[RP] Deux canards en pique(s/nt)

Lewisca

[ Craon, point de départ
Lewisca
Extérieur Nuit ]

Une nouvelle fois sur les chemins sans aucune idée de l’endroit où ils la mèneraient, Lewisca, gringalette blonde semblait avoir un talent prononcé pour se perdre.
D’abord Paris, souvenirs pourpres dont l’avait tirée l’Colosse juste à temps si elle osait le dire, seul objectif en tête, sa destination : Craon, la Révoltée. Ce nom, elle l’entendait partout, sur les bouches des provinciaux débarqués dans la capitale désireux de s’encanailler, sur celles de ceux arpentant les chemins pour la mettre en garde. Dans « Craon » elle entendait le son de son salut, la vie qu’elle s’était choisie, une vie de maraude.
Brigande, elle l’était de nature, comme quoi les chiens ne font pas des chats. Brigande elle serait encore aujourd’hui s’il n’y avait pas eu cet incident aux portes d’un village qui l’eut contrainte à courir, sauver sa peau : c’est ce que lui avaient appris ses parents. La blonde n’aimait pas s’attarder sur ce passé, trop mélancolique, trop peu important, on ne pleure pas la mort d’un brigand. Seule compte la vie, trépidante et brève, il n’y a que peu d’alternatives quand on vit hors la loi.
Lewisca était fière, de temps en temps orgueilleuse, ces traits de caractère qui auraient pu lui être reprochés lui servaient de bouclier pour parer ses incertitudes, les craintes que lui inspiraient ses lendemains. Du temps où elle était enfant, on avait prédit qu’elle serait de ces femmes qui tourmentent les hommes, dévorent leur sommeil, elle serait de ces femmes qui inspirent la passion de celles qui mènent au duel ou à la folie.
La femme qu’elle était devenue en arrivant aux remparts de Craon, était davantage semblable à un oisillon, frêle et sans ressources, qu’à la femme incroyable qu’elle était amenée à devenir.

L’Anjou, elle y était passée une fois, aussi ses pas retracèrent le même itinéraire qu’ils avaient emprunté à leur première venue. Trouver une chambre, à bas prix, au dessus d’une taverne.
Ce n’est sans une impression de déjà-vu qu’elle vit sa main pousser la porte de bois qui, en s’ouvrant, lui présentait une compagnie enivrée et bruyante. Son regard azur fit le tour de la salle, allant des piliers de comptoir qui ne prenaient pas même le temps d’essuyer la mousse qu’ils avaient encore dans leur barbe avant de commander une autre chopine, des femmes aux épaules dénudées et une gorge dans laquelle certains des hommes présents trouvaient leur propre ivresse, puis il y avait un groupe comprenant une femme à l’allure étrange, tonitruant et rabaissant quiconque elle pouvait croiser. Etrange. Elle haussa les épaules, se contenta de monter à l’étage. Dormir. On verra demain.

Ses débuts ne seront pas relatés, la vie qu’elle mena les premiers jours furent semblables à ceux de n’importe qui débarquant dans une bourgade : des rencontres. Elle avait trouvé en la fille étrange du premier soir, qui se prenait pour une tortue, premier soir une bonne camarade de beuverie. Restait le mystère planant sur ce groupe. Piques qu’elle entendait, des histoires de Mare aux Canards… La Nébuleuse Lewisca sentait que c’était de ce côté qu’il fallait creuser.
Sa réponse lui était venue de l’homme au nez enfoui dans l’une des femmes du premier soir, qui se targuait de faire coin-coin. Il ne tarda pas à lui indiquer le QG des Piques.
« La Porte est close »
Pas pour longtemps. Par chance, son informateur ainsi que la Tortue vinrent lui ouvrir les portes de « La Mare », et aussi celles de sa nouvelle vie.

Pas trop tôt.

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.ecks.

[Craon, hiver 1458
Ecks
Canard Angevin]

Plusieurs mois s’étaient écoulés depuis qu’Ecks avait répondu à l’appel de l’Oesophage. Ses déboires sur Toulouse quelques mois plus tôt l’avaient définitivement convaincu. Il était remonté directement en Anjou, arrivé juste à temps pour le traité qui leur attribuait Craon. Curieuse impression. Ce vieux rêve d’une ville aux mains de brigands, ce rêve qu’il avait eu jadis venait de se réaliser, par un simple traité. Pas même une goute de sang versée. A vrai dire, il n’avait jamais pensé que les choses puissent être si simples. La résistance (c’est un bien grand mot) fut quasiment négligeable, à son grand désarroi, si bien que tenir la ville était finalement un jeu d’enfant. Tout au plus quelques menaces Mainoises vinrent l’inquiéter. Curieuse impression aussi de se retrouver de l’autre côté du mur, du côté de ceux qui font régner leur ordre sur leur Royaume. La notion de l’ordre du Roux était d'ailleurs toute relative et se résumait surtout à renvoyer les Mainois chez eux à force de coups de pieds dans le derche, exercice qu’il appréciait particulièrement. Il était devenu Angevin.

Le plus clair de son temps, l’homme le passait finalement à jouir des plaisirs du quartier Sainte Marie-Madeleine, bassesses auxquelles il était réduit depuis que la Mari avait passé l’arme à gauche. Il y passait ses nuits, et finissait par avoir ses entrées privilégiées. Finalement, il s’empatait à rester en ville ainsi. Il enviait ceux qui gardaient le loisir d’écumer les chemins alors que lui restait contraint, garant de la “sécurité” du Royaume des Canards. Malgré cela, un noyau se dessinait parmi les Piques, noyau sur lequel venaient se greffer de nouvelles recrues.

Une blondinette en faisait partie. Joli petit lot, qu’il s’était dit le Roux en la voyant patauger dans la Mare. Sans doute la compagnie de Cistude à ses côtés la mettait en valeur. Le contraste entre les deux blondes était saisissant. Comme à toutes les débutantes de la rapine (sauf Cistude, y a des limites), Ecks proposait quelques initiations sur les chemins. Jouant sur l'ambiguïté de la chose, il était bien sous-entendu qu’entre adultes consentants, la chose pourrait dériver vers d’autres activités, toutes aussi agitées.

Promesses en suspend, puisqu’il était, pour l’heure, impossible pour celui qu’on surnommait la Science, de quitter Craon. En attendant, les allusions allaient bon train entre la Blondinette et le Roux, et déjà, la Nébuleuse tentait d’user de ses atouts pour corrompre la vertu du brigand.

Tu cherches des bas ? J’en ai en stock, m’demande pas pourquoi... Tu me les achète combien ?
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Ne Cherche Rien d'Autre Ailleurs

Lewisca

Les débuts de la Nébuleuse dans la Mare avaient été sur les chapeaux de roue. Aux côtés de la tor… non, femme, qui se faisait appeler Cistude, Blondinette redevenait celle qu'elle savait être, le rire facile et le charme au bord des lèvres. Elle se surprenait à s'amuser de tout, surtout de la gente masculine, trop facile se moquait-elle souvent avec sa compagne de beuverie. C'était un trait qu'elle avait hérité de la Rose, le mépris, l'habitude d'observer avec une certaine hauteur sans toujours en avoir l'air, le détachement qui faisait qu'elle s'émancipait de ce qui pouvait l'amener à trop estimer, fuir l'aliénation était pour ainsi dire sa ligne de conduite.

De ses camarades de maraude, Lewisca n’en connaissait qu’un petit nombre, les hautes instances ne lui étaient pas ouvertes, si le Roy était secret, ses seconds avaient assez de sympathie pour faire bénéficier de leur compagnie quelques soirées. L’un deux, un Roux, l’avait branchée sur ce qu’il se plaisait à appeler « initiation » en plaine, là-dessus la Blonde ne manquait pas de partir d’un rire clair, comprenant l’invite sans pour autant s’en offusquer.
M’initier en plaine, c’est moi qui vais finir professeure, le second n’a pas peur de l’insubordination…

Elle ne l’admettait qu’à demi-mots, mais le jeu qui s’était instauré entre eux, lui plaisait. Elle se mettait même à chercher sa compagnie, chercher d’autres occasions de le provoquer, s’étonnant parfois de regretter ses absences.

Sans qu’elle l’ait calculé. Insidieusement, comme l’ivresse qui se fond dans les veines , La Science trônait désormais sur la liste de ses objectifs au combien personnels…

Nébuleuse jouait alors, ses maigres moyens la contraignaient à déambuler en simples haillons qui dévoilaient assez de peau pour que cela paraisse indécent même aux yeux les moins farouches.
Preuve en était quand la voix lui parvint de tout près :

Tu cherches des bas ? J’en ai en stock, m’demande pas pourquoi... Tu me les achètes combien ?

…derrière son oreille, comme prise sur le point de commettre un méfait. Nébuleuse se retourne, sourire empreint de malice, et si l’envie avait un visage, elle aurait pris ses traits à ce moment précis où au lieu d’une transaction purement commerciale, elle détourne l’échange de façon à le rendre beaucoup plus scabreux, loin des méandres pécuniers, c’était sa bouche qu’elle proposait. Charnue et gourmande.

…de l’or je n’en ai pas, je ne te propose qu’une gourmandise qui en vaut largement autant.

Sans pudeur, pas même à demi-mots. Chaleur au creux des reins, la belle le teste, décidée à jauger sa fougue.
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.ecks.

Un petit jeu s’était instauré entre la Blondinette et le Roux. Il s’en amusait autant qu’elle, si ce n’est plus encore. Jeu de de plus en plus tendancieux, les sous-entendus allaient bon train et nul n’était dupe. Nébuleuse réclamait de temps à autre son initiation, mais il ne fallait pas quitter Craon, et le brigand se voyait contraint de repousser l’échance, à regrets. Serait-ce pour ça qu’elle laissa les sous-entendus de côté pour répondre à sa proposition pourtant plus que décente ?

…de l’or je n’en ai pas, je ne te propose qu’une gourmandise qui en vaut largement autant.

En tous cas, elle inversait les rôles, si bien que le Roux bloqua, l’espace d’un instant, convaincu d’avoir mal entendu. Pourtant le regard assuré de la Blondinette ne laissait aucun doute possible : son ouïe ne lui avait joué aucun tour. Pris de court, il pencha pencha légèrement sa tête sur le côté. Touché. Le sourire en coin qui ornait ses lèvres se fit malicieux, et sa réponse tomba enfin.

Hum... Marché conclu.

Il ne pouvait refuser une telle offre. Surtout pas venant de Lewisca. Confiant dans sa parole, il lui tendit les bas, mais n’exigea pas son dû pour le moment. Lui aussi restait en dette, en quelques sortes, et les comptes seraient soldés plus tard, à l’abri des regards angevins.
Il devint alors de plus en plus urgent pour le Roux de reprendre la route, peu importait la destination et le motif, seules les étapes l’importaient. A condition d’être accompagné. Du coup, il se faisait moins présent chez les Marjauds et travaillait avec le Tuyau à leur prochaine campagne. Et très vite, la nouvelle se répandit dans la Mare, la bande se préparait à migrer pour la Champagne.

Tirant parti de sa place au sein des Piques, Ecks avait pris soin de s’assurer la compagnie de la Blondinette, mais les aléas de la vie brigande lui avaient imposés d’autres compagnons, ce qui ne manquerait pas de compliquer le règlement de leurs dettes respectives. Qu’importe, ce ne serait que partie remise, une nouvelle fois. Le petit groupe se mit finalement en route à travers la Touraine et l’Orléanais. Et le Roux se contentait de perdre son regard sur des courbes attrayantes, quand, de temps à autre, il laissait quelques mètres d’avance aux demoiselles. Maigre consolation. Heureusement, les aléas des voyages font que les groupes se forment et se déforment, et contre toute attente, le hasard fit son oeuvre (peut-être un peu aidé), la Nébuleuse et la Science durent finir leur périple en tête à tête...
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Ne Cherche Rien d'Autre Ailleurs

Lewisca

Loin des autres, à côté de ses pompes.

Cher Roux,

Si la Providence nous veut être ainsi lestés de nos compagnons, nul doute que L’Initiation que tu m’avais si élégamment proposé ne saurait attendre plus longtemps.
L’eau me vient à la seule pensée de goûter à tes forces, entrecroiser nos fers, mêler nos talents. Ce soir, la plaine retentira de nos cris, rauques, échappés de lèvres cherchant à happer le souffle de l’autre.
Une lutte acharnée.

Ne m’épargne rien.

La Nébuleuse.

Le vélin attendra La Science qui encore, sommeille. Ses yeux, après avoir suivi les lignes trouveront ensuite, Nébuleuse, dont la trace se devinera aux frusques qu’elle avait au matin semé sur sa route.

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.ecks.

Les paupières se soulèvent alors que le soleil pointe le bout de son nez. Allongé, le Roux survole de son regard encore embrouillé les alentours, puis se retourne. Rien... Oh si ! Du vélin là, à portée de main. Mais point de Nébuleuse, juste son écriture, qu’il découvre. Quelques minutes s’écoulent alors que sa vision s’éclaircit doucement. Bientôt, un sourire étire ses lèvres. Le jeu des allusions touche à sa fin.

L’esprit désembué, il aperçoit aussi, à quelques mètres de lui, posée négligemment à même le sol, une étoffe qu’il reconnaît pour l’avoir vue si bien portée. Serait-ce là une invitation ? De si bon matin ? Il ne peut en être autrement, et son sourire s’élargit un peu plus.

Ne m’épargne rien.

Cette petite phrase résonne dans son esprit lubrique alors qu’il se dresse enfin sur ses guibolles. Amusé, il suit la piste que lui a laissée la Blondinette, bien décidé à s’épargner une journée supplémentaire à attendre que celle-ci s’acquitte de sa dette. A chaque petit bosquet, il écarte doucement le feuillage, espérant la surprendre, mais se voit déçu par deux fois. Enfin pas complètement, puisque la taille de ses frusques parsemées s’est sensiblement réduite. De plus en plus amusé, il s’arrête et s’agenouille pour ramasser ce dernier morceau de tissu, puis le porte à son nez pour en sentir les effluves. En témoigne celui-ci, il ne fait plus l’ombre d’un doute sur l’état de (dés)habillement de la demoiselle... Un dernier obstacle, quelques branches à écarter, et ses divines courbes s’offrent enfin à sa contemplation.

Elle est là, allongée dans la verdure, profitant d’un bain de soleil comme le mois d’avril en offre rarement. Loin d’être innocent, son regard semble le défier, et presque lui en vouloir d’avoir mis tout ce temps pour venir la rejoindre. Mais il ne se presse pas d’avantage, conservant son calme, il avance vers elle, sourire en coin. Son regard ne perd rien des formes qui lui sont offertes. Puis il s’agenouille près d’elle et glisse sa main dans son cou avant de la faire remonter doucement vers sa nuque. Approchant ses lèvres des siennes, il ne fait pourtant que murmurer tout bas...

Je crois que l’heure est venue de règler nos dettes.

Lui aussi a cette défiance dans le regard, tel un présage à leurs futurs ébats acharnés.
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Ne Cherche Rien d'Autre Ailleurs

Lewisca

[Faut savourer cette courte parenthèse calme et sereine car nous allons tous être écrabouillés] *

C’est souffle contre souffle que s’échappent nos ultimes piques. Fin des allusions, nous jouons nos cartes. Tu as compris mon jeu et je m’étonne de ressentir une pointe d’appréhension m’étreindre alors que tu es à présent si près.
Jamais si infime distance ne fut plus longue à couvrir, notre baiser est en suspens, tout comme l’est ce qui adviendra. Il n’est ni décidé, ni accompli, juste en passe d’être. Je détaille sur ton visage cette expression qui te rend si sérieux. Etrange.

Lèvres.
Leur caresse.
Ton goût.
Je cherche dans tes soupirs l’air qui manque à ma poitrine comprimée. Je pense qu’à ce moment je ne raisonne plus. Me revient seulement ce désir de bataille, de corps à corps, de jauger qui ploiera le premier, qui rendra les armes.

Dans la plaine, c’est comme si deux corps agissaient d’eux-mêmes, mués parle seul besoin de découvrir une autre peau.
Ma langue s’escarmouche, perce la défense de tes lèvres, et trouve sa consœur. Tes mains déjà envahissent mes monts, tu ériges leur pointe, conquérant. Je m’enivre de ce premier contact qui m’éveille et anime mon envie de plus. Le matin, dit-on, est repas de roi.
Alors laisse-moi régner.

La Science, assailli, Nébuleuse aux cieux.

Mes cuisses t’encadrent, eles sont les barreaux que nous n’avons cesse de fuir. Mes doigts se referment autour de tes poignets, t’interdisent la moindre audace. Menotté ainsi, tu es mien. Je respire ton souffle en une bouffée de satisfaction.

Je découvre ce que j’ai offert à ta vue ce matin. Ton envie me flatte, je la sens cogner à mon bassin, mon émoi doit être tout aussi sensible par ma sève que tu fais couler alors que mon c*l mime indécemment ce que je nous veux faire sous peu. Tu pointes à ma f*nte, avant goût de ce qui t’attend, de ce que je prendrai.
Donne-toi avant.

Ma rougeur trouve refuge au creux de ton cou.
Tu réclames paiement.

Ma bouche musarde alors, découvre cette peau, terre promise dès nos premiers jeux. L’itinéraire est tout vu. Une promesse est une promesse.
Je l’exauce. Oserai-je avec zèle ?

Comme l’on touche à l’inconnu, ma langue goûte au sommet de ton mât. Presque farouche, elle s’enhardit et se fait plus franche. Ton orgueil coulisse entre mes lèvres, et sur ma langue perle ton plaisir.
Je me fais passionnée, j’enlace cette partie de toi, humide et chaude la danse de ma langue se fait sulfureuse alors que t’escroque tes soupirs.

* Bukowski

Les règles sont les mêmes pour tous.
Un problème avec la modération ? Ma boîte à MP est ouverte.

Par ailleurs, il s'agit de changer les termes employés, non de mettre des étoiles. Remis en taille zéro, merci de modifier.
Modo Mata
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.ecks.

Enfin tu m’offres tes lèvres. j’en goûte la pulpe et m’en délecte aussitôt. Emprisonné dans sa cage, mon coeur s’embrase et ses battements s’emballent. Nos langues se mêlent, entament les prémices de notre lutte par un balai intense. La raison nous quitte. Seuls nos instincts nous guident à présent, et le mien a déjà envoyé mes doigts explorer tes courbes. Un frisson parcours ta peau si douce, je m’en régale. Je m’attarde sur tes formes, je savoure chaque parcelle de ta peau jusqu’à ce que tu m’étreignes. Tu empêches mes caresses et fait naître en moi la frustration tandis que tu ne cesses pas tes provocations. Tu te joues de moi alors que mon désir frappe à ta porte. Durs sévices que tu m’infliges là. Après tant d’attente...

S’il doit en être ainsi, alors je te rappelle ta dette, que le spectacle m’avait presque fait oublier. Aussitôt tu m’offres tes lèvres, et tu me mets en émoi. Si mon esprit ne s’était pas échappé ainsi, j’aurai pu réaliser combien le marché était inégal : ce que tu m’offres là vaut bien plus qu’une paire de bas. Je savoure l’instant, mes yeux se ferment et une douce chaleur m’envahit. Sensation exquise qui me fait perdre un peu plus mes moyens. Ta langue me rend fou, tes lèvres m’embrasent. Mon souffle se fait haletant, je soupire bruyamment, puis me mord la lèvre pour contenir les sons de mon plaisir. C’est moi qui devait t’initier, mais c’est toi qui mène la danse.

Pourtant, je suis moi aussi en dette, car j’ai promis. Tu t’es acquittée de la tienne avec intérêts d’ailleurs, c’est maintenant mon tour d’en faire autant. Je vais faire de toi ma Reine, bientôt tu seras mienne. Je me libère de ton emprise. A mon tour, je cèle tes poignets contre l’herbe fraiche. Tu te débats, ou tu fais comme si... Comme si tu étais farouche... Tu m’es ainsi offerte et je viens chercher un nouveau baiser. Puis, d’une main, je te garde prisonnière, alors que l’autre vagabonde à nouveau, prenant le temps d’apprécier le paysage qui s’offre à elle, gravissant tes monts, parcourant tes vallées, se promenant le long de tes cuisses jusqu’à atteindre ton jardin. Elle a montré la voie, et mes lèvres suivent déjà le même chemin. Elles goûtent ta sève, ce nectar qui m’enivre. Ma langue visite les allées de ce jardin, s’attarde sur ta fleur, s’en amuse. Je veux te rendre la pareille, t’entendre haleter avant de t’accorder un cours instant de répit.

Enfin je te libère, l’espace d’un instant, le temps de me glisser au dessus de toi pour mieux te dominer. Une nouvelle fois je viens goûter tes lèvres. Nos doigts s'enchevêtrent, nos bassins ondulent, s’effleurent, se cherchent. Voilà bien longtemps déjà que tu as fait naître en moi le désir. Celui-ci demeure intact, et je m’arrange pour que tu puisses le deviner. Je vais tenir ma promesse. Je m’approche, empoigne ton bassin et enfin m’immisce en toi. Ta chaleur m’envahit, l’instant est exquis. Je frissonne. Bientôt, nos bassins ondulent à nouveau. Une danse passionnée commence. Petit à petit, la tendresse laisse place à nos instincts pour un corps à corps endiablé. La vraie joute a enfin commencé.
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Loin des autres, à côté de ses pompes.

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