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[RP]Le mal s'empare de l'innocence

Kuan
Il était une fois un petit garçon du nom de Kuan. Mesurant 1m41, les cheveux noirs toujours en broussaille, la malice pétillant dans ses yeux sombres, le sourire étincelant, il sifflotait joyeusement dans les rues de Kyiosu, annonçant ainsi son arrivée à la ronde. Le groupe des grands le fuyait depuis qu'il avait lancé Sunuké le mauvais kamis sur leur groupe. Les marchands feignaient de ne pas voir ses larcins depuis qu'il avait rendu fou Masafumi le marchand de udon. Les taverniers lui barraient la porte, très peu enclin qu'il utilise leur tables pour se livrer à des expériences de crotte de nez. Les filles s'accordait à lui octroyer un petit bisou sur la joue pour son tatouage de Lézard sur la nuque, espérant recevoir des faveurs, ou simplement pour le plaisir de voir s'illuminer cette gueule d'ange.

Mais Kuan n'était pas encore foncièrement mauvais. Il n'avait tué que deux personnes dans sa vie (si on exclut les multiples grenouilles et autres petites bêtes) : un tavernier qui l'avait enfermé des jours durant dans le noir (et encore il ne savait même pas que c'était son coup qui avait été fatal), et Sunuké mais ce n'était que de la légitime défense. Ses blagues ne faisaient pas vraiment de mal. On passait des crottes de nez, aux grenouiles étripées, et autres variantes. Pour lui, la vie était un jeu.

D'ailleurs, chaque brigandage, chaque pillage de sô auquel il avait participé avait été totalement désintéressé, laissant l'argent à ses aïeuls, se contentant de faire le fier devant ses copains qui en bavaient d'admiration. La bande des Terreurs dont Kuan était le leader était composée de La Teigne, Gros Molard, Dégeu, Casse-cou, Pif-Paf, l'Oiseau, et Qu'une Main. Si Kuan faisait une bêtise, tous suivaient. En échange le morveux soudoyait des gens pour eux et les protégeait de par son influence durement gagné dans le Cloaque, quartier malfaisant de Kyiosu. Enfin, gagné par ses aïeuls.

Mais les récents évènements tachèrent la personnalité encore innocente de Kuan. Il avait dû tuer un copain parce qu'il voulait le tuer, lui. Les secrets avaient été trahis par d'autres. Les personnes autour de lui l'abandonnaient pour fonder un autre clan. Les copains n'étaient plus copains. Peu importe les raisons d'adultes, pour lui c'était très clair : On l'abandonnait. Alors de cette trahison qu'il ressentit très profondément, naquit un sentiment de méfiance. La confiance avait été jetée aux orties, exceptés pour sa bande des Terreurs.

Il avait toujours frappé pour se défendre lui-même, ou une cause. Persuadé que plus personne ne lui voulait du bien, il finit par se ficher des sentiments qu'il pouvait provoquer. A une époque le gamin rayonnait quand on lui disait qu'on l'aimait, qu'on le cajolait, qu'on l'embrassait, qu'on s'occupait de lui comme il avait toujours rêvé depuis sa naissance. L'arrivée au clan des Lézards avait été un vrai rayon de soleil après la vie miséreuse des chemins à suivre son père de catin en catin. Mais si les gens ne pensaient pas vraiment ce qu'ils disaient ? Comment les croire encore ? Alors que leurs actes niaient leurs paroles ? Pour ne pas se noyer dans la souffrance et la douleur, l'enfant voulut faire souffrir plus le monde autour de lui.

Le premier jour qu'il frappa gratuitement, Kuan se promenait dans les dédales des rues du Cloaque, comme à son habitude, suivit fidèlement par le général Berthe la belette. Se faufilant dans la foule du marché, délestant de leur bourses les propriétaires, il bouscula une vieille dame chargée de ses provisions récemment achetées qui tombèrent toutes au sol. Une fille se pencha pour l'aider à la ramasser, et l'horrible morveux marcha sur sa main, dans le seul but de l'entendre crier. Ce cri l'emplit d'une douce satisfaction. Un sourire mauvais emplit le visage du gosse alors qu'il saccagea encore quelques provisions sous ses pieds, avant de pousser brusquement les personnes devant lui et de s'enfuir... en marchant tranquillement.


- T'es méchant, toi.

Kuan se retourna d'un bloc vers le garçon qui venait de l'interpeller. Celui-ci n'avait pas été gâté par le destin. Il avait de grandes oreilles, les yeux louchant, des sourcils rapprochés, et le côté gauche de la bouche tordue. Rien que pour cette raison, le gosse jugea qu'il avait le droit de faire du mal à celui plus grand qui devait avoir 12-13 ans et affichait un air de benêt. Ceux dont on pouvait se moquer parce qu'ils étaient différents. Ceux qui, parce qu'ils ne comprenaient pas le monde comme vous et moi, parce que toute la portée des choses leur échappait, devenaient des cibles faciles pour des esprits torturés en mal de violence.

La ferme, face de rat.

Un coup de pied fut envoyé dans le mollet de son nouveau souffre-douleur. Les yeux rageurs, le môme serra les poings, prêt à en redonner s'il en voulait encore.
--Fusaichiro
Fusaichiro qui était parmis l'immense foule du marché ce jour là, se dirigeait sans cesse d'un commerçant à l'autre afin d'y trouver les offres les plus intéressante et peut être même si le prix n'était pas trop élevé, un petit présent pour sa femme qui ces derniers temps, lui piquait d'énorme crise sous prétexte qu'il revenait trop tard des maisons de jeux. Au moins, il pourrait acheter la paix quelques temps se dit-il, d'autant plus que la dernière soirée n'avait pas été très profitable pour sa bourse même s'il pouvait encore se permette certaines dépenses.
S'étant finalement arrêté devant l'étal d'un vendeur de breloques et de bijoux en tout genre et qui plus est, à des prix ridiculement bas au point qu'on pouvait penser provenir d'affaires louches. Il se sentit alors bousculer légèrement et lorsqu'il tourna le regard vers celui ou celle qui osait le déranger de la sorte, il apperçut un jeune gamin suivit par un petit animal. Drôle d'idée, sans doute un autre de ces gamins n'ayant rien de mieux à faire que de courir dans les rues. Il laissa faire l'incident et reporta son attention sur la marchandise, son choix s'arrêta finalement sur un collier dont la chaine était faite d'argent et qui était relié à un jolie morceau de jade taillé. Sa femme allait sans aucun doute apprécier le présent et peut être qu'il aura droit à plus qu'un simple merci ce soir. Mais lorsque vint le temps de payer le marchand, sa bourse était introuvable, où avait-elle bien pu passer? Se demanda-t-il, elle était encore là quelques instants à peine et soudain il comprit, le gamin de tout à l'heure était le responsable, il l'avait volontairement bousculer pour lui piquer sa bourse en douce.


Le p'tit salaud, si j'le retrouve, il va y goûter. Dit-il à voix haute pour lui même.

Il quitta le marchand hêbété qui ne comprenait pas pourquoi son acheteur avait laisser tomber la transaction. Il allait de droite à gauche, cherchant le gamin responsable, mais dans une foule aussi danse, c'était peine perdue. Renonçant finalement à sa quête de vengeance, il entendit un cri strident et féminin. Pensant qu'une femme était en détresse, il se fraya rapidement un passage dans la foule vers la provenance de cet affolement, on ne sait jamais, les femmes se montre parfois plus que reconnaissante songea-t-il en souriant. Arrivé sur les lieux, il fut étonner de voir qu'il s'agissait seulement d'une vieile femme qui ramssait ses affaires au sol, assisté par une autre femme beaucoup plus jeune. Tout ça pour rien, pas d'occasion de jouer les héro... mais attendez une seconde, il apperçut son voleur s'esquiver en marchant tranquillement. Fusaichiro le suivit en accélérant le pas et le surprit tout juste en train de se chamailler avec un autre gamin.

La ferme, face de rat. L'entendit-il dire tout en le voyant donner un coup de pied dans le mollet de l'autre gamin.

Fusaichiro se plaça donc derrière son voleur et sourit de toute ses dents, ou plutôt avec celles qui lui restaient encore, le sourire d'une vengeance délectable qui s'annonçait.

C'est plutôt toi qui devrait la fermer sale mioche, tu sais ce qu'on fait avec les voleurs? On leur coupe une main, les lèvre ou le nez, j'crois que je vais te laisser l'choix, sauf si tu me redonne ce que tu m'as dérobé.
Kuan
Le gamin se raidit en sentant une présence dans son dos. Les paroles se déversèrent à son oreille, mais il resta de dos, insultant, ne lui accordant même pas le droit d'une discussion normale.

C'est plutôt toi qui devrait la fermer sale mioche, tu sais ce qu'on fait avec les voleurs? On leur coupe une main, les lèvres ou le nez, j'crois que je vais te laisser l'choix, sauf si tu me redonnes ce que tu m'as dérobé.

Le mioche finit par se retourner d'un bloc vers l'homme et leva son regard sombre pour croiser les prunelles vengeresses. Un sourire flotta sur ses lèvres, il aimait les confrontations. Aujourd'hui on ne courrait pas.

Et tu sais c'quoi qu'onfait 'vec les ratés comme toi ? Ça !

En expert de la question, et placé à bonne hauteur, sa main vola pour pincer ce qui chez l'homme peut le faire crier comme un porcelet qu'on égorge. Ah quelle musique...

Chienatarivi !

Dans un réflexe, il croisa ses bras devant son visage pour se protéger du coup qui n'allait certainement pas tarder à surgir.
--Fusaichiro
Le sale mioche se retourna vers lui, fixant ses pupilles d'un regard malveillant et ses lèvres animées d'un sourire qui fit penser que l'idée d'un sale coup lui traversait l'esprit. Pourquoi souriait-il ainsi? Que pensait-il en cet instant? Bien que ses méninges, aussi peu développé soient-ils, tournaient à plein régime, le gamin fut trop rapide pour lui.

Et tu sais c'quoi qu'onfait 'vec les ratés comme toi ? Ça !

Fusaichiro eu à peine le temps de froncer les sourcils dans un aire interrogateur qu'il fut pincé à l'endroit qui chez l'homme, devait être le plus sensible. Il ne saurait dire si un coup de pied aurait été préférable à la poigne du garçon, mais une chose était certaine, c'est qu'il avait l'impression d'être sur le point de vomir ses parties. Fusaichiro s'écrasa lourdement sur ses genoux, devant le mioche, une main entre les jambes et penché vers l'avant pour tenter vainement de diminuer la douleur aigue qu'il ressentait jusqu'au fond de sa gorge. Il prit un instant avant de reporter son attention devant celui qui se protégeait maintenant le visage à l'aide de ses petits bras, la tentation de le frapper était grande, mais il préférait une vengeance plus cruelle. De son autre main, il attrapa un de ces bras, tout en se relevant lentement, pour le trainé de force jusqu'à une personne qui aurait l'autorité nécessaire pour lui couper sa sale main de voleur.

Aaaaah, espèce de sale bâtard, tu vas me suivre ou t'aura la gueule tellement amoché que ta mère devra te nourrir de soupes pendant des mois! Dit-il en colère tout en tirant le gamin vers lui.
Kuan
Ma mère elle t'en***** !

Quoi vous ne croyez tout de même pas que Kuan allait se laisser traîner gentillement pour qu'on lui coupe une main ? D'ailleurs qu'il essaye seulement et c'est l'autre qui allait se retrouver avec une main en moins.
Kuan cracha aux pieds du type, hargneux. Son regard se tourna vers Face de rat qui avait tout contemplé. La haine se fit plus dure, plus tranchante. Lui... il payerait pour son humiliation publique. C'était de sa faute. De sa faute.

Le morveux lança un regard assassin au garçon avant de se tourner vers son bourreau.


T'me lâches tout suite, sinon... J'te tue.

Il blaguait pas. Les passants rirent de la prétention du morveux, mais il continua à fixer l'homme qui lui empoignait le bras et tentait de le traîner dans une direction.

Promis.

Le pacte était sellé. Un Lézard ne revient jamais sur sa parole.
--Face_de_rat
- T'es méchant, toi.

Les mots avaient fusé, sans qu'il puisse les retenir. Le pauvre gosse mal foutu -il s'appelait Hiroto, mais tout le monde l'appelait par divers sobriquets, plus méchants les uns que les autres- avait tout vu, habitué qu'il était à regarder les choses sans se faire remarquer, sachant pertinement que sitôt qu'il se montrait, il devenait la cible des pires moqueries. Mais là, ce vaurien avait bousculé une grand-mère, marché sur la main de d'une fille qui voulait juste aider la vieille, alors il n'avait pas pu se taire.

Le gamin, plus petit que lui, le toisa pourtant, regard empli de violence. Déjà, Hiroto se sentait pris d'un frisson, il savait qu'il allait déguster. L'injure fusa, Face de Rat, rien de nouveau pour le pauvre gosse, puis le coup de pied, là non plus pas très original. Le gamin se redressa, prêt à en découdre, quand un homme s'immisça dans le duel.


Ouf, songea-t-il, en voilà un qui me sauve !

Mais ça ne dura qu'une seconde, ou deux ; le gamin s'empara sans hésitation des parties sensibles de l'homme, et Face de Rat comprit qu'il aurait sans doute droit au même traitement. Par réflexe, Hiroto posa ses mains à son entrejambe, comme si cela le protégerait des sévices futurs. Au même instant, le gosse le fixa ; Hiroto se rendit compte qu'il aurait mieux fait de s'enfuir quand il lut la haine dans le regard du gosse. Là il était trop tard, il discernait les petits copains du morveux, et avec sa patte plus courte, il ne pourrait jamais les semer...



(édit pour orthographe)
--Fusaichiro
Fusaichiro tentait de traîner le sale gosse qu'il pensait être qu'un misérable petit voleur de pacotille, chapardant dans les rues tout ce qu'il pouvait bien trouver. Il était loin de se douter que malgré son jeune âge, le voleur était en fait nul autre qu'un lézard. S'il l'avait su, il serait peut être partie en courant après avoir supplié le gamin que son clan épargne sa vie, mais aujourd'hui était loin d'être son jour de chance. Kuan vociférait sans arrêt tout en l'insultant, cela plaisait à Fusaichiro, car il était clair qu'avec de telles paroles, il contribuait énormément à ce que le monde du gamin lui soit plus emmerdant. Soudainement, il s'arrêta de le tirer par le bras, il avait cru entendre que le morveux allait le tuer s'il ne le lâchait pas, non, il a vraiment dit ça pensa-t-il. Il regarda alors Kuan directement dans les yeux pendant un court instant, sorte de face à face afin de jauger ces intentions puis pour finalement éclater de rire.

Ha ha ha, non mais t'es sérieux là? Ha ha, tu crois qu'un minable petit crustacé comme toi pourrait me faire du mal? Ha ha ha, non t'a raison, j'crois que je vais mourir de rire. Disait-il presqu'au bord des larmes tant il était amusé.

Puis se tournant vers le gamin au physique peu enviable qu'il avait ignoré au début et tout en calmant son amusement, il lui dit.

Je l'aime bien ton camarade, un vrai plaisantin! T'as de la chance de l'avoir, dommage qu'il perde bientôt sa main, ha ha, mais au moins son sens de l'humour restera intact.

Non mais si l'on oubliait les kobans qu'il s'était fait voler, c'était décidemment une bonne journée pour lui. Presque autant amusant qu'une soirée à jouer dans une salle de jeux, tout dépendant de sa veine bien sur.
--Les_terreurs
Les couleurs : La Teigne, Gros Molard, Dégeu, Casse-cou, Pif-Paf, l'Oiseau, et Qu'une Main.


Hé les gars, les gars !

Qu'une Main venait d'ouvrir violemment la porte du Repère aux kamis. (Pour connaître l'origine de ce nom) Il tenait son moignon contre son torse comme à son habitude et agitait sa main valide vers l'extérieur. Son visage était rouge d'avoir couru, et il avait peine à garder son souffle.
Dans la pièce, au milieu de meubles retournés, de tissus "mystiques" et autres bibelots se tenaient six autres gaillards, tous plus ou moins sales, vêtus de haillons, les uns en équilibre sur le dos des autres, La Teigne qui faisait l'arbitre du combat de "kamis", et Pif-Paf en train de rêver sur un rebord de fenêtre. Ces orphelins ou négligés avaient entre 8 et 10 ans et la plupart arboraient des coups et blessures. Ils s'étaient tous retournés brusquement à l'arrivée de Qu'une Main, l'Oiseau, le plus jeune, se cassant la figure des épaules de son grand frère Casse-cou dans un cri surpris. Leur vrais prénoms ? Un guerrier ne révèle jamais son nom voyons.


Quoi ?!

Dit Gros Molard. Il se pencha pour faire tomber Dégeu de ses épaules massives. A 10 ans, il promettait déjà de faire le costaud du groupe.

Y'a Kuan qui s'est fait attrapé ! Par un sale type ! Il veut lui couper la main !

Qu'une Main avait connu ça et c'était donc en connaisseur qu'il voulait empêcher que ça arrive à son idole. Pif-Paf se détendit souplement de son perchoir et se dirigea vers la porte. C'est finalement Dégeu qui décida le reste de l'équipe.

On y va !
Ouais ! On va lui casser la tête !


Les garnements sortirent de la cabane, suivant Qu'une Main.

Ben c'qui qu'a gagné 'lors ?
Gros et Dégeu. Toi t'tombé.
Mais c'Qu'une Main qu'a triché !
Nan t'as perdu, c'tout !
T'vas voir si on a perdu !
Répète un peu qu't'as pas perdu ?!


Bon, les gars vous v'nez ?

Pif-Paf venait de les rappeler à l'ordre, Qu'une Main déjà en train de courir à l'avant. La troupe se mit enfin en branle avec toute la discrétion que peut avoir une bande de gosses à cet âge là, c'est-à-dire : dans un brouhaha pas possible.
La Bande finit par arriver sur le lieu du tumulte et fit un cercle autour de Kuan et du type qui le tenait.

Lâche-le !
Ou ben on t'tue !


Ils sortirent leurs petites armes, prêts à bondir. L'un le lance-pierre, l'autre la bombe à purin, suivi de petits couteaux ou de sabre, voir de gratte-nez et autres farces-attrapes.

Dans les bijoux de famille les gars !

Kuan mordit le bras du type.
Kuan
Sous l'assaut furieux d'une bande gosses téméraires et complètement déglingués, l'homme ne put que lâcher prise sous les quolibets des pré-ados. Quand leur leader fut libre, il n'eut qu'un objectif en tête : faire payer à Face-de-Rat sa propre déconfiture. Car tout ça, c'était de sa faute, après tout. S'il n'avait pas osé s'élever devant lui, personne ne l'aurait remarqué.
Furieux, et à l'aide de ses pros de copains, ils empoignèrent l'idiot et le trainèrent à l'écart.

Chien galeux. Pauv' mec. Fils de vache.

Les insultes fusaient, trop contents qu'ils étaient d'avoir trouvé un bouc-émissaire. Le gosse, peu aidé par la nature, se retrouva jeté au fond d'une ruelle sans issue. Menaçants ils firent bloc, l'entourant de leurs ombres et de leurs sourires mauvais.

Enlève-lui tout.

L'ordre de Kuan claqua comme un fouet la conscience d'Hiroto. Cette ordure en puissance voulait le voir dans ses plus petits attributs, pour manifester sa supériorité devant lui, montrer qu'il n'avait rien de mieux que lui, et qu'il n'était qu'un pauvre idiot sans cervelle d'avoir osé le défier, lui, Kuan,Lézard.
Sous les ricanements de ses congénères, La Teigne arracha les vêtements de leur souffre-douleur, et les envoya au groupe qui s'amusa à se les envoyer de main en main, se moquant du regard terrifié qui les suivaient et de la main tremblante qui essayait de se couvrir.

Busu, busu, on a rien vu d'plus moche, busu, busu !

De leur propre gré, ils avaient transformés l'air d'une comptine d'enfance, et la sérénaient à qui mieux mieux, rien que pour le plaisir de voir souffrir quelqu'un d'autre qu'eux-même.

Les yeux de Kuan s'allumèrent du feu de la haine, et un sourire mauvais étira ses traits. Il allait payer. Pour toutes les souffrances qu'il avait enduré. Alors qu'il n'y était pour rien. Sa main se mit à briller de l'éclat de la lame de son scalpel, propre et affuté.

Face-de-Rat, t'vas voir c'que c'est que d'être méchant pour d'vrai.

Gros Molard lui tint les jambes, Casse-cou les bras, le jetant dans la poussière sur le dos.

Oh l'es tout p'tit !

Ils se moquèrent de plus belle, faisant groupe, s'agglutinant pour mieux voir ce qu'allait lui faire Kuan.
Le jeune, plaça sa main chaude sur le torse de l'affreux et brandit son scalpel pour en faire le contour, appliqué, le marquant comme il avait marqué les bâtiments d'Oda, jouissant des cris de douleurs qui emplissaient ses oreilles, adorant le sang qui coulait entre ses doigts.

Tapette.

Il s'essuya la main dans les vêtements de l'enfant martyrisé, et les jeta sur lui. Là, les gosses le rouèrent de coups selon les règles édictées par les enfants, jusqu'à ce qu'il cesse de gémir. Ils le laissèrent inconscient mais pas pour autant mort, et s'en détournèrent, content de leur jeu, mais si un adulte s'était trouvé là pour les reprendre, peut-être, je dis bien peut-être, qu'une pointe de honte et de culpabilité aurait pu surgir.

Leur méfait accompli, ils se tournèrent vers une autre tâche : Tuer l'homme qui avait porté la main sur Kuan.

En masse, toujours, car le groupe fait la force, ils le retrouvèrent par les moyens habituels du Cloaque et l’encerclèrent de la même manière qu'ils l'avaient fait précédemment, au milieu d'une rue. Chacun dégaina un poignard enduit de poison, et chacun y planta sa lame dans le corps de l'homme. Ils l'y laissèrent.

Ces enfants, agés de 9 à 11 ans, n'étaient plus des enfants, ils étaient devenus des diables. Un esprit fragile quand il est malmené amène aux pires horreurs.
Kuan
A l’ombre d’un cerisier dont les feuilles jaunissaient du parfum de l’automne, un garçon qui n’était plus si petit que cela, ruminait de sombres pensées. Il s’interrogeait sur le vaste complexe qu’est le bien et le mal et force était de se l’avouer, il ne trouvait aucune réponse à ses propres interrogations solitaires.

Ce matin, alors que le soleil caressait de ses rayons neufs les étals d’un marché se réveillant à peine, deux hommes adultes étaient venus le trouver. Ils l’avaient empoignés et conduit à l’écart, sous l’ombre de leurs poignards menaçants. A côté, se tenait fébrile Face-de-Rat , qui se contorsionnait les mains et évitait de le regarder en face, se contentant de petits regards en coin.

Sale gamin ! Si jamais t’refais du mal à c’môme, j’te jure qu’t’iras pendouiller au bout d’une corde !

D’après les invectives dont on l’abreuva, Kuan comprit qu’ils avaient découvert le gosse comme ils l’avaient laissés : nu et marqué du contour de sa main. Un regard assassin fut décoché à l’adresse de l’autre, qui vraiment avait été trop stupide. Il avait cafté ! Et ça c’était le lot des faibles que de s’en remettre à d’autres. Si Kuan ne s’était pas laissé aveuglé par sa colère, il aurait compris que le jeune s’était fait tiré les vers du nez, il aurait compris que malgré sa différence physique il lui ressemblait beaucoup par l’esprit et son passé. Qu’il était bien plus fort que lui, pour la simple raison qu’il avait dû survivre avec le handicap que la nature lui avait laissé en plus des autres affres de la vie des rues.

Non, ce qu’il voyait, c’était un horrible faible cafteur. Il le retrouva. Encore. Mais seul. Face à face ils se dévisagèrent à l’ombre d’une baraque. Kuan avait la main crispée sur son scalpel et son adversaire le contemplait, soudain calme comme la rosée, sachant déjà ce qui l’attendait.

T’es moche. T’es faible. Et en plus t’caftes.

Il n’avait vraiment pas apprécié se faire remonter les bretelles par des adultes. Et son humeur déjà morose ne s’en était pas améliorée. Se coucher le ventre vide deux nuits de suite n’aide pas à la réflexion et il n’y a rien de plus dangereux qu’un homme, si petit soit-il, qui subit le fantôme de la faim et de la violence. Voyant là un ennemi, Kuan fit ce que la survie lui commandait de faire : réduire la menace.
Un coup fut assené vers le visage, laissant une zébrure de sang.

T’mérites même pas j’te regarde.

Sa bourse ne l’intéressait pas, pas plus que ses vêtements. Non. Seule sa peur le soulageait un peu de ses propres peur à lui. Il s’en sentait comme renforcé. Invincible. Un autre coup.

Baisse l’yeux, fillette !

Un nouveau coup. Puis un autre. Et encore. L’arme échue à terre, les poings et pieds prenant le relais, s’acharnant sur un corps frêle comme s’il n’était rien qu’un sac de viande, déversant la colère et la haine trop longtemps contenue.
Au bout d’un moment, il s’arrêta, ivre de sueur et de sang. Deux yeux vides le fixaient depuis le seuil de la mort.

Hiroto, hiroto ! Mon petit hiroto !

Un homme débraillé, dont les cheveux se hérissaient sur la tête comme un épouvantail, à l’haleine chargée de saké, tenant à peine sur ses deux jambes se précipitait vers le cadavre, ignorant Kuan.

Celui-là n’en fut que plus jaloux de l’infirme. Interdit, chassant la honte de ses pensées il se détourna du spectacle à vous lever le cœur de dégout, quand on est rongé par le besoin de la supériorité.

Le premier meurtre que l’on commet de sang-froid reste à tout jamais gravé dans la mémoire. Cela n’est que trop vrai. Et là, ce soir, à l’ombre de son cerisier, alors qu’une bande de Terreurs l’adore, le porte comme son héros, que sa place dans le Cloaque est faite, alors qu’il fait partie d’un clan puissant, pourquoi mais alors pourquoi se sent-il si seul ?

Désormais, il faudrait l’adorer ou le détester, mais d’amour, comme ce père inutile, jamais il n’en voudrait.

Plutôt mourir.

Un rictus déforma ses traits. Oui voilà, on s'inclinerait à ses pieds ou on mourrait.
Kuan
L'automne s'approchait à grands pas, et le soleil masquait de son ombre les habitations de Kiyosu de plus en plus tard. Dans une cabane branlante, adoptée par un groupe de jeunes turbulents, dont se méfiait toute la populace, chacun occupait son temps à sa manière. Le repère aux kamis était leur fief, et personne ne se préoccupait du rangement ou du ménage, voir même des réparations à faire.
Encore tout courbaturé et plein d'ecchymoses, surgit Kuan, le grand guerrier qui revenait de la bataille des Trois, comme l'avait surnommée les gosses. Une petite semaine s'était déjà écoulée, et il était capable de se mouvoir un peu plus aisément.


Hé v'nez voir c'que j'ai trouvé !

Une étincelle de malice dans l'oeil, il s'assit avec ses acolytes autour, et sortit de sa poche un kiseru, une pipe traditionnelle japonaise, déjà bourrée d'une substance peu recommandable.
Agglutinés autour de lui, les Terreurs y allèrent chacun de son commentaire, tout enthousiaste à l'idée de tester une chose nouvelle.

Le premier à porter le kiseru à ses lèvres fut Kuan, et il fit tourner l'objet entre ses comparses. La plupart devinrent bleu, violet ou vert, toussant de tout leurs poumons la fumée qui envahissait la pièce.


C'dégeu !
Fillette c'fait exprès !
C'une épreuve d'homme !
Beeuuurk.
*Kof* *Kof*


Cela devenait tellement drôle, que l'expérience fut retentée plusieurs fois jusqu'à ce qu'un autre phénomène détourne leur attention : Gros molard en pleine mutation.

Il s'était mis à tous les dépasser d'une tête, et sa voix était terriblement amusante quand il parlait, que sujet aux moqueries de ses camarades le jeune devint ronchon. Le jeu était de le faire rire ou parler, et finalement la bande s'échina tant et si bien qu'il devint leur nouvelle coqueluche.
Kuan
Les feuilles mortes s'envolèrent brusquement, en réponse au coup de pied donné par le jeune garçon qui passa au travers d'elles. Il avait les mains dans ses poches à moitié trouées, remplies de cailloux et diverses lames tranchantes qui entaillaient ses phalanges dès qu'il avait un moment d'inattention. C'était là être un peu timbré, mais quelque chose de normal quand on s'appelait Kuan et qu'on était Lézard. Il retira d'ailleurs une de ses mains de ses poches meurtrières pour s’ébouriffer la tignasse sombre qui surgissait dans tous les sens de son crâne. Il arborait fièrement ses cicatrices, celle sur le cou et celle de son épaule, ses haillons couvrant les autres.

Sa mine était renfrognée, et il dardait d'un regard noir tous ceux qui osait se mettre sur son chemin. C'était un de ces jours où il en voulait au monde entier. Non mais c'est vrai quoi ! Personne à embêter parce qu'ils se terraient tous chez eux depuis la guerre et peu osaient pointer le bout de leur nez au travers de le volet. Et un jour sans bouc émissaire n'était pas un bon jour pour Kuan. Il n'avait aucune envie de torturer des grenouilles, ni de bombarder des marchands de boue, encore moins de glisser des vers dans les lits de ses ennemis. Il avait besoin de neuf, et s'il ne se considérait pas déjà comme grand il se serait dit qu'il avait grandi, et donc que les jeux d'alors étaient soudainement devenus moins intéressants.

Une lame fut sortie de sa poche et il la laissa luire à la lumière du soleil pour en éprouver le fin tranchant. Quelle autre œuvre pouvait-il créer avec ça ? Après avoir considéré le monde comme un gigantesque terrain de jeu, il le voyait désormais comme le support à SON art.

Appuyé contre un muret bien taché d'immondices en tout genre, un sourire mauvais illumina ses traits. Il y avait bien quelque chose qu'il n'avait pas testé. L'arme blanche s'appuya sur son bras gauche et une goutte de sang alla s'écraser sur son pied noirci de crasse. Bientôt le mot "GLOIRE" s'afficha tout le long de son bras, partant de son poignet jusqu'à son coude. Satisfait, il essuya la lame sur son hakama au vert terne, et la rangea de nouveau dans sa poche. Mutilé de l'intérieur, il ne faisait que l'exprimer à l'extérieur.

Durant sa promenade du jour il tomba sur un fait étrange. Au milieu d'un tas d'ordures, un jeune arbre brandissait fièrement ses branches et feuilles orangées vers le ciel. Son premier réflexe fut de le détruire, cet intrus qui n'avait pas sa place dans ce coin. Mais finalement intrigué, son front se plissa, son esprit en proie à une profonde réflexion. Les racines attachées à son lieu de naissance boueux, cela ne l'avait pas empêcher de s'élever.
Le jeune fit l'analogie à sa propre existence et planta la lame utilisée précédemment dans l'écorce de l'arbre.

Il allait falloir torturer encore beaucoup de faibles pour s'élever aussi et imposer sa loi pour sauver ce monde de l'ordre bien rangé qu'avait imposé les Biens Pensants.
Kuan
Descendre à terre ? Pourquoi faire ? Alors que le vent du large l'appelle, que l'odeur du sel lui tend les bras, il faudrait qu'il retourne plonger dans la boue ? A peine le pied posé sur le sol des vaches, le jeune adressa un sourire énigmatique avec un signe de la main à ses compagnons Lézards, et disparut dans la foule aussi vite. Il prendrait le premier bateau qui voudrait de lui. Il voguerait de longues années loin des siens. On en oublierait son nom. On en oublierait sa famille. Seul un tatouage de Lézard sur sa nuque témoignerait de ses racines. Qu'il retrouverait un jour, ou pas. Plus fort, sans doute. Plus dur, certainement. Plus abimé et plus enrichi, peut-être. Un dernier cri du jeune retentit dans les ruelles du port.


Wazartata !

Suivi d'un rire espiègle qui disparut dans le bruit des vagues.

J'arrête de jouer pour une certaine période indéterminée. Bon jeu à tous mes lecteurs
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