de pitié ! Elle voulait qu'on casse la gueule au Seigneur de sa part ! De la vengeance ! Du sang, du meurtre !
Pas le sien, de sang, de préférence...

Ou alors l'illuminée se moquait d'elle...
Oui, ça devait être ça... On peut pas être bigleuse à ce point.


Et... (gâteau reçu en pleine face) votre bêtise... (gâteau reçu en pleine face) qui vous la pardonnera ? Cracha la lépreuse.

La réplique tombait à plat. Vraiment nulle.
Mais aussi ! Comment on réfléchit, quand une morpionne surexcitée vous caillasse à coup de goûter ?!

Et puis toutes ces miettes... toutes ces miettes qui pleuvaient... Ca lui rappellait des mauvaises choses à la Pustule...
Au fond du trou. Et tous les gens autour. Qui se moquent ou la plaignent. Comme à l'instant.
Et la terre qui lui tombe dessus. Qui lui pique les yeux comme ces saletés de bouts de gâteaux.
Quand elle crie, ça lui rentre dans la bouche et l'étouffe.
Pendant que le prêtre explique, calmement, que vous n'existez plus.
Oui. Tout ça, maintenant, c'était comme son enterrement.

Les nerfs déjà pas très solides de la lépreuse lâchèrent, et sa face se tordit bizarrement. Encore plus bizarrement, je veux dire.
Son nez rougit, ses yeux s'injectèrent de sang et débordèrent, comme si du pus en coulait.
Gros reniflement.

Une lépreuse, c'est moche.
Une lépreuse qui pleure, c'est pire.
Ca filerait des cauchemars à tous les gosses du monde.

Poppie essuya sa face de femme-éléphant d'un revers de la main.
Elle se pencha, ramassa un gâteau, et le trempa consciencieusement dans l'eau sale de la fontaine pour le rendre bien collant.
Ca y est. Elle s'était reprise.
Et elle répondrait à la sale môme de la même façon que celle-ci lui avait parlé.


Ta gueule toi-mêêêême !
Brailla Poppie en essayant de brailler aussi fort que la gamine tout en lui balançant le macaron flotteux.Fille de catin ! Tu crèveras dans le fossé !

C'était son premier juron.
Très fière, la Poppie.

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Elianor_de_vergy
L'inconvénient des rues d'une ville, c'est qu'elles sont généralement pleines de monde. Et d'un monde le plus souvent grognant, puant et braillant qui déplaisait fort à la délicate et maniérée Dauphine de France. Que faisait-elle donc à baguenauder quand même dans les rues en question, me direz-vous? Ami lecteur, je te répondrai qu'elle fait bien ce qu'elle veut, puisqu'elle est Dauphine, et qu'on ne s'embarrasse pas d'être cohérente avec soi-même lorsque vous prend le caprice d'aller muser es ville pour voir si, des fois, on ne trouverait pas une babiole d'orfèvrerie ou une mignardise de soie à acquérir.

Hélas, trois fois hélas, point d'affriolant colifichet ce jour, et c'est bredouille qu'elle cheminait pour regagner ses aîtres. Gênée dans ce dessein par l'attroupement vociférant qui s'était formé autour de la fontaine, elle attendait que son colosse de garde lui fraie un passage à travers le vulgaire lorsque, s'étant laissée quelque peu distancée par son ouvreur de chemin, elle se retrouva à découvert. Et là, c'est le drame.


Splotch.

Hyaaaaaaaaaaaaaaah !!!

Horreur, enfer et damnation ! Là, tout juste là, sur le bas de sa précieuse robe tout droit sortie de l'atelier des Doigts d'Or, une "chose" venait d'atterrir, une chose visqueuse et proprement répugnante.

Piaillant de dégoût, la quintefeuille tourna la tête de droite et de gauche pour trouver le responsable de ce désastre.


Qui est le gibier de potence qui a osé faire ça ?!

Son dégoût augmenta encore, et se peignit très visiblement sur sa frimousse, lorsqu'elle découvrit l'origine des dégâts. Répugnante.... Et fière d'elle en plus? Et qui avait la folie de l'insulter, elle?

Dégoulinante de dédain, la môme se campa devant la lépreuse. A prudente distance tout de même hein, et non sans avoir rappelé d'un geste impérieux son musclé protecteur. Et se mit à persifler.


Espèce de rebut immonde! Excrément du Sans Nom! Et ça ose sortir en plein jour? Mais à quoi s'amuse le guet, au lieu de ramener cette pourriture dans sa maladrerie !

Rage inhabituelle chez la poupée. En temps normal, fort à parier qu'elle aurait plaint la gueuse frappée d'un tel châtiment divin. Mais quand la gueuse vous bousillait une robe hors de prix, pas moyen de prendre la chose avec douceur !

Edit ortho
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Else
Grenouille de bénitier : zéro pointé !
Il est à craindre que Blondine ne s'en avise même pas. Heureuses les têtes de mules, car les affres du doute ne les assaillent jamais très longtemps ; l'assurance ajoutée d'une bonne dose d'orgueil double-crème préserve de tout. Même du spectacle du désespoir.
Au reste, l'humeur explosive de la lépreuse la conforte, parce qu’elle est logique. Compréhensible. Attendue, presque. La scène qui se déroule devant ses yeux rentre grosso modo dans les schémas prémâchés qui peuplent son crâne de pur produit d'un aristotélisme fervent. Terrain connu, tout va bien Houston.
Juste quelques parasites discordants sur la ligne.

Claquement de langue désapprobateur :


'Pouvez pas faire taire c'te sale gosse ? L’arrêtera de dire des sottises.

Ca fait un de ces baroufs, à c’t’âge…

La bonne âme – parce qu’au fond… très au fond… très, très au fond… Lise est une bonne fille. Si si, j’vous jure. Et je commence à la connaître, depuis le temps que je la pratique. Quoique.
La bonne âme, disais-je, nullement perturbée par son impuissance manifeste, ne quitte pas la défigurée des yeux. Un genre de défi à soi-même ? Un test d’autodiscipline ? Façon « moi, tralala, je regarde la vérité dans les yeux, même quand elle est pas glop » ? Et pour le coup, elle est carrément pas glop, la vérité.
Ou bien s'imagine-t-elle qu'un regard appuyé confirmera sa thèse du "personne n'est abandonné même si c'est pas hyper évident au premier abord" ? Y'a des gens, comme ça...
Ou encore est-ce sa façon, tordue et dramatiquement contre-productive, de soutenir la malheureuse ? Le fait est que les prunelles glacées n'ont jamais été très réconfortantes… Mais sait-on jamais. A l'occasion, ça doit pouvoir fondre un peu. La chaleur, toussa toussa.

En tout cas, elle s'emplit les yeux du spectacle.
Qui commence à valoir sacrément le détour. La jolie, délicate poupée pomponnée qui s'est mise à brailler - mais avec style - forme un contraste saisissant avec l'horreur ambulante. Hulk vs Miss Monde, un peu. Alors Lison, qui n'est plus à une indélicatesse près, on l'a même connue plus subtile, ce doit être l'air français, ça attaque le cerveau... Lison, donc, s'improvise redresseuse de torts.
Une moitié de courbette, parce qu'elle a des manières (sans blague ?) et que pour porter ce genre de cotillon, 'faut que la donzelle soit noble (sans blague ? bis) – et puis :


- C'qu'une robe.

Percutant, non ?
"Dauphine de France", vous dites ? C'est quoi, ça, une autre pâtisserie locale ?
Khy
Se baisser.
C'est la seule chose à faire lorsqu'une lépreuse possédée vous attaque avec les projectiles que vous lui avez gracieusement offert.
Oui, oui, gracieusement, elle est généreuse, la morveuse.
C'est donc baissée qu'elle voit une robe apparemment un peu trop chère hurler à la mort.

Seulement une robe, aux dernières nouvelles, ça ne hurle pas.
Mais Alix, elle hurle bien, elle, par contre.


- Ma demoiselle Khy, ma demoiselle Khy, vous allez bien ? Pour l'amour du Très-Haut, je vous ai vu tomber, je n'ai pas su quoi faire, oh mon dieu, vous ne vous êtes rien cassé, vous allez bien, vous...
- Alix...
- Oui, ma demoiselle...
- Par les saints couillons d'feu l'pape, ferme-la ! J'suis pas tombée, j'me suis baissée !
- Mais enfin, je vous ai bien vu, vous avez...
- Tut, tut, tut !
- Mais...
- Tuuuuuuuuut !


Elle se redresse, gratifie une Alix angoissée d'un regard assassin.
Surtout qu'elle a laissé tomber la cage au pigeon, l'Alix. Et ça, ça pardonne pas !
Mais l'important n'est pas là, du moins pour le moment.. Car c'est la robe, qui l'intrigue.
La robe, & la tête blonde & brillante qu'elle observe maintenant qu'elle s'est relevée.


- C'est quoi c'te chose...

Elle plisse le nez, penche la tête sur le côté pour voir le profil de la dauphine qui lui tourne le dos & sursaute à l'arrivée du molosse.
Ahem.
Un peu grand, quand même. Un peu caisse. Un peu... dangereux.
Elle ne refera pas deux fois la même erreur, foi de petite voleuse.
Trois pas en arrière, & elle hésite. Prendre ses jambes à son cou en abandonnant l'Alix sur place ? Mouais, mais courir, elle aurait du mal, avec ses côtes à peine ressoudées & son bras en écharpe. Vous me direz, suffit d'avoir de bonnes jambes... Oui mais nan.
Rester là plantée comme un piquet ? Avec un peu de chance, on l'oubliera, & dès l'attroupement morcelé elle pourra recommencer à lancer ses macarons - sauf ceux à l'abricot, on l'a déjà dit - sur la lépreuse suppôt du Sans-Nom... Oui, mais...
Éclaircissement de voix, toussotement de circonstance, attention, la merdeuse va parler :


- Nan mais en fait, c'moi la fille d'catin, l'a pas tort, faut pas tout prendre pour vous nan plus...

Question à deux écus : ça se vouvoie, les poupées ?

- Ah c'est sûr qu'c'est bête pour ta.. pour vot' robe, hein, m'enfin, ça doit s'nettoyer.. Pis elle a raison la dame, c'qu'une robe.. Encore ce s'rait des braies j'dirais pas, m'enfin une robe, voilà quoi...

Vous cherchez une logique à ce qu'elle raconte ? Ne cherchez plus, il n'y en a pas.
Et l'Alix, dans tout ça ? Les genoux au sol, la tête dans ses mains tremblantes, elle se prépare à expliquer à la tutrice de l'infernale qu'elle a encore laissé sa pupille foncer tête baissée dans les embrouilles.
Les joies du baby-sitting, j'vous dis pas. Alors imaginez un peu le teen-sitting...

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Les enfances volées font des ados voleurs.
Et des grands emmerdeurs, aussi.
Poppie
Quoi ?
Ah non. Pas possible !
Une môme hystérique, c'était déjà de trop, mais une deuxième !
Et puis celle-là était moins mal fagotée que la lanceuse de macarons.
Poppie sentit monter en elle une pointe de jalousie. Elle était née de petite noblesse, avant son « accident »,et même avec un mari passablement argenté, elle n'avait jamais réussi à se payer une robe de l'ampleur de la Dauphine.
Et maintenant, même en harcelant son cher et tendre, elle n'aurait jamais la chance d'avoir la même.
Trop injuste. On prête qu'aux riches, de toute façon.


Que ton pote le Sans-Nom te compisse sur les pieds ! C'est de ta faute si je pète plus dans la soie ! Marmonna-t-elle.

Petite prière amicale au Très-Haut.
Notez que maintenant que la lépreuse a appris l'usage du juron, elle s'en donne à cœur-joie.

Mais bon.
L'heure était à ne pas se faire tordre le cou par un gros baraqué en plus de se faire lapider à coup de gâteaux.
Il fallait parlementer.


Écoutez, fit-elle à la bêcheuse fringuée comme une meringue. C'est pas vous que je vi...

Elle se tut.
Comment ? Avait-elle bien entendu ?
La gamine-macarons qui s'expliquait devant la gamine-meringue ?
Mouahaha ! Ah, la voilà qui perdait ses mots, la petite gouailleuse !

Poppie éclata de son rire rauque comme un hennissement de jument.
Oui, oui. Elle se moquait, un doigt boudiné et tordu pointé vers Khy.
Pour une fois que c'est elle qui peut se bidonner !


Bon sang ! Mais j'ai aucun instinct de survie, moi... Je devrais me tirer tant qu'on m'oublie...

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