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[RP] Quand la mort s'offre à vous...

Arutha
... ou que vous vous offrez à elle.

Arutha est là.
Seul.
Au milieu de ce salon à l'éclairage si particulier, ce jour de juillet, dans une maison bourguignonne. Il est là, seul, avec lui-même et n'a, pour seul compagnon, pour seul ami et pour seul partenaire, que lui-même. Son regard est indéchiffrable, comme perdu dans un méandre de pensées que personne ne peut pénétrer. Au dehors, quiconque d'autre que lui pourrait entendre le hennissement des chevaux, l’affolement, ou la joie, de la populace, ou encore l'agitation dijonnaise. Lui est là, le regard, toujours un peu plus dans le flou, toujours un peu plus perdu. Il n'entend rien, ne voit rien, ne sent rien. Cette pièce est si silencieuse, si douce... et si fade çà la fois. Mais peut l'en emporte, ceci ne le préoccupe pas.

Et ce regard, perdu et désorienté, si rare dans les yeux du Gisors, ne tarde pas à se remplir de larmes. Peu à peu, ce flot, non désiré, mais pourtant nécessaire et impossible à combattre, s'installe dans les yeux d'un vert vif de l'enfant et se déverse sur le visage enfantin, lisse et doux, du garçon. Il pleure, toutes les larmes de son cœur, toutes les larmes de son corps, toutes les larmes qu'il est possible de verser. Ce flot se fait plus continu, plus violent, et plus puissant. Malgré les divers reniflements, il ne se stoppe pas et se fait, au contraire, plus fort encore. Les larmes ne sont pas couleur sang, non, pour un simple observateur. Mais, pour le blondinet, elles en ont la sensation, à défaut de la couleur.

La Reine est morte. Béatrice, celle qu'il admirait, tant pour sa force de caractère que pour son courage, en secret, est morte.
Sa Reine est morte.
Leur Reine, à tous, est morte.

A cette idée perlent encore de nombreuses gouttes.

Pourquoi partent-ils tous ?
Pourquoi sa mère est-elle partie, l'abandonnant ?
Pourquoi son père est-il parti, le laissant ?
Pourquoi Béatrice, à son tour, s'en est-elle allée ?

Non. Ils lui manquent.

Il ne veut plus vivre.
Il veut mourir.

Il veut les retrouver.

Il veut mourir.

_________________
Arutha
Il veut mourir.

Mais comment mourir ? Doucement, le jeune Gisors se lève, les larmes coulant toujours abondamment le long de ses joues enfantines, vierges et pures. Il ne comprend pas cet abandon ; il ne comprend pas le départ de ces êtres qui, pour certains, lui étaient chers, et qui, pour d'autres, incarnaient une certaine sécurité. Non, il ne comprend pas. Ses parents, tous deux, sont partis, les laissant, ses frères, ses sœurs... et lui. A son tour, Béatrice est partie, laissant le royaume à une dauphine ponantesque, lançant des élections où beaucoup se précipitaient, et, il le sait, peu ont la carrure, le charisme et la force que Béatrice avait.

Les larmes ne partent pas, elles restent, à l'image de cette incompréhension, toujours plus grande et importante, du blondinet.

Il sait que, plus jamais, il ne les reverra. Sauf en mourant.

Il veut mourir.

Arutha est debout, là, face à la fenêtre, fixant au loin l'horizon. La journée est belle, trop belle, pour voir un enfant mourir. Mais lui, il s'en moque.

Il veut mourir.

Un douleur au ventre le saisit, il se fait plus pâle et, un sourire, cette fois, aux lèvres, il tombe au sol.

Le soleil n'aura plus l'occasion de s'exposer aux yeux de ce gamin.
Ou pas.
Il va mourir. Ou pas.
Il veut mourir. Ça, par contre, c'est vrai.

_________________
Della
On l'a déjà jouée cette scène-là !

C'en est d'autant plus facile...

Della avait tenté de défendre Béatrice, sa Reyne, sa mie. Elle s'était battue, toutes forces en avant, pour tuer l'assaillante, la Gitane, la saleté !
La lame forgée en Normadie s'était enfoncée si facilement dans le dos de la Belladone, comme un couteau dans du beurre...pour faire mourir !
Il lui en faudrait du temps à la Blonde pour accepter qu'elle avait aimé tuer.
Il lui en faudrait des prières et des cierges pour laver sa conscience.
Il lui en faudrait...Sauf que...la Belladone n'était pas morte.
Arf, il lui faudra aussi apprendre à planter sa lame au bon endroit !

Belladone, se rebiffant avait frappé et étranglé la Blonde qui avait senti le souffle de vie la quitter...à nouveau.
Hmm...comme c'était bon de se laisser glisser dans une mort si proche qu'elle sentait le souffle de la Camarde sur son visage bleui.



Oh oui, cette fois, prends moi, ne me laisse pas ici, emmène-moi...prends-moi avec elle, ne m'oblige pas à rester encore, à pleurer, à souffrir...Vois mon corps ensanglanté, ma tête ouverte d'où s'échappe ce sang qui va me manquer bientôt...Regarde mon cou sous les doigts de la folle qui m'étrangle, vois les marques que ses doigts hideux laissent...Ma gorge va céder, je n'ai plus envie de respirer, je pars...Attends-moi...

POC !
C'est le bruit du corps que l'on croirait sans vie de la Blonde qui tombe sur le sol du carrosse.

NOOOOOON !
Crie son âme qui ne quittera pas encore son corps.


La vassale de la Reyne fut transportée, soignée sommairement avant d'atteindre peut-être un hospice ou une abbaye ou...Peu importait. Elle se fichait bien de l'endroit où elle était. Une seule image passait et repassait devant ses yeux hagards : le dos de la Gitane, le bras levé qui frappe la Reyne de son couteau, qui tue.

Elle ne s'accroche à rien. A quoi pourrait-elle s'accrocher d'ailleurs ?
Il serait si bon de revoir tous ceux qui sont partis, sans elle.
    Un frère trop autoritaire...

      Un premier amour trop fou...

        Des nièce et neveu aux blonds cheveux...

          Un baron lui apprenant la mer...

            Béatrice, l'aimée.


Suffit-il de fermer les yeux pour partir ?
Elle essaye.
Non, la marche en avant est de retour, la vie gagne encore la partie.
Mais à quel prix ?

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Baronne de Seignelay
Arutha
    Autre temps,
    Autre lieu,
    Autre scène,
    Autre blond,
    Même but.


Les larmes ne sont plus, seul le sourire persiste.

L'âme du garçon, perdu, s'en va, voguant vers d'autres horizons, vers un paradis qu'il espérait rejoindre. Un paradis où ses parents, Béatrice, et tant d'autres se trouvent. Un paradis où tant d'autres avant lui ont établi domicile, et où il aimerait, lui aussi, s'installer.

Un blanc.
Du blanc.

Un homme.

Barbu. Les poils blancs s'étant installés sur sa tête, sur sa bouche, forment une barbe d'apparence douce, mais d'apparence vieille. Le blond, souriant, pense intérieurement.
Il a l'air vieux, ce monsieur. On dirait un croisement entre un chat et un chien.

Une voix, forte, résonne.

- J'ai 2454 ans. Mon anniversaire, c'est dans deux jours. Et, je suis le fruit d'un croisement entre un chat et un chien.
Cri d'horreur.
- Tu lis dans mes pensées ?! Sorcier !
- Je suis Aristote.
- T'étais plus beau dans les livres.
- Les livres racontent et prêchent le faux.
- T'étais plus beau quand même.
- Jeune homme, que fais-tu ici ?
- L'envie de te voir, sans doute !
- Suffit.
- Ben quoi, ce n'est pas une raison valable ?
- La vrai raison.

Un ordre, sans aucune discussion possible.
- Je venais voir Papa et Maman. Et Béatrice. En fait, je veux m'installer avec eux.

Le blond le charge. WAZA !
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Arutha
Il n'atteint pas son but.

Brusquement, le petit blond se réveille, dans la pièce dijonnaise. Il a vu Aristote qui, somme toute, est particulièrement laid. Et, en cet instant, il ne veut plus mourir. Ce souhait qui le hantait et l'habitait, quelques minutes, quelques heures, auparavant, n'est plus qu'un mauvais souvenir. Non, il ne souhaite plus mourir. Il souhaite désormais rendre ses parents fiers, là où ils se trouvent. Et, pour les rendre fiers, il est obligé de rester en vie.

Et oui, impossible d'avoir le beurre, l'argent du beurre, et le cul de la crémière ! Tant pis. Ou tant mieux.

Il se relève, non sans mal.
Mais il ne veut plus mourir.

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