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[RP ouvert]Un plan qui tourne au vinaigre

Kuan
Bateau sur l'eau... Talala, talala !

Il était une fois un clan de raclures qui se voulaient d'élite qu'on appelait les Lézards. Leur nom faisait trembler dans les petites chaumières et à leur vue, tout les sô passait en mode défense maximale. Un jour, un plan d'une grande envergure fut mis au point.

Le hic ? Ce n'était pas eux les organisateurs.
Le suivant ? Les Lézards ne sont pas du genre patients.
Et ? Il est tout à fait faux que le clan se meurt. Il est juste sujet à des remaniements. Puis à la proposition de ce plan génial, tout le monde était d'ailleurs tombé d'accord.

C'était simple. On écoute les gens là, on suit, et pis on s'amuse et on revient les poches pleines.

Mais écoutez plutôt le récit d'un homme en herbe.




Aujourd'hui, le (...euh) juin 1459, j'y (pas de y, l'a dit Azu) ai décidé d'yfaire un journal de ma vie à moi parce que quand je serai célèbre et riche, et beau et encore plus fort, et daimyo et pirate, et artiste, et noir-listé, les gens y voudront savoir ma vie à moi, et je vendrai le journal comme ça je sera encore plus riche !

Lors, jourd'hui on est parti en voyage d'aventurier ! Ouais, pis même que je suis fort moi. L'a fallu attendre Tristan, alors en attendant 'vec Amaya on a fait un concours de celui qui y ramenait le plus de ver de terre. Et c'moi qui ai gagné en plus ! Même que après, on va y mettre dans les trous de nez de Ysteria pendant qu'elle dort, pour faire croire elle est comme une morte. Tristan l'es là, alors nous on est parti et on est arrivé dans un autre daimyo qui s'appelle Ueno. Même que c'est moins beau que Oda ! Ouais pasque Oda c'le plus beau des kunis.
Pis en plus, à Ueno ils parlent pas comme nous. Ils sont bizarres, mais on peut piquer dedans les poches pareil ! Ils sont bêtes pareils, fait. Mais c'plus dur d'courir pour se cacher, pasque j'connais pas les cachettes ! Et j'ai pas mes copains. J'espère que y vont pas faire d'bêtises quand j'y serai pas là pour les y protéger ! Ouais pasque j'y suis fort !
*râle en se relisant et barre les y*
Bon moi j'suis fatigué, alors j'dors. Même que demain on va dedans une autre ville que j'connais pas !

*écrit en gros en dessous pour faire bien*

TOUT SECRET ça ! Celui qui lit, j'y casse la tête.


Tout se déroulait donc sans encombre, le groupe se dirigeait vers le point de rendez-vous joyeusement.



Aujourd'hui, le demain de hier
J'y ai mis les vers de terre dans les trous de nez d'Ysteria et dedans sa bouche, pendant qu'elle dormait cette nuit. C'était rigolo, parce que quand elle respirait dedans son dodo, les vers de terre y bougeaient ! Comme si z'y étaient un bout d'elle.
Après quand elle s'est réveillée, elle s'est fachée tout fort ! Mais l'a cru c'était Tristan qui avait fait, alors moi j'rien eu.
Pis c'tait trop rigolo, alors j'ai rigolé, et y z'ont compris que c'était moi. Pfff. La prochaine fois je rigole tout silencieux !
On y es dedans une autre ville qui s'appelle Sakaï. 'Fait Ueno c'est une ville c'pas un kuni, le kuni y s'appelle Myoshi. Même que on doit trouver une fille dedans la ville, que j'connais po, mais qui doit viendre 'vec nous. P'tèt j'y pourrai mettre aussi des vers de terre ! Ou ben j'y piquerai ses crottes de nez pendant qu'elle dormira.


Quand tout à coup, les choses dégénèrent. Il y avait un prix à payer !



J'suis sur un bateau !

*souligne et écrit le mot en tout gros*

Un vrai ! Qui flotte et qui avance ! Même qu'on peut grimper tout partout dessus, dans les cordes et dedans le nid de pie ! Mais c'pas un vrai nid, y'a pas de paille et pas de pie.
J'y ai perdu mes copains. J'voulais regarder le bateau comment c'était dedans, alors j'ai donné les sous au m'sieur et j'étais d'ssus. Pis quand j'y ai voulu redescendre, y'avait pu que de l'eau !
Partout, partout, partout ! De l'eaaaaau !
J'y vais dire au capitaine de m'y faire capitaine, et d'm'y laisser aller où j'veux moi. Pis d'y reprendre mes sous à moi !

J'suis fort, alors.

Pirate !


Mon premier s'est fait brigandé, mon second a loupé la charrette, mon troisième se retrouve en prison, mon quatrième est fauché, et mon dernier se retrouve tout seul sur un bateau. Les éclaireurs ? Oh coincé devant un port étranger.

Le gamin qu'est Kuan se fit remballer promptement par le capitaine du navire à ses demandes éhontés. Sauf que le morveux, oubliant les sous qu'on lui a pris à la montée, sauta à la flotte. Salut la compagnie !




Et ben MOI j'y construira mon bateau à moi, et j'y serai capitaine comme ça j'y ferai moi comme j'veux MOI !
J'y aime pas l'eau ! Même que ça mouille de partout partout ! Amaya elle dit que ça y abime la peau de s'y laver et pis qu'y faut faire attention pasque y'a pas que le savon qui y lave !
Dedans l'eau du port, y'avait des poissons rigolos. Mais j'pas réussi à les attraper. Pis c't'ait dur d'y remonter sur la terre ! Y z'ont construit des murs de pierre qui servent à ce que les poissons y s'enfuient pas pour les manger. Sont bêtes.
Maintenant j'y suis tout seul, j'sais pas où. P'tèt j'y suis dedans la même ville que mes copains ?
Sinan j'y crie tout fort Nee', et elle y viendra.


Kuan possédait encore la conviction enfantine qu'un adulte sera toujours là pour le secourir. Quand son père est mort, Akire la recuilli. Quand il a eu faim, Nee' la nourri. Quand il a voulu s'amuser, Akane lui a fait un lance-pierre. Quand il a... Bref la liste est longue. Sauf que parfois, on se retrouve tout seul, perdu dans la cambrousse, n'est-ce pas Kuan ?
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Akire
[A des lieues de là...]

Sur le pont, la chaleur était suffocante. L'air brûlant n'était accompagné que par l'odeur du sel et le goût détestable d'un ennui mortel. Plus personne ne pipait mot. La soif, la faim et le désespoir faisaient taire les grandes gueules. Appuyé contre le parapet, un homme robuste au dos cramé par les rayons solaires grognait et jurait quelques fois, quand il ne se penchait pas au-dessus du bastingage pour éructer un jet de vomi. Ses lèvres étaient sèches, ses joues creusées, et son corps aux muscles affaiblis par la fringale comme par le mal de mer semblait secoué par de réguliers tressautements de fureur. Voilà des jours qu'on leur refusait d'accoster, les condamnant à ce misérable exil, à une mort minable et particulièrement lente. Foutus imprévus. Le Rustre ne s'était jamais imaginé qu'il clamserait de cette manière. Ce qu'il voulait, désormais, c'était revenir auprès des siens, s'incruster dans la première taverne venue et y remplir ce gosier qu'il raclait chaque seconde en espérant y trouver encore un peu de salive.

Il tuerait pour une putain de brise.

Jouer les éclaireurs, c'était le rôle des troufions de seconde classe. Le goût de l'aventure, le désir d'être les premiers à planter l'étendard du clan les avait cependant poussés à partir en avance, pour se retrouver devant un port bien scellé, à se dessécher chaque jour un peu plus, cuits par un soleil impitoyable et railleur. L'était pas venu seul, non. Derrière lui, Amaterasu et Hideyoshi se laissaient dépérir à leur rythme. Ce dernier avait l'air encore plus mal en point. Il crevait à petits feux, chlinguait comme un macchabée de six jours, les yeux cernés par des poches de souffrances. L'avait plus de boustifaille depuis un bail, et personne ne semblait vouloir se sacrifier d'une part de udon pour sa poire.

"
Tiens le coup, mon gars. On sera bientôt chez nous. ", mentit le rustaud.

Si le petit Kuan avait été là, sûr qu'il se serait fendu d'un sourire moqueur...

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Amaya.
"Kuan !"

Elle l'avait vu filer l'index en avant, criant "Bateau !", comme d'autres auraient dit "Maison !"

"Oui je sais. J'avais dit qu'on montait tous ensemble l'un après l'autre."
(Ouh la Amaya avait dû se sentir fatiguée tout d'un coup.)

C'est pas qu'elle avait l'âme maternelle, elle laissait ça à Nee, mais elle s'était tout de suite sentie proche du crapoteux : il aimait éviscérer les grenouilles, elle prenait du plaisir à les déméduller... depuis... oui depuis qu'un jour on l'avait accusée d'avoir poussé son frère dans un ravin duquel on l'avait sorti tétraplégique.

"Kuan ! Reviens !
Et puis qu'est-ce que tu fais là ? Un lézard ça soutire de l'argent mais ça n'en donne pas, même pour régler un voyage !"


Tout avait si bien commencé : "une fleur au chapeau, à la bouche une chanson, un coeur joyeux", facétieux.
C'est vrai qu'elle avait triché en coupant les vers en 2 pour en faire plus mais Kuan et elle ne s'étaient pas lassés de voir les lombrics en lévitation à chaque expiration sonore d'Ysteria durant son sommeil.

Puis tout était parti en vrille :
Le bateau était parti sans prévenir, gardant le morpion prisonnier.
Tristan et Aeris s'étaient retrouvés incarcérés, plus ou moins affamés après s'être fait délester de leurs udons.


"Kuan ! Te laisse pas mourir de faim.
Quand t'auras plus rien, y aura encore les rats !


Déjà il était loin et la voix d'Amaya ne portait pas.
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Amaterasu
Assise par terre, bercée par le lent rouli, elle se laissait choir. Des jours qu'elle n'avait plus rien a manger dans sa prison mouvante, elle avait perdu tous sens de l'orientation. Inerte, ses longs cheveux noirs flottaient légèrement autour de son visage portés par un vent trop faible pour gonfler les voiles.

Pas de chignons ni de maquillage, elle avait fini par manger sa poudre de riz. Chaque jour, elle resserrait un peu plus le obi pour fixer son kimono trop grand à présent. La blancheur naturelle de sa peau, lui faisait ressemblait un peu à un cadavre, ce qu'elle serait bientôt.

A quoi bon prier les kamis, ils l'avaient tous depuis longtemps lachée et elle n'y croyait plus.
Elle attendait la mort vaillament, sans révolte aucune.

Son regard inexpressif se porta un instant vers le ruste. De ses lèvres gercées et pâles sortir quelques mots faibles.


On va tous crever, hein ?

Oh, elle n'espérait aucune réponse, elle le savait.

Un instant son esprit vagabonda bien malgré elle et elle s'apperçu qu'elle avait eu une vie remplit de petits bonheurs auprès de ses enfants, d'absence auprès de son défunt mari toujours au combat, et de courte joie auprès du rustre.

Elle n'avait pas fait de grande chose, c'était une femme comme une autre, qui tentait par tous les moyens de sauver sa peau dans ce japon hostile.

Aujourd'hui, elle ne tentait plus rien, elle attendait la mort, laquelle ne venait pas.

Portant son regard sur la loque humaine près d'elle, en la personne Hideyoshi, elle se dit qu'il était maigre, mais peut être encore comestible. L'idée de le bouffer lui attira un haut le coeur, mais elle n'avait plus rien à vomir.
Elle allait crever, ou pire devenir folle.

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Akire
Six heures plus tôt, le Rustre s'était levé pour pisser, usant ainsi du dernier passe-temps agréable qu'il avait en réserve. Il n'en revint que plus sec encore, toutes jambes flageolantes, et s'effondra dans son coin après être passé au-dessus de son frère moribond. Ses prunelles croisèrent celles de la Belle, qui malgré leur situation parvenait à ne pas devenir un laideron. Elle n'espérait pas de réponse. C'est d'une voix grave, pierreuse et encore forte qu'il lâcha pourtant :

"
Pas avant eux, ma jolie. "

D'un signe de tête, il désigna les matelots et autres passagers. Certains s'affairaient, mais la plupart glandaient ou flânaient en rasant un sol dont ils tentaient vainement de récolter la fraîcheur. Voilà un moment qu'Akire les tenait à portée de flair et d'yeux. Ils tenaient le coup, et fomentaient sûrement un plan ou deux pour grignoter les restes d'un Hideyoshi bientôt claqué. Les deux groupes se lorgnaient déjà d'un oeil suspicieux. Bientôt, un petit malin se déciderait à passer à l'action, lorsque l'ultime grain serait avalé et qu'il faudrait se battre pour l'obtention du dernier baril de saké... Non loin d'eux, un type descendit au mess. Le colosse ne tarda pas à se relever pour lui emboîter le pas, un léger sourire bien fiché sur sa tête. C'était l'heure de réduire les effectifs ennemis.

Un cri annonça bientôt au navire qu'il aurait un poids de moins à supporter. Suivi d'un autre, plus viril, plus enragé.

Lorsque le Rustre revint sur le pont, entravé par des cordages, un filet de sang s'échappait d'entre ses lèvres. A ses côtés, on remontait le marin frémissant dont la gorge béait atrocement, écarlate...

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Kuan
Le gosse, perdu dans une ville dont il ne connaissait même pas le nom, égoutta consciencieusement ses vêtements de la flotte du port. Un regard attentif contempla l'alentour, le corps soudain sous la défensive. Un lieu étranger, aucune cachette connue, aucun copain dans les parages... Il allait falloir faire attention. Le morveux dégaina son scalpel par un automatisme qu'il avait acquis dès qu'il se sentait menacé. Berthe lui manquait pour le coup.
Rasant les murs dans l'ombre il fit le tour de la ville, pour essayer de retrouver une tête connue. Il ne vit personne.
Il se faufila dans chacune des tavernes, posant un pied, jetant un bref coup d'oeil et repartant aussitôt.
Personne.

Déboussolé, il regarda le ciel qui se couvrait d'un tissu d'étoiles, comme si la solution allait lui apparaître. Son oeil averti remarqua que la position en était légèrement différente que ce qu'il était habitué à voir. Le ciel bougeait ? Le gamin des rues connaissait bien ce qui lui avait servi souvent de toit.

Soudain une étincelle typique d'un Lézard s'alluma dans ses prunelles. Ici, pas de réputation... Donc personne ne se méfierait de lui. Ah on allait bien manger ce soir !


M'sieur ? J'y suis perdu...

Un regard à faire pleurer une pucelle. Le type se pencha vers lui, ah c'est gagné ! Des mots complètement étrangers sortirent de sa bouche. Arf. Raté. Kuan s'enfuit en courant, effrayé par ce qu'il ne connaissait pas. Et si c'était un mauvais kami ?
Il se rendit bien vite compte que l'on se méfiait encore plus d'un étranger, que d'un gamin connu.
Le gosse, l'estomac vide, se pelotonna dans un coin, attendant que le silence gagne les rues et qu'il puisse s'endormir sans crainte.

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Hideyoshi
Des jours maintenant qu'il n'avait rien eu à se mettre sous la dent, son estomac criait famine et la seule chose qu'il avait pour se substenter était une misérable ration d'eau potable qui sous la chaleure suffocante, avait l'effet d'une goûte d'eau qu'on laissa tomber dans un désert. Hideyoshi était là, à s'appuyer mollement la tête et laissant trainer ses bras par dessus le bastingage du navire, regardant désespéremment toute cette eau salé qui en vagues régulières venait frapper la coque du navire. Sa seule envie était d'y plonger, tremper ses lèvre fendiller par la sècheresse et douloureuse dans cette eau qui semblait si accueillante, si bonne, mais haut combien mortelle. Les loques qu'ils portaient encore sur son dos étaient dans un état tout aussi pitoyable que lui.


" Tiens le coup, mon gars. On sera bientôt chez nous. ",

Mouais c'est ça... j'savais qu'ils fallaient attrapper des tortues de mer et les attacher au navire pour qu'elles nous traine. On s'rait déjà rendu... Dit-il au Rustre sans même quitter l'eau du regard et commençant à divaguer sous les effets de la chaleure et de la privation.

Puis les heures s'écoulèrent encore et encore, il avait perdu toute notion du temps, les minutes lui semblaient durer des heures entières, l'attente vers une mort inexorable était le plus pénible à subir. Amaterasu dans un état presque semblable lui fit seulement rappeler par sa question qu'il ne tiendrait plus beaucoup longtemps, il le savait et ne répondit même pas à la question. L'instant d'après, il se retourna de par dessus le bastingage pour voir Le Rustre se jeter à l'assaut du cuisinier pour y ramener quelque provision que ce soit, l'instant d'un moment, l'espoir revint chez Le Pyromane pour finalement disparaît et se rendre compte qu'il était vein d'espérer en voyant Le Rustre remonter sur le pont, complètement ligoter. Ils allaient tous mourir, il en était maintenant convaincu.
Hideyoshi se releva donc péniblement et puisant dans ses dernières forces, il grimpa par dessus la rembarde du bastingage.


Vive le Québec libre! Dit-il dans un dernier soupir de désespoir et de folie, sans même comprendre ce que ça voulait dire.

Puis, à la vue de toutes personnes présentes sur le pont du navire à ce moment là, Hideyoshi se laissa tomber, sans aucune réticence, à la mer ou il fut rapidement éloigné de l'embarcation par les vagues qui l'entrainaient, complètement soumis à leur volonté.
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Mieko
Sous les hautes voûtes suintantes de la grotte lui servant de forge, la Lézarde fait les cent pas, encore et encore... exaspérée. D'un geste rageur elle jette à la voracité des flammes l'énième vélin reçu en rugissant de fureur impuissante. Chaque nouvelle qu'elle reçoit est désastreuse, et l'opération à laquelle on les a conviés a tourné au fiasco.

Et dire qu'on leur a refusé un droit d'accès aux détails de l'organisation sous prétexte qu'elle doive rester parfaitement sous contrôle!! Elle n'a jamais vu pareil merdier. À l'entrée de la cavité, l'épervier voyageur l'attend, impassible. Mais que peut-elle répondre, encore? S'énerver, une fois de plus? Exiger le rapatriement de ceux que l'on a cloisonnés de force sur le réduit d'une coquille flottant à même l'eau...? Elle l'a déjà fait. Mais, comme toujours, les réponses qu'elles a obtenues ont été aussi floues que creuses, et elle étouffe de rage. Trop de mauvais pressentiments pesaient sur l'opération avant même son lancement, jamais elle n'aurait du en forcer le déroulement, jamais... Mais le résultat escompté lui avait paru valoir le coup de prendre des risques... Quelle conne.

Sans relâche, elle s'empare de son wakisashi, le fait tourner entre ses mains, le repose, le reprend, sans cesser d'arpenter le sol de granit... Il n'y a rien à faire, que l'attente du lendemain et l'espoir, morne et érodé, que les quelques Lézards bloqués en mer survivent, encore, jusqu'à leur prochain repas, jusqu'à ce que leurs pieds aient enfin retrouvé le solide ancrage de la terre ferme.

Furieuse, elle s'élance dans la forêt broussailleuse qui ceint son repère, armes à la ceinture, visage fermé, cruel. Le sang des itinérants risque de couler à flots, ces prochains jours. Piètre exutoire...

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Amaterasu
Le regard triste, Ama regardait le rustre tout ficelé qu'il était. Elle avait une compagnie de choix il faut bien se l'avouer. Elle se demanda se qu'elle pouvait bien faire entre un pyromane moribond et un géant malade mental qui venait de se prendre pour un vampire.

Le soleil tapait dru, et elle crevait de chaud sous le vêtement de soie. Ses yeux commençaient à lui piquer et elle avait du mal à les garder ouvert avec la réverbération sur les vaguelettes. Partout autour d'eux de l'eau à perte de vue. L'odeur iodée lui transperçait les narines. La douleur aux creux de son estomac se faisait plus forte par moment. La faim et la soif la tiraillait.
Elle ferma les yeux révant à Peter Pan et imaginant déjà un crocodile tournant autour du bateau, lorsqu'elle les rouvrit subitement en entendant : Vive le Quebec libre ! suivit d'un grand plouf, Splash...
Près d'elle plus de pyromane, pas plus de capitaine crochet d'ailleurs. Il restait bien un énorme shushie ligoté, entouré de marin aux yeux fous.

Elle devenait folle c'était certain, aussi elle se leva d'un bond rassemblant en elle le peu de force qu'il lui restait et elle hurla sur les marins qui retenait le shushie géant .

Non, vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine !. Elle sortie la lame tenue contre sa cuisse et attaqua les marins aux yeux fous qui clairement voulaient se bouffer le shushie sans elle. C'est alors que le dit shushie géant se mit à bouger tout ficelé qu'il était et à cogner également les marins à grand coup de tête aux algues noires qui ressemblaient à des cheveux longs. Elle éclaicierait ce mystère plus tard, parce qu'un shushie chevelu elle n'en avait encore jamais vu.

Elle se dit que si elle parvenait à jeter un de ces fichus marins à la mer, il servirait de bouée au Pyromane et peut-être même de repas. Tout ceci en espérant qu'il n'y ai pas un dragon qui passe par là pour se ravitailler...

Cet éclair de génie lui redonna encore quelques forces et elle éclaira son visage d'un sourire malicieux. Le shushie cognait de plus belle sur les marins. Elle ne pouvait plus l'aider, elle avait les bras dans le dos et quelque chose ou quelqu'un les retenaient.

Elle se retrouva par terre, attachée, le visage collé au pont du bateau qui sentait clairement l'urine et le vieux poisson.

La fin était proche pour elle. Un instant elle se demanda où était passé le rustre, et se dit qu'il était bien malin de s'être ainsi déguisé en shushie géant.

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Lymey


Des jours et des nuits à attendre des nouvelles , préparer son baluchon , le redéfaire. Affuter son katana, préparer les provisions.

Que des mauvaises nouvelles qui arrivaient, un désastre !

Raide dans son kimono, Lymey avait le visage livide, fermé et impassible.
D’abord il y avait eu des rumeurs , des projets éventés, des langues trop longues, puis des suspicions et maintenant des membres du clan à l’agonie, en train de crever de faim sur ce foutu rafiot !

Ce qui était difficile c’était de ne rien pouvoir faire pour les aider.
Elle était là Lymey , les doigts crispés sur son arme , les dents qui grinçaient , la rage et la haine qui montait .
Elle réprimait ses envies meurtrière.
Elle s'était fait toute une joie d'aller piller quelques endroits, faire payer quelques personnes et maintenant !
Elle devait se contenter d’attendre le retour de ses frères et sœurs ! si ils arrivaient vivant jusqu’à la côte. Elle ne pouvait que surveiller l’arrivée des messages , impuissante.

A force de serrer sa dague elle finit par se couper , elle ne sentait plus rien , juste elle regardait le sang couler sur son kimono le long de sa main.
Il ne lui restait qu’à être là, écouter, guetter attendre en ébullition .
Elle aurait voulu prier les kamis de toutes ses forces mais pas un mot ne pouvait sortir de ses lèvres.


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Kuan
On rentre à la maison, on rentre à la maison, on rentre à la maison, on rentre à la maison, on rentre à la maison, tralalèreeeeeuuu !

On rentre à la maison, on rentre à la maison


Kuan sautillait de joie, courant devant le groupe de fossé en fossé, de mare en mare, de grenouille en grenouille en chantonnant le même refrain. Il avait finit par retrouver ses copains, et toute la bande était sur le chemin du retour. Le gosse était aux anges. Non seulement il avait quitté Oda, il était monté dedans un vrai bateau qui va sur l'eau (et qui flotte en plus!), et il avait retrouvé ses copains. Bref. Il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux... Lalalalaa.

Amaya !

Le morveux se remit à la hauteur des adultes, un sourire de petit diable sur les lèvres.

On y fait celui qui y collectionne le plus de beaux cailloux ?
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Hideyoshi
Depuis combien de temps il avait bien pu dériver et être à la merci des flots? Il l'ignorait complètement, les dernières choses dont il se souvenait étaient le moment ou il s'était jeté par dessus bord et quand sa carcasse avait réussie à s'accrocher à une sorte de débris de bois flottant qui dérivait tout comme lui. Ce genre de chose était généralement signe que la terre se trouvait non loin, mais Hideyoshi n'avait plus la force de lutter, perdant connaissance, il se laissa bercer à nouveau par les vagues, accroché à sa seule et unique chance de survie. Quand il toucha enfin terres, échoué par le courant qui l'avait poussé sur une plage, il reprit finalement conscience plusieurs heures après et fut pris soudainement de convulsions qui précédères la régurgitation de l'eau qu'il avait bien pu avaler. Totalement désorienté, il se mit alors à ramper dans le sable pour finalement aller s'écraser complètement épuisé, un peu plus loin des vagues qui à chaque fois qu'elles s'écrasaient sur la plage, semblaient vouloir tenter désespérément de le reprendre.

Un jeune pêcheur qui passait par là, ne pu manquer de remarquer le corps d'un homme échoué sur la plage parmi quelques algues, celui-ci s'approcha avec une certaine lenteur de ce qu'il pensait être un cadavre. Une fois à côté de lui, il prit un petite branche d'arbre à moitié enterré dans le sable et picossa le prétendu cadavre au niveau du visage. Gêné par se soudain picotement qui le réveilla, Hideyoshi poussa un grognement qui fit sauter de surprise le jeune pêcheur. Comprenant qu'ayant affaire avec quelqu'un d'encore vivant, il parti chercher sa charrette laissée non loin de là et une fois revenu, il chargea le lézard dessus et c'est ainsi qu'ils partirent chez lui. Hideyoshi se sachant maintenant sauvé, se laissait faire et s'en remettait à son destin.

Plusieurs jours s'en suivirent chez l'homme qui l'avait sauvé où il reprenait tranquillement ses forces, il avait apprit entre temps qu'il se trouvait maintenant dans une presque foutu île avec un ponton désert. Le daimyo Chosokabe? Il avait à ce moment là ressenti une immense frustration, ils étaient supposé se rendre quelque part en Otomo et voilà qu'il se trouvait maintenant dans un trou perdu digne d'aucun intérêt après avoir passez de longues journées à crever de faim sur un rafiot qui tournait en rond. La seule question qu'il se posait encore était: qu'est-ce qui est arrivé aux autres lézards sur le navire? Et bien il ne dû pas attendre tellement longtemps pour connaître la réponse lorsqu'il eu repris suffisamment ses forces pour aller se saouler dans une gargote du coin. Grande fut sa surprise de voir que le Ruste et Amaterasu étaient là. Il alla les rejoindre.


Ne me dite pas que j'me suis presque suicidé pour rien hein? Leur dit-il après avoir lâcher un soupir d'exaspération sur le sort que lui réservait la vie.
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Mieko
... Pendant ce temps-là, Mieko tourne en rond, et enrage en pestant contre l'apparition bien trop tardive de l'invention du téléphone dans l'histoire de l'humanité. Parce que les éperviers, elle en a par-dessus la tête, pour le coup.... Ce n'est plus une forge, son repère... C'est devenu une volière!

Les messages fusent de tous côtés, et ce, dans le plus grand secret, puisque personne n'aide le Lézard au grand jour, forcément... Un premier navire s'apprête d'ailleurs à quitter le port, et la Lézarde entame des préparatifs, prévient ses hommes... pour tout lâcher en bloc, lorsque l'homme à la haute stature et à la barbe broussailleuse qui lui tient lieu de contact fait soudain irruption dans son repère. Il a sa gueule sombre des mauvais jours, et l'haleine pleine de relents du mauvais saké des bas-fonds.


Mieko, le rafiot ne partira pas. On a un traitre parmi nous... le capitaine. Je suis désolé.

Pour qu'il en vienne à s'excuser, c'est que l'heure est grave. Ils s'attablent devant quelques solides bouteilles d'alcool de riz, la nuit va être longue... La carte de l'île étalée entre eux va se couvrir d'encre ébène, tandis que leurs propos, murmurés à l'abri des oreilles indiscrètes, empliront l'air de la grotte reconvertie en forge. Au petit matin, soul d'alcool et de projets non avouables, l'homme quittera les lieux, titubant à peine, mais le teint blafard.

Le soleil se lève et cueille une Mieko à la mine défaite qui, toujours accoudée devant une dernière bouteille presque vide, fourrage dans son épaisse chevelure en bataille, d'un air hagard. Un autre homme, pourtant, peut encore sauver la situation...

La matinée passe, sans qu'elle ne prenne quelques minutes de repos... Enfin, le soleil est à son zénith, lorsque le fidèle et inlassable rapace s'envole, un message lié à sa patte, vers les terres d'Otomo.

Et la jeune femme s'écroule finalement sur sa paillasse, d'un sommeil exsangue, sans rêves.

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Ihei_misawa
Chaque mot est souligné, chaque phrase relue avec la plus extrême attention. Sauf qu'au bout d'un moment, les yeux noirs comme l'encre traversent le papier, se perdent dans les songes de sa pensée. La lettre est abandonnée sur la table, entre les bols épars. Le goût du saké, bu à petites gorgées, ne le ramène pas à la réalité de cette taverne poussiéreuse. La réflexion est longue, intense. Sous le menton buriné plisse des doigts nerveux, pourtant son corps assis est immobile comme un rocher.
Dehors, les quais de Nakatsu luisent de graisse. Ils reflètent la lumière du soleil, fort en cette matinée. Le temps est idéal pour prendre la mer, les pêcheurs, debout sur leurs barques, armés de longues perches en bambou, ne s'y trompent pas en louvoyant entre les quais.

Ihei doit appareiller aujourd'hui, sur un navire de la flotte d'Otomo, en qualité de capitaine de mer du Kuni. Il doit faire son choix, maintenant.
Comme souvent en pareille occasion, ses pensées se tournent vers les kamis. Prendre du recul par rapport à la situation, examiner l'influence du destin dans ces décisions. Premièrement, sans le savoir, les autorités d'Otomo l'ont offensé, en ne prenant pas vraiment au sérieux son désir d'acquérir une jonque de guerre. Aucune offre ne lui a été faite, aucun début de négociation n'a été entamé. Deuxièmement, il y a une heureuse coïncidence entre sa mission de surveillance du port d'Iwakuni et la demande de sauvetage des Lézards, exprimée par Mieko; le tempo est parfait, de même que la saison d'été se prête bien à ce genre d'expéditions.

Encore une fois, les kamis ont parlé. Ces deux raisons suffisent pour qu'Ihei entende leurs voix.

Quelques jours plus tard, le Takowani fend rapidement les flots, porté par un vent favorable au sortir du golfe de Nakatsu. Ihei, le dos voûté, les mains dans le dos, arpente le pont. Il regarde à la dérobée ses courageuses matelotes, qui sont en mer pour la première fois. Celles-ci le dévisagent. Elles attendent.
Soudain, le capitaine redresse la tête, s'arrête. Il lève ses yeux sur la grand'voile, esquisse un sourire. Le vent a tourné.


C'est le moment...Cap au Sud, les filles, cap au Sud!

Ihei saisit la barre et donne ses ordres, crie ses encouragements tout en assurant l'essentiel de la manoeuvre. Le virement de bord n'est pas encore bien maîtrisé. Qu'importe: le bateau gémit mais il avance. Le détroit d'Usuki est désormais à la pointe de la proue.

Le lendemain, le Takowani vogue avec prudence au large du port d'Usuki, car il se méfie des vigies d'Otomo. De même, il n'a pas confiance en Ito, dont les autorités sont amies avec celles de son Kuni. Un tel périple pourrait lui coûter sa place, voire davantage.... Comment embarquer des passagers clandestins, s'il ne trouve pas de port où s'amarrer? Ihei a sa petite idée sur la question. Il connaît bien la région, la carte marine dort au fond de la cale depuis son départ. Il sait où aborder: cette lagune de sable, qui borde la route côtière, sera parfaite.

Moins parfait est le temps. Une brume épaisse les entoure, mousse grise collante et dangereuse. Ihei envoie ses matelotes à l'avant. Elles sont chargées de repérer la moindre pointe rocheuse qui affleure. Les voiles au minimum, les ailes repliés, le Takowani vogue lentement. Le capitaine tente de s'approcher au plus près. Des perles huileuses roulent sous les mèches brunes, mélange d'humidité et de sueur. Muscles tendus, la concentration est à son comble. Une erreur et le navire pourrait couler à pic, les laissant à la merci des vagues pour les jeter sur le rivage. Sans nulle part où aller.

La terre s'approche. Des ombres se distinguent, silhouettes d'arbres dont la vue réchauffe le coeur. Ihei sait qu'ils ont réussi. Tendrement, le Takowani s'enfonce dans le sable. Il gémit, assez fort. Mais il s'amarre avec la grâce d'un cygne posé sur le rivage. Une sonde vérifie la profondeur de l'eau, à taille d'homme. Les invités peuvent désormais apparaître. Il ne reste plus qu'à les attendre....

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Vice-Amiral d'Otomo
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