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[RP ouvert] Dis moi...à quoi tu joues?

Keyfeya
[En route pour….pppfff on s’en fout]

J’veux rien savoir… c’était tombé comme un couperet, pas de destination, pas de plan, aucun engagement, elle voulait partir et c’était tout et pour cela, elle s’était tournée vers le seul homme qui pour elle, la laisserait tranquille, l’accepterait… elle lui donnait le pouvoir, une fois n’était pas coutume.

Enfin l’pouvoir…fallait pas exagérer quand même !

Elle lui donnait juste le droit de choisir la destination.

Un homme libre, pour elle qui rêvait de liberté, il était l’idéal du moment, elle soupirait intérieurement, elle avait argumenté ce voyage en demandant de répondre à certaines questions, qu’elle se posait sur son passé, elle avait besoin de prendre l’air, de prendre du recul. Et voilà que d’autres questions surgissaient …sur l’avenir.

Qu’est- ce qu’ils pouvaient bien lui trouver tous les deux?

Elle avait refusé des avances bien plus ardues que celle-ci, à des hommes plus aventureux, sans remettre en question son destin. Elle soupira, allongée sur sa couche, lui dormait déjà, à côté d’elle au creux de racines profondes d’un arbre millénaire.
Donc en plus de sa perpétuelle quête d’identité, elle se retrouvait maintenant avec deux hommes qui l’aimaient…où est le problème lui direz-vous ? Elle ne voulait perdre aucun des deux, elle ne voulait voir aucun des deux sortir de sa vie.

Chacun d’entre eux était un côté d’elle, chacun des deux une rose de sa personnalité.
Choisir ? C’était annihiler une partie d’elle-même non ?

Et voilà qu’là p’tite voix revenait en force…s’engouffrant dans la faille.


Tu devrais partir avec lui, il te ressemble plus, il est en adéquation avec ton esprit fougueux !

Soupir d’exaspération.

En adéquation ? C’est qu’elle se met à parler bien la d’moiselle, j’t’ai déjà dit de me foutre la paix !

Tu pensais quoi ? Qu’il allait tomber à tes pieds, en se roulant par terre et en te criant son amour ?

Key sourit en visionnant dans son esprit la scène.

P’tain lâche moi ! D’façon tout ce qui peut m’éloigner du PA, tu m’y pousses à grands coups de pied dans l’cul.

Nan mais Confucius, il est pas fait pour toi, tu finiras par te faire chier, t’as b’soin d’bouger, tu l’sais…

Voilà la chose qui l’exaspérait le plus, prétendre qu’on puisse la connaitre, s’arroger le droit de devenir grand maître de son esprit.

Qu’est-ce que tu sais de moi ?

T’façon le choix est simple, t’as que deux solutions…soit c’est le p’tit brun promeneur à la dent en moins, soit c’est le grand lieutenant Pétrocorien…faut choisir…

T’es une grande comique toi….pis y a une troisième solution, que je me tire vite fait dans le sens opposé de ces deux-là….voir une quatrième…..j’me fais descendre par une armée de passage…d’brigands l’armée….c’est plus classe.


J’vote pour la troisième !


Ouais j’sais mais j’m’en fous de ton avis….tu m’caches des choses….pourquoi tu ne veux pas que je reste à Périgueux ?

Elle sentit la petite voix en elle frissonner rien qu’à l’évocation de la ville….ben ouais une voix intérieure ça peut avoir peur…

Parce que…

Des pétales de roses rouges et blancs étalés sur le sol, un enfant qui pleure, le même rêve sans relâche la harcelait, elle ne connaissait plus le sommeil, seule cette espèce de torpeur, de semi-conscience, ce qui ne faisait que lui donner un air plus pâle, des cernes marquées, sans compter que depuis les soucis ajoutés, elle ne mangeait plus et ressemblait à un chat sauvage qui n’avait pas mangé à sa faim depuis longtemps.

Chaque nuit, la même rengaine, elle grelotta, sentant la sueur lui parcourir l’échine, la nuit était particulièrement froide, elle s’agitait, ne supportant plus de refaire inlassablement ce rêve affreux où la délivrance n’arrivait qu’au seul …

Maman ?

Elle se releva en sursaut, le visage ruisselant de larmes et sueur.

_________________
Crakity
[En route pour l'aventure, allez hop on y va!!!!!]

Quelle bonne surprise avait il eu quand il avait reçu la lettre de la "douce" Key. Enfin douce.... Bref, il avait été heureux, car il trouvait cette jeune femme au caractère bien trempé très agréable.

Certes elle l'avait vendu, elle le maltraitait, elle se moquait de lui et tout ça, mais le jeune brigand avait une affection toute particulière à l'égard de celle ci.

Pourquoi? Il n'en savait pas grand chose... Elle avait ce grain de folie qu'avait aussi CJane.

Dangereux ça... Bah il serait toujours tant d'y penser plus tard, Crakity était du genre à remettre au lendemain ce qu'il pouvait accomplir le jour même!

Alors les voilà donc partis. Le voyage se passe bien. Key est effectivement très agréable, en plus d'être rigolote. Voilà que Crakity se surprend à la désirer de plus en plus.

Tiens tiens tiens... Et si elle était la bonne cette fois.... Bah ça aussi on y réfléchirait plus tard, rien ne pressait après tout, elle avait raison sur ce point.

Et voilà que maintenant, niché au creux des racines de ce vieux chêne, il souriait. Il était à ses cotés, le parfum de ses cheveux lui chatouillait les narines.

Il s'endormit paisiblement.

Mais au milieu de la nuit, un frisson lui parcourut l'échine. Il se réveilla.
Il l'entendit parler... à qui?

Ils étaient seuls....

Il se tourna et s'aperçut qu'elle grelottait. Il hésita entre un "ça va pas?" et la prendre dans ses bras, il opta pour la deuxième solution, s'approcha un peu plus d'elle et, dans un geste tendre, la prit entre ses bras sans un mot, pour se rendormir quasi immédiatement.
Keyfeya
Son corps était brulant mais elle avait si froid, elle savait ce que cela signifiait mais elle préféra l’ignorer volontairement, cette fièvre-là ne ferait qu’accentuer les soucis qu’elle vivait déjà

Elle sentit un bras venir lui enserrer la taille et le corps de Crakity se rapprocher. Voilà qu'il marquait son territoire, elle ne résista pas, elle n’en avait pas la force, l’envie et le courage, elle se laissa retomber et sentit la nausée monter en son corps.

Cette nausée ne venait pas d’une quelconque maladie qu’elle couvait mais c’était elle qui se dégoutait à l’heure présente, ne pouvant chasser l’image de son lieutenant, elle ne le trahirait pas, elle le savait mais le choix qu’elle devrait faire la rendait malade.

Elle était ainsi, l’idée de faire souffrir un être cher lui soulevait le cœur, elle préférait de loin saisir une dague et se l’enfoncer lentement dans le cœur, l’image lui seyait mieux, elle pouvait aller contre vent et marée pour venger par le sang une souffrance infligée ou une trahison mais elle-même ne voulait pas par le verbe altérer des cœurs aimés.

Une douleur fulgurante lui foudroya les poumons, elle en eut le souffle coupé et chercha son air, puis la douleur cessa, elle ne se plaignit de rien, et préféra de nouveau ignorer le symptôme.


Embrasse-le….

Mais t’es dingue ! Faut t’faire soigner ma pauvre fille…

T’en meurt d’envie….aller embrasse le… il doit avoir les lèvres douces et il a de l’expérience, en plus il dort, il ne remarquera rien et puis c’est toi qui devrait chercher remède soit dit en passant…


L’idée justement qu’on ne puisse remarquer un de ces baisers lui déplut, elle ne voulait pas que ses charmes ne fasse aucun effet…

Mêles-toi de ce qui te regarde ! Et tes sous entendu salaces tu te les gardes....il a de l’expérience ça veut dire quoi ça...Et puis avec un peu de chance tu crèveras sous la maladie qui m’assaille !


Mais si je meurs…tu meurs aussi… ce qui te ronge doit sortir de ton corps…


C’est toi qui me ronge, se sont tes cachotteries, tes secrets, tes mensonges.

Elle sentit la sueur dégouliner le long de son dos, le soleil commençait à percer et elle luttait contre le sommeil, pour ne pas revivre ce rêve affreux, sa respiration se coupa de nouveau, elle mourait d’envie de tousser mais ne voulait pas réveiller Crakity, un feu s’alluma alors dans sa poitrine et une main devant la bouche, elle ne put s’empêcher de le vouloir expulser.

Elle saisit rapidement le poignet de Crakity et le déposa délicatement dans son dos, et se leva tout à fait, d’un bond, son esprit resta sur le sol et elle-même faillit y retomber, elle se maintient d’une main à l’arbre, attendant que sa vue lui revienne.


T’es folle…rallonge toi !

Ta…

Elle se souvint d’un cours d’eau non loin de là, elle pria mentalement pour que le petit voyageur ne se réveille pas, elle fit quelques pas, un…deux…trois…, elle se pencha en avant et rendit tout ce qu’elle avait dans l’estomac, c’est-à-dire rien…un liquide jaunâtre et amer franchit ses lèvres, cela la soulagea un instant, assez pour atteindre le petit ruisseau où elle se laissa tomber, elle se rinça la bouche, espérant que les braises qui lui chauffaient l’intérieur s’éteindrait par la même occasion.

Elle passa ensuite de l’eau fraiche sur son visage et sa nuque et la laissa dégouliner le long de son dos.

Tu dois voir quelqu’un…Tu vas mourir si tu te soignes pas.

Qu’est-ce que t’en sais ?


Je le sais c’est tout.

Je l’ai déjà eu…allez avoues….tu vas me laisser crever pour un maudit secret... ?

Faut que tu te soignes c’est tout…


Tant pis…tu vas crever aussi parce que je ne me soignerais pas !

Le défi revenait, la hargne avec, savait elle qu’elle luttait contre elle-même ?

La douleur avait diminué, elle pouvait feindre aisément la santé et décida de repartir doucement vers le campement, elle s’agenouilla auprès de Crakity, avança sa main comme pour lui caresser la joue mais se ravisa, elle le regardait, elle était pâle et malade mais beaucoup l’aurait trouvé belle malgré les yeux creusés, la pâleur et sa récente maigreur. Quelques mèches de longs cheveux noirs virevoltaient au vent.

Elle posa la main sur son épaule et le secoua.


Allez fainéant, il faut y aller ! Tu dors trop !
_________________
Confucius
[Quelque part dans un bureau sombre...]

Quelqu'un toqua, une lettre venait tout juste d'arriver. Confucius remercia plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu le soldat qui la lui avait apporté. C'était tout nouveau et pourtant il le savait déjà depuis longtemps; elle lui échappait. Dans un soupir mi-enthousiaste mi-craintif il s'affaire à décacheter la lettre. Elle rentrait... mais était ce une bonne chose ou un mauvaise? Lettre par lettre il la sentait plus distante, plus froide. Ses mots d'amours lui paraissaient bien fades, comme si elle les avait écrits par remords mais non pas car pensés.

Il se leva et alla jusqu'à une fenêtre pour regarder l'horizon. L'air était lourd, il avait chaud et quelques suées commençaient déjà à perler sur son front.


Crakity...

Ce nom lui paraissait bien amer en bouche, eût-il été devant lui qu'il se serait surement pris un coup d'épée, de haut en bas, mais... cela aurait-il vraiment arrangé les choses?

Il relu la lettre une fois encore, ne pouvant s'empêcher de se remémorer les bons moments passés avec elle. Il sentit la fièvre l'envahir lentement, enfin, il verrait bien comment se passeraient les choses à son retour.

L'aimait-il? Bien sûr. L'aimait-elle toujours encore? Rien de moins sûr. Sur cette pensée blafarde Confucius n'eut qu'une envie,l'attraper et la secouer fortement tout en lui criant dessus pour savoir pourquoi il souffrait autant. Les derniers mots qu'elle lui avait dit résonnaient encore dans son esprit:


Abandon... déception... besoin de le fuir...

Il serra la lettre contre son coeur avant de la jeter au loin et, maugréant, il se replongea dans son travail qui au moins avait la qualité de lui faire oublier quelques instants la femme qu'il aimait tant.
Crakity
Il dormait paisiblement . Un sourire flottait vaguement sur ses lèvres. Il s'était rapproché de la jeune femme pendant la uit, mais n'avait rien tenté. Non il la respectait trop pour cela.

Dans un demi sommeil il ne sentait plus sa présence à ses cotés.

Soudain un :


Citation:
Allez fainéant, il faut y aller ! Tu dors trop !


Il sursauta, et fixa de ses yeux embrumés la jeune femme.

Elle était debout , devant lui, le dominant.

Il s'aperçut alors pour la première foi réellement sa paleur, ses cernes noirs sous ses yeux, sa peau diaphane, sa maigreur... Pourtant elle était belle.

Il lui sourit mais le mot qui lui vint à l'eprit immédiatement ce petit matin, fut : malade.

Elle était malade, à n'en plus douter. On ne pouvait pas mettre tout cela sur le compte de la fatigue du voyage ou de l'iquiétude.

Alors le jeune homme eut cette pensée égoïste : si elle est malade... et qu'elle disparait alors j'l'aurai plus pour moi...

Il s'approcha d'elle et la fixant dans les yeux lui dit :


Sois franche avc moi, toi qui aime c'la, la franchise, dis moi c'que tu as exact'ment...

Elle ne la quitta pas des yeux, comme pour lui signifier que tant qu'il n'aurait pas de réponse il ne la laisserait pas tranquille.
Keyfeya
C’que j’ai…C’que j’ai…ben pour une fois dans ma vie, j’sais plus ce que je veux, j’suis perdue, l’angoisse de rentrer me ronge de l’intérieur, l’angoisse de devoir choisir, elle était au pied du mur et elle détestait ça, c’était la vie qui lui imposait un choix, elle qui avait toujours décidé de tout avec une certaine facilité, elle se sentait tenaillée, arrachée par deux côtés comme deux enfants qui vous tiennent chacun une main et vous tire chacun vers deux endroits opposés. Elle devait se reprendre, tourner ce choix à son avantage mais n’y arrivait pas.

Ce matin, il la regardait différemment, elle vit passer sur son visage une lueur d’inquiétude, et avec lui, elle s’empêchait d’afficher la moindre faiblesse, elle n’arrivait pas à plier le genou devant lui, c’était un perpétuel corps à corps, elle se battrait jusqu’à la mort sans jamais geindre devant lui.

Elle ignorait pourquoi….elle ne voulait pas le punir, elle pensait juste que le fait qu’il puisse éprouver de la compassion ou de la pitié, annihilerait forcement le respect qu’il éprouvait pour elle, comme il le disait lui-même, elle deviendrait une proie, sa proie, et elle se le refusait.

Maintenant que faire….mentir….ne dire que la moitié de la vérité ou nier… mais il la connaissait si bien qu’il avait employé les mots qu’il fallait, « toi qui aime ça la franchise » , elle aimait ça…le direct, elle ne supportait pas les gens qui tournaient sans relâche autour du pot, un coup à droite, un coup à gauche, ça la rendait folle de colère.
Mais de toute façon, elle ne savait pas grand-chose, elle-même du mal qui faisait rage dans son corps, alors elle se contenterait de détourner l’attention, de minimiser, de faire l’idiote, de gagner du temps.

Espérons que ça marche !


Quoi ? J’ai un bouton sur le nez c’est ça ?

Elle posa ses doigts sur son visage, faisant mine de chercher l’outrecuidant qui aurait élu domicile sur sa charmante personne.

Elle sourit.


Comment ça ce que j’ai, j’en sais rien moi…tu veux dire c’qui me rend si belle au p’tit matin ?

Ah ça j’en sais rien c’est un mystère que je n’ai pas encore réussi à élucider, mais un petite crème à la camomille le soir peut faire des miracles le matin….


Utiliser l’humour pour détourner l’attention d’un sujet grave….c’était bien dans ses cordes.

Bon faut rentrer….la route est longue et le PA a besoin de moi….t’sais bien qu’j’aime pas être loin quand ma ville est menacée, ça me rend malade !


Quelle ironie, ironie du sort, ironie d’la vie qui lui riait au nez à ce moment précis.

_________________
Crakity
Crakity ne la quittait pas des yeux. Un pâle sourire flottait sur ses lèvres.

Une belle pirouette, elle s'en tirait avec une tirade, assez drôle, d'ailleurs mais complètement hors de propos.

Le jeune homme se demandait si elle avait onfiance en lui... Vraiment.

Non, visiblement pas, mais quoi de plus normal, après tout. Il n'était qu'un brigand menteur.

Il aurait aimé savoir pour l'aider, il aurait aimer savoir pour la soutenir, mais peut être était elle trop fière pour ça. Elle ne lui montrait rien, il l'admirait pour ça mais il regrettait aussi cette attitude, lui commençait à tenir à elle sérieusement, et même si il comprenait sa façon de faire, il regrettait qu'elle ne se livre pas.

Il renonça donc, ne préférant pas insister, il rentra dans son jeu :


C'est vrai qu't'es belle! D'la camomille tu dis? Hmmmm tiens j'essaierai aussi!

Il lui lacha un sourire plus franc, sa bonne humeur revenait aussi vite qu'elle l'avait quittée.

Et bien oui, allons y, mais ton païs s'en r'mettra!
Keyfeya

Elle ne soupira pas de soulagement…trop rusée pour ça….mais comme son âme double, elle ne put s’empêcher d’éprouver une certaine déception qu’il ne pousse pas plus loin ses investigations, mais avec lui, elle n’osait pas se livrer, alors à quoi bon… Il était à cents lieues de Confucius, et son comportement à elle était tout aussi différent, le lieutenant Pétrocorien arrivait à extraire d’elle ses plus profondes faiblesses, ses plus tendres soupirs, la plus douce des tendresses, peut-être était-ce pour cela qu’il l’avait déçu en voulant rompre ses obligations envers son Comté et la ville, parce qu’elle lui donnait tout, à lui seul, elle avait subi son choix comme un abandon, comme une trahison.

Mais avec le brigand….elle était violence, assassine, lui rendant plus que coup pour coup, ce qui aurait pu la décevoir vraiment c’est qu’il se fasse trop tendresse envers elle. Et qu’il l’aima, l’avait forcément troublé, parce que jamais elle n’avait imaginé qu’il puisse l’être….Crakity amoureux. Elle aurait éclaté de rire au nez du premier qui lui aurait dit ça.

Key et l’amour….tout un chapitre à développer, elle ne pouvait le concevoir qu’entier et sans compromis, prête à mourir pour un ami, imaginons ce qu’elle pouvait faire pour l’élu de son cœur…qu’attendait elle en retour ? La même chose, elle voulait faire perdre la tête à son âme sœur, qu’il soit prêt à se battre pour elle et à mourir pour ses beaux yeux.

Elle flatta l’encolure du fidèle Ombre, et se hissa sur la selle, tendant la main à Crakity.


Allez, montes au lieu de dire des âneries… J’te laisse à Saintes, y a de belles femmes qui se damneront pour toi….


C’était facile, un moyen de se faire souffrir elle-même, et pourtant elle en rit, un instant elle oublia la maladie et la douleur, la direction du voyage, le but….elle sentit le vent s’emmêler dans ses cheveux, la respiration régulière du grand cheval qu’elle chevauchait, elle se sentit libre à peine le temps d’une minute, mais ce fut comme une bouffée d’oxygène…puis le poids de ses soucis revint lentement peser.

_________________
Crakity
[Quelque part vers Saintes]

Il relisait la lettre et n'en revenait toujours pas... Elle lui avait résisté!! Sa fierté en prenait un coup, son amour propre aussi...Mais au fond il souffrait, pour une des rares fois dans sa vie, à cause d'une femme.

Fallait toujours que ça se termine comme ça de toute manière, celles qu'il désirait vraiment le fuyaient, toutes les autres étaient collantes, formidable!

Il froissa la lettre et la jeta, puis de dépit, donna un coup de pied au pigeon pour lui donner un peu d'élan.

Il lui renvoyait un mot, vite écrit, une excuse griffonée, facile, mais bon, il n'allait pas tenir la chandelle, ça va ho!

Alors voilà, repartir pour quelques errances, seul, toujours forcément...
Keyfeya
[Périgueux]

Tristesse et colère….c’était ce qu’elle ressentait quand elle avait posé ses mots sur le vélin, il était toujours à la brusquer de dire, de parler et elle n’avait pu résister, elle avait dit la vérité, qu’elle en aimait un autre, le fait était là et tous ces courriers qu’elle avait reçu, elle avait tant bataillé pour connaitre son cœur, tant souffert pour retrouver la confiance et l’amour de l’être aimé, c’était la dure loi des choix, il fallait en perdre un, elle avait vainement tenté de garder les deux, un comme ami, l’autre comme mari mais elle avait perdu l’ami et si ce n’avait été Confucius et la force de son amour, elle aurait chevauché jusqu’à en perdre haleine vers Crakity.

Parce que bien sûr que ce qu’elle ressentait, était plus fort que de l’amitié, même s’il n’égalait pas ce qu’elle ressentait pour le Pétrocorien. Ils étaient si semblables, le voyageur et elle, c’était à qui mettraient les deux pieds dans le plat le premier, une course toujours, un combat que Key aimait à mener.

Au fond tout avait été traité d’avance, « Je t’aime moi non plus » tout à fait eux, lui se contentait d’un « je ne désire que toi » alors qu’elle désirait une dévotion totale, un « j’pourrais mourir pour toi » Rien à voir….

Combien de sang crachait-elle chaque jour maintenant ? Depuis le coup reçu dans une taverne d’Angoulême…et ce jour, elle ne comptait plus. Elle savait que ce combat; elle pouvait le perdre et perdre beaucoup mais elle ne reculait pas devant l' importance de la mise, jamais !

Le sang s’écoulait maintenant librement de sa bouche et plus aucuns mouchoirs ne suffisaient à étancher le flot.

Elle avait pensé que le jour où elle avait revu Confucius avait été le pire, depuis elle avait connu une petite rémission de courte durée pour que la situation s’aggrave, elle se soignait chaque soir avec des tisanes symptomatiques qui l’empêchaient de tousser et qui faisait tomber la fièvre quelques heures, ce qui lui permettait de rassurer ses amis sur son état, le temps d’un petit verre au comptoir d’une taverne.

Elle marchait, agitée dans les rues de la capitale, attendant la réponse au dernier courrier, quand le pigeon vint se poser près d’elle.

Du temps….c’était ce qu’il demandait…

Mais en avait-elle encore assez… ?

Elle relut quand elle vit apparaitre sur le vélin, une tache de sang grandissante, elle comprit après un court instant qu’il s’agissait du sien, elle porta une main à ses lèvres, tentant vainement de retenir le flux croissant, épuisée et pâle, sa vue se troubla un instant, elle sentit la sueur dégouliner le long de son échine, elle n’eut le temps de répondre, elle lâcha le parchemin ensanglanté et le suivit rapidement.

Ses genoux plièrent et elle s’effondra lourdement sur le sol d’une petite rue pétrocorienne, proche de chez elle, le choc de son visage sur la pierre, son arcade sourcilière éclata, le sang continuant de s’écouler, de la plaie, de ses lèvres, elle en eut vite le visage recouvert, qui pourrait la reconnaitre à présent.

La chute fut fulgurante, la perte de connaissance aussi.

Si elle avait eu le temps….elle aurait pensé : « A nous deux maintenant ! »

_________________
Crakity
[Saumur, au milieu de la nuit]

Le jeune homme continuait toujours en direction d'Alençon. Il se demandait ce que faisait Key... Il avait toujours envie de la voir, mais il ne fallait pas céder, tant qu'il n'était pas guéri d'elle, mieux valait ne pas renouer...Mais, par Aristote, qu'est ce qu'elle lui manquait.

Il avait décidéde rester quelques jours à Saumur. Il hésitait à prendre des nouvelles de la belle brune. Lui écrire et surtout avoir une réponse lui rouvrirait une plaie encore mal soignée.

Mais d'un autre coté, il se faisait du souci, surtout à propos de la santé physique de la jeune femme.

Il s'assit dans son lit, le sommeil, il ne le trouverait pas cette nuit, autant prendre la plume et lui écrire....
Pattricia
[Une promesse est une promesse...]


Elle avait promis de donner des nouvelles, mais pour dire quoi, "je vais bien, les enfants aussi, bla bla bla..." Assise dans la chambre de l'Auberge municipale de Tulle "Au pigeon bourré", la môme au loup sèche devant son écritoire. L'angoisse de la page blanche d'aucun diront, elle appelait cela avoir tout simplement la gorge sèche, -chacun ses habitudes hein !-. Après un regard en coin en direction d'une malle précieuse entre toutes les autres, la jeune femme se lève et va l'ouvrir, s'humectant les lèvres sans même sans rendre compte. Une fois le lourd couvercle soulevé, une vision éthylique se met à briller aux lueurs de cet après-midi ensoleillé. Cette malle, plus qu'un trésor, était "le trésor", les couleurs dignes d'un arc-en-ciel formaient un kaléidoscope féérique et irréel.

La question aurait pu se poser "mais comment une mère de famille respectable pouvait-elle voyager avec une telle quantité de bouteilles d'alcool ?" et la vindicative aurait simplement répondu "certains disent que parce que je n'étais pas mariée à feu mon compagnon, je suis une trainée, d'autres vous diront que je suis une célèbre alcoolique en Périgord et Angoumois, réputation très surfaite si vous voulez mon avis, et peut-être quelques 'un vous diront que j'ai simplement une distillerie d'alcool de poire, que je suis une épicurienne, que j'aime à faire tout simplement partager ce que je possède et, pour finir, que certaines de ces bouteilles sont des cadeaux de personnes qui me sont chères.", mais là n'est pas le propos du moment... Pat a juste besoin de pouvoir se détendre un peu, et gouter enfin à un certain alcool offert par une amie, était sans doute le meilleur moyen d'écrire une missive avec une plume plus aisée.

Après avoir pris un godet posé sur un plateau près d'une carafe d'eau, la jeune femme sort une bouteille d'une jolie couleur violette de la malle et s'installe au bureau face à la fenêtre. Le godet en verre de qualité médiocre se transforme en une énorme améthyste et brille de mille feux sous les rayons du soleil. Après avoir pris une gorgée, fait claqué sa langue de satisfaction, la jeune femme reprend sa plume et la fait glisser sur le vélin.






Bonjour jolie brune,



La tribu est bien arrivée à Tulle et je dois bien l'avouer, mon fessier n'a plus le rembourrage d'avant et est fort endolori. Je gage que, dans les jours à venir, il aura de l'entrainement et saura retrouver assez de fermeté pour supporter ces fichues cavalcades qui m'attendent. J'avais oublié depuis tout ce temps à quel point un bon bain et un bon lit sont en tout point salvateurs dans ces circonstances.
Mais déjà je te plante le décor...

Je viens de me servir d'un certain alcool de violette offert par une amie chère à mon cœur, vois-tu de qui je parle ? Le gout m'en a semblé étrange à la première gorgée, assez inhabituel, mais je dois avouer que mon palais s'en est vite accommodé. Je te sais en train de sourire, j'en mettrais mon gantelet au feu. Que veux-tu, on ne change pas une Périgourdine, enfin surtout moi... Je suis heureuse de ce voyage, et je me réjouis à l'avance des rencontres que j'y ferai, bonnes ou mauvaises.

J'espère que ma buse Vindict te joindra facilement, et j'espère que tu te seras souvenu de son manque total de gentillesse à l'égard de mes destinataires. Je la pense assez célèbre désormais en P.A. pour que tu aies pris quelques précautions avant de lui avoir retiré cette missive. Sa fâcheuse tendance à vouloir pincer de son bec de rapace tout destinataire qui n'aura pas l'amabilité de lui présenter d'abord de la viande séchée avant de lui retirer le vélin attaché à sa patte, t'auras surement fait prendre les précautions d'usage. Si jamais tu as été distraite au point d'omettre toute prudence à son égard, je te présente mes excuses et de demande de ne pas la tuer, elle m'est fort utile et je me suis attachée à son côté vindicatif permanent... Tu ris là, j'en suis sure !!!

Sinon, pour le reste des nouvelles, figures-toi que Lucie s'est mise en tête qu'être Garde Royale allait me permettre de lui présenter la Reyne. Si je n'avais été présente le jour de l'accouchement, je me demanderais presque si elle est ma fille. Sa folie des grandeurs me fait entrevoir une future adolescente des plus épuisantes. Peut-être devrais-je me faire les relations qui vont bien et la faire éduquer dans un des couvents les plus huppés et les plus sévères du royaume qu'en penses-tu ? Si au moins Michel avait vécu assez longtemps pour l'adopter officiellement, son statut de bâtarde ne risquerait pas de lui être jeté à la figure au moins. Ceci dit, j'en connais qui se sont aventurés à la traiter ainsi, ces derniers parlent désormais avec des voix de soprano... Serais-tu encore en train de rire ? Oui ? Alors j'ai gagné le pari que je m'étais fait à moi-même...

Crois-tu que je sois une mauvaise mère ? Suis-je vraiment la bonne personne pour éduquer trois enfants et leurs montrer le bon exemple ? Je t'imagine déjà en train de hausser les épaules, ou encore de hausser tes douces prunelles vers le plafond, mais mes doutes sont sincères. Je ne suis pas volage, tu le sais, et je ne me vois pas faire la course au mari juste pour mettre mes enfants à l'abri. J'ai trop de respect pour moi-même et surtout je suis si indépendante et mon caractère pas facile. Enfin, l'avenir me réserve sans doute bien des surprises encore, qu'elles soient bonnes ou mauvaises...

Et toi ? Racontes-moi un peu ta vie. La dernière fois que nous nous sommes vues à Sarlat, tu semblais un peu chagrine, et je refuse de croire que cela était dû uniquement à mon village devenu l'ombre de lui-même. Je t'ai sentie secrète et légèrement lointaine. Je sais que j'ai tendance à la paranoïa en ce moment, suite à toutes les saletés que j'ai dû ignorer pour garder la tête haute et surtout mon âme propre, mais il m'a semblé que tu étais soucieuse. Si jamais tu éprouvais le besoin de te confier, sache que je suis là...



Sur ce, je t'embrase Key, prend bien soin de toi et salue Confucius de ma part.

Patt

_________________

Fidèle à son Royaume
et à elle-même...
Candice...
[Périgueux dans les ruelles]

Elle marchait sans but, la tête pleines de pensées... là bas loin ... déjà le soir commençait à descendre et les rues de périgueux étaient pratiquement désertes en cette fin d'été... Elle se posait pleins de questions et elle se promis de voir Vat entre quatre yeux...

Elle tourna à l'angle d'une rue pour prendre le chemin du moulin, Mathias devait l'attendre elle pressa le pas... Mais...

Là dans le coin sombre... une forme allongée sur le sol... Elle hésita et porta machinalement la main sur le pommeau de son épée... Un pur réflexe de maréchale...

Elle avança doucement... arrivée à sa hauteur, elle poussa doucement la forme par terre du bout de sa chausse, maintenant fermement son épée, pas l'ombre d'un mouvement en réponse...

Elle ne voyait pas son visage mais la silhouette lui sembla soudain familière et elle se pencha pour dégager la capuche de sa cape qui la cachait à demi... Elle ne pu retenir le cri qui sortit de sa gorge...

KEYF!!!

Elle s'accroupit et prit la jeune femme dans ses bras, écartant les cheveux qui collaient à son visage...

Son visage... il était recouvert de sang, que c'était il passé.. que faisait elle ici alors que Candice la croyait en sécurité ???

Doucement elle l'appela pour la sortir de son néant, se servant de sa cape pour essuyer le sang qui coulait de son front... Son souffle était à peine perceptible... Non! pas Keyf ... Non pas encore!!

Keyf ... Keyf c'est moi Candice.. je t'en prie ouvre les yeux.. répond moi ma belle... Keyf...

La rage montait en elle, qui avait osé faire çà??? qui l'avait agressé? Elle tournait la tête à droite à gauche et personne pour l'aider...

Il fallait qu'elle se réveille... Il le fallait !! elle avait pas le droit de...

Candice tapota ses joues doucement en l'appelant à nouveau... Si seulement elle pouvait ouvrir les yeux elle irait chercher du secours...

Keyf ma belle ... je t'en prie ouvre les yeux... C'est Candice... je vais t'aider ma belle, on va rentrer à la maison... ouvre les yeux Keyf...

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Keyfeya
[C’est où l’inconscience ?]

Un cœur qui bat, le sien peut être…les battements sont fous, désorganisés, rapides, trop rapides, un jardin de brume, Key penche la tête pour ne plus distinguer le bas de ses jambes, c’est bien son cœur qui bat la chamade, elle pose doucement une main sur ses lèvres, pas de sang…Quel sang… ? Quand elle regarde ses vêtements, elle est surprise de voir qu’elle porte une robe de lin blanc, éclatante, presque éblouissante, plus de noir, plus de braies, et pourtant elle se sent bien, elle qui s’est toute sa vie sentit mal à l’aise dans un quelconque habit féminin, elle se sent libre, sereine et calme, contrairement à son cœur, qui lui bat les tempes.


Alors c’est ça la mort ? Enfin l’après mort ?


T’es contente maintenant ? Tu vas crever !

Quand elle relève doucement le visage, un sourire ironique sur les lèvres, elle déglutit difficilement, étonnée de voir son reflet, enfin c’est presque elle, c’est elle mais différent, presque le même visage, presque le même corps, tatoué de longs et fins traits noirs, son visage aussi, comme de fines cicatrices, la femme est vêtue de blanc et rouge, seul défaut de l’original, elle a les yeux du même noir que ses cheveux.

Alors c’est toi…la petite voix ?

Au fond elle n’a pas besoin de réponse à sa question, elle sait que le combat commence, elle sait que chacune jauge l’autre, comme deux félins, elles ne se perdent pas des yeux mais chacune prête à sortir les griffes, chacune prête à sauter à la gorge de l’autre.

Tu es intelligente parfois !


C’est pas l’moment de jouer a du « ferme là tu m’gonfles ! », c’est un combat au corps à corps, c’est plus subtil mais elle sait faire aussi, elle sait aussi garder son calme, elle sonde le regard de la femme en face d’elle.

Parfois oui, il est vrai, pourtant tu vas mourir avec moi, à quoi cela sert-il de vivre quand on n’est pas entière, je ne vis que la moitié d’un amour, que la moitié d’amitiés, le regard toujours tourné en arrière.


Et tu crois que je vais tout te révéler avant que tu nous assassines lâchement toutes les deux ?

Et bien à quoi sert le secret maintenant puisque nous allons mourir comme tu dis ?

C’est du trouble soudain qu'elle vit dans le regard de l’inconnue, elle ne se départie pas de sa fermeté, c’est quitte ou double, la vie est un jeu, elle l’a toujours su.


Tu es bien elle !


C’est lancé, pas un mot, laissons le silence agir.

Tu es née à Périgueux et y es morte, puis je ne sais pour quelle raison ton âme a survécu, il n’y a que le corps de l’ancienne Key qui est mort ce soir-là, ton âme a rejoint ce nouveau corps et je suis la gardienne de ta mémoire, tu n’aurais jamais du te retrouver ici, à Périgueux et retrouver ton ancienne vie. Mais le destin…Je ne sais pourquoi ton âme a survécu....Le très Haut en a décidé ainsi, il parait que ces voies sont impénétrables.


Pourquoi m’avoir caché qui j’avais été ? Dans quel but… ?


Parce que c’est une autre vie, que l’on t’a accordé, elle aurait dû être différente…mais ton esprit belliqueux et fier, ne peux-tu jamais faire ce que l’on te dit ?


Key sourit, bien sûr que non, elle ne le pouvait pas, elle n’en faisait jamais qu’à sa tête.


De quoi suis-je morte la première fois ?


La femme grogna, mais Key savait à présent, Celenia lui avait tout dit des mois auparavant, dès son arrivée, elle avait été confrontée à la réalité, elle avait eu beau fuir cette partie de son ancienne vie, aujourd’hui, elle l’affrontait sereinement.


Tu es morte en couche, sur la place de la Claustre, tu as donné naissance et l’enfant a vécu.


Tant de nuits de cauchemars s’expliquaient maintenant.

Etait-ce une fille ou un garçon ?

Je ne te le dirais pas, pars de cette ville bon sang, tiens tu donc tant à connaitre le même destin ?

Ben oui…elle était pas stupide, elle avait bien compris que l’heure de sa mort n’avait pas encore sonné, qu’elle se réveillerait plus consciente de tout mais aussi que sa mémoire ne s’ouvrirait pas plus que nécessaire.

Son père ? Qui était son père ?


Personne, un vulgaire brigand sans le moindre intérêt.


Son nom ? Dis-moi son nom ? Ou le nom de l’enfant ?


Un sourire s’étira sur les lèvres rouges de la femme, le silence se fit de nouveau, Key se trouvait dans une impasse.

Autour de son corps continuait la vie, mais elle n’avait aucun regard dessus, des pigeons s’affolaient et une autre brune était morte d’inquiétude au côté de son corps inerte et ensanglanté.

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--Souffredoul...


La brume avait envahi la capitale et l'homme tout en cotte de mailles, et armé, avance péniblement, tenant sa monture à la main. Cette dernière semble fourbue, tout autant que son cavalier, et les deux ombres, à peine distinctes, avancent du même pas las... La purée de pois, qui semble s'épaissir plutôt que diminuer, étouffe le bruit des sabots de l'hongre, et les sons métalliques de son compagnon, à chaque pas qu'ils font.

Souffredoul est en mission commandée, la vindicative voulait qu'il aille aux nouvelles, paraitrait que la buse était pas revenue de Péri et du coup, la môme au loup était inquiète de ce qui avait bien pu se passer... Elle lui avait fait tout un tas de recommandations, rapport au manque de lucidité de certaines armées, qu'il devait passé par la porte se trouvant sous la responsabilité du maire, ou encore de la Maréchaussée, que les autres faisaient souvent n'importe quoi et qu'il devait s'en méfier.

Heureusement pour lui, c'était un jeune Maréchal de sa connaissance qui était de garde cette nuit là et, à part un bon gorgeon partagé et une conversation de bon aloi, rien n'avait été à signaler et son entrée dans la capitale s'était faite sans encombre. Après... Forcément... Il avait fallu retrouver le chemin pour aller chez Demoiselle Keyfeya et c'est après l'avoir enfin trouvé, qu'il s'arrête interloqué en entendant de drôles de gémissements dans la nuit.


Keyf ... Keyf c'est moi Candice.. je t'en prie ouvre les yeux.. répond moi ma belle... Keyf...
Keyf ma belle ... je t'en prie ouvre les yeux... C'est Candice... je vais t'aider ma belle, on va rentrer à la maison... ouvre les yeux Keyf...


Il avait fallu la deuxième intervention pour qu'il saisisse exactement de quel endroit venaient ces gémissements désespérés et il s'était dirigé aussi vite qu'il pouvait au jugé.

Qui que vous soyez Dame, je me dirige vers vous. Vous semblez en détresse !

C'est ainsi que Souffredoul, ancien responsable de l'accueil à la caserne des forces armées du P.A. se trouve nez à nez avec une Demoiselle Candice agenouillée près d'un corps qui est celui de Demoiselle Keyfeya Han ! Mais il se passe quoi ici ????

Demoiselle Candice ! Demoiselle Keyfeya ! C'est moi... Souffredoul... L'estafette de l'ancienne Connétable ! Vous me remettez ? J'peux vous aider ?
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