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[RP] Une guérison sans dérision.

Keridil
Après avoir reçu la lettre de Della, Julien, jeune serviteur de son état, avait suivi les instructions de la baronne à la lettre, ou presque. Nombre de médicastres s'étaient succédé au chevet de l'homme blessé. Allègrement, il avait tout fait mettre sur le compte de la Baronne, pensant que voir sa ruine un peu plus proche n'aiderait pas le Baron à se rétablir.
Depuis Seignelay, le brave garçon avait pris soin de répondre aux urgences, se substituant parfois à son maître, et notamment lorsqu'il s'agissait de l'administration de Bréméan, ou de la Chambre des Nobles orléanaise.

Seul oubli, et pas des moindres : assurer à la Dame de Railly une communication quotidienne. Trop occupé à soigner Keridil, Julien n'avait pas pris le temps de répondre à la dellesque missive.

Lorsqu'un nouveau courrier fut apporté, et scellé du Renard, le jeune éphèbe eut une mine réjouie. L'Amahir avait recouvré ses esprits, faute d'avoir retrouvé son corps, et depuis déjà deux jours, malgré un air constamment renfrogné et un regard effrayé au moindre claquement de porte, il se laissait aller à quelques discussions, demandant souvent des nouvelles de son épouse, de sa famille. Une fois même, il avait dicté une lettre pour la Vice Grande Ambassadrice, affaires obliges.

Guilleret, Julien portait donc le vélin à Keridil.

Excellence, j'ai là une lettre dont l'épistolière est sans doute possible votre épouse.

Et se redressant avec peine sur son lit, le brun esquissa un sourire plein d'espoir.

Lis la moi, veux-tu.

Et le brave serviteur de s’exécuter.

Citation:
Tendre Kéridil,
Bonjour à vous.


Comment vous portez-vous, mon amour ?
Je n'ai plus eu de nouvelles de Julien, j'imagine donc que votre guérison avance.
J'espère que Julien tient bien compte de ce que je lui ai dit précédemment !

Béatrice semble se remettre et les médicastres pensent que bientôt, nous pourrons rentrer à Paris.
J'espère que vous y reviendrez également.

Mon époux, j'ai à vous demander un petit service.
Je suis courroucée en apprenant que le collège héraldique a refusé une baronnie à Eusaias !
Pourriez-vous, délicatement, avec le tact qui vous est coutumier, en savoir davantage sur les votes et délibérations qui ont eu lieu au sein de ce collège ?

Je vous embrasse tendrement, mon ange.
A bientôt.
Votre chère âme.


Nous noterons que Julien déglutit, en lisant le passage déplorant son manque de nouvelles apportées à la baronne. Cependant, si l'époux fut courroucé, le maître ne le fut point. Il tendit le bras, prit la missive, en fit lui-même lecture avant de la laisser choir sur le sol.

Julien...vélin, plume.

Voix rauque, rien de rassurant, et le serviteur de s’exécuter, une fois de plus.

Della ma mie. Non, raye cela veux-tu.

Mon épouse virgule bonjour à *toux* vous point.

Votre missive devait me réjouir virgule *toux* et vous me trouverez amer point.
La compagnie de votre chère et si merveilleuse Béatrice entre toutes semble *toux* vous faire oublier la situation d'un époux *toux* virgule qui s'estime endroit d'attendre *toux* mieux qu'une demande de renseignements vir *toux* gule de la part de son aimée quand icelle est absente depuis des semaines point à la ligne.
Du reste je vais mieux virgule quoi qu'alité point.
Alité je ne viendrais donc point à Paris mais resterai à Seignelay ou rentrerai à Bréméan *toux* point. Libre à vous de crécher ou vous le souhaiterez virgule quoi qu'à l'évidence une reine en bonne santé semble mieux valoir qu'un époux malade point à la ligne.

Vous excuserez le Seigneur *toux* de Bréméan d'être une inquiétude de plus et *toux* une fois sur pieds je prendrais la route d'Orléans où mes parents auront soin de leur fils point à la ligne.
Je vous aime néanmoins *toux* virgule mais ne répondrais pas à l'amour feint ou à l'habile façon de demander un service que je ne vous rendrai pas virgule les affaires de Digoine *toux* ne m'intéressent guère virgule quoi qu'elles semblent plus vous intéresser que la *toux* douleur de votre époux deux-points : Autant de mot pour ce détail que pour me demander mon état point à la ligne.

Il me tarde de vous revoir amoureuse virgule mes sentiments à votre égard ne sont en rien changés point final.

Ajoute les salutations d'usage sous ta dictée.


Et laissant vaquer le page, perplexe et déplorant la dictée de la folie, l'Amahir se cala dans son lit, rageant, fulminant. Ainsi, telle était Della, ne s'intéressant à lui que par intérêt, que pour ses facilités à obtenir quelques informations qu'aucun ne pourrait se vanter d'avoir. La Fouine de Bréméan n'était plus dupe, et plus personne ne se jouerait de lui.
Foutue femme qui sous quelques formules mille fois écrites croit encore lui promettre un amour que le brun ne voit plus.
Elle est loin, elle est absente, elle est distante. La vie parisienne aura eu raison de plus d'une vertu, et le brun, sans s'endormir, souffre encore.
Mal au coeur, mal au dos, mal partout.

_________________
Della
A Chastellux, 6 juillet 1459.

Lorsque la réponse de son époux lui était parvenue, Della avait pâli, elle s'était sentie mal, avait même failli quitter le château de Béatrice pour se rendre à Seignelay.
Mais elle en fut empêchée par la décision qui avait été prise le matin-même, le retour au Louvre.

Aussi, entre deux malles alors qu'elle avait ruminé longtemps les mots et les phrases, elle s'assit, silencieusement.
La plume courut, encore, tentant de traduire ce que le coeur de la Blonde n'arrivait même pas à exprimer.


Citation:
Mon tendre époux,

Je suis heureuse de savoir que vous vous rétablissez.
Je ne peux que vous conseiller de demeurer en Bourgogne jusqu'à la guérison complète de votre blessure. C'est une terre d'excellence pour se rétablir. J'en veux pour preuve le fait que notre Reyne est guérie ! Réjouissez-vous avec moi de cette heureuse nouvelle en attendant que ce soit votre tour !

Pardonnez-moi pour mon indélicatesse précédente, je vous en prie.
Vous savez l'amitié qui me lie au Vicomte de Digoine et je ne puis comprendre le pourquoi de ce refus à son encontre. Mais soit. Laissons cela.

Prenez soin de vous, mon aimé, je vous en conjure.
Bientôt, je serai à Seignelay, d'ici une semaine à dix jours, si tout se passe comme je l'espère.

Que le Très Haut vous garde.

Tendres baisers.
Della.


L'épouse n'osa pas avouer à l'époux qu'elle quittait la Bourgogne, le lendemain, pour rentrer au Louvre, elle savait qu'en parler aurait mis Kéridil en colère puisqu'elle serait partie sans même aller le voir...
Mais dès que Béatrice serait rentrée à Paris, dès que l'Echanson aurait donné ses ordres au Gobelet, alors, l'épouse pourrait revenir à la maison...
Dans une dizaine de jours, si le Ciel le voulait ainsi.

_________________

Baronne de Seignelay - Blason en travaux.
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