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[RP] Folle est la brebis qui au loup se confesse.

--Scopolie
Me tenant le bas du dos comme si je me l'était bloqué, je faisais semblant de grimacer de douleur pour éliminer le peu de méfiance qu'elle nourrissait à mon égard : qui aurait peur d'un gentil curé qui a mal au dos ? Pas une jeune femme naïve qui veut se confesser. Mon dos est tendu vers l'avant, comme pour soulager mes vertèbres les plus basses du poids de tout le haut de mon corps. Le bras tendu devant moi, je pousse un léger gémissement, souffrant, avant de poser ma main sur le lit et de m'y asseoir avec une grande précaution. Je parus soulagé de ne plus devoir tenir sur mes jambes, mais aussi gêné de paraitre si faible. J'aurais pu monter sur une estrade en plein air pour jouer un vieillard sympathique croulant sous le poids des années, j'aurais fait un malheur. Et pour donner plus de véracité à mon rôle, je commenta d'une voix douce :

Souffrir pour les autres, c'est le don de soi, l'une des vertus que nous a enseigné Christos. Il l'a d'ailleurs lui-même appliqué en donnant sa vie...

Le ton sur lequel j'ai prononcé ma seconde phrase était emprunt d'un profond respect et d'une grande mélancolie. En vérité, je pensais que le messie s'est sacrifié pour ses convictions, mais que cela n'en valait pas la peine : quelques générations ont suffit pour voir qu'il ne reste plus grand chose de lui. Il aurait mieux fait d'être un peu égoïste et profiter de sa vie, comme je le fais en ce moment, plutôt que de la donner à l'humanité, si ingrate.

Elle prépare peut-être une soupe avec des morceaux de cadavre... Je l'observais en souriant, taquin, avant d'ajouter : Je serais curieux de savoir d'où vous vient cette phobie de la nécrophagie... Mais d'après ce que j'ai pu voir, et telle que je la connais, elle va nous faire un repas copieux avec de la charcuterie suspendue dans le sellier, des légumes du jardin, du pain et du fromage fait maison, une bouteille de vin de la cave de son défunt époux. Et encore, c'est parce qu'elle n'a pas pu aller au marché ! Si vous vouliez du pain sec et de l'eau, vous êtes mal tombée, ici les invités sont comme des rois.

Je suis le roi, tu seras ma reine... Pour cette nuit. Je l'observe jouer nerveusement avec le lacet de sa chemise, juste à côté du sceau d'eau froide. Soit elle n'a pas de patience, soit elle est pressée de se sentir propre. Ma main vient tâter le bas de mon dos, comme pour s'assurer que j'ai encore une certaine sensibilité dans cette zone de mon corps, tandis que je poursuis sur un sujet plus sérieux et surtout plus intéressant.

Le temps que vous vous laviez, le repas sera prêt ; je vous confesserai donc après, sauf si je juge que vous êtes trop épuisée par la soirée. Il faut être en forme pour une confession, c'est un moment de profonde réflexion sur vos erreurs, et je doute que vous ayez fait tout ce chemin pour quelques petites erreurs qui pourraient être pardonnées en faisant amende honorable...

Après le repas, elle aura bu, j'y veillerai, et elle aura bien mangé ; ce sera le bon moment pour me retrouver seul avec elle dans la chambre ; elle sera vulnérable, plus facile à manipuler ou à forcer. A moins qu'elle ne soit vraiment à bout de force et alors là, pas besoin de confession, j'irai droit au but comme un joueur de soule qui ne rencontre aucune défense adverse. Mais en attendant, je vais jouer un peu avec elle, repousser sans cesse les limites de notre intimité pour voir jusqu'où je peux aller sans trop insister. C'est si rare les jeunes femmes comme elle, ni farouche ni prude, juste naturellement gentille. Je me demande combien d'hommes ont abusé de sa trop bonne nature, combien ont vu sa naïveté et lui ont conté qu'ils étaient amoureux.

J'ai besoin d'un peu de repos, mon dos n'est plus ce qu'il était. Ne vous gênez pas pour moi, je ne regarderai pas, j'ai passé l'âge de jouer les voyeurs, je n'en ai même pas la nature sinon je ne serai pas devenu prêtre...

Je lui adresse un léger sourire pour la rassurer avant de lui tourner le dos, sans lui laisser le temps d'accepter ou pas. Tout était calculé, y compris l'angle sous lequel je m'étais assis : pas trop face au miroir de la commode pour qu'elle ne se doute de rien, mais pas trop éloigné non plus pour pouvoir l'observer en détail. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'elle soit trop timide pour me demander de sortir.

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Sorianne
Un peu... Scotchée, la brune observait le prêtre lui tournant le dos. Voilà bien une chose qui n'était pas prévue! Une main perplexe s'éleva, allant se perdre un instant dans le chignon fait à la va-vite avant qu'il ne revienne. C'était bien la première fois qu'on lui faisait ce coup là, et elle ne savait trop comment réagir. Il l'invitait dans la demeure qu'il occupait afin de lui éviter d'aller se perdre dans un bordel, il lui offrait le couvert, allait même lui chercher de l'eau et revenait courbé de douleurs... Elle ne pouvait décemment pas le forcer à s'en aller... Devait-elle attendre? So baissa les yeux vers l'eau qui lui tendait les bras et une petite moue vint jouer sur son visage avant qu'elle ne relève le museau sur le dos de l'homme. Mouarf il avait le dos tourné après tout, et puis ils pourraient continuer la discussion sans l'interrompre comme ça.

Ne vous retournez pas hein...

Après tout, un homme d'église était censé être droit et honnête! Il n'allait pas se retourner et elle le laissait ainsi reposer son dos malmené. Dire qu'elle pensait la vie de clerc oisive et reposante, il fallait croire que ce n'était pas le cas de tous. Avec quelques difficultés, la petite brune s'agenouilla aux côtés du seau d'eau, et après un dernier regard au Père Scopolie, finit par hausser les épaules et ôta bustier et chemise qui allaient plus que gêner même pour un simple rafraichissement, tout en reprenant la parole.

En fait, on m'a dit que vous faisiez payer cher vos confessions, et j'ai vécu dans un Comté où un évêque étrange officiait... Faire manger des corps, c'était sa façon à lui de montrer que l'on voulait vraiment avoir l'absolution... Peut-être en avez vous entendu parler? Monseigneur Odoacre... Je me demande s'il a mangé de ses semblables lui même ou s'il l'imposait juste en punition aux fidèles de sa paroisse... Vous en pensez quoi? Est-ce que c'est toléré ça? Ça m'a toujours paru étrange... Il parait même qu'il faisait construire un bordel... Pour un évêque...

Elle ne savait comment tout ceci s'était fini mais toujours était-il qu'elle y voyait de bien étonnantes choses de la part d'un évêque... Et que cela lui soit permis ne faisait que la faire s'interroger. Étant en présence d'un prélat, comment ne pas en profiter pour satisfaire sa curiosité et voir si tout ceci était permis?? Tout en parlant, la jeune femme soufflait presque de joie en sentant l'eau fraîche lui glisser sur la peau. Que c'était bon de se rafraîchir après le chemin parcourut et la chaleur du dehors! Pudique, elle avait tout de même gardé la fine camisole qui la couvrait. Elle allait faire ça sommairement et reprendrait plus tard.

Pour mes erreurs, tout dépend du point de vue je pense... A vrai dire c'est à se sentir ridicule en comparaison de certaines choses, mais c'est pesant à force. Et vu que ce n'est pas la première fois... Peut-être que c'est déjà moins pardonnable. Vous croyez que le Très-Haut prend en compte la malchance dont on peut faire montre? Parce que là ça pourrait atténuer un peu.

Les deux mains dans l'eau, elle laissa passer un instant sans mot dire. Le fin tissu de lin, maintenant plus qu'humide ne laissait plus vraiment place à l'imagination, mais vu qu'il avait le dos tourné, peu importait! Mais qui penserait à vérifier les reflets dans les miroirs? Sérieusement? Pas elle en tous cas, surtout en étant en confiance auprès d'un saint homme. Se sentant déjà mieux, moins poussiéreuse, la So chercha sa besace du regard, voulant attraper ses quelques affaires de rechanges, prises en prévision. Raté, la besace était sur le lit. Elle s'en serait frappée. Demander? Y aller? En s'aidant d'une main, la brunette se releva avant de croiser les bras contre elle et s'approcha à pas de loup de Scopolie et de ses affaires. Ce n'était pas le moment d'emmener en prime un prélat sur les chemins de la débauche! Là elle pourrait s'accrocher pour obtenir le pardon...

Ne vous retournez toujours pas, je dois récupérer mes affaires... Et on pourra descendre. Si votre dos vous fait toujours souffrir, je pourrai même vous aider si vous le souhaitez.

Oui, trop bonne, ça la perdra, si ce n'était pas déjà fait. Dire qu'on lui avait mis un tas de choses sur le dos... Elle l'avait vraiment encore en travers de la gorge. Grmbl, pas accès à sa sacoche...

Hum... Est-ce que vous pourriez m'envoyer la besace à vos côtés s'il vous plait? Mes affaires sont dedans....

Elle voulait juste changer de chemises! Au moins ça, histoire de ne pas arriver entièrement crasseuse à la table de leur hôte. Elle avait beau être paysanne, elle avait tout de même des principes... Même s'ils étaient critiqués au possible par un géant sans scrupules...
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~~~~~~~Rien de tel que les originaux. C'est naze de pomper.~~~~~~~
--Scopolie
Quel effort elle me demandait ! Faire fonctionner mes oreilles pour l'écouter, mon cerveau pour réfléchir à une réponse, mes yeux pour l'espionner et encore mon cerveau pour mémoriser les images de son corps presque à moitié nu. Situation délicate, voir difficile, et c'est justement pour ça que j'y prends tant de plaisir ; les catins qui dansent sur vos genoux pour une poignée d'écus, qui plaquent leur poitrine collante de sueur sur votre visage, qui vous regardent avec leurs yeux de braise plein de cernes, qui vous sourient en passant la langue sur leurs lèvres usées, et qui vous réclament d'autres écus pour passer là où un nombre incalculable d'autres ont passé et vous faire croire que vous êtes un amant exceptionnel en imitant des orgasmes comme elles le font pour chaque client, ce n'est pas pour moi. On apprécie d'avantage un repas lorsqu'on a chassé hardiment le gibier et cultiver patiemment les condiments. Pour les femmes, c'est pareil : je ne les prends pas toutes faites, je les prends après une préparation qui peut être complexe et au bon moment pour qu'elles ne soient ni trop agitées ni trop molles. Le regard fixé sur le miroir, j'ai un avant-goût de ce qui m'attend, un amuse-bouche pour me mettre en appétit. Je m'imagine bien sortir de l'ombre derrière elle, la saisir fermement par les seins et lui faire subir ma libido. Elle ne garderait pas ses vêtements si elle se lavait avec moi, j'irais la récurer dans tous les recoins. Mais avant ça, il faut que je réponde à ses interrogations, et que je garde à l'esprit que les femmes sont bavardes.

Les pénitences que je donne à mes fidèles sont difficiles parce que le péché est facile ; mais faîtes moi confiance, si vous faîtes ce que je vous dis, vous serez pardonnée. Ce n'est pas pour autant que je vous ferai manger des cadavres... Mais si vous voulez mon humble avis, c'est soit des rumeurs d'hérétiques visant à diffamer le clergé, soit cet évêque avait des morts dans ses placards et il a trouvé une manière efficace de les faire disparaitre... Mais ce n'est pas toléré, non. Le Très-Haut a créé les animaux et les plantes pour que nous les mangions, et les Hommes pour que nous les aimions autant que nous L'aimons.

Qui n'a pas entendu parler de ce fameux Monseigneur Odoacre ? Il paraitrait même qu'il se livrait à des rites de sorcière, mais n'ayant jamais croisé cet homme, je ne me suis pas demandé si c'était vrai ou pas. J'ai bien assez à faire avec les rumeurs du village : il paraitrait que l'hiver va être rude, je vais pouvoir spéculer sur le blé et le maïs. On raconte aussi que la veuve du meunier, cette pieuse femme, est enceinte alors que son mari est décédé depuis plus de neuf mois déjà : certains disent qu'elle a couché avec le cadavre de son mari, je vais pouvoir lui réclamer de l'argent en échange duquel je ne préviendrai pas l'inquisition. Avec toutes ces affaires à mettre au clair, je n'ai pas le temps de m'occuper des rumeurs ou des nouvelles de l'extérieur, surtout si elles ne me concernent pas. Mais déjà, elle aborde un sujet beaucoup plus intéressant : un bordel. C'est l'occasion d'aborder le sujet des plaisirs charnels avec elle, cela pourrait s'avérer instructif.


L'idée de construire un bordel n'est pas mauvaise, car je fais repentir les pécheurs par où ils ont péché... Il y a plus d'une jeune paysanne que je vois se rouler dans la paille avec le jeune homme de la ferme voisine qui mériteraient un séjour dans un de ces établissements. Ainsi, elles n'auraient plus envie de recommencer de sitôt ! Et puis, il vaut mieux faire acte de luxure avec des professionnelles que d'aller violenter ou tenter des jeunes femmes. Personne n'y songe, mais s'il n'y avait pas de maisons closes, les hommes en ruts s'en prendraient aux femmes comme vous, imaginez donc ! Vous seriez persécutée par des ivrognes mal dans leur peau qui ont besoin d'un exutoire pour se sentir dominants. Enfin, entre nous, ça renflouerait un peu les caisses de l’Église... La messe, les croisades, la lutte contre les hérétiques, les missions caritatives, tout cela n'est pas gratuit... D'ailleurs, si vous vouliez me faire un petit don en partant, cela ferait peser la balance divine en votre faveur...

Je profite de la vue de son corps légèrement vêtu, après le repas je profiterai de son corps nu, et en plus je vais avoir droit à des écus. C'est ce qui s'appelle avoir le beurre et l'argent du beurre... Le sourire de la crémière, je n'espère pas l'avoir, mais sait-on jamais, un petit sourire crispé...

La malchance ? Qu'est ce que la malchance a avoir avec le péché ? Vous êtes tentée, que vous résistiez ou pas n'a rien à voir. La malchance, c'est une excuse utilisée par les gens qui ne veulent pas assumer leurs choix ; et la chance une excuse pour ceux qui ont peur d'échouer. Par contre, la récidive est aggravante, oui... J'espère pour vous que nous ne vous étiez pas confessée une première fois et que vous avez recommencé par la suite, parce que alors là, on a du travail pour vous faire pardonner !

Et ça m’arrangerait bien. Plus le péché est grand, plus j'ai de chances d'arriver à mes fins. Je ne vais pas la violer pour avoir tuer des pigeons de la mairie, je ne pense pas qu'elle se laisserait faire. Mais elle est si gentille, je tenterai bien ma chance. Au mieux, elle me pardonnera. Au pire, j'enterrerai son corps parmi les carottes. Je sors de mes rêveries où j'étais armé d'une pelle pour m'apercevoir qu'elle s'approchait de moi, une main cachant sa poitrine moulant son vêtement. Un mince sourire étira mes lèvres. Ah, la coquine, je le savais ! C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleurs soupes, elle va poser ses mains sur mes épaules et me murmurer des cochonneries. Rha, je n'imaginais pas que ce serait si simple, mais d'un autre côté, j'avais peur de ne plus pouvoir tenir mes braies en place tellement elles me semblent étroites. Ah la cocho...

... Vos affaires ?

Je tourne la tête sur le côté pour apercevoir non loin de moi un sac, objet de la quête, une bien belle occasion de jouer avant le dîner. Le plus simple et donc le moins amusant aurait été de lui donner le sac et l'observer se changer. Il aurait été déjà d'avantage audacieux de lui donner le sac en me retournant. Le plus distrayant reste ce que j'ai fait, c'est à dire de tendre le bras pour prendre le sac et le poser sur mes genoux avec un sourire amusé avant d'annoncer sur un ton de défi :

Si vous les voulez, venez les chercher... Mais dépêchez-vous, vous allez attraper froid et le dîner sera bientôt prêt !
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Sorianne
La voilà comme deux ronds de flancs à fixer le dos du prêtre qui avait maintenant la besace sur ses genoux. Alors là, si elle s'y était attendue! C'était embarrassant au possible, il ne devait pas s'en rendre compte en voulant s'amuser de la sorte. Bigre, elle était mal barrée. Qui plus est, le ton employé ne souffrait aucun doute, c'était un défi. Les bras étroitement serrés contre elle, il y eut un moment de latence. Un ange passe... Mais enfin! Il ne pouvait décemment pas faire ça tout de même! Ses affaires! Relever le défi? Rhoo mais enfin c'était un prélat, elle ne pouvait pas s'y résoudre... La So se mordillait la lèvre, signe d'intense réflexion... Ah il pourra se vanter de lui avoir fait travailler le neurone, pour sûr... Ne serait-ce qu'avec ce qu'il lui avait répondu au sujet de ses "punitions"...

La petite brune finit par chercher une issue à la situation. Si elle devait rajouter tentation d'un curé à la petite liste des choses à confesser, elle n'était pas sortie... Du coup le regard se porta sur le reste de la pièce, elle allait bien trouver un truc pour qu'il ne la voit pas dans la tenue où elle se trouvait. Et déclic, pourquoi n'y avait-elle pas songé plus tôt? Commençait sans doute à fatiguer, ça ne pouvait être que ça. Un sourire et elle leva les yeux au ciel tout en se tournant et allant chercher la chemise poussiéreuse qu'elle avait ôté. A défaut de la repasser, elle cacherait au moins ce que le Père ne devrait pas voir. Un minimum de tenue!

Tout en se baissant pour ramasser la chemise, So fit une grimace en repensant à ce qu'il lui avait répondu. A se demander si elle allait vraiment lui raconter ce qu'elle était venue confesser... Faudrait tout de même pas qu'elle doive se trimballer dans un bordel, ce serait plutôt délicat comme situation... Et elle ne pourrait carrément pas en fait. Venir là pour passer à confesse et ne pas être pardonnée parce qu'il était hors de question de se repentir... En même temps c'était tout de même étonnant comme système.


Contente de savoir que ce que Monseigneur Odoacre fait n'est pas toléré... Mais je vous assure que ce ne sont pas des racontars, loin de là, il l'a vraiment demandé... Pour le bordel.... Oui, ce n'est pas faux, ils sont parfois utiles... Même si ces hommes dont vous parlez trouvent aussi leur bonheur ailleurs et pas que dans ces maisons...

Une légère grimace vint jouer sur les traits de la demoiselle après une sombre pensée pour un événement ayant eu lieu des années auparavant et elle se dirigea doucement vers Scopolie, tenant le tissu ramassé contre elle histoire de se planquer et d'avoir au moins une main de libre. Il pouvait bien voir son dos, ce n'était pas la mort! Faire un don? Pour avoir le pardon plus facilement? Après ce qu'il avait dit? Elle lui donnerait même sa bourse au complet! Gênée, elle se présenta à ses côtés , le rouge aux joues, Plus qu'à tendre la main pour chopper la sacoche... Avec un prélat connu, pourquoi pas! Mais là... Bien embarrassée la petite brune...

Hum... Je peux?

C'est que l'eau n'était pas chaude et le temps de se réchauffer... Fallait expliquer la malchance? Qu'il ne croit pas qu'elle s'en servait comme d'une excuse puisqu'il était vraiment question de poisse... Et une question lui brûlait les lèvres sur ce qu'il avait dit et qui la laissait perplexe... Elle essaya de trouver son regard, histoire qu'il ne soit pas perturbé par autre chose,

Je me suis déjà confessée pour un péché identique... Mais je vous assure que la malchance y est pour quelque chose cette fois. Quoi que je crois vraiment qu'on m'a jeté une malédiction... Ce n'est pas du tout pour ne pas assumer, bien au contraire...

On ne peut plus sérieuse en disant ça, elle tendit une main timide afin de reprendre sa besace. Mince, elle avait retiré les bracelets pour aller dans l'eau et ne les avait pas remit, peu importe... Et que dirait-il si elle avouait avoir passer une nuit complète en compagnie du Diable en personne? Moui, il allait falloir réfléchir sur la manière de tourner les choses...

Et... Vous faites repentir les pécheurs par où ils ont péché? Ce n'est pas les faire commettre une nouvelle faute? Comment vous faites? Peut-être que j'ai mal compris ou alors je vois mal ce que vous voulez dire...
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--Scopolie
J'observais avec amusement, dans le miroir, la petite brune déconcertée par mon comportement. Mon regard faisait des allers et des retours entre les traits de son visage et sa poitrine dévoilée par le tissu devenu presque transparent ; je la devinais ferme, je l'imaginais dressée avec orgueil. Pour moi, parce qu'elle veut se faire pardonner ses fautes, mais juste pour moi, parce que je l'ai voulu. Et aussi parce que je ne lui demande pas son avis, seul le mien compte, après tout. Si je dois utiliser des subterfuges pour l'obliger à aller où je veux, alors tant pis, je le ferais, mais j'aurais ce que je veux. C'est pour cela que je garde son sac précieusement serré contre moi tandis qu'elle tend la main pour le récupérer. Elle devra y aller à deux mains, et donc découvrir sa poitrine. Dans un premier temps, je la dévisageais pour me moquer gentillement d'elle, mais ensuite, mon regard baissé sur ses attributs qu'elle tentait de dissimuler tant bien que mal ne laissait aucun doute quant à mes motivations profondes. A quoi bon s'en cacher ? Au pire, elle se méfiera un peu plus de moi, comme un poisson qui a mordu à l'hameçon ; je n'ai plus qu'à tirer sur la ligne pour la remonter. Il est déjà trop tard pour qu'elle puisse s'échapper.

Non, vous ne pouvez pas... Il va falloir user de la force si vous voulez vous rhabiller avant que le dîner ne soit froid.

Une incitation à pousser le jeu de séduction plus loin, à utiliser les mains plutôt que le bout des doigts. La pousser à vaincre la gêne, comme si je cherchais à l'aider, pour qu'elle me saute au cou et que je lui saute dessus. J'aurais pu avoir la patience de le faire durant tout le long de la soirée, mais maintenant qu'elle est presque à moitié nue devant moi, je vais devoir brusquer les choses. Mes yeux sombres vers sa tête, avec un léger sourire qui tient plus du bon curé qui aime taquiner les jeunes que de l'homme qui compte commettre un odieux crime.

Vous me conterez votre malchance lors de la confession, et je jugerai par moi-même s'il s'agit d'une malédiction. Je marque un court silence pour organiser ma réflexion prochaine. Un péché est un acte pour lequel on prend plaisir, Sorianne. Nous devenons pécheurs lorsque nos actions nous apporte une jouissance qui nous fait oublier notre amour pour Lui et Ses enseignements. Ainsi, ce n'est pas l'acte en lui-même qui est punissable, mais le plaisir immodéré qui nous fait oublier notre Créateur, qui nous détache du monde spirituel pour nous enchainer au monde matériel.
En accomplissant le même acte pour en récolter une sensation désagréable, cela rééquilibre la balance, pour imager la chose, et vous prouvez ainsi à Notre Seigneur que vous n'êtes pas d'avantage attaché au plaisir qu'à Lui. Il faut que vous compreniez que demander pardon est trop facile, il faut faire preuve de sincère repentance, et quoi de mieux que de faire l'inverse de l'erreur regrettée ? Lorsqu'on veut se faire pardonner d'avoir trop reçu, on donne tout autant, si ce n'est plus.


Ainsi, elle se ferait violée, chose hautement désagréable, pour montrer qu'elle regrette sincèrement. Et moi, je serai l'instrument de la punition, je ne ferai que mon travail, quand bien même j'y prends plaisir. Je rabaissa les yeux sur ses mains agrippées au sac, marquant un court arrêt sur sa poitrine soulevée à chaque inspiration, avant que je ne m'aperçoive des marques sur ses poignets. De bien vilaines cicatrices qui n'ont pas été faite par une corde trop serrée qui l'aurait retenu captive. C'est une lame qui lui a fait cela, mais c'est étrange qu'elle ait les mêmes sur les deux poignets. Et si cela avait été des saignées, il y en aurait plusieurs. Je haussais un sourcil interrogateur.

Vous vous êtes mutilée ?

Cela m'étonnait d'elle qui semble si fraiche, si pleine de vie, qu'elle ait essayé de se donner la mort. Ah, le suicide, cet odieux péché qui mérite un odieux châtiment. Finalement, je vais en avoir pour toute la nuit avec cette petite.

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Sorianne
Comment ça non? Comment ça user de la force? Limite en mode carpe, elle observait le curé avec des yeux ronds, la main suspendue au dessus de la besace qu'elle ne pourrait donc pas récupérer de suite si ce n'était en forçant. C'est qu'il semblait sérieux à serrer son sac contre lui... Peut-être que c'était une plaisanterie et qu'il allait lâcher dans les instants qui allaient suivre. Oui c'était sans doutes ça... Un léger froncement de sourcils tout de même en suivant le regard qu'il lui lançait. Un malaise naissait alors qu'elle l'écoutait, et pendant qu'elle cherchait comment récupérer son bien sans pour autant se dévoiler devant un prélat. Bien que là, ça risquait d'être coton.

Le discours tenu la fit s'interroger. Dans un sens il n'avait pas tort, bien au contraire. Mais quelle méthode? Collait-il réellement les filles dans des bordels comme il l'avait suggéré tantôt? Elle ne devait pas comprendre où il voulait en venir, pas comprendre ce qu'il voulait dire... Les paroles de Miramaz faisaient leur petit bonhomme de chemin dans la tête de la noiraude, et la So commençait fortement à se poser des questions au sujet de la mise en garde reçue. Surtout quand elle se remémorait le comportement de la rasée quand elle lui avait suggéré ce prêtre.


Pour la confession, on pourrait simplement discuter, ce serait moins formel, au point où on en est... Et les choses viendraient peut-être plus facilement... Enfin peut-être... Surement en fait.

Tout en causant, elle tordait la chemise qu'elle tenait contre elle, toujours hésitante à aller chercher sa besace. Elle ne pouvait s'y résoudre, ne voulant pas s'exhiber, malgré qu'il ne lui laissait pas vraiment le choix.

Concernant la malédiction, j'en suis certaine. Je suis même allée voir des exorcistes... Et si vous voulez en juger par vous même il faudrait que je remonte très loin en arrière sinon vous ne penseriez qu'à une simple malchance. Je doute que ça vous intéresse et je ne vais pas vous ennuyer avec tout ça...


Quoi qu'il aurait peut-être été moins sévère sur la punition. Le regard de la donzelle se baissa de nouveau en direction de sa sacoche, la lèvre mordillée, y aller, ne pas y aller?

Je ne comprends pas pourquoi vouloir... Punir... Vous ne pensez pas que si les gens viennent à vous c'est qu'ils ont sincèrement envie de se repentir? Et s'ils recommettent plusieurs fois la même erreur, peut-être qu'ils ont des circonstances atténuantes...

Oui elle essayait de voir jusqu'où pouvait passer la pilule... Finalement, malaise, frissons et ne trouvant plus vraiment la situation amusante, la petite brune finit par lâcher le tissu qu'elle maintenait contre elle, le laissant rejoindre le sol dans un bruissement tandis qu'elle allait tenter de récupérer ses affaires. Peu importait la tenue au final, il avait déjà dû en voir d'autre, puis elle confesserait ça avec le reste hein! Toujours était-il que ses pommettes avaient prit quelques couleurs quand elle se mit à tirer la besace, sans trop insister, persuadée qu'il allait la libérer de son emprise. Enfin lorsqu'elle vit que ce n'était pas vraiment le cas, Sorianne força un peu plus le geste. Jusqu'à ce qu'il l'interroge et qu'elle pique un fard avant de mettre les mains dans son dos pour cacher ce qui était normalement bien planqué.

C'est vieux, regretté... C'était stupide et pour quelque chose qui n'en valait pas la peine. Oh ça oui, cela n'en valait pas la peine et c'était regretté d'autant plus. Elle esquissa un sourire, tête renversée légèrement de côté, ayant totalement oublié sa tenue... J'ai voulu rejoindre le père de mes enfants avant d'apprendre qu'il nous avait abandonné et qu'il n'était pas mort... Le mariage effraie les hommes.

Elle baissa le nez avec une légère moue. Abonnée aux abandons... Il fallait croire qu'elle était condamnée à rester seule. Puis elle prit de nouveau conscience de l'indécence de sa pose, et les bras bien planqués revinrent se plaquer contre son buste, alors que d'un doigt elle désignait de nouveau la besace tout en reculant d'un pas.


Vraiment, j'aimerai me vêtir... C'est gênant... Et peut-être que la vieille Dame nous attend?

Sourire éteint, et expression sérieuse sur le visage, elle espérait sincèrement qu'il allait lâcher prise. Une question la taraudait depuis qu'il lui avait répondu, mais devait-elle la poser? Ou devait-elle attendre avant de savoir ce qui l'attendait?

Je me demande... Non décidément elle ne voyait pas ce qu'il voulait dire... Vous dites que pour que la repentance soit sincère, il faut... Repêcher... Mais sans plaisir? Comment faites vous ça? Il y a des choses qui ne peuvent pas rentrer dans ce système... Les yeux cherchant ceux de Scopolie, appréhendant un brin la réponse, et se préparant mentalement à renoncer, en fonction de ce qu'il dirait... Comment faites vous si on vous confesse des enfants hors mariage? Sachant que c'est le père qui fuit? Alors que les fiançailles avaient été annoncées? Et pour... Le péché de chair? Vous ne collez tout de même pas les filles dans des bordels, même si vous pensez qu'elles devraient s'y rendre? Venir demander le pardon... C'est regretter son geste, non? Et comment faites vous pour ceux qui abusent de la boisson?

Non qu'elle abusait de tout ça, buvant peu (hum), n'étant aller trouver une amant que pour une seule et unique nuit, mais la curiosité la poussait à se renseigner. Avec une grimace et un peu de culot, So se décida à retenter pour sa sacoche, l'attrapant fermement d'une main et tira dessus avec force, ne voulant plus se trimballer à moitié nue comme ça, tenue indécente au possible.

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--Scopolie
Et si les fidèles commençaient par réfléchir par eux-mêmes, où irait-on ? Que deviendrions-nous, moi et les autres bergers qui menons nos moutons à la tonte ? Sa poitrine aux formes agréables de pomme, au centre de mes envies, se décentra peu à peu, repoussée par les questions qui s'enchaînent. Elle se questionne sur mes procédés, cherche à négocier son absolution. J'ai été trop gentil avec elle, voilà tout ; car lorsqu'on veut mener son troupeau correctement, il faut savoir être ferme et doux à la fois. Avec les femmes, c'est pareil. J'ai fait l'erreur de paraitre trop sympathique, trop humain ; elle a oublié que je suis juge de son âme, celui qui parle pour le Très-Haut. Elle devrait dire amen à tout ce que je dis en étant convaincue que je fais ça pour son bien. Alors mon sourire disparait peu à peu, les traits de mon visage se durcissent en une mine sévère et je ne joue plus. Le sac est entre ses mains, et elle pourrait se croire victorieuse mais je me lève lentement du lit pour la surplomber.

Je parle de racheter votre âme, pas de faire l'acquisition d'un vulgaire objet. Je suis celui qui vous délivrera de vos péchés, pas un marchand avec qui on peut négocier. Je suis un émissaire de notre Sainte Mère l’Église, qui êtes-vous pour remettre en cause mes méthodes ?


Ma voix est dure, sans appel ; elle résonne dans le silence de la pièce. Je laisse défiler les secondes pour la laisser méditer ses paroles, pour laisser retomber son moral comme un soufflet. Et lorsque je la sens toute attentive à mes paroles, je saisis son sein avec rudesse ; je la fais reculer dos au mur pour mieux appuyer dessus comme si je pressais un fruit mûr. Et j'y prends plaisir. Le contact de la chair, cette relation de force où je suis le dominant. Mais rien ne transparait sur mon visage, je reste glacial tout autant que mon regard sombre planté dans le sien.

Vous me décevez vraiment. Vous me questionnez et me conseillez pour évaluer le rapport qualité/prix et le discuter. Mais c'est du salut de votre âme dont nous parlons ; elle n'a pas de prix comme une damnation éternelle n'a pas de limite. Par orgueil, vous pensez saisir pleinement les mécanismes de l'absolution. Par acédie, vous affirmez qu'une faute avouée est pardonnée.

Je finis par relâcher la douce chaleur de son mont et me recule d'un pas, toujours aussi sévère. Je l'ai blessé, maintenant je l'achève.

Si vous vous confessez à moi, c'est que vous me ferez confiance pour guider votre âme et que vous suivrez à la lettre mes instructions, sans discution. Je vous laisse y réfléchir durant le repas. Maintenant, habillez-vous.

C'est fait. Les murs sont éclaboussés de ses interrogations balayées d'un coup de langue, sa prétention à comprendre comment se faire pardonner ses fautes gît sur le plancher comme un cadavre. Elle est belle, innocente et pleine de vie ; je la transformerai en poupée de chiffon obéissant au son de ma voix. Je lui jette un dernier regard plein de reproches pour lui signifier qu'elle a perdu ma sympathie avant de descendre les escaliers. Je lui ai laissé le dîner pour réfléchir, mais je sais que tout va se jouer durant ces quelques minutes où elle enfilera sa chemise. Lorsqu'elle entrera dans la cuisine, je saurai à son attitude si elle est une marionnette désarticulée qui attend que je la prenne en main ou une féline effrayée.

J'étais déjà à table lorsque les escaliers grincèrent. La vieille bigote, elle, était entrain de poser la marmite au centre de la large table en chêne. Elle m'avait raconté que son mari était un fêtard et qu'il invitait souvent des amis chez eux, d'où l'acquisition de cette table pour plus de huit personnes. Après la mort du pauvre homme, je ne doute pas que ses amis continuaient de venir pour consoler la veuve à leur manière et finir les réserves qu'il avait laissé. Depuis, elle avait gardé l'habitude de bien garnir le sellier, d'où le repas presque royal -la quantité et les présentations s'y prêtaient- auquel on avait droit : dans un plat, des radis longs pour nous mettre en appétit ; dans un saladier, des épis de maïs, au moins cinq chacun ; dans un autre saladier, des tomates et des concombres ; les haricots verts relevés aux échalotes fumaient à côté des larges tranches de cochon salé. Le pain de campagne trônait dans une corbeille au milieu de la table, plein de farine. Les assiettes sont de porcelaine, les couverts d'argent et les verres à pied prêts à être remplis par la bouteille dont l'étiquette, très ancienne, est effacée. La vieille femme salut la jeune avec un sourire aimable, quoi qu'édenté, tandis que je patiente, les mains jointes sous mon menton et le ventre creux. Et parce qu'elle ne voulait pas manquer une occasion de faire bonne impression, il y avait des couverts devant chaque chaise ; Sorianne avait donc le choix de se mettre plus ou moins près de moi. Je l'observais sans la quitter du regard, essayant de décrypter son attitude.


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Sorianne
Besace récupérée! Elle le savait bien qu'il la lâcherait. Un petit air soulagé fit son apparition sur le visage de la brunette. Il fallait croire que ses pensées s'étaient enflammées l'espace d'un court instant. C'est en relevant le museau qu'elle fut prise d'un doute... L'air prit par le Père Scopolie semblait peu amène et c'est quelque peu inquiète qu'elle le regarda se lever et venir jusqu'à elle. So ne le lâchait pas des yeux, se demandant si elle en avait fait trop ou si elle avait dit quelque chose qu'elle aurait dû retenir. Apparemment oui. Ses paroles n'avaient pas été appréciées et elle se retrouva à pâlir légèrement à mesure qu'il la sermonnait.

Une chose était certaine, elle ne mouftait plus, consciente de peut-être être allée trop loin, elle qui ne voulait que satisfaire sa curiosité. Curiosité mal placée il fallait croire et un défaut qu'il lui faudrait gommer. Tandis qu'il marque une pause, la jeune femme ne quitte pas les yeux sombres, presque honteuse d'avoir voulu insister et attendant la suite, prête à recevoir un nouveau sermon... Elle devait le mériter après tout, sinon il n'aurait pas changé de comportement si subitement... Elle se sentait bien petite alors qu'il la surplombait de toute sa hauteur...

Si elle attendait de nouvelles paroles, elle ne s'attendait pas à ce qui devait suivre. Un hoquet outré et elle se retrouva plaquée contre le mur tandis qu'elle grimaçait sous la pression de la main du prélat, et s'il lui restait encore quelques couleurs aux joues, elles disparurent dans la seconde. Si lui semblait calme malgré ce ton employé, cet air glacial affiché, elle était plus qu'inquiète alors qu'il poursuivait enfin son discours. De nouveaux péchés, si avec ça elle n'avait toujours pas grand chose à confesser... Le souffle court, elle écoutait, piteuse...

Baissant le nez au moment où il la relâcha, la So ne trouvait plus rien à redire, mais poussa un léger soupire de soulagement en ne sentant plus sa main chaude contre elle. Les derniers mots prononcés la firent rougir, soudain honteuse de la tenue dans laquelle elle se trouvait. Pas un mot, juste un regard en coin qui capta celui du prêtre, regard lourd de reproches qui la fit rougir un peu plus. Elle réalisa qu'elle devait sans doutes être bien trop proche des hommes d'église qu'elle connaissait et que c'était sans doutes la raison pour laquelle elle n'hésitait pas à chercher des réponses qui ne la regardaient sans doutes pas.

Ébranlée par la leçon reçue, la noiraude finit par ouvrir la besace, toujours accolée au mur contre lequel il l'avait poussé, et en sortit de quoi se vêtir plus décemment. Ce n'est qu'en voulant serrer le lacet de la chemise qu'elle se rendit compte que ses mains tremblaient légèrement. Mouarf, si elle s'était attendue à pareil revirement... Pour le coup, elle s'accorda un instant, appuyée au mur, juste le temps de souffler un peu. Il ne fallait pas faire trop attendre ses hôtes, mais elle avait bien le droit de s'octroyer cela. Calmée, elle alla récupérer le bustier qu'elle avait ôté plus tôt, l'enfila, lassant doucement les cordelettes de cuir et n'oublia pas les bracelets qui lui ceignaient les poignets.

En haut des marches, elle réajusta ses jupes, avant de descendre doucement, essayant d'afficher un léger sourire, juste pour faire bien devant la vieille femme. S'il n'y avait pas cette dernière, cela aurait plus été une mine désolée qu'elle aurait... Enfin... Ça c'était avant de voir l'état de la table préparée pour le repas. Bouche bée devant la quantité de plats et victuailles qui avaient été préparées, la So eut du mal à cacher sa surprise et à répondre au sourire aimable de la vieille femme. Si elle s'était attendue à tout cela! C'est le regard qu'elle sentit peser sur elle qui la sortit de sa stupeur. Bouche refermée, essayant de se faire discrète, la jeune femme fut également surprise de voir toutes les places prête à être servie.

Où se placer?? Chaque place observée, jusqu'à ce que son regard se porte sur le prélat qu'elle fixa un instant, le rouge lui montant aux joues. Elle replaça une mèche de cheveux sombres derrière son oreille avant de se décider. Il ne servirait à rien de se mettre à l'opposée, complétement à l'écart, ne serait-ce par égard de la vieille femme qui avait préparé pareille tablée. Nez baissé, la brune se plaça face à Scopolie, mais ne chercha plus à croiser son regard. Comme si l'humilité dont elle essayait de faire montre pouvait faire pardonner sa curiosité maladive... De même point de gourmandise excessive ce soir, la faim s'étant envolée quand elle s'était retrouvée contre le mur de la chambre.

Repas frugal en fin de compte, l'estomac serré ne demandant pas bien plus que ce qui fut avalé. Bavarde devenue muette, et le cerveau en ébullition, tournant et retournant la conversation ayant eu lieu quelques instant auparavant. Le temps passant, le vin aidant, la jeune femme reprenait de l'aplomb, et le regard finit par se relever, observant Scopolie, tandis qu'elle hésitait à reprendre là où ils s'étaient arrêtés.


Pardon...

Bah oui pardon... Il fallait croire qu'elle avait abusé de paroles... Repas finit pour elle. Plus rien ne passait, au pire elle irait déranger l'hôtesse pour reprendre quelques trucs à grignoter plus tard... Un sourire à la vieille femme en guise de remerciements et elle revint au prêtre, l'air sérieux. Elle n'oubliait pas le geste qu'il avait eu quand elle s'était retrouvée dos au mur, et l'air sévère qu'il avait eu, ayant rangé sa sympathie de manière si rapide qu'il l'avait prise au dépourvu.

Je suis trop curieuse... C'est un défaut que j'essaye de perdre...

Les mains posée sur les genoux, la So cherchait déjà comment tourner ses paroles lors de la confession prévue. Elle n'était pas venue là pour des prunes, sinon elle aurait pu rester auprès de ses nouveaux compagnons.

Ce doit être parce que les prêtres que je connais ne sont pas... Enfin peut-être qu'ils sont trop gentils et que je suis trop proches d'eux...


Ami et ancien futur beau-frère, forcément cela n'aidait pas pour avoir une rédemption digne de ce nom... Elle se réinstalla, gigotant un peu sur son siège. Prête à y aller. Elle était là pour ça et il n'y avait plus qu'à...!

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~~~~~~~Rien de tel que les originaux. C'est naze de pomper.~~~~~~~
--Scopolie
Elle garde le regard baissé, et n'ose même plus me regarder. Elle est silencieuse, discrète, et ne mange que peu. Elle s’assoit face à moi. S'il n'y avait ni table ni chaise dans la pièce, si j'avais été debout, alors je sens qu'elle se serait mise à genoux devant moi. Je cachai mon petit sourire satisfait derrière mes mains jointes. Et notre hôte, trop absorbée par sa tâche, ne remarqua rien de ce qu'il se passait entre les deux jeunes gens : ni mon regard qui ne voyait plus que la brune, ni son soudain changement d'attitude, pour une beaucoup plus humble. Je ne l'ai pas encore confessé et elle se comporte déjà comme une repentante ; elle m'est toute dévouée maintenant, prête à recevoir l'absolution. Cette idée m'enchanta, et je ne récitais le bénédicité que par mécanisme, sans réfléchir au sens de mes mots.

Bénissez nous, Seigneur, bénissez ce repas, ceux qui l'ont préparé, et procurez du pain à ceux qui n'en ont pas ! Ainsi soit-il !

Je ne regardai plus une seule fois ma fidèle : mon imagination travaillait déjà pas beaucoup, autant pour trouver les mots justes que pour les gestes à avoir ; inutile d'en rajouter en l'observant intensément, mes braies étaient suffisamment tendues comme ça. Nous mangeâmes en silence alors que c'était un repas de fête ; ni elle ni moi n'avions envie de parler, et la vieille Violette parlait seule. Et puisque la jeune femme en face de moi ne prenait presque rien, j'ai mangé pour deux : quelques poignées de radis, une demi-douzaine d'épis de maïs à ronger, une assiette pleine du mélange tomate-concombre et deux tranches épaisses de cochon salé, avec des haricots verts pour les accompagner. L'assiette était essuyée généreusement avec le pain. J'avais grand appétit, et je mangeais beaucoup lorsque je le pouvais ; le gras de mon ventre était là pour me le rappeler. Il y avait beaucoup de restes, qui seraient resservis demain. Je guettais le dessert, du fromage de chèvre, lorsqu'un mot s'éleva. Une excuse timide. Elle était désolée. J'en serais touché si elle ne faisait pas exactement ce que j'avais prévu. Gardant un air détaché, je lui répondis à mi-voix sans la regarder.

Je ne vous demanderai pas d'excuser ma franchise, car je pense que c'est une qualité. Vos amis prêtres sont des imbéciles. S'ils ont, tout comme moi, suivi des séminaires longs de plusieurs mois pour être ordonnés, c'est parce que le fonctionnement du monde spirituel est très complexe. Tenter d'apprendre à des non-initiés ces mécanismes relève de la bêtise car soit ils ne comprendront pas et penseront que les prêtres racontent les âneries d'un ivrogne qui a décrit ses hallucinations dans un livre, soit ils comprendront de travers et interpréteront à leur manière ; et vous êtes dans ce second cas. L'interprétation du Livre des Vertus et de Ses projets par chacun, c'est bon pour ces hérétiques assoiffés de sang qui se disent Réformés. Alors faîtes moi plaisir, cessez de vous poser des questions auxquelles on ne peut pas répondre convenablement dans une taverne ou après la messe sur des sujets qui vous dépassent de très loin. Si Christos a demandé à Titus de fonder l’Église, c'est justement pour former des guides spirituels qui savent exactement où vous mener, et ainsi empêcher les fidèles d'aller dans tous les sens en croyant marcher sur le bon chemin.

Ainsi, j'en finissais de la désarmer. Sa Raison emprisonnée par mes mots, elle ne fera plus que suivre le son de ma voix. Par le pouvoir des mots, je suis devenu le tyran de son esprit et donc de son corps. Je ne la regardais toujours pas pour autant, mais je l'imaginais toute confuse : elle a écouté ses amis alors qu'elle n'aurait pas dû, elle a douté de moi alors que je semble si charismatique. Deos merci, l'éloquence n'a rien à voir avec la beauté de l'individu ; sinon, je serais devenu marchand de poisson, à crier à en perdre gorge sur le marché. Je saisis un verre propre et le mien que je dépose l'un à côté de l'autre, puis je les remplis à ras-bord d'hypocras.


Buvons d'une seule traite. Je vous pardonne, ma fille...

Qui donnerait à boire à sa fille dans l'espoir de la voir ivre pour mieux la violer ? Moi, ses formes avantageuses et ma faim de chair inassouvie étant deux arguments qui me font largement oublier l'atrocité de la chose. Levant mon verre vers elle avec un sourire amical, je trinque et amène lentement le vers à ma bouche tandis qu'elle lève le coude bien haut pour boire. Je profite de ce moment d'inattention pour jeter mon verre dans le pot-poubelle de table avant de le reporter vivement à mes lèvres, comme si je l'avais vidé.

Allons-y.

L'ordre de marche est donné, le sablier a été retourné. Ce n'est plus qu'une question de temps maintenant. J'espère qu'elle ne sera pas trop longue à se confesser, je risque de lui sauter dessus avant la fin. Tandis que je monte les escaliers avec elle, la seule chose à laquelle je pense, c'est à sa poitrine que je n'ai pas pu apprécier comme il faudrait. J'imagine aussi ses hanches nues, sa féminité sans défense. Je la veux un peu résistante, quand même, que je la sente vivante, pleine de vie sous moi. Encore une différence qu'il y a avec les catins : les femmes de la profession sont insensibles, elles simulent ; alors que les fidèles souffrent de désir, pleurent de plaisir, se débattent pour en réclamer encore. Celle-ci ne fera pas exception. Je lui fais signe de s'asseoir sur le lit tandis que je prends une chaise pour me mettre face à elle. Le visage sérieux, ni trop gentil ni trop sévère, je la regarde dans les yeux.

Je vous écoute, ma fille. Jurez sur le Livre des Vertus de ne me raconter que la vérité, et vous en remettre à mon jugement, qui est le Sien. Puis confessez-vous, allégez votre âme du poids des péchés cachés.
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Sorianne
La tirade qui suivit ses excuses la laissa coite et vexée. Les pommettes s'étaient teintées d'un peu plus de rouge à mesure qu'elle entendait ce qu'il avait à dire. Qu'on lui reproche sa curiosité déplacée, c'était tout à fait légitime. Que l'on traite d'imbéciles ses amis ou quelqu'un faisant parti de sa famille, encore récemment, elle n'appréciait pas vraiment. Mais que dire et que répondre quand celui qui proférait ces paroles était un homme d'église, un homme à qui l'on devait respect et que l'on devait écouter? So finit par détourner le regard, une moue contrariée au visage. Il ne fallait pas répondre pour ne pas se faire de nouveau réprimander. Prendre sur soi... Quelque chose qu'elle avait tendance à mettre en pratique de plus en plus souvent, même si cela s'avérait plutôt compliqué quand on n'avait pas la langue dans sa poche...

La brune revint à lui tandis qu'il remplissait généreusement deux verres. Elle avait déjà gouté pas mal de vin ce soir, n'avait pas avalé grand chose de consistant, elle allait se retrouver à rouler sous la table si elle avalait ça en plus. Mais à quoi bon refuser, après tout... Elle n'aurait pas à aller bien loin, donc ne se retrouverait pas en mauvaise situation en voulant rentrer. Ca avait du bon d'être sur place! Puis n'était-elle pas surnommée la "soiffarde"? C'est avec une petite pensée pour ses nouveaux compagnons qu'elle prit le verre servi et avala rapidement le breuvage. Puis cela permettrait sûrement de faire passer ce qu'il avait dit. Doux gout sucré, pour sûr, l'hypocras pouvait se boire comme du petit lait, et retombait bien sur le crâne si l'on n'y prenait pas garde. Trop taaard! Verre reposé doucement avant de se lever pour suivre Scopolie. Avant de se rendre compte qu'elle aurait peut-être dû manger un peu plus... Alcool et ventre vide ou presque... Pas très bon ménage... Avec un sourire et la tête tournant légèrement, la jeune femme attrapa donc un morceau de pain qui se trouvait sur la table surchargée et suivit l'homme dans les escaliers, de son pas irrégulier, tout en grignotant et en tenant d'une main ses multiples jupons histoire de ne pas se prendre les pieds dedans. Heureusement les marches ne tanguaient pas trop... Sinon pas sûr du tout qu'elle soit arrivée à la chambre.

Tandis qu'il s'écartait pour prendre de quoi s'asseoir, la So s'installa sagement sur le bord de la paillasse, le dos droit et les mains croisées sur les genoux, à réfléchir à ce qu'elle allait dire, et comment tourner les choses. Est-ce qu'il fallait y aller franchement? Ou pouvait-elle utiliser des mots détournés? Sous entendus? Mal à l'aise avec tout ceci, ça n'allait pas être une sinécure. Ce n'est que quand il s'installa face à elle que la noiraude releva les yeux, soutenant le regard du prélat. L'air neutre qu'il affichait ne lui permettait pas de voir comment seraient prises ses paroles, elle opta donc pour du flou, autant ne pas en rajouter à son cas. Il y avait si longtemps qu'elle ne s'était pas confessée qu'elle en avait oublié comment faire... Essayant de garder contenance, Sorianne répondit donc à ce qui lui avait été demandé. Il fallait bien commencer par quelque chose...


Je jure sur le Livre des Vertus de ne dire que la... Vérité,
elle retint un léger hoquet qui menaçait d'arriver, voilà ce que c'était que de boire sans manger suffisamment! Et de m'en remettre... A Son jugement. Oui, elle avait été vexée, donc... Elle omit sciemment une partie... Celle où elle devrait s'en remettre au jugement de Scopolie... Oh, peut-être qu'il n'aurait même pas relevé.

Menton relevé légèrement, elle essayait de cacher le fait qu'elle n'était pas bien claire. La tête commençait sérieusement à lui tourner et les couleurs affichées pouvaient montrer qu'elle avait quelque peu chaud, mais elle avait un minimum de fierté la brune. Il fallait donc faire comme si de rien était. Maintenant il fallait juste trouver par quoi commencer. Elle aurait tant aimé que tout soit fait sous couvert d'une discussion qui aurait pu paraitre anodine... Cela aurait été moins formel et tout serait sorti bien plus facilement, l'air de rien, comme si elle se confiait à n'importe qui et pas à quelqu'un qui allait lui accorder le pardon pour ne pas aller visiter la Lune... C'est qu'elle n'y tenait pas vraiment... Le Paradis Solaire lui semblait tout de même plus accueillant bien que beaucoup de ses connaissances n'en verraient sans doutes pas la couleur. Les yeux verts plantés dans le regard sombre, elle chercha ses mots l'espace d'un instant. Par quoi commencer? Là où elle s'était arrêtée la dernière fois, et c'était des mois et des mois en arrière...


Je suis fille mère... Trois fois... Deux fois il y a longtemps maintenant. Ça avait déjà été confessé et pardonné... L'homme a fui devant l'autel... Avec un sourire jaune, elle leva les mains avant de désigner un des bracelets de cuir. C'est de là que ça vient... Ça, c'était fait. Elle avait déjà confessé tout cela, mais c'était juste pour mettre en bouche. Avec une petite grimace, piteuse, elle continua sur sa lancée.

J'ai rencontré un homme suite à tout ça. Un noble sans terres, mais noble tout de même... J'ai fauté avec lui... Elle qui avait détourné le regard en causant, fixa de nouveau le confesseur, les pommettes rougissantes un peu plus. Est-ce que c'est circonstances atténuantes si nous étions fiancés? Un gloussement sortit de sa gorge, rien d'amusant, juste la blase qui avait raison d'elle en plus de l'alcool. Si on se fiance, c'est pour se marier normalement... Après tout... Et son expression changea du tout au tout, finis les gloussements débiles, juste une moue boudeuse. On devait se marier, mais le Très Haut en a décidé autrement... Encore... Et je me suis retrouvée seule et grosse d'un nouveau bâtard qui s'est avéré être une petite fille... J'ai retrouvé le Père... Qui nous a abandonné... Je ne suis donc pas mariée. Et j'ai souhaité du mal à celui qui était mon fiancé...

Un soupire vint ponctuer la tirade. Mau-di-te et rancunière. Elle le maintenait encore et encore, c'était certain. Petite pause pour se demander si elle devait continuer ou non sur sa lancée, puis se dit que de toutes façons, tant qu'elle y était, ce serait plus vite fini et ils pourraient discuter de choses et d'autres plus rapidement comme ça. Elle passa outre le fait qu'elle avait postulé pour faire la nourrice mais avait posé un lapin à la femme qui cherchait... Cela n'était pas un péché ça.

A Paris j'ai croisé un mercenaire... Je l'ai insulté... Je ne me suis jamais excusée, mais il l'avait cherché... De ça, elle se repentirait pas, même si maintenant elle comptait cet homme parmi ses connaissances plutôt proches. Finalement je me suis retrouvée partageant sa couche. Une nuit seulement, mais ce n'est pas du tout dans mes habitudes... Oh ça non... Mais ce soir là, elle en avait eu envie bien qu'elle ne sache pas vraiment ce qui lui était passé par la tête. Et le pire c'est que rien ne l'empêcherait de recommencer si l'envie la prenait... Je le connaissais... Mais ne l'avais pas vu depuis des années... Et maintenant j'ai intégré leur petit groupe. J'ai toujours été droite, et honnête. Du moins je le pense. Mais je suis bien dans cette petite troupe de mercenaires. Ils sont assoiffés de sang, ils aiment se battre et sont fous et suicidaires... Mais je suis bien auprès d'eux.

Tout en causant, elle était allée chercher sans trop y faire attention, un vélin dans sa besace. Elle avait comme un coup de chaud et il fit bon s'éventer avec ce qu'elle avait trouvé. Remettant une mèche de cheveux en arrière, So chercha ce qu'elle avait d'autre sur la conscience...

De les côtoyer, j'ai pu retourner fréquenter les tavernes, pour rencontrer du monde de nouveau. Au début ça a été dur, mais compagnie et alcool aidant... Ils m'ont surnommé la soiffarde... Mais c'est faux, je ne bois pas tant que ça... Puis je ne tiens pas l'alcool... Plusieurs fois je me suis réveillée avec la gueule de bois pour avoir prit trois choppes... Puis je me suis rapprochée d'un d'eux. Je l'apprécie beaucoup.
So leva un doigt pour souligner une chose importante à ses yeux. Mais! Malgré l'alcool et les gueules de bois, je n'ai jamais partagé sa couche! A souligner oui, puisque d'autres le pensaient ou le souhaitaient. Elle n'était pas comme ça, elle l'avait déjà dit.

Est-ce que vous voulez que je continue tout de suite? Ou vous préférez déjà vous occuper de tout ça?

Si ça se trouve elle n'aurait plus grand chose à rajouter mais elle l'avait déjà écrasé sous pas mal de choses, autant faire une pause...

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~~~~~~~Rien de tel que les originaux. C'est naze de pomper.~~~~~~~
--Scopolie
Ce n'est pas au vieux singe qu'on apprend à faire des grimaces, tout comme ce n'est pas au vieux-jeune -entre les deux âges dira-t-on- menteur, tricheur arnaqueur et manipulateur qu'on apprend à duper. Et lorsqu'on a autant d'années d'expérience que moi, on est amusés qu'une petite jeune essaie de nous vaincre avec nos propres armes, mais aussi un peu offusqué qu'on essaie de nous pousser dans la tombe si tôt. Elle a omis de répéter une partie du serment, et ce n'est pas passé inaperçue, tout comme le fait qu'elle soit ivre. A quoi bon lui faire répéter ? Elle ne sera de toute façon pas en état de lutter contre ma parole. Alors je l'observe, sans sourciller, paraissant aussi inerte qu'une statue ; tout laisse à penser que je ne la juge pas, que je ne fais que l'écouter comme un arbre au pied duquel elle se serait posée. Mais derrière ce rideau de chair, toute une machinerie est en marche, les sanctions sont discutées, les mots savamment choisis, le devenir de la confession voté à l'unanimité. Et finalement, c'est décidé : elle allait prendre cher. J'observe la nature humaine de près partout où elle est, si bien qu'elle n'arrive plus à me surprendre ; mais tant de péché de la part d'une jeune femme qui semble si charmante, ça me laisse intérieurement pantois.

Vous vous êtes livrée à la luxure, vous avez donné naissance dans le péché à deux êtres. C'est déjà une faute grave, mais vous n'en êtes pas restée là : vous avez commis la faute suprême, vous avez tenté de vous enlever la vie, vous avez écrasé du talon le cadeau que notre Créateur vous a fait. C'est un blasphème monstrueux qui vous aurait valu d'aller directement sur la Lune, vous savez ? Mais puisque vous me dîtes que vous avez été pardonnée... Par un de vos amis prêtres, je suppose ?...

Une simple remise en bouche, juste histoire de lui rappeler le poids qu'elle a déjà sur les épaules, avant de lui en remettre encore. Ma question est lourde de sous-entendus, et j'espère bien qu'elle y répondra par l'affirmative : plus elle se sentira coupable, plus ce sera facile de la plier à ma volonté. Je ne la quitte pas du regard, j'observe son comportement qui transpire le vin. Elle sera bientôt à point.

Mais vous avez récidivé, avec un noble en plus, une personne de haut rang qui devrait avoir une morale un peu plus forte que le bas peuple. Vous avez eu la chance d'être absolue de vos fautes, et vous avez recommencé la même chose.

Instant de silence. Je module ma voix pour la rendre plus grave, plus accusatrice, comme un tonnerre qui résonne sourdement dans la pièces : les foudres divines. Elles frappent d'abord la terre dans un intervalle de temps espacé, puis le rythme s'accélère, des vagues entières hurlent la colère des anges, comme un orchestre déchainé qui rend son art destructeur en faisant trembler les murs.

Être presque fiancés n'est pas une circonstance atténuante, au contraire : vous n'avez pas pu faire taire vos envies bestiales alors que vous étiez sur le point de prêter serment devant le Très-Haut. Votre impatience n'a d'égal que le poids de la faute dans la balance qui penchera vers la Lune !

Oh et n'aggravez pas votre cas, ne blasphémez pas, en racontant que c'est Lui qui en a voulu ainsi ! Vous avez écouté la voix tentatrice du Sans-Nom, vous et votre fiancé ne pensiez plus qu'au plaisir de vous retrouver l'un avec l'autre, L'excluant totalement de vos pensées corrompues ! Et si vous avez voulu vous marier, ce n'est pas parce que vous L'aimez, mais parce que vous aimez les plaisirs de la chair, parce que vous êtes une pécheresse qui voit les fautes comme des tâches sur votre âme et que vous pouvez la nettoyer à volonté dans un confessionnal !!


Le calme de l'écoute avait fait place à l'emportement de mes accusations, si bien que les veines saillantes de mon front ressortaient sur le rouge de mon visage, que les muscles de mon cou se contractaient à chaque phrase et que j'envoyais, parfois, un postillon sur elle sans m'en excuser. La tempête s'annonçait violente.

Il est parti, comme le précédent, et comme le fera le suivant, parce qu'ils sont comme vous, poussés par la faim du plaisir, vagabondant de femme en femme comme vous vous allez d'homme en homme sous couvert de vouloir vous marier et fonder une famille pour préserver votre âme et vous préserver du regard des autres ! Mais ! Ce que vous oubliez, c'est qu'Il voit tout ! Il voit votre comportement indigne ! Il voit que vous ne méritez pas d'être une de Ses enfants, plutôt une esclave de la Bête qu'il a autrefois chassé ! Vous enfantez dans le Mal, et vos enfants sont des enveloppes charnelles pour les démons tentateurs ! Vous n'êtes maudite que parce que vous appartenez au Malin !!

Fini la compassion, fini les explications, fini le gentil pépère qui promettait l'absolution. J'agite mes bras en l'air pour appuyer mes dires, je la menace de mon index pointé et repointé sur elle, son ventre fertile, sur ses cuisses croisées qui cachent pudiquement son intimité aux yeux de l'Omniscient.

Vous êtes pervertie jusqu'à votre squelette, jamais vous ne reposez en paix dans des terres aristotéliciennes ! Vous serez brûlée vive un jour ou l'autre comme une disciple de la Créature que vous êtes ! Maintenant, votre véritable nature apparait dans vos fréquentations ! Vous vous êtes entichée de vils scélérats, voleurs, ivrognes, baiseurs, orgueilleux et colériques ! Vous avez rejoint les soldats des Sept Princes Démons ! Vous êtes comme eux ! Vous êtes esclave de ces monstres ! Asmodée, Azazel, Belial, Belzébuth, Léviathan, Lucifer et Satan !!

Je cite leur nom un à un avec force et conviction comme pour les repousser, comme s'ils étaient dans la pièce, avec elle, en elle. Je la fixe de mes yeux terribles, les mains levées vers elle comme pour me défendre d'une soudaine attaque, une possession. Encore un peu et j'en aurais de la bave au coin des lèvres. Je me lève brusquement, ma chaise tombe à la renverse dans un fracas couvert par ma voix : ce qui sort de ma bouche, c'est le Jugement Dernier, l’annihilation de l'espèce humaine par les fléaux, ou les bruits des damnés de l'Enfer qui hurlent à la mort. Tout ce qu'il faut pour la faire trembler de peur. Enfin, je la sentais vraiment perdre pied malgré qu'elle soit assise ; et c'est le moment tant espéré que je choisis pour saisir sa tête entre mes mains et la plaquer sur le lit de tout son long. Penché sur elle, je la secoue, je la malmène. Elle a sûrement mal, je crois que j'enfonce un peu trop fort mes ongles dans son cuir chevelu, que je brusque trop fort sa pauvre petite tête.

Abjurez vos fautes ! Abjurez la vie faite de péchés que vous menez ! Demandez pardon au Seigneur ! Dîtes que vous voulez revenir sur le droit chemin !

Arrête de pleurer, fifille à garçons, et dis oui, dis le que tu veux que je m'occupe de toi, dis oui au viol pour qu'il n'en soit plus un et que je puisse te besogner comme il se doit sans abimer mes ailes, j'en ai besoin pour aller sur le Soleil.
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Sorianne
Si elle était arrivée là insouciante et sûre d'en ressortir blanchie comme toutes les fois où elle s'était confessée, la brune était de moins en moins sûre d'elle et du devenir de la conversation. Le Père Scopolie semblait avoir écouté attentivement ce qu'elle avait à dire, et cela l'avait même conforté dans l'impression qu'elle avait. C'est en l'écoutant ensuite qu'elle commença à douter fortement. Et le sous entendu fut bien compris, malgré l'esprit quelque peu malmené et ralenti par le vin avalé. La mine renfrognée de la jeune femme montra d'ailleurs qu'elle voyait bien où il voulait en venir. Le rouge à ses joues alors qu'elle faisait un signe affirmatif de la tête à la question posée, prouvait qu'elle n'était pas certaine d'avoir mérité ce pardon qu'elle avait eu, ayant peut-être usé de passe droit ou d'un ami qui lui était trop proche afin d'atteindre son but : le pardon pour la faute commise. Pourtant tout avait été fait dans les règles... Mais peut-être aurait-elle dû aller trouver quelqu'un qu'elle ne connaissait point, que cela soit plus juste.

Le silence... Un silence coupable... Une moue piteuse... Les mains de la So se serrèrent, elle était anxieuse, et n'était que peu fière en réalisant qu'elle n'avait jamais pensé à ce qu'il lui disait, bien trop heureuse d'oublier le passé une fois que son âme avait été lavée, préférant profiter des instants qui avaient suivis sans songer une seule seconde qu'elle poussait peut-être le bouchon un peu trop loin en abusant et en commettant la même faute que celle déjà excusée. Et le teint halé de la noiraude se fit pâle. Il ne semblait pas prêt de la pardonner et le fait qu'il la voit déjà sur la Lune ne pouvait qu'être mauvais signe. Elle aurait voulu s'expliquer, l'interrompre pour se justifier, mais elle ne le put. Il s'emportait tant et si bien que tout ce qu'elle put faire qu'un signe de tête, non, non, elle ne pouvait pas aller sur la Lune, pas pour ça, et sisi, c'était Lui qui l'avait voulu, qui l'avait fait chuté, qui avait failli la perdre et qui les avait séparé!

Les mains fines s'étaient levées, elle voulait l'interrompre, le calmer et s'expliquer, sans succès, il commençait à l'effrayer, à l'inquiéter plus que de raison, et elle tremblait, appréhendant la suite. Suite qui l’abattit, si elle n'était pas vraiment maudite, elle était sûre de l'être à présent. Elle n'était pas coureuse d'hommes, ne s'étant laissé approcher que peu de fois. Et chaque fois c'était sérieusement, avait-elle réellement oublié le Trés-Haut à chaque fois?! Sans le vouloir, il trouvait réponse à des questions qu'elle se posaient souvent. Réponses qui ne lui convenaient pas, mais qui semblaient malheureusement justes. Était-elle réellement esclave du Sans-Nom?

Dépourvue de toutes couleurs, la brune ne lâchait pas le prêtre du regard, horrifiée par ce qu'il lui disait, au sujet de ses enfants, par les accusations qu'il proférait à son égard, légitimées par ce qu'elle avait dit, et au sentiment de culpabilité qui l'envahissait à mesure qu'il s'emportait. Jamais elle n'obtiendrait le pardon cette fois. Jamais elle ne verrait le soleil et elle devra se contenter de l'Enfer. Pourquoi ne s'en était elle pas doutée une seconde en venant? Ses paroles avaient d'autant plus de poids qu'il semblait gentil et compréhensif plus tôt dans la soirée. Il ne pouvait qu'avoir raison pour vitupérer de cette manière. A chaque geste un peu trop virulent, la jeune femme esquissait un mouvement de recul, s'attendant presque à recevoir le châtiment divin, là, si elle ne s'éloignait pas. La pensée de prendre la fuite lui avait même effleuré l'esprit, mais elle craignait les conséquences qui pourraient en découler, aussi restait-elle là, assise au bord du lit, mais reculée, en appui sur l'une de ses mains tendue derrière elle.

Il était effrayant et elle y était sensible. Les larmes s'échappaient seules à mesure qu'elle prenait conscience de ce qu'il disait et des fautes qu'elle avait commise et qui semblaient si terribles à l'écouter. Il lui semblait avoir bien fait d'être allée trouver ces exorcistes, mais encore plus d'être partie avant qu'ils ne réalisent ce qu'elle était. La petite brune se voyait déjà sur le bûcher. Combien de fois l'avait-on traité de sorcière?? Les yeux presque exorbités, il l'accusait, et elle marchait. Quand le prélat se redressa, faisant tomber la chaise sur laquelle il se tenait, elle ne put réprimer le sursaut qui la prit, et l'envie soudaine de s'en aller loin, très loin de là, mais elle se contenta de poser les mains sur ses oreilles, ne voulant plus entendre, préférant se voiler la face et ne rien savoir de plus. La tête brune se secouait, le visage crispé et humide des larmes qui s'échappaient, elle ne voulait pas croire tout ça, ne le pouvait pas.

Elle eut un mouvement de recul en le voyant arriver sur elle, les mains tendues, mais elle ne put rien faire et se retrouva collée au lit, maintenue par le poids du Père qui pesait sur elle alors qu'il la secouait, comme s'il voulait voir s'en aller les démons qui l'occupaient, comme s'il voulait la voir avouer ses fautes. A ce moment là, qu'il soit homme du Trés-Haut lui importait peu. Elle se mit à se débattre, ne pouvant retenir un cri alors qu'elle avait la sensation qu'il voulait lui arracher la tête Peut-être était-ce réellement ce qu'il comptait faire d'ailleurs? Se débattre.... C'est bien pour ceux qui possèdent toutes leurs capacités. Dans son cas, l'alcool ingéré durant le repas sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte annihilait en partie ses forces, même s'il était plus que certain qu'elle n'aurait jamais fait le poids face à lui. Allait-il vraiment lui pardonner si elle le demandait? Allait-il absoudre ses fautes si elle assurait vouloir revenir sur le droit chemin? Terrorisait-il toutes les paysannes ainsi?


Pardon! Pardon, pardon...

Libérez moi maintenant! Les mains de la jeune femme essayant de faire lâcher prise à celle de l'homme, Elle tirait ce qu'elle pouvait tout en geignant pitoyablement. Ce n'était pas l'heure de faire montre d'orgueil et de tenter de garder un semblant de fierté. Surtout que toute saoule qu'elle était, elle n'y aurait même pas songé, la situation dans laquelle elle se trouvait étant déjà malheureuse, ce n'était pas la peine d'en rajouter une couche.

Je suis désolée, pardon, s'il vous plaît, lâchez moi, pardon!

Oui, il allait la lâcher, se calmer, l'absoudre de ses pêchés, s'excuser de s'être emporter, et elle mettrait ça sur le compte de la conviction qui l'habitait. C'était d'ailleurs tout à son honneur de servir le Très-Haut avec autant de Foi. Mais en attendant, elle ne savait pas qu'il allait falloir lutter pour obtenir ce pardon. Se battre et se débattre malgré ses forces manquantes. Elle pleurait en réclamant pardon, voulant s'excuser du mieux qu'elle le pouvait, de la façon la plus juste possible, oui, elle voulait revenir dans le droit chemin, elle le voulait vraiment...
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~~~~~~~Rien de tel que les originaux. C'est naze de pomper.~~~~~~~
--Scopolie
Sa repentance signe comme un doux chant de défaite à mon oreille, une louage à ma personne, une invitation à prendre ce qui revient au vainqueur. Elle s'avoue vaincue, elle s'avoue repentante, elle s'avoue être sous mon joug. Alors je me calme, je desserre l'étreinte de mes doigts sur sa tête, je me laisse poser sur elle et je me rends compte qu'elle est tremblante en plus de pleurer tout ce qu'elle peut. Est-ce qu'elle me fait de la peine ? Non, cela fait parti de la vie, dominé ou être dominé ; je ne fais qu'obéir aux lois de la nature humaine, celle crée par un être parfait. J'observe en silence ses larmes ruisseler sur son visage aux traits fins, je la laisse s’agripper à ma chemise comme si elle retenait sa liberté. Je finis par caresser tendrement ses cheveux noirs de jais comme pour la consoler, je presse à peine mes lèvres contre son front en un chaste baiser. Maintenant que l'animal est capturé, il faut le calmer ou il pourrait être imprévisible. Je descends ma main sur son visage, la caresse du bout des doigts avec une douceur totalement en opposition avec la violence dont j'ai usé, ma paume repose contre son épaule pour la maintenir sur le lit au cas où il lui prendrait l'envie de partir. Penché sur elle, mes cheveux gras et poisseux retombent en mèches devant mes yeux, viennent caresser sa joue, et je lui murmure au creux de l'oreille d'un ton calme et posé.

Vous avez pris plaisir avec des hommes que votre hypocrisie qualifierait d'aimés et amoureux. Vous vous êtes comportée comme le plus bestial des animaux, à la seule différence que vous ne batifolez pas dans les feuilles mortes. Vous vous êtes fourvoyée dans le péché de luxure, le plaisir a chassé votre foi. Vous avez cru cette petite voix dans votre tête, celle qui se fait mielleuse et sincère, celle du Sans-Nom, qui vous dit que c'est Sa faute si vous êtes malheureuse...

Mais vous avez compris votre erreur et maintenant vous voulez être pardonnée, ce que je vais m'empresser de faire. Vous allez être dégoûtée de la luxure, ce soir même ; là où vous avez connu le plaisir, vous allez connaitre l'écœurement. Cela va être douloureux, désagréable et répugnant, et durant tout le temps que cela va durer, vous n'allez penser qu'à Lui, vous allez prier et encrer cette soirée inoubliable dans votre mémoire et la revivre à chaque fois que vous serez sur le point de pécher de nouveau. Ce que vous allez vivre n'est qu'un aperçu de ce qui vous attend sur la Lune si vous persistez à préférer le plaisir à Son amour...


Et même si elle voulait retourner à sa vie de péchés, je ne la libérerais pas avant d'en avoir fini avec elle. Je dépose un baiser contre son oreille, pour la surprendre et lui couper toute réponse, avant de lui mordiller le lobe sans ménagement. C'est ce qu'il y a de bien avec les viols, c'est qu'on n'a pas à penser au plaisir de l'autre, juste au sien. J'appuie de tout mon poids sur elle pour l'empêcher de trop bouger tandis que sa chemise s'ouvre peu à peu sous l'impulsion de mes doigts : les boutons sautent, sauf un qui me résistait et que j'ai arraché. Fini de l'espionner dans un miroir, fini de regarder avec taquinerie sa poitrine, fini de la toucher sous couvert de la disputer ; je glisse ma main sur son sein rond, je le touche, palpe, pince, comme un fruit qu'on examine sous toutes les coutures. Je me glisse sur elle avec une lenteur toute calculée, pour rendre la chose d'autant plus pénible pour elle et beaucoup plus jouissive pour moi, pour venir mordiller le bout de son sein avec l'ivoire usé de mes dents, de goûter à sa peau frissonnante de plaisir et de peur avec ma langue humide et avide. J'y laisse mon empreinte, des marques de morsure et de doigt, des trainées de salive mélangée à la sueur. C'est bon, c'est chaud, c'est agréable, comme un bon repas, un amuse-bouche qui incite mes mains à errer sur son ventre creusé par sa respiration emballée. Bientôt, le plat de résistance, la souffrance divine, le chaos dans les draps. La vieille est comme le Très-Haut : sourde à ses appels.

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Sorianne
Il finit par se calmer, aussi rapidement qu'il s'était emporté. Ce fut une vague de soulagement qui envahit la jeune femme qui sentit la pression des mains se relâcher sur sa tête. Les yeux clos, elle cherchait à se calmer à son tour, aidée par les gestes doux dispensés par le prêtre. Peu à peu, elle se détendit, la prise exercée sur la chemise de l'homme s'amoindrit tandis que le souffle de la brune reprenait doucement un rythme plus régulier. Les larmes ne tarissaient cependant pas. Était-elle réellement responsable de tout? Elle pensait pourtant faire ce qu'elle pouvait...

Le passage des doigts sur son visage lui fit réaliser que le prélat pesait toujours sur elle. La situation était étrange... Pourquoi ne s'était-il pas encore relevé? Elle avait abdiqué, et avec une facilité déconcertante, il n'y avait plus qu'à lui pardonner, et pour sûr, elle ferait attention par la suite. Maintenant pratiquement apaisée et honteuse de s'être laissée aller de la sorte, elle allait se redresser quand elle se rendit compte qu'elle ne le pouvait pas, maintenue d'une main contre le lit. Malgré son esprit embrumé à cause du vin, la So finit par froncer les sourcils. Quelque chose n'allait pas. La brune ouvrit des yeux encore mouillés de larmes, pour voir Scopolie se pencher sur elle, les mèches frôlant sa joue la firent frissonner alors que le souffle à son oreille lui fit froid dans le dos.

Si le début du discours tenu la fit penser qu'il savait écouter et comprendre sans trop de difficultés, qu'il devait sans doutes être capable d'analyser et d'aller au fond des choses et surtout qu'il savait taper juste... Si la jeune femme ressentit à nouveau du soulagement en l'entendant dire qu'il allait pardonner ces fichus péchés, la suite fut moins réjouissante, inquiétante, et Sorianne ne put réprimer un frisson d'horreur en imaginant le pire. Qu'entendait-il par là?? Il y avait comme un air de prophétie dans ce qu'il dit... Devait-elle réagir? Ou attendre de voir ce qui allait suivre? Serait-elle pardonnée si elle disait quelque chose? La brunette n'eut pas le temps de le savoir. Le baiser à son oreille lui fit ouvrir des yeux ronds alors qu'elle retenait un cri en sentant les dents du curé la mordre.

Voulait-elle vraiment le Pardon? Son esprit peut-être, mais son corps non! Il ne valait pas ce prix, elle avait fauté, était sans doutes mauvaise et responsable de tout ce qui était arrivé, sans nul doute de ses choix, mais elle s'en repentait sincèrement et il n'était nul besoin de leçon! Les mains de la jeune femme resserrèrent leur prise sur la chemise du Saint Homme, essayant vainement de le repousser. Le souffle court, elle n'aura même pas eu l'occasion de s'écarter de lui, écrasée sous son poids. Pas faute de tenter... Elle mit quelques instants à réaliser que sa peau avait été mise à nue. Pourquoi n'arrivait-elle pas à le repousser? Ses forces semblaient lui faire défaut... La So, horrifiée, cherchait son regard, savait-il au moins ce qu'il faisait? Si ce n'était guère étonnant de la part d'un bandit comme celui qui l'avait prise sans vergogne il y avait des années de cela, de la part d'un homme du Très Haut, c'était inconcevable! Même pour un Pardon!

D'une main, elle essayait de le pousser, tirant sur le tissu de la chemise qu'il portait, essayant d'y mettre sa force, de l'autre, elle agrippa un poignet, essayant d'enrayer la progression du prêtre dans l'exploration qu'il avait entreprit. La chaleur sur son sein la fit serrer les dents, frissonner de dégout, non, non, elle faisait un cauchemar et allait se réveiller. Mais un pincement lui fit perdre espoir... Elle ne dormait pas et étouffa même un gémissement de douleur... Cambrée dans le vain espoir de se soustraire aux mains inquisitrices, elle n'arriva pas à retenir les sanglots qui la secouèrent en le sentant glisser contre elle. Dans quoi s'était-elle dont fourrer?! Rien à porter pour un nouveau péché, celui d'au moins assommer un homme d'église. Morsures, doigts avides et marquants, la douleur, une marque pour une faute, ou plus. Elle allait s'en rappeler, c'était certain.

Panique... Instant de panique en sentant les mains chaudes et curieuses du prélat s'aventurer plus bas, descendre contre son ventre. Rapidement, les siennes essayèrent de gêner leur progression alors que la So se mit à appeler sans succès la vieille femme chez qui ils se trouvaient, peine perdue, l'espoir s'amenuisait grandement... La respiration saccadée par les efforts fournis, par les sanglots, elle finit par tenter le tout pour le tout, si les efforts restaient vains...


Un prêtre... Un prêtre est chaste... Sinon c'est la Lune qui l'attend... Elle vous attendra vous aussi! Arrêtez!


Elle n'irait pas seule s'il ne s’arrêtait pas, elle en était convaincue, le tout était de le convaincre Lui. Mais un prélat, penser y aller, elle avait de l'espoir... Et vu le ton inquiet et plus qu'angoissé dont elle avait usé, il était peu certain qu'il le gobe...
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~~~~~~~Rien de tel que les originaux. C'est naze de pomper.~~~~~~~
--Scopolie
Ça aurait été trop beau qu'elle me laisse faire, qu'elle ne me menace pas, qu'elle ne me déteste pas. Mais peu importe, j'ai bien négocié mon coup, elle est complètement ivre et a un doute quant à mes motivations. Sa main qui enserre mon poignet m'amuse plus qu'elle ne me gêne, et me donne une sensation de puissance. Son corps est à moi, esclave obéissant de ma volonté, malgré son esprit qui essaie de se rebeller. Je me libère de sa main, la repousse fermement, avant d'attraper le lacet de ses braies entre mon pouce et mon index et de tirer dessus d'un coup sec. Je la sentis décupler ses efforts pour me repousser, en vain. Je glisse alors mes doigts dans ses braies défaites, ils serpent dans sa toison, comme des parasites qui se cachent, qui profitent de la chaleur de l'endroit. Comme des trompes qui sucer le sang secoué par les frissons de dégoût et la peur de l’hôte. Sans délicatesse, je lui arrache des soupirs de douleur et d'avantage de larmes en dégradant habilement, car je n'en suis pas à mon coup d'essai, l'antre de ses péchés de luxure. Je me redresse pour observer de haut les traits tirés de son visage, par la souffrance, l’humiliation, la résignation ; ce qui était autrefois un doux visage est maintenant déformé par sa seule action : le Très-Haut construit, et moi je détruis.

Je ne vous entends pas prier ! Même dans la douleur, vous ne pensez pas à Lui, alors qu'Il devrait être votre unique espoir ! Priez pour qu'Il vous épargne cette tourmente éternellement car vous avez péché et parce que vous continuez ! Implorez Son pardon !

Parce que moi, je ne pardonne pas. Je tire sèchement sur ses braies, repousse ses mains avec autorité lorsqu'elle essaie de m'arrêter. Nue jusqu'à mi-cuisses, je lui accorde un petit temps de repos durant lequel elle pourra trouver une prière et se résoudre à ce qui allait arriver, le temps pour moi de défaire mes braies à la hâte et d'entrer en elle d'un mouvement brusque des reins comme l'envahisseur entrerait par la porte principale du château. Une main sur son sein palpitant pour la maintenir allongée, l'autre sur sa cuisse pour l'attirer à chaque nouvel assaut, les ébats duraient, comme un soirée dont on ne voyait pas la fin, avec un goût de damnation divine. Mais comme tout ce qui appartient au monde matériel, il y eut une fin. Les derniers coups furent donnés, lent et sans force. Les yeux clos, je soupirais mon plaisir tandis qu'elle poussait des sanglots ; elle n'avait plus de larmes à faire couler sur ses joues. Alors je me laisse tomber sur le dos, à côté d'elle, l'ignorant totalement. Je reprenais mon souffle à côté d'elle sans me soucier de sa réaction maintenant qu'elle était libre de ses mouvements. Peut-être même qu'elle avait fini par s'endormir, ivre-morte. Peu importe : j'ai pris mon pied et c'est ce qui compte. Mais faut quand même que j'assume mon rôle jusqu'au bout. L'air totalement détaché, je marmonne :

Je t’absous de tes péchés...

Et parle de moi à tes amies, je peux faire des confessions de groupe. N'aies pas peur de revenir toi aussi, tu dois pas être un trop mauvais goût lorsque tu ne chiales pas.


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